Foi et Pouvoir
Pouvoir et Religion, une question digne de centaines, non de milliers d’étude et de dissertation, tant le rapport entre ces deux choses étaient complexes. Il veut dire que toujours l’un se méfier toujours, que bien souvent ils étaient rivaux et qu’à terme l’un visait toujours à conquérir l’autre.
La religion par sa philosophie et sa vision de la morale, ne pouvait être que politique. La politique, par sa vision du bien et de la morale, ne pouvait être, que croyance et religion civique et laïc. Targatt ne faisait pas exception à ce sujet, si bien que dans les dernières entre Etherisme, Istumisme et Hayilisme, la cité avait été durement touchée.
L’apparition de Cephas, et sa volonté de faire réautoriser le culte de Bjor rallumant seulement un feu de passion dont les cendres étaient encore chaudes. Si la reine en elle-même, de part sa nature elfique, culturellement habituée à la considération de la chose divine mais aussi de part le manque de connaissance des passifs politiques, ne voyait pas d’inconvénients gravissimes aux propositions du Haut Prêtre de Jaben, du moins dans le fond plutôt que la forme. Sa majesté avait sans doute sous estimé le degré de refus et de colère des élites de la cité, qui dans leur grande majorité, sans haïr les dieux en eux même n’était affiliée à aucun culte et n’avait pas l’intention de le faire.
Dans des discussions spéciales, avec les nobles représentés par la Chancellerie et des membres politiquement compatibles du Sénat, les élites avaient refusées la forme de l’accord que leur avait proposé la reine vis-à-vis du Temple et de l’Eglise. A savoir interdiction du prosélytisme et de l’exercice de la religion dans les lieux non autorisés, ainsi qu’obligations pour les cultes de respecter scrupuleusement la Loi en vigueur qu’importe la nature de leurs divinités.
Pas que les élites étaient contre ses mesures, mais ces dernières estimaient qu’elles n’allaient pas assez loin, que l’accord ne donnait pas assez de garantie de contrôle des dérives de la Foi qui avait tant fait souffert le pays. Si bien que si la reine avait proposé ceci au Sénat, le texte ne serait sans doute pas passé.
Face à la proposition jugée incomplète de la reine, la Chancellerie fit une contre proposition à sa majesté d’un texte acceptable pour le Sénat.
Tout les cultes dont les pratiques sont respectueuses de la Loi seront autorisées, ainsi, l’Etherisme tout comme le culte de Bjor, se verront autorisé de nouveau à pratiquer tant qu’ils ne fautent pas. La Justice se chargea à surveiller avec force tout membre du culte de Bjor et de le châtier durement en cas de profanation de cadavre comme cela serait le cas pour tout nécromancien profane.
Toutes les propositions suivantes seront appliquées à l’intégralité des cultes, indépendamment de leurs passifs ou de la nature de leurs divinités.
La religion ne peut se pratiquer dans les lieux publics que dans les zones autorisées par les autorités publiques.
Aucune Loi religieuse ne peut se substituer aux Lois de Royaume auxquelles tous les prêtres, indépendamment de leur allégeance et de leur pays de naissance sont soumis. L’argument divin est donc nul juridiquement et chaque culte et prêtre devra respecter la Loi comme tout citoyen profane.
Est créé un Commissariat aux Affaires Religieuses et Extraplannaires, membre du gouvernement de droit. Celui-ci est dirigé par un Commissaire aux Affaires Religieuses nommé et destitué par le Sénat (L’élite ne jugeant pas que la reine puisse être considéré comme impartiale sur le plan religieux à cause de son allégeance à Nanrak).
Est créé le permis d’exercice de prêtrise sur le territoire du Royaume de Targatt, obligatoire pour exercer en tant que prêtre dans le pays. Celui-ci ne peut être délivré qu’à des personnes disposant de pouvoirs d’origine divins, de l’entité dont ils sont censés être le prêtre. Ainsi la prêtrise à Targatt inclura une double validation, à la fois par la divinité mais ensuite par le pouvoir politique.
Le permis de prêtrise est délivré par le Commissaire aux Affaires Religieuses, celui-ci dispose également du droit de le révoquer unilatéralement. En dehors de la mission d’autorisation et d’interdiction de professer, le Commissariat est également chargé de la surveillance des affaires des cultes, des prêtres et de leurs fidèles. En cas d’action considérée comme abusive de la part du Commissariat aux Affaires Religieuses, la seule institution capable de juger ces affaires est le Sénat, qui doit donc être saisit sur ces affaires par le prêtre lésé.
L’autorisation du culte Etheriste ne sera effective qu’après acceptation de la part du Souverain Radiant et des autorités Etheristes Targattienne de ses conditions.
L’autorisation du culte de Bjor ne sera effective qu’après acceptation de ses conditions de la part des autorités du Temple de Targatt.
Face à ces conditions, de la Chancellerie, soutenue par la majorité Sénatoriale et une partie de l’opposition, l’Eglise avait finalement décidé d’accepter le marché, signant ainsi la fin de son inégalité en droit. De son coté, le Haut Prêtre de l’Hayili refusant ses conditions, la Chancellerie et le Sénat refusant de négocier à ce sujet, la reine se retrouvait coincée dans une situation où Bjor ne serait jamais de nouveau légal dans cette cité…
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