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Le Trône et la Couronne [WILHELMINE-LUTHIEN]

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Wilhelmine Schlacht

Feuille de personnage
Puissance Personnelle Brute (potentiel):
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Wilhelmine Schlacht
Wilhelmine Schlacht
Vice-reine d'Arakis et de Melghir - Mage 1e ordre
Mar 25 Fév - 19:51
Age du personnage : 30 ans
Race : HUMAIN
Pouvoirs : Leichtigkeit (Aisance) - Régénération - Passe-Miroir
Puissance moyenne : 149


LE TRÔNE ET LA COURONNE




Plusieurs semaines étaient passées maintenant, depuis la guerre dans la Vallée d’Helmancourt et aux pieds des cités sombres de Melghir et Arakis. Dans les trois lieux, mes lames s’étaient abattues sur les ennemis du Trône et comme je l’avais souhaité autrefois, en prenant le parti de servir le Roi Drake, le démons, la première et principale des menace de Targatt avaient été vaincus.

Le prix à payer pour cette victoire fut mince pour mes hommes et moi. Reluisant dans leurs flamboyants uniformes émeraude et arborant les étendards au serpent et désormais à l’hydre à trois têtes, ils défirent les démons au pieds des murs de Targatt et leurs sbires ne fournirent qu’une maigre résistance entre les murs d’Arakis et Melghir. La bataille d’Helmancourt dura une longue journée où ceux qui payèrent le plus fort des prix furent mes éventuels détracteurs, les protecteurs, les paladins et leurs comparses. Les plus touché furent les civils. Mais je n’avais pas la main sur ce qui se passait à l’intérieur des murs au moment où je devais faire face à l’enfer lui-même. Un enfer qui ravagea la plaine et la marquerait pour de longues années très certainement comme Targatt elle-même. Avant que l’ombre du Mal ne vienne tenter de s’en prendre à la cité, je leur avais offert, sincèrement, mes services pour coordonner la défense de la cité. Cependant les luttes intestines et le travail de sape de cette hérétique de Zahel avaient finis de rendre ma proposition inacceptable. Nous ne saurions jamais si mon commandement aurait sauvé des vies. Toutefois, nous savions que celui qui en fut investis en perdit plus que de nécessaire et c’est certainement grâce à le Reine Luthièn que les choses avaient pu être rétablies dans les murs de la Cité.

Les survivants du Cercle et des quartiers supérieurs avaient accueilli avec beaucoup de joie mes hommes après la victoire qui celle de ma Grande Armée. Cela changeait de l’accueil qu’il leur réservait avant la guerre. Mais ni eux, ni mes hommes ne purent respirer et profiter des lauriers de la victoire car ce qui me revenait de droit m’attendait de l’autre côté des contreforts des Montagnes Noires. Arakis et Melghir, les deux cités états tombées il y a quelques années de cela aux mains des démons et à qui je les arrachai sans retenue et forme de pitié. Ceux de leurs citoyens qui étaient enchaînés furent libéré et sauvés. Ceux qui collaborèrent avec le Mal connurent le sens très connu du pardon qu’on les Germains à l’égard des traitres, des menteurs et des erreurs. Presque l’on pouvait croire que je vouais un culte à cette lumière que les Paladins aiment tant. Une absurdité comme une autre. Je ne vénérais que la Guerre et j’avais fait mon office en rendant honneur à Lehadín pendant toute la durée de mon commandement, du jour où j’étais entré dans la Garde Royale jusqu’à celui qui allait me rendre plus grande que jamais et rétablir l’ordre des choses au sein de ma famille.

Ainsi, quand les deux cités furent libres et que personne de Targatt ne pouvait les réclamer ou y prétendre, je fis le choix de donner suite à mon ambition et sur les cendres de ce qui fut le lieu de règne des tyrans des Enfers, je fis proclamer, sous le hourra de mon armée et l’enivrant brouhaha des lances, des épées et des haches cognant le sol et les boucliers, le début du mien. La Vicomtesse Von Schlacht, simple vassale au simple pouvoir de commander l’armée de la plus puissante des cités-mages n’était plus. Il ne restait désormais que Wilhelmine Von Schlacht, commandante de la Grande Armée de Targatt et Vice-Reine d’Arakis et Melghir.

L’alcool coula à flot et mes hommes, mon état-major et moi fêtèrent notre victoire à notre façon. Nous avions enfin quelque chose qui nous appartenait et pour lequel notre sang ne serait pas souillé par quelques luttes intestines dues à de vieilles familles aux habitudes tenaces. Désormais, dans cette Vice-Royauté à laquelle j’avais pensé depuis si longtemps, depuis la mort de Drake et les paroles du désormais chancelier De Nogaret, il y avait tout à construire. Une aristocratie, une bourgeoisie, une industrie, une armée capable de défendre cette terre qui était désormais la mienne, mais aussi Targatt à qui je devais tout.  

Ce bien pour cela que je n’avais pas fait l’affront à Luthièn de me séparer de Targatt et du Trône. Non, je ne m’étais autoproclamé que Vice-Reine car j’admettais qu’au-dessus de moi puisse encore se trouver le souverain de Targatt. Cependant, à l’affirmant ainsi, j’indiquais aussi au monde que l’autonomie de ma Couronne par rapport au Trône était réelle. Je n’avais jamais fermé mes portes aux envoyés de la Reine Luthièn. Ils furent toujours accueillis avec respect et furent évidemment instruit du protocole qui accompagnait désormais le titre de cette dynastie que je comptais bien fonder sous l’œil bien veillant de Lehadín et mon ancêtre Pankraz. Il arriva, néanmoins, le moment où il fallut transformer ce qui était de facto ma Vice Royauté en quelque chose que Targatt reconnaissait et sur laquelle elle ne pourrait jamais revenir. Car aujourd’hui je disposais de son armée et de suffisamment de prestige et de puissance pour m’assurer de l’existence de mon titre. Mais qu’en serait-il de mes héritiers successifs ? L’intelligence, l’ambition, l’intrigue et le génie n’étaient pas des qualités qui se transmettaient naturellement. Il suffisait de voir Drake et Cain pour s’en rendre compte.

Ainsi, alors que la Reine Luthièn renouvelait son souhait, une fois de plus de me rencontrer pour fixer définitivement cette situation. Je décidais de ne plus faire la sourde oreille. Il était bien plus sage de me rendre, au moins une dernière fois, à Targatt pour régler cette situation. Une dernière fois qui éveilla des souvenirs alors même que j’entrer dans la ville à cheval sous un manteau de fourrure avec une grande capuche et accompagné de quelques Voltigeurs aux couleurs de la Grande Armée et tenant l’étendard avec l’hydre à trois têtes. Depuis que je m’étais proclamée Vice-Reine, je commençais à délaisser les armes et les armures pour me parer de vétements de ceux du rang qui était désormais le miens. Je faisais toujours mine de m’y sentir à l’aise, mais en plus de trente ans de vie, je n’avais jamais eu la véritable occasion de passer mes journées en robe et paré d’or, de gemmes et de diamants. La population avait l’habitude de me voir en armure, les cheveux rassemblés dans une longue tresse dont l’extrémité était la proche voisine de mon fessier et au moins une lame sur ma hanche. Là, je n’avais rien de cela et c’était tant mieux car même si mon petit cortège de quatre cavaliers pouvait attirer l’attention, personne, ou presque, ne pouvait facilement déterminer qui j’étais.

D’autant plus que des cortèges de la sorte, sans moi au milieu il faut l’avouer, transportant des messages ou des tributs au Palais d’Opale depuis Arakis ou Melghir, il devait bien en avoir tous les jours. La reconstruction des deux cités, même si elle bénéficiait des travailleurs alentours et venant d’Hésandre, ne pouvait se passer de mages, notamment pour reproduire dans les souterrains le même système d’alimentation magique de Targatt.

Profitant de cet anonymat et avant de me rendre au Palais, je fis un détours par la section du Cercle où se trouvait la maison de mes parents, celle où j’avais grandi. Depuis mon accession au titre de Vicomtesse, j’avais écarté mes parents de Targatt et ils étaient avec moi à Fort-Schlacht et avaient quitté la maison. Toutefois, tout cela calmé, ils espéraient bien, enfin mon père qui ne faisait pas à l’idée d’être un noble, y retourner. Je serais bien en mal de leur expliquer que les combats avaient détruits la maison et que les pilleurs avaient déjà emporté tout ce qu’ils y avaient laissé. Heureusement il n’y avait rien ayant une valeur sentimentale. Mais cela faisait toujours un petit pincement au cœur de voir l’endroit où l’on s’est construit noircit par les cendres et à jamais défiguré. Cependant l’ambition impose ses sacrifice à soit et aux autres. La question était est-ce qu’ils les accepteraient ? Mes parents l’avaient bien accepté. Mon père parce qu’il aimait sa fille, même s’il se montra particulièrement froid depuis le lendemain des évènements dans l’arène, ma mère parce qu’elle m’aimait et que mon ascension était sa revanche sur la famille dont je porte le nom et qui revenait désormais la queue entre le jambe pour s’assurer de ma fidélité à son Patriarche, le père de mon fiancé. Mes amis qui formaient mon cercle rapproché depuis la Garde Royale aussi car en plus d’être des amis proches, ils comprirent que mon ascension allait assurer la leur. Restait maintenant à savoir si Targatt, celle qui m’avait recueilli au moment le plus difficile de ma vie, accepterait les sacrifices que je lui avais fait subir pour atteindre le sommet de mes ambitions.

Cette réponse, je l’aurai en rencontrant pour la seconde fois le Reine Luthièn. La première m’avait donné une excellente impression d’elle et sa gestion de la guerre dans la cité, en plus des retours de Constantza, la confirmèrent. Cependant que pouvait-elle bien penser de moi ? Je ne savais guère et il appartiendrait désormais à cette rencontre en huit-clos entre une tête couronnée par le Trône et une autre couronnée par ses exploits militaires d’en discuter. De discuter du prix pour que le pouvoir immense à ma disposition ne trouve pas de raison pour se déchainer sur Targatt, de discuter du prix pour que ma Couronne soit celle de ma dynastie, pour que Targatt et la Vice-Royauté coexiste. L’enjeu n’était donc pas simplement de venir et de simplement affirmer ce que j’avais. Il s’agissait de trouve l’équilibre pour que le Reine Luthièn et moi-même puissions trouver un avantage mutuel à nous entendre, comme pendant la guerre.

Ainsi, après mon passage sur les ruines de mon passé, je pris la direction du Palais d’Opale dans lequel je pénétrais par la cour arrière, la même qui presque deux ans plus tôt, avait vu le début du désordre s’installer avec l’évacuation de la Régente Astoria. L’Opération Sichern, l’opération qui permit de donner le pouvoir à Drake, trouver les éléments gênants de Targatt et jeter les bases de la Grande Armée. Le point de départ de mon ascension et je me retrouvais parée d’or et de soie là où je m’étais tenue en armure et couverte de sang. Le chemin fut long et dangereux et aujourd’hui j’allais définitivement faire en sorte que le marbre de l’Histoire s’en souvienne jusqu’à la fin de la Création.

J’utilisais mes soldats pour m’ouvrir la voie et garder les éventuels gêneurs à distance alors que j’avançais caché sous mon manteau et les talons de mes chaussures claquant sur le marbre du sol –alors qu’il y a deux ans, c’était celui de mes bottes qui claquait en résonnance avec le cliquetis de mon armure- jusqu’à arriver là où la Reine et moi avions convenu de nous rencontrer. Le commandant de la Garde Royale attendait devant les appartements de la Reine et m’invita à y entrer non sans avoir frappé et indiquer au travers de la porte « Votre invitée est là Votre Majesté, je la laisse entrer. »

Le Commandant ouvra la porte et la referma délicatement une fois que je lui remis mon manteau et que je fusse passée. Le manteau avait laissé découvrir une longue robe aux teintes pourpre et la couronne au-dessus.

ROBE DE WILHELMINE :

Il s’agissait plus d’une tenue traditionnelle Germaine cousue dans l’esprit de servir d’apparat pour un monarque qu’une robe d’une richesse naturelle. Elle n’était pas grand-chose comparée aux robe d’Osna ou d’Hésandre, mais elle pouvait faire son effet. Certes la soie et les bijoux étaient intrinsèquement beaux, mais je n’éprouvais pas sensation qu’ils soient de trop comme les riches robes des souverains le laissaient souvent penser. Elle avait juste ce qu’il fallait de richesse pour assoir ma puissance. Sans plus. D’autant que ma Couronne n’était toujours pas là. L’ornement sur ma tête était de l’ordre du bijou plus que de la couronne et je ne voyais très sincèrement pas un homme porter pareil parure. L’objet qui devrait symboliser de façon suprême mon pouvoir n’allait pas tarder à être forgé. Encore fallait-il que les matériaux soient portés à Hochseegrad et le bijou rapporté.

Quand je pus enfin voir la Reine Luthièn, je fis une révérence, correctement exécuté et attendis patiemment qu’elle m’autorise à me relever. Un changement drastique qui allait avec mon titre et mes intentions. La dernière fois que je l’avais rencontré je remettais en cause son autorité et m’octroyait le droit d’agir librement. Maintenant que j’avais tout ce dont j’avais besoin que j’avais fait ma place, il s’agissait d’établir les cades qui devraient être ceux des générations futures.

« Nous nous revoyons pour la seconde fois Votre Majesté. J’espère que notre échange nous permettra de trouver un terrain d’entente entre le Trône et la Couronne et ainsi mettre un terme à l’inimitié que nous pourrions éprouver l’une envers l’autre. »

Telle fut ma première intervention à l’égard de la détentrice du pouvoir du Trône et ce tandis que je me redressais juste en face d’elle.  
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Lúthien Nylaathria

Feuille de personnage
Puissance Personnelle Brute (potentiel):
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Type d'énergie canalisée: Positive profane
Lúthien Nylaathria
Lúthien Nylaathria
Reine - Mage 2e ordre
Mer 4 Mar - 11:49
Age du personnage : 325
Race : Elfe
Pouvoirs : Décalage temporel, Ancrage
Puissance moyenne : 144
Le soir de la bataille gagnée aux pieds de Targatt, la fête illuminait les rues de la vieille cité. Pourtant, depuis les balcons du palais le regard inquiet de la reine se tournait régulièrement vers Arakis et Melghir, la guerre ne serait pas réellement terminée avant que chaque démon ait été vaincu ou renvoyé dans son plan et Targatt mettrait du temps à se relever des sombres années qu'elle avait traversées.
Le lendemain, la victoire d'Helmancourt prit pour tous un goût amer quand la lumière du jour révéla l'étendue des dégâts. L'architecture du palais comme de l'académie avaient été fragilisés et il faudrait du travail pour redonner à ces ouvrages magiques leur force initiale. En contrebas, on voyait un peu partout s'allumer les bûchers funèbres dans les rues ensanglantées, et ces maigres fumées rejoignaient le nuage de vapeur formé au dessus des bois d'Helmancourt où l'on finissait d'éteindre le feu allumé par l'ennemi. Dans le cercle, des quartiers entiers s'étaient effondrés et les gueux cherchaient leurs proches dans les décombres avec la gueule de bois. D'autres parcouraient le champ de bataille en espérant trouver des survivants... ou bien quelque objet de valeur. Les campagnes avaient été ravagées par les galops des chevaux et les explosions des mines, et les cadavres des paysans soumis à l'emprise démoniaque se comptaient par centaine. Au loin, dans la vallée, les colonnes de la Grande Armée étaient déjà de nouveaux en marche pour leur prochain combat.


