Targatt - La cité profaneConnexion

Le Deal du moment : -20%
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, ...
Voir le deal
399 €

Études sur l'Aronade

 ::  :: Locaux de Services Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Marinn De Rayem

Feuille de personnage
Puissance Personnelle Brute (potentiel):
Études sur l'Aronade 48fs115/500Études sur l'Aronade Empty_bar_bleue  (115/500)
Type d'énergie canalisée: Positives (profane + divine)
Marinn De Rayem
Marinn De Rayem
De passage
Sam 7 Nov - 23:22
Age du personnage : 23
Race : Humain
Pouvoirs : Plume d'Ange - Accumulation Collective
Puissance moyenne : 115


   
   

Réserve et précaution


   




1/ Motivation de l’étude

Depuis la fameuse réunion des professeurs à laquelle je m’étais invité afin de révéler mon identité et la raison qui m'avait poussé à rester caché, mais aussi plus ou moins pourquoi j’avais été choisi plutôt qu’un autre, je faisais le nécessaire pour ne pas manquer à mon engagement de trouver un moyen de modifier le rituel de passation de sorte qu’on puisse le faire de manière anticipée. En plus du temps que je passais à m’imprégner de connaissance de gestion pour gérer au mieux l’académie, je consacrais donc une autre partie de mon temps à collaborer avec Aulendil pour mener à bien ces recherches. J’aurais bien aimé confier l’une de ces tâches à une autre personne ou être capable de me dédoubler mais cela m’était impossible et aucune de ces deux tâches ne pouvait être faite par quelqu’un d’autre. Apprendre la gestion, parce qu’actuellement c’est bien moi le directeur et que je dois faire de mon mieux en attendant de trouver quelqu’un qui soit à la fois digne et compétent. Trouver la solution nécessitait quant à elle d’être le propriétaire de l’Aronade. Or, je ne connaissais personne de digne, compétent et disponible pour ce poste actuellement à l'exception de Aulendil ; mais lui-même avait exprimé ne pas vouloir de ce poste. Il a toutefois accepté de l’occuper en cas d’extrême nécessité. Ce qui n’était actuellement pas le cas pour lui. Il me conseillait et j’étais à l’écoute de ses conseils, ce qui lui suffisait amplement. D’ailleurs, peu lui importait au fond que je sois à l’écoute ou pas. Enfin, il s’agissait d’une qualité importante à ses yeux, mais au fond, tant que lui gardait son poste et l’accès à l’intégralité des livres, parchemins et recherches en tous genres qui étaient stockés dans l’académie, tout ça lui était bien égal ; dans une certaine mesure évidemment. Il avait notamment plusieurs fois songés à joindre activement la révolte menée à l’encontre de Drake une année plus tôt mais il avait pressenti le dénouement de la situation et avait estimé que son implication ne valait pas la peine qu’il risque sa vie pour de piètres affaires humaines.

Bref...il n’y avait actuellement personne pour reprendre le flambeau et il me semblait donc d’autant plus pertinent de m’occuper de cette affaire avant de m’impliquer plus dans la recherche d’un successeur ; bien que je reste attentif à un tel profil. Ainsi, les autres après moi n’aurait plus à s’en préoccuper et on ne retomberait jamais dans une situation comme celle où on aurait pu tomber si Astoria n’avait pas été ressuscité. En effet, dans ce cas, l’Aronade aurait été perdue à jamais. Une perte inestimable qu’il n’était pas question de se voir réaliser.

