Tournoi phases 1 et 2 - Garreth [section Enfants]

Participer à ce tournois était à la fois la meilleure et la pire idée du monde.

Lorsque j'en ai entendu parler, j'ai tout de suite pesé le pour et le contre. Si je participais, et que je gagnais, je me présentais comme fort, et j'attirerais la convoitise de bonne, mais aussi sûrement de mauvaises influences. J'aurais une récompense, peut-être quelque chose qui serait utile pour mes plans. Si je participais et que je perdais, je me montrerais plus faible qu'il n'y paraît, et ce n'était pas génial. Participer n'aurait mené à rien.

Si je ne participais pas, je restais dans l'ombre. Ce n'était plus vraiment possible maintenant qu'on me connaissais publiquement, mais ce n'était pas une raison pour empirer mon cas et me faire remarquer plus que de raison. De plus, je pourrais sûrement voir si Drake faisait quoi que ce soit de louche sur le côté, ce qui était certainement le cas! Il n'aurais pas créé tout un tournois par plaisir, il devait y avoir une raison. Dans un premier temps, rester discret et ne pas participer semblait être la chose la plus sure à faire. Mais d'un autre côté, faire le tournois...de grand risques, mais des récompenses à la clé. Et de quoi m'entraîner dans des conditions plus intéressantes. Et devenir plus fort était après tout un de mes objectifs.

Et me voilà, avec de nombreux autres élèves de l'académie, un chiffre sur un papier dans le creux de ma main. J'entendais mon numéro parmi les juge, et m'approchais. Mon cœur battait à toute allure, me sentant écrasé par l'activité autour de moi. Les foules avaient l'avantage de devenir un inconnu parmi tant d'autres, mais cette fois-ci, c'était une foule de personnes venu spécifiquement pour m'observer moi, et les autres. Trop de regards qui pouvaient tomber sur moi...trop d'enjeux...je stressais beaucoup trop. Je m'approchais lentement du juge, attendant qu'il énonce la première épreuve à passer. Son regard trahissait son intérêt pour moi. Il fallait que je m'y habitue, ce n'était pas la première fois que j'allais être perçu comme l'élève personnel de Drake...

-Nous allons commencer dans un instant. Tu devras tout d'abord moduler ton aura pour la rendre visible et en changer la couleur. A chaque couleur donnée à ton aura tu auras un point de plus. Dès que je retournerai le sablier tu auras un temps court pour en montrer un maximum. Tu es prêt ?

Je prenais quelque secondes pour prendre une grande inspiration, expirer lentement, et je hochais la tête pour lui signifier que j'étais prêt. Heureusement, cette épreuve était la plus facile pour moi. Le contrôle de moi, le contrôle de ma magie, mon rapport avec lui, c'était l'une des choses que je maîtrisais le plus. Ma magie était vivante, elle avait un cœur, des poumons, elle avait une parole et un regard. Un autre moi, tout aussi moi et pourtant loin d'être moi. Et son être était faite de magie, ma magie. L'épreuve demandait de consommer pas mal d'énergie magique, et j'allais devoir puiser quelque réserves, mais je ne risquais pas d'échouer son application.

Le sablier était retourné, il était temps de commencer. Beaucoup de personnes devaient commencer à se mettre immédiatement à la tâche, consommant leur énergie dans une course contre le temps. Je comptais sur eux pour faire ça, ou se décourager, car je me disais que je devais oublier la notion du temps limité. Si je commençais à aller trop vite, je ne le ferais pas assez bien. Je fermais les yeux, inspirait à nouveau, et levais lentement un de mes bras.  
Donc...on voulait des couleurs ? Je commençais à déployer mon aura, avec pas mal d'aisance. Le loup, à l’œuvre, donnait un peu de sa propre énergie pour éviter que l'humain s'épuise seul. Deux paires de bras valent mieux qu'une, après tout. Alors que je me concentrais à la diffuser, le loup, lui, se concentrait sur la rendre visible, au moins pour l'examinateur.

Souvent, la couleur était liée aux émotions, et je me souviens que selon les influences et ce qui m'entourais, je changeais souvent. Mon aura était plus douce, calme, rassurante et stable lorsque j'allais bien et que j'avais pratiqué la magie blanche. Mais lorsqu'il s'agit de travailler avec Drake, de comploter, d'apprendre la magie noire, la couleur était plus sombre et intense. Actuellement, c'était un entre deux : un gris sombre, un peu terne. Malgré l'aide moral que m'a fournis les cours de magie blanche, où j'ai pu exprimer mon humanité et me rappeler qu'être bon et bienveillant était mon objectif le plus cher, ça compensait à peine avec tout mes soucis. Cain qui se marie, Drake qui ne se laisse pas avoir, les alliés qui disparaissent...J'avais accumulé beaucoup d'énergie négative.

