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Passation [PV Contessina] (TERMINÉ)

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Lun 8 Mai - 11:54
Le cumul des évènements récents et le degré d’implication qu'ils nécessitaient chacun avait fait prendre conscience à la jeune Régente de son inaptitude à déléguer certaines de ses fonctions. Pressée également par certains de ses conseillers de se recentrer sur le coeur de son activité : régner sur la cité, elle avait donc établi une liste de personnes qu'elle pensait dignes de reprendre une partie de ses attributions.

La liste ne comportait que 6 personnes à la base mais après une étude minutieuse, il n'en resta plus que deux. Alrost et Contessina pour lesquels ses archivistes n'avaient trouvé mention nulle part d'éventuels méfaits ou d'une inclination prononcée au mal. Elle n'avait que trop besoin d'Alrost pour l'appuyer et être assurée que ses ordres, notamment concernant l'éradication des démons qui restaient en ville, seraient suivis et ne pouvait donc se résoudre à lui demander de quitter ses fonctions actuelles de capitaine du Protectorat pour prendre le manteau de directeur d'académie. Et il était hors de question qu'il doive cumuler deux fonctions aussi hardies et aussi chronophages. Il restait donc Dame Contessina Altius. L'entretien qu'elles avaient eu quelques mois plus tôt avait été des plus agréables pour la jeune Régente.

Il n'était pas non plus dit que le professeur de magie noire accepte le poste. Toutefois, elle se devait de le lui proposer. Astoria avait pensé à Dame Lisana Scyphozoa qui avait démontré un esprit pratique certain dans la lutte contre l'ouverture du portail et qui de plus, était très appréciée par ses élèves. Toutefois, les plus sceptiques de ses conseillers avaient fini de la convaincre qu'il fallait énormément de poigne et par conséquent, Dame Altius, de par son éducation notamment, semblait être, à première vue, la plus adaptée des deux. Dans les faits, Astoria soupçonnait ses conseillers de n'avoir jugé que sur les apparences et le milieu de naissance mais n'ayant rien pour remettre en cause leur jugement, et partageant leur confiance en Dame Altius, elle avait accepté de lui faire la proposition.

Aussi lui avait-elle envoyée une missive la veille en espérant la voir en ce début de soirée pour partager avec elle quelques coupes et discuter. Le lieu de réception avait également donné lieu à de vifs accès de colère aux plus protocolaires de ses conseillers mais si Astoria devait compter Dame Altius dans ses proches amies, ou en tout cas devrait travailler avec elle de concert puisque l'académie ne pouvait être isolée du pouvoir, autant valait-il mieux traiter l'hypothétique nouvelle directrice comme telle en le recevant dans un lieu plus approprié qu'un simple bureau, et encore moins le bureau qu'elle serait peut-être amené à occuper elle-même.

Les appartements de la régente étaient vastes quoi que peu fournis en fin de compte et se décomposaient en 6 pièces. Le vestibule dans lequel on entrait donnait sur un salon qui semblait aussi faire office de bureau. Celui-là même donnait sur une chambre, puis une salle d'eau et enfin une salle d'entrainement. Quand à la dernière salle, elle ressemblait à s'y méprendre à un autel quoi qu'aucune figure déifique ne soit visible.

C'était dans le salon que la Régente attendait son invitée. Quelques sofas et fauteuils encadraient une table basse sur laquelle étaient disposés plusieurs boissons et mets délicats. Pour l'occasion, Astoria avait troqué son armure ou la robe ample qui lui permettait de combattre pour une tenue plus sophistiquée et dans les tons violacés. Ses cheveux habituellement attachés en une simple queue de cheval voire détachés, étaient relevés en une coiffure qui dégageaient son cou et sa nuque, bien que quelques fines mèches viennent habiller son visage en retombant de part et d'autre de ce dernier.

Si elle portait quelques bijoux, ceux-ci restaient fins et nullement ostensibles, à l'image de sa décoration d'ailleurs : un fin collier or où pendait un parchemin, un ds symboles des paladins et censé représenter les saintes écritures de telle ou telle divinité du Bien. deux servantes attendaient dans le vestibule.
A l'extérieur de la pièce, sa garde personnelle faisait les cent pas, et c'est également celle-ci qui escorterait Dame Altius jusqu'à la jeune Régente. Une précaution qu'elle jugeait non nécessaire mais qui avait été défendue et appuyée par tous après l'arrestation de Drake Leckard. Il fallait croire que tous craignaient les représailles à venir de la lignée si détestée. Tellement qu'ils étaient eux aussi sous surveillance, le plus discrètement possible cependant.

Le salon lui-même était parsemé de tons or et blanc même si on apercevait des touches délicates de rouge et de bleu par ci par là.
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Lun 5 Juin - 17:17

Pourparlers au clair de Lune

Contessina Altius & Drake Leckard

Contessina laissa s’échapper la feuille de parchemin qui retomba sur la table, seulement éclairée par les pâles rayons de la lune naissante dans le ciel de Targartt. Elle ne cessait d’y revenir depuis près d’une heure, depuis qu’elle avait achevé ses préparations vis-à-vis de l’entretien qu’elle devait justement avoir avec la régente. Celle-ci en jeune cachotière, ou en femme politique de talent, s’était amusée avec adresse a laissé planer un mystère frustrant sur l’objet de cette rencontre. L’heure de la convocation qui plus est n’était pas dans les habitudes de la cité.

Elle n’avait au final croisé que bien peu de fois sa nouvelle suzeraine depuis son arrivée à l’académie et le peu que l’on puisse, c’est que ses méthodes n’avaient pas ralliées foule de partisans. Mais Astrid se moquait de cela, le temps était de son côté et l’époque de conflit naissant entre la régente et le chef de la faction Leckard encourageait à la prudence et à la patience dans ses mouvements. Telle une araignée, le professeur de magie noire s’était donc terrée dans l’ombre, sans prendre ouvertement partie et accueillant chacun avec un sourire aimable.

