[Epreuve de succession de l'Aronade] Brann Leckard

Épreuves de succession de l'Aronade

L'Aronade était un dispositif complexe magique qui recélait les pouvoirs de l'académie et permettait à la personne à sa tête de disposer de pouvoirs supplémentaires tant qu'il était dans l'école. Si cela incluait l'accès aux détails des dossiers de l'ensemble des personnels et des élèves, ça incluait également un accès aux trois demi-plans de stockages et à la modulation de l'ensemble de la structure de manière générale. Au-delà de cela, il s'agissait d'avoir en fin de compte un pouvoir quasi divin sur l'académie et ses occupants par différents moyens.

Privée prématurément de son directeur, l'Aronade s'était spontanément activée. Tel un cœur magique pulsant dans toute l'académie, elle attendait de pouvoir juger les éventuels candidats au poste afin de choisir celui ou celle qui serait la ou le plus à même de garantir la poursuite des objectifs principaux, et historiques, de l'académie. Le cœur du dispositif était situé dans l'ancien bureau qu'occupait Marinn De Rayem que l'Aronade tenait verrouillée.

La première épreuve des prétendants était encore de se voir autoriser l'accès à la pièce restée en l'état dans lequel Marinn l'avait laissée la dernière fois qu'il l'avait quitté. Ainsi, un gardien et deux élèves s'étaient vus refuser l'accès.

La porte s'ouvrit pour laisser passer Sieur Brann Leckard. Dès qu'elle se fut refermer sur lui, la magie de l'Aronade envahit totalement l'esprit du prétendant. Si pour un observateur extérieur le jeune homme paraissait seulement demeurer debout, immobile, les yeux dans le vague, il en était tout autrement pour le candidat au poste de directeur qui croyait avoir été téléporté dans son bureau de directeur de l'académie et avoir déjà été nommé.

Trois poches dimensionnelles avaient pris forme devant lui, paraissant trancher l'espace. Chacun des demi-plan laissa apparaitre au-dessus de sa faille, sous la forme d'un parchemin pour deux d'entre eux, et d'un grimoire épais pour le dernier, une liste précise de ce que ces espaces de stockages comprenaient et des personnes de l'académie qui y avaient accès.

Le premier comprenait tout le matériel nécessaire aux enseignements, aux entrainements et à assurer le bon déroulement de la vie dans les locaux de l'académie de manière générale. On y trouvait du mobilier, des assiettes, des chandeliers, des lits, des couvertures, des bougies, et un tas ahurissant de composants divers. Tout les membres du personnel avaient accès à ce demi-plan.

Le second, au grimoire le plus épais, comprenait tous les objets confisqués aux élèves ces cent dernières années semblait-il. Si tous les membres du personnel pouvaient envoyer dans cet espace tout ce qu'ils confisquaient, en revanche, seuls les directeurs de maisons avaient la possibilité de retirer un objet. L'objet était alors rayé de la liste et le nom de la personne qui avait enlevé l'objet était apposé.

Enfin, le dernier plan était celui qui n'était accessible presque que par le directeur. Il contenait le dossier détaillé de chaque élève. Les dossiers des étudiants comprenaient toutes leurs données personnelles : espèce, âge, pouvoirs personnels, degré de maitrise, cours suivis, évaluations, punitions éventuelles et incidents notés, blessures ou trouble du comportement constatés, noms des tuteurs légaux à contacter etc.
Si les professeurs, gardiens et directeurs de maison pouvaient ajouter des éléments aux dossiers des élèves - géré automatiquement par l'Aronade par le biais d'un formule simple-, les gardiens et professeurs n'avaient pas pour autant accès à cet espace et n'avaient aucun moyen de consulter le dossier d'un élève. La seule exception venaient des directeurs de maison qui, de cet espace, n'avaient accès qu'aux dossiers des élèves de leurs maisons respectives puisqu'ils étaient censés faire un suivi individualisé de chacun d’entre eux.

Cependant, seule le directeur avait accès au meilleur de cette section : les artéfacts et objets dangereux ou de puissance qui étaient tombés, d'une manière ou d'une autre entre leurs mains. La plupart des objets de ce demi-plan étaient d'ailleurs entourés d'un bouclier qui neutralisaient ou amoindrissait considérablement leur magie ou activité en tout genre.

Parmi les objets les plus notables, on y trouvait la coupe d'Elwing, le bâton d'Eressia, l'épée de Valencisse, l'orbe "Myriad" ou encore la pierre d'âme du fils de Bélial.

