Insurrection civile et pacifique contre le système (TERMINÉ)

Sans que personne ne le sache vraiment, c’était joué il y a peu de temps, une affaire capitale dont les aboutissements pourraient offrir à la cité un tournant imprévu. Cette affaire ? Celle de Galaad Erkelion. Le chevalier noir ou le paladin des ténèbres selon d’autre avait commis un crime impardonnable, celui de décapiter devant une foule nombreuse un innocent homme. Louis Despair, citoyen notable du cercle, il était populaire en tant que tête montante de l’Etherisme mais aussi comme un homme d’une grande honnêteté et avec le cœur sur la main. Beaucoup de gens avaient été par ce dernier dans les œuvres de charité de l’Eglise à l’égard des plus pauvres. Sa mort, brutale, violente, sanglante, avait été un traumatisme pour beaucoup qui pleurait sa mort. Si le corps avait été récupéré, l’amertume était présente dans tous les cœurs. Car le martyr n’avait pas pu être vengé à cause de l’intervention du capitaine de la garde royale, Alrost qui allait même jusqu’à le protéger en outrepassant ses devoirs et les lois de la cité.

Alors que Drake prônait un état nouveau et respectueux, pour une partie de la population cette événement venait de montrer le contraire, le pouvoir ne respectait même pas ses propres lois en allant même jusqu’à couvrir un meurtrier jusque parce qu’il est de notre famille. Car oui, Hécatonchire avant fait le lien et avait découvert son rang d’Erkelion, une histoire d’une famille outrepassant les lois à cause de sa position ? Le Royaume de Targatt devenait ainsi une dictature sauvage ! Drake avait menti !

D’un autre coté, ce casus belli arrangeait bien Zahel qui de toute façon l’avait mauvaise avec le roi qui complotait dans son dos pour l’abattre. Elle ne lui laisserait le soin de se préparer. Jusqu’à présent, elle l’avait laissé volontairement diriger et contrôler les événements selon ses envies mais désormais, c’était à elle de le faire pour forcer Drake à encaisser et accepter un contexte auquel, il ne pouvait rien. Pour cela, il n’y avait pas vraiment de multiples choix, Drake détenait la force, il détenait l’armée, la seule chose qui pourrait le faire fléchir voir tomber serait le peuple lui-même. Mais le peuple était figé, il avait peur de cette dictature autoritaire, c’était à Zahel de faire tomber le mur de la peur, pour que naisse enfin le printemps de Targatt !!!

Pour cela, l’Ether avait commencé à organiser à la suite de cette confrontation dangereuse avec le capitaine de la garde royale, les bases d’une insurrection populaire pacifique. Le but n’était pas d’être violent. Ce n’était pas de tenter un putsch militaire. C’était de faire fléchir Drake de part la pression populaire et économique pour qu’il cède enfin et cesse ses combines douteuses. Zahel ne le visait pas directement et ne remettait pas en cause le principe de la monarchie, de fait elle restait dans le cadre de la loi puisque ce qui s’apparentait à une sorte n’était pas interdit. Et puis… le roi pourrait tenter d’être violent… cela ne ferait que précipiter l’ascension de l’Ether ainsi que sa propre chute.

Ainsi à 5 jours du tournoi de la cité, les messages de rassemblement et les affiches allaient de bon trait. L’Ether parlait activement de cela à partir de son réseau de propagande pour lancer un début de mobilisation dans précisément 7 jours.
Au programme, 3 choses principales, tout d’abord une protestation active à travers des manifestations civiles continues qui naîtraient dans le cercle pour se propager dans les autres quartiers. Egalement, la protestation passive à travers des actes de désobéissance civile en refusant massivement de payer les taxes et de respecter les lois indignes ainsi qu’une opération ville morte devant se propager pour faire pression sur Drake. Si ce dernier ne faisait rien de concluant, le mouvement s’amplifierait chaque jours et même les non croyants rejoindraient en masse la danse.

Dans le même temps avant la tournoi alors que la propagande prenait bien soin de faire passer son massage tout en lavant la bévue causé par la déstabilisation de Zahel par Alrost en expliquant ceci comme la source d’une attaque mentale de cette famille à l’encontre de cette dernièreun dérèglement d'une magie spirituelle complexe causé par les interférences de Galaad et Alrost, certain témoignage de la scène finissait par devenir des pièces à convictions d’une attaque de la garde royale envers l’Eglise d’Ether, ce qui était honteux alors qu’elle ne se faisait que se défendre contre un individu qui agissait en tout impunité.

En plus des affiches, des messages et des réseaux, les orateurs faisaient également leurs travails qui visaient à arranger les foules comme Zahel qui avait bien reprit.

Tous les orateurs attaquaient directement l’actuelle police. Parmi les visés, Alrost Erkelion pour abus de pouvoir et sur personne en état de faiblesse. Et pour de multiples tentatives violentes. Zahel avait même avoué sous cercle de vérité qu’Alrost avait utilisé sa télékinésie auparavant pour la violenter, l’étrangler et la menacer de mort.

Un autre individu très visé était Corvus, pour la friction lors de l’affaire Alleyne où il avait clairement insulté l’Eglise outrepassant également ses devoirs de neutralité en temps que représentant de l’ordre de cette cité. De même, il avait selon l’Ether et des témoins fait preuve de favoritisme en déclarant que décapiter la directrice de Selion serait beaucoup moins grave que de décapiter une princesse. Alors que nous étions dans un état méritocrate ! Scandaleux ! Les nombreuses violences de Corvus était également mis en évidence à coup de témoin, plusieurs ayant déclaré que Corvus avait tué un homme à terre ce qui est illégal avant de combattre une femme chat. L’histoire du collier d’esclave ressortait également.

Les multiples failles du système violent de Drake étaient exposé à tous par le système de propagande de Drake sans jamais toutefois impliquer directement ce dernier ou un Leckard. Evidemment, Yseult, la princesse Yamilo en prenant cher pour son grade, surtout que certain avait eu vent d’un cours du professeur Chad où elle torturait avec plaisir un esclave en buvant son sang.

Et que dire de Wil, Wil la traitre, Wil la libertine, Wil la sorcière. Wil c’était le diable, le démon qui menançait la cité avec une armée de barbare germanique qu’il fallait expulser des terres des natifs. Les populations germaniques immigrantes volaient les terres des habitants de Targatt.

Bref, tout les dignitaires du régime sauf la famille royale était accusé de chose extrêmement grave.

Ainsi pour l’instant à travers les discours, les revendications suivantes pouvaient être entendues à des niveaux plus ou moins négociables.

Séparation des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires. Pour une justice INDEPENDANTE du pouvoir en place.

Dissolution du gouvernement de Drake pour un gouvernement plus au fait des volontés du peuple.

Suspension immédiate d’Alrost, Corvus et Wil de leurs fonctions dans l’armée. Interdiction du corps des Jagers et expulsion de ses derniers du territoire pour insubordination.

Alrost et Corvus doivent être déférée à la justice indépendante pour abus de pouvoir, abus de faiblesse, meurtre, violence et outrepassement de leurs fonctions.

Condamnation à mort de Galaad Erkelion.

Libéralisation de la société. (Officieusement fin du monopole économique des Bones et déconcentration des pouvoirs au profit des représentants de la société civile, du clergé et de la noblesse.)

Réforme de l’état. Mis en place d’un Etat de Droit et non d’un état sanglant.

D’autres volontés pourraient se rajouter au fur et à mesure avec le ralliement de faction si le roi ne calmait pas le peuple.

Alors que petit à petit, le peuple sous la sphère Etheriste voir même au de la grondait, un tournoi s’organisa auquel Zahel avait décidé de participer pour montrer qu’elle n’avait rien contre le roi en soit mais contre le système qui déviant vers un état morbide et dangereux.

Si de possibles agents de Drake était venu l’interroger sur les raisons de cela alors qu’ils étaient censé être « frère » Zahel répondrait que cela ne sera vraiment effectif que par la conversion véritable de la monarchie et que ceci n’était qu’une phase préparatoire. Et que même si l’Ether souhaitait soutenir le pouvoir, elle ne pourrait tolérer de pareil agissement qui la font douter sur les véritables intentions du souverain. En clair, elle voulait plus de concession.

2 jours après le tournoi, le grondement se transforma en un mouvement civil de protestation  contre le système en lui-même. Des centaines de personne en cette première journée commençaient à défiler dans les quartiers du cercle pour protester contre le pouvoir en montant des opérations de blocage pour géner le pouvoir à travers des barricades sans pour autant faire encore la moindre violence car le tout était très encadré par une hiérarchie de contrôle très structurée. Les protestataires occupaient les artères stratégiques et principales de la ville pour géner les mouvements des groupes pro systèmes.

De même ceux qui n’avait pas encore le courage d’aller dans les rues mais voulaient déjà faire en effort commencèrent alors des mouvements de désobéissances civils. Cela touchait désormais des civils mais aussi des marchands voir des nobles qui refusaient de se soumettre et de payer des taxes ou de soutenir l’état. Dans d’autre quartier commençait aussi des opérations villes mortes où tout le commerce était fermé afin de mettre une pression immense sur l’économie de la ville encore fragile.

Comment les choses allaient elle évoluer ? Tout le monde peut intervenir ! \o/

Yearius était en place près de Zahel aujourd'hui. Il portait son armure de plaque et malgré ses paroles, une bonne nuit de sommeil n'avait pas été de trop pour reprendre du poile de la bête. Il ce sentait encore un peu faible suite à la maladie qui avait été chassé de son corp, mais heureusement c'était quelque chose de régler. Aujourd'hui les paladins qui avait survécus allait prendre leur revanche sur l'homme qui avait fait d'eux des moins que rien. Yearius était encore un élève, la logique aurait voulu qu'il reste caché quelque part en sécurité. Seulement, c'était bien mal connaître le demi-ange. Il ressentait cette envie de chasser les ténèbres. Il en avait besoin. C'était une sensation étrange, comme un murmure qui le suivait jour après jour, le menant à la lisière de la folie. Il ne pouvait plus fermer les yeux sur ce qui ce passait en ville. Même si les paladins n'étaient encore qu'un vague brouillons. Même si leur force était faible. Même s'il devait affronter Drake en personne et mourir, il le ferait. Certain le qualifierait d'idiot et n'aurais pas totalement tord. Certain encore dirait de lui que c'est un héro et encore une fois il n'aurait pas forcément tord. Les paladins étaient peut-être une relique d'un temps voué à disparaître, mais ce qui était sûr c'est que le jeune homme comptait bien défendre cette relique tant et aussi longtemps qu'il aurait la force de lever une arme.

Au loin, il pouvait voir son maître, dans une nouvelle armure qu'il s'était fait forger il y avait déjà fort longtemps. Yearius avait bien essayé de lui rendre la sienne, mais le vieil homme avait refusé. Elle était sienne maintenant. Tout comme le poste de dirigeant. La famille De Rayem était de l'histoire ancienne, il fallait avancer et tourner la page. Plus jamais une faction ne dirigera les paladins. Il serait ce qu'ils ont toujours dû être. Des justiciers s’en laisse, frappant ou le mal sévit. Heureusement, le vieil homme du nom de Charle Rayme avait su reprendre en main les quelques paladins qui n'étaient pas encore sûrs de leurs choix. Même si officiellement le jeune homme commandait, c'était le vieil homme qui commandait militairement l'ordre. Il donnait tous les ordres et toutes les décisions de Yearius venaient de lui. Un homme de confiance au talent multiple qui avait pour lui la sagesse et la force de l’expérience. Un homme au charisme impressionant que tous écoutait. Aujourd'hui, il était plus que décider à regagner les faveurs de la lumière qu'il avait jadis abandonnées par honte. Peut-être voyait-il Yearius comme une manière de gagner les faveurs de la lumière ou avait-il fini par s'attacher au jeune homme ? Charle était le seul à connaître cette réponse.

Saéline était près de lui, au milieu de la foule, aussi discrète qu'à son habitude. Il se doutait qu'elle était à cet endroit pour veiller sur celui qu'elle considérait comme un fils et non pas pour aider les révolutionnaires ou même Zahel. Seulement les raisons profondes de l'elfe ne comptaient pas et aujourd'hui Yearius lui était reconnaissant de tenir sa promesse et de l'aider dans la reconstruction des paladins. Il avait plus que jamais besoin de toute l'aide possible pour la colossale mission qu'était la sienne. De plus, les paladins redonnaient du coeur au révolutionnaire. L'ordre des paladins était de retour et maintenant cette phrase était sur toutes les lèvres, bien souvent avec le sourire. Certaines personnes disaient par contre que les paladins étaient une mauvaise chose et qu'ils allaient encore rependre le chaos, comme lors de la dernière révolte.