Sa poigne se crispa doucement sur le papier, le doute assaillait son esprit sur la possibilité d’avoir été découverte pour ce qu’elle était, mais rien dans l’attitude des protecteurs ni du personnel de l’institut ne semblait vouloir le laissait paraître. La jeune régente avait-elle réussi à étouffer une affaire qui entacherait la réputation de l’académie et souhaitait à présent faire disparaître la nuisance qu’elle était ? Elle n’y croyait guère. Ce ne serait pas cohérent avec la manière dont la blanche dirigeante avait mené ses affaires jusqu’ici. Pensait-elle pouvoir la convaincre de partir de son propre chef ? Ou bien la retourner et œuvrer pour le « bien » de la cité ? Cela lui ressemblerait plus, elle n’avait pas la cruauté du capitaine des protecteurs.

Si cette piste se révélait exacte, alors Contessina se révélait avoir un coup périlleux, mais particulièrement intéressant pour sa stratégie à long terme, à jouer ce soir. Si elle parvenait à se retrouver seule avec la dirigeante les circonstances seraient parfaites pour poursuivre un peu plus loin ce jeu de séduction qu’elle avait entamé lors de leur première entrevue et qui ne semblait pas laissait la jeune oie indifférente.

C’est revigorée et l’esprit animé d’un nouvel appétit qu’elle se leva et quitta le balcon de sa chambre.

Passant en coup de vent dans celle-ci, elle récupéra le pendentif d’obsidienne abandonné sur la coiffeuse pour venir le ceindre autour de son cou dénudé. Le lourd bijoux sombre, seul ornement de la femme sans âge vint se lover avec aisance à la naissance de sa poitrine où une pierre incarnat venait attirer l’œil.

Engoncée dans une robe à bustier à la coupe souple et proche du corps, le professeur quitta ses appartements après avoir vérifié les protections magiques de celui-ci, laissant derrière-elle une porte ouverte qui se trouvait le premier piège à destination des importuns pour se diriger d’un pas lent de danseuse en direction des appartements de la régente.

~ ~

Déambuler dans les couloirs de l’académie à la nuit tombée était un vrai plaisir des sens. A chaque instant l’un d’eux venait la renseigner sur une nouvelle activité des occupants du château. Un instant c’était son ouïe qui la prévenait des soupirs d’exaspération d’élèves encore enfermés dans la bibliothèque alors qu’elle passait devant sa porte. Un autre il s’agissait de son odorat, puis de son goût, la prévenant des pulsations lentes du fluide vitale dans les veines de jeunes gens bien portants alors qu’ils la saluaient en la croisant dans les couloirs. Le plaisir se mêlait à la torture des sens, la nuit aiguisant son appétit dans ses premières pour faciliter une traque qui devrait lui être naturelle, mais à laquelle elle avait renoncée pour le bien de sa couverture.

Cette sensation de tiraillement entre la raison et l’instinct ne s’arrêta pas aux abords des quartiers de la directrice, une bonne partie de sa garde s’y trouvant. Autant de veines chargées de magie, dont la simple odeur aurait suffit à rendre folle une version plus jeune d’elle-même, mais le temps aidant, elle avait appris à prendre le contrôle de ses instincts, de les brider et de s’en faire maîtresse pour ne leur lâcher la bride qu’au moment opportun.

En lieu et place de leur sauter à la gorge, elle se contenta ainsi de leur adresser à chacun une salutation distinguée et froide, marquant la distance qui existaient entre eux.

Contessina Altius, professeur de magie de noire. Dame Lane m’a conv-…  


Ne vous inquiétiez pas mademoiselle. Nous vous attendions ! Veuillez me suivre.



Contessina adressa une œillade hostile au jeune homme qui avait osé lui couper la parole, mais s’abstint de faire un scandale à deux enjambées de la porte de la plus haute instance de la cité pour se contenter de lui répondre d’un sourire où le charme se mêlait avec douceur au mépris que le petit écrivaillon semblait lui inspirer.

Doucher dans son enthousiasme, le jeune déglutit avec de lui faire traverser le vestibule sans mot dire, une partie de la garde leur emboitant le pas sans mot dire dans un professionnalisme qui ne manqua pas d’accroître les soupçons de nôtre « héroïne ».

Mademoiselle Altius !

Annonça le jeune homme d’une voix éraillée tandis qu’il s’effaçait à la porte pour laisser entrer l’invitée.

Celle-ci ne manqua pas de le gratifier d’un nouveau sourire où le mépris semblait avoir disparu au profit d’un sincère remerciement qui ne manqua pas de participer à confondre le jeune esprit dans une complexité dont il n’avait pas l’habitude.

Régente, c’est un véritable honneur que de paraître en votre entourage une nouvelle fois.



Baissant les yeux en déférence, inclinant les genoux de côté sous le tissu sombre de sa robe pour se plier à l’exercice ô combien élégant de la révérence tandis que son pendentif, comme un animal bien dressé au tour qu’on lui avait appris, semblait vouloir capter la lumière de la pièce un très bref instant au cours du mouvement, attirant l’œil sans l’inviter à se focaliser sur lui.

La tête basse, un sourire agréable de circonstances sur ses lèvres peintes de sombre, elle n’attendait plus que l’autorisation de la régente pour lui faire face.

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Mar 1 Aoû - 20:44
La porte s'ouvrit et on annonça Dame Altius, forçant la jeune régente à sortir de sa contemplation de la nuit étoilée qu'elle admirait depuis sa fenêtre close. Son regard reprit corps avec la réalité au moment où son intendant s'effaçait pour laisser passer son invitée. Toujours aussi élégante qu'à leur premier entretien, elle paraissait cependant et bien naturellement encore plus en valeur dans ses atours actuels  que dans ceux de voyage qu'elle arborait la dernière fois.