2/Recherches, échecs et connaissances


Dans cette optique, je passais donc beaucoup de temps en contact avec l’artefact lui-même. Tantôt je fouillais dans les mémoires des plus anciens directeurs tantôt je lui demandais des informations sur sa structure et son fonctionnement. J’avais bien sûr essayé de demander directement si l’on pouvait faire en sorte que le rituel de passation soit anticipé. Mais je n’avais pas eu de réponse concluante. Toutefois, j’avais obtenu une piste obscure. Effectivement, l’artefact m’avait vaguement répondu que je devais avoir l’accord de sa source. Ce qui en soit semblait parfaitement évident et je n’en attendais pas moins, mais comment accéder à la source ? C’était une autre question. Et pour celle-ci, je n'obtiens aucune réponse. Comme si la source était verrouillée, comme si elle refusait qu’on la contacte. Comme vous l’imaginez, cela fut l’objet d’une grande frustration. Tous mes essais furent vains.
Espérant avec optimisme que l’un d’entre mes prédécesseurs en aient déjà fait l’expérience ou ait au moins su comment y parvenir. Malheureusement, cette méthode prenait un temps fou puisqu’elle revenait à chercher une aiguille dans une botte de foin. En effet, si l’Aronade répondait à la plupart des questions sur son usage, les mémoires de mes prédécesseurs n’étaient accessibles qu’en allant fouiller dedans. Un peu comme on irait fouiller dans un grenier mal rangé...en plus grand. Immensément plus grand. Cela ne donnant rien, ça commençait à peser considérablement sur mon moral au quotidien et j’avais conscience de perdre en patience plus facilement avec mon entourage. Je ne me laissais pas tomber dans la colère à enrager contre tout le monde mais tendait à m’isoler quand je sentais que j’allais perdre le contrôle ; chose peu courante tout de même. Heureusement, ces difficultés n’étaient pas vaines. En contrepartie, j’obtenais des connaissances en histoire de l’académie, j’apprenais à connaître certains de ses plus grands directeurs. Je me sentais petit à côté. Tout petit. Mais je découvrais aussi que le contexte dans lequel j’ai été nommé était unique en son genre et je ne devais donc pas culpabiliser. Le seul autre jeune homme qui fut nommé était un génie qui avait pu entrer à l’académie à partir de ses 5 ans, on trouve d’ailleurs sa statue dans le hall de l’académie. Il n’avait certes pas la maturité qu’on attendait d’un élève, mais son pouvoir était trop dangereux pour être laissé à l’extérieur. De plus, il avait une curiosité exceptionnelle et s’était avéré être studieux très tôt. En d'autres termes, au même âge, il avait le double voir le triple de mes connaissances et un bien plus grand pouvoir. Je faisais pâle figure à côté. Je ne sais pas...Peut être que mon rôle dans cette histoire était simplement de modifier le rite de passation puis passer le flambeau à un maître du savoir digne de diriger cette grande académie. Qui sais ce que les Trois déesse du Destin avait prévu pour moi...En approchant certains de ces grands personnages de l’histoire de Targatt, je comprenais mieux pourquoi il était important de continuer à enseigner la magie noire. J’apprenais de nouveaux sorts, en comprenais mieux certains que je connais déjà. Je n’avais aucunement cherché cet apprentissage, mais chercher dans ces mémoires n’est pas une mince affaire et je n’ai pas de guide qui m’emmène directement où je veux. Je dois fouiller et indubitablement, je me trouvais donc témoins de diverses scènes de vie, divers évènements au cours desquels les directeurs faisaient usage de magie. Je profitais donc de ces instants, de ces “connections” privilégiées pour m’enrichir. Je découvrais aussi que le cours de défense contre les forces du mal avait été enseigné pendant près de deux siècles après le meurtre de mon ancêtre Alexiel. Plus précisément, il s’agissait de cours de magie appliquée durant lequel les élèves apprenaient à faire face des situations difficile et apprenait à utiliser le sort le plus adaptés en fonction de leurs propres spécialités. Un fait qui conforte ma décision de le maintenir et le développer.

Durant ces recherches, je m’étais également penchés sur les raisons qui avaient permis à ma cousine d’avoir l’Aronade alors que l’ancien directeur avait disparu soudainement. J’avais découvert avec étonnement qu’il avait pu, avant de mourir, faire usage de la magie chimérique et ainsi passer le flambeau à Astoria au beau milieu de ses rêves. En effet, ce directeur était connu pour être un expert dans cette magie. Cette une véritable aubaine qu’il l'eût été, sans quoi, nous aurions perdu l’artefact. A l’inverse, je n’avais pas pu mettre le doigt sur comment et pourquoi Drake était parvenu à obtenir son pouvoir. D’ailleurs ils ne figuraient pas dans le livre des directeurs et ses mémoires en tant que tel n’étaient pas accessible. En demandant s’il avait été grand directeur, l’Aronade répondait par la négative. Il y avait donc un autre mystère là dessous.