Yearius leva la tête et ne put que remarquer la silhouette noire et encapuchonnée de celui qui partageait la vie de sa directrice. Il était armé et veillait sur elle comme un aigle, depuis les toits. Il était suffisamment caché pour éviter que la plupart des personnes ne le reconnaissent, mais Yearius se doutait qu'il était simplement là pour veiller sur Saéline. Après tout, le directeur restait un sorcier. Il avait fait preuve de beaucoup de gentillesse dans les dernières semaines, mais il savait que tout ceci était intéressé. Seulement, encore une fois, la raison qu'avait le sorcier important peu. Si Saéline était mis en danger, le directeur allait très probablement sauter dans la foule pour tuer tout ceux qui la mettait en danger. Ce qui assurait une certaine sécurité. Il espérait simplement que l'idée d'attaquer Zahel ne lui viendrait pas. Il n'avait vraiment pas besoin de ça, surtout vu ce qu'elle pensait du pouvoir que son père lui avait donné. Selon elle, relever un mort, même pas la volonté des anges, était une horreur. Sur ce point, le demi-ange et la prophétesse ne seraient jamais d'accord.

Yearius songea aussi aux dispositions des paladins. Ils avaient été séparés en trois groupes, couvrant chacun l'une des artères de la cité. Chaque groupe était dirigé par un sergent, excepté le groupe de l'artère principale qui était dirigé par un lieutenant, en la personne de son maître. Yearius lui surveillait le tout et s'assurait avec son maître que personne n'attaque le peuple et ne puisse repousser les protecteurs. L'ordre était de n'attaquer que pour se défendre, d'essayer de simplement blesser les protecteurs, mais de ne pas hésiter à les tuer s'il insistait un peu trop. Le message serait clair pour tous. La nouvelle paladinade n'avait rien à voir avec les paladins d'Astoria. Ils seraient sans aucune pitié avec les traitres qui se placeraient sur leur chemin ou s'en prenait à plus faible qu'eux. D'ailleurs, l'ordre était valide pour tous. Qu'il soit noble ou pas, riche ou pas, celui qui s'attaquait au peuple dans l'intention de le tuer devrait périr sur-le-champ. Tous les paladins étaient d'accord, car ils avaient bien vu ce que ça donnait lorsqu'on essayait d’épargner tout le monde.

Maintenant que la foule était en route, il restait à savoir ce que Drake allait faire.

Chad, aussi était présent en cet instant, dans cette véritable vague humaine que le peuple de Targatt avait déclenchée. Il était directeur de l’académie et n'en avait rien à faire des petites revendications du peuple de Targatt, mais on ne lui avait pas vraiment laissé le choix. Bien sûr, personne ne l'avait obligé ou menacé pour être présent, mais Saeline lui avait bien fait comprendre qu'elle avait l'intention de participer pour protéger ce morveux qu'elle considérait comme un fils. Yearius et ses stupides paladins qui voulaient rependre leur justice. Tout ce qu'il allait arriver à faire c'était se faire tuer. Il avait bien essayé de la convaincre de la stupidité de cette révolte, mais n'avait pas vraiment réussi. Il devait donc aujourd'hui veiller sur elle depuis les toits.

Depuis ça position, il grogna et restait constamment boudeur ne rendant que vaguement les signes de main de Saeline. Il aurait préféré passer la journée avec elle seul à seul dans une auberge de qualité, plutôt que dans les rues avec une bande de gueux. Seulement, il n'avait pas trop le choix. De plus, avec tout ce qui se passait, il n'avait pas encore réussi à faire sa demande en mariage ni offrir sa bague. Il soupira encore une fois à cette idée. Il la ferait ce soir, peu importe ce qui se passait. Il avait un très mauvais pressentiment et si jamais quelques choses devaient arriver il ne voulait pas avoir de regrets. Il voulait lui dire à quel point elle était importante pour lui.

Il tourna lentement la tête et fixa Zahel qui gardait la tête haute en dirigeant les troupes. Elle osait parler de révolution du peuple, alors que l'église d'Ether dirigeait le bal. Il caressa le manche d'une de ses dagues en songeant qu'il pourrait l'abattre et simplement aller avertir Drake que la révolte était anéantie. Bien sûr, le peuple deviendrait violent, mais sans chef il suffirait de leur faire peur pour qu'il rentre chez eux. Si jamais il y avait plusieurs chefs, il suffirait de tous les tuer. Ce n'est pas grand-chose pour un assassin de son calibre.

Chad secoua la tête et sauta sur un autre toit un peu plus en hauteur pour se changer les idées. Il portait ses habits habituels ainsi que ses armes habituelles. Ainsi ceux qui lèveraient la tête verraient le directeur de Talmar. Drôle de vision d'ailleurs, plutôt effrayante. Certains paysans le pointaient du doigt en murmurant entre eux. Il fallait dire que l'Ether était assez vindicatif avec les sorciers et autres mages noirs et qu'il avait une certaine réputation.

Ainsi il attendait sur les toits la suite des événements, surveillant au passage le mouvement des protecteurs pour s'assurer de pouvoir partir si jamais ça devenait trop chaud pour lui.

Le souverain avait lu les différents rapports des dernières semaines, faisant état de cette manifestation "pacifique" dans le cercle et dont certaines des revendications étaient des plus légitimes il fallait l'admettre. Toutefois, le Roi n'était pas assez naïf pour croire qu'en allant justifier les actes et ses directives ça allait les apaiser. Si il s'abaissait à cela il perdrait une grande partie de son autorité en leur montrant qu'il en avait quelque chose à faire et en leur faisant croire que leurs... revendications et leur rassemblement avait un poids. Non. C'était pour cette même raison qu'il avait fait la sourde oreille et les avait laissé faire, quoique sous surveillance. Quelques membres de la garde royale avaient, pour l'occasion, revêtus de simples vêtements de civils et s'étaient mêlés dans le plus grand secret et au compte goutte, à la foule. Le but était de prendre la température autant de noter les identités de ceux qui "parlaient trop fort". Ils déterminaient la proportion de civils et d'éthéristes. Si leur meneuse était bien connue, d'autres qui répétaient son message l'étaient beaucoup moins. Jusque là en tout cas. La présence des paladins était fâcheuse mais ça pouvait devenir une opportunité...

Drake n'avait pas compté intervenir du tout, les laissant dire et s'essouffler mais à la suite du tournoi, et des évènements qui étaient apparus pendant, le nombre de civils avaient encore grossi leurs rangs, et de plus en plus d'installations commençaient à devoir fermer en attendant le retour de leur main d’œuvre. Si pour l'instant les conséquences restaient mitigées, ça deviendrait très vite un problème majeur si le mouvement gagnait encore en force.

Les conseillers du doyen des Leckard, sans doute à la fois sous le coup de la pression sociale, que dans l'espoir de diminuer le pouvoir de Drake, lui avait susurrer à l'oreille d'aller à leur rencontre et de prendre le temps de répondre à chacune des accusations. Bien que le tyran n'en avait pas du tout l'intention, il avait tout de même fait savoir à la plèbe qu'il irait à leur rencontre le lendemain.

Drake avait vaguement songé à rappeler l'armée mais le temps que le message arrive et de leur mobilisation ça aurait été trop tard. Pour le coup il avait réagir avec un temps de latence si il avait vraiment voulu faire appel à Wilhelmine. D'un autre côté... Elle avait bien assez à faire avec ses propres préparatifs et si il devait arriver malheur à Drake, elle en serait immédiatement avertie et elle ferait sans doute route d'elle-même pour reprendre la cité de force. Et l'armée de Targatt était plus conséquente que les forces du protectorat. Toutefois, paranoïaque comme il l'était toujours, malgré les états de faits mentionnés et dont il avait très conscience, il avait dépêché au troisième jour un messager afin d'informer Wilhelmine de la situation et lui demander un appui. Peut-être se déplacerait-elle pour rien, mais savait-on jamais...

Comme prévu, l'annonce que Drake lui-même leur parlerait leur donna l'espoir que c'était là le signe que même le Roi devait plier devant la force du peuple.

De leur côté, le protectorat avait depuis le début n'avait été que peu mobilisé de peur qu'une trop grande présence répressive ne devienne à elle seul le déclencheur de heurts civils. Et l'ordre était simple, les accompagner mais ne pas les bousculer, en aucune manière. Toutefois, avec le soudain gain de force du mouvement, les protecteurs avaient été appelés à se déployer plus massivement pour juguler la foule. Ils l'empêchaient de gagner les quartiers plus respectables, de peur de faire enfler encore davantage le mouvement. Ils parvinrent à la confiner dans le cercle.

Drake, toujours en lien télépathique avec ses forces, appris la libération de Galaad. Encore une décision stupide de la part de son Capitaine mais qu'il pourrait sans doute retourner à son avantage.
Grâce aux scrutateurs, Drake était parvenu à entrer en contact avec le chevalier noir et lui exposa certains... faits présents et futurs. Ce dernier était déjà en route vers le cercle, aussi avait-il bien fait de faire vite. Il n'y avait aucune garantie que Galaad accepterait de coopérer mais Drake l'espérait. Dans tous les cas, il en tirerait parti. Le Roi contacta les membres infiltrés de sa garde par le même moyen, leur donnant leurs prochains ordres et les avertissant des signaux qui seraient utilisés.

Puis, ce fut au tour de Corvus et d'Adhil ainsi qu'aux trois lieutenants du protectorat de trouver leurs nouveaux ordres détaillant la marche à suivre et les informations de première nécessité. Il avait essayé de trouver Cain et Yseult pour les mettre sous la protection de Ladon mais en vain et il ne comptait pas perdre son temps à les chercher.

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Une fois que tout fut fin prêt, Drake quitta la palais avec toutes les protections nécessaires et escorté par six membres de sa garde personnelle. Le reste avait divisé en deux groupes, le premier demeurant au palais et sécurisant la salle du trésor et des artéfacts, bien que vu les défenses il soit peu probable que des mages moyens, même en groupe puissent lever les sceaux. Le second groupe, le plus large, se dirigeait dans le quartier des temples et plus précisément vers les maisonnées qui servaient de quartier général aux éthéristes le temps que la construction du temple soit achevée avec pour ordre de l'attaquer au moment opportun et de tuer tous les éthéristes présents, exception faite des enfants qui seraient transférés dans l'orphelinat que Drake avait inauguré lors de son investiture.

Parvenant à proximité du lieu de rassemblement, il constata que les protecteurs étaient bien en place et les différentes émissions télépathiques lui confirma que tout était conforme au nouveau plan. Il était donc temps pour lui de faire son entrée.

Il s'éleva dans les airs, de même que trois de ses gardes du corps et patienta quelques instants le temps pour tous les gueux de comprendre qu'ils devaient se taire. Bras croisés dans le dos, le tyran balaya du regard la foule et les environs, son regard tombant sur Chad et sur Galaad notamment.

Drake finit par adresser un regard glacial et dénué du moindre sentiment à Zahel et Yearius, en tête du cortège. Il annonça d'une voix forte.

"Peuple de Targatt,"

Il laissa passer une seconde pour que tous soient attentifs à ce qui allait suivre.

"J'ai bien entendu votre cri et compris la nature de vos revendications. Il va de soi que je ferai mon possible pour y accéder... Dès que ce mouvement aura cessé."

La souverain balaya du regard l'assemblée sans que rien ni dans sa posture, droite, ni dans son ton ne trahisse la moindre émotion bien que son aura fut en train de se déployer progressivement, englobant toute la zone et diffusant les prémisses de la terreur qui allait suivre si ils s'évertuaient à rester dans une telle position.

"J'aimerai que vous preniez un instant de réflexion et vous demandiez si le risque en vaut la chandelle. Que chacun d'entre vous prenne le temps de jauger son âme, sa conscience et s'assure que son devoir est bien d'être là aujourd'hui, et pas avec les êtres qui vous sont chers."

C'était un ultime message que tous comprendraient. Sans qu’aucune menace ne soit proférée ouvertement et qu'aucun jugement ne soit prononcé, il venait toutefois de les mettre en garde quand à la nature de rebelle qu'ils revêtaient en se joignant à cette action, et aux risques qu'ils encouraient en restant.
Certains comprendraient et préfèreraient effectivement renoncer et retourner prendre soin de leur famille plutôt que de risquer bêtement leur vie. Drake laissa quelques minutes pour que le peuple comprenne qu'il n'y aurait pas négociations et laisser une dernière à ceux qui le souhaitaient, de se retirer. Le tyran ne prendrait pas leur vie et il donna l'ordre d'un geste de la main qu'on laisse passer ceux qui souhaitaient repartir.

Il y en eut tout de même quelques uns qui tournèrent les talons, tête baissée, à pas feutrés et souvent assez rapides. Ceux qui aimaient râler mais qui dans le fond, n'avaient pas plus de conviction que cela, et d'autres qui avaient les convictions mais pas le courage de les assumer, et enfin, ceux qui avaient simplement suivis le mouvement pour "faire parti" d'un groupe et se sentir important en un sens, et qui se rendaient compte que ça les avait mener sur une pente bien glissante et dont ils n'avaient plus réellement le contrôle.