Astoria finit de se retourner, sa bouche s'étirant en un sourire courtois et enjoué alors que Dame Altius se fendait en une gracieuse révérence. La jeune femme adressa un signe de tête à l'intendant qui se retira non sans une révérence des plus profondes. La régente franchit les quelques mètres qui les séparaient l'une de l'autre et posa avec délicatesse une main sur son épaule.

"Je vous prie Dame Altius, relevez-vous." Fit-elle avec douceur.

Elle retira sa main qui désigna d'un geste large les sofas un peu plus loin, l'invitant à s'y rendre à ses côtés.

"Après tout, les protocoles ne sont là que pour générer une distance nécessaire entre un souverain et son peuple. Toutefois, je ne pense pas que ce soit nécessaire entre amies."

Tendis que la jolie blonde se dirigeait vers l'endroit qu'elle venait de désigner, ses yeux bleu cherchèrent ceux, gris, de son invitée, soucieux de s'y camper.

"Aussi cavalier soit-il, j'ose penser que si nous ne sommes pas encore amies, nous le deviendrons sous peu."

Elle cherchait son assentiment, ou en tout cas un signe qui lui permettrait de voir comment sa démonstration de confiance était perçue. Quitte à lui proposer autant de pouvoir comme elle le allait sans doute le faire prochainement, Astoria préférait tenter de déceler les éventuels inimitiés et mensonges avant la passation. Il aurait été bien plus simple pour cela de s'en remettre à la magie. Malheureusement tous ses conseillers l'en avaient dissuadé. Apparemment, ça aurait été une erreur diplomatique majeure car un manque flagrant de politesse d'une part, et une preuve du manque de confiance d'autre part.

Astoria s'était conformé à cette décision. Du moins en avait-elle assuré ses conseillers pour qu'ils daignent changer de sujet. Mais elle était intimement persuadée que si elle présentait la situation actuelle en toute franchise à Contessina, cette dernière comprendrait et se conformerait de bonne grâce à une détection des mensonges notamment. Après tout, elle paraissait être des plus intelligentes et raisonnables.

La jeune femme invita Dame Altius à prendre place où elle le souhait et les deux servantes s'affairèrent immédiatement autours d'elle. La première proposa à l'invitée de la Régente différentes boissons tendis que l'autre apportait quelques coussins de plus et des mets plus frais, idéal pour se rafraichir en cette saison.
Une fois servie toutes les deux, les servantes disparurent dans une pièce adjacente.

"N'hésitez pas si vous désirez quoi que ce soit."

Bien qu'elle parle des boissons et de la nourriture, la pensée fugace qu'on pouvait aisément extrapolé un peu la fit rosir, ce qu'elle camoufla en plongeant son regard vers sa coupe qu'elle souleva avec grâce avant d'y tremper ses lèvres. Prenant une longue gorgée, elle garda la coupe en main en reprenant la parole. Elle avait vaguement songé à la mettre tout de suite dans la confidence et évoquer d'entrée de jeu la raison de sa présence mais elle avait abandonné cette idée. Astoria préférait pouvoir la jauger avant qu'elle ne soit au courant. Après tout l'apât du gain et du pouvoir changeait toujours un peu la manière que les gens avaient de réagir. Et c'était ce qu'elle voulait éviter.

"Vous avez du entendre parler des nombreux heurts qui ont secoué la cité lors de l'arrestation de mon ancien conseiller : Drake Leckard, et qui menacent encore de reprendre."

C'était davantage une affirmation qu'une question. La régente était curieuse d'avoir quelques avis sur des questions de gouvernance comme sur d'autres sujets moins complexes. N'était-il pas normal après tout qu'elle souhaite connaitre davantage la noble jeune femme à ses côtés avant toute chose ?
Avec un sourire aimable, elle continua.

"Je suis curieuse je l'admets volontiers, de savoir ce que vous avez pensé de toute cette histoire et de la manière dont vous la règleriez."

Elle expliqua.

"Drake Leckard en plus d'être à la tête d'une des familles les plus puissantes, à visiblement des ressources et alliances que nous ne soupçonnions pas jusqu'alors. En plus d'être un professeur, il a été longtemps un de mes conseillers. Il est connu pour ne pas mâcher ses mots et a toujours été contre ma nomination."

Le sourire courtois qu'elle arborait se mua en un sourire amusé, à demi-coupable au souvenir de l'emprisonnement de son ennemi et du regard qu'il lui lança lorsqu'on avait placé un Rada'an qui le coupait de ses pouvoirs. Une première victoire.
Astoria reposa finalement son verre devant elle et joignit ses mains, reprenant son sérieux, observant chacun des signes chez son interlocutrice.

"Avec tous les déboires qu'a connu la cité depuis quelques mois... "

Elle voulait bien évidemment parler des disparitions, des meurtres et des démons qui erraient encore actuellement dans les rues de la cité et que nous personne parvenait à stopper pour le moment. Astoria continua.

"Drake s'est posé comme la solution et a gagné de nombreux partisans pour lesquels tous les maux viennent bien évidemment de la Régence actuelle."

Une moue déçue prit forme pendant une seconde avant de disparaitre, remplacée par son éternel sourire bienveillant. Elle invita d'un regard son invitée à prendre la parole, le haut du corps d'Astoria plongeant légèrement vers l'avant, marquant sans l'admettre son intérêt pour ce qu'elle aurait à dire.
Astoria avait parfaitement conscience de se perdre en paroles plus ou moins utiles mais elle n'était pas complètement détendue et ça n'était pas seulement du à la proposition qu'elle soumettrait à son invitée.
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Ven 11 Aoû - 1:59

Passation

Contessina Altius & Astoria Lane

Contessina entrait ici dans le saint des saints de Targatt. Accueillit par la régente en personne, directrice de l’académie de magie et meneuse de la charge lorsque la villa s’était vue assaillie par les démons et les traîtres. Or de tout cela, la fille d’Antoine ne semblait voir qu’une étrange vision à mi-chemin entre l’ange et l’oie blanche.

