Un livre pris à coeur [Flashback Wilhelmine/Saéline]

Saéline21/08/2020
A la suite de l'incident avec Viserion Heasley, qui faisait suite à un certain nombre de précédents, Saéline s'était intéressée au cas de la jeune Wilhelmine Schlacht. Les autres professeurs avaient bien tenté de punir ses comportements violents mais visiblement sans grand résultats. L'elfe avait donc choisi une autre approche qui selon son expérience se révélait bien plus intéressante : essayer d'écouter ce que cette jeune fille avait à dire. Elle l'avait donc invitée à la rejoindre après les cours pour discuter. Ce n'était pas une convocation mais bien une simple invitation, Saéline espérait cependant que Wilhelmine la rejoindrait au lieu convenu, au sud du parc de l'académie, un endroit tranquille. Elle attendait tranquillement sur un banc en regardant le paysage.
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Wilhelmine21/08/2020
L'incident entre Visérion et moi n'avait pas mis beaucoup de temps à, une fois de plus, s'ébruiter. Les moqueries, les regards, les chuchotements, tout avait recommencé de la part de ces bourgeois et nobles qui prenaient tout ce qui n'était pas leur égal pour des moins que rien. Ce n'était pas dans mon habitude de manquer des cours. Mais suite à l'altercation et à l'idée qu'il faille payer ce livre, je ne comptais pas faire confiance à ce lâche de Visérion pour le faire -il allait certainement trouver un moyen de ne pas supporter sa peine- j'avais décidé de me réfugier dans mon dortoir. J'aurai pu aller quelque part pour me défouler. Mais ça n'aurait fait qu'aggraver mon cas. Il valait mieux que j'essaye de vider mon esprit loin des vipères que je côtoyais. Cependant, une chose restait bien en évidence dans ma tête : l'invitation du Professeur Saéline. La même professeur qui m'avait séparée de Visérion. Elle m'avait invitée au parc, pour discuter. Initialement, je ne voulais pas y aller, déjà agacée à l'idée d'entendre une fois de plus des remontrances par rapport à mon comportement. Puis, la curiosité me prit et je finis par reboutonner mon uniforme et par prendre la direction du parc. Là, je vis l'Elvarion m'attendre en regardant le paysage. Je vins doucement, ne sachant quelle posture prendre entre la défiance et la timidité et finit par m'annoncer. V-Vous vouliez me voir Professeur Zaé- Za... Z... Scheisse!(modifié)
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Saéline21/08/2020
Saéline accueillit Wilhelmine avec un sourire et l'invita à s'asseoir à côté d'elle sur le banc, sans prêter attention au bégayement ou aux jurons de la jeune germaine. - Bonjour Wilhelmine, je suis contente que vous soyez venue. Après ce qui s'est passé, je voulais juste parler avec vous... De ce que j'ai compris, ce n'est pas vraiment la première fois que ce genre d'incident se produit. Je ne veux pas vous faire de sermon, d'autant que vous y avez déjà eu droit, j'aimerais simplement comprendre : pourquoi avez-vous ressenti le besoin de l'attaquer de cette manière ? D'expérience, Saéline savait que la violence était rarement gratuite, sauf chez les êtres particulièrement corrompus. Celle de Wilhelmine devait cacher un problème plus profond. Elle jeta un coup d'oeil à la jeune fille et tâcha de la rassurer sur ses intentions. - Vous n'êtes pas obligée de me répondre... Mais sachez que je ne suis pas là pour vous juger. Et puis cette discussion restera entre nous.
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Wilhelmine21/08/2020
Je regardais le Professeur Saéline et après un moment d'appréhension, finit par m'assoir à côté d'elle. Elle était gentille. Trop même et cela me paraissait étrange. Je ne croyais pas à cette gentillesse. Elle devait cacher quelque chose. Quoi ? Je ne savais pas. Mais maintenant que j'étais là, je n'allais pas partir en courant. Il suffisait que je sois vigilante et ne parle pas trop. "Pourquoi je l'ai attaqué ? Parce que c'est ce qu'il mérite. A cause de lui je vais devoir payer un livre qui vaut une fortune que mes parents n'ont pas et malgré toutes les remontrances qui lui seront faites, demain, il reviendra embêter l'étrangère solitaire. Une proie facile. Alors je comptais bien lui refaire le portrait pour lui passer l'envie de s'en prendre à moi, et en faire un exemple pour les autres...." Je restais silencieuse un instant en regardant mes pieds avant de repondre à la petite attention du professeur Saéline quant au secret de cette conversation. "Vous pourriez en parler à tout le monde je m'en fiche. Ce n'est pas comme si tout le monde me voyait déjà comme une barbare incapable d'aligner deux mots de commun sans son accent à découper un taureau en deux..."