Drake donna le signal par télépathie à ses soldats infiltrés de commencer. De ci de là, des insultes fusèrent haut et fort à l'encontre des protecteurs. Des pierres furent ramassées et lancées tout en fustigeant ceux qui ne prenaient pas les armes contre une telle tyrannie. En quelques secondes, ce furent des dizaines de civils qui reprenaient les insultes et s'étaient mis à attaquer les protecteurs qui, pour l'heure, se contentaient de se protéger, sans bouger.
Une minute plus tard, toute la foule se serait enflammée...

Drake avait reculé dès que les premières insultes avaient fusées.

La manoeuvre mettait également en porte à faux les paladins qui se retrouvaient à défendre ceux là même qui provoquaient le pouvoir.
Un protecteur tomba finalement, blessé. Drake réprima un sourire et envoya le signal à Galaad et de nouveau à ses infiltrés. Ces derniers se frayèrent tant bien que mal un passage au travers de la foule, vers l'arrière des différentes phalanges de paladins et les attaquèrent, les forçant à rompre leur formation au minimum, les blessant et les tuant au mieux. Les paladins ne sauraient pas exactement qui frapper pour se défendre puisqu'ils n'étaient en rien différents des civils.

Les protecteurs attaqueraient dès que les formations des paladins auraient été mises à mal et chargeraient dans le tas pour ainsi dire avec pour ordre de ne pas faire de quartier, et de tuer en priorité les éthéristes dont la plupart étaient reconnaissables à leur symbole porté ou à leur tenue.

Yearius était resté près de la prêtresse du culte d'Ether en fronçant les sourcils devant la masse de personnes amassée devant eux. Ils étaient beaucoup, près de 10 mille. À vrai dire, il commençait même à être un peu trop nombreux. Les paladins étaient trop nombreux pour gérer simplement et facilement tout cela. Ainsi, les ordres avaient légèrement changé. Maintenant, les trois divisions de paladin avaient légèrement reculé dans le but d'être au centre du positionnement de la révolte. C'était moins pratique pour servir de mur, mais ainsi il pouvait s'assurer de la sécurité de chacun et soigner plus efficacement les blesser. Il fallait dire qu'il ne passait pas inaperçu dans leur armure de plaque.

Après quelques heures de ce manège, une silhouette, puis une voix se firent entendre. Yearius fronça les sourcils, grognant légèrement en voyant Drake se tenir devant lui. Il serra le poing et se plaça devant Zahel, légèrement sur sa droite, la protégeant de son bouclier. Il s'attendait à beaucoup de choses, mais pas à le voir, lui. Le dictateur qui venait voir en personne le déroulement des choses. Il siffla entre ses dents.

Que Ether nous protège.

De leurs côtés, les divisons de paladin avait venait d'invoquer un dôme de lumière, protégeant au passage les civils auteur d'eux qui ce massait dans le but de recevoir leur protection. Ils étaient beaucoup trop. Drake ne pouvait pas prendre le risque de les attaquer. Il perdra trop de troupe et de civil... N'est-ce pas? Il serait beaucoup plus juste de simplement leur donner ce qu'il réclamait.

Alors que les choses se précipitaient, le maître de Yearius lui adressa un regard vif avant d'ordonner au paladin de défendre les civils près d'eux et de battre en retraite vers Zahel au besoin. Pour l'instant, il restait donc divisé en trois escouades, mais prêt à se rassembler pour reformer une division au besoin. Yearius fixait Drake, sa respiration s’accélérant, la main posée sur la garde de sa lame magique.

J'espère que tu sais ce que tu fais Zahel... Sinon, on est tous morts.

Sur ses paroles, les paladins se tenaient prêts à recevoir le choc de l'attaque d'un archimage de la puissance de Drake et de ses larbins. La lumière ne céderait pas face à lui!

Il fallait donc que les choses commencent enfin tel qu’elle était prévue. Zahel avait eu toute sorte de plan et celui avec le souverain en faisaient parties. Puisque Drake était désormais ici, sa commande avait également fonctionné. Alors qu’elle le regardait venir à elle dans le cortège.
Alors qu’il regardait la foule, il commença à prononcer un discours d’intimidation.


"Peuple de Targatt,"



"J'ai bien entendu votre cri et compris la nature de vos revendications. Il va de soi que je ferai mon possible pour y accéder... Dès que ce mouvement aura cessé."



"J'aimerai que vous preniez un instant de réflexion et vous demandiez si le risque en vaut la chandelle. Que chacun d'entre vous prenne le temps de jauger son âme, sa conscience et s'assure que son devoir est bien d'être là aujourd'hui, et pas avec les êtres qui vous sont chers."

La prêcheuse voyait, c’était un discours d’intimidation. Une chose pleinement politique. Il voulait mettre le doute dans les esprits, Zahel devait intervenir.

Personne ici ne doute votre majesté. Nous ne sommes pas en train de préparer une guerre. C’est un rassemblement de paix pour attirer votre attention. Je ne vois pas en quoi cela serait risquer, j’ai confiance entre votre majesté.

Y a-t-il un problème à cela ? Je n’ai pas eu vent que c’était illégale. Vous l’avez dit vous-même. Nous sommes dans un état de droit.

Une fois qu’elle eu terminé le message principale, elle fit un signe de lier télépathiquement les cadres du mouvement à plusieurs hommes avec elle qui avait des symboles sur leurs joues. Une fois cela fait, la hiérarchie refaisait le travail et haranguait à nouveau les foules de la même manière pour les retenir en état de combat.

Cela avait pour effet de réduire les dégâts psychologiques de Drake même si ce n’était pas le cas.
Peu de temps après commencèrent des insultes contre l’armée. Zahel se retourne en souriant légèrement. Comme prévu de Drake. La stratégie la plus basique qui soit pour discriminer une foule, la rendre violente. Mais c’était aussi la chose que Zahel avait anticipé parce que c’était trop classique.

Au moment où des gens commençaient à lancer des pierres, les cadres commençaient à regarder la foule qui s'excitait. On était le 10e jour, il y en avait 10 000 de gens. Cela faisait du monde, il fallait gérer ça de manière plus efficace.

Pour gérer les foules en grand nombre la chose était bien plus difficile, l'idée était d'attirer l'attention tout en repérant les éléments perturbateurs pour procéder à leurs extractions. Il était naturel que le pouvoir allait tenter une tel chose pour attaque, l'Ether devait répondre d'une manière forte voir un peu violente pour ne pas donner de casus Belli au roi.

Alors que certaines pierres commençaient à être jugé des mages Etheristes commençaient à escalader des choses pour prendre de l'altitude avant d'utiliser vers le ciel des sorts extrêmement sonores pour casser le cycle actuel. L'idée était d'attirer l'attention de la foule vers ceux qui allait parler. Il y en avait plusieurs puisque c'était une hiérarchie pyramidale. Approximativement c'était un leader pour 400 personnes.

Une fois que les bruits étaient causés, les orateurs prenaient la parole.

Messire ! Il y a des traitres dans le mouvement ! Honte à ceux voulant nous conduire à la catastrophe ! Oui il y a des traitres ! Et ces traitres sont ceux qui usent de la violence pour donner raison au pouvoir en face !

Mes amis ne nous laissons pas faire ! C'est pourquoi nous demandons à toutes personne qui aime ce mouvement de neutraliser tout traitre tentant d'inciter les gens à attaquer les soldats ou qui lancerait des projectiles !

Nous sommes un mouvement de paix ! Nous n'avons aucunement le but d'attaquer le pouvoir et nous nous éloignons de toute personne qui souhaiterait faire de cette manifestation une chose violente qui ne ferait que faire couler du sang !

Servez vous amis. Servez le peuple ! Arrêtez les traitres qui veulent nous nuire et rassembler les sur la place !

Le peuple n'est pas l'armée ! Nous ne sommes pas comme eux ! Nous refusons tout emploi de la violence tant que nous ne sommes pas contraint !

Je vous en prie camarade ! Cessez tout activité pouvait faire dégénérer les choses actuellement ou partez car vous n'avez rien à faire ici. Vous serez bien plus tranquille du coté des gens comme Corvus !


Vive le peuple ! Sus aux aux traitres porteur d'une violence à laquelle NOUS NE ABAISSERONS JAMAIS !

Ces discours avaient été amplifié à la magie sonore pour être audible de manière forte de tous. L'Ether demandait clairement à la foule de prendre à parti elle même les traîtres et de rester ordonné. L'Ether se désolidarisait de toute forme de violence et avait fait en sorte que même des gens qui n'étaient pas dans les manifestations l'entendent.

Dans le même temps l'Ether tentait de faire un repérage des individus dangereux avec l'aide de la population.


Puis les porteurs se tournèrent vers le protectorat aux alentours.

Messire les gardes !  Malgré les apparences nous ne sommes pas ennemis. De la bouche même de Drake nous savons que vous reconnaissez le mouvement et que vous souhaitez l'écouter. Ainsi, nous vous demandons de faire votre travail et personne ne vous en empêchera.


VOUS avez des devoirs, celui d'arreter les personnes violentes qui ne respecte plus la loi.

Venez ! Venez dans la foule ! Le gens écartez vous ! Que personne ne fasse barrage ! Nous ne sommes pas une révolte ! Venez ! Nous allons vous aider à interpeller les traitres !

L'Ether venait aussi de dire qu'elle allait coopérer sans l'arrestation des gens violents? L'Eglise tentait toutefois avant l'arrivée des gardes ou pour les inciter à aller plus vite à interroger sous cercle de vérité ceux qu'elle avait réussi à prendre pour presser la garde avant que des choses douteuses ne sortent de la bouche de l'un d'entre eux.

Alors que Drake reculait, ceux qui pouvait potentiellement faire déraillé le mouvement était immobilisé au sol et un cercle de vérité était dréssé autour d’eux avec toujours la même question.

Qui es tu ? Que viens tu faire ici ? Pourquoi as-tu attaqué au risque de mettre en péril la vil des manifestants ?


Zahel regarda alors Drake légèrement comme pour dire : Tu n’es pas le seul à être expert en ce genre de coup tordu.

Elle leva une deuxième fois la main pour claquer des doigts. C’était un signal à sa commande à la Hongrie. Mettez vous en place, on ne sait jamais.

Que Ether nous protège.

Elle regarda à sa droite Yearius en lui souria légèrement avant de poser sa main sur son épaule.

En effet. Puisse Ether nous protéger et Proméno nous assurer la victoire.

Zahel regardait Yearius qui mettait sa main sur sa garde.

Ayez confiance. S'il a encore du bon sens, il ne fera rien.

J'espère que tu sais ce que tu fais Zahel... Sinon, on est tous morts.

Le visage de Zahel était fermé, très fermé, on voyait qu'elle était très concentré en regardant le roi avant de se détendre de manière un peu forcer et de lui dire.

Votre majesté. Nous avons quelques problèmes d'agitateurs. Je vous remercie d'être venu nous aider à sécuriser notre marche. Vous avez mon entière coopération pour les arrêter. A mon sens, ils doivent être organisés. J'espère que les cercles de vérités trouveraient ceux qui joue contre le roi lui même et surtout contre le peuple.

C'était une petite claque vocale gratuite pour le roi venant d'une Zahel crispé en face de lui.

Dans le même temps, elle envoyait un message télépathique à Saeline lui demandant d'aider le peuple à la capture des agitateurs grâce à ses invocations avec une extrême prudence.

Le jeune homme toujours flanqué de son « conseiller » avaient eu de nouveaux ordres, nettement moins mignons que la dernière fois. Visiblement, le Roi en avait eu marre. Ce n’était pas trop tôt. Et quoi qu’il en soit, Corvus avait apprécié une des remarques de cet Adhil qui finalement avait l’air d’être un « bon » bougre. En tout cas de vouloir taper sur la même chose que lui donc tout allait bien.

Conformément aux ordres, le protectorat se mit en position en encadrant la foule de part et d’autres. Les plus habiles tireurs à l’arc ou en magie s’étaient positionnés sur les toits pour une meilleure visibilité et angle d’attaque. Quant aux autres, ils étaient à proximité de la foule. En vérité ils n’étaient pas assez nombreux pour encercler totalement juste avec leur troupe une foule aussi nombreuse, mais par chance, les maisons du cercle faisaient de parfaits remparts. Toutes les portes et fenêtres furent condamnées avec des sorts de verrouillages propres au protectorat. On ne savait jamais, puis Drake était arrivé et avait fait son speech.

Corvus de son côté avait réparti son escouade de sorte que même en assistant les lieutenants, ils puissent au besoin matérialiser un mur de Force en quelques secondes afin de bloquer toute retraite de ces manants ou se protéger efficacement si nécessaire. Après c’était grâce à ses murs que les protecteurs appréhendaient les énergumènes les plus dangereux sans risques puisque le mur faisaient ricocher les sorts sur lui, lui évitant de céder. Une belle invention.