Fermant les yeux, je laissais couler dans mon aura mes sentiments actuels. Mon stress, pas apparent, mais bien réel, semblait se coller à l'aura, qui devenait rouge, presque enflammé. La couleur pulsait, à la façon du sang qui coulait énergiquement dans un cœur battant avec frénésie. Ça, pour être stressé, je l'étais bel et bien ! Après un moment, je décidais d'arrêter là. Ma couleur initiale ne devait sûrement pas être comptée, vu que je gagne un point à chaque changement. Devais-je en faire un autre ? Même si la tâche était facile, il fallait aussi que je sache conserver ma magie. Prenant quelque secondes pour réfléchir, je prenais ma décision : une dernière, juste pour être sûr.

Retirant la trace de mes émotions, j'encourageais le loup à offrir la sienne. Après tout, j'avais un avantage par rapport aux autres : Nous étions deux à ressentir des émotions différentes.

Réticent au départ, la couleur prit un petit moment avant de changer. Le feu intense se mettait à ternir, comme les cendres qui étaient laissés après le passage du feu. L'aura devenait comme turquoise, un mélange fin entre du bleu profond et du vert. mais n'était ni vive, ni terne. Elle semblait presque transparente, spectrale, en quelque sorte. C'était la couleur la plus commune des émotions du loup. Celle d'une présence dont on ne pouvait définir les intentions, ni la valeur morale. C'était celle d'un électron libre, au delà du bien et du mal, de l’égoïsme et de l'altruisme : il était autant le gardien des gens qu'il aime que le monstre des gens qui pour lui ne valent pas la peine. C'était la lumière comme les ténèbres, le père loup bienveillant, et le prédateur maculé de sang. Et il avait toujours arboré cette facette qui ne pouvait vraiment être mis dans une case.

Mon visage faisait une petite moue, alors que je sentais mon énergie se vider. C'était peut-être le moment de s'arrêter là, n’ayant pas les yeux plus gros que le ventre. Si je le voulais, je pouvais faire une super performance pour assurer de réussir cette épreuve, mais si j'étais à sec pour le reste, ce serait très mauvais pour la suite.

-Quand tu seras prêt, tu devras cette fois-ci faire disparaître toute trace de ton aura tout en conservant tes capacités magiques actives. Pour me le démontrer, je t'invite à générer n'importe quel effet mineur. Celui-ci devra montrer le moins possible de traces résiduelles.

Je ne pu contenir un petit sourire au coin de mes lèvres. Ne pas se faire remarquer, hein ? Être discret était quelque chose que j'aimais faire. Et avec Drake qui me forçait à m'entraîner à fouiller dans la tête des gens à leur insu, ça allait être un jeu d'enfant ! Profites en bien, vieillard, c'est l'une des rares fois où je serais content que tu m’aie pris en tant qu'élève.
Je n'allais pas fouiller son esprit non plus, ce serait impolis pour l'examinatrice. À la place, un bon vieux sort de télékinésie ferait l'affaire.

Mon aura disparus un moment, ou presque. En plissant les yeux, et avec un peu de concentration, on pouvait la remarquer autour de mon corps, le collant. Malheureusement, je n'étais pas capable de la faire disparaître. Je pouvais simplement minimiser sa taille et son intensité, et une personne attentive, surtout aidé d'un objet, le verrait avec un petit peu d'effort.

Je te laisse faire. Surprend la donc.

Le loup, pénétrant mon énergie magique, descendait le long de ma jambe, et commençait à passer sur le sol. Ce petit filament magique de télékinésie passait le plus proche du sol possible, espérant qu'on le remarque moins vite. Longeant le long de la table, tel un serpent, il arrivait jusqu'au bord du bureau...et paf ! Donnait un coup sur l'encrier du bureau. Alors que l'ancre commençait à couler au dessus de la table, elle s'arrêtait, figeant par télékinésie la tombée de l'ancre. À ce moment là, j'abandonnais la discrétion, me disant que j'avais fais ce qu'on m'avait demandé. Le parcours de ma magie clairement visible, je me concentrais pour que l'ancre revienne dans l'encrier, et rompre ce petit sort de télékinésie mineur.

Le second test fini, je m'approchais du troisième examinateur. Je commençais à respirer un peu plus lourdement, comme si j'avais piqué un petit sprint. Même si le contrôle de ma magie était aisée, ça me demandait une bonne consommation d'énergie. J’espérais juste que ce serait la dernière, et que ça ne serait pas trop difficile.

-Je vous félicite d'être arrivé jusque là. La dernière phase va consister à nous faire une démonstration de la puissance de votre aura et la maintenir à un seuil constant un maximum de temps. Allez-y !

Ok, ils veulent VRAIMENT éliminer un maximum de gens ! Je me disais que certains avaient déjà du abandonner, mais je devais me concentrer que sur moi ! Sinon j'allais paniquer et ça allait affecter ma performance. Donc...la puissance de mon aura, et la maintenir le plus possible...Très bien. J'allais faire quelque chose de risqué, mais ça vaudrait peut-être le coup. L'un de ses stratégies de «grande prise de risque, mais grande récompense ».

Mon aura commençait à apparaître, d'abord fin, mais devenant plus visible à chaque secondes. Mais il commençait à se rétracter contre moi, comme si il se renfermait autour de mon corps. Mon aura, prenant comme la forme de filaments blancs, commençait à tournoyer autour de moi, remonter le long de mon bras, avant que de mes doigts, elle ne se relâche sur le sol devant moi.