Nombre d'entre eux avaient été oubliés et recélaient des magies ancestrales, des créations originales ou des pouvoirs aussi phénoménaux qu'effrayants.

Quelques minutes plus tard, Néro, l'aide documentaliste personnelle du directeur entra dans le bureau après s'être annoncée. L'elfe aux cheveux noirs adressa un sourire au directeur et déposa devant elle plusieurs liasses de documents à vérifier puis à signer. La plupart avaient une portée magique automatique, tel que le règlement intérieur applicable aux élèves ou la détermination de la liste des enseignements prodigués.

L'elfe lui tendit le premier document relatif aux enseignements prodigués par l'académie.

"En tant que nouveau directeur, vous devez actualiser la liste des enseignements. Garde-t-on les mêmes domaines ? Devrait-on en supprimer ? Ou peut-être ajouter des spécialités ? conserve-t-on aussi la classe d'arme pour les futurs protecteurs et gardes royaux ? Il faut également que vous nommiez les professeurs pour chacune des matières. Vous êtes libres de renouveler les professeurs qui officiaient précédemment, ou de nommer d'autres personnes à la place. Par ailleurs, un candidat au poste de professeur de magie blanche attend devant votre bureau que vous le receviez. Je souhaitais d'abord régler ces points avec vous avant de le faire entrer."

Dès que le directeur aurait fait les ajustements qu'elle souhaitait, et qu'il aurait apposé sa signature sur les documents, les professeurs éventuellement démis de leurs fonctions seraient destitués de leurs fonction dès la fin du cours qu'ils avaient entamé. Ils auraient ensuite la journée pour libérer les lieux. La documentaliste laissa quelques minutes à l'humaine que l'Aronade avait choisi pour déterminer de ces orientations essentielles et signer les pièces en conséquence.

Une fois que ce serait fait, c'est l'actualisation du règlement intérieur qui lui serait présenté. Le document était toutefois étrange, flottant à quelques millimètres de la table, il comprenait toutes les mentions du règlement actuellement en vigueur pour les élèves sur 4 pages de parchemin. Brann était libre d'en modifier le contenu comme bon lui semblait. Dès que sa signature serait apposée, les gardiens, les professeurs et l'ensemble du personnel comme des élèves en recevraient une copie qui serait en vigueur dans l'heure qui suivrait cette diffusion.

Une fois ces formalités effectuées, Néro reprit les documents et s'installa devant lui, croisant les jambes et croisant les mains qu'elle laissa se poser sur ses cuisses.

"Je me porte candidate pour le poste de professeur de magie blanche."

Ses lèvres se fendirent en un sourire qui se voulait avenant mais qui n'était clairement qu'une façade. Elle reprit sur un ton égal.

"Oh bien entendu, je suis à même d'assumer presque n'importe quel professorat, toutefois, il semble que les Sélionn soient laissés à l'abandon, aussi, je me propose de leur servir de guide."

Il pourrait paraitre étrange qu'une simple secrétaire se présente soudainement et se targue d'être à même d'assurer n'importe quel cours. Plus encore qu'elle veuille assurer les cours de magie blanche et la direction des Sélionn compte tenu du peu de positivité pressentie dans son aura. Cette dernière d'ailleurs semblait des plus faibles en comparaison de celle des autres professeurs.

Épreuves de succession de l'Aronade

L’elfe aux cheveux d’ébène laissa le temps nécessaire au directeur pour réfléchir à ce qu’il entendait faire concernant les nombreux points susceptibles d’être révisés. Une feuille de parchemin en lévitation apparut dans les airs à côté d’elle avec une plume qui se mit à inscrire, seule, ce que le directeur mentionnait à voix haute, soulignant parfois les informations les plus importantes.

Néro inclina doucement la tête sur le côté d’un air interrogatif tendit qu’il mentionnait le fait de créer un programme scolaire basé, entre autre chose, sur l’autorisation ou l’interdiction d’apprendre certains sorts.

« Je vous prie d’excuser cette interruption, mais, afin de pouvoir mettre en place dans les meilleurs délais, les aménagements prévus, je souhaiterais vous poser quelques questions. Cela me permettra d’être certaine de bien cerner vos attentes. »

Elle prit le temps de formuler sa phrase avant de reprendre le parole de son ton doux.