Le capitaine du protectorat s’était lui aussi posé sur un toit mais positionné à mi-chemin entre Drake et Zahel…et son chien de paladin. Il pourrait en tout cas facilement aller à l’un ou à l’autre si besoin. Bien qu’il doute que Drake en eut une quelconque nécessité.

Comme demandé, ils laissèrent partir les quelques centaines de personnes qui acceptèrent l’offre généreuse de leur cher tyran adoré. Puis Zahel fit son speech sur l’état de Droit etc… Bon sang elle ne comprenait rien à rien celle-là. Etat de Droit oui, démocratie… non. Et celui qui édictait la Loi c’était justement Drake. Un despote. Elle s’attendait vraiment à ce que quelques mots aient une quelconque influence sur sa décision ? C’était bien le signe que la religion était aveugle et inconséquente.

Les paladins étaient présents et avec eux encore cet idiot de Yearius. Ces derniers étaient massés en forme de phalange et des dômes de protection étaient apparus. Le jeune capitaine eut un rictus carnassier. Ils étaient décidément tous aussi débiles les uns que les autres. Mais tant mieux, ça leur permettrait de tous les avoir d’un coup.

Corvus avait hâte que ça commence, ce qui ne tarda pas. Comme prévu, quelques personnes se mirent à insulter les protecteurs et à leur jeter diverses choses mais principalement des pierres. De part et d’autres, la ligne que formaient les protecteurs se para de boucliers mais ne bougea pas. Bien, très bien.

Puis, la pluie de sang tomba. Quelques prêcheurs, surpris et sans plus aucun pouvoirs tombèrent alors qu’ils déblatéraient sur le fait de stopper les « traitres ». Corvus vit apparaitre une zone de vérité, puis deux… Il faudrait se grouiller un peu là. Les prêtres de leurs côtés demandaient aux protecteurs de venir vers eux et de les rejoindre. Le jeune capitaine perçut un instant de doute chez certains de ses hommes tandis que Zahel tendait une perche à Drake pour le pousser à ne pas lancer les hostilités.

Corvus se mit à rire haut et fort, clamant à ses troupes.

« Alors les enfants, vous vous sentez éthéristes maintenant ?! »

Il se foutait clairement de leur gueule mais c’était simplement pour leur faire un déclic et leur rappeler où était leur devoir. Certes, peut-être que certaines de leurs connaissances étaient dans le lot. Mais Corvus les avait déjà prévenus dès le début de leur petite manifestation. Ca ne les mènerait nulle part et les protecteurs devaient faire en sorte que leurs proches n’y aillent pas. Ils avaient été prévenus. Tous. Maintenant ils devraient faire ce pour quoi on les payait : obéir. Même si clairement Corvus n’était pas le mieux placé pour incarner ce fait.

En tout cas, sa petite pique avait fonctionné puisque d’autres rires s’élevèrent des rangs des protecteurs. C’était gagné pour l’instant mais il ne faudrait pas que cette situation dure éternellement ou vienne à se reproduire trop souvent. Après tout, Corvus savaient que certains dans ses rangs désapprouvaient d’attaquer des hommes et femmes pas forcément armés. Bien que tous en comprennent l’utilité, la méthode ne plaisait pas et on lui avait fait la remarque que certains protecteurs s’étaient engagés pour servir et pas pour devenir des meurtriers. Corvus avait été contraint de leur faire passer une nouvelle fois l’épreuve de la Loyauté pour vérifier qu’il n’y eut pas de traitre en puissance dans ses rangs.
Quoi qu’il en soit, les rires avaient également couverts quelques révélations des premières zones de vérité, du moins, si ils avaient parlé aussi vite.

Et enfin, le signal fut lancé à la suite. Parfait.

Corvus le relaya instantanément et au beau milieu de la foule se mirent à jaillir des tentacules invoqués et qui attaquaient tous ceux qui étaient dans leur rayon d’action. Les tentacules apparaissaient par 7 et étaient semblables à ceux des pieuvres bien que nettement plus grands. Les ventouses et leurs peau étaient recouverts d’un puissant paralysant si bien qu’ils étaient surs de paralyser puis de broyer tous ceux qui se trouvaient dans le rayon d’action de 8 à 10 mètres par tentacules. Le fait de les avoir invoqués au centre de cette foule avait pour but de faire évidemment un maximum de dégâts, les tentacules se mettant à balayer, briser et broyer les gens, mais c’était aussi et surtout pour forcer les personnes à abandonner le centre et revenir sur les côtés, donc à revenir vers les protecteurs eux-mêmes et les prendre ainsi entre deux feux.

Les quelques rares dissipateurs parmi ses protecteurs faisaient partis des troupes en hauteur. A peine 4, ils étaient toutefois un atout non négligeable et donc protéger par deux défenseurs chacun. Les dissipateurs se chargèrent de dissiper les zones de vérité et les différentes protections qui popaient de temps en temps. Celles des paladins ne firent pas exception. Bien entendu, Corvus aurait pu laisser Drake agir mais visiblement il avait une autre idée…

Bien, c’était le moment. Corvus fit signe à ses lieutenants qui par à coup et de manière coordonnée, chargeaient la foule en une avancée fulgurante, fauchant tout ce qui se trouvait sur leur passage sans aucune distinction, avant de resserrer les rangs. Les mages et tireurs positionnés sur les toits de leur côté avaient commencé à arroser la foule allègrement, les empêchant de se trouver un abri et faisant eux aussi énormément de dégâts. Il était clair pour tout le monde que Drake avait organisé un véritable massacre. Celui de sa propre population, ou du moins de la partie la moins utile de sa population : celle qui se rebellait.

Corvus avaient donné les ordres et contremesures à suivre si les éthéristes et mages que contenait la foule se permettaient de répliquer. Il pouvait donc se lancer à son tour dans la bataille avec Adhil normalement puisque Zahel était leur cible.

Avec un sourire, il atterrit à quelques mètres de Zahel et de Yearius. Corvus invoqua aux pieds de Yearius une nuée grouillante de fourmis carnivores qu'il lui envoya. Elles étaient rapides, assez nombreuses et assez petites pour s'insinuer partout dans son armure et réduire à néant sa concentration sur la protection qu'il devait assurer à Zahel. Et si il en mourrait, il y avait tout de même de bonnes chances, ce serait dévoré à petit feu par des centaines de milliers de petits organismes. Un vrai supplice. Les premières dizaines lui montaient déjà dessus.

Puis il se tourna vers Zahel. Le roi la voulait en vie ? Corvus songea à un emprisonnement du Bien mais il n'était sur que ça soit optimal, à savoir, pas sur qu'elle souffrirait assez. Et pour une fois, il jeta un coup à Adhil, lui laissant poliment l'initiative pour gérer cette chieuse.

Le souverain tout puissant de la cité était venu à eux, comme annoncé. Toutefois il n’était ni dans sa nature ni dans ses plans de se laisser dicter sa conduite par des manants, gueux, paysans ou même des religieux. Allant à l’encontre de ce que ses conseillers lui préconisaient, le tyran avait donc fait une allocution courte en demandant à ce que le mouvement soit immédiatement dissout et si ce n’était pas le cas, que chaque « citoyen » présent prenne un instant afin de comprendre que c’était peut-être leur dernière heure. Certes il ne l’avait pas dit de cette manière. Mais quelques-uns avaient compris, ou avaient senti le vent tourner et finalement, la manifestation avait perdu entre 300 et 500 personnes en quelques minutes après l’annonce de l’archimage.

Ces derniers ne seraient pas forcément saufs pour autant. Tout dépendrait si leurs noms apparaitraient dans les rapports de ses gardes infiltrés. Mais pour l’instant au moins ils échappaient à l’horreur future et de plus en plus certaine puisque les éthéristes étaient encore plus têtus que prévu. C’était parfait. Ca permettrait d’en annihiler davantage qu’escompté.

Zahel, flanquée d’un paladin que Drake reconnaissait pour l’avoir vu au tournoi, répondit à son discours par la provocation. Drake l'ignora totalement, se contentant d’administrer les différentes strates de son plan.

Lorsque les infiltrés avaient commencé à haranguer la foule de faire comme eux, nombreux étaient ceux qui avaient commencé à suivre mais les éthéristes étaient organisés de sorte que quelques uns furent stoppés et appelés "traîtres". Du point de vue du vieil archimage, les traitres n'étaient pas ceux que l'on croyait mais bel et bien cette foule rassemblée pour affaiblir le pouvoir en place.

Alors que les premières zones de vérité apparaissaient, Drake demanda à Galaad son intervention bienveillante et en parallèle, commanda télépathiquement à la garde royale envoyée au quartier général des éthéristes dans la cité, de commencer leur carnage de leur côté, mettant à sac leurs maisonnées, tuant tous les fidèles et prêtres présents et en profitant évidemment pour récupérer l'entièreté de leurs effets, or, reliques et parchemins. Le but de l'action du jour n'était pas la répression d'une manifestation, mais l'annihilation de cette religion, au moins en ce qui concernait sa présence dans cette cité.

Mais revenons à cette manifestation "pacifique". L'instant suivant l'ordre lancé au chevalier noir, une pluie de sang se mit à tomber sur la foule, mettant presque immédiatement fin aux discours de paix des prêtres éthéristes, dissipant les boucliers pour ceux qui étaient issus de la Foi, d'une divinité quelconque, ne laissant actifs que les sorts profanes éventuels. Mais surtout, la pluie sema le trouble et un brin de chaos chez les rebelles. Drake haussa un sourcil. C'était une chose de connaitre les effets d'un tel sort et de le voir à l’œuvre. C'était vraiment impressionnant.

Le souverain avait tout à fait conscience qu'on l'accuserait d'avoir fait libérer Galaad tout comme on le blâmait pour tous les maux de cette cité quand bien même étaient-ils présents avant son arrivée au pouvoir. Mais pour tout dire il n'en avait cure. Il avait fait son possible pour rester juste, quoi qu'on en dise, mais ces gueux en voulaient toujours davantage et s'étaient mis à croire bêtement que leur avis pouvait compter dans la balance. Une erreur de calcul qui leur serai fatale.

Tout comme le fait d'avoir mis leur confiance dans d'autres mains que les siennes. Ils devraient comprendre tôt ou tard, que la seule personne qui avait droit de vie ou de mort sur eux c'était bel et bien leur Roi. En cela, si il voulait croire en une entité supérieure, peut-être devraient-ils commencer à prier Drake Leckard.

Les prêtres avaient commencé à proposer aux protecteurs de se joindre à eux, prétextant qu'ils étaient du même peuple en somme. Le tyran croisa les bras, curieux de voir la réaction de ses troupes, bien que ça soit sans doute un moment très mal choisi pour se lancer dans ce genre d'expérience.

Alors que le doute s'était emparé de quelques uns, Corvus les ramena dans le droit d'une manière inattendue... en se moquant ouvertement de ses propres soldats, provoquant ainsi l'hilarité générale. Adhil devait commencer à comprendre où résidait la force de son petit Capitaine. Le souverain appréciait aussi son astuce naturelle quand il s'agissait de prendre au piège un adversaire quel qu'il soit, et la manière dont il profitait du terrain pour gagner en efficacité. Ainsi la position des protecteurs était pour ainsi dire, optimale pour causer du dégâts autant que pour se protéger si besoin était, ou contre-attaquer plus durement encore.

Zahel tendit une nouvelle fois une perche au tyran. Il serait venu pour l'aider contre les agitateurs ? Le bouche du sorcier se fendit en un sourire mauvais.

"Ma chère... A quoi pourraient servir les confessions extirpées par un cercle de vérité si personne n'est plus là pour les rapporter ?"

Oui, il montrait son vrai visage. Bien qu'il ne l'ai jamais vraiment caché, pas même à Zahel, il était temps de rappeler aux gens pourquoi il était craint, pourquoi est ce qu'il gagnait tous ses combats, et pourquoi c'était bel et bien lui le souverain et nul autre... Certainement pas la plèbe.

Sentant d'ailleurs la volonté des quelques gardes d'élite infiltrés fondre comme neige au soleil sous l'influence des zones de vérité, le souverain donna l'ordre aux protecteurs de lancer l'offensive. De son côté, le sorcier ne comptait pas pour autant abandonner ses quelques hommes au cœur de l'action et pourtant prêts à donner leur vie pour lui. Il décroisa enfin les bras et étendit une ombre gigantesque aux pieds de tous aussi surement qu'un tapis aurait recouvert le sol foulé par le foule. Drake aurait pu tous les happer dans ses ténèbres et les tuer. C'était sans doute dans ses cordes, même avec un aussi grand nombre. Mais il en ressortirait affaibli. Trop affaibli. Hors il était hors de question de montrer davantage de faiblesses, ainsi il préférait conserver ses véritables forces et réserves de magie en cas de besoin. L'archimage se contenta donc d'extraire ses soldats infiltrés en les faisant tomber dans ses ombres. C'était autant pour les sauver que pour éviter qu'ils ne parlent. Un ou deux bien sur, parmi les premiers à avoir été stoppés par la foule, avaient du craquer. Mais ça n'avait en fait aucune importance puisque tous mourraient, ou presque. Drake les fit réapparaitre derrière lui en leur adressant un regard entendu. Il était temps pour eux de se retirer rapidement. Ce qu'ils firent.