A Targatt, il revenait à la reine de célébrer ceux qui avaient donné leur vie pour la cité, et de redonner espoir à ceux qui avaient survécu. Ce fut le thème du discours qu'elle prononça devant le peuple : se relever et reconstruire ensemble. Mais tout en organisant la relève de la cité, la reine songeait à Wilhelmine Schlacht. Voudrait-elle Arakis comme le chancelier l'avait suggéré, ou bien tenterait-elle de se retourner contre Targatt pour devenir seule maîtresse des trois cités ? Elle en avait les moyens, et Lùthien le savait.



La Grande Armée envoyait des nouvelles des avancées des troupes, ce qui semblait être un signe de bonne volonté. Puis après quelques semaines, la reine reçut la nouvelle : Shlacht venait de s'auto-proclamer vice-reine d'Arakis et Melghir. Certes, mettre la reine devant le fait accompli était un affront. D'un autre côté, la commandante de la grande armée signalait également par ce titre qu'elle ne comptait pas s'en prendre à Targatt. Les tributs versés semblait indiquer qu'elle restait bel et bien fidèle au trône, cependant les messagers demandant à la "Vice-reine" de s'expliquer revinrent les mains vides, tout comme ceux qui demandaient l'extradition de Caïn Leckard qui se trouvait selon toute vraisemblance à Melghir. Il fallut bien une semaine de plus pour que Wilhelmine daigne répondre à la reine et accepte de se rendre au palais.


Entre temps, les informateurs de Lùthien avaient réuni le plus d'information possible sur cette germaine à l'ascension fulgurante. La reine voulait comprendre à qui elle avait affaire. En voyant les manœuvres et le subterfuge utilisé par la Grande Armée sur le champs de bataille, elle avait rapidement compris pourquoi Schlacht s'était montrée aussi réticente à partager ses plans, ce genre de feinte nécessitait un secret absolu. Wilhelmine était à coup sûr une stratège, sur le plan militaire, mais aussi sur le plan politique. Elle s'était hissée au sommet de la hiérarchie de la garde royale en un temps record et elle avait su naviguer entre les coups d'état pour tirer son épingle du jeu. Elle venait de gagner une guerre tout en s'appropriant deux ville et avait gagné une image de sauveuse, alors qu'elle avait indirectement facilité cette invasion démoniaque en soutenant Drake Leckard.


Lùthien n'avait qu'une crainte : n'être qu'une marche de plus sous le pied de Wilhelmine Schlacht. Elle n'avait aucune envie d'accorder sa confiance à la vice-reine étant donné ses antécédents. D'un autre côté, Schlacht avait amassé un tel pouvoir que la reine ne pouvait pas non plus se permettre de l'avoir comme ennemie. Le compromis était inévitable.


Tapotant du doigt sur l'accoudoir sculpté en forme de tête de lion de son fauteuil, la reine attendait l'arrivée de Wilhelmine Schlacht pour entamer enfin les négociations. Aewiel, sa garde du corps attendait avec elle en silence. Lùthien passait mentalement en revue les enjeux, une fois de plus, quand le commandant de la garde frappa à la porte pour annoncer la vice-reine. Il ressortit avec au bras le manteau de fourrure de Wilhelmine, et Aewiel lui emboita le pas pour laisser les deux femmes. Avant se sortir, elle se retourna vers Lùthien, laissant transparaître une légère inquiétude. Mais la reine lui confirma d'un regard qu'elle souhaitait être seule avec son invitée. Les mots seraient peut-être rudes, mais il n'y avait aucune raison qu'un combat se déclenche, pour la simple raison qu'un tel affrontement mènerait inévitablement à la ruine des deux partis.



La reine ne prêta pas attention à la tenue de la vice-reine, même si elle savait que ce détail avait son importance. Lors de leur dernière rencontre, les deux femmes vêtues de leurs armures s'étaient jaugées sur leurs habiletés militaires. Cette fois ci, l'heure était à la confrontation de leurs pouvoirs politique et l'uniforme d'un tel entretien se devait d'être de riches toilettes. Lùthien n'avait que faire des pierres et des dorures, mais elle savait qu'elle devait tenir son rang. La robe qu'elle portait semblait simple au premier abord, d'un jaune profond et uni. Mais la coupe était parfaite et l'étoffe aux reflets d'or liquide était plus fine et plus douce encore que la soie de Xia. Les connaisseurs pourraient reconnaître la couleur naturelle de la soie d'araignée de Tawarlhê. En regardant de plus près, on pouvait voir les millier de broderies aux motifs végétaux qui couvraient le tissus. Des années de travail avaient été nécessaires pour compléter l'ouvrage, la finesse infinie des détails cousus en fil s'araignée renfermait ainsi le bien le plus précieux des artisans elfes : le temps. De telles œuvres n'avaient pas de prix et ce n'est que par accident qu'on les retrouvaient réduites à l'état de marchandises. Elles étaient généralement destinés à être offertes à ceux qui se montraient digne de les porter, Lùthien avait ainsi reçu ce cadeau de la part des elfes de Targatt à la fin de la guerre. Elle ne portait rien d'autre que cette pièce unique, la tiare du trône de Targatt et quelques bijoux d'or fin.


Lùthien fut légèrement surprise de la nouvelle attitude de Wilhelmine mais accepta sa révérence puis l'invita à s'assoir dans le fauteuil qui faisait face au sien.


- Nous nous revoyons pour la seconde fois Votre Majesté. J’espère que notre échange nous permettra de trouver un terrain d’entente entre le Trône et la Couronne et ainsi mettre un terme à l’inimitié que nous pourrions éprouver l’une envers l’autre. Commença Wilhelmine.


- Je l'espère également. Répondit la reine. Targatt, Melghir et Arakis méritent la paix et c'est ce que je souhaite.



Quand les deux femmes furent assises, Lùthien fit apparaître un cercle de vérité autour d'elles. Elle avait utilisé ce dispositif avec tous les membres du gouvernement, et elle ne voyait aucune raison d'en dispenser la vice-reine.


- Vous conviendrez que nous ne pouvons baser cette discussion sur des faux-semblants, n'est-ce pas ? Pour commencer, si vous le voulez-bien, j'aimerais en savoir plus sur vous. J'ai beau connaître les faits, je ne parviens pas à saisir vos motivations. Quel désire vous a porté jusqu'ici ? Pourquoi trahir le trône pour revenir ensuite lui prêter allégeance ?


La reine ne menait pas la discussion comme un interrogatoire. Elle avait il est vrai du ressentiment envers Wilhelmine qui avait aidé Drake à commettre des atrocités. Mais d'un autre côté elle voulait vraiment comprendre comment une personne qui semblait autant attachée à la discipline avait pu se montrer aussi fourbe. Et ce d'autant plus si elle devait la côtoyer dans les temps à venir.
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Wilhelmine Schlacht

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Wilhelmine Schlacht
Wilhelmine Schlacht
Vice-reine d'Arakis et de Melghir - Mage 1e ordre
Jeu 5 Mar - 12:12
Age du personnage : 30 ans
Race : HUMAIN
Pouvoirs : Leichtigkeit (Aisance) - Régénération - Passe-Miroir
Puissance moyenne : 149


LE TRÔNE ET LA COURONNE




La tête baissée et attendant patiemment que Sa Majesté me le permette, je conservais ma position si proche du sol. Une réverence qui manifestait, par sa simple exécution, la soumission d’un pouvoir désormais unique dans Targatt. Les Leckard et les De Rayem dominaient la magie, les Bones et les Xelcius dominaient l’or et les mécréants, les Asariah et les Nogaret rivalisaient d’influence par leur fonction. Moi, ma famille, ma dynastie, cumulait l’or, l’influence et enfin, la plus notable de nos caractéristiques, l’armée. Chaque grande famille de Targatt avait son domaine de prédilection, ma dynastie avait le sien : la guerre et l’industrie. Bientôt, au sein des remparts d’Arakis et Melghir, aux côtés des grands silos de grains et des navires marchands de trouverait, comme dans toutes les grandes villes germaines, une industrie florissante. Et sous les fumées du charbon incendescent et le bruit sourd des maillets et du marteau pilon, grandirait une dynastie, ma dynastie, à l’abri de la tourmente qui agite les grandes familles de Targatt et pouvant, au grès des relations entre la Couronne et le Trône, être le corbeau de la monarchie, ou en être le prédateur.

Pour l’heure, ma présence en face de la Reine, presque à genoux dans cette révérence, allait dans le sens de la première option. Si j’avais voulu me faire l’architecte de la destruction des résiduts de l’ancien monde de Targatt, je me serai dejà permis de marcher sur la ville. Sur les cendres de la victoire de la bataille d’Helmancourt, j’aurai porté la mienne au sommet de Targatt et me serait octroyé le tant convoité Trône. Mais à quel prix ? Le Trône est si difficile à contenter, à comprendre, à maîtriser. Ce n’est pas n’importe qui qui peut s’y assoir et prétendre, même d’une main de fer cachée dans un gant de soie, pouvoir le conserver. Prendre le Trône impliquait d’en être digne. L’aurais-je été en marchant sur ceux que j’ai jurés de protégé ? L’aurais-je été si, en balayant du revers de la main les vestiges de résistance que Luthièn et les Paladins avaient à m’opposer, je m’étais présenté devant le Trône ? Tout porte à croire que oui, car lorsque tout à commencer, c’est ainsi que Drake se l’ai approprié. Mais ceci n’était pas dans mon intérêt. Le Trône, je le servais et j’avais juré d’agir en conséquence. Maintenant, je devais aussi assurée la survie de ma dynastie.

Quand Sa Majesté me permit de me redresser et prendre place dans un fauteuil en face d’elle, je m’exécutais et prenais place tout en contemplant l’elfe en face de moi. Si nous n’avions pas été en de telles circonstances et n’avions pas nos titres à défendre, nos intérêts à protéger et notre honneur à sauvegarder dans cette lutte de pouvoir au sommet, je n’aurai jamais manqué de complimenter Luthièn aussi bien pour son goût que pour sa beauté. Les Haut-Elfes et les Elvarions sont des artisans sans précédents et la tenue de la Reine, sans être compliqué à l’œil, était si sophistiqué qu’elle sublimait le joyau qu’elle couvrait. A côté de cela, moi pauvre humaine qui ne survivrait pas au temps et verrait les trait de mon visage de détendre, se fissurer et se déformer, je devais me parer d’un surplus de richesse. C’était un combat qui n’était d’égal à égal que parce que j’étais encore jeune et en forme, et ce même si les Germains, comme les Nordiques, vieillissent très bien. Dans vingt ans, même les plus riches bijoux et les plus belles étoffes ne pourraient me permettre de rivaliser avec la Reine. Seule la politique, l’intrigue et une excellente intendance pourrait me permettre de maintenir une équité avec elle. Mais la bataille des apparences seraient alors perdues. Ceci m’arracha un soupir. L’immortalité des Elvarions et des Haut-Elfes avait de quoi être enviée quand on portait une couronne. On disposait du temps et de la résistance suffisante pour voir ses projets naître et prospérer. Mais l’immortalité n’était pas atteignable facilement et certainement pas souhaitable pour une Germaine comme moi. Mon règne terrestre n’était qu’une porte vers le Valhalla. Toutefois il appartenait à ce même règne de donner à mes successeurs de quoi être fier et cultiver notre nature germaines jusqu’au jour de la Fin de la Création. C’était indéniablement pour cela que j’étais là et en remarquant le cercle de vérité je ne pus m’empêcher de faire un léger sourire.

« Vous pensez que je vous cache encore quelque chose ? En temps normale je vous aurais simplement dit que vous en faites trop. Mais je pense que ce serait aller à l’encontre de l’objectif de cette rencontre. Même si…

Je laissais un court silence s’installer, comme laisser croire que je réfléchissais, que je cherchais mes mots.

… je mentirai à vous dire que je ne cache rien. Toutefois, tout bon dirigeant à ses secrets. »

Mon sourire ne quitta pas mes lèvres. J’avais beau être venue et avoir clairement fait comprendre, par mes messagers et les tributs à l’intention de Targatt que je lui restais fidèle, cela ne voulait pas dire que je devenais le simple chien de garde de la Reine. Elle en avait déjà un, l’elfe qui avait quitté la pièce juste avant que nous commencions à discuter entre monarques. C’était donc jouer de sincérité en indiquant à Sa Majesté que oui, j’avis encore des plans en route, dont un certain Cain Leckard que je m’étais bien gardé de rendre à la Reine faisait partis.

Je croisais les jambes sous ma robes pourpre et déposant mon dos contre le dossier du fauteuil, l’occupant pleinement, je finis par troquer mon sourire pour un visage froid. Mes yeux d’or aux reflets parfois ambrés fixèrent ceux de la Reine tandis que je répondais enfin aux questions de la Reine.

« Avant de parler de moi, je vais dissiper un malentendu qui semble grandement animer la chronique de vos sympathisants et de vous-même de toute évidence. Je ne sais pas si c’est le règne de votre prédécesseur ou la propagande des éthéristes qui vous a autant marquer Votre Majesté, mais mon allégeance n’a jamais appartenue à n’importe qui d’autre que le Trône. Parce que je ne sers qu’une seule chose à Targatt : le Trône. Ceux qui s’y asseyent en sont l’extension. Toutefois, une telle extension peut s’avérer être nocive pour la survie du Trône lui-même. Puisque cette rencontre doit d’abord débuter par le procès de mes actes passés, parlons-en et après nous discuterons de qui nous fûmes Votre Majesté, vous, comme moi ? »

Une fausse question. Sa Majesté pourrait difficilement refuser mon intervention, mon récit de cette renaissance de Targatt plus forte qu’elle fut sous le règne débilitant d’Astoria.