« Certains parents, notamment, pourraient se demander s’il est réellement légitime d’exclure certains sorts. Ce le ne se fera-t-il pas au détriment de l’apprentissage du domaine de magie de manière plus générale ? Ainsi, des détracteurs avisés pourraient y voir la faiblesse des affects en permettant à certains domaines de persévérer sans entraves tendit que d’autres, éminemment plus dangereux de par leur nature même, se verraient amoindris. En conséquence de quoi, l’académie ne verrait plus sortir que certains types de mages « préconçus ». »

Après tout, si il excluait certains sorts de magie noire, cela déposséderait grandement le domaine de son intérêt et pousserait les élèves vers d’autres domaines. Cela reviendrait en fait, à valoriser, de fait, certains domaines et entraverait la pluralité ou la polyvalence des mages qui sortaient de l’académie. Le champ des possibles étant réduits, il était légitime de se demander si ce n’était là justement la volonté de l’homme à la tête de cette réforme que de vouloir uniformiser ce qui, par essence, ne pouvait l’être sans conséquences importantes pour l’avenir de l’académie, et de la cité.

Et ce n’était là que la partie émergée de l’iceberg. De nombreuses préoccupations découlaient du « types de ages » prisés déjà naturellement dans la cité. Que l’académie contrevienne au principe d’équité en ce qui concernait la manière de traiter les différents domaines et sorts, ne revenait-il pas à ostraciser davantage certains mages ou à renforcer l’animosité envers ceux qui n’entraient pas sagement dans le champ classique ? Par ailleurs, les élèves étaient connus pour adorer briser les interdits. Nul doute qu’ils essaieraient bien davantage les sorts interdits ou dont l’étude aurait été reportée à un âge plus avancé, s’ils faisaient l’objet de restrictions que s’ils continuaient d’être enseignés. Et avec des interdits brisés, il y aurait sans aucun doute beaucoup plus de transgressions du règlement et davantage d’accidents.

Toutefois, l’elfe ne prit pas la peine d’expliquer tout le reste. D’une part, ce n’était pas vraiment son rôle, et d’autre part, elle jugeait que ça tombait sous le sens. Aussi, énoncer des faits d’une telle logique sonnait comme un manque de respect pour le nouveau directeur. Ce qu’elle ne souhaitait absolument pas faire.

D’ailleurs, que les cours se recentrent sur des sorts plus « utiles », quoi que sans omettre la base de la défense, lui paraissait cohérent. Tout le monde n’appréciait certes pas les conflits et les combats. Toutefois, l’académie était censée certes leur enseigner les connaissances magiques à de nombreux niveaux, mais la base restait qu’ils puissent assurer leur subsistance, ou à défaut, au moins leur protection momentanée.

Malgré cela, que la classe des élèves officiers soit supprimée ne posait pas de soucis à l’elfe. Après tout, l’académie avait d’abord été créée pour garantir aux étudiants la liberté face à des gouvernements oppressifs et qui, bien souvent, traquaient et tuaient les mages. Nombreux étaient d’ailleurs les monarques qui instrumentalisaient ces mêmes mages en prenaient tout simplement possession des académies de magie, tout comme du contenu de que les mages étaient autorisés à apprendre, ou à faire. Aussi, qu’une telle section ait vu le jour semblait aller contre le souhait des fondateurs de l’académie dont la première fonction était de garantir la pleine et entière sécurité à leurs élèves. Une indépendance y compris et surtout à l’encontre donc des gouvernements. Après tout, ce n’était pas pour rien que l’Aronade et les directeurs sélectionnés devaient s’assurer de bien garder le Trône loin de l’académie. Qu’ils s’inter-influencent était normal et logique. Jusqu’à un certain point.

Là-dessus, le jeune Marinn avait fait preuve d’une candeur qui n’était pas pour plaire à l’Aronade, ou du moins, aux valeurs que les fondateurs avaient profondément ancrés dans le dispositif magique qu’était l’Aronade. L’ajout d’un enseignement relatif aux runes et enchantements avait, là encore, du sens. Chaque domaine de magie en employaient, sous une forme ou une autre, de même que des enchantements, bien que ces derniers nécessitent un certain niveau d’expertise avant de pouvoir se lancer dans la conception de magie aussi complexe.

La plume notait toujours avec précision les éléments phares du chantier que Messire Leckard souhaitait faire pour l’académie. De même, la magie universelle constituait un socle intéressant et un large panel de possibilités. Son point fort venait du fait que tout le monde était capable d’employer les sorts utilitaires tels que ceux-ci. Sans doute était-ce justement à cause de cela que ce « domaine » était si déprécié. Le remettre à l’honneur ne pouvait être que bénéfique.

