La République, c'est la Res Publica. (TERMINÉ)

Cela faisait quelques mois que la guerre contre les démons étaient achevée. Plus encore que le génocide avait eu lieu. Depuis ce temps, alors que le cercle montrait une défiance encore plus grande que d’habitude face au pouvoir qu’importe si ce dernier était bon, en l’absence de reprise en main par l’Etat, les groupes de tout poil prospéraient. Entre temps Zahel, profitant de la manne financière à sa disposition, avait entrepris de financer la reconstruction du cercle (cf une nouveau prêche ? non c’est du business), arguant les bénéfices à long terme d’une telle politique envers les différents bourgeois avec la rhétorique et la manière de convaincre qui était la sienne.

Si cela était couteux, c’était en effet bien vu à la fois sur le plan stratégique et politique. Cela était la première étape de sa stratégie. Se reconstruire une nouvelle image, puisqu’elle ne pouvait plus user de l’identité de Zahel qui en plus de cela était trop connoté religieusement, bien qu’elle soit une figure populaire de la lumière.

Aider la cercle et les familles dans cette terrible épreuve lui donnait ainsi une nouvelle aura, celle d’une bienfaitrice, qui en plus de cela était dans un groupe politique plus ou moins pro peuple, les Républicain.

Afin de parfaire cette image, elle comptait toujours sur les réseaux Etheristes qui épargné par le génocide de moins d’une journée travaillant de nouveau de manière plus laïque, troquant l’idée religieuse pour l’idée politique. C’était plus ou moins le retour de la capacité de propagande Habsbourg que les pontes de l’ère de Drake reconnaîtraient probablement, renaissant alors de ces cendres.

Les cartes et les pions des néo-Etheriste se reformait alors avec l’intention cette fois de se refermer sur le peuple entier et non pas sur une frange positive et idéologique. Certes, elle avait influencé les paladins à s’orienter dans la pacification des lieux, mais elle ne leur faisait pas réellement confiance. Pour elle la première utilité de cette manœuvre était tout d’abord que ces derniers fassent le travail de « purge » à sa place. Car elle se refusait à jouer au jeu dangereux des milices populaires, de plus les paladins étant proche de la reine, cela clivait le rapport cercle/pouvoir sur un rapport armée. Certes tous n’était pas heureux d’être à la merci des brigands, mais c’était déjà le cas depuis tellement longtemps que si la populace en était aussi outré, cela ferait longtemps qu’elle aurait ouvert les portes aux protecteurs. Acculer les brigands pour les ramener à elle après s’être battu avec la lumière du pouvoir, de l’autre avoir une vue sur les paladins, par les gens qu’elle avait fait intégré à l’ordre. C’était la place qui lui convenait, elle qui pour l’instant ne voulait se mêler à la guerre. Peut être ferait elle en sorte que les paladins puissent entrer plus profondément dans les entrailles de la populace, mais pour qu’elle fasse une telle chose, il lui fallait une véritable confirmation sur l’état psychologique actuelle de Yearius. Elle n’avait pas besoin d’un faible, autant qu’elle n’avait aucunement besoin d’un petit démon dominé par des émotions impulsives et violentes.

Bref, si on cumulait le fait qu’elle était chef des Républicains, héritière consort des Bones, Ponte Habsbourg, Présidente de la Guilde Marchande, et maintenant la samaritaine qui aide financièrement le peuple. On reconstruirait rapidement un personnage célèbre d’autant plus qu’elle jouait cette fois la carte de la paysanne qui s’était élevé dans l’est sans perdre ses racines auprès du peuple. Et pour donner vie à cette image, elle restait la plupart du temps dans le cercle, ce pourquoi elle avait croisé Yearius la bas, à aider à reconstruire ce qu’elle avait dans une autre vie contribué à détruire.

Les questions d’image et de sécurité étant quasiment à jour. La jeune femme pouvait alors désormais après plusieurs mois de travail se pencher sur l’exécution de son nouvel Etherisme qu’elle avait créé elle-même sans l’aide d’un Dieu cette fois ci, le Parti du Peuple alias les Républicains. L’idéal politique avait un avantage que la religion n’avait pas, des intérêts sans limite. Là où la religion n’était qu’un dogme qu’il fallait suivre ou non, l’idéal politique était un concept où chacun pouvait faire valoir ses intérêts. Ainsi contrairement à l’Etherisme, elle pouvait diffuser dans chaque quartier sans véritablement de concurrence ses nouveaux inventions. Elle n’avait pas l’Hayili entre les pattes. De même, il serait difficile de trouver une réticence et un rejet organisé d’une chose qui se fait être la défense des intérêts de chacun trop souvent oublié autant dans le régime Drakiste que le régime de la reine même s’il s’agissait surtout de la prendre de vitesse avant qu’elle soit en mesure de faire quelque chose.

Ainsi, dans chaque quartier, Kubilay avait créé des comices, organisé par le groupe Républicain. Un comice était une assemblée composée de tous les habitants du quartier qui le désirait, pour discuter de tout. Y compris des politiques nationales, comme la Vice Royauté, Luthien, les travaux du Sénat comme des politiques du quartier, comme ce que les habitants devaient faire pour améliorer leur vie de manière commune. Bref, Kubilay encourageait clairement l’autogestion politique des quartiers du cercle. Pour attirer encore plus de monde dans ces comices de quartiers, les Républicains veillant à offrir le couvert à ce qui participait, car il n’y avait rien de mieux que la nourriture pour appâté les neutres, la technique du banquet gratuit. Evidemment les comices avaient une certaine utilité afin de permettre à tous de s’exprimer, l’absence d’idéologie et de prêche agressif faisant que pro ténèbre comme pro lumière pouvait y aller sans peur. Tout ce que faisait Kubilay s’était de glisser subtilement et doucement quelques idées comme le principe d’autogestion en dehors du pouvoir des bourgeois.

Tout se passait bien alors quand un événement aléatoire et pourtant parfaitement prévisible se produit. Comme à son habitude, Kubilay assistait alors un comice qui venait d’être créé dans un nouveau quartier depuis peu. Suite à une altercation avec des membres du protectorat en bordure du quartier avec des bandits, ces derniers avaient réussit à fuir, blessés. Par sécurité, ils avaient finit par se fondre dans le comice proche dans le cas où les gardes les suivraient. Les participants les cachant puis les soignants par solidarité.

Alors que Kubilay nettoyait avec un coton l’arcade sourcilière, le bandit maugréait.

Ces connards…  Si je les retrouves….

Kubilay souriait tristement.

Peut être étiez vous en tort pour une infraction ?

On s’en fou ! Ils nous connaissent pas ! Ils ont rien à faire ici. Ce sont leurs lois pas les notres.

Vous savez, si vous voulez qu’ils connaissent votre vision des Lois, il y a un moyen…

Lequel ?

Et bien, il existe un groupe au Sénat, là où sont faites les Lois, les républicains auxquels j’appartiens qui est capable d’en faire. En plus de discuter sur la cité et de gérer les quartiers où pourrait également noter les revendications de chacun. Puis les représentants de chaque comice se rassembleraient pour en faire des choses réalistes et les Républicains les proposeraient au Sénat pour en faire de véritable Loi que les protecteurs devront respecter.

Ca me parait une bonne idée.

Avec un grand sourire.

Et bien nous pouvons mettre cela en place avec les autres comices.