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25 août 2020

Saéline25/08/2020
- Pour le livre, il appartenait à la bibliothèque n'est-ce pas ? Il n'y a aucune raison pour que ce soit vous qui payiez les dommages, j'y veillerais. Saéline soupira en écoutant les explications de la jeune fille. Elle devait admettre qu'elle même avait parfois envie de coller une bonne fessée à Viserion, mais elle était convaincue que la violence était seulement le résultat d'un échec à trouver d'autres solutions et elle gardait toujours l'espoir de trouver du bon en chacun. Malheureusement, si la jeune germaine avait été choisie comme bouc émissaire, faire la leçon à deux ou trois élèves ne serait pas suffisant, et ne ferait que renforcer sa position de victime. - Je suis navrée d'apprendre que d'autres étudiants vous prennent pour cible, mais concernant le fait de "refaire le portrait" aux personnes qui vous ennuient... êtes-vous sûre qu'il s'agit de la meilleure stratégie ? Sans compter les implications disciplinaires, cela vous vaudra d'être au mieux d'être crainte et au pire d'être haïe, non ? Nous pourrions réfléchir ensemble à d'autres solutions si vous le souhaitez. Et puis, de ce que j'ai entendu, à part ces problèmes avec les autres élèves, vous êtes une très bonne étudiante. Je suis sûre que vous finirez par rencontrer des personnes qui vous apprécient pour qui vous êtes.
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28 août 2020

Wilhelmine28/08/2020
"Oui à la bibliothèque. Les seuls livres que j'ai sont les vieux ouvrages aux pages jaunis et aux couvertures presque en lambeaux de mon père. Et il est alchimiste dans le cercle. Je disais cela au Professeur Saéline comme si ça pouvait l'intéresser. Mais peut-être que oui, ça l'intéressait ? Elle avait bien pris le temps de rencontrer une élève sans fortune et à "problème" selon les standards de l'Académie. "Ne le soyez pas. Je m'attendais déjà en arrivant il y a deux ans à ce que ça soit comme ça. Vous devez certainement le savoir, comme vous êtes une elfe, que les exilés ne sont jamais bien vu jusqu'à ce qu'ils se rendent utiles. Seulement j'espérais que ça soit un peu comme chez moi, en Hochseegrad. Je pensais naïvement qu'en montrant que je n'étais pas une simple germaine à qui il fallait tout apprendre, je serai acceptée. Comme les Germains acceptent les autres races s'ils démontrent leur utilité. Mais non...." Etait-ce une pointe de tristesse que je ressentais ? Là, à cet instant, alors que je continuais à éviter le regard de la Professeur Saéline et que je préférais pousser avec l'un de mes pieds le gravier du parc, était-ce un début de larme qui coulait sur une de mes joues ? Diable... voilà que ce la gentillesse apparente d'une personne pouvait me faire alors même que je ne la connaissais pas vraiment. J'étais faible.... "Alors oui. Si démontrer au profit de tous mon utilité ne sert à rien, je préfère le faire au dépend des autres. Et si cela passe par de la violence brute, je n'ai aucun remord à la mettre en oeuvre..."
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Saéline28/08/2020
Saéline n'avait pas rencontré difficultés particulières pour s'intégrer à Targatt, mais la communauté elfe y étais assez bien structurée. Par ailleurs, ayant à l'occasion croisé les chasseurs de mages de l'Ordalie Hésandrine, n'importe quelle cité mage lui semblait particulièrement accueillante. L'elfe écoutait attentivement les réponses de Wilhelmine. Elle s'intéressait réellement et sincèrement à cette jeune fille, comme elle le faisait avec presque tout le monde. Elle voulait juste la comprendre, et l'aider si c'était en son pouvoir. Etant elle même amatrice de bons ouvrages, l'elfe était attristée de savoir qu'une élève à l'esprit vif n'avait pas chez elle les moyens de satisfaire sa curiosité. Et puis la petite germaine semblait ne pas avoir une très bonne estime d'elle-même et semblait bien affectée par la situation. Saéline lui répondit avec douceur sans pour autant tomber dans la pitié. - Avoir été acceptée à l'académie me semble déjà une belle réussite, et je ne doute pas que vous trouverez votre place à Targatt. Mais vous avez aussi le droit d'exister pour vous même, non ? Par ailleurs, je me trompe peut-être mais dans votre situation je ne pense pas que vos origines soient le problème... Quand de jeunes gens cherchent un bouc émissaire pour exercer leur pouvoir sur autrui, n'importe quelle différence fait un bon prétexte : trop riche, trop pauvre, trop stupide, trop intelligent, de la mauvaise couleur ou de la mauvaise race... Vous n'êtes pas responsable de leur comportement. Je comprends que vous soyez en colère, vous avez probablement de très bonnes raisons de l'être. En même temps, vous êtes responsable de votre comportement à vous, et la violence n'est pas une solution acceptable ici. Avez-vous essayé de dire ce que vous pensez à ceux qui vous ennuient ?