Néro récupéra les feuillets signés, vérifia d’un bref coup d’œil ses notes automatiques et prit finalement place devant le directeur, non plus en tant qu’aide-documentaliste, mais en tant que candidate pour le poste de professeur de magie blanche.

Toutefois, le directeur invoqua le nombre de ses missions pour reporter l’entretien. L’elfe sourit et hocha la tête en signe d’accord. Malgré tout, elle tiqua sur un élément.

« Professeur suppléant ? Suppléant de qui puisqu’il n’y a pas de professeur titulaire en ce qui concerne la magie blanche. »

Elle sourit aimablement, du moins en apparence, car son aura, bien que d’un calme extrême, semblait être aussi aiguisée qu’une lame de rasoir. Et bien plus antique également que ne le laissait paraître son joli minois ou son attitude docile.

Il y avait bien cette jeune renarde qui faisait office d’infirmière. Et si elle avait toutes les qualités d’âme pour exceller dans ce domaine, à tout le moins ses compétences et connaissances en la matière laissaient clairement à désirer pour un enseignement digne de cette académie. Toutefois, Néro ne pouvait s’empêcher de lui en être reconnaissante. Grâce à elle, la magie blanche perdurait malgré tout, bien qu’à un niveau moindre.

Finalement, le directeur lui donna congé. Elle s’inclina avec grâce et sortit de la pièce.


Deux semaines plus tard, tendis que Néro s'occupait de mettre à jour les fiches des élèves et finissait d'ajuster les heures de cours pour les professeurs ou leurs suppléants, elle vit passer en trombe l'infirmière.

La jeune femme ouvrit la porte du bureau du directeur à la volée, dévoilant une Alexia totalement paniquée et en larmes. Entre deux sanglots, elle essayait d'expliquer quelque chose qui était totalement incompréhensible. Finalement, après avoir grandement pris sur elle, elle avait fini par se calmer juste suffisamment pour expliquer d'une voix haut perché sous le coup de la panique qu'elle avait commis une erreur et que des élèves étaient blessés. Elle avait voulu les encourager à jumeler leurs magies avec un sort de magie blanche qu'elle venait d'enseigner. Les différentes magies présentes s'étaient emballés et avaient généré une réaction en chaine qu'elle n'avait pas su stopper assez vite. Lorsqu'elle avait finalement demander à la salle d'être purgée de toute magie, le mal était déjà fait. Bien entendu, Alexia avait pu apporter les premiers soins aux élèves mais trois d'entre eux, au coeur du problème, étaient restés insensibles aux soins. Bien au contraire, chaque tentative n'avait fait qu'accentuer les blessures subies si bien qu'ils étaient maintenant inconscients et qu'ils s'affaiblissaient chaque minute un peu plus.

Alexia repartit dans un long sanglot tendis que les larmes ne s'étaient jamais interrompues, roulant sur ses joues de manière ininterrompue sous le regard du directeur, et de Néro qui n'avait eu d'autre choix que d'assister à toute la scène, son bureau étant posté à l'entrée de celui du directeur dont elle contrôlait, notamment, les allées et venues.

Épreuves de succession de l'Aronade

Le regard de Néro ne quittait pas le directeur, intellectualisant chacun de ses propos tendis que la plume continuait à annoter les notes déjà prises pour les compléter à la lumière des réponses données aux questions qu'elle avait posé.

Il entreprit d'expliquer le fond de sa pensée à l'elfe aux cheveux d'ébène qui hocha la tête en se demandant tout de même si les propos énoncés n'étaient pas légèrement contradictoires entre eux. Tout autoriser mais tout cadrer ? Ca ne revenait pas à supprimer des opportunités justement ? Elle ne releva toutefois pas plus que cela, jugeant inutile d'entrer dans un débat de sémantique car tout résiderait dans l'application de sa décision. Elle verrait bien à ce moment-là si c'était conforme à ce pourquoi l'Aronade avait été créé ou pas.

Lorsqu'il évoqua le cas de Cyrion, elle répliqua par un sourire amusé considérant le fait que c'était elle qui l'avait formé. Toutefois, le directeur avait préféré jouer la carte de la sécurité. Ce que l'on ne pourrait pas lui reprocher quand c'était l'intégrité des élèves et donc du futur de Targatt dont il était question. Elle acquiesça donc simplement, faisant part de son accord pour se conformer à cette directive le temps de faire ses preuves.

Deux semaines plus tard, l'incident se produisit. A la demande du directeurs, les gardiens évacuèrent les élèves en état de l'être. Néro secoua toutefois la tête lorsque le directeur demanda à faire revenir Cyrion.