La régente l’accueillit avec ce sourire amicale et franc, qui devait donner à tout un chacun l’impression de vraiment compter pour elle, de ne pas être un énième quémandeur paraissant devant un puissant. Malgré la puissante sorcellerie qu’elle maniait avec dextérité et les pouvoirs que lui donnaient son sang d’enfant de la nuit, Contessina savait qu’Astoria pouvait prétendre à un pouvoir qu’elle-même n’aurait jamais. Les gens lui faisaient naturellement confiance. Il ne s’agissait pas d’un bénéfice de son statut de mage blanche, elle ne le devait à nul sang magique, elle irradiait simplement de cette bonté naturelle qui hérissait le poil du professeur. Être en sa présence était comme se trouvait face à l’antithèse de tout ce qu’elle avait été durant les quatre cents années de sa nouvelle vie, de sa non-vie. Et en cela, elle ne voyait au final que faiblesse.

Pourtant Astoria ne se voulait ni faible, ni stupide. Bien consciente du poids des règlements, mais également de leur utilité, elle marquait d’un symbole de force et de confiance leur entretient par sa volonté de les réduire au stricte minimum. Et en cela Contessina ne trouvait nul calcul au fond de ses prunelles pâles, que l’oie blanche lui offrait sans difficulté. La brebis offrait d’elle-même son cou au loup et cela réduisait en grande partie l’intérêt de la chasse.

Gardant un contrôle parfait de sa physionomie faciale, n’accordant à son interlocutrice qu’un sourire amical, la vampire réfrénait l’éclat de prédation qui brillerait normalement dans l’œil de chacun de ses frères moins portés sur la dissimulation.

La jeune femme lui proposait même son amitié, présentant la chose de manière à ce que ce soit son interlocutrice, pourtant son invitée en un royaume où elle se trouvait seule maîtresse, qui se trouve en position de force dans cette relation. Si aucun calcul ne se cachait derrière cela, comme semblait vouloir le signifier ce regard toujours aussi franc qu’elle lui adressait, alors il ne restait plus qu’à supposer que la régente se faisait une diplomate née. Une chose avec laquelle le professeur devrait composer et ce avec la plus grande des prudences.

On lui offrit boisson et collation, qu’elle refusa d’un signe de tête polie, toujours sans mot dire depuis son introduction, amusée du fait que la véritable collation pour elle se trouvait battant au flanc de cette délicate gorge pâle.

Joignant les mains sur son giron. Contessina écouta avec attention ce qu’elle ne doutait pas d’être des préliminaires à un sujet plus important. En effet, malgré l’affection qu’elle pouvait lire dans le comportement d’Astoria à l’égard de sa personne, le fait qu’elle ne l’eut fait paraître en sa présence seulement pour avoir son avis semblait plus que douteux.

Lorsque finalement elle cessa, la vampire semblait pouvoir se faire une idée plus ou moins véridique de la situation de la régente. Devant la trahison de ce conseiller, elle semblait se trouvait désemparée et devant la possibilité que d’autres ne penses ses assertions vraies et ne soutiennent sa revendication au pouvoir, repoussant dès lors la légitimité de leur blanche régente. Cela éclairait cette demande d’amitié sous un nouveau jour, mais également une faiblesse qu’elle pourrait exploiter à son avantage. Cependant si l’oie est innocente et naïve, elle n’était pas idiote. Il lui faudrait procéder avec précaution et patience pour ne pas briser le masque de son personnage.

Prenant sur elle de rompre cette distance mentionnée plus tôt, Contessina décroisa les mains pour venir en poser une sur celle de son interlocutrice, dans un geste de soutien charnel que démentait une figure amicale, mais toujours distante.

Les mœurs de mon pays sont différentes des vôtres, mais le trouble des dirigeants se trouve partout similaire. Isolés, devant soutenir les espoirs, peines, attentes et ambition de tout un chacun, sachant que tous ne cherchent, veulent, redoutent ou espèrent la même chose, parfois même ces choses se trouvant opposées les unes aux autres. Il est normal de se sentir perdue au sein de ce maelstrom.



La vampire dissimulée soutint le regard de la régente, un regard qu’elle lui offrait innocemment, ne soupçonnant pas l’identité de son interlocutrice et ce que ce simple regard pouvait laisser entendre de ce que la fille d’Antoine pouvait exercer sur elle. De nouveau, tout comme lors de leur première rencontre, Contessina profita de ce contact visuel pour user du pouvoir de séduction de ceux sa race, mais de manière bien plus subtile que ses frères. Elle ne cherchait pas ici à imposer sa volonté à la jeune femme qui lui faisait face, ni à occulter ses souvenirs. Elle ne dosait la chose avec doigté que pour subtilement l’incliner à son encontre.

Mon pays est une terre plus rude que la vôtre qui offre bien des richesses et bien des charmes. Nos forêts accueillent bien des ombres et seule une union franche et sans équivoque permet la survie des miens. Aussi tout acte de trahison se retrouve sanctionné à l’extrême. Que ferais-je si j’étais vous ? Je l’ignore. Cependant je sais que les miens exécuteraient le traître et déposséderait sa famille de toutes ses positions, richesses et privilèges avant de chasser les membres de la dite famille et de les mettre à mort un à un. La trahison de l’un est l’échec voir la complicité des autres. De pareilles mesures rendent les contrôles internes aux familles beaucoup plus drastiques, chacun disposant ainsi de ses brebis galeuses à sa manière.