3/ Une piste inévitable


Après quelques semaines, mois, sans trouver plus de réponses sur ce que je cherchais, j’avais de plus en plus de mal à cacher mes difficultés. Tant et si bien que j’étais sur le point d’abandonner. Mais une conversation avec ma sœur m’avait amené à considérer une nouvelle approche. Jusqu’à maintenant, mes approches étaient restées trop “simple”. Pas assez audacieuse. Passer par le protocole programmé de l’artefact, ou aller chercher dans les mémoires d’autres utilisateurs. Mais je n’étais jamais passé directement par…’les lignes de code’ dirais-je. J’avais déjà pensé à cela en réalité, mais je n’avais aucune idée de comment m’y prendre. Cet artefact avait été conçu par les grand archimages de l’époque de sa création et ce n’était pas vraiment de mon niveau. J’avais donc abandonné l’idée dès le départ et pris le parti de passer par d’autres chemins. Mais devant l’échec de ces chemins, je ne voyais plus d’autres solutions maintenant que Ally m’en reparlait. Je ne savais pas vraiment comment m’y prendre pour accéder à cette partie cachée de l’Aronade mais je devais essayer. Je retournais donc en méditation profonde aux côtés de l’Aronade et de Aulendil qui m’aidait une fois de plus. Avec lui, j’aurais une navigation plus fluide, des questions plus fines, plus aiguisées à soumettre à l’artefact et peut être qu’enfin nous arriverions à quelques choses. A mesure que je plongeais dans les profondeurs de l’artefact, mon esprit se perdait dans la complexité des inscriptions magiques qui défilaient devant moi. Pourtant, je m’approchais.

Finalement après cette traversée dans un espace sans haut ni bas rempli d’inscriptions magique, j’arrivais sur une immense plaine verdoyante au centre duquel se trouvait un lac. Au-dessus de moi, le ciel sombre avait tout l’air d’être l’espace que j’ai traversé plus tôt. J’étais assez loin du lac et malgré que je sois au royaume de la pensée, je ne parvenais à m’y rendre instantanément. Rien d’étonnant. Le lac semblait être le cœur de la zone et il était normal que l’on protège un cœur. Les mouvements de la végétation laissaient penser qu’un vent violent, une tempête, soufflait sur ce beau paysage mais je n’avais aucune sensation de vent sur ma peau. Pourtant, on pouvait aussi voir des branches se faire balader par ce vent. Je devais y faire attention. Ces branches étaient loin d’être de vulgaires brindilles. Un choc avec l’une d’entre elle pourrait me faire perdre ma connexion, voir me laisser une marque corporelle.  Tandis que j’avançais péniblement en posant mes pieds sur un tapis d’herbes aux allures humides, je fus surpris l’espace d’un instant par la chaleur du sol. Un tapis verdoyant mais brûlant. Dans le même temps j’entendais des voix qui résonnaient dans ma tête.

*Je me meurs*
*Ta force vitale, ton essence se dissipe. Trop… Il y a trop à porter. Je ne peux pas. *
*Qui es-tu jeune possesseur des clés de l’Académie ? *
*Tu n’aurais pas dû. Tu n’aurais jamais dû t'impliquer ! *
*Tu portes sur toi le poids du chaos de ces dernières années. C’est à toi de le réparer ! A toi seul ! *
*Est-ce que j’en ai seulement la capacité ? Oui, non… Peut-être bien.*
*As-tu les épaules pour prendre sur toi la responsabilité de ces erreurs ? *
*Faible ! Il est Faible ! Il ne connaît rien ! Tu n’as pas le quart des connaissances et de la puissance que devrait avoir un grand directeur ! Astoria nous a bien eu sur ce coup là ! Tu parles d’une femme juste ! Qu’il dégage ! Qu’il laisse sa place ! C’est un bon à rien ! Il s’est caché pendant des mois avant de se présenter comme directeur ! Tu es Lâche ! *
*L’idée était bonne, ça nous a semblé juste*
*Que feras-tu si je disparais ? *
*Ils ont fait un bouclier pour protéger les élèves. *
*Marinñ s’intéresse à nous. Il m’analyse. *
*Je n’aurais pas dû. Nous en payons le prix. *
*Enfin tu viens nous rencontrer !*
*Il cherche à me comprendre. Y parviendra-t-il? il n’a pas le savoir. Il est faible*
*Qui aurait cru qu’il s’inviterais jusqu’ici... *
*Ignare !!*
*tu n’as pas les épaules ! Tu n’as pas le cran !! *

Ces phrases semblaient être dite par la même personne bien que certaines résonnaient comme si elles étaient proclamées par une foule quelconque. Elles se répétaient inlassablement avec différentes intonations et dans un désordre des plus complets. Je n’étais pas certain que la voix s’adressât vraiment à moi. Quoi que… ça dépendait du contenu... Tout de même j’avais surtout le sentiment que la voix se parlait à elle-même dans ses palabres. Parfois, je percevais des phrases dîtes dans d’autre langues. L’une d’entre elles semblait être une forme ancienne de l’Hesandrin tandis que d’autres m’étaient trop méconnaissable pour que je puisse les reconnaître. De nombreuses autres affirmations, questions ou insultes se mêlaient à celles-ci mais elles n’étaient pas aussi récurrentes que celles cités.