Devant le juge, se tenait une aura condensé, sous la forme d'un loup, aux allures presque spectrale. L'animal d'aura regardait l'humain, le perçant de son regard.

Si ce phénomène arrivait, c'était pour deux raisons :
La première, c'était toujours ça de pri. Si l'examinateur était dans les règles, il ne prendrait pas ça en compte, mais ça monterais quoi qu'il en soit que j'étais en maîtrise de mon aura. Et vu que ça semblait difficile au yeux des autres, là où ça semblait pour moi naturel...
La deuxième, c'était car souvent, quand le loup donne de lui-même pour la magie, ça lui arrivait souvent de se matérialiser de cette façon, autant dans mon aura que dans certains sorts. Je me souvenais de la fois où Hedryan m'avait agressé dans un champ d'illusion, et où j'avais réussis à afficher mon aura, sous la même forme, aux yeux de Cain pour l'attirer vers notre position. Ou encore les moments où j'avais utilisé ma télékinésie face au dragon, et où le loup apparaissait à l'intérieur même de mon pouvoir.
J'aurais pu faire une aura normale, mais ça m'aurait demandé sûrement plus d'énergie que si je le faisais avec le loup, main dans la patte.

L’expérience devait être perturbante pour les habitués. Là où l'aura est en général perçu comme un anneau de magie encerclant son utilisateur, c'était comme si je n'en avais pas. Il y en avait, bien sûr, mais autant que quand je l'avais réduis à l'épreuve précédente. C'était comme si toute mon aura était devenu de l'argile, qui s'est rassemblé pour donner une forme. Le loup restait immobile, et dégageait une aura assez forte. Une aura étrange qui semblait...vivante. On le ressentait comme ça, comme si il s'agissait d'un cœur qui bat, d'une présence respirant à plein poumon. On pourrait croire que sous cette forme, on ne ressentirait rien. Mais le loup était un condensé d'énergie neutre indéniable.
J'avais réussis à tenir une minute comme ça. Les trente premières secondes passés, mon souffle s'intensifiait, et je commençais déjà à perdre pas mal en énergie. La couleur du loup vacillait légèrement, trahissant le fait que je n'allais plus arriver à contrôler cette constante source d'aura. Je réussissais cependant à tenir pour les vingt dernières secondes, et après cela, me disait que c'était peut-être le moment de s'arrêter là. J'avais déjà beaucoup fait pour les trois épreuves, voir-même un peu trop. J'avais démontré par A plus B que j'étais bien capable de gérer toute les affaires d'aura.

Le loup disparus, rentrant en moi pour se reformer comme un cercle, sous la forme classique d'une aura. Je lâchais prise, tombant presque en arrière, mais me rattrapant avec ma canne de justesse. C'était...oui, c'était pas mal épuisant. Je continuais cependant à regarder l'examinateur, l'air prêt à en découdre, si je passais pour les secondes épreuves du tournois.

Cependant, si j'arrivais à faire joujou avec les auras à la perfection, ou avec la magie spirituelle, pour le reste...je craignais le pire.

Ce premier round avait été une belle purge des candidats. Ce n'était pas pour rien que souvent, les premières épreuves d'une compétition étaient ceux qui disqualifiaient le plus vite. Parfois, il y avait énormément de prétendant à un titre, et que ce soit la foule ou les organisateurs, ils souhaitaient s'intéresser aux plus compétents d'entre eux, ceux qui allaient pouvoir offrir un vrai spectacle, démontrer des vraies capacités dans leur domaines de prédilection. J'étais heureux de me dire que le jury m'avait perçu comme un d'entre eux.

Moi et les autres pouvions profiter d'un bon moment de pause, une heure en tout. On pourrait croire que c'était long, mais vu à quel point la première épreuve était éprouvante, je pense que tout le monde avait besoin d'un long moment pour s'en remettre, et moi inclus. Je devais être le moins affecté par la dépense de ma magie, vu que j'étais une grosse réserve vivante d'énergie magique, mais même en prenant ça en compte, j'avais été assez affaiblis.

Alors que je prenais un petit somme réparateur, on me réveillait pour que je vienne participer à la seconde épreuve. Mes batteries légèrement rechargées, je me mettais en route vers une salle qui m'était désignée. Je regardais autour de moi, repérant de suite le râtelier d'arme. J'allais...en avoir besoin ? Je n'étais pas très doué avec les armes, et je n'avais reçu aucun entraînement pour aucune arme de ce genre. Boh...mieux vaut attendre les instructions. Je remerciais poliment la servante alors qu'elle ramenait de quoi boire et manger, sûrement pour se ressourcer avant ce qui vient. Je me mettais à regarder tout ça, et une pensée un peu soudaine me vint en tête : est-ce que c'était empoisonné ? Non pas pour me tuer, mais peut-être m'affaiblir, ou bien s'assurer que ça puisse avoir de quoi m'empêcher de bien performer. Voilà que la politique commençait à me rendre énormément paranoïaque...Mais d'un autre côté, étant dans une relation aussi proche que rivale avec Drake, et étant maintenant une personnalité... «connue», je me devais de faire plus attention. Bon...de toute façon je n'avais pas faim. Je décidais de laisser boisson et nourriture de côté, et m'asseyait sur le banc. Rapidement, quelqu'un de mon âge, voir un peu plus, entra dans la salle.