« J’ai servi le monarque précédent Astoria dans la Garde Royale, j’ai servi Astoria à la tête de sa Garde Royale, j’ai servi Drake à la tête de l’armée de Targatt et je vous sers maintenant-vous à la tête de la Grande Armée. Dire que je ne considère pas cette armée comme la mienne serait faux. Je l’ai créée, je l’ai organisée, je l’ai entraînée et je l’ai menée à la guerre. Mais ne voyez-vous pas un changement dans cette ascension qui fut la mienne, mis à part les titres ? Oui, d’une Garde Royale nous sommes passés à une armée. Deux-milles hommes et femmes de toutes les races là où les protecteurs et l’ancienne garde dont j’avais le commandement pouvaient péniblement aligner huit-cent hommes. Pensez-vous qu’avec huit-cent hommes Targatt aurait pu survivre face à l’offensive démoniaque que nous avons subi ? Pensez-vous, au vu de l’incompétence chronique du protectorat, et même si j’avais conservé le commandement de la Garde Royale, nous aurions pu vaincre ?  Et ne me parlez pas des Paladins. Ce ne sont pas des soldats, tout au plus des chevaliers errants qui vivent pour la gloire et meurent dans l’indifférence. »

Ceci me rappelait les coups de colères que j’avais eues il y a plus d’un an quand il fallut réduire les effectifs de la Garde Royale, le fleuron de la défense de Targatt, pour grossir les rangs du protectorat. Dégarnir l’élite pour avoir plus de volaille à envoyer aux loups. Sans parler des restrictions imposées par Astoria par soucis d’éviter les problèmes économiques alors que les blocus de cités d’Arakis et Melghir se faisaient de plus en plus ressentir.

« J’ai soutenu Sa Majesté Drake parce que le règne d’Astoria était une menace pour la cité. Chaque jour qui passait était un jour qui nous rapprochait de la confrontation avec d’éventuels ennemis et quand Drake s’est approché de moi, j’y ai vu un moyen de mettre un terme à cet immobilisme suicidaire. Astoria aurait été une dirigeante grandiose en temps de paix. Mais nous étions sur le point d’être en guerre et rien n’était fait ou ne serait fait. Astoria condamnait la cité, je l’ai donc écarté pour laisser la place à celui qui me donnerait les moyens de la défendre. En l’occurrence, Drake Leckard. Les conséquences de son règnes sont bien évidemment terribles, et je fus la première à m’offusquer du rétablissement de l’esclavage que j’ai fuis toute ma jeunesse… Ce fut cependant un sacrifice acceptable au vu de la paix dans laquelle nous pouvons désormais prospérer. »

Diable que j’aurai aimé, pour une fois, pouvoir dire tout cela. C’était peut-être le moment ? Nous étions l’une en face de l’autre pour parler et nous éclairer. Ce n’était pourtant pas intuitif. La question était tournée d’une telle manière que dire le fond de cette pensée qui était la mienne, la vérité dans ses détails, ne trouverait aucune oreille pour l’entendre. J’étais dans un territoire qui n’avait guère envie de croire au bien-fondé de mes actions. Il fallait donc jouer la carte de la simplicité et faire en sorte que la Reine trouve elle-même les réponses qu’elle attendait.

« Quand je suis devenue garde royale, j’ai prêté allégeance au Trône. Je suis tenu par ce serment, encore aujourd’hui, d’en défendre l’intégrité et son occupant. Mais si l’occupant devient une menace pour le Trône, qui dois-je défendre en tant que Garde Royal ? Le Trône, ou l’occupant ? Le Trône qui trouvera un nouveau mandataire et qui nous survivra, ou Astoria Lane dont le règne d’immobilisme aurait bien causée la perte du Trône ? »

Je levais un sourcil en regardant Sa Majesté. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle aille dans le sens de ma question, mais plutôt en affirmant qu’il aurait été possible de changer les choses de l’intérieur, ou en évitant que Drake Leckard ne prenne le pouvoir.

« Vous noterez d’ailleurs, Votre Majesté, que si mes actes avaient été si mauvais et dénués de sens, le Trône n’aurait jamais accepté Sa Défunte Majesté Drake. Car, ce n’est pas sans vous rappeler que le Trône choisit son occupant et ce selon son projet pour Targatt. Si Drake a pu s’assoir dessus sans devenir un arbre comme ce lubrique de Cernunos, c’est peut-être que le Trône y a vu son intérêt. Donc je n’ai jamais rompu mon allégeance envers le Trône. J’ai simplement permis à ce que les choses s’accélèrent. »

La logique était assez simple et évidente ce qui en rendait la contradiction difficile. Mais pas impossible et je le savais. D’autant que l’indiquer de la sorte n’allait pas aider à réchauffer mes relations avec Luthièn. Au contraire, cela allait plutôt dans l’idée que je m’étais octroyée une sorte de pouvoir de faiseuse de Rois. Ce qui était faux en plus de cela. Je n’y songeais d’ailleurs que maintenant, alors que j’attendais la réponse de la Reine. Il nous fallait évidemment régler la question de ce procès improvisé avant d’envisager de parler de moi-même. Parce que je ne comptais pas « m’ouvrir » et indiquer pourquoi j’avais gravi si vite les échelons alors même que mon interlocutrice n’avait que des raisons d’avoir « peur » de moi. Ce n’était pas un problème. Il valait mieux qu’elle ait peur de moi plutôt qu’elle me sous-estime. Toutefois, elle me survivrait et je ne pouvais risquer la stabilité de ma dynastie.


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Lúthien Nylaathria

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Lúthien Nylaathria
Lúthien Nylaathria
Reine - Mage 2e ordre
Sam 7 Mar - 18:56
Age du personnage : 325
Race : Elfe
Pouvoirs : Décalage temporel, Ancrage
Puissance moyenne : 144


LE TRÔNE ET LA COURONNE





Lùthien répondit d'un bref sourire à celui de Schlacht. Elle s'attendait à ce genre de réaction face au cercle de vérité et n'espérait pas que la vice-reine lui livre tous ses plans sur un plateau d'argent en une seule discussion. Elle voulait simplement être sûre que ce qui serait dit le serait de façon sincère.

Elle acquiesça en silence quand Wilhelmine aborda la question du procès de son passé. De toute façon le sujet était également sous-entendu dans sa question. Malgré les critiques acerbes adressées envers le protectorat et les paladins pour lesquels elle avait une sympathie naturelle, la reine écouta avec le plus grand sérieux les récits de son invitée. Wilhelmine était l'une des rares personnes encore en vie à avoir réellement vécu de l'intérieur les événements de ces dernières années, et la reine voulait connaître sa version des faits. Quant le silence s'installa à nouveau, Lùthien resta pensive un long moment avant de répondre. En prévision de cette entrevue, elle avait parcouru à nouveau toutes les archives concernant les événements, et avait commandé de nouveaux rapports à ses informateurs pour combler les blancs. Elle s'était efforcée de prendre du recul , profitant de la sagesse millénaire du haut-elfe qui l'accompagnait désormais, afin de se construire un avis impartial. Wilhelmine semblait sincère, même si Lùthien se doutait que la vice-reine s'était savamment arrangée pour que sa fidélité au trône serve aussi convenablement ses intérêts personnels.

- Peut-être que Drake a été accepté par le trône... Ou peut-être qu'en tant que Grand Archimage, il est simplement parvenu à s'en rendre maître.

La reine baissa les yeux sur sa main ouverte, observant la magie qui la traversait et qu'elle seule pouvait percevoir, avant de reposer son bras sur l'accoudoir sculpté.

- Le trône porte son empreinte... Certaines fonctions ont été modifiées. J'ai suffisamment côtoyé Drake à l'académie pour savoir reconnaître son œuvre... Et s'il a pu altérer le trône, il a pu le soumettre. Aussi puissant et complexe soit-il, ce n'est qu'un artefact, sa volonté n'est ni absolue ni parfaite et surtout elle ne saurait suffire à justifier vos propres choix.

- Je ne nie pas qu'Astoria a sous-estimé la menace qui planait sur Targatt. Mais dans ce cas elle n'as pas été la seule. On pourrait tout aussi bien pointer la responsabilité du Haut conseil qui aurait pu la destituer ou du moins la pousser à prendre les mesures nécessaires. Mais de manière générale, depuis la dernière attaque sérieuse d'Evernahm il y a une trentaine d'année, la paix et les querelles internes ont progressivement endormi la vigilance de Targatt. Nous en aurions probablement payé le prix un jour ou l'autre...

La reine observait Wilhelmine de ses yeux bleus. En réalité, Lùthien était peut-être celle qui en était le plus proche de la vérité concernant les troubles qui avait agité Targatt, restait à voir si la vice-reine était prête à entendre une autre version de sa propre histoire.

- Cependant, concernant Drake, vous avez commis une grave erreur de jugement. Il avait conclu un marché avec les démons avant même leur première attaque.  

Elle marqua une pause pour laisser la vice-reine réaliser ce que cela signifiait avant de poursuivre.

- Il devait leur livrer ce trône auquel vous semblez si attachée. Heureusement pour nous, il jouait double jeu et à préféré garder le trône pour lui-même avant de se retourner contre les infernaux. Je tiens ces informations des souvenirs du démon qui avait pris possession du corps de Caïn Leckard et je suis donc certaine de leur fiabilité. J'y ajouterais une spéculation : Vous étiez trop jeune peut-être, mais souvenez-vous du soi-disant suicide du roi qui a précédé Asoria, des traces de magies spirituelles avaient été retrouvées sur les lieux... Qui d'autre que Drake Leckard, Grand Archimage spécialisé en magie spirituelle, aurait pu pousser un homme à prendre sa propre vie ? Si j'ai raison, la prise de pouvoir de Drake Leckard était un plan longuement réfléchi et orchestré d'une main de maître.

Le silence retomba, plus lourd qu'auparavant, alors que Lùthien observait les réactions de son invitée. Si Wilhelmine n'avait pas été la complice de Drake, elle en avait été un pion, manipulé comme d'autres par un mage qui s'était révélé aussi puissant qu'intelligent. Si Schlacht avait assez d'humilité pour admettre son erreur, la reine était prête à lui pardonner ses crimes.


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Wilhelmine Schlacht

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Wilhelmine Schlacht
Wilhelmine Schlacht
Vice-reine d'Arakis et de Melghir - Mage 1e ordre
Dim 8 Mar - 18:14
Age du personnage : 30 ans
Race : HUMAIN
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LE TRÔNE ET LA COURONNE




Je ne réagissais pas à l’intervention visant à indiquer que Drake avait pu altérer le Trône. Si une mage spirituelle comme Luthièn pouvait ressentir la magie de Drake dans leTrône, c’est qu’il n’y avait plus de discussions à avoir sur cette question. Il l’avait certainement altéré et fait en sorte de le contenir. Était-ce une raison suffisante pour que je me mette à genoux pour demander le pardon de la Reine ? Non. Le Trône a accepté initialement Drake. Ce qu’il a pu en faire après s’être assis dessus est autre chose qui est en dehors de mes compétences martiales et magiques. Et pour cause, sur le plan magique je ne devais certainement pas avoir les mêmes savoirs qu’une elfe de plusieurs siècles. J’ai appliqué la magie à l’Art de la Guerre. Quant au reste, je pouvais m’en accommoder. Et le fait que Drake ait modifié le Trône faisait partie des moyens qui pouvaient se justifier.

Cependant, ceci n’appelait pas de réponse. Pour dire quoi ? Un « et alors ? » terrible qui ferait bien comprendre à Luthièn que chacun est libre de jouer avec ses jouets pourvus qu’on sache les conserver ? Drake avait fait de la dînette avec son Trône, j’avais fait mumuse avec mon armée. L’un comme l’autre, nous avions outrepassée nos droits pour nous forger nos jouets à ntre image. Drake voulait un Trône docile et fidèle, je voulais une armée à moi et moi seule, qui m’obéirait au doigt et à l’œil. Ainsi je ne répondis à l’affirmation de Sa Majesté que par un simple sourire entendu. Le sourire d’une personne qui, sans pour autant admettre qu’elle le savait, ce n’était pas le cas, n’était pas surprise et ne semblait pas perturbé par ce qui venait d’être dit, comme si cette nouvelle était en fait normale. D’autant qu’avec Drake, ce genre de nouvelle était normale.

Ce qui suscitait, à l’inverse, une réaction, était cette soi-disant remise en cause de mon point de vue sur l’immobilisme de Targatt. Comme si Luthièn voulait faire partager la responsabilité de l’échec de la politique des trente dernières années entre Astoria et le Haut-Conseil. Rien d’étonnant en soit et sous Astoria, le Haut-Conseil s’était octroyé d’important pouvoirs et une autonomie, notamment sous l’impulsion de Drake Leckard qui n’allait pas dans le sens de l’action. Cependant est-ce que cela me concernait ? Si nous devions commencer cette conversation par mon procès, encore fallait-il restait sur le sujet.

Néanmoins, on ne m’offrit pas la chance de répondre. Mieux encore, l’accusation changea de tournure. De l’égale de Drake, on me plaçait au rang de pion sur l’échiquier de Drake. Pour assombrir le tableau, la Reine était désormais en train de porter des accusations graves à l’encontre de Drake Leckard. Dangereuses accusations, surtout si elles quittaient ces lieux et s’il advenait que je ne sois pas contente avec le résultat de la rencontre, je n’irai pas hésiter à déformer cette petite information. Il serait tant dommage que la Reine puisse accuser le Haut-Conseil du prédécesseur d’Astoria d’avoir orchestré son suicide. Après tout, toutes les grandes familles faisaient partie de ce Haut-Conseil et ce serait une insulte grave de les faire baigner dans la même trahison que Drake Leckard. Mais ce serait alors la parole de Luthièn contre celle des victimes de cette accusation arbitraire et même un cercle de vérité ne pourrait la sauver. Car la vérité ne sauve pas tout le monde. Non, les sentiments ne donnent malheureusement pas beaucoup de crédit à la vérité et c’est bien ce qui a causé la chute des Haut-Elfes et des Elvarions lors de la dernière Ère.  