Accordant une légère pause à sa fausse respiration, elle laissa subtilement se changer son sourire protocolaire en une forme plus agréable, moins en accord avec les règles en vigueur lorsque l’on se trouve en présence d’un monarque.

Cependant ce n’est pas la femme que vous êtes. Vous n’agissez pas ainsi, non seulement dans votre pays, mais également dans votre cœur…



Marquant une nouvelle pause, elle renforça son emprise sur le regard de son interlocutrice avant de continuer.

Votre peuple vous aime et vous respecte notamment pour cette faculté unique que vous avez de refuser et de repousser l’influence de la barbarie et de la méfiance sur votre cœur. Vous êtes un phare pour ces gens et aujourd’hui pour moi, vous avez agi comme tel. Accordant à un traître la chance de ne pas disparaître après son erreur. La chance d’apprendre de celle-ci. A tort ou à raison… Cela seuls les historiens futurs pourront en juger. Mais aujourd’hui, plus que n’importe quand, c’est en accord avec votre cœur que vous devez agir.



Souriante, douce. Contessina conta ses derniers mots tout autant avec sa bouche voluptueuse qu’avec son regard. Elle se devait en effet d’encourager la jeune femme à agir de manière subjective, sous l’action de croyances et de sentiments. Les conseillers autour d’elle n’en paraîtront que plus froids et calculateurs, autant pour elle, que pour le peuple. Car la vampire avait trouvé dans les mots de la jeune femme une piste pour son véritable objectif. Tout ne commençait et ne s’achevait pas avec cette académie et cette ville. Le simple récipient de la vie de centaines d’âmes passagères qui succomberaient bien avant que sa lutte pour la liberté ne s’achève, mais le patriarche Leckard représentait un allié de poids ou du moins une opportunité pour se libérer du joug tyrannique d’Antoine.

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Dim 13 Aoû - 17:58
En lui offrant son amitié de manière aussi cavalière, Astoria avait espéré pouvoir déclencher chez son invitée une réaction spontanée. Positive ou négative peu importait mais au moins quelque chose qui aurait permit à la jeune régente de déterminer comment se plaçait Contessina vis-à-vis d'elle. Ce à quoi elle ne répondit qu'avec un sourire courtois et mesuré. Elle se consola en se focalisant sur l'absence d'animosité. Toutefois si la demoiselle face à elle était aussi maîtresse d'elle-même que certains de ses conseillers les plus "froids", elle aurait du mal à la jauger autrement qu'en recourant à la magie. Ce qu'elle aurait souhaité éviter pour l'instant.

Toutes deux avaient pris place mais contre toute attente, malgré les mets délicats placés devant elle tant en boisson qu'en nourriture solide, et proposés par les soins de la servante qui lui avait été attitré pour la soirée, la jeune Dame refusait tout. Étrange et qui pouvait être pris comme une impolitesse. Astoria mesura ses pensées à ce propos, notant le fait et le conservant dans un coin de son esprit en préférant croire qu'elle avait peut-être eu l'estomac noué à l'idée de leur rendez-vous. Ca ne cadrait que peu avec l'image qu'elle s'était faite de la Tsesarevna mais après tout, elle la connaissait peu.

Se décidant à aller plus loin, elle lui avait patiemment expliqué les enjeux autours de Drake et de son emprisonnement, lui proposant d'évoquer ensemble le point de vue personnel de Contessina. Son invitée avait, à la suite des explications, délicatement posé sa main sur celle de la Régente dans un geste de soutien qui surpris agréablement la douce humaine sans pour autant lui faire oublier la distance précédente.

Finalement les mots franchirent ses lèvres peintes de sombre. Elle prétendait que les troubles qui agitaient les dirigeants étaient de mêmes nature d'un pays à l'autre. Astoria supposait que c'était vrai. Pour autant, elle fronça imperceptiblement les sourcils à la fin de son assertion. C'était donc ce qu'elle avait déduit de ses explications, sa faiblesse. Car il était évident que pour un dirigeant quel qu'il soit, se sentir perdu, aussi naturel que ça soit, demeurait une faiblesse.

Leur regards se rencontrèrent. Ses yeux gris étaient vraiment magnétiques. Sans parvenir à couper court à ce contact, les pensées d'Astoria se muèrent légèrement malgré elle. Elle ne pouvait en vouloir à la jeune Dame d'avoir mit le doigt sur le sujet qui fâche comme on dit. Après tout, elle lui avait tendue la perche en lui demandant son opinion et celle-ci avait simplement été logique quand à ses déductions et ses analyses, et visiblement plutôt honnête quand à leur transmission. Trop de personnes n'auraient jamais osé même ne serait-ce que prétendre ouvertement que la Régente était perdue avec sa situation à propose de Drake, bien qu'à la réflexion, tous devaient le penser plus ou moins.

Alors qu'elle se demandait comment répondre à son affirmation, Contessina reprit la parole, pour le plus grand soulagement d'Astoria qui tenta de se reconcentrer sur l'analyse de la scandinave tendit qu'elle détaillait les coutumes de son pays en matière de "justice" face à la traitrise.

A mesure que le discours de son invitée s'étoffait, la jeune régente se sentait à la fois outrée que de telles méthodes existent, même si elles n'avaient pas cours à Targatt, et tentée de se demander où voulait en venir la Dame à ses côtés. Sous-entendait-elle que les méthodes d'Astoria en tant que Régente n'étaient pas assez "dures" ? C'était une des critiques principales que ses détracteurs faisaient de son règne après tout. Elle avait maintes fois entendu l'argument. Mais malgré tout elle se sentait peinée d'imaginer que Contessina puisse partager ce point de vue. Peinée surtout car elle ne comptait pas donner la charge d'un établissement aussi fascinant et prestigieux que l'était l'académie à une personne qui ne partagerait pas au moins sa magnanimité quand il s'agissait de rendre justice.