-Félicitations pour votre prestation, vous vous êtes qualifié pour la suite.

Sa réaction ne passait pas inaperçu. J'avais l'impression que je lui faisais de l'effet, c'était mignon. Était-il intimidé par mon statut d'élève personnel de Drake, ou bien est-ce que j'étais à son goût ? Je n'aurais qu'à aller vérifier ça dans sa petite tête un peu plus tard, mieux valait que je me concentre sur le but de l'épreuve et les règles.

-Les concurrents qui ont réussi sont au nombre de 6. Ils seront appelez à la seconde épreuve du résultat le plus haut au plus bas. Puisque vous êtes le troisième à passer vous disposerez donc d'environs 1h40 minutes pour vous restaurer et vous reposer.

Concernant l'épreuve elle-même, il s'agira de trouver une étoffe disposée quelque part dans l'arène, de vous en emparer puis de la défendre pendant 10 minutes. Durant ce laps de temps, vous devrez réagir à l'environnement de l'arène qui changera tout du long. Vous aurez également à faire face à certaines créatures.

Effectivement, on avait été très peu à passer. Ça va être intéressant de voir si on va perdre les trois quart des concurrents pour ce tour là, ou si au contraire, on arriverait à tenir le coup et à finir plus nombreux que prévu...
une heure et quarante minute ? Après une heure de pause avant ça, c'était presque un peu trop pour moi. Mais bon, les règles sont les règles, je m'y plierais. C'était dommage que pour le moment, je n'avais pas le moyen d'exploiter tout ce temps pour trouver des stratégies à adopter. Je devais trouver une étoffe dissimulée quelque part, et la défendre suffisamment longtemps. Mais je ne savais pas si l'arène allait recevoir un changement au niveau de son terrain, ni quels seraient les créatures et danger ici, ou même à quel point je serais submergé. Si j'avais eu une quelconque idée de ça, j'aurais pu utiliser cette longue pause pour mieux me préparer. L'idée me vint de fouiller dans la mémoire du jeune homme afin de récupérer en douce des informations, mais...ça ne valait pas le coup. Si ça se trouve, peut-être qu'il n'en sait rien, et si je me fais chopper, ça risquerait de me disqualifier. Ensuite, si il semble aussi charmé par moi, peut-être qu'il serait moins impartial avec moi...non, nonon, ce n'est pas bien, Garreth ! Commencer à jouer avec les règles et les exception, c'était se mettre en danger pour pas grand chose.

-Vous aurez le droit à deux objets maximum parmi ceux de ce râtelier. Aucun autre objet n'est admis pendant l'épreuve, nous vous prions donc de vous démunir de ceux que vous portez, qu'il s'agisse de colliers ou de protections quelconques. Et vous devrez également lire les indications de ce parchemin.

rahh, bon sang ! Ça voulait dire que mon bâton n'y passait pas. Ça, ça m'inquiétait sérieusement. Comment j'allais pouvoir protéger, ou seulement m'approcher de quelque chose à distance de moi lorsque j'étais un boiteux qui souffrait à la moindre pression de ma jambe sur le sol ? Je sentais venir une disqualification très prématurée...bon, je trouverais une alternative. Quand le monde veut te mettre des bâtons dans les roues, il faut savoir être débrouillard en retour.

Résigné, je m'approchais de la table et y déposait un collier, où était en son centre une améthyste taillée. Elle n'avait rien de magique ni même d'utile, c'était purement décoratif, un cadeau que m'avait fait ma sœur lors de mon départ, pour me souvenir de notre maison. Dans le doute, je préférais retirer l'utile, mais aussi les objets superflus, juste pour être sûr.

Je déposais également mon bâton, qui me servait de canne. Me voilà déjà bien moins gracieux, en train de me tenir sur la table et garder une main courante dessus, pour éviter de tomber la tête la première. Soupirant, je regardais le parchemin qu'on m'avait tendu, et le récupérait.

-Il matérialisera un bouclier qui bloquera un coup qui vous aurait été mortel. Si le bouclier s'active, c'est que vous seriez mort. L'épreuve s'arrêtera donc là, ce qui vous ôte la possibilité de marquer plus de 'points'. Vous n'êtes pas pour autant disqualifié. Toutefois, sachez que vous aurez 10 minutes pour trouver l'étoffe. Si ce n'était pas le cas dans le temps imparti vous seriez, cette fois-ci, disqualifié. Vous pouvez à tout moment abandonner. Il suffira de le dire à voix haute. L'épreuve s'arrêtera mais vous n'auriez alors pas le droit d'accéder à l'épreuve finale. Les juges prendront note de la pertinence de vos déplacements, des sorts utilisés et de votre persévérance évidemment.