Je suis entraîné à la magie spirituelle et j’avançais dans cette structure mentale sans ‘trop’ de difficultés. Si je pouvais appeler ça une structure mentale. Après tout, l’Aronade avait beau être un artefact spirituel, ce n’était qu’un objet. Mais l’imitation d’un mental était bien réussi. Toutefois, les insultes et les doutes à mon encontre pesait un peu plus sur moi à mesure que je les entendais. Sapant mon énergie un peu plus à chaque fois que j’y prêtais attention. A ce stade, je ne percevais plus la présence de Aulendil. Soit l’Aronade ne lui permettait plus de m’assister, soit il avait décidé de me laisser seul durant cette épreuve.

Dans les phrases qui se répétaient le plus fréquemment, il y avait des éléments inquiétants. Les “je me meurs” bien évidemment mais pas seulement. Il semblait y avoir un problème avec l’énergie de l’artefact.
J’avais de plus en plus de mal avancer et à réfléchir en même temps. Les insultes faisaient l’effet d’un mini choc mental à chaque fois un peu plus fort.
Je devais garder la tête froide. A tout prix, garder la tête froide. Avancer quoi qu’il arrive. Avancer….  
La chaleur du sol m’avait épuisé et brûlé les chaussures. J’atteignais finalement un nouveau seuil qui mit fin à la vision de la prairie verdoyante du départ et si le lac était toujours présent au loin, c’est une étendue de steppes gelées qui s’étendait maintenant devant moi. De plus, je n’avais pas l’impression d’avoir avancé. Mais je ne me décourageais pas. Ce genre de choses est typique des paysages mentaux. Ils sont faits pour décourager ou tester le courage, voir briser la détermination de ceux qui les pénètrent. En plus de l’intelligence selon le but recherché. J’avais moi-même construit une protection mentale complexe qui évitent que n’importe qui ne s’immisce dans ma tête. Pour le premier seuil, la difficulté de passage ne venait pas seulement des températures extrêmes mise en scène mais de l’incohérence visuelle avec les ressentis.

Avant de poser mes pieds sur le sol visiblement froid, je m'équipe mentalement d’une paire de botte et d’une veste en fourrures d’ours brun. Une fois fait. J’avance en tentant de faire abstraction des mots qui se font pourtant de plus en plus persistant. Mais comme pour le premier seuil, les sensations ne collaient pas au visuel. Ça peut paraître anodin dit comme ça. Mais ce genre de chose génère des conflits cérébraux. Je ne suis pas expert et ne sais donc pas comment ça fonctionne avec exactitude dans le monde physique. Mais je sais que ce genre d’incohérence peut créer des malaises chez les gens peu habitués. Le mal des transports fonctionne plus ou moins sur le même principe. Dans le cas présent, un débutant n’aurait sans doute pas tenu le coup de la première épreuve. De part un exercice de comptage précis, je peux dire qu’il s’est jusqu’à maintenant passé une vingtaine de seconde. Mais j’ai eu l’impression que cette simple épreuve avait déjà duré une journée complète. Et ce n’était que le début... En posant le premier pied sur cette glace, j'eus l’impression de mettre le pied dans l’eau. Une eau d’une acidité inquiétante. Je le retirais aussitôt. Bon… Le vent semblait ne plus faire partie de l’épreuve. Ce qui me permettait de considérer l’option d’avancer sans poser le pied dans cet acide. Je pouvais bien sûr le faire mais résister à la douleur qu’elle soit mentale ou physique demande un effort de tous les instants et toute douleur mentale qui parvient à me convaincre de sa réalité se répercutera sur mon corps physique, ou me déconnectera simplement. J’aurais alors tout à recommencer. J'attendis donc un instant afin d’être sûr de mon coup. Quelques bruits me faisant penser à des éruptions tel des Geysers me confortent dans cette idée. Il est relativement facile avec un peu d’entraînement d’encaisser des dégâts mentaux de ce genre quand on les voit venir mais pris par surprise, on peut vite se faire surprendre et subir les conséquences sur le plan physique. Je prenais donc la partie d’utiliser la télékinésie pour léviter à bonne distance de ce sol douteux. Je restais sur mes gardes. Certains Geysers explosant vraiment proche et plus j’avançais plus j’avais l’impression qu’ils pouvaient m’atteindre.  A la plaine gelée s’est ajoutée une longue marche sur un sable brûlant. Du moins c’était la sensation. Visuellement, j’avais devant moi des marécages puants et envahit de moustiques. Ils essayaient constamment de me piquer. Je les chassais tout en avançant mais je ne les eus pas tous. Leur piqûre n’était pas celle de moustique. Du moins étaient-elles aussi douloureuses que des piqûres d’abeilles. Je reviendrais surement à la réalité avec plusieurs boutons. Plusieurs fois je m’étais ainsi laissé surprendre. J’avais pourtant érigé un bouclier mais ces bestioles semblaient l’ignorer alors elles le traversaient.   Je commençais sérieusement à en avoir marre, d’autant plus que les insultes à mon égard devenaient de plus en plus virulentes et récurrentes. Je les percevais maintenant comme de vrais chocs mentaux. Je m’en protégeais. Je tenais bon. Mais je m’épuisais tout de même. Je devais y arriver. Je ne m'autorisais pas à l’échec !