Mais ce qui me fit agrandir mon sourire fut l’information indiquant que Drake avait initialement vendu le Trône aux Démons avant de chercher à la garder pour lui. Alors que mon regard semblait plongé dans la réflexion et que ma tête s’était reposée sur une de mes mains, je remettais les pièces dans le bon ordre. Drake Leckard avait pactisé avec les démons, mais pour permettre la prise du Trône, il lui fallait un allié dans la place : moi. Un pion dont il espérait bien se débarrasser et l’absence de terre lorsqu’il m’anoblit au lendemain de son accession au Trône allait dans ce sens. Toutefois, il révèle son intention de garder le Trône pour lui ce qui précipite la guerre et va dans le sens de l’acceptation du duel avec Astoria, pour accélérer les choses. Dès lors, il cimente son pouvoir et se rend compte qu’il vient de perdre le contrôle de son armée. Ceci allait donc expliquer le pacte de sang et la dague qu’il m’avait offert et que j’avais toujours, certainement pas sur moi cependant. Pris à son propre jeu en somme.

Il fallait pourtant régler un détail qui m’avait mis la puce à l’oreille à l’époque où Drake commençait à peine à m’approcher pour préparer la chute d’Astoria.

« Votre Majesté, je vous en prie. Nulle besoin de m’enseigner l’Histoire du dernier quart de siècle pour faire valoir votre point. La seule chose que je vois, moi, c’est que vous n’avez pas remis en cause ma vision des choses. Pire, vous allez dans le même sens. Nous étions embourbés et faire partager le poids de la responsabilité n’aurait pas changé le résultat. Mais pour tout vous avouer, c’est quand on coupe la tête du serpent que soudainement son corps se met à être le plus actif. Et si cette activité a provoqué des ravages, surtout à cause du conflit pour établir une nouvelle tête, elle a aussi permis d’éviter sa destruction pure et simple. Maintenant qu’une nouvelle tête, plus saine et plus active est en place, vous constatez vous-même que les choses évoluent normalement pour le mieux. Non ?

Cependant, je crois que vous oubliez un détail de taille quant à la situation de Drake et son sa trahison à l’égard de Trône et ce plan orchestré de main de maître : je suis vivante et lui non. C’est à se demander, Votre Majesté, qui a le plus profité de ce plan imaginé depuis des plus de trente ans non ? Ô et j’oubliais, sa liaison avec des démons n’était pas une chose que je ne savais pas. Même si je ne pouvais savoir qu’il avait une alliance, je me doutais de ses liens et j’ai bien failli en mourir pour tout vous dire et ce à cause de l’objet de toute votre récente attention. Oui, je parle bien de Cain Leckard. Avant la guerre civile, quand Cain était encore sous l’emprise de sa partie démoniaque, il a été nourrit avec les âmes de Kelsha. Comment je le sais ? J’y étais et j’ai été obligé de me battre ce qui m’a valu une belle cicatrice à l’épaule et une corruption démoniaque qui a failli me tuer. Même s’il aura bien fallut plus de trois mois pour cela. Comment le prouver ? Je suis certaine que vous trouverez un moyen de le demander au Régicide qu’est Alrost ? Ou bien tenez-vous à vérifier par vous-même ? »


Mon regard avait quitté sa stase de réflexion pour de nouveau fixer Luthièn. Depuis le moment où Astoria m’avait « purgée », je conservais cette sorte de résonnance est les démons. Leur défaite avait rendu ma vie bien plus simple et c’est cette même raisonnante qui m’avait rendu si prudente durant la guerre. Dire que mes nuits jusqu’à la défaite furent facile étaient un mensonge. La guerre m’avait fatiguée et c’est uniquement la compagnie de Rudolf qui m’avait aidé. Enfin, c’était un autre problème et maintenant, la Reine devait bien se rendre contre d’une chose : le passé était passé et maintenant, il fallait envisager l’avenir.

« Donc nous avons deux possibilités Votre Majesté. Soit nous persistons à vouloir reconstruire la cour des choses entre la mort du Prédécesseur d’Astoria et aujourd’hui uniquement pour savoir si je dois être jugée, ce qui n’arrivera pas et vous le savez. Soit, nous acceptons l’idée que j’ai bel et bien participé à la chute d’Astoria, mais que mon inaction pour permettre les atrocités de Sa Majesté Drake et la création d’une armée capable de mettre en échec les ennemis de Targatt révèlent ma fidélité au Trône. Qu’en dites-vous ? »


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Lúthien Nylaathria

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Lúthien Nylaathria
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Reine - Mage 2e ordre
Sam 14 Mar - 21:38
Age du personnage : 325
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Puissance moyenne : 144


LE TRÔNE ET LA COURONNE






La référence à l'habileté de Drake semblait avoir piqué au vif l'orgueil de Shlacht, qui laissa échapper qu'entre elle et lui, c'était surement elle qui avait le plus profité de la situation. Ce n'était pourtant pas la meilleure chose à dire lorsqu'on essayait de prouver sa bonne foi. Le fait qu'elle ait continué à soutenir Drake alors qu'elle se doutait de son lien avec l'ennemi ne jouait pas non plus en sa faveur. De manière générale, Wilhelmine ne semblait pas surprise par les informations données par la reine, plus encore, cela semblait l'amuser. Lùthien, elle, n'était pas d'humeur à rire, mais elle préférait connaître le fond de la pensée de la vice-reine.

- Je n'ai aucune raison de ne pas vous croire. Et ce n'est pas uniquement pour juger votre situation que je cherche à comprendre ce qui s'est passé. Quand on s'apprête à gouverner pour quelques décennies, il est bon de s'intéresser au siècle qui précède... ainsi qu'aux erreurs de ses prédécesseurs. Oui, je partage votre constat sur la situation dans laquelle se trouvait Targatt, cela ne veut pas dire que j'approuve les "solutions" que vous avez choisies. Vous le comprenez, j'aime à croire que d'autres chemins auraient conduit à moins de morts, tout comme vous préférez affirmer que vous n'aviez pas d'autres options.

Pour la reine, le profil de Wilhelmine commençait à prendre forme, un mélange étrange entre des principes de fidélité à la cité et un opportunisme presque assumé. La vice-reine n'était ni totalement bonne ni totalement mauvaise, comme la plupart des gens au final. Elle avait trop de pouvoir pour que Lùthien puisse la condamner, mais plus largement, si tous ceux ayant soutenu devait être incriminés, il n'y aurait plus beaucoup de soldats ou de membres de l'administration. Il fallait accepter de repartir à zéro.

-   J'aurais probablement agi différemment à votre place... mais je n'y étais pas. J'ai vu la bataille d'Helmancourt et je sais que peu auraient été capable d'accomplir ce que vous avez fait. C'est pourquoi je suis d'accord avec votre proposition : tous les soldats qui ont participé à la défense de la cité recevront le pardon royal, vous la première. Gardez à l'esprit cependant que si ce que vous avez fait pour Targatt rachète vos crimes, cela ne les efface pas pour autant. Beaucoup d'innocents sont morts et il est encore trop tôt pour juger si l'équilibre interne de Targatt est durablement rétabli. Donc pour ce qui est de votre fidélité, c'est à partir de maintenant que j'en jugerais... Pour commencer, éclairez-moi donc : en quoi la création d'une vice-royauté sous votre bannière sert l'intérêt du trône ?

Pour Lùthien, la victoire de Wilhelmine rachetait ses crimes, mais elle n'avait après tout fait que son devoir et la reine avait peu de raison de la récompenser en plus de deux cités conquises. La vice-reine avait agi unilatéralement et c'était sa force militaire qui le lui permettait. Cependant de son côté, Lùthien devait justifier cet état de fait auprès des citoyens. Si elle affirmait ne pas avoir eu le choix, ce serait un signe de faiblesse, mais si elle s'affichait positivement en faveur de la vice-royauté, beaucoup de ses partisans se sentiraient probablement trahis.


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Wilhelmine Schlacht

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Sam 14 Mar - 23:19
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LE TRÔNE ET LA COURONNE




Sa Majesté cherchait inévitablement à comprendre les tenants et les aboutissants. Sa première question de savoir qu’est-ce qui avait pu m’amener à nourrir une telle ambition après ma sortie de l’Académie alors même que j’étais une Méridius restait en suspens. Pourtant, elle était bien ce qui expliquait beaucoup d’éléments dans mon parcours. Le besoin de reconnaissance, de quitter le bas peuple, de construire une famille fière et capable de venir à bout des absurdités que j’avais vécu et fuie plus jeune. La monté dans l’échelon social pour exister et non survivre. L’ambition peut être due à de nombreuses choses. La mienne était seulement due au besoin de ne plus jamais connaître la faiblesse dans laquelle j’avais grandi. Peut-être faudrait-il le dire à la Reine pour lui faire comprendre que c’est humain. C’était une elfe. Comme le temps grèverait mes traits et non les siens, il lui a confié une sagesse qu’aucun humain ne possède. Encore moins les Germains. Nous vivions pour la guerre et notre chant du cygne devait nous emmener au Valhalla, la terre de ceux qui sont morts au combat ou qui ont vécu pour le gloire de Lehadín. C’est donc par nos réalisation de notre vivant que nous nous assurions une place en cette terre bénie. Mon élévation juste en dessous du sommet de l’échelon social et le sang versé était d’autant plus d’indices donner au dieu que je sers et vénère que j’étais digne de le retrouver en ses fief.

Astoria fut certainement la seule vraie victime de mon ascension. Tous ceux que j’avais écartés pour me permettre d’obtenir plus de moyens de pouvoir et de fonctions ne furent blessés que dans leur honneur, jamais dans leur chair. J’avais fait en sorte de ne jamais arriver à de telles extrémités et encore aujourd’hui je faisais en sorte de ne pas avoir à donner l’ordre de tuer pour assurer ma propre victoire. Peut-être parce que le visage surpris puis sans vie d’Astoria avait, lors de mes nuits agitées avant l’attaque des démons, occupé mon esprit. Peut-être que ce seul mort dont j’avais le sang sur les mains en dehors d’un théâtre de guerre était le seul cas de conscience que je pouvais avoir. Il l’était tellement que j’avais voulu, malgré ma trahison, lui assurer un voyage paisible vers le plan où son âme devait se rendre. Je ne voulais pas qu’elle finisse l’esclave de Drake ou que son âme soit tourmentée. Certains viendrait dire que j’ai inventé cette excuse a posteriori, simplement pour justifier ma forfaiture. Surtout celui qui a eu l’idée imbécile de la ramener à la vie. Pourtant, c’était une des rares choses à laquelle je croyais dure comme fer. Je ne mentirais pas sur l’opportunité de l’accord de Drake. Je ne mentirai pas sur le fait que j’ai manœuvré pour devenir ce que je suis maintenant. Je ne mentirai pas qu’au moment le plus chaud de la chute d’Astoria, c’est uniquement la présence d’Alrost et le risque qu’il représentait qui m’a retenu de la faire emprisonner et ainsi éviter bien des affres. Mais je ne mentirais pas non plus en affirmant que mon ascension a pris fin et que c’était dans l’espoir de lui éviter le pire que je lui ai retiré la vie.

Qu’importait maintenant. Ces choses étaient finies et Sa Majesté et moi avions bien admis que nous ne partagions pas les mêmes visions des évènements et des solutions qu’il aurait fallu apporter. C’était tout à fait normal et c’est bien parce que j’admettais cette différence de point de que je n’avais ni haussé le ton, ni quitté les lieux. C’est bien parce que j’admettais que d’autres solutions auraient pu exister. Il fallait cependant aussi accepter qu’il est toujours plus facile de refaire une bataille après son déroulé et que le nouveau déroulé pouvait ne pas inclure les appétits de tous.

Appétits que Sa Majesté me permettait d’enfin justifier. Ce n’était pas une mince à faire. Mais je pense qu’elle comprendrait très vite qu’en dépit de mon mouvement unilatéral, aucun de ses alliés ou ennemis ne pourrait s’en prendre à elle si elle bénissait mon action.

« Votre  Majesté, ne faîtes pas l’erreur d’accorder un pardon à qui que ce soit. Actuellement, vous comme moi sommes auréolées de gloire et d’honneur auprès des survivants. Seuls les initiés sont au courant de cette dissension qui peut exister, je l’espère plus pour très longtemps, entre nous. Si vous m’offrez le pardon pour ms actes passés, non seulement vous allez donner aux moins initiés la pensé que vous n’êtes pas appuyée par la Grande Armée et son commandement, mais en plus de cela que j’ai pu marchander ce pardon contre les cités, voir user faire du chantage. Or, dans cette situation, en effet, vos partisans vous demanderont des comptes et vos ennemis s’engouffreront dans la brèche pour écourter votre règne. Vous êtes une Haute-Elfe, donc nullement immortelle ce qui fera l’affaire de quelques factionnaires…

Je me permettais donc de jouer les conseillères pour une affaire qui me concernait directement. Evidemment qu’un pardon m’allait. C’était même parfait. J’aurai été directement lavée de tout et ma dynastie aussi. Mais je devais faire comprendre à Luthièn que même si je cherchais à consolider mon pouvoir déjà bien ancré sur le principal pilier de mon règne, l’armée, j’étais sincère dans mon souhait de maintenir le lien avec Targatt et surtout d’aider la nouvelle occupante du Trône. Je le lui ai dit : je sers le Trône et son extension tant que cette dernière n’est pas une menace pour le premier. Luthièn était une bénédiction pour ces temps troublés. Elle avait une longue vie devant elle et avait assez d’expérience et de détermination pour faire bouger les choses. Ce que je craignais, c’est qu’elle puisse se faire embarquer dans quelques manœuvres rondement réfléchis par quelques membres de cette administration lourde et modelée sans cesse par Edouard de Nogaret.

… D’autant que l’on accorde le pardon en signe de clémence envers es ennemis. Si vous accorder ce pardon à moi et mes hommes, vous nous rangerez parmi vos ennemis pour la population ce qui, cumulé aux cités, ne fera que détruire l’avantage grandiose que votre victoire contre les démons vous offre. L’argent est généralement ce qui fait taire beaucoup de personne. Sauf les plus illuminés. Si vos alliés et vos ennemies critique le choix, mettez en avant le poids du tribut versé qui n’est pas négligeable. Non seulement vos ennemis ne pourrons pas critiquer cette situation puisque les coffres de la cité se remplissent, mais vos alliés non plus puisque vous pourrez les satisfaire en investissant dans leurs projets.

Je devais avouer que ne pas dire « notre » victoire était purement de la réthorique. Mais elle devait surement déjà comprendre que ma victoire n’avait d’effet que sur les habitants libérés de Melghir et Arakis, moins sur les habitants de Targatt. Détruire ma réputation à Targatt n’aurait pas d’effet fort dans les deux cités et donc seule la Reine en souffrirait.