Donc, si je dois résumer...Je suis disqualifié si j'annonce vouloir abandonner, ou si je ne retrouve pas l'étoffe. Il faut que je gagne assez de points pour remporter l'épreuve, et ce n'est pas nécessaire de le finir jusqu'au bout : si le parchemin pour esquiver la mort s'active, l'épreuve est terminé, mais mes points sont quand-même comptabilisés. Je suis noté non pas sur si j'arrive à réussir jusqu'au bout, mais sur comment je vais atteindre mon objectif. Ok...c'est déjà rassurant, même plus rassurant que prévu. Je savais faire preuve d'ingéniosité, et ça, je pouvais le montrer au jury. Mon espoir de pouvoir peut-être continuer le tournois était un peu plus haut.

Alors que le jeune homme partait, je décidais le lui lancer une dernière chose, envoyé mentalement

-vais-je compter sur l'impartialité de votre rôle avec moi ? J'ai ressentis comme une gène de votre part. À moins que ce n'était autre chose...

Bien. Suffisamment professionnel pour être prit comme l'inquiétude de ne pas être traité à l'égal du reste, mais suffisamment taquin pour laisser une ouverture sur une réponse plus positive de sa part.

Bon, c'est bien beau de courtiser les damoiseaux, mais je devais réfléchir à ce que j'allais prendre. Longeant la table pour m'approcher du râtelier d'arme, je procédais par élimination : L'épée longue aurait pu me servir de canne, mais elle devait être bien trop lourde, et à chaque fois que je bougerais, le bout risquerait de se planter dans le sol et me ralentir. L'épée courte serait également trop courte pour la tenir à une main, et sans entraînement. Masse d'arme lourde, je pouvais oublier, au même titre que le bouclier lourd et l'écu. Me restait la morgensten, le glaive, la chaîne, la faux, la dague et les trois shuriken...

Je prenais immédiatement la faux. C'est la seule arme qui pourrait me servir d'appui pour ma jambe. C'était long, et suffisamment résistant pour tenir un peu mon poids. Je retirais la morgensten et le glaive, qui n'étaient pas à mon goût. Et voilà que mon choix se réduisait à trois : que choisir...la dague était rapide et discrète...mais ça ne servait à rien de l'être ici, je pense, pas dans ces conditions. La chaîne...du contrôle de zone, des longs coups, accrocher des choses, mettre de la distance ou au contraire, rapprocher. Et les shurikens, c'était aussi la capacité de pouvoir attaquer en plusieurs directions à la fois, des petites attaques, mais à plusieurs endroits...

Allez, les shurikens. La faux me servirait au pire au corps à corps, et ceci à la distance. Et puis avec le traitement que m'avait passé Cernunnos auparavant avait eu le mérite de renforcer légèrement ma forme humaine, c'était plus facile pour moi de me soutenir sur ma jambe. Je ne l'avais cependant pas prit aujourd'hui, pour éviter qu'on m'accuse de me doper avant le tournois.

Un homme apparut à la fin de ma pause, vérifier que tout était en ordre. J'avais mis les shurikens dans ma ceinture, et la faux était dans ma main. Le reste de mes affaires était posé sur la table.
Respire...inspire...souffle...

….c'est parti.....

Point positif, l'étoffe émettait de l'énergie magique, et j'arrivais à percevoir à peu près l'endroit où il était. C'est à dire à l'opposé de moi, évidemment. Ma sensibilité magique me permettrait de le retrouver assez vite une fois arrivé...si jamais j'arrivais.

Point négatif...c'est que c'était pas une arène. En tout cas pas celle dans laquelle j'étais il y a trois heures. On aurait cru une jungle, et j'étais déjà autant étouffé par la masse de flore autour de moi que par la chaleur environnante. Ça allait être difficile de voir où j'allais, il fallait être prudent. Prudent...mais pas perdre trop de temps non plus. Au moins, je n'avais pas besoin de m'orienter, l'aura magique. C'est ainsi que je commençais à marcher vers la source magique.

MINUTE : 1
La jungle ne perdit pas de temps à vouloir m'agresser : Un serpent est soudainement tombé sur moi, alors qu'il était caché au dessus des feuillage, et commençait à s'enrouler autour de moi. Surpris d'abord, je me mettais à paniquer, et une fois la surprise passée, j'agissais immédiatement : Les shurikens se levèrent hors de ma ceinture, et remontèrent immédiatement à toute vitesse, coupant à deux endroits différents le serpent. Alors que son sang se mettait à couler, je relevais mon visage, m'assurant qu'aucune éclaboussure n'atteigne mes yeux ou ma bouche. Ces créatures étant connu pour avoir des poisons diverses et variés, on était jamais trop prudent. Rebaissant les yeux, je voyais le serpent, coupé en trois morceaux, se tortillant légèrement de ses contractions musculaires, avant de tomber mort. Mon cœur battait encore un peu, sous le choc.

Ok...ça va clairement pas être facile. C'est de la survie...