Après deux longues journées… Une trentaine de secondes supplémentaires seulement dans la réalité. Je parvenais enfin aux rives du lac. Il avait l’air d’être en ébullition. Une protection de plus. Mais je ne risquais rien si je restais concentré. Il ne s’agissait que d’image de l’esprit, comme tout le reste. Je mis donc les pieds à l’eau. Et malgré la chaleur brûlante de l’eau, je continuais mon avancée dans les eaux bleues du lac. Au beau milieu de celui-ci, je percevais une lumière vive et blanche qui semblait être la source. Je n’avais bientôt plus pied et je me mis donc à nager. Après avoir atteint le milieu du lac, il ne me restait plus qu’à plonger pour atteindre le fond. Je pris donc ma respiration et me conditionnais mentalement pour que ce soit suffisant pour arriver à destination.  La plongée dura quelques heures également. Quand je dis ça, c’est plusieurs fois plusieurs heures en fait. Ce fut difficile et je dus en effet remonter plusieurs fois à la surface pour me reprogrammer mentalement à pouvoir tenir jusqu’au bout. Je pouvais le faire au fur et à mesure mais je n’y arrivais plus. J’avais besoin de me reprendre à chaque fois. Mes idées n’étaient plus tout à fait claires. J’avais essayé une bulle télékinétique mais elle n’avait pas fonctionné. J’avais même essayé le sort gravité mais je ne le maîtrisais pas assez bien et j’avais échoué également à cette tentative. Assez soudainement, j’eus une nouvelle idée. Je fis apparaître une pierre et une corde que je m’attachais au pied pendant que la pierre commençait déjà à sombrer dans les profondeurs. Et voici que je partais pour un nouvel essai. L’eau cessait d’être bouillante à partir d’une certaine profondeur et devenait brusquement très froide à tel point qu’on voyait par endroit des cristaux de glace se formés et s’agglutiner ensemble pour former des petits blocs qui remontait jusqu’à fondre là où l’eau devient chaude au seuil précédent.

Inexorablement, je continuais de m’enfoncer dans l’abîme. Je lançais un sort d’illusion sur quelques gros prédateurs que je voyais à proximité de sorte à ce qu’il ne me voit pas et un sort de lumière pour éclairer ma descente. Après de longues minutes, heures peut être, j’étais sur le point de perdre connaissance, je me fis réveiller par une sensation visqueuse se frottant à moi. J’ouvrais les yeux au moment où je sentis une vive douleur dans toute la jambe. En fait, seul le pied venait d’être blesser, que dis-je arracher. Mais la douleur était si vive qu’elle s’était répercutée sur toute ma jambe. La fichue bestiole s’en était aller après avoir reçu un bon coup de pied sur le plat de sa tête de mon autre jambe.