… Pour ce qui est de cette Vice-Royauté, je pense, en dehors du fait que la situation en place ne puisse être remise en cause sans employer les armes dans une guerre fratricide, qu’elle répond à plusieurs éléments qui ne peuvent être ignorés depuis que l’ouverture au Monde Connu provoqué par votre prédécesseur a été actée par les autres puissances. Targatt, comme les autres cités mages, étaient une cité de légende et difficile d’accès pour les royaumes non-mages. L’alliance entre Albion et Targatt, aujourd’hui caduque, a rendu visible l’invisible au non-mage. En conséquence, il est naturel que Targatt admette le même fonctionnement que ses voisins et que ses conquêtes répondent à une obligation de féodalité. Nous ne pouvons plus revenir en arrière votre Majesté sur le plan diplomatique. Nous ne pouvons malheureusement plus nous cacher et si Targatt veut être reconnue et estimée, elle doit se comporter comme ses voisins. Pas forcément en multipliant les conquêtes. Mais au moins dans sa gestion.

Or, il est clair que Targatt ne pas commencer à diviser la vallée d’Helmancourt en baronnie, comté et duché. La vallée est très vaste mais ce serait contraire à sa tradition. Toutefois pour ce qui est d’Arakis et Melghir, elle doit les gérer comme telle. Naturellement, il serait plus raisonnable d’envisager deux comtés ou duchés, un par ville et puis ce serait finit. Seulement, Votre Majesté, ce serait oublié que ces territoires ne sont pas des territoires magiques comme la vallée d’Helmancourt, au sens où ils sont peuplés de mages. Ce sont des territoires principalement de non-mages. Si l’on fixe le gouvernement principal de ces territoires à Targatt, la population aura la sensation d’être dirigées par des mages depuis une terre lointaine et déconnectée. Une terre de légende qu’ils ne verront jamais puisqu’ils sont non-mages et que l’une des lois fondamentales de Targatt est l’interdiction pour les non-mages de venir dans la cité. La moindre crise sera rejeté sur le monarque de Targatt et les mages ce qui sera du pain béni pour l’ordalie d’Hésandre que déjà, je peine à garder en dehors de mes terres. A l’inverse, en ramenant le pouvoir dans l’une des deux villes, la distance ne devient plus une raison valable de critique et permettra une gouvernance en accord avec ce qui se fait dans le Monde Connu, notamment dans les provinces germaniques où la tolérance envers les mages est connues. L’autonomie d’une vice-royauté permettra donc de mettre de côté une partie de la législation envisagée à Targatt pour permettre une meilleure cohésion entre mages et non-mages.

Reste ensuite des raisons militaires…


Je regardais la Reine un instant avant de me pencher en avant.

… Si vous avez une carte je peux vous montrer les enjeux de cette Vice-Royauté…

J’attendais que la Reine puisse me permettre de poursuivre mon exposé, la laissant ainsi exposer une éventuelle contre-vision et éventuellement répondre avant de poursuivre.

Il n’existe que deux routes sûres, pavés et protégées pour rejoindre Targatt. Au sud, celle qui longe le fleuve Helmancourt la route homonyme qui se termine à Melghir et à l’Ouest, la Passe des Rois qui fait la jonction entre Arakis et la Vallée d’Helmancourt. Envisager un passage par d’autres cols, notamment en été, est possible. Mais les orcs qui étaient avec les démons ne viennent pas de nulle part et sont principalement originaire de tributs qui peuplent ces mêmes cols et vallons dans les montagnes noires. Dès lors, maintenant que Targatt est connues dans les Monde Connu, elle va attirer les autres puissances. La présence d’un dragon primordiale non loin va nourrir les fantasmes et faire de Targatt une cité riche, même très riche. Pour ne rien arranger, Hésandre va voir en nous une éventuelle menace. Il faut donc défendre les deux routes et pour cela, il n’y a qu’Arakis et Melghir. C’est donc au rôle de la Vice-Royauté de défendre Targatt pour que celle-ci consacre ses efforts dans ce qu’elle sait faire de mieux : la magie. C’est ce qui rend Targatt plus puissante que tous nos voisins. Si Targatt commence à diviser ses efforts entre des fortifications et des ouvrages d’art en plus de la magie, elle va s’essouffler. Notamment parce qu’elle ne génère pas assez de moyens pour cela. Melghir et Arakis étaient des cités état principalement marchandes. Générer de l’or est dans leur nature, leur permettant de se concentrer sur les forces armées, la production agricole et la construction. Dès lors, il est impossible de gouverner Arakis et Melghir comme vous gouvernez Targatt. Ce serait risquer de reproduire les mêmes clivages. En créant cette vice-royauté, vous offrez à Targatt une vrai défense en plus de lui permettre de rayonner plus qu’elle ne l’a jamais fait avec sa magie. Car c’est elle que nos voisins doit craindre et qui doit armer les soldats de la Grande Armée le jour où un ennemi voudra tenter de briser les murs d’Arakis ou Melghir.

A la fin de cette longue explication, mes yeux quittèrent la carte sur laquelle je n’avais cessé de faire courir mes doigts pour fixer la Reine et attendre sa réponse. Notre entente dépendrait désormais de la façon dont elle voulait modifier ce projet qui devait inévitablement profiter à Targatt. Toutefois, cela impliquait de m’offrir beaucoup et il fallait l’accepter.





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Lúthien Nylaathria

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Lúthien Nylaathria
Lúthien Nylaathria
Reine - Mage 2e ordre
Dim 29 Mar - 22:16
Age du personnage : 325
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LE TRÔNE ET LA COURONNE





La reine resta silencieuse en écoutant les conseils de Wilhelmine. Elle était quelque peu surprise que la vice-reine refuse la faveur qu'elle lui faisait. Il était vrai que lui accorder le pardon c'était reconnaître qu'elle était coupable, et c'est pour cette raison que Lùthien considérait cette solution comme la plus juste. Elle devait cependant admettre la pertinence des arguments de la vice-reine. Il n'était avantageux pour aucune des deux parties de révéler les crimes de Wilhelmine et de détruire sa réputation dans l'immédiat. Lùthien n'était pas à l'aise avec l'idée de laisser la vérité être oubliée. Mais peut-être était-ce le prix à payer pour éviter de nouvelles luttes internes... C'était un de ces choix complexes où aucune solution ne pourrait être satisfaisante. Elle repensa brièvement à Yearius qui lui reprochait de vouloir accommoder tout le monde au détriment de la lumière. C'était vrai, en un sens, Lùthien sacrifiait en partie la justice pour garantir à plus long terme la paix et la prospérité de Targatt. Ce n'était pas parfait, mais c'était le choix qu'elle faisait.

- Soit, en ce cas gardons le passé dans l'ombre. Finit-elle par dire.

Ainsi fut réglée la question des actes passés de Wilhelmine Schlacht. Maintenant les négociations s'ouvraient alors que la Vice-Reine expliquait sa vision du futur de son état.
La situation de Targatt ne pouvait plus être la même sur le plan diplomatique c'était certain. Lùthien aurait préféré que la cité reste cachée aux yeux du monde, mais ce qui était fait était fait. Lùthien avait des commentaires mais elle préféra laisser Wilhelmine terminer son exposé. Elle se leva pour rejoindre une grande table sur laquelle la carte de la région était déjà installée et suivit attentivement les explications de la vice-reine. Elle prit le temps de réfléchir un moment avant de répondre.

- Je considère également que le rayonnement de Targatt doit venir de sa magie et des connaissances que nous gardons à son sujet. L'académie est le cœur et le symbole de ce projet.  Votre vision n'est donc pas sans attraits pour moi. Il serait imprudent cependant de laisser Targatt dépendre entièrement des ressources de Melghir et Arakis. Le blocus en a fait une démonstration suffisante. Que ce soit sur le plan économique ou militaire, Targatt doit au minimum être capable de survivre par ses propres moyens.

- Targatt est déjà une ville fortifiée qui peut être convenablement défendue avec peu de soldats. Avec des réserves suffisantes, aucune armée non-mage ne pourrait durablement tenir un siège contre elle. Les autres puissances mages cependant ne s'ennuient généralement pas à prendre les routes pavées ou à tenir des sièges. Les démons l'ont bien montré, c'est depuis l'intérieur qu'ils ont pris Targatt puis Melghir et Arakis. Nous devons donc reformer une unité d'élite pour parer à ce genre de situation et prendre le rôle que tenait autrefois le protectorat.

- Tout cela n'invalide pas nécessairement le rôle que vous proposez pour la Vice-Royauté. Elle constituera un rempart de plus et apportera à Targatt le supplément de richesse qui lui permettra d'investir dans la formation des mages et l'excellence magique. Des savoir-faire qui bénéficieront en retour au développement d'Arakis et Melghir. Une relation mutuellement profitable, si c'est bien ce que vous suggériez.

- Concernant le gouvernement la Vice-Royauté, je suis d'accord qu'une certaine autonomie est nécessaire. Targatt ne se mêlera donc pas de vos affaires internes, tant qu'elles ne nuisent pas au Trône et à la condition que cela soit réciproque. Votre position vous donne un pouvoir considérable qui pourrait facilement déséquilibrer les relations entre les factions de la cité si jamais vous preniez parti. C'est pourquoi j'aimerais que vous restiez en dehors de la politique de Targatt... à moins que je vous donne mon accord, bien entendu.

- Pour la question des non-mages, vous avez raison d'être prudente. Si j'étais Hésandre et que je voulais prendre vos cités, j'essayerai d'abord de monter mages et non-mages les uns contre les autres. Vous êtes une libératrice pour eux pour le moment et j'espère sincèrement que cette opportunité vous permettra de suivre l'exemple d'Hochseegrad. Vous êtes habile, l'Histoire l'a montré, mais gardez à l'esprit que vous n'êtes pas plus immortelle que moi.


La reine n'avait pas lâché le regard de Wilhelmine. La commandante de la grande armée s'était permis un peu plus tôt de donner des conseils de politique intérieure, Lùthien se chargeait de lui rappeler qu'elle aussi ne serait pas épargnée par ce genre de difficultés. Puis le regard bleu de l'elfe se posa à nouveau sur la carte sur laquelle elle disposa des figurines représentant les forces armées des trois cités.

- Nous devisons là sur une réalité qui ne verra pas le jour avant quelques temps, Madame la Vice-Reine, j'aimerais donc également discuter des problèmes urgents. Après 2 ans de blocus commercial, les stocks de Targatt sont au plus bas et les produits importés par voie magique sont trop chers pour les classes les plus modestes de la population... et l'approvisionnement insuffisant dans l'absolu. Si les champs d'Helmancourt ne sont pas remis en culture rapidement, nous risquons la famine. Avec les moyens actuels je ne suis pas en mesure d'assurer la sécurité de la plupart des habitants, ni des paysans. La grande armée compte 2500 lames... Il reste à peine 250 soldats à Targat, environ 200 protecteurs et une cinquantaine de gardes royaux.

Lùthien n'avait pas besoin de montrer à quel point les forces restées à la cité mage étaient ridicules comparées à celles massées aux frontières de la vice-royauté.

 - Targatt est une cité bien plus grande que Melghir ou Arakis... Un redéploiement des forces me semble donc nécessaire. Il me faudrait une centaine de soldats pour patrouiller dans la vallée d'Helmancourt et sécuriser les routes commerciales, 150 gardes royaux pour ramener les effectifs à la normale, au moins 200 soldats pour assurer la sécurité intérieure, notamment rétablir l'ordre dans le cercle où la situation se dégrade rapidement. Ainsi qu'une vingtaine d'instructeurs et officiers compétents pour former une nouvelle génération de protecteurs. Soit environ 500 lames... de préférence des soldats n'ayant pas participé au génocide.

La reine venait de demander à Wilhelmine de rendre 1/5e de son armée à Targatt. C'était peut-être beaucoup pour celle qui avait entraîné ces soldats, aux yeux de Lùthien, c'était une demande plus que raisonnable. La Vice-Reine ne pouvait pas décemment prétendre vouloir servir Targatt et lui refuser d'assurer la sécurité et la survie de sa population. Même aux yeux de ses propres soldats cela n'aurait pas de sens. Après tout, beaucoup étaient Targattien et avaient probablement encore de la famille à la cité. Les anciens gardes royaux n'étaient peut-être pas non plus opposé à l'idée de récupérer leurs places et leurs rangs.


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Wilhelmine Schlacht

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Wilhelmine Schlacht
Wilhelmine Schlacht
Vice-reine d'Arakis et de Melghir - Mage 1e ordre
Ven 3 Avr - 13:18
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LE TRÔNE ET LA COURONNE




J’avais, pendant tout mon exposé, pris la position que je cumulais avec celle de Vice-Reine, celle de maréchal de la Grande Armée. Un titre de plus dont je m’accommodais et que j’espérais bien transmettre à mon successeur le jour où je rejoindrai les terres de Lehadín. J’espérai bien pouvoir remettre ce titre à Constantza. Elle était de mon sang et de ma famille. Mais elle n’était pas ma fille et même si j’avais pu formuler l’idée de l’adopter en lieu et place de mon défunt oncle, comme les monarques latins font pour se trouver une descendance décente, cela ne pourrait lui offrir le titre de Vice-Reine s’il advenait que je porte un enfant. Il fallait donc qu’elle se prépare, ici, à l’Académie de Targatt pour y apprendre toute l’ampleur de la magie et en revenant à mes côtés, être capable de commander une armée toute entière en fonction des grandes lignes que je venais d’exposer à la Reine.