Le loup fut d'accord, et on se préparait mentalement à être plus prudent. Son esprit allait rester aux aguets de toute menace, et une fois des menaces repérés, il reviendrait vers moi pour m'aider à me défendre face à elles.

MINUTE : 5
la jungle semblait relativement calme, et pourtant tellement menaçante à la fois. Je perdais pas mal de temps, souhaitant être le plus prudent possible. C'était difficile pour moi de trouver le courage d'accélérer le pas, vu que je prenais ma survie bien trop au sérieux. J'avais beau avoir un parchemin pouvant me sauver de la mort, je ne pouvais pas m'en empêcher, et je ne savais pas si cette lenteur allait me desservir au niveau des points...Le loup, quand à lui, sous la même forme spectrale, allait et venait à ma droite, ma gauche, sur les devant, parfois surveillant mes arrières. Parfois devant un arbre ou un obstacle, il se fendait en deux comme une fumée, pour se reconstituer à l'autre bout et poursuivre sa marche. Il n'avait pas de réel forme ainsi, c'était surtout de l'émanation magique libre. On ne pouvait pas interagir physiquement avec lui, seulement de façon magique avec certains sorts. Pour le moment, il se contentait d'exploiter sa part de magie pour se séparer de moi et faire le guet. Et rapidement, il se mit à grogner face à ce qui était, caché devant moi, un nids de...oh, chier !

Des mygales ! Des saloperies de petites mygales toutes (pas) mignonnes avec leurs petites pattes et leurs petits crocs et leurs poils et leurs yeux et leur...yyeaarrkk ! Bon sang, les araignées me faisaient en général bien froids dans le dos. Bien qu'une partie de moi avait bien envie de capituler pour si peu, une autre me disait qu'il valait mieux transformer mon dégoût en conviction pour ne pas me faire toucher par ces choses dégueulasses.

Le loup rentrait dans mon corps, et descendait le long de mes pas. J'avais une idée. Je commençais à marcher vers les mygales, dont deux m'avaient déjà repérés. Je posais mon pied valide lourdement sur le sol, et en résultat, ce fut une vague de télékinésie moyenne qui vint se propager sur le sol. Pour un être humain, la force de l'impact était égale à celle de se prendre un objet peut-être aussi grand qu'une quille de bowling sur la cheville. Par contre, vu la taille d'une mygale...ça les propulsait assez loin pour éclaircir la voie. Je ne savais pas si ce genre de bestioles sautaient, et dans le doute, je faisais en sorte que les vagues de télékinésie au sol se propagent sur un maximum de deux mètres autour de moi, pour être prudent. Si elles pouvaient le faire, elles ne pourraient pas sauter bien loin.

Ainsi, de mon pied valide, chaque pas était la projection de cette petite onde, qui suffisait amplement à faire reculer ces atrocités de la nature. Pour le moment, ce n'étais pas si dangereux. Une personne peu habituée à la magie aurait eu à utiliser ses armes pour les faire reculer, ou à grimper aux arbres et perdre du temps, mais le côté positif de la télékinésie était qu'elle pouvait contrer toute menace tant qu'elle est physique, matérielle. Après un petit moment, les mygales avaient été traversé sans encombre, et j'étais assez loin pour qu'elle ne constituent un danger. Bon débarras !

MINUTE : 7
Je sortais à peine des mygales que je continuais, faisant quelque pas. Je m'apprêtais à renvoyer le loup en éclaireur, mais avant que je puisse seulement le renvoyer, un gros bruit se fit entendre sur le côté. Une panthère s'était jeté sur moi, et surtout...je n'avais pas eu le temps de réagir. L'une de ses griffes ripait sur mon visage, et je me pris tout son poids, tombant au sol avec force, et non sans pousser un grand cri de terreur. Le temps que je rouvre les yeux, la panthère avait déjà sa gueule ouverte, prête à prendre ma nuque entre les crocs pour arracher ma jugulaire. Cette fois-ci, ma réponse fut immédiate : projection de télékinésie. Même pouvoir qu'avec les mygales, mais en cercle, venant de mon corps, comme pour repousser toute chose autour de moi. La panthère le pris de plein fouet et tomba quelque mètres plus loin, sur ses pattes. Je me retournais sur le ventre, et le vit, un peu surpris au départ, mais toujours prêt à en découdre. Il grognait, et se mit à sprinter vers moi.

-OH NON !

Je tendais la main, et de mes doigts, le loup apparut et fonçait dans la même direction que la panthère. Les deux animaux, crocs et griffes déployés, se percutèrent avec force, mais sans qu'il n'y ai d'impact : le loup disparus dans la panthère, et celle-ci, confuse, s'arrêtait dans son approche. Il poussa soudainement un énorme cri, alors que je renfermait mes doigts. Hurlant de douleur, ses bruits s'arrêtèrent d'un coup sec, alors que ses yeux devinrent vitreux, et qu'il tombe au sol.