Astoria nota un léger changement dans l'attitude de sa convive. Peut-être moins de distance, ou était-ce simplement sa tenue qui se faisait moins protocolaire à mesure qu'elle parlait ? C'était une bonne chose en tout cas.

La jeune Régente laissa la Dame reprendre la parole et compléter son propos. Leurs regards toujours en phase, l'humaine ne parvenait pas à s'en détacher, et n'en avait que peu envie en fait. A mesure qu'elle évoquait les élans de son coeur, Astoria rosissait. C'était à la fois une bonne chose et une mauvaise qu'elle l'ait si bien cernée et pour le coup aucun protocole ne la sauverait tant. Pour autant elle ne se sentait pas en danger. Mais pas à l'aise pour autant. Contessina s'était faite, au cours de la conversation bien plus douce qu'Astoria n'aurait pu le supposer e d'une certaine manière elle avait été touchée de constater qu'elle lui faisait autant confiance quand à ses choix. Après tout, elle l'enjoignait à continuer à suivre sa conception de la justice, à la manière des paladins en somme.

Reposant le verre devant elle, la jeune Régente se laissa aller au fond de son siège, prenant une posture plus détendue. Quelque chose la titillait mais elle ne parvenait pas à savoir quoi exactement. Tout se passait plutôt bien et en fait, pour le moment la jeune femme devait admettre qu'elle appréciait l'entrevue plus que de raison. Avec le même ton enjoué sur lequel elle lui avait proposé de s'asseoir, elle reprit la parole.

"Je vous remercie d'avoir partagée si sincèrement votre pensée à ce sujet. Vous n'avez pas tort quand au fait que je sois peut-être légèrement en proie au doute ces temps-ci."

Elle marqua une pause, son regard enfin détaché de celui de son invitée, s'égarant un instant sur les mets qui s'étalaient devant elle. Délicatement, elle opta pour une friandise et reprit d'un ton doux.

"Vos conseils auront au moins eu le mérite de me rassurer."

Il n'était pas dit qu'elle laisserait pour autant la vie sauve au patriarche de la maison des Leckard. Pour autant, il lui était impossible de juger avec lui l'ensemble de sa maison pour ses propres crimes. jamais elle ne pourrait se résoudre à accuser en même temps ses serviteurs ou même les plus jeunes esprits de sa lignée, y compris Cain. Aussi instable soit-il, Astoria se forçait à faire la part des choses et refusait de céder à la peur. Pourtant, n'était-ce pas lui céder que de ne pas réussir à se résoudre à faire une entorse à ses règles pour une cause plus "haute" telle que la stabilité de l'Etat ? On ne pouvait nier qu'elle doutait encore. Mais Contessina avait raison sur un point : Elle devait rester à l'écoute de son cœur au moins en ce qu'il s'agissait du Bien commun. Et quitte à ce que ça se retourne contre elle, elle préférait de loin qu'on retienne d'elle qu'elle fut trop bonne qu'injuste.
Peut-être trouverait-elle un jour le juste milieu ?

La jeune femme se redressa sur son séant, plus sérieuse que d'ordinaire, et ses yeux bleu devenant soudain presque inquisiteurs. Trêve de 'jeux', autant aller directement au cœur du sujet maintenant qu'elle ne doutait plus de la bonté de son interlocutrice -car qui lui conseillerait de suivre son cœur sans être lui-même enclin à faire de même ? -.

"Votre condition actuelle de professeur de magie noire vus satisfait-elle pleinement ?"

Avant qu'elle ait pu avoir le temps de répondre, la Régente expliqua.

"Vous n'êtes pas sans savoir qu'à l'origine, la Régence et la direction de l'académie étaient des pouvoirs dissociés. Je souhaiterai que ça le redevienne."

Elle venait d'avouer qu'elle comptait bel et bien abandonner la direction de l'académie à quelqu'un. Du moins il y avait peu de chance qu'elle puisse abandonner sa fonction de Régente, et auquel cas elle n'aurait pas poser les questions précédentes. Contessina comprendrait très bien vu son aptitude à lire entre les lignes.

"Pensez-vous avoir les qualités et qualifications requises pour occuper un tel poste ? Il va de soi que vous seriez sous la supervision directe de la Régence et ce poste vous placerait d'office à mon conseil."

Sérieuse, elle avait soudain un regard nettement plus froid, pas agressif pour un sou, simplement bien plus sérieux et alerte. Son attitude en fait aurait pu être comparée à celle qu'elle prenait au début d'un combat, signe ostensible qu'elle accorderait une plus grande valeur encore à ce qu'elle serait amenée à dire. Et dans tous les cas, Astoria avait finalement choisi de la soumettre à un examen magique, si toutefois elle acceptait le poste. Elle verrait par la suite la manière dont elle aborderait le sujet.
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Lun 21 Aoû - 4:48
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Passation

Contessina Altius & Astoria Lane

Astoria avait visiblement un caractère changeant que Contessina ne lui aurait pas deviné. Tantôt facilement soumise à son charme, tantôt se relevant d’un bon pour avancer dans la conversation. Cela lui donnait l’impression d’avoir simplement réussi une épreuve de qualification et non pas avoir discouru avec la régente de conseils sur son règne.

L’esprit de la vampire avançait à pas lents, tel une araignée, saisissant les miettes d’indices que lui laissait Astoria sur la véritable raison de sa venue comme autant de moucherons qu’elle prendrait dans sa toile. A ce sujet, si la régente se montrait toujours aussi encline à lui montrer de l’affection grâce aux stimulii de ses pouvoir, elle avait cependant affiché une mine étrangement renfrognée pendant la première partie de leur entretien. L’aurait-elle blessée sans le vouloir ? Aurait-elle fait une faute ? Se repassant l’épisode dans son esprit, la vampire ne semblait pourtant pas avoir réaliser d’atteintes au protocole et elle ne se souvenait pas avoir insulter la régente par son comportement, un simple regard n’aurait alors pas suffit pour étendre de nouveau son empire sur son esprit, surtout de manière aussi dilluée.