Sa Majesté ne manqua pas de réfléchir à la suite de mon long exposé. Il y avait matière à penser et ainsi à amender. La question était alors de voir à quel point la Reine me demanderait de céder pour obtenir tous ces droits et privilèges que mes mains commençaient déjà à saisir. Evidemment, la Reine ne manqua pas de répondre et ainsi présenta sa façon de voir les choses. Elles étaient à la hauteur de ce que j’espérais qu’elle les veuille. Sa Majesté avait à de nombreuses reprises révélées son souhait de préserver la paix et rechercher le bien-être de ses sujets plutôt que rechercher sa gloire personnelle et de la puissance à tout prix. L’équilibre des puissances était donc quelque chose de commun chez elle et ses remarques sur la dépendance de Targatt envers la Vice-Royauté, le manque de pertinence d’une défense extérieure face à un ennemi magique ou, au sommet de sa critique, le fait que je partageais la même mortalité qu’elle, ce qui était peut-être la seule chose que nous partagions en dehors d’une couronne, étaient justes, légitimes et mesurées. Je ne pouvais m’empêcher de me dire que si Luthièn avait eu le Trône deux ans plus tôt, cette cité n’aurait pas eu à vivre toutes ces épreuves. Toute cette intervention, in fine, ne provoqua qu’une seule réponse de ma part :

« Amen. »

La marque de mon approbation même des premières contre-propositions de la Reine, de simples ajustements dans l’idée de la relation entre Targatt et la Vice-Royauté. Je n’oubliais pourtant pas qu’elle n’avait toujours pas formulé les véritables conditions de la bonne entente entre le Trône et la Couronne. Car tout ce qui venait d’être dit n’était que de modestes amendements à une situation qui existait déjà et ne pourrait être changée, même par ma mise au fer ou par quelques sortilèges. Le sang coulerait et Targatt, même bien défendue avec ses murs hauts et épais et l’aide suprême du Trône, ne pourrait faire face à une armée de mages de guerre, entraînés et ayant confiance en celle qui les a mené à la victoire à plusieurs reprises. Je n’avais pas envisagé de plan de bataille contre Targatt elle-même depuis la fin de la guerre. Mais cette conversation me faisait prendre conscience qu’il fallait toujours envisager le cygne noir et par conséquent, qu’il appartenait à la Vice-Royauté, dans le cas où l’ultime extrémité venait à être atteinte, de faire la guerre à Targatt elle-même.

Cette pensée n’écartait pas mon attente pour les dernières demandes de la Reine. Ce sont elles qui m’intéressaient et que j’attendais, regardant Sa Majesté pour saisir chacun de ses gestes, la comprendre, l’anticiper, la décrypter. Une tâche difficile chez les elfes. Ils sont si impassible, délicats, hors-sol dans certains cas, que trouver chez eux le même language du corps que chez les humains demandaient de la pratique. Je n’en avais malheureusement pas beaucoup. Les Hésandrins, les Latins, les Slaves et surtout les Germains n’étaient plus un problème. Mais les elfes…

J’écoutais ainsi Sa Majesté jusqu’au terme de ses demandes, silencieuse, concentrée. Quand elle eut finis, je me détachais de la table supportant la carte de la région de l’Helmancourt pour marcher vers la fenêtre la plus proche, regardant à travers les carreaux les crêtes enneigées des Montagnes Noires, si grandes et majestueuses, encerclant la Vallée d’Helmancourt comme les bras protecteurs d’un père enserrant sa fille. Targatt devait certainement en être le cœur de cette fille imaginaire. Un cœur qui demandait d’être mieux protégés par les soldats qui formaient son armée. Les demandes de la Reine étaient donc d’ordre humain. Du moins, elles ne visaient que le besoin en main d’œuvre et en soldat de la cité. Surtout en soldat pour tout dire. La demande était plus que fondée et répondait à la nécessité de remplir un vide que la disparition de l’ancienne Garde Royale par sa transformation en la Grande Armée et le départ de cette dernière vers mes terres avaient créé.

Vouloir mettre un terme à l’insécurité que la disparition d’une vraie garde royale et les petits effectifs des protecteurs imposaient à Targatt était du bon sens. La mise en place d’une ceinture fortifiée extérieure, notamment sur les routes d’Helmancourt et la Passe des Rois depuis Arakis permettrait de limiter les risques de menace extérieur. Cependant, il ne fallait pas oublier les risques de menaces magiques et la présence d’une garnison dans la Vallée d’Helmancourt devenait nécessaire, au moins le temps de former une nouvelle génération de Garde Royaux et de Protecteurs qui dépendraient directement de Targatt et non de la Grande Armée. Je perdais en favorisant la formation d’un nouveau protectorat fort et d’une nouvelle garde royale un pouvoir de pression colossale sur Targatt. Mais je devais aussi être réaliste. Ne pas permettre à Targatt d’avoir ses propres moyens de défenses ouvrirait la voie aux manigances internes et par conséquent, provoquerait une importante instabilité politique qui pourrait se terminer de la même manière qu’il y a deux ans : un mage un peu puissant et la collaboration des membres les plus importants de la nouvelle Garde Royale et, ou, du Protectorat permettrait à n’importe quelle faction de prendre le pouvoir. Dans l’immédiat, le spectre de la Grande Armée rendait toute tentative suicidaire et ce serait certainement le cas aussi longtemps que je serais en vie. Mais le lendemain de ma mort, l’influence de la Grande Armée sur les esprits se réduirait pour se transformer en une présence lointaine, ayant d’autres affaires à régler que celle de Targatt. Cette dernière devait donc se constituer une force capable de venir à bout des cas similaires à celui de Drake et au mien. Cela impliquait de reconstruire la nouvelle Garde Royale sur des bases neuves, en lui constituant de nouvelles traditions, de nouveau rites et de nouvelles obligations. Cela impliquait aussi de changer la mentalité du Protectorat et de le rendre plus discipliné, organisé et capable de s’inclure dans une force armée plus importante que lui en cas de guerre ouverte contre un ennemi extérieur, magique ou non.

Autrement dit, il fallait parvenir à créer, pour l’avenir, un moyen de se faire rencontrer les cadres des trois forces militaires légitimes de Targatt, bien définir leur rôle respectifs et enfin, s’assurer de leur coopération au profit de Targatt elle-même. C’était donc sur cela qu’il fallait réfléchir et non la nature de l’aide militaire que je consentais, sans retenue, à Sa Majesté.

« Votre Majesté, vous serez heureuse de savoir que je vous enverrai les cinq cent hommes et femmes que vous me demandez et aucun d’entre eux n’aura participer à cette opération nécessaire de rétablissement de la paix publique dont vous parlez. Il est normal que la Grande Armée maintienne une garnison dans la Vallée d’Helmancourt. Une défense extérieure à tout son sens, mais nous devons aussi envisager le cas d’une attaque par l’intérieur, comme vous l’avez justement signalé, et ainsi la Grande Armée doit fournir assez d’effectif ici pour que Targatt tienne assez longtemps jusqu’à l’arrivé du reste de la Grande Armée. Cinq cent hommes pour assurer la sécurité des routes, les patrouilles dans la vallée et la surveillance des cols semblent donc nécessaires et suffisant.

Cependant, je suis forcée de vous indiquer qu’ils n’intégreront ni le Protectorat, ni la nouvelle Garde Royale. Ces hommes et ces femmes sont des soldats, fait pour la guerre, pour voir du sang et le faire verser. Ils sont entraînés pour mener des batailles, pas pour maintenir l’ordre ou assurer votre sécurité. Comme les Paladins d’ailleurs…


La remarque envers les Paladins de ce gamin de Yearius était une simple introduction à mon idée principale, mais aussi une remarque à l’attention de la Reine qui s’accommodait de guerriers peu fiables et mus par autre chose que le souhait de défendre leur souverain.

… le Protectorat assume le rôle de maintien de l’ordre dans la cité et de défense de dernier recours. La Garde Royale doit protéger le souverain et participer à l’ultime défense. Enfin, la Grande Armée est là pour semer la mort dans les rangs ennemis et dissuader les plus aventuriers de nos voisins ou de nos rivaux de s’attaquer à Targatt et ses possessions. Je ne peux que difficilement permettre à ces cultures militaires de se mélanger sans risquer de voir germer, plus tard, des rivalités et des tensions néfastes pour la reconstruction militaire et sociale de Targatt. Mélanger des corps qui, pour deux d’entre eux, se méprisent au plus haut point, c’est déposer les graines d’un fiasco politique pour votre successeur que ne pourra pas se fonder sur la fiabilité de ses troupes, ce alors même que votre ambition, dans vos demandes, est de limité la dépendance de Targatt envers la Vice-Royauté.

Le Protectorat doit donc recruter par lui-même et la Nouvelle Garde Royale se trouver de nouveaux membres, de nouvelles traditions et de nouveaux artefacts. Les deux corps doivent jurer fidélité à Targatt et son souverain et se délier de toutes les autres milices que la cité compte pour se consacrer à leur devoir et leur fonction.

Cependant, cela ne veut pas dire que je souhaite maintenir la mésentente entre le Protectorat, la Nouvelle Garde Royale et la Grande Armée. Au contraire, dans le cas où une guerre de grande ampleur devrait de nouveau avoir lieu, ces trois corps seront bien obligés de travailler ensemble, ce afin d’éviter que les erreurs du dernier conflit ne se reproduisent. Il me semble ainsi plus qu’opportun d’écrire aujourd’hui ce que devrait être nos forces armées demain. Nous savons bien qui dépend de qui. La Grande Armée est celle du Royaume de Targatt mais dépend de la Vice-Royauté. Les Protecteurs et la Nouvelle Garde Royale sont celles du Royaume de Targatt, mais dépendent de Targatt elle-même. Mais nous ne savons pas encore qui fera partie du commandement de qui. Ainsi je propose de placer entre les mains du seul gage de neutralité de notre royaume la formation des officiers de ces trois corps : l’Académie.

Ainsi, ils se connaitront, apprendront dans une même enceinte à coopérer, malgré leur choix d’affectation à la fin de leur formation, entretiendront les liens suffisant pour qu’au moment où nos descendant vivront leurs plus sombres heures, ils se considèrent comme frère d’arme, luttant pour la même cause et au-delà des prestiges accordé à chacune de leur fonction. Aujourd’hui je vous demande de faire le dure choix de me faire confiance quand je vous dis que je n’ai aucune intention hostile à l’égard de vous et cherche à faire prospérer Targatt dans son intégralité et ainsi me laisser poser à vos côtés la première pierre d’un édifice nouveau, symbole d’une reconstruction de Targatt en coopération et non en lutte perpétuelle comme tout ce qui est en cours en ce moment.

La Vice-Royauté, aujourd’hui, n’a aucune velléité à l’égard de Targatt, je souhaite coopérer autant qu’il m’est possible de le faire. Mais ceci est la situation aujourd’hui, de mon vivant. Quand mon âme aura rejoint Lehadín, je ne pourrai pas influer sur les vivants et il faut que mon successeurs ait un lien avec Targatt qui rende inimaginable, pour lui, comme pour votre successeur, de porter le premier coup. Cette collaboration au sein de l’Académie sera le symbole de la bonne entente entre la Vice-Royauté et Targatt et aussi longtemps que cette coopération existera, vos successeurs et les miens auront un moyens de connaître l’état de la bonne entente entre le Trône et la Couronne.

Resterait maintenant à alimenter cette école militaire en somme. Il y a de vieux officiers dans la Grande Armée qui pourraient rejoindre la garnison dévolue à la Vallée d’Helmancourt et en mission principale assurerait la formation des élèves officiers à l’Académie. Certains sont d’anciens Garde Royaux et pourront donc assurer les formations militaires et de garde royale. Cependant, il n’appartient qu’à vous de fournir les professeurs que vous jugeriez les mieux placés pour permettre la formation des protecteurs et des gardes royaux. Quant à la décision de suivre une formation ou une autre… je dirai que les élèves devraient suivre les trois formations et c’est au terme de leur examen de sorti, en fonction de leur résultat, qu’ils pourront choisir le corps d’état auquel ils souhaitent appartenir….

Qu’en dites vous, Votre Majesté ? »
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Lúthien Nylaathria

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Lúthien Nylaathria
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Sam 18 Avr - 18:24
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LE TRÔNE ET LA COURONNE





Lùthien retint un soupir, la vice-reine approuvait ses premières propositions. Les négociations étaient cependant loin d'être terminées. Wilhelmine accepta également d'envoyer les troupes demandées mais uniquement de façon temporaire, comme si assurer la sécurité de la ville était une basse besogne pour des gens de guerre. La reine était légèrement sceptique. A l'exception peut-être des germains, ces soldats là n'avaient connu pour la plupart qu'une seule vraie bataille, celle d'Helmancourt, et beaucoup d'entre eux avaient occupé d'autres postes auparavant.

Les arguments de la Vice-reine consistait à dire que les corps avaient des cultures trop différentes... Elle ne se gêna pas non plus pour glisser une pique à l'attention de l'ordre Paladin. Certes, ils n'étaient pas les mieux formés, mais faute de mieux, ils étaient au moins fidèles. Pour la reine, le problème ne semblait pas insurmontable, après tout, les soldats de la grande armée restaient des targattiens et devaient avoir un minimum d'attachement à leur mission quel que soit les camarades qu'on leur imposerait. Ou bien ils n'étaient pas vraiment de bons soldats. Non, le seul réel problème que voyait Lùthien était plus l'acceptation politique d'une telle réintégration des "traitres" de la part du nouveau parlement. Plus vraisemblablement, la Vice-Reine préférait garder ces troupes pour elle. Militairement parlant, il était pourtant pertinent d'avoir un minimum de soldats expérimentés à Targatt...

- Je prends note de vos conseils concernant la réorganisation du protectorat et de la garde royale. A court terme, je commanderais donc le détachement de la Grande Armée le temps de reformer la garde et le Protectorat.

Dans l'idéal, Lùthien aurait voulu intégrer directement ces troupes dans les effectifs restant à Targatt de façon permanente. Mais elle savait qu'elle ne pouvait obtenir plus de Wilhelmine pour l'instant, et elle était patiente. Une fois qu'elle aurait ces femmes et ces hommes sous son commandement direct, fut-il temporaire, elle pourrait évaluer directement si certains d'entre eux étaient susceptible d'accepter de changer de corps militaire pour servir la cité plus directement.

- Pour ce qui est de l'avenir, sachez que déjà que j'apprécie votre capacité à envisager à long terme la prospérité de nos états. Cependant, si la bonne camaraderie au sein de l'Académie suffisait à faire des étudiants des frères et des sœurs, les familles de Targatt auraient cessé de se disputer le pouvoir depuis longtemps. Je ne connais qu'un seul moyen de devenir frère ou sœur d'arme, c'est de risquer sa vie côtes à côtes en défendant la même cause.

Pour se convaincre du flagrant manque de coopération entre les Targattiens, il n'y avait qu'à voir comment les grandes familles avaient été incapables de réagir et d'organiser les défenses en l'absence de roi ou de reine alors même qu'un ennemi commun était aux portes de la cité. L'elfe resta songeuse un moment, réfléchissant aux liens sociaux qui étaient les plus puissants en dehors de ceux basés sur la force, l'intérêt ou l'intimidation. L'amour, l'amitié, la solidarité, la confiance... Ne pouvait-on pas enseigner et transmettre tout cela ? Le modèle de l'Académie, malgré son apparente acceptation de tous types d'élèves encourageait plutôt la réussite individuelle et reproduisait les clivages de la société Targatienne via les maisons et les disciplines magiques... devait-on changer ces vieilles traditions ? Lùthien n'avait pas encore de réponse mais la question ouvrait des perspectives.