Écrasement mental...et une violente en plus de ça. Quand il s'agit de survie, je ne me modérais pas. Un humain pouvait y résister, mais les animaux ont un esprit quasi sans défense face à ce genre de choses. Je me relevais faiblement, reprenant la faux qui était tombée plus loin, et touchait ma joue, qui saignait depuis une longue balafre tout le long, esquivant de peu l’œil. Bon sang...c'était pas passé loin. Si ça va être graduellement de plus en plus dangereux, j'allais pas aller bien loin. Et en plus de ça, j'étais pas encore avec l'étoffe, et il me restait que peu de temps ! Pensant soudainement au temps qu'il me restait, je me mettais à courir plus vite, demandant même au loup cette fois ci de ne pas faire l'éclaireur pour gagner du temps.

MINUTE 9 :
Bougeant les feuillage devant moi, pas à pas, je ressentais l'énergie de l'objet s'intensifier. Il ne devait plus être loin. Et au bout de plusieurs seconde...il était là ! Devant moi ! Poussant un soupir rassuré, je le prenais immédiatement, ne voulant pas jouer plus que ça avec le compte à rebours. Presque immédiatement, la forêt semblait disparaître autour de moi, et je me redressais, prêt à en découdre.

Le changement était assez brutal, passant d'un marais dense et renfermé, à un plateau où il était possible de voir les limites du terrain. Le changement climatique se fit également sentir, la chaleur étouffante devenant un froids assez mordant. La neige commençait à s’abattre partout. Autant j'appréciais plus le froids et la neige que la chaleur, autant j’espérais que le montant de neige n'allait pas être trop encombrant. Regardant l’étoffe, je décidais de le coincer contre ma ceinture fermement, m'assurant qu'elle puisse bien rester et éviter de glisser. Je m'étais dis que le ranger sous mes habits serait plus logique, mais peut-être que les jury voulaient qu'elle reste visible pour ainsi confirmer le fait que je l'avais sur moi. Je repérais très vite que quelque chose était en train de se mouvoir sous la glace. Merde...ça, c'était pas bon DU TOUT.

Et ce qui arrivait après me confirmait mes craintes. Une créature assez gigantesque brisait la glace, qui se fêlait tout autour du trou formé, rendant le sol assez fragile. Les yeux écarquillés, je ne m'attendais pas à faire face à quelque chose comme ça, et même le loup, plus réactif que moi, était trop paniqué pour savoir quoi faire sur le moment.

Le verre des glaces se mit à hurler, et me cracher un souffle dangereux en plein sur moi. Là, je réagit au quart de tour. Le petit hic, c'est que j'avais mal réagit : ayant puisé dans mes souvenirs, j'avais réagis de la même façon que lorsque Ama, le dragon, avait craché ses flammes. Lorsque c'était arrivé, j'avais utilisé les pièces d'or en bouclier pour stopper les flammes. Malheureusement, il n'y avait que de la glace autour de moi, et quand instinctivement j'ai voulu soulever la glace entre le souffle et moi, c'était trop lourd pour que je puisse le soulever à temps. Pire encore, j'avais fragilisé la surface de glace, qui craquelait plus proche de moi, cette fois.

Je me prenais de plein fouet le souffle, des morceaux de glaces venant m’érafler, et même un venant se planter sur mon épaule. Je changeais immédiatement de stratégie pour utiliser directement ma télékinésie et forcer le souffles à se couper en deux, et à passer sur mes côtés. J'avais réussis, malgré le fait que je glissais sur trois bons mètres sur la glace, vu la force du souffle. Une fois finis, je me retrouvais déjà dans un sale état : mon corps tremblait de froids, mes membres étaient déjà engourdis, et j'étais blessé de part en part. Le temps que je redresse la tête, je vis le vers se jeter en avant, et de son imposante taille, se jeter droit devant moi. Je ne pouvais pas agir sur lui, il était trop grand, il fallait que ce soit moi qui bouge. Aussi, avançant mes mains, j'utilisais la force d'une propulsion de télékinésie pour pouvoir me projeter en arrière, non sans tomber sur le dos plus loin et crier de douleur. Ok...ok, là c'était vraiment mauvais. J'étais en piteux état, mes actions étaient sale, et même si je limitais les dégâts, je n'allais pas pouvoir continuer à ce rythme.

Je me redressais péniblement, et le vers avait détruit la glace où il est tombé. La glace se brisait d'ailleurs entre mes jambes, me forçant à glisser le côté pour ne pas tomber dans l'eau. Vu le froids de l'eau, si je sombrais dedans, j'étais foutus, surtout avec le vers qui était en parfait contrôle de cet environnement. Voyant sa tête dépasser, mais commencer à reculer pour sombrer dans l'eau, j'en profitais directement. Peut-être qu'il souhaitait le même traitement que la panthère ?

Alors que j'avançais le bras, le vers commença à se tortiller d'agonie, ce qui ne fit encore une fois pas du bien à la glace environnante. Maintenant, c'était presque un énorme trou d'eau frigorifiant qui s'était formé au sud de l'arène. Et je me retrouvais assez acculé, perdant de l'espace où me fuir et me repositionner. Mais l'attaque mentale était l'un de mes seuls outils pour pouvoir m'occuper de cette chose, dans le cri était assourdissant. Au bout d'un moment, je relâchais mon emprise, et le vers commençait à fuir. Surveillant la forme ombragée sous la glace, je regardais la blessure de glace sur mon épaule et retirait le morceau, pour commencer à appliquer un sort de soin léger dessus. La blessure se soignait lentement, mais sûrement.