Elle avait cependant pensé avoir gagné quoi que puisse être cet entretien lorsque la régente s’était laissée allez, profitant du canapé au contraire de la tenue de rigueur. Une rupture du protocole se trouvait toujours à l’avantage du témoin, libre à lui ensuite de le reproduire ou au contraire de reprendre le fautif en se maintenant dans une droiture de rigueur. Aussi le choix se trouvait tout trouvé dans le cas qui l’occupait. Portant finalement une main à la coupe de vin qu’on lui avait servi tout en se laissant aller à briser la position de rigueur pour épouser la forme du canapé, un bras glissé sur son sommet pour soutenir sa tête tandis que son buste et son bassin pivotaient pour faire face à Astoria sur le canapé… du moins jusqu’à ce qu’elle ne se lève et entreprenne de lui révéler la véritable raison de sa présence.

Tout commença avec une question sur son poste et son appréciation de celui-ci, question qui se révéla rapidement n’être qu’une feinte. En bonne combattante la régente ne cherchait pas à saisir les émotions liées à sa première question, celle pour laquelle l’on est préparée, mais plutôt celles que provoquaient celles glissée sous la surprise, alors que justement l’on se prépare à répondre et non plus à maintenir son masque d’écoute.

En son for intérieur l’admiration pour cette jeune dirigeante trahie et dépassée par les évènements grandissait lentement, elle l’aurait prise en pitié si une telle émotion existait encore dans son cœur. Voir peut-être aurait rit de cette opportunité qui se présentait. Une opportunité qui risquait de réduire une partie de ses plans à néant. Biensûr, être à la tête de l’académie lui donnerait bien des pouvoirs et accroitrait d’autant plus son influence, mais cela la mettrait également sur le devant de la scène, elle ne pourrait agir selon son bon vouloir en toute discrétion, mais devrait composer avec les lourdeurs administratives et le poids des décisions dont la régente cherchait à se dépêtrer. Le pouvoir est autant une opportunité qu’une charge…

Ma dame… Je mentirais si je n’avouais pas qu’une ambition certaine voudrait me pousser à accepter cette offre. A me battre pour vous assurer que je suis la candidate adéquate. Après tout si j’ai quitté mon pays pour répondre à votre invitation, c’est tout autant par curiosité, que par compréhension du fait que je ne serais plus ici limitée par l’inertie inhérente à mon peuple et qu’une femme pouvait être ici plus qu’une simple praticienne, qu’un simple outil pour le jeu politique de sa famille.



Quittant une position négligée pour elle aussi se lever, elle s’approcha de la régente, brisant la distance pour se retrouver dans son cercle d’espace vital, provoquant une proximité dérangeant avant de chercher à saisir les mains d’Astoria, s’inclinant devant elle.

Cependant j’ai aussi conscience de nos différences. Je me suis fait praticienne d’une magie que vous abhorrez, seulement invitée sur vos, étrangère avec des mœurs différentes des autres. Si j’admire votre cœur généreux et le comprends, je ne partage pas toujours ses élans. Je ne pourrais gérer cette académie comme vous le feriez, car je ne suis pas vous, ma dame.



Se relevant, elle lui fit face, souriant au visage de l’instance dirigeante de la cité. Le jeu qu’elle jouait ici était dangereux, mais elle avait vu que la jeune oie blanche n’était pas insensible à ses tentatives jusque-là et peut-être était t-il de marquer un coup important dans ses objectifs.


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Mar 29 Aoû - 15:47
L'entrevue avec Contessina lui plaisait plus que de raison et ça n'avait pas attrait simplement au regard hypnotique de la jeune femme ou à la manière qu'elle avait de lui parler. Quand bien même le premier sujet abordé n'ait pas été des plus simples, l'invitée de la régente avait su à sa manière, rassurer quelques peu son interlocutrice quant à sa manière de gouverner cette vaste cité. Et alors que toutes deux se détendaient dans les sofas, c'était finalement Astoria qui n'avait pu tenir davantage et sauté sur l'occasion, un peu à la manière d'une enfant il fallait l'avouer, pour en venir au sujet pour lequel elle avait conviée la praticienne : lui confier, ou non, la tête de l'académie.

La jeune régente s'était attendue à énormément de réactions différentes mais il fallait croire qu'en toute chose Dame Altius restait maîtresse d'elle-même avant tout. Une qualité qu'elle pourrait lui envier. Dès les premières phrases, la jolie blonde avait saisi la nuance qui suivrait ses dires. Toutefois, par politesse comme par curiosité, elle la laissa poursuivre et expliquer son sentiment.

Cette dernière finit par se lever elle aussi et rejoignit la position d'Astoria, s'approchant d'elle plus que nécessaire. La régente mit cela sur le compte de l'éducation de cette dernière. Sans doute étaient-ils plus tactiles dans son pays d'origine ? Par égard pour elle, la régente ne se déroba pas. Au contraire, elle laissa la demoiselle lui saisir délicatement les mains et s'incliner. Le contact de ses mains fraiches sur les siennes lui était agréable. Sa révérence par contre n'avait pas lieu d'être. Astoria avait mit un point d'honneur à essayer de faire en sorte qu'elles puissent parler librement comme des égales. Et Contessina n'avait strictement commis aucune faute envers elle. Elle était libre d'accepter comme de refuser son offre. Après tout, ce n'était pas un ordre mais une simple conversation. Il fallait pourtant croire que le professeur devant elle n'avait jamais complètement oublié qu'elle était face à une suzeraine. Ce qu'Astoria ne pouvait bien évidemment lui reprocher.

