Le sort de disjonction lancé par Cephas étant issu de la magie profane et non pas divine, l'aronade avait été incapable de dévier le sort ou d'affaiblir son impact de sorte que le sort l'avait temporairement désactivée, à défaut de la détruire. Tout comme le trône, les modifications et ajouts successifs qui avaient été ancrés par les différents dirigeants avaient cédé pour laisser l'artéfact dans son état d'origine lors de sa création, ou presque.
Les sorts actifs au sein de l'académie étaient également tombés sous le coup de l'impulsion aux étranges propriétés et tous les objets magiques mineurs avaient été détruits, d'autres fortement endommagés. Kubilay avait donc dû reprogrammer les sorts et les activer dès le réveil de l'aronade qui avait mis quelques heures à réaccepter Kubilay comme directrice de remplacement.
Désormais tout était plus ou moins rentré dans l'ordre et elle avait pu s'adonner à ses expériences.
Concernant la magie divine, la recherche portant sur la recherche de la fréquence divine et comprendre par quel moyen les dieux abondaient les prêtres de leurs pouvoirs. Cependant, Kubilay était partie du postulat erroné que l'arbre-monde interréagissait de la même manière avec le dieu qui en avait fait cadeau à la reine elfe. Le tout jeune arbre-mode, bien qu'ayant des propriétés semi-divines, n'était ni un prêtre ni une divinité et, à la manière des arbres plus classiques, possédait simplement son énergie propre. Les particules divines qu'elle avait pu voler n'étaient rien de plus que des particules gorgées de l'énergie fournie par l'arbre lui-même.
Après tout, cet arbre était un réservoir de pouvoir en soit mais qui ne tenait pas son pouvoir d’un dieu qui le lui communique en permanence comme il le fait avec un prêtre.
Par ailleurs, si fréquence divine il y avait, de simples particules d'un arbre, même sacré, demeuraient une ressources très insuffisantes pour parvenir à remonter une fréquence si spécifique et potentiellement capable de résonner avec la Création, ou du moins avec certains pans de cette dernière.
Aussi, tout ce qu'elle put apprendre après épuisement de son stock de particules concernait exclusivement l'arbre en question et, éventuellement, sa propre fréquence, signature unique à chaque entité, qui, notamment, permettait de dissocier chaque personne d'une autre via son aura. Elle pouvait également confirmer la provenance divine de l'arbre, bien que ça n'ait pas été remis en cause.
La seconde expérience portait quant à elle sur la dissection d'une âme pour tenter d'en créer une nouvelle. Pour cela, Kubilay disposait de l'âme d'un démon intermédiaire emprisonné dans une pierre d'âme, qu'Alrost lui avait laissé en échange d'une autre.
De nombreuses précautions avaient été prévues pour endiguer le Mal qui suinterait forcément d'une manière ou d'une autre durant l'expérience. Des éléments essentiels à sa survie quand on se lançait dans des expériences aussi ignominieuses par essence.
Tendis que l'expérience commençait, les équipes de magie spirituelle ne pouvaient apporter que leur propre énergie spirituelle, puisque les âmes brisées sans emploi d'un rituel très spécifique, disparaissaient immédiatement sans qu'il n'en reste rien. Employer des résidus était donc impossible puisqu'il n'en restait rien et que leur stockage n'empêchait pas leur désagrégation une fois qu'elle avait commencé.
Quoi qu'il en soit, dès que Kubilay endommagea le noyau de l'âme en voulant le scinder en deux. Dès lors, l'énergie contenue dans l'âme fut irrémédiablement et subitement relâchée dans toute la pièce avec une violence telle que la magie de scellement ne suffit pas, le sort vola en éclat, de même que certaines des protections mises en place. Compte tenu de l'ancrage dans le Mal de l'âme emprisonnée, l'explosion ne fut pas seulement une explosion d'énergie brute mais également une explosion de Mal à l'état pur, l'âme, lors de sa destruction, répandant dans toute la pièce et chez toutes les personnes trop mal protégées une corruption qui, sans doute pour tenter de perdurer d'une manière ou d'une autre, s'accrocha à tout ce qu'elle trouva sur sa route, corrompant les barrières magiques, les esprits touchés par la vague et la salle elle-même.
Informations destinées au joueur :
Les âmes, bien qu'elles se composent de plusieurs parties, ne sont pas enfouies au plus profond des êtres qu'elles habitent pour faire joli, mais bien pour leur offrir une protection supplémentaire. Ainsi, les seules sections de l'âme qui peuvent être endommagées sans nuire à l'intégralité de la structure sont celles qui accueillent le siège de la mémoire et de la personnalité. Concernant les autres, y compris le noyau, une altération ou un dommage revient à déstructurer l'âme en profondeur. Une âme est un amas d'énergie aux forces complexes imbriquées les unes dans les autres de manière fine. Une instabilité se déclenchant dans l'une des autres sections occasionne, de manière irrémédiable, la destruction de l'âme de manière ou plus moins violente, relâchant l’ensemble de l’énergie qu'elle possède. Après tout, l'âme est à la fois une des choses les plus complexes de la Création, une des plus puissante mais également une des plus fragile.
On ne peut empêcher la destruction d'une âme. Au mieux, on peut légèrement ralentir le processus, pendant un temps relativement court et à la condition primordiale que le noyau demeure intact et qu'une intervention miraculeuse aie lieu dans le même temps pour la restaurer. Si le noyau est endommagé, l'âme est immédiatement perdue et sera détruite sans rien laisser d'elle puisqu'aucune des parties ne saurait survivre sans le noyau qui les relie et les scinde entre elles.
Seulement deux rituels, dans la toute la Création, permettent de restaurer une âme, ou de mettre le noyau en stase le temps d'intervenir dessus. Malheureusement, ces rituels ne sont connus, pour l'heure, ni de Kubilay, ni de ses érudits, paradoxalement trop "bons". Le troisième moyen, le plus utilisé actuellement, est en réalité une intervention divine directe à la manière donc Cephas avait été stabilisé temporairement par l'action de Kubilay puis "restauré" par Jaben en personne.
C'est, notamment, pour ces raisons que Caïn, le démon, avait fini par être craint même par les siens, et avait été emprisonné par ses propres frères et destiné, initialement, à l'oubli.
Opérations permettant d'intervenir sur le noyau de l'âme sans occasionner sa destruction (si l'opération est faite comme il se doit) :
- Rituel de lichéfaction (et demi-lichéfaction) = employé par Caïn mais modifié, à mauvais escient puisqu'il a perdu de sa puissance ce faisant, et tout en rendant leurs deux morceaux d'âme plus fragiles encore (d'où le fait que malgré tous ces efforts, le jeune Cain soit incapable de se prémunir efficacement contre la magie spirituelle, entre autre choses), et instables. Ce rituel n'est connu que de 0.00000003% des mages (de l’ensemble de la Création)
- Rituel de Samhain = inconnu sur les plans matériels, Célestes, Infernaux et Abyssaux
- Intervention divine directe (ce qui expose le dieu à l'intervention d'une Entité supérieure, raison pour laquelle ils évitent)