- Il est vrai que l'Académie, et l'éducation en général, a un rôle clé à jouer dans la construction de l'unité du royaume, au-delà même de la question militaire. Je ne peux que constater qu'elle remplit aujourd'hui imparfaitement ce rôle... Il y a donc beaucoup de choses à repenser... Enfin, dans tous les cas, même si la formation commune des officiers n'est pas suffisante, elle reste nécessaire et je ne peux qu'approuver cette idée. Je pense que nous saurons résoudre sans problèmes les modalités pratiques pour mettre en œuvre ces enseignements.

Lùthien ne comptait pas discuter des détails de programmes d'enseignement avec la Vice-Reine, il y avait encore des questions bien plus importantes à régler

- Nous pouvons donc imaginer un avenir où les hauts-officiers de Targatt et de la Vice-royauté partageraient assez pour ne pas se lancer les uns contre les autres, soit. Mais il faudrait qu'il en soit de même pour les têtes couronnées qui les dirigent. Vous me demandez de croire sur parole vos intentions pacifiques, et pour l'heure je vous crois, même si une partie de vos motivations m'échappe toujours. Mais si nous regardons assez loin, nous devons en effet penser à nos successeurs. Si je ne me trompes pas, vous souhaitez que votre titre soit héréditaire et c'est pour garantir la longévité de notre... alliance que vous avez laissé Constanza à mes côtés à Targatt, n'est-ce pas ?

Tout au fond d'eux-mêmes, la plupart des mortels les plus ambitieux aspiraient à une forme d'immortalité. Quand ils ne la recherchaient pas directement, ils la poursuivait en posant leur empreinte sur le monde, par la création d'œuvres mémorables, par la recherche de la gloire, ou tout simplement par la reproduction, laissant une petite partie d'eux même parcourir le monde lorsqu'ils n'y seraient plus. Etais-ce cela que Wilhelmine désirait laisser derrière elle, une dynastie ? En ce cas, la tradition Germaine n'était pas une mauvaise idée. Donner au souverain de Targatt la possibilité d'élever l'héritier ou l'héritière de la vice-royauté était un excellent moyen de créer des liens forts entre les deux parties de l'état.
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Wilhelmine Schlacht

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Jeu 30 Avr - 13:37
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LE TRÔNE ET LA COURONNE




Les négociations avançaient à un rythme soutenue et toutes les propositions pouvaient trouver,  à juste titre,une réplique fondée et logique. Je n'en attendais pas moins de la part de Sa Majesté Luthièn et la discussion que j'avais avec elle confirmait le bien fondé de mon choix : celui de me ranger à ses côtés et non contre elle. Je ne pouvais malheureusement qu'espérer que ma bonne volonté suffirait, avec le temps, à nous rapprocher et ainsi mettre en évidence la vérité sur mes bonnes intentions à l'égard de Targatt, la cité où j'ai grandi, et sa Reine. Même si les changements politique qui sont à l'oeuvre dans la cité pouvaient me déplaire, je m'en protégeais avec la Vice-Royauté et j'espérai bien faire comprendre que je ferai mon possible pour protéger mon souverain.

Mais il n'en restait pas moins qu'un équilibre des forces devait être trouvé et qu'en l'état actuel, malgré le Trône et l'Académie, tant que Targatt n'aurait pas sa Nouvelle Garde Royale et un corps de Protecteurs renforcés, je représentais une menace. La balance de la puissance penchait en ma faveur et il fallait donc s'assurer que je n'en abuse pas. C'était dans mon intention. C'était dans mes plans de forcer mes successeurs, ma propre dynastie, ceux qui porterait mon sang et mon nom, de rester fidèles à Targatt. Il suffisait ensuite de s’accommoder de la façon et de jouer sur les mots pour ne pas fermer toutes les portes. L'idée étant que s'il advenait qu'un souverain aussi mou et indolent qu'Astoria se trouve sur le Trône et que la nécessité impose d'agir, mes descendant, ceux qui porterait ma couronne, puissent tout de même prendre les mêmes décisions que moi. Ceci pour le bien de mon héritage, mais aussi pour le bien de Targatt elle-même.

Sa Majesté n'avait pas besoin de connaître les détails ce qui suivait. Mais je pouvais au moins lui donner les grandes lignes.

"Il est commun, Votre Majesté, de laisser auprès de son souverain son héritier. Ceci aussi bien pour montrer la bonne volonté de son vassal que pour permettre d'offre à l'héritier en question une excellente formation aux affaires de l'Etat. Constantza a suivit une formation militaire de haut-niveau à Hochseegrad. Elle a donc besoin d'apprendre la magie à l'Académie et apprendre à gouverner aurpès d'une personne sage et mue par l'intérêt de son royaume. Mais..."

Je laissais un léger silence, devenu pesant, s'installer avant de reprendre.

"Il est indéniable que c'est aussi une charge pour vous de vous assurer de sa bonne santé et que rien en lui arrive. Car la confiance d'un vassal repose parfois sur la façon dont son seigneur lige l'entretient."

La menace était évidemment à peine voilée et hier comme maintenant, Constantza était au centre de la bonne entente entre Melghir et Targatt. S'il advenait que sous la garde de la Reine, ma nièce et héritière vienne à subir un quelconque malheur, les mots de Luthièn ne pourraient arrêter la marche inexorable d'une armée aux moyens bien supérieurs aux siens.

"Quant à la fidélité de ma dynastie à Targatt, je peux vous assurer que je suis en train de faire en sorte que cela soit régler le jour de mon couronnement. Vous avez un Trône auquel vous êtes liée. J'aurai une couronne à laquelle je me lierai pour lier toute ma dynastie et par là même ma fidélité se transmettra. Un couple parfait non ? Tout Roi à besoin d'une Reine. Tout Trône à besoin d'une Couronne.

J'avais délaissé la table pour me rapprocher d'une fenêtre. Mon regard se perdait dans le paysage que je pouvais contempler et je ne semblais plus tout à fait là, un peu perdue dans mes pensées. Même si j'avais une vision de mon avenir, je ne pouvais imaginer ce qui arriverait à ma suite et je ne pouvais, dans ce tressaillement si humain à la pensé de la mort, de le partager à vive voix.

"On vous à offert, à vous, les Haut-Elfes et les Elvarions un bien que tous les souverains, tous les Hommes ne cessent de vous jalouser quand ils ont quelque chose à transmettre, à protéger. Votre assurance en un avenir qu'il vous est si difficile de perdre fait naître chez ceux qui savent que leurs jours sont comptés un mécontentement naturel. Vous pourrez voir ce que vous avez construit, protégé, défendus ou fait naître grandir et prospérer. Nous, nous autres mortels, sommes condamner à voir ces choses se poursuivre au delà de notre vie et espérons que notre héritage survivra en lieu et place de notre âme, où qu'elle soit appelée. Je sais que la mienne ira auprès de celle de mes ancêtres, tombés sur le champ de guerre, luttant pour leur propre gloire et la grandeur de royaumes qu'ils ont bâtis à la sueur de leurs bras et en déversant le sang de leurs veines. Mais combien de ces paiements de leur personne furent vain en raison du manque de vision de leurs héritiers et de leur peuple qui a finit par oublié ses racines...

Les vôtres vivent toujours par delà les mers de glace, loin dans le nord et ils continuent de rayonner, gardant une persistance dans ce monde en continuel changement. Les notre, à mesure que les années passent, se ternissent, se couvrent de la poussière du temps et les serments passés tombent dans l'oublie, les croyances se perdent et les ombres gagnent les coeurs de plus vaillants guerriers.


Je restais silencieuse un instant, pensive après ce que je venais de dire. C'était une sorte d'aveu d'impuissance à la Reine. Je ne pourrai pas maîtriser pleinement l'avenir de ma dynastie, et plus les années passerons, plus les liens que j'essayerais de former ici,en ce jour et dans les jours à venir, disparaîtront au profit des intérêts qui animeront ceux qui porteront mon héritage. Je n'avais pas le don de voir l'avenir et la Triade, les trois déesses du Destin, avait déjà, de leurs longs fils, dit quel serait mon destin et celui de ma dynastie. Je ne pouvais donc, qu'à ma modeste position, essayer d'influer un avenir sur lequel je n'avais aucune prise. Une prise que le temps, qui finirait par me manquer, engloutirait dans l'oublie.

"Votre Majesté je n'ai pas le luxe d'avoir la même longévité que vous et ainsi je ne peux vous assurer de l'entente éternelle entre Targatt et la Vice-Royauté. Mais je peux vous assurer que je ferai au mieux pour que ce souhait, qui est le mien, me survive."

Même si cela pouvait priver mon âme du repos de guerrier auquel tous ceux de mon peuple aspirent.a
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Lúthien Nylaathria

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Lúthien Nylaathria
Lúthien Nylaathria
Reine - Mage 2e ordre
Dim 3 Mai - 16:26
Age du personnage : 325
Race : Elfe
Pouvoirs : Décalage temporel, Ancrage
Puissance moyenne : 144


LE TRÔNE ET LA COURONNE






Lùthien écoutait avec un certain respect Wilhelmine confier ce qu'elle pensait de sa propre fin. Il fallait être sage pour regarder en face sa propre mort, même en sachant qu'elle ne viendrait pas avant longtemps. La reine comprenait. Ce n'était pas la première fois qu'elle parlait de ce genre de chose avec une mortelle, et puis les philosophes elfes avaient pour leur part de nombreux siècles d'écrits sur la question. Comme beaucoup d'humains, la Vice-Reine ne voyait dans l'immortalité que ce qu'elle avait envie d'y voir. Il était un peu naïf de penser que parce que leur vie était longue, les elfes n'étaient pas confrontés à la finitude des choses. Depuis son fauteuil, Lùthien observait Wilhelmine et se laissait un peu gagner par sa mélancolie. Elle songea à confier en retour sa propre vision des choses. Wilhelmine semblait cultivée, elle connaissait l'existence des cités elfes du nord que Lùthien elle-même n'avais jamais vu de ses yeux... Peut-être qu'elle était capable de comprendre le destin des elfes immortels.

 - Ne vous méprenez pas sur ce qui a été offert à notre peuple, Vice-Reine. Vous êtes condamnée à espérer que votre héritage vous survivra... Nous autres sommes condamnés à la certitude de le voir s'éteindre un jour. Oui, je reconstruirais Targatt, et je la verrais peut être glorieuse à nouveau... mais seulement jusqu'au jour de sa chute. Ce jour là je tomberais avec elle, ou bien j'aurais fini par rejoindre moi aussi nos froides cités et je la regarderais de loin retourner à la poussière. La faveur de la vie nous a été accordée, à nous Elvarions, pour que nous puissions porter le fardeau de la mémoire du monde et de son équilibre. Les elfes ne bâtissent pas d'empires ni ne cherchent la gloire, parce qu'on nous enseigne que les empires s'effondrent toujours et que la gloire se fane...

Son ton se fit un peu plus amer.

 - Nous persistons, mais dans nos cités ce sont nos âmes elles-mêmes qui se couvrent de poussière dans une vie sans trouble, immuable comme le cycle des astres. Le temps s'étire à l'infini, et plus rien n'a d'importance, car rien ne dure. Nos aciers les plus fins finissent par rouiller, les fils de nos toiles se détendent... nous enseignons au monde qui continue d'oublier, et les mortels font toujours les mêmes erreurs. Tout est à recommencer sans cesse et tout ce que nous faisons coule entre nos doigts comme le sable dans les sabliers. Nous persistons, mais nous voyons mourir ce que nous aimons, car ce temps qui nous a été donné est celui qui fait mourir toutes choses.

Lùthien songea tristement qu'il n'était pas étonnant au final que certains elfes choisissent volontairement de remettre leur âme à leur créateur, simplement parce qu'ils avaient épuisé toute la vanité de leur existence terrestre. On disait que pour le départ d'un des leurs, les Haut-elfes priaient ensemble le dieu de la mort afin qu'il permettre à l'âme de leur sœur ou de leur frère de rejoindre les bras de Nanrak. Lùthien ignorait si cela se passait vraiment ainsi.

 - Les humains, eux, marchent dans l'ignorance car les trames du Destin sont trop longues pour qu'ils puissent les voir... C'est dans cette incertitude que naît ce que vous appelez l'espoir, l'idée que peut-être, en nouant un fil ici plutôt que là, les choses pourront prendre un cours meilleur. Ceci est le privilège des mortels.  Je n'ai que trois siècles et pourtant je me sens déjà accablée par les forces immuables de ce monde, alors... Ah ! Les Anciens me trouvent sans doute naïve, mais c'est pour cela que je suis à Targat... pour être portée par ceux qui savent encore espérer.

L'elfe se rapprocha un peu de Wilhelmine et la regarda contempler la cité en contrebas.

 - Je comprends qu'on puisse nous envier...  Mais en songeant à votre mort, vous ne faites qu'apercevoir cette terrible vérité que nous gardons souvent pour nous : toute chose est vouée à s'éteindre, même notre monde lui même. C'est terrible, mais beau également, car c'est là que nos destins se rejoindront. A la fin des temps, quelle aura été la différence entre un siècle et un instant ? L'un et l'autre ne paraîtront-ils pas également éphémères face à l'éternité ? En réalité, Wilhelmine, rien ne dure jamais vraiment, et ce qui est important se trouve déjà entre vos mains ici et maintenant. Regardez bien, et gardez-le bien, parce que ce moment est la seule chose qui existe.

Avant de poursuivre, Lùthien regarda elle aussi la ville pendant quelques instants, songeant à ces gens qui  rient, qui pleurent, qui s'aiment... avec autour d'eux le vent qui porte les graines des plantes qui repousseront sur la terre brûlée d'Helmancourt.

  - Au fil de leur existence, les immortels apprennent à regarder éclore les civilisations comme des fleurs belles et fragiles. Je veux juste faire éclore à nouveau la fleur rare qu'est Targatt... Vous êtes jeune, vous aurez le temps de la voir, et peut-être que cela vous suffira.

Lùthien se détourna finalement, laissant un moment à la Vice-Reine pour méditer ses paroles. Puis elle se pencha à nouveau sur les cartes. Il était bon de philosopher, mais beaucoup de décisions restaient à prendre.

 - Rien ne dure... mais si cette cité prospère longtemps, j'en serais contente. Ainsi, tant que cela sera dans l'intérêt de Targatt, Melghir et Arakis, et tant que je le pourrais, je garderais sous mon aile les héritiers de la Vice-Royauté.