MINUTE 12 :
Le vers ne donnait plus de signe. Je me demandais si il avait abandonné, si je l'avais tué sans m'en rendre compte, ou alors qu'il attendait le bon moment pour frapper. Cependant, ce fut un autre son, pas plus rassurant, qui m'avertit d'une nouvelle menace : celle d'un ours. Me retournant, je vis la grosse bête commencer à me charger. C'était bien moins vif qu'une panthère, mais beaucoup plus impressionnant, ses membres fort frappant la glace d'une façon imposante. Un coup de patte, et c'était ma tête qui volait. Peut-être qu'il était temps de changer de méthode. Je prenais l'étoffe, et le roulais autour du bras, et du prendre la fâcheuse décision de retirer mon ample vêtement de voyage, finissant nu dans le froids. Mais la sensation ne dura qu'une seconde, le jeune homme prenant la forme d'un grand loup, au pelage blanc et épais. Cela faisait déjà un bon moment que je prenais le traitement de l'ancien directeur, et la forme lupine était déjà un peu plus imposante, et musclée. Ce n'était pas encore un lycan menaçant, mais il restait déjà un peu plus impressionnant.

Je n'allais pas réussir un concours de force avec lui, mais cette forme, un peu plus agile, allait m'aider. Le sol en dessous de moi commençait à craqueler, sous l'énergie de mon pouvoir. Le tissus entourés sur ma patte avant, prenant mes habits de mes crocs, la faux lévitant, je me préparais à l'impact. Alors que l'ours était sur le point d'aboutir à sa charge, je fis une impulsion entre mes pattes, me propulsant au dessus de lui, et détruisant la glace en dessous de mon point initial. L'ours, ayant eu du mal à arrêter sa charge, tomba dans l'eau, se loupant lamentablement. Je n'étais pas des plus gracieux d'ailleurs, tombant sur le flanc, pas très capable de bien me réceptionner, tant en humain qu'en loup.

Ça n'allait pas le faire tenir longtemps. Les ours sont des bons nageurs, et il allait vite remonter à la surface. C'est pour ça que j'allais lui faire perdre plus de temps. À chaque fois qu'il se soulevait sur les bord de la glace, je profitais de leur fragilité pour les faire se casser. À chaque tentative, il se mangeait à nouveau la tête dans l'eau froide. Ça permettait de le rendre beaaauuccouup moins rapide que si il me chargeait dessus, et me permettait d'avoir le temps de reculer. Je jetais plus loin les vêtements, me disant que ce n'était pas la priorité, et pris la faux entre les crocs. Je n'avais pas assez de concentration pour pouvoir gérer deux points de télékinésie différent. J'avais beau être compétent, aucun ne pouvait pas être à deux esprits à la fois. Du moins, sans inclure ma schizophrénie magique. Je demandais au loup de garder un œil sur les vêtements au cas où il tombait, si nécessaire. Il ne voyait pas du tout la priorité de la chose (à quoi bon la pudeur pour un animal), mais se résignait à accepter, tant que ça nous mettait pas en danger.

Alors que je regagnais espoir, je fis moins attention à la seconde menace qui arrivait en parallèle à l'ours : un élémentaire d'eau. Le loup m'alertait de ce danger, qui sortait de l'eau à ma droite, et ce fut soudainement une grande vague qui englobait mon corps. Surpris, je tombais à la renverse. La glace, maltraité par moi, par le vers, par ma magie, par l'ours, finit par avoir raison de moi : elle s'effondrait sous mon poids. L'élémentaire, dans son domaine de prédilection, commençait à entourer mon corps et à me faire m'immerger dans l'eau.

J'essayais d'utiliser la télékinésie une nouvelle fois pour m'échapper, mais l'eau était trop volatile pour que je puisse séparer la moindre goutte en train de m'enrober. L’écrasement mental était difficile à faire, ne savant même pas par où commencer pour chercher dans l'esprit d'un élémentaire, si SEULELEMENT il y en avait un. L'envie de crier à la défaite, déclarer forfait, me tentait. Mais je me ravisais. J'avais le parchemin. Le parchemin me sauverait si je venais à me retrouver dans une situation de vie et de mort. Ce serait la fin...mais le jeune homme du départ me l'avait dit : déclarer forfait, c'est être disqualifié. Se retrouver à utiliser le parchemin...c'était simplement arrêter de compter les points. Je n'y croyais pas, mais peut-être...peut-être il y avait une chance pour que j'y passe de peu...

...je me disais ça alors que lentement, je sombrais dans l'eau glacée, commençant à ne plus sentir mon corps engourdis, fermant les yeux. Le parchemin commençait à s'illuminer...

MINUTE : 15
Alors que l'environnement se reformais, le sol prenait la forme d'un large désert assommant. Surgissant du sable, le corps d'un lycan, inconscient, gisait au milieu de l'arène.