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Wilhelmine28/08/2020
Le Professeur Saéline avait soit beaucoup de temps à perdre pour venir me parler de la sorte, soit elle cherchait vraiment à comprendre. C'était une elfe, difficile donc de savoir vraiment si c'était l'un ou l'autre. Ou les deux. après tout, elle avait une éternité devant elle. J'écoutais la réponse du professeur et me frottant l'oeil afin de camoufler le début d'humidité qui s'y été formé. Parler de ma situation à quelqu'un avait eu le mauvaise effet de me rendre moins ferme. La tristesse qui m'habitait était juste là, sous une fine couche d'armure qui avait volé en éclat après mon accès de rage. Après tout, c'est à cause des sentiments que l'on explose. Je me devais, par fierté, de ne pas laisser cette mince armure finir de se briser. "Ce n'est pas un exploit. J'ai travaillé avec mes parents dans le Cercle pour payer mon entré à l'Académie et encore aujourd'hui, ils se plient en quatre pour payer mes études. Je ne compte pas le nombre de fois ou au lieu de "profiter de mes fins de semaines" comme les autres élèves, je retourne travailler à l'échoppe de mes parents.... j'ai gagné mon droit d'être ici à la différence de ceux qui croient qu'ils me sont supérieurs !" Je commençais un fois de plus à m'énerver. L'image d'Edouard et de Visérion me revenant en tête et m'énervant davantage ! L'égocentrisme du premier et l'égoïsme du second me donnant encore plus raison dans l'idée que je devais les écraser, par la force, les réduire au silence et les forcer à mendier ma clémence. "Parler avec des gens comme Visérion et Edouard ? Pour quoi ? Leur offrir une tasse de thé et leur demander d'arrêter ? Le premier ne manquera pas de renverser la tasse sur ma tête et le second feindra de ne pas comprendre à cause de mon accent ! Parce qu'ils n'ont ni honneur, ni courage et ils ne comprendront qu'ils s'attirent les foudres de la mauvaise personne !!!
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29 août 2020

Saéline29/08/2020
La jeune germaine semblait décidément prendre beaucoup sur elle. Elle avait beau faire de son mieux pour cacher ses émotions, Saéline les voyait bien. Si elle avait été plus proche de la jeune fille, elle aurait peut-être posé une main sur son épaule pour la réconforter, mais elle voyait bien que Wilhelmine était beaucoup trop sur la défensive pour apprécier un geste qui invitait à baisser la garde et se laisser aller. Elle se concentra donc sur l'aide concrète qu'elle pouvait apporter. - Vous avez raison, c'est assez injuste... Il y a parfois des bourses pour les étudiants dans votre situation, je ne vous promet rien mais je vais voir ce que je peux faire. Aider financièrement cette petite pouvait sans doute alléger un peu la pression qu'elle devait ressentir. Evidemment, ce n'était pas forcément facile à obtenir, surtout pour une élève dont le comportement posait problème aux yeux de certains. D'un autre côté, si un chenapan comme Viserion pouvait rester à l'académie, Saéline ne voyait pas de raisons de refuser l'entrée à une élève comme Wilhelmine. - Je comprend que Visérion et Edouard vous insupportent, mais je n'ai pas dit d'essayer d'être gentille avec eux, je vous ai suggéré de leur dire ce que vous pensiez vraiment. Même si c'est pour les insulter, ce serait déjà un progrès... Vous savez vous battre avec vos poings, c'est indéniable, mais les mots peuvent aussi être des armes et sont parfois plus efficaces. Avez-vous essayé de travailler votre répartie ?