Je ne me sentais vraiment pas bien. L’attaque m’avait réveillé mais je me vidais maintenant de mon sang. Normal quand on vient de perdre une partie de son pied. J’espérais qu’il n’y aurait pas de séquelle physique mais je ne me faisais pas d’illusion. Dans l’état de surprise où j’étais, je doute avoir pu protéger mon corps. Reprenant tant bien que mal mes esprits, je réalisais que j’étais arrivé au fond du lac. Je regardais autour de moi en espérant trouver la lueur que je voyais depuis la surface mais plus rien. Je craignais soudainement avoir fait tout ce chemin dans les profondeurs du lac pour rien. J’étais pourtant sûr de moi avant de plonger. L’Aronade m’aurait-elle trompé ? Ou avais-je simplement perdu l’esprit ? L’eau était étrangement à une température convenable. D’une pensée je détachais le nœud de la corde qui me liait à la roche et partais en exploration. J’avais repris le contrôle et ne sentais plus la douleur, le sang s’était arrêté de couler mais je me sentais toujours me vider de mon sang. Signe que mon corps avait effectivement transférer cette plaie. Je n’allais plus tenir longtemps. Je profitais d’être encore lucide pour trouver la suite de l’épreuve en espérant que ce soit la dernière. C’est en dépassant un surplomb que je découvris l’entrée d’un aven d’où provenait une lumière bleutée. La même que je voyais de plus haut. En fait, je voyais même plusieurs puits de lumière. Je me dépêchais de me rendre au-dessus d’eux et tentait d’analyser que certains ne soit pas des pièges. En tout cas, tous semblaient mener dans la même pièce. Toutefois certains semblait louche. Je ne parlerais pas de signature magique. Dans les tréfonds de l’esprit, il n’y a pas de réelle magie, seulement les manifestations de nos désirs et volontés qui se matérialisent de la plus simple des manières. Ce n’est pas de la magie mais de la visualisation, de la projection mentale. Rien de plus. Quand ce n’est pas bloqué ….

Quoi qu’il en soit, je trouvais un aven auquel j’avais un peu plus de confiance et entrais. Aussitôt je fus précipité dans une chute d’eau qui me sembla être sans fin. Je finis par ralentir progressivement ma chute avec la télékinésie et atterrissais doucement sur le sol. J’avais bien choisi. A part deux ou trois autres avens, les autres ne laissait pas couler d’eau. Je serais tombé directement dans le vide et certains semblaient donner sur un tapis d’épieux mortel. Au centre de la pièce, j’apercevais enfin le cœur de l’artefact. Du moins c’est ce qu’il me sembla. Une structure de pierre qui ressemblait de plus en plus, à mesure que je m’approchais, à un puits d’énergie irradiant les lieux d’une lumière douce bleutée. A côté de ce puits, une présence.




4/ Rencontre.


J’avais toujours du mal à avancer mais il me semble que la blessure se stabilisait. Peut-être… Non. Quelqu’un devait me soigner de l’extérieur. Je fus rassuré à cette idée. Ma vie n’était plus en danger. Quoi que tout dépendait de si les épreuves étaient bel et bien finies. Mentalement, j’avais l’impression que toute cette traversée avait duré une pleine semaine. J’avais beau eu pratiquer un exercice pour garder une trace du temps passé dans la réalité, je n’avais pas réussi. J’avais perdu le fil un peu avant d’être blesser. A ce moment-là, j’avais compté qu’il s’était à peu près écoulé environ trois minutes. J’avais alors parcouru le plus gros du trajet mais je ne sais pas… Peut-être une trentaine de seconde de plus ? 1 minute ? Je n’en avais pas la moindre idée et tout à cette réflexion, je m’approchais de la présence. A mesure que la distance se réduisait je commençais à distinguer une forme humaine. Je devrais surtout dire que la présence prenait forme humaine. J’étais tout fait certain que ce n’était pas le cas quand je l’ai perçu l’instant précédent. Les voix que j’entendais depuis le début n’avait jamais eu de cesse de parler et, au volume qui augmentait, tout portait à croire que leur source se trouvait devant moi.

La forme qui faisait jusqu’à maintenant face au puits en me tournant le dos finit par se retourner pour me faire face. Les voix cessèrent. Son regard perçant me fit l’effet qu’il avait sondé les profondeurs mon âme d’un seul regard.

“Bonjour jeune directeur. Je vous attendais.”


Je... Bonjour. Qui êtes-vous ?


“Je suis le cœur de l’Aronade. Qui d’autre pourrais-je être d’après vous ?”


Je ne sais pas. Un fragment d'âme de l'un des fondateurs ?


“hmm… Je réponds indubitablement à ces deux vérités. Mais tu n’es pas venu pour parler de mon identité n’est-ce pas ? “


Non... Effectivement. Nous avons failli vous perdre il y a quelques années. Quelques mois avant qu’on me nomme pour être plus précis


“Je le sais”


Pour éviter que ça ne se reproduise, nous souhaitons modifier le rituel de passation pour qu’on puisse le faire de manière anticipée

Je m’étonnais à parler à l’objet comme si je parlais à une personne normale. Non en fait… c’était normal. Ce qui m’étonnait vraiment c’est que cette présence me parle comme une personne lambda. En conséquence, je ne pouvais pas lui répondre comme à un objet.