Le professeur de magie noir reprit la parole du même temps et compléta sa réponse. Sa sincérité avait touché la jeune femme qui fut par la même occasion encore plus déçue qu'elle n'accepte pas. Dame Altius marquait un point en mettant en avant leurs différences. Toutefois, c'était ces différences qui avaient guidé son choix. Sa réflexion avait été des plus simplistes. Il fallait quelqu'un qui pourrait s'occuper à temps plein d'une telle institution. Une personne instruite et intelligente. Et surtout une personne qui ne commette pas les "erreurs" qu'on imputait à Astoria dans sa gestion de la cité comme de l'académie. En somme, il fallait quelqu'un de moins... elle. Ou peut-être pas. Mais sa confiance en elle avait été mise à rude épreuve ces temps-ci et voir en Contessina une telle marque de confiance lui réchauffait le cœur et ravivait son besoin de faire les choses de la "bonne manière". D'une certaine façon, l'attitude de Contessina en refusant le poste qu'elle lui offrait sur un plateau, témoignait à Astoria une forme de respect qu'elle n'aurait jamais soupçonné. Du moins c'était ainsi qu'elle le percevait. Ou était-ce simplement le fait qu'elle n'était visiblement que peu encline à viser les plus hautes instances. Non elle n'était pas dépourvue d'ambition. Ce n'était pas ça... Sans pouvoir mettre le doigt dessus, en tout cas, la jolie blonde rosit davantage lorsque son regard croisa celui de la Dame, et surtout son sourire qu'elle lui rendit de la même manière.

"Je vous suis reconnaissante d'être si franche envers moi. Je comprends vos inquiétudes, que je partage il faut l'avouer quant à la manière de gérer l'académie."

Elle marqua une pause, notant pour elle-même que les seuls candidats qu'elle avait sélectionnés de base, et il y en avait que deux, étaient tous de nature très différente d'elle. Se perdant un peu sans même le remarquer dans les yeux gris qui lui faisaient face, elle reprit doucement.

"Mais ce sont nos différences qui m'ont d'abord poussée à vous considérer comme la candidate adéquate."

Avec douceur, elle retira ses mains de celles de la Dame et se décala légèrement.

"Je conçois tout à fait que vous ayez des appréhensions concernant votre manière de servir, si j'ose dire, en tant qu'elle diffère de nos manières. D'autres postes moins stricts pourraient vous permettre de vous tester sur la question si vous le souhaitez, notamment les postes de directeurs de maison."

C'était davantage une affirmation qu'une question mais Astoria espérait de tout cœur qu'elle accepterait d'en entendre davantage. Non que la régente soit désespérée mais selon la façon dont évoluera la situation politique, mieux valait régler un maximum de questions le plus tôt possible. La jeune femme ne voulait pas non plus donner à Contessina l'illusion qu'elle avait un besoin impérieux de sa personne. Bien qu'elle l'apprécie de plus en plus, il allait sans dire qu'elle ne forcerait personne à prendre un poste contre sa volonté, et encore moins à de si hautes fonctions.

"Vous comprendrez je pense que la question du choix d'un dirigeant pour l'académie soit primordiale en cette période. Aussi, ne m'en voulez pas si je poursuis ma recherche en vue de me trouver un suppléant pour cette charge."

La régente n'aurait pas forcément le loisir d'attendre que Dame Altius se fasse à l'idée. Bien que son choix continue de se porter sur elle malgré ses réticences, il allait de soi qu'elle devrait bientôt se choisir un nouveau champion. Du moins concernant cette question. Toutefois, par égard et sans doute aussi par affection, la jeune régente ne désirait pas froisser le professeur de magie noire. Le poste qu'elle pouvait lui proposer était à mi-chemin puisqu'il s'agissait de la gestion de la maison Sélionn qui n'avait plus de directeur. Ou peut-être pouvait-on lui transmettre la maison Talmar qui avait davantage besoin de discipline, et laisser les Sélionn à Alexandre... Une idée à creuser. Si elle acceptait. Là encore il s'agissait surtout pour Astoria d'aider son homologue à trouver sa place parmi eux. Elle détesterait la voir repartir dans ses lointaines contrées sous prétexte qu'elle n'avait pu se faire aux mœurs ou qu'elle s'était sentie délaissée. Astoria malgré tout doutait qu'elle accepte.

Se détournant, elle ouvrit la porte-fenêtre pour laisser entrer la fraicheur du soir et profiter des senteurs du jardin nocturne, invitant avec un sourire et un geste élégant Dame Altius à la rejoindre, elle s'aventura sur la terrasse. A plusieurs mètres en dessous d'elles on apercevait quelques fleurs nocturnes qui luisaient doucement. Si quelques oiseaux donnaient encore de la voix, la plupart s'étaient tu progressivement à la faveur de la nuit tombante. Plus loin, au delà du mur d'enceinte on apercevait les lueurs de la cité : ses rues principalement et quelques maisonnées dont leurs habitants refusaient visiblement de céder au sommeil.

Délaissant pendant quelques secondes les tracas de ces questions, elle prit une profonde inspiration avant de soupirer doucement.

"J'espère que vous saurez me pardonner mon engouement pour votre personne et mon insistance à vous 'placer'. J'apprécie votre compagnie et cette soirée est des plus agréables, au-delà des questions embarrassantes j'entends."

Elle aurait été rappelée à l'ordre de nombreuses fois lors de cette soirée si ses conseillers avaient été présents. Notamment pour l'empêcher de parler de manière aussi désinvolte de ses sentiments, de ses opinions comme de ses préoccupations. Astoria était donc d'autant plus satisfaite qu'ils n'y soient pas. Ainsi à prendre l'air, elle avait presque l'impression que sa destinée lui appartenait de nouveau. C'était une sensation agréable et qu'elle se plaisait à partager, quoique sans le dire de manière aussi abrupte, avec une personne aussi enivrante et franche que semblait l'être Contessina.
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