"Je suis au regret de vous rappeler que vous l'avez autorisé à organiser une sortie avec sa classe ayant pour thème 'les soins dans un environnement dépourvu de magie'. Je peux toujours me téléporter au plus près de lui mais il me faudra au moins trente minutes pour faire l'aller retour." annonça-t-elle le plus calmement du monde tendit que l'oiseau venait de guérir les blessures physiques les plus graves des élèves les plus amochés mais sans parvenir à leur faire reprendre conscience.

Alexia de son côté chevrotait en essayant de parler, en vain, trop effrayée. Non pas par la perspective d'être renvoyée mais par ce qui arrivait aux élèves.

"J-jje vous ai déjà dit...les élèves ju-jumelaient leurs magies... Les autres ont généré les effets adéquats, prévus. M-mais pas les leurs. Ca a créé une s-singularité qui..."

Elle repartit de plus belle dans une crise de larme et ne put que pointer du doigt les deux élèves plongés dans une sorte de coma rendant leur esprit instable en plus d'être prisonnier de lui-même.

"Q-quand la magie a été dissipée dans la salle, i-ils sont tombés inconscients."

Les larmes ne s'arrêtaient plus. Néro se contentait d'observer les réactions des uns et des autres. Pour une certaine raison, elle ne semblait pas particulièrement inquiète par ce qui était en train d'arriver bien que l'état psychique des étudiants soit inquiétant et menaçait d'aller en empirant, ce qui voudrait dire, probablement, une mort cérébrale. A moins d'intervenir à un certain niveau.

Les autres élèves n'étaient plus dans la salle, seuls restaient le directeur, Alexia, Néro et les deux étudiants. La clinique était connue pour ses bons soins... physiques. sans doute y avait-il des moyens plus adaptés d'agir avec ce qui était déjà à la disposition du directeur depuis le début.

Épreuves de succession de l'Aronade

La scène se mit à devenir comme floue pour finir par disparaitre totalement. Brann sembla être transporté dans une autre salle. De forme circulaire, il paraissait être au centre d'une sphère, en lévitation. La salle ne laissait transparaitre aucun son extérieur ni aucune magie comme si elle était elle-même hors du temps et de l'espace -d'une certaine manière-.

L’atmosphère qui planait était apaisante bien qu'elle ne soit nullement entachée d'une quelconque énergie positive ou négative. L'équilibre était parfait et à tous les plans. La salle permettait aux personnes qui y étaient transportées d'être plongées dans une ambiance facilitant l'équilibre magique comme mental.

Néro apparut à son tour dans la sphère et adressa un sourire malicieux au jeune homme, un semblant de défi dans le regard.

"Nous vous remercions d'avoir eu à cœur de représenter l'établissement et par vos avis et les causes sous-jacentes de vos choix, de nous permettre d'évoluer en cohérence avec l'ère à laquelle vous êtes. La précédente passation de pouvoir ne s'étant pas fait en activant l'Aronade, nous n'avions pas pu effectuer la synchronisation souhaitée."

Aux côtés de l'elfe aux cheveux sombres, deux autres silhouettes prirent corps dans l'espace. Deux humanoïdes. Le premier aux yeux d'un bleu si éclatant qu'il éclipsait le reste de sa personne malgré une plastique pour ainsi dire "parfaite". L'autre homme avait un air plus austère mais étrangement doux malgré cela. Ses traits tirés trahissaient les années déjà vécues. Tous trois avaient leurs regards fixés sur le candidat.

"Avant que vous ayez connaissance de notre jugement, nous consentons à répondre à une question, si toutefois la réponse peut vous être communiquer."

Néro invita d'un geste de la main leur invité à parler si il le souhaitait avant qu'il ne soit renvoyé dans le monde réel avec le résultat de sa prestation.

Évidemment, ils se gardaient le droit de ne pas répondre si ils jugeaient la question trop dangereuse. Cependant, c'était une manière pour eux de remercier comme ils se devaient les candidats qui prenaient à cœur l'avenir de leur création. Et puisque la connaissance était la chose la plus précieuse à leurs yeux, le fait qu'ils acceptent d'en partager une partie avec lui prouvait leur sincérité à son égard.

Si Brann n'avait pas de question, la salle disparaitrait et il rouvrirait les yeux en reprenant pieds dans la réalité. Le patriarche des Leckard était debout à l'entrée du bureau du directeur, la main encore posée sur la poignée de la porte.

Dans l'esprit du jeune homme, le résultat de l'épreuve était clair, comme tout ce qu'il avait vécu pendant celle-ci.