J’ai aussi pensé à ce que le successeur soit soumis à un test pour prouver ses compétences et ses valeurs. Ceci tout particulièrement dans le cas où un directeur devait disparaître sans avoir choisi de successeur.



"Oui c'est une bonne idée. Et qu'imagines-tu comme test jeune homme ?"

Bien évidemment, j'avais déjà réfléchi à cette question, mais épuisé comme je l'étais des épreuves passées, j'avais besoin d'un instant assez considérable pour réunir les différents éléments dans mon esprit. Pour ce test, j'avais tenté d'être le plus neutre possible, éliminant certains aspects trop…subjectif malgré l'importance que je leur portais. En effet, la bienveillance, par exemple, n'a pas besoin d'être une qualité globale de la personne tant que le candidat a réellement à cœur le bien-être des élèves, peu importe qu'il soit un bourreau à l'extérieur. Une notion que j'ai beaucoup de mal à accepter. Pourtant, Aulendil m'avait donné quelques exemples convaincants et moi-même en avait observé quelques-uns parmi les mémoires des grands directeurs passés.

- De la manière la plus objective possible. Premièrement, sans forcément toutes les maîtrisées, le Grand Directeur devrait avoir des connaissances convenables dans toutes les disciplines enseignées à l'académie. De manière à ce qu'il puisse comprendre les enjeux et concepts de toutes les matières enseignées. Et ceci pas uniquement pour les domaines de la magie mais aussi l'histoire, la géographie et les autres matières. Quelqu'un qui soit un symbole de connaissances et de pouvoirs.
Deuxièmement, il doit avoir à cœur le bien-être des élèves, la qualité de l'enseignement et le prestige de l'académie.

J'aimerais ajouter qu'il doit accepter de développer et maintenir une bonne entente avec les autres académies de sorte qu'une collaboration sincère et profonde s'instaure. Cela pourrait améliorer notre temps de réaction face à certaines situations telles que celles que nous avons vécu récemment avec les démons.

Voilà. Ce sont les trois points que j'aimerais voir testé.  Qu'en pensez-vous ?



"Je ne pense pas vraiment. Je suis l'Aronade. Un objet spirituel créer pour le bien-être de l'académie. En ce sens, Tes demandes sont justes et pertinentes. Ce sera donc fait. Mais j'ai un problème que je voudrais te soumettre. "

"Oui je vous écoute."


"Le bouclier académique instauré par l'ancien directeur de Méridius et auquel j'ai prêté main forte pour réaliser son œuvre indépendamment de sa volonté me vide aujourd'hui de ma magie. Bien plus que je ne puis me régénérer. Je suis programmé pour pouvoir assister des membres du personnel à l'intention louable et pertinente pour la protection et le bien être des élèves et plus généralement de l'académie en cas d'absence du grand directeur. Mais je n'ai pas la liberté d'annuler seul l'aide que je porte quand bien même cela me mettrait en péril. "

Je me demandais aussi comment il avait été possible de créer un bouclier aussi puissant sur tous les élèves au-delà même de l'académie.
“ Je comprends mieux maintenant. Le fait que nous soyons parvenus à limiter ce bouclier à l'enceinte de l'académie n'est pas suffisant ?"


"Non. Mais si tu ne l'avais pas fait, mes fonctions auraient commencé à dysfonctionner il y a déjà quelques mois. Il me reste quelques semaines de réserves avant que je perde peu à peu de mes capacités. "

J’écoutais cette entité, ce cœur de l’Aronade avec une grande attention. J’étais fortement dérangé par ce qu’elle était en train de me dire. Par tout ce qu’elle impliquait. A l’échelle de l’histoire de l’académie, le bouclier était extrêmement récent, tout juste sorti du ventre d’une mère. Mais on évitait grâce à lui de nombreux accidents et l’ôter impliquerait, pour maintenir la sécurité des élèves, de sérieusement mettre les bouchées doubles pour le recrutement des gardiens. Et puisque l’Aronade me dit être en danger, je n’ai pas vraiment le choix. J’hésitais entre remettre à plus tard la désactivation du bouclier afin de préparer le personnel et les élèves à ce changement ou exécuter dès maintenant ce choix amer. Il n’était pas difficile à prendre. Après tout, les élèves des siècles précédents n’ont jamais eu de tels bouclier prodigué par l’académie. Ils ne vont pas mourir de ne pas en avoir. On ne peut pour autant pas nier que le nombre d’accidents à grandement baisser. L’Aronade répondit ainsi à mon hésitation en me disant que plus tôt ce sera fait mieux ce sera et que je pouvais de toute façon faire une annonce officielle générale d’ici. Oui… Je n’y avais pas pensé. C’était logique après tout. J’étais au cœur de l’artefact, je pouvais l'utiliser plus ou moins de la même manière que d’ordinaire.