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Wilhelmine29/08/2020
"Une bourse ?" Je me levais avec une pointe d'offense dans mon expression. "Je n'ai pas besoin d'une bourse ! Je n'ai pas besoin que l'on me tende une main pour réussir. Jusqu'à maintenant je parviens très bien m'en sortir et je continuerai ainsi jusqu'à ce que ce soit les autres qui demande à ce que je leur tende une main..." Je lâchais un long soupire avant de croiser les bras et me rassoir à côté du Professeur Saéline. "Il y a toujours une limite à la parole, surtout quand celle-ci est entachée par quelques difficulté d'accent. L'avantage des poings, c'est qu'ils se passent des finesses du langage. Mais oui, vous avez raison. La violence n'est pas forcément une solution..." Mon coup d'éclat de l'instant plus la remarque du Professeur Saéline venait de me faire prendre conscience d'une chose : je n'arriverai pas à les surpasser par la simple violence ou la parole, c'était certain. La seule chose qui les calmerait, qui les rendrait silencieux avant qu'ils ne viennent enfin me parler, serait de les surpasser. Non pas chercher à être meilleur qu'eux, non. Chercher à être au dessus d'eux. Je n'avais pas besoin de leur parler à eux. J'avais besoin de parler aux bonnes personnes et grimper les échelons sociaux jusqu'à devenir incontournable.... "Et comment vous vous y prendrez, vous pour améliorer votre "répartie"?
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30 août 2020

Saéline30/08/2020
- Votre détermination à vouloir tout faire par vous même est respectable, mais il n'y a aucune honte à recevoir un peu d'aide. Enfin, je ne vous force à rien... Saéline songea qu'elle pouvait tout de même informer les parents de cette enfant de cette possibilité. Ce n'était pas parce que leur enfant était trop fière pour accepter de l'aide qu'ils seraient du même avis. En attendant, elle laissa Wilhelmine n'énerver et argumenter sans broncher, visiblement elle avait besoin de réfléchir à voix haute et finit par s'intéresser à la solution que l'elfe proposait. Saéline réfléchit un moment, puis sembla chercher quelques chose dans une étagère invisible. Puis elle tendit la main et tira de son demi-plan un livre relié qu'elle tendit à Wilhelmine. - Puisque vous aimez lire, cette introduction à la rhétorique pourrait vous donner un peu d'inspiration. Mais évidemment, pour savoir parler, rien ne vaut la pratique. Avez-vous des amis avec qui vous pourriez pratiquer ?
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Wilhelmine30/08/2020
"Sans vouloir être impolie Professeur Saéline, encore heureux que vous ne me forciez pas. Il en va de l'honneur de ma race..." Je restais ensuite attentive à ce que faisais le professeur, jusqu'à ce qu'elle me tende un livre sorti de nul par. J'espérais simplement qu'il ne serait pas en elfique. Je n'avais pas encore assez de connaissances dans cette langue pour pouvoir lire tout un ouvrage sur la réthorique. "Deux en effet. Un slave et un hésandrin. Mais disons qu'ils sont plutôt occupé dans les fermes de leurs parents alors ils ne sont pas vraiment disponibles pour que je leur fasse un récital. C'est la dure vie des petites bourses..." Je prenais le livre et l'avais ouvert pour un lire en diagonal quelques pages. "Vous savez, je pense que les choses vont changer grâce à vous... Après tout, aucun professeur n'avait pris le temps de me parler ainsi jusqu'à maintenant. Mais vous, vous avez pris ce temps. C'est... gentils de votre part je suppose...."
11 novembre 2020

Saéline11/11/2020
Saéline adressa un sourire d'excuse à Wilhelmine, elle n'avait eu aucune intention de l'offenser en lui proposant son aide et elle nota de ménager sa fierté de germaine à l'avenir. Le livre qu'elle lui avait donné était en Hésandrin, ce qui était logique puisque c'était la langue qu'elle devait parler à l'académie. Evidemment, avec peu d'amis à qui parler, la vie de la jeune fille devait être difficile et c'était peut-être ce qui la menait à la violence. Pouvoir parler à un professeur semblait cependant avoir ouvert quelques perspectives à Wilhelmine. Saéline continua de lui sourire avec bienveillance. - Je suis heureuse d'avoir pu modestement vous aider. J'estime que cela fait partie de mon rôle ici. Si jamais à l'avenir vous avez besoin de parler ou d'autre chose. La porte de mon bureau vous sera toujours ouverte. >>>