Les protecteurs avaient commencé le carnage, des tentacules apparaissant au cœur de la foule et faisant des ravages en plus de créer des mouvements de panique. Bien. Les charges commencèrent, avec discipline et méthode tendis que les boucliers qui n'avaient pas disparus suite à la pluie de sang, étaient dissipés par les "spécialistes". Si ça continuait, Drake n'aurait même pas besoin d'intervenir lui-même. Parfait.

Il restait tout de même une échappatoire à ces imbéciles... du moins pour les plus expérimentés des mages présents dans le flot de rebelles. Et certains la saisiraient surement... Mais qu'à cela ne tienne, c'était un peu trop long à mettre en place en extérieur et quand bien même ils y penseraient, le plus gros de leur fidèles auraient rejoins leur créateur.

Si il avait demandé à Wilhelmine de lui prêter main forte, "au cas où", il commençait à se dire qu'il les aurait fait se déplacer pour rien.

Resté en observateur, en retrait, Drake laissa Corvus et Adhil se charger de capturer Zahel... A moins qu'ils ne la tuent. L'archimage avait quelques... projets pour cette fouteuse de trouble et il préférait évidemment qu'elle soit en vie. Mais qu'elle ne meurt ne changerait au final rien pour lui. Mais ça changerait évidemment tout pour la jeune femme. Peut-être allaient-ils se rendre ? Une lueur amusée passa dans ses yeux alors qu'il imaginait la scène quoi que sans croire que cela puisse se produire.

Il avait également noté la présence de Sealine dans la foule, ainsi que celle de Chad sur les toits.

Quand à la possibilité d'une révolte populaire globale qui émergerait avec le massacre, le sorcier pensait pouvoir l'éviter. Mais si tel n'était pas le cas, il pourrait se rabattre sur un de ses sorts favoris et qu'il n'avait pas utilisé depuis une bonne vingtaine d'années, du moins, pas sérieusement : Domination de masse.

Je les regardais de mon promontoire de bois fané par le temps et les vices des hommes, ces âmes miséricordieuses demandant  à l’aide, se pliant de souffrance et de douleur devant leur souverain suprême et priant un dieu volontiers absent pour que leur terreur matérielle prenne fin. Des terreurs à chaque fois ravivées par la langue fourchue et désarticulée d’une gitane en robe blanche, prenant de haut celle devant lequel elle devrait être à genoux, suppliant que ceux qu’elle mène obtiennent, dans leur mollesse et leur lassitude, une vie que d’autres ont construit en payant le prix du temps, en payant le prix de la sueur, celui des coups de fouet ou celui du sang. Elle devrait même s’offrir à ce vieillard pour tenter d’obtenir tant de faciliter à cette partie du peuple du Cercle qui, au lieu de se lever chaque matin et faire de leur vie un passage non-éternel où ils auront pu offrir à leur prochain une existence meilleur, préfère se complaire dans sa propre fange, mastiquer sa propre haine et user de leur bras et de leur jambe pour accuser des individus qui ne sont coupables d’une chose : avoir eu des ancêtres illustres qui ont travaillé pour donner à leur survivant une existence meilleur.

Car c’était bien là ce qu’étaient ces dix milles âmes ignorantes, armées de leur faim et leur bêtise. Des imbéciles incapables de se discipliner pour obtenir une vie meilleur et prêt à se raccrocher à un dieu imposteur simplement pour panser les plaies qu’ils se sont eux même infligés en restant là, dans les rues sales et nauséabondes du Cercle au lieu d’aller en dehors des murailles, réclamer un lopin de terre à travailler et y construire déjà plus qu’une simple présence dans un monde qui n’avait pas besoin d’eux. Heureusement que Targatt n’était pas faîte de ces sangsues prélevant le tribut de leur existence sur ceux parvenant à s’en sortir. Ils y en avaient qui, tous les jours, acceptaient de sortir des murailles, travaillaient la terre et obtenaient un salaire pour la sueur qu’ils ont versé au profit de l’armée. Il y en avait qui avaient abandonné leur tunique de jute et la pourriture des rues sombres pour porter côtes de mailles et armures et chaque jour, s’entraînaient pour laisser dans la marche du temps une marque autre que celle de la simple existence parasitaire. Il y en avait qui, malgré leur âge, acceptèrent de rejoindre les forges, les scieries, les arsenaux et les entrepôts, qui se brisaient le dos et usaient leur vie à porter, déplacer et bâtir les instruments d’une victoire écrasante. Ces hommes et ces femmes-là qui avaient quitté le Cercle pour devenir quelqu’un et cessé d’être de simple sangsue, j’en faisais partie et ces soldats, ces paysans et ces ouvriers qui me donnaient chaque jour les moyens de construire la plus puissante armée du monde, je les respectais plus que n’importe autre être vivant sur cette planète. Et comme moi, ils méprisaient l’indolence de ceux qui priaient les dieux pour obtenir ce qu’ils n’avaient pas essayé d’avoir de leur propre main. Chaque jour, l’Armée Commune formait des forgerons, des charpentiers, des menuisiers, des fermiers, des boutiquiers et sculptait depuis les corps difforment de quelques malheureux des soldats grands, fiers et puissants, fierté d’une Targatt renouvelée. Et à côté de ce magnifique instrument de puissance et de construction sociale se trouvait l’obscurantisme religieux, convaincu de sa supériorité, mettant à mal l’ordre établi et pensant qu’en muselant les pauvres pour les liguer contre les puissants, il parviendrait à ramener dans sa déchéance Targatt.

Il en était hors de question, ni de mon vivant, ni après ma mort. Je n’étais pas reine de cette cité et du territoire dont elle avait la charge mais j’en étais la protectrice par l’armée dont je disposais et jamais je ne laisserai le même obscurantisme ayant conduit à ma fuite de mes terres chéries du nord de la Germanie prendre le dessus sur ces terres pour lesquelles j’ai juré il y a plus de dix ans de donner ma vie s’il le fallait. Alors, là, sur cette corniche de bois asséché par les longues années qu’il a traversé dressé au-dessus de cette rue bondée d’âme pervertie par la fainéantise, j’observais ce pourquoi un commandant d’armée se mettait autant en hauteur. Ce pourquoi il se mettait à une hauteur suffisante pour voir au-dessus du premier rempart de Targatt et à l’autre extrémité de la rue où s’était retrouvée les imbéciles ayant cédé aux chants des sirènes de l’Etherisme : voir ses troupes se déployer et les commander.

Car si j’étais visible, mon manteau doublé de fourrure volant au grès des rafales du vent encore frais de ce printemps bien avancé m’affichant au monde comme un pavillon afficherait les intentions d’un navire, derrière moi, sur une balustrade, se tenait la colonne vertébrale de l’Armée Commune, ce qui la rendait plus performante que n’importe quelle autre armée au monde, mise à part cette technologie venue d’Extrême Orient que les mages-savants avaient encore du mal à maîtriser : un réseau de transmission d’ordre par télépathie. Oui, ces messages pouvaient être lus. Mais encore fallait-il que ceux d’en face sachent qu’il y est une communication par télépathie pour la lire. Dans tous les cas, avec cette capacité de transmission de mes ordres, c’était toute l’Armée Commune qui se déployait autour des grandes portes de Targatt pour attraper les quelques malins cherchant à se défaire des projets de Sa Majesté. On avait pu me reprocher que mes ordres lors de la tentative de coup d’état d’Alrost de d’Astoria avait laissé s’enfuir des rebelles. Cette fois, ils ne pourraient pas s’enfuir de cette souricière. Dans la plaine entourant Targatt, l’infanterie et la cavalerie lourde se déployait à sa vitesse normale, tandis qu’en défilade dans les petites rues adjacentes se positionnée mes trois régiments de voltigeurs. Le nom, comme pour les Dragons, étaient trompeur. Car au lieu de faire des figures stupides à dos de cheval, ces hommes et ces femmes formaient la principale unité de cavalerie légère de l’Armée Commune. Ils étaient rapide, féroce et en plus d’une longue épée courbée forgée dans un style oriental, disposaient d’une arbalète, faisant d’eux une unité polyvalente et capable d’aller à la poursuite de n’importe quel ennemi en déroute.

Et c’était bien mon intention de l’utiliser de cette façon. Car je n’allais pas risquer ma cavalerie lourde dans des combats de rue et encore moins mon infanterie de ligne. Seuls les Voltigeurs et les Jeagers pourraient faire ce travail mais au vu du peu de temps que l’on m’avait offert pour réagir, je ne pouvais pas compter sur mes Jeagers avant un moment, ceux-ci traversant le portail se trouvant dans la Caserne du Protectorat et ne transférant qu’une trentaine d’homme par passage. Je n’avais donc qu’à attendre que le combat commence. Alors les Voltigeurs viendraient enfoncer les môles de résistance pour laisser le Protectorat faire son travail et en cas de soulèvement général, leur présence permettrait de couper le plus de tête possible avant que toute la population du Cercle ne parvienne à se retrouver en un seul point. Les Voltigeurs étaient une unité mobile et polyvalente. Je n’allais pas me faire l’affront d’aller à l’encontre de mes méthodes d’emploi.

Là, alors que j’observais silencieuse cette foule séparée entre ceux haranguant le soulèvement et la promptitude des Ethéristes à faire taire les dissonant, le chaos, le vrai, vint. En quelques instants, cette marche révolutionnaire devint une marche macabre. Le sang vint inonder les égouts, les hurlements remplacèrent les harangues et les heurts. En un temps qui paraîtrait infime, la guerre s’installa au sein des murailles de Targatt. Les maisons longeant cette allée de mise à mort se couvrir de pourpre et leur fenêtre, brisées par ceux tentant de trouver un refuge loin de la violence des hommes, devinrent leur tombeau de feu par la force des choses. La grande purge avait donc commencée. Et dire que j’aurai dû, au pied des cités maudites, la mener. Je me retrouvais presque contente à l’idée que je n’y sois presque pas mêlée. Presque, car les cent cinquante Voltigeurs commencèrent leur œuvre de mort, poursuivant et abatant d’un carreau dans la tête, dans le dos ou dans le torse ou d’un coup sec et tranchant de leur long sabre, les fuyards, hommes, femmes, ou enfants. Les parasites, on les purge je pensais en voyant le capitaine Corvus se lancer à l’assaut de Zahel, Drake larguer sur les dalles un long drap noir mortel.

Mais cette extinction volontaire n’était pas vraiment mon combat. Car je me doutais bien que si nous avions pu placer des hommes sur les toits, les Etheristes aussi. Laissant tomber mon manteau pour me révéler avec mon armure légère, je dégainais mes rapières pour accueillir celles et ceux ayant la mauvaise idée de croire que les toits de Targatt pouvaient appartenir à la révolution.

Adhil suivait Corvus et les protecteurs dans un silence religieux, n'intervenant jamais dans ce qu'il disait. Il n'avait pas pour devoir de juger de ses stratégies, mais sa suggestion de provoquer les Etheristes semblait lui plaire. Adhil suivit ainsi le capitaine, fronçant les sourcils lorsque les nouveaux ordres de Drake furent envoyés. Une extermination... C'était intéressant comme façon d'agir. Beaucoup de rois auraient préféré faire semblant de s’intéresser à leur peuple et leur donner quelques-unes de leur revendication pour que la foule se disperse tranquillement. Pas Drake. Il voulait user de violence pour remettre en place ceux et celle qui avaient osé se mettre dans son chemin. Le moine n'avait aucun avis sur la question. Le roi lui avait donné une chance de mettre en déroute les Etheristes.

Il arriva finalement devant la révolte et serra un peu plus fort son arme en regardant Corvus qui semblait aux anges. Il se permit même de faire un commentaire à ses hommes qui semblait douter. Il était normal que de simples soldats doutent de tuer des civils. Il avait pour mission de se battre contre d'autre soldat, pas contre de simples gueux. Heureusement, le moine avait été formé pour se battre contre tous ceux qui se dressaient devant lui. Le peuple de Targatt aurait pu fuir, mais avait préféré rester et suivre l'église. Tant pis pour eux.

Adhil fonça en compagnie de Corvus vers la prêtresse aux cheveux blancs. Sur son chemin, il en profita pour asséner de violents coups sur tous ceux qui portaient des symboles Etheristes. On pouvait entendre les craquements d'os accompagner le capitaine et le moine ainsi que les Cries de douleur. C'était sans compter sur ceux qui mourraient simplement sur le coup. Une fois arrivé devant Zahel en compagnie de Corvus, il fronça les sourcils en la voyant ainsi agenouillée et dans un état de faiblesse.

Il n'accorda pas un regard au paladin au début, mais il le vit se retourner, en grognant. Les fourmis étaient cruelles et insuffisantes. Il fronça les sourcils et asséna un violent coup au visage de Yearius, lui brisant la mâchoire et coupant toute magie en lui et sur lui. Le moine se retourna et dans un mouvement circulaire, il propulsa le cadavre du paladin qui venait de perdre connaissance au loin dans la foule. Il se retourna et fixa Zahel.

Je vois... Pousser le peuple à se révolter... Ça ne pouvait être qu'Ether derrière tout ça...

Le moine, dans un mouvement aussi souple, asséna un coup sur la jambe droite de Zahel, la brisant dans un craquement sec. Il en profita pour l'attraper à la gorge, la serrant si fort qu'elle fut incapable de respirer. Il regarda le capitaine de son regard toujours aussi froid et dénué d'émotion. Il aurait pu la tuer, mais ce n'était pas les ordres des siens. Il devait obéir au roi et le roi la voulait vivante. Il prononça des paroles en turc, faisant parcourir le corps de Zahel de filament blanchâtre. Plus de magie pour elle.

On la rapporte au roi?

Finalement le roi avait choisi la violence et l’annihilation. Et bien voilà donc où tout se terminerait pour elle. Même si l’Eglise survivrait malgré cette claque difficile. Il était de son devoir et de son honneur d’être ici jusqu’à la fin.

Zahel en pensait pas qu’il irait aller jusqu’à détruire un cinquième de la population mais désormais c’était une information capitale. Ceux qui lui succéderaient sauraient donc ce qu’il faut faire. Elle avait déjà confiance en eux.

Elle regarda un instant les lieux attaqués par les soldats du souverain ainsi que la pluie de sang qui venait désactiver les pouvoirs spirituels. Zahel regardait les alentours, les soldats sur la muraille comme si elle comprenait que cela était terminé.

Elle se retourna alors vers le souverain avant de sourire à son tour.

Vous pouvez couper l’arbre. Mais jamais vous ne trancherez la racine. Les choses seront toujours sus. Pour ma dernière partition je vous offre certainement un cadeau.


Elle indiqua alors par le réseau télépathique de suivre la procédure qui devait être effectué en cas d’attaque et plus. Que cela ne tienne. Si l’Ether ne pouvait plus être une religion officielle. Elle deviendrait la religion de l’opposition et de la rébellion.

Les prêtres regardaient les alentours comme si ils comprenaient clairement ce qu’il devait faire. Très bien.

L’un d’eux lança vers le ciel un sort magique d’une couleur violette. C’était le signe pour ceux qui n’était pas présent ici de la tournure que prenaient les choses.

Ceux qui n’était donc pas là comprenait ce qu’ils se passaient et ce que ces derniers devaient faire. Certains s’engouffraient dans les souterrains suivit d’autre qui souhaitait combattre jusqu’au bout. C’est à cela que servirait les préparations faites par le masque de fer. Des choses initiées il y a longtemps dans le but de se préparer à une possible action de guérilla urbaine.

D’autre dans le même temps plus spécifiques s’étaient lié à l’Ordalie qui souhaitait la fin de cette cité. Bref ceux qui le pouvait disparaissait, certains restaient, d’autres se dispersait dans les autres quartiers chez leurs amis ou leurs familles ailleurs. L’opération cache cache en soi.

En ce qui concernait le quartier des temples, l’armée avait loisir à détruire ce qu’il y avait, pour ainsi dire la majorité des occupants se trouvaient dans les rues encerclées. Zahel n’avait pas jugé utile de mettre trop de monde la bas, c’était bien trop simple de les écraser en terrain découvert. De toute manière il n’y avait un grand nombre de chose à prendre, l’Ether avait encore fait les choses sans utiliser un nombre conséquent d’artéfact basant sa stratégie sur la parole et les mages de soins.

Ne restant que la zone de la manifestation. La zone la plus désespérée de toute. De toute façon les choses étaient déjà perdue donc perdu pour perdu. Il ne s’agissait plus que de faire mal, le plus mal possible.

Concernant les mages liés ici. Il y avait toujours des idées à faire.

Le premier problème était les tentacules. Par un concours de circonstance, il y avait ici un certain nombre de mage universel que Zahel avait demandé pour une affaire tout autre qui au final avait été retardé. Cela ne serait pas suffisant mais c’était déjà une chose.

Certains tentaient donc de parer les tentacules, d’autre d’utiliser les sorts d’annulations ou de renvoi sur eux.

Dans tous les cas tous disaient à la foule de se disperser si elle le pouvait, des mages universels restant fuyant avec eux pour tenter de les aider

Les bâtiments étaient sous contrôle de la population. Comme sur les toits, il y avait des personnes à l’intérieur. Le problème était que les portes et fenêtres des bâtiments avaient été verrouillées.

En ce qui concerne les toits, les gens dessus étaient des Etheristes qui se battraient jusqu’à la fin. A la vue de Wil certain dégainèrent aussi leurs épées tandis que d’autres bandaient leurs arcs.

Dans le même temps, sur le sols, les mages etheristes ou non qui possédaient des pouvoirs avec un minimum de potentiel de destruction étaient sommés d’intervenir. Ceux qui pouvaient affecter le sol le détruisait pour restreindre les mouvements des soldats dans les avenues du cercle, d’autres détruisaient les murs des bâtiments et des maisons pour rentrer à l’intérieur malgré le verrouillage. Ceux qui comprenaient donc que de gros danger venaient des rues se pressaient à l’intérieur de passage creusé dans les maisons qui donnaient jusqu’au autres rues où les gens faisaient de même. Des destructions du sol passage.

Bref, il y avait des trous dans l’étau de départ qui donnaient lieu à de multiples fuites dans tous les sens.

Du coté des maisons, ceux qui étaient à l’intérieur depuis le départ commençait à agir, des Etheristes. Equipé de leurs arcs ils commençaient à leurs tours à tirer sur l’armée qui avançaient dans l’avenue. Pour ceux qui étaient sur les toits tandis que certain combattait d’autres pour battre en retraitre provoquait volontairement l’effondrement de toit pour disparaitre avec afin de rejoindre un combat qui désormais d’exportait des avenues aux ruelles sombres et étroites petit à petit.

Les combats de rues étaient bien plus adaptés contre une armée solide tandis que l’on provoquait volontairement des destructions et des éboulements pour gêner les soldats. Cela d’autant plus que les soldats cavaliers de l’armée était aperçut.

Cela était la première phase du plan, la dispersion. Zahel savait que techniquement, il y avait peu de chance qu’ils soient capable d’encercle la totalité du groupe. Il devrait donc y avoir forcément un besoin pour leur part de remanier leurs organisations et donc de se dilater pour réagir aux multiples nouvelles sorties.  

Venait après pour ceux qui passaient la deuxième phase mené par les Etheristes qui étaient passés avec les civils mais aussi pour ceux qui vivaient dans les autres quartiers ou encore dans le coin des temples.

L’étape de la terre brulée.

Lorsque les soldats venaient à leurs rencontres, certaines personnes n’hésitaient pas à déclencher des feux dans l’origine seraient douteuse puis que née du clash entre la foule et les soldats.

Pour ceux qui était du temple, une fois que le maximum de soldat étaient entrées, des gens allumaient de multiples feux dans les bâtiments Etheristes avant de tenter de condamner les sorties et de tenter de disparaitre ou de combattre dans les flammes jusqu’à la fin.

En ce qui concernait les quartiers Etheristes ceci était similaires à ceci prêt que c’était extrêmement dangereux car c’était le genre de chose capable de s’étendre loin dans une ville à cette époque.

En ce qui concernait les fuyards de l’avenue c’était aussi la même chose lors des clashs pour tenter de restreindre d’autant plus les mouvements de l’armée en l’obligeant à s’occuper de ce paramètre aussi pour la disperser d’autant plus.

Alors que les premières fumées noires s’élevaient à l’horizon. Zahel les regarda un instant avant de regarder à nouveau Drake puis Corvus qui approchait en compagnie d’un Istumien.

Alors qu’il avançait vers Zahel un homme derrière elle lui chuchota une chose à laquelle elle répondit.

Certainement.

Elle ne semblait pas avoir peur et elle prit une sorte de plaque grise concave que l’homme lui tenait avant de le mettre sur ses yeux avec une pilule rouge sang. Puis elle décrocha la plaquette avant d’avoir un regard bien plus vide.

A la seconde où l’homme attrapa la plaque, il disparu dans une brume sombre comme s’il s’était téléporté quelques parts. Peut être plus loin, peut être dans un bâtiment ou à un autre endroit.

Zahel mangea la pilule rouge avant de rester debout face à l’ennemi avec un regard vide comme si elle ne les voyait pas.

C’était probablement l’Istumien qui était désormais face à elle.

Je vois... Pousser le peuple à se révolter... Ça ne pouvait être qu'Ether derrière tout ça..

Aider aux massacres d’une population. Ca ne pouvait être qu’Istumia derrière tout ça.

Zahel souriait faiblement quand l’homme lui asséna un coup sec sur la jambe qui se craqua. Zahel n’émit aucune bruit restant tout de même débout face à son ennemi qui l’attrapa à la gorge.

Alors qu’il l’étranglait, elle commençait à perdre conscience tout en prononçant ce qui serait peut ses derniers mots.

Telle l’Hydre d’une tête coupée en renaitra 10. Votre combat n’est pas encore terminé…

Elle sombra alors dans l’inconscience dans les mains de moine tandis que les symboles Etheristes sur son bras commençaient littéralement à disparaitre comme si il n’avait jamais existé.

Le tonnerre. Le sang. Les larmes. Les Cries. Voilà la vision d'horreur que le jeune paladin avait devant lui. Il regarda partout, entendant un claquement sonore, mais se rendit bien vite compte qu'il s'agissait de ses propres dents. Le battement de son propre sang, battant ses tempes au rythme des tambours de guerre. La guerre. Chose horrible où la souffrance était partout. Un monde s'ouvrait alors devant nous, réveillant une peur viscérale. Celle de mourir. Une peur qui habitait tous les êtres vivants de ce monde, peu importe leur race et leur sexe. Voici donc, le véritable visage de la guerre. Un visage horrible ou la souffrance et la peine se mêlent au martèlement des bottes sur le sol boueux. Un endroit où il n'y avait ni gloire ni mort épique. Le chaos dans toute sa splendeur macabre.

Yearius dégaina sa lame divine tentant de repousser l'ennemie, en vain. Ils étaient trop forts. Trop nombreux. Au loin, il entendit vaguement un mot. Retraite. C'était un homme qui l'avait prononcé, peut-être l'un de ses paladins? Oui... Qu'il sauve leur vie, moi j'ai une mission et je ne compte pas laisser Drake gagner ! Alors qu'il faisait un pas, puis un deuxième, Corvus et un autre homme surgirent devant lui. Corvus sourit en le voyant. Fumier... Il claqua des doigts et Yearius sentit des morsures douloureuses au niveau de jambe. Dans un geste instinctif, il se retourna et tenta d'aider Zahel, en vain. Il sentit la morsure d'un coup porté au visage, puis un autre. Il s'envola.

Il entendait vaguement des Cries au loin. Il sentait un goût métallique dans sa bouche. Du sang? Probablement. Il toucha d'une main tremblante l'endroit ou l'homme l'avait frappé avec son arme étrange et regard ses doigts. Taché de sang. Autour de lui, c'était la panique. Les gens hurlaient en courant dans toutes les directions. Sa vision se brouilla. Il allait perdre connaissance. Il ne pouvait rester éveillé plus longtemps. Il vit un visage se baisser près du sien. Celui de son maître. Pardonne-moi, vieil homme. Je n'ai pas tenu ma promesse...

Il ferma les yeux. Il plongea dans les ténèbres. Plusieurs visages voguaient autour de lui. Saeline, Chad, Allayne, Marinn, Theo, Zahel et Astoria. Il avait été incapable d'aider le peuple. Il était faible. Pardonnez-moi... Pardonnez-moi...

Sans qu'il ne s'en rende compte, les paladins étaient tous partis. Chaque phalange était accompagnée d'un paladin qui pouvait les téléporter. Ils avaient apporté autant de civils que possible avec eux, le nombre sera à prendre en compte après. Il ne restait que lui. Saeline se pencha sur lui et d'un mouvement de main, elle les téléporta, non sans avoir jeté un regard assassin à Corvus et au moine.

Ainsi se terminait l'épopée des paladins dans ce combat. Sur les 15, 6 était mort en couvrant les civils et leur frère d'armes. Yearius était entre la vie et la mort et Théo avait perdu un œil. Ils se transportèrent directement dans les ruines qui leur servaient de forteresse. Il entendit vaguement Saeline dire quelques choses. Mourir? Lui? Si seulement c'était possible. Le repos éternel. Ne plus entendre les crie... ne plus voir les morts. Effacer... Effacer... Effacer...

La révolte avançait de bons trains au dire des Etheristes sur place. De quelques centaines ils étaient maintenant quelques milliers, beaucoup trop pour que Zahel puisse contenir le tout. Les Etheristes étaient nombreux, mais pas assez pour contenir dix mille paysans enragés qui réclamaient des droits qu'il ne méritait pas. Oui, il ne les méritait pas. Chad n'avait absolument pas à se plaindre de ce qui se passait actuellement en ville. Il était libre comme l'air, pouvait exercer la magie qu'il souhaitait et donner les cours de la façon qu'il voulait. En bref, il était heureux. Bien sûr, Saeline n'était pas forcément de cet avis... Malheureusement, il s'agissait de l'elfe avec lequel le mage noir partageait sa vie. Enfin, d'un autre côté Chad était un érudit. Voir l'histoire s'écrire devant ses yeux avait quelques choses de captivantes. Qui allait bien pouvoir gagner ce combat? Les Etheristes dirigés par Zahel ou bien Drake et son armée. Une question fascinante qui nous apprendrait bien vite comment le roi comptait mettre ses positions en place dans ce grand jeu d’échecs.

Enfin, après de longues journées à somnoler, le roi finit par se présenter en personne. Depuis quelque temps, les protecteurs étaient sur place, mais il se contentait d'empêcher la révolte de gagner les autres quartiers de la cité. Le cercle serait donc la seule à payer. Une stratégie intéressante en soit. Chad dégaina et arma lentement son arbalète en allumant sa pipe, admirant le spectacle qui se déroulait devant ses yeux. Il était confortablement assis sur l'un des toits et salua le roi d'un signe de tête lorsque leurs regards se croisèrent. Enfin, les choses allaient devenir intéressantes. Il sourit légèrement en admirant les soldats encerclés lentement chaque sortie sous les regards stressés des habitants. Bon. Je crois que Sa Majesté a laissé parler sa véritable personnalité.

Chad se pencha légèrement et le massacre commença. Il vit rapidement Corvus passer sur un toit près de lui. Même chose, un léger hochement de tête pour le saluer et le rassurer. Ils étaient dans le même camp. Enfin... Potentiellement. À vrai dire, il n'en savait rien. Il s'en fichait. Tant que Saeline était en sécurité, il se contenterait d'observer pour l'instant. Finalement, Saeline attrape le morveux qui lui servait de fils et disparue. Après un regard autour de lui, Chad remarqua que les paladins aussi avaient disparu. Tiens... Tiens donc. Le roi allait donc gagner. Il jeta un regard à Zahel et fronça un sourcil en voyant un homme lui parler et se saisir de quelques choses sur elle. Tient donc. Étrange. Il nota son visage et ses habits avant de reporter son attention ailleurs.

Longue vie à notre roi!

Il avait prononcé ses mots d'une voix amplifiée par la magie qui résonna partout dans les rues du cercle. Il rechargea son arbalète et sourit en voyant Wil au loin qui semblait monter sur les toits. Il tira un deuxième projectile sur un paysan qui semblait vouloir attaquer les protecteurs et qui comme l'autre, se transforma en torche humaine et se roula par terre en hurlant de douleur. Il transmit ses flammes à quelques gueux près de lui. Chad ne put s’empêcher de sourire en les voyant faire. Des insectes qui brûlaient. Il n'avait aucune pitié pour ses pauvres du cercle qui n'était qu'un handicap pour la cité de Targatt.

Après avoir tiré, il rechargea, mais s'arrêta. Il fuma ainsi tranquillement sa pipe en admirant les flammes se rependes. C'était magnifique. Une beauté aveugle. Heureusement, il coupa ses flammes avant qu'elle n'atteigne les bâtiments, ne laissant qu'une dizaine de cadavres carbonisés. Il fronça les sourcils... Il avait oublié quelques choses... Bof, ça ne devait pas être très important.

Alrost, comme les autres membres de la garde royale, avait obéit aux ordres de Drake. Ainsi, Al avait envoyé une partie en besogne de massacre dans les QG ethériste. L'autre partie, bien inférieure en nombre mais composé des 6 élites de la garde royale du doyen noir était bien assez puissante pour assurer la défense du patriarche en moins de temps qu'il ne faut pour dire skouma. En fait...non..ce mot est trop long pour être représentatif. Peu importe. Alrost était donc arrivé avec ses six élites aux coté de Drake. Dans un premier temps, il ne fit pas grand chose. Il n'appréciait guère le fait de massacrer de pitoyables croyants ais consentait au fait que la montée de l'éthérisme était, plus que d'autre, une religion dangereuse. Les espions qui informait sur les prêches de Zahel laissait entendre une religions douce à l'oreille des nécessiteux mais certains propos faisait écho à une religion qui ne le serait pas autant quand elle aurait atteint un plus haut degré de légitimité. Raison pour laquelle, malgré son désaccord de méthode,  il ne dit rien et consentit à suivre les ordres. Toutefois, cet ordre laissait entendre autre chose : Il allait vouloir Zahel morte ou enchaîner pour son bon plaisir. Sans doute, jouerait-il avec son esprit afin de la remanier selon son propre désir? Peut être que c'était d'ailleurs ce qu'il avait fait avec lui. L'idée lui était venu rapidement après sa défaite, mais peu importe comment il cogitait à la chose, il en revenait toujours au même. Drake semblait être un remède décent au mal qui planait aujourd'hui sur le continent et divisé à nouveau la cité n'était clairement pas une chose souhaitable.

C'est pourtant ce que cette Zahel proposait en organisant cette manifestation. Elle était vraisemblablement de sa famille. Il était affligeant qu'elle se soit laissé aller sur une pente de fanatisme comme celle ci. Après la crise de folie de Zahel une semaine plus tôt, il n'avait pas réussi à la recroisé. Il aurait bien agit directement, mais il voulait faire en sorte que Galaad ne reste pas enfermé. Aussi, avait-il pris le parti d'accompagner Corvus et Galaad dans les geôles. Arrivé en caserne, il demanda directement à Corvus de libérer le paladin dans quelques jours. Prétextant simplement et à sa manière détaché qu'un fanatique n'était pas un meurtre que l'on payait de sa vie. L'amour de Corvus pour la religion n'était un secret pour personne après tout. Cela devrait fonctionné. Avec un peu de chance, il créerait même des liens...Enfin, façon de parler.

Suite à quoi, il n'eut pas bien plus de temps. Malgré les soins réguliers de Saéline qui permettait à son corps et à ses réserves magique de rester stables, il avait et se devait, pour une guérison sur le long terme, de retrouver Alecto. Surtout que Drake le lui avait réclamer. Une mission qui lui prenait du temps. La veille Al avait d'ailleurs trouver des traces d'un passage récent d'humain dans le plan. Chose qui était assez rare pour supposer qu'il s'agissait des deux Leckard. Un bon signe...

Aujourd'hui, il suivait donc le doyen noir dans le massacre qu'il prévoyait de perpétuer. Un écoulement de  sang qui aux yeux de l'hybride n'était pas nécessaire. Mais il ne coûtait que quelques vie de misérable fanatique de tester le remède "Drake" . Il était là. Statique. A observer le déplacement de chacun des pions. Les yeux bleu du semi démon croisèrent un instant ceux de la prêtresse qu'il avait tantôt menacée, tantôt enlacé. Rien de lunatique là dedans. Il avait alors appris qu'elle faisait parti des siens et avait user d'un stratagème de gestion de crise utilisé par le passé pour certain de ces enfants. Bien que...ce soit surtout leur mère qui avait agit de la sorte, force avait été de constater que la technique portait des résultats. La plupart du temps en tout cas.

Quoi qu'il en soit, il avait attendu un certain temps. Repérant les protagoniste. Ainsi il remarquait Yearius qu'il avait interrogé pour la fluctuation positive de masse dont rien n'avait été tiré. Saéline était présente ainsi que Chad que l'on pouvait voir sur un toit à observer. Sur ces mêmes toits, grâce à une observation plus fine et une certaine sensibilité magique, on pouvait noter quelques autres présences dissimulé ou non.

Alors que la foule s'agitait et lançait des pierres aux protecteurs, des prêtres tentaient désespérément de maintenir le calme et d'isoler les provocateur supposément traîtres tandis que des tentacules attaquaient maintenant la plèbe. Drake fit apparaître la milice infiltré à proximité directe de les lui et les envoya paître ailleurs. Signifiant qu'ils avaient bien fait leur part et qu'il pouvaient partir. Un regard de Drake lui signifia qu'il pouvait y aller. Il était entendu qu'au cas où, il devrait revenir à ses cotés pour le protéger. Cela dit, en plus d'être peu probable et inutile car Drake est parfaitement à même de se défendre seul, cela n'empêchait pas Al de s'écarter à sa guise puisqu'il pouvait se téléporter instantanément.

Aussi pris t-il sa lame à la main, il ordonna à ses six sous fifre de se mettre en action également mais de ne pas s'écarter de plus 10 mètres de leur roi. 15 tout au plus.
Quant à lui, il se téléporta sur le premier prêtre vivant qu'il croisa, main en contact avec la cible, la vermine en lévitation gela sur place avant de tomber et de se briser au contact du sol. Il fit de même au second et constata la pluie de sang. Parfait. Les raisons de Corvus n'avaient sans doute rapport qu'avec lui et pas avec la demande de son ancien supérieur. Mais peu importait. Galaad était libre. Malgré la distance et les discorde, Al n'abandonnait pas la famille. A moins de réelle chute dans les ténèbres, il ne prendrait jamais le parti d'un parti opposant les siens. Pour Zahel, c'était un peu différent.

Sous la pluie de sang qui glaçait le sang des esprits les plus faible, lui continuait sa mission. Enfin, presque. D'après les ordres, il devait occirent tous ceux qui se trouvait là alors qu'il faisait le choix de ne se débarrasser que des éthériste. A commencer par les prêtres. Il ne se privait pas de terrasser les étheristes qui passait par là. En quelques minutes, merci à la téléportation et son implacabilité nouvelle, il ne laissait rien le temps de faire à ces proies pacifiste. Se téléportant dans leur dos, mains en contact, il buta une dizaine de prêtre en plus de quelques plébéiens en prenant à peine le temps de vérifier que les statues de glace des prêtres en vol se brise effectivement sur le sol. Peu probable qu'ils s'en sortent. En plus du coup par surprise et du gel instantané de leur tissus et de fait de leur esprit, saisit par un froid soudain, s'il y en avait un qui en réchappait, il méritait peut être une mort plus ...digne? Non...Il n'y avait rien de digne dans la mort. La mort est. Ou elle n'est pas. Rien de plus, rien de moins. Disons  qu'il mériterait quelques secondes d'attention supplémentaire.

Le capitaine de la garde pris un temps pour observer le chaos sans nom qui se déroulait devant ses yeux. Au milieu de ça, il repéra à nouveau Zahel et plus loin, Corvus et un étranger qui semblait la prendre en cible. Se refusant à la laisser en proie à des sous-fifres imprévisible, il se téléporta aussitôt derrière elle, une main sur son crâne. Elle venait d'avaler un truc. Au même moment, le gamin paladin se faisait mettre une rouste par le prêtre étranger. Un istumien. Il avait ouïe dire qu'un d'entre eux était arrivé mais n'avait pas eu le loisir de le rencontrer. Qu'importe, l'heure n'était pas à la rencontre. Zahel était réclamé morte ou vive. Le problème, c'est que Alrost n'avait aucune envie de livrer en vie sa descendance à qui que ce soit et surtout pas à Drake qui remanierait sans doute son esprit. La tuer était hors de question, la seule autre option était de la capturer lui, pour lui faire subir une cure. Mais où? Comment? Ce genre de chose nécessitait un savoir faire non mage qu'il n'avait pas ou une maîtrise convenable de la magie spirituelle qu'il maîtrisait encore moins. Il y avait bien quelques un de ses descendants qui excellait en magie spirituelle. Mais ils étaient peu nombreux et occupés. D'ailleurs, il avait commander une boucle de ceinture enchanté qui le protégerait de toute attaque mentales. Mais nul n'était prioritaire sur un autre et sa commande attendrait son tour comme les autres.

Soit...sa décision était prise. Positionné derrière Zahel, toujours sa main sur le dessus de son crâne, il ferma un instant les yeux. Ceux qui avait la sensibilité pour verraient l'aura de l'hybride se concentrer sur Zahel.

"Soigne là de sa folie" lui dit-il en un souffle chuchoté de sorte qu'elle seule l'entende. La prêtresse n'aurait pas le temps de comprendre ces mots; ils ne lui étaient pas destinés. En une fraction de seconde, des gerbes de sang explosaient du corps de Zahel. A tel point qu'il ne restait rien de son corps. C'est comme si tout ses organes avait implosé chacun individuellement les uns des autres mais tous en même temps. La peau était en lambeaux, les os broyés semblait s'être volatilisé ou avoir fini en poudre. Seul les vêtements et quelques brins de cheveux argentés pourrait être trouvé dans ce ramassis de sang. Ainsi Zahel n'était plus.

C'est ainsi que les gens devait considérer ce qui venait de se passer. En réalité, sa descendante venait d'être téléporter nue, en sécurité, et deux femelles lambda avait été téléporté en même temps à la place de zahel aussitôt après. Cela avait réclamé une concentration certaine pour que ce soit invisible mais rien d'impossible. Pour assurer son succès, il avait minimiser les volutes noires à un point de non existence. Bien qu'il s'agissait d'un coup que Al n'avait jamais fait avec des corps humains, il avait déjà user de ce subterfuge une fois ou deux avec un artefact.

Zahel en sécurité, Alrost toisait Corvus et le prêtre Istumien qui en avait fini avec Yearius. Celui ci semblait mourant. Que se passait-il ici? Alrost n'était pas venu à Targatt pour participer à des massacres. En tout cas pas pour en être l'instigateur ou l'outil. Hors, c'était exactement ce qu'il se passait. Certes il n'avait jamais eu dans son coeur les croyants de religions monothéiste qu'il exécrait plus que les autres qu'il se contentait de supporter. Mais de là à les massacrer? Et encore, il n'avait pas suivi les ordres qui lui sommait de tuer tous les citoyens resté là. Qu'est-ce que Drake avait-il fait de lui? Alors qu'il fixait toujours les deux individus devant lui, un élan de confusion et de colère déforma sa face. Si Drake le voyait, il en serait sans doute ravi. Cette colère...Il ne savait pas comment la laisser passer. il ne savait pas pourquoi il devrait la laisser passer. Il ne pouvait pas. Trop de choses entrait en conflit dans son esprit d'ordinaires tranchant et clair; limpide. Il devait la faire sortir. Ou pas? Il ne savait pas.

Avait-il seulement réussi sa fourberie? Si ce n'était pas le cas, il venait de tuer la chair de son sang. Pas directement certes. Mais elle était néanmoins de la famille et il n'avait pas même eu l'occasion de le lui révéler. Avec un tour comme ça, il n'est pas facile d'être sûr de sa réussite. Ce n'est pas comme si Zahel avait été téléporté à proximité. Héra, à qui il venait d'envoyer Zahel, se trouvait loin. Il n'avait pas eu besoin de savoir exactement où. Alrost avait usé d'un sort de son cru, une invocation inversé qui usait de son pouvoir de téléportation au lieu d'un portail et qui permettait de se téléporté à quelqu'un sans savoir ou se trouve cette personne à l'origine. Ce sort ait régulièrement employé dans la famille. Ainsi, il ne pourrait pas savoir avant d'avoir un moment de liberté. Encore une incertitude qui venait indépendamment de sa volonté nourrir sa colère.
Si cette colère semblait fixé aussi bien Adhil que Corvus, c'était vers lui même qu'elle était tournée. Même pas vers Drake. Quoi qu'il sache pertinemment que cela est sans aucun doute le fruit de son travail. Saéline lui avait en quelques sorte aidé à s'en convaincre. Mais encore une fois, cela ne changeait pas cette nouvelle vision imposée. Il s'en voulait de ne pas avoir été à la hauteur pour se défendre d'un tel sort. Extérioriser...Il devait extérioriser. Il fallait unifier la cité de sorte à ne faire qu'un devant les forces démoniaques qui terrorisait le continent et viendrait réclamer Targatt un jour ou l'autre.

Dans cette confusion et afin de reprendre le contrôle de cette émotion, Alrost décida de mettre fin aux chaos éthériste de Targatt avec le gouvernement. Après tout, il n'avait jamais vu les montée de culte monothéiste amené du bon. Ils rejetait l'équilibre et répandait la violence à leur sauce tout en réprimant la liberté d'autruis. Ainsi, pris de cette colère froide, il tendit le bras et abattit d'un trait de foudre trompeur deux ennemis qui approchait dans le dos de Corvus. Puis, sans concessions, il fit de même avec les autres étheriste. La plupart d'entres eux avait pourtant l'envie de se battre et se rendait. Une réaction commune à la mort d'un leader. Mais se repentir ne les sauverait pas. Le roi avait ordonné. Alrost devait exprimer  la froideur de son amertume. Qu'à cela ne tienne! Les éclairs qu'il lançait était vif comme jamais, à peine visible mais glaçaient sur place le moindre membre ou obstacle quelconque qu'ils touchaient. Bien qu'il évitait ceux qui ne portait pas de signe distinctif du culte, certains étaient touchés. La place serait un désert de glace rempli de statue brisée.

Comme prévu, le bain de sang commença.

Les prêtres éthéristes répliquèrent avec les quelques sorts de magie profane qu'ils connaissaient. C'était pas mal mais ça ne suffirait pas. Ils finiraient par tomber, mais peut-être pas aussi vite qu'escompté. Quand aux paladins, ils firent front comme ils pouvaient, quelque fois en essayant de repousser les protecteurs et d'autres fois en tentant de protéger les civils. En vain. Ces derniers commençaient à tomber. Les protecteurs avaient fait en sorte de ne laisser aucun passage possible pour la foule qu'ils massacraient. Certains avec plus de zèle que d'autres c'est sur. Mais globalement ça avançait et ça avançait très vite. En une heure si ça continuait sur cette lancée ils auraient tué tous les présents.

Drake avait adressé un signe de tête à Alrost, l'autorisant à s'en mêler. D'abord car avec sa téléportation il se débarrassa rapidement de ce qui restait des prêtres éthéristes. Drake nota tout de même un manque de conviction, non pas dans sa manière de tuer mais plutôt dans le fait qu'il avait pris soin de ne pas toucher aux civils. Ou le moins possible. Pff. Cet idiot au grand cœur... Enfin, les éthéristes étaient la priorité. Les rebelles suivraient de toute façon peu après.

Le regard du souverain tomba sur Zahel et Yearius qu'Adhil et Corvus avaient tôt fait de... maitriser. Le souverain tiendrait bientôt la prêcheuse entre ses mains. Et cette pensée le réjouissait au plus haut point. Alors qu'ils tenaient la jeune femme, un type se téléporta devant elle et lui posa une plaque sur le front avant de tenter de lui donner une pilule, du moins supposait-il que c'était ça... Drake décroisa les bras pour intervenir. Cet homme ne devait pas réussir. Le Roi avait compris un peu tard ce qu'il faisait. Et il était hors de question que ça fonctionne ! Que ce dernier reparte indemne avec le pouvoir éthériste en tuant sans doute Zahel dans la foulée. Fort heureusement, Alrost le tua et empêcha la jeune femme de manger la chose.
Pourtant, contre toute attente, il sembla la pulvériser, la faisant littéralement exploser. Non. Quelque chose clochait. Pourquoi lui épargner une éventuelle mort donnée par son ordre si c'était pour la tuer sans douleur, en un coup juste après et d'autant plus contre les ordres.

Drake serra les poings de rage et se détourna, retournant à son palais. De toute façon, ici c'était plié. Wilhelmine venait d'arriver pour confirmer la chose et faucher ceux qui restaient, et ceux qui avaient essayé de fuir par les "trous" béants faits dans certaines maisons adjacentes.
L'archimage envoya un message télépathique à Ladon, lui intimant de ratisser le cercle à la recherche d'éventuels fuyards. Pas besoin de les interroger. Toute personne suspecte devra être sommairement exécutée.

Il avait toutefois noté juste avant son départ, la fuite des paladins, y compris de Yearius grâce à cette elfe... Sealine. Si elle avait aidé sa famille par le passé, du moins aidé Cain, elle semblait avoir choisi son camp. Grand bien lui en fasse. Quand à Chad... le professeur de magie noire avait prouvé qu'il était de ceux qui savaient casser des oeufs en cas de besoin. Un bon point pour ce dernier dont le nom n'apparaitrait donc pas sur le tableau de chasse de Drake. Contrairement aux paladins.

En partant, Drake laissa son ultime ordre aux protecteurs, à Ladon, ainsi qu'à Wilhelmine.

"Pas de quartiers. Et que les corps soient brulés en dehors de la cité, leurs restes jetés dans une fosse commune."

Avec tant de morts, il fallait penser aux problèmes sanitaires et il ne comptait pas que cet évènement empuantisse la cité ou pire, cause des maladies. Aussi le mieux étaient de bruler les corps dans un gigantesque feu de joie sans attendre. Ce qu'il resterait ne serait alors plus un danger et pourrait être enseveli et oublié. Il y aurait bien sur des familles en deuil qui réclameraient les corps pour leur faire bénéficier des rites funéraires propres à chaque croyance. Mais Drake n'en avait que faire.

Il repartit au palais avec les 6 membres de sa garde royale, appelant Alrost à les suivre. Il aurait une... conversation avec ce dernier. Puis Drake rédigerait un édit qui mentionnerait toutes les têtes mises à prix et les conséquences d'une telle insurrection. Il était prêt à mettre le feu aux cercles en entier si besoin s'en faisait sentir. Il avait tenté la manière douce en rendant les rues sures et la justice implacable et certaine. On le remerciait ainsi ? Les jours tendres étaient donc révolus.

La guerre. La guerre ne meurt jamais. Adhil en avait vu des combats, des morts et des massacres. Seulement, il n'en avait que très rarement vu de cette ampleur. Le massacre que Drake avait orchestré était méticuleux, rien ni personne n'en réchapperait. Ainsi, le roi affichait clairement ses couleurs au reste de Targatt. Il était le roi et ne tolérait pas que des pauvres se révoltent en exigeant des droits et des mouvements politiques précis. Il s'agissait peut-être d'une pensée horrible, mais finalement, Drake était-il si mauvais ? Ce n'était pas le premier roi à avoir essuyé une révolte et l'avoir calmé dans le sang et les larmes. Il se demandait même si l'empire n'aurait pas agi exactement de la même façon si des Etheristes s'était révoltés sur ses territoires.

Le moine de Varincha se contenta donc de suivre les ordres, comme il l'avait toujours fait par le passé. Pas d'émotion, pas de passé, pas de pardon. Il était une arme que l'empire avec gracieusement remis à Drake Leckard. Une épée ne se demandait pas si ses actions étaient justes, il en était de même pour le moine. De plus, il venait d'envoyer un message plus que clair au Etheriste. L'empire soutenait Targatt et comptait bien repousser la Hongrie. Le roi ne voulait pas que la cité se transforme en champ de bataille entre Istumia et Ether, pourtant c'était exactement ce qui venait de se passer. Le moine avait blessé gravement, plusieurs Etheriste, principalement des prêtres qui, une fois privé de leur magie, était devenue aussi inoffensifs que des nouveau-nées.

Il était maintenant presque au contact avec Zahel. Il avait écarté le paladin qui avait essayé de la défendre et était maintenant prêt à capturer cette prêtresse. Soudain, les choses ce sont accélérer et avant qu'il ne puisse réagir, il vit la prêtresse disparaître, remplacé par une marre de sang qui aspergea le sol ainsi que ses propres vêtements. Le moine fronça les sourcils, mais resta de glace, fixant Alrost sans dire un mot. Il fallait dire que son visage lui disait quelques choses, mais ou l'avait-il vue ?

Adhil regarda Corvus, tout aussi couvert de sang que lui et qui semblait songeur en regardant la flaque de sang. Il donna un léger coup de coude à Adhil qui ne put que hocher la tête. Le corps humain ne possédait pas une quantité aussi grande de sang. De plus, aucun sort à sa connaissance ce pouvait faire exploser un corps ainsi. De légers doutes envahissaient son esprit, pas suffisant pour déclarer Alrost comme un traître, mais assez pour émettre quelques réserves.

Tout ceci est étrange, kaptan. Ça mérite une enquête si vous voulez mon avis.

Il déposa sa main sur l'épaule du capitaine et utilisa un sort de transformation léger pour débarrasser leurs vêtements du sang et leur rendre leur éclat neuf. Un sort bien pratique qu'il avait appris au contact d'une magicienne Istumienne. Maintenant que leurs vêtements étaient un peu plus présentables, le moine se retourne pour admirer le reste du massacre. Quelques personnes étaient encore debout, mais plus pour très longtemps.

Il leva une main et concentra sa magie en elle avant de claque des doigts, déclenchant une vague de télékinésie majeure. Le moine admira les quelques dizaines de survivants s'écrouler au sol, leurs coeurs transpercer par la pression de la télékinésie. Maintenant qu'il en avait fini, il regarda à nouveau Corvus.

Nous pouvons partir. Notre travail est terminé. Vos sous-officiers pourront diriger la mise au feu des corps.