C’est donc ce que je fis. Les classes furent interrompu par un message sonore. Je m'excusais pour cette interruption et communiquait l’objet du message. Précisant à tous que le bouclier académique demandait trop d’énergie et que, maintenant que la menace des démons était éloignée, nous n’avions plus le choix de le désactiver si nous voulions garder l’originalité et la puissance exceptionnelle de notre belle académie. J’exprimais ma confiance envers le corps enseignant et les élèves pour que tous soient responsable et évitent les accidents.

Le message s’arrêtait là-dessus et je demandais ensuite à l’Aronade de désactiver le bouclier. Finalement arrivait le moment où je devais partir. L’Aronade avait accepté la passation anticipée et des épreuves étaient mises en place pour le prochain directeur. Nous avions défini que la passation anticipée pourrait se porter sur un maximum de trois candidats et que celui qui réussirait au mieux les épreuves serait le détenteur de l’Aronade. Dans le cas où le grand directeur sait exactement qui il veut, le rituel de passation sera fait comme c’est déjà le cas aujourd’hui. Seul quelques mots changent. Le successeur n’a aucun accès au pouvoir de l’Aronade autre que ceux qu’il a potentiellement déjà avec un autre poste. Toutefois, à la mort du grand directeur ou si celui-ci s’absente et autorise l’accès à successeur désigné par le rituel, ce dernier obtient les pouvoirs de l’Aronade. Définitivement dans le premier cas, jusqu’au retour de son détenteur officiel dans le second. Dans le cas de figure où le grand directeur hésite sur plusieurs personnes, il faudra faire un peu comme un rituel de passation classique mais en précisant que le candidat doit être testé. Le test commencera directement pendant le rituel à la fin de l’incantation.
Les mêmes épreuves se présenteraient également en cas de mort précoce ou disparition soudaine et prolongée du grand directeur. Pour ces épreuves, une invitation remplacerait alors le nom du grand directeur sur la porte de son bureau :

“ Si tu prétends être un symbole de connaissance et de pouvoir
 Si tu penses avoir le sens du sacrifice et du devoir
 Si tu penses avoir les épaules pour t’asseoir à ce bureau
 Pousse moi et laisse-moi voir ce que tu vaux.
 Alors seulement tu pourras reprendre le flambeau”


Comme mentionné, il suffira alors de pousser la porte pour être soumis aux épreuves.
J’aurais bien aimé rester un peu plus longtemps afin de poser quelques questions supplémentaires. Des curiosités diverses et variées. Par exemples, j'aimerais bien savoir en savoir plus sur la création de l’artefact. La manière d'interagir de cette entité ne semblait pas être un simple programme mais plutôt une personne qu’on aurait enfermée là. Je ne pourrais pas le savoir aujourd’hui. J’avais fait ce pourquoi j’étais venu et plus encore mais j’arrivais au bout. Le sang que j’avais perdu avait épuisé une grande partie de mes ressources sans compter le reste.

Aussitôt pensais-je à ma tâche accomplie que je me déconnectais. Je revenais doucement à la réalité comme aspirée par elle.

Les yeux toujours fermés, je sentais la présence d’Aulendil et entendais qu’on frappait à la porte. J’ouvrais peu à peu mes paupières encore lourdes. Je remerciais chaleureusement quoique d’un air encore pâteux la présence de l’elfe et les soins qu’il m'avait prodigué. Je demandais à la personne de patienter un instant, le temps pour moi de reprendre mes esprits et d’observer ma blessure. Comme je l’avais senti, le saignement avait été stoppé, j’avais bien perdue un bout de mon pied mais Aulendil, un érudit au talent multiple avait réparé cela sans trop de difficulté. On voyait encore la marque de la déchirure des tissus. Elle disparaîtrait peut-être dans quelques temps. A vrai dire, je n’étais pas de ceux qui voulait absolument faire disparaître leurs cicatrices. Peu m’importait donc que j’en garde une de ce périple.

Je fis part à Aulendil de la réussite. Pour la désactivation du bouclier, il était déjà au courant puisque le message avait été entendu dans toute l’académie. Je lui promis de lui raconter tout ça plus en détail plus tard mais que je devais accueillir l’élève qui venait frapper à ma porte. Il disparut donc pour se rendre dans son propre bureau.



Créer par Azarielh


Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1
Sauter vers: