Le vampire et le Leckard. (PV)

Une nouvelle nuit commençait. Dans les rues du territoire du vampire, ses gars commençaient, comme à chaque fois à racketter les commerçants, à extorquer et rappeler à l’ordre ceux qui bafouaient la loi de Teyrnon. La sécurité et la paix avaient un prix, que le Ponte de la pègre faisait régner avec un scrupule tout particulier. Tout n’était pas toujours rose, dans le Cercle. Ce quartier était tout particulièrement malmenés par les élites politiques de la cités. Même les Helmael ne les épargnaient pas. Si la chasse aux humains était interdite, hélas ici personne ne se souciait de la disparition d’un énième mendiant.

Marchant dans la ruelle, accompagné d’un individu armé de dagues, et armuré de cuir cloutés de plaque d’acier noircis, Terynon allait vers sa destination. Ne n’était pas un endroit comme les autres, selon ses informations l’endroit était protégé, mais il connaissait la chanson.

En trente ans, le vampire avaient le temps de se faire son petit nom, si le prononcer ne suffisait pas, une part de diplomatie était toujours de mise.

L’affaire qui le menait cette nuit là était toute particulière. Jamais il n’avait eut besoin de rencontrer ce petit Brann. Les chefs des autres familles n’avaient pas grand intérêts pour lui, même si un directeur de maison de l’Académie pourrait, éventuellement, représenter un intérêt hypothétique.
Non, la question de l’entrevue, qui n’était pas pas prévu, touchait à quelques histoires plutôt sensibles.

Entrant dans les souterrains, le vampire et son acolytes filèrent à vive allure pour retrouver la porte close dont on lui avait parlé. Il toqua et attendit qu’on lui ouvre. IL n’eut pas besoin de patienter longtemps, au bout de quelques secondes un homme, sans doute un serviteur, approcha. Il avait une mine affreuse, au jugé du vampire. Lorsque l’humain dévisagea l’inconnu masqué et vêtu à la façon d’un arhabe, son teint pâli jusqu’à devenir aussi blafard que l’acolyte taciturne de Teyrnon.

- Bonsoir, je suis Teyrnon et je viens voir ton maître.

L’homme chercha ses mots.

- Heuu … je .. venez, entrez donc et patientez là … si vous le voulez bien .. je …

Devant l’inquiétude du serviteur, Teyrnon leva une main apaisante.

- N’aie crainte, va donc prévenir ton maître.

Le serviteur couru presque, avant de revenir quelques instants plus tard, pour amener le vampire.

En entrant dans la salle, une petite salle du trône, Teyrnon retint un rire qui lui serait volontiers venu aux lèvres. En voilà une grosse tête. Impassible derrière son masque, il s’approcha du gros fauteuil  sur lequel un  homme très orgueilleux était installé. Il lisait un grimoire, au vu de l’invocation sur le côté, le vampire pouvait confirmer que cet homme était un invocateur. L’acolyte de Teyrnon resta à l’entrée de la salle, contre le mur. Il n’avait rien à dire dans les discussions.

La vampire portait ses habituels vêtements noirs, soyeux, très amples et qui recouvraient tout son corps, portant des gants noirs pour couvrir ses mains et un masque noir, magique, sur le visage. Il ne portait pas d’armes à proprement parlé, tout comme son interlocuteur.

Quand Brann Leckard se présenta, puis ordonna à Teyrnon de retirer son masque, celui-ci ne retint pas son ricanement, cette f ois-ci.

- Brann Leckard, les fantômes ne se cachent pas, ce sont des gens tels vous qui sont justes incapables de les voir. De plus je ne viens pas pour vous « voir » mais pour discuter avec vous.

Il avait prononcés ses mots comme s’il avait corrigés un enfant. Il reprit sur un ton très léger, comme s’il cherchait à réconforter un bon ami.

- Je ne vais pas retirer mon masque. Dans un premier temps, parce que je n'ai aucune consigne à reçevoir de vous de cette sorte. Ensuite, vous savez, avec le temps j’ai appris que les beaux visages et les belles robes attiraient les assassins. Aussi n’ayant pas, comme vous, la chance de posséder un siège confortable et un beau bureau à l’Académie, je me permet de garder mon masque.

Teyrnon cessa son monologue un moment, il regarda autour de lui, observant l’endroit et les objets. Il ne bougea pas cependant. Malgré le ton parfois dur de ses mots, le ton qu’il avait employé était resté très courtois mais pas sans tension. L’attitude et la posture exprimait, avec une gestuelle soigneusement étudiée, les sentiments et les émotions qu’il voulait faire ressentir. S’il était calme, cela pouvait changer.

Il reprit, d’un ton tout aussi doux :

- Je suis venu pour parler affaire, c’est la première fois je crois, que je viens vous voir. Généralement je ne viens pas voir les élites de la cité, ce sont des personnes qui ne comprennent généralement pas qu’ils ne sont pas les seuls à décider ici. Je suis prêt à passer l’éponge sur cet incident et discuter business.