Pour la Reine, l'idée allait de soi. Elle ne manquerait certainement pas l'opportunité d'éduquer elle même les futurs souveraines et souverains de la vice-royauté. Ce n'était pas par sympathie pour Wilhelmine qu'elle acceptait de devenir ainsi la gardienne de sa dynastie. En tant qu'elfe, elle serait probablement reine pendant longtemps, et avoir une lignée humaine qui soutiendrait le Trône depuis l'extérieur de Targatt, loin des querelles de faction, ne pouvait qu'être profitable pour la stabilité de son règne. Certes, les actes de Wilhelmine qui avaient mené à la fondation de cette famille étaient peu glorieux aux yeux de la reine. Mais en réalité, il y avait peu de souverains qui pouvaient se targuer de débuts plus nobles, et Lùthien ne songeait pas à punir les héritiers de la maison Schlacht pour la manière dont leur fondatrice s'y était prise pour leur faire une place.

 - Pas plus que vous je ne peux dire combien de temps durera cette alliance. Même les Haut-elfes se gardent de faire des promesses pour l'éternité. Ce que je peux vous dire, c'est que Constanza sera aussi bien traitée que si elle était la princesse de Targatt elle-même. Une chose concernant votre succession cependant... Je suis peu instruite en ce qui concerne les querelles d'héritage mais... ne serait-ce pas utile que le Trône - l'artefact ou à défaut celui qui l'occupe - puisse choisir le plus apte parmi à régner parmi vos descendants ? Autrement nous pouvons bien sûr appliquer un strict droit d'ainesse... A vrai dire je vous laisse la liberté de ces détails, je me contenterais de l'un ou l'autre. Mais gardez à l'esprit que l'autorité du trône peut être un avantage pour la stabilité de votre lignée. D'ailleurs, peut-être devrions-nous songer à lier entre eux les deux artefacts, le Trône et la Couronne ? Là encore, je suis à l'écoute de vos proposition.

 - Par ailleurs... Constanza est votre héritière aujourd'hui, mais la chose pourrait venir à changer si vous décidiez de concevoir, n'est-ce pas ? Peut-être avec ce fiancée dont nous devons parler... Navrée que ce sujet fasse partie des négociations... mais vous devez savoir que vous comme moi avons renoncé à une partie de notre vie privée pour porter le fardeau de la souveraineté. Les affaires étrangères, les déclarations de guerre et de paix, comme la conclusion d'alliances, doivent rester sous le contrôle du Trône.

Lùthien avait déroulé une nouvelle carte, plus grande, sur laquelle figurait presque la totalité du continent.

 - Autrement dit, si mariage il y a, je veux en connaître les implications... Pour le reste, votre proximité avec les provinces Germaniques est un avantage, à condition de faire preuve de subtilité dans nos relations avec Hésandre. En aucun cas je ne veux nouer d'alliances qui nous entraîneraient à prendre parti dans un conflit entre Hésandre et Hochseegrad... J'espère que vous comprenez la valeur que j'accorde à la paix... vous qui jusqu'ici avez suivi la voie de Lehadín...

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Wilhelmine Schlacht

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Wilhelmine Schlacht
Wilhelmine Schlacht
Vice-reine d'Arakis et de Melghir - Mage 1e ordre
Dim 3 Mai - 20:45
Age du personnage : 30 ans
Race : HUMAIN
Pouvoirs : Leichtigkeit (Aisance) - Régénération - Passe-Miroir
Puissance moyenne : 149


LE TRÔNE ET LA COURONNE




Je restais silencieuse, le regard toujours perdu dans l'immensité de la Vallée d'Helmancourt. Verte, pure, renaissant d'un hiver funeste et en même temps, marquée pour des années de la noirceur des démons et de leur serviteurs à proximité des murailles, là où, par la puissance et l'organisation de mes forces, j'avais donné le coup de grâce. Celui là qui avait été le point de départ de la renaissance de Targatt, cette renaissance donc parlait Sa Majesté.

Je n'avais guère les qualités du souverain pour les savoirs du Monde Connu. Je n'étais qu'une simple humaine qui avait eu la chance, dans cette jeunesse qui paraissait si lointaine, d'avoir été une Méridius. Le savoir était une passion au même titre que la guerre. Tourner les pages des livres avait autant de sens pour moi que partir au champ. Une invitation au voyage, à la connaissance, à la culture que je ne refusais jamais. Mais tout cela n'était qu'un mirage de connaissance comparé à la sagesse de Sa Majesté. Elle avait raison, je me fourvoyais en ne pensant qu'à ma suite dès à présent. Mon temps viendrait et celui de cette lignée que je voulais grandiose aussi. Ma dynastie prendrait un jour fin et avec elle l'héritage de mon passage sur la Terre. Je disparaîtrais définitivement de la face du monde, moi, mes idées, mes ambitions et tout ce que j'avais légué à ceux qui me suivront. Et ce jour là, loin, je ne verserai aucune larme. Car au loin, dans le plan qui aura accueilli mon âme, je serais comme tous ceux qui auront fait le même sacrifice et auront perdu ce qu'ils avaient construit sous les coups du Temps, de Tyd lui-même, et des soeurs du Destin. Je serai une des soldats de la Chute de la Création. Mon temps sur la Terre était donc compté et la Reine avait bien raison, je devais en profiter... C'était un luxe des mortels. Mais les mortels veulent toujours ce qui leur échappent. Encore plus les humains. C'est ce qui les rend si imprévisibles, dangereux pour ce plan et bien plus fort que ceux qui croient que tout ce qu'ils sont absolus et qui détiennent déjà tout.

Alors que la Reine me priait de me concentrer sur cette vie que j'avais, d'en profiter et surtout de profiter de ce que cette vie m'offrirait, je me tournais vers elle, les mains croisée dans mon dos, le regard toujours un peu perdu. Elle parlait avec une justesse reposante et qui me changeait un peu des discussions si terre à terre de mon proche entourage. La reconstruction de Melghir et d'Arakis était une chose prenante et qui n'appelait aucunement des questionnement sur l'existence. Pourtant, le moindre moment d'isolement, le moindre moment de paix m'amenait à me faire penser à ce futur si incertain. Tout ce que je faisais maintenant était ma signature dans le temps. Et peut-être que ce que j'espérais, à chaque fois que je demandais des travaux plus grandioses les uns que les autres, c'était que je survive à ma mort.Peut-être que je ne souhaitais que transiter dans le Temps jusqu'à la Chute de la Création et alors, de mon sommeil martial, je me réveillerai et pourrait mourir définitivement en voyant que mon nom m'aura survécut. Peut-être. Et je me disais que c'était dès à présent que je devais mettre en place cette immortalité terrestre.

Les pierres de ma survie dépendaient des fondations que je mettais en place aujourd'hui. C'était bien à l'opposer de ce que l'Elvarion venait de dire. Je ne pouvais pas me voir mourir disparaître simplement. Je ne pouvais pas envisager ma lignée disparaître sous la poussière. Je ne pouvais envisager tout cela. Je ne pouvais envisager de simplement me contenter de voir Targatt refleurir ! Je me devais de donner à ceux qui me survivraient de faire plus que fleurir, je me devais de leur permettre de rayonner, de rayonner bien plus que le Soleil lui-même. Je me devais, en creusant la terre de mon vivant, de les rendre à jamais plus grands encore que moi et chercher ce après quoi Luthièn m'enjoignait de ne pas courir après : l'éternité. Pouvait-on me le reprocher ? Non. Pouvais-je l'envisager ? Je le faisais en ce moment même. Mais je n'étais qu'une simple humaine qui ne pouvait s’empêcher de se croire inférieure à tout ce qui l'entoure et qui, dans la grandeur de son vivant et le prestige de sa mort, espérait trouver le contentement suffisant pour lui autoriser un repos serein au Valhalla.

Je finis, après un long moment, par me reprendre un peu. J'avais laissé transparaître l'une de mes plus grandes craintes à la Reine. Celle de mourir sans rien avoir accomplie. Même si c'était dangereux, cette réaction involontaire était plutôt bienvenue. Elle me rendait bien plus humaine que ce que je laissais transparaître. Elle laissait apparaître à mon souverain le fait que je n'étais pas seulement qu'un amas d'ambition et de manipulation politique. Non, elle lui permettait de voir que même sous l'immense carapace de la Germaine que je suis, je restais une femme avec des craintes, des sentiments et nullement le monstre qu'une vieille propagande m'avait dépeinte comme.

Je tournais donc mon regard vers la carte du continent en écoutant attentivement la Reine. L'Ouest du Monde Connu... immense territoire et pourtant tant déchiré par la guerre. Mais la remarque de la Reine me fit sourire. Elle avait finis par dire tout haut ce que j'avais dis à demi-mot.

"Les Germains ont pour habitude de pratiquer l'adoption au sein de leur lignée. Il revient au chef de famille de choisir qui, au sein de l'ensemble de sa famille, prendra sa place, ce afin de choisir le meilleur héritier possible. Constantza est ma nièce, elle cumule donc le sang et mon choix par adoption. Même si ce n'est pas encore officiel pour elle. S'il advenait que je doive porter un enfant, comprenez qu'il n'aurait pas ma préférence avant ses seize ans, l'âge auquel il pourra se passer d'une Régence. Je me passerai donc des modèles successoraux que vous me proposez Votre Majesté. La façon de mon peuple me convient très bien.

Quant à ma Couronne, elle devrait  bientôt être terminée à Hochseegrad, forgée par le doyen de ma famille dans ses forges. A son retour et avant mon couronnement, nous pourrons faire en sorte de lier les deux artefacts. Toutefois, il est évident que nous devons voir les règles de cette liaison. S'il est évident que les deux artefacts devraient empêcher l'occupant d'un Trône et le porteur de la Couronne de se faire la guerre ou se porter préjudice, par tout moyen que ce soit, je ne pourrais tolérer que les deux artefacts ne puissent pas être en la possession d'une seule personne. Le temps amènera inévitablement à ce que la Vice-Royauté s'implique dans les cérémonies du Trône et s'il advenait que ma descendance, proche ou lointaine, soit admise comme le meilleur candidat du Trône, nous ne devrions pas priver Targatt de cette opportunité.

Pour terminer, mon mariage est déjà officiel. Je pense que vous vous souvenez de Rudolph, le Germain qui m'accompagnait lors de votre visite du Fort Schlacht ? S'il était à Targatt ce n'était pas seulement pour commander la force de la Horde Noire qui est toujours au côté de la Grande Armée, c'est aussi en raison d'affaire familiale. Rassurez vous, les Schlacht n'ont aucun lien avec Hésandre ou les provinces germaniques. Toutefois, je prends note pour les Schlacht qui ont rejoint Melghir, Constantza et surtout, surtout, mon éventuelle descendance directe. Ceci devrait vous rassurer quant à mes relations avec les souverains Germains."
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Lúthien Nylaathria

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Lúthien Nylaathria
Lúthien Nylaathria
Reine - Mage 2e ordre
Sam 23 Mai - 22:06
Age du personnage : 325
Race : Elfe
Pouvoirs : Décalage temporel, Ancrage
Puissance moyenne : 144


LE TRÔNE ET LA COURONNE






La reine elfe regardait calmement, presque avec bienveillance, la jeune Vice-Reine méditer sur sa condition. Wilhelmine était l'exemple même de la nature humaine, qui cherche à se surpasser, qui se débat face à sa mort prochaine pour trouver du sens dans le monde, qui veut se survivre à elle même. Lùthien voyait dans les yeux de cette jeune femme son âme qui flottait à la recherche de la berge de son destin, mais aussi la flamme de la détermination. C'était cette flamme que Lùhien aimait chez les mortels. Cette flamme qui leur faisait faire mentir le destin, les faisait ignorer les forces immuables du monde au point de parvenir parfois à s'en libérer. Une vie bien éloignée de la sérénité désabusée des elfes.

C'était une des raisons qui poussait Lùthien à vivre parmi les humains : fuir l'ennui mortel qui aurait fini par la frapper si elle était resté parmi les siens. Mais maintenant qu'elle était reine, le caractère imprévisible de ses sujets représentait autant une force qu'un danger puisqu'elle pouvait bien finir par en être la victime. Mais si elle n'avait pas apprécié un tant soit peu le frisson de la peur, Lùthien n'aurait jamais quitté les bois secrets de sa cité natale.

La reine écouta les réponses de son vassal concernant les diverses modalités de leur alliance. Elle avait le sentiment que les grandes lignes étaient tracées, et qu'elles en venaient maintenant aux détails. Mais ces détails étaient d'importance. Parmi eux, le choix d'une succession à la Germaine lui convenait bien, elle permettait de choisir les plus aptes parmi les héritiers. Et si Lùthien parvenait comme elle le prévoyait à construire une relation de confiance avec les descendants Schlacht, elle serait en mesure de conseiller les vice-reines et vice-rois dans leurs choix.

 - Soit, je respecterais vos traditions, et je note que Constanza reste l'héritière jusqu'à nouvel ordre.

Wilhelmine glissa ensuite discrètement qu'un de ses descendants pourrait finir par cumuler la possession du trône et de la couronne. Ainsi elle ne pouvait s'empêcher d'y songer, se dit l'elfe, de rêver discrètement de voir sa descendance sur le trône...

 - Êtes vous certaine de votre position en ce qui concerne le cumul des artefacts ? En dehors du fait qu'il se passera un certain temps avant que gouverner ne me lasse, je pense au contraire qu'il serait mal avisé de mettre dans les mêmes mains la Couronne et le Trône... Comme il est mal avisé de laisser à une seule personne le Trône et l'Aronade. Nous avons vu ce qui se produit lorsqu'un mage concentre à lui seul trop de pouvoir en cette cité.

En un sens, la remarque valait autant pour Drake Leckard qui s'était approprié tous les pouvoirs en méprisant la diversité Targattienne, que pour Astoria Lane qui avait eu entre les mains à la fois le Trône et l'Aronade mais qui s'était montrée incapable de s'en servir correctement pour maintenir la paix. Que les Schlacht ou une autre famille finisse par hériter du Trône, Lùthien s'en moquait bien, tant que cela se faisait au bénéfice de la cité qu'elle aurait rebâtie. Il était par ailleurs bien difficile de juger la capacité à régner des enfants à naître dans plusieurs générations. Le problème n'était pas là mais dans la concentration du pouvoir quel qu'il soit, qui était néfaste aux yeux de la reine.

 -N'est-ce pas vous qui insistiez, fort pertinemment, sur l'importance de conserver une gouvernance décentralisée de la vice royauté, afin de garder une certaine légitimité aux yeux des populations non-mages ? Quand bien même votre lignée arriverait sur le trône, il n'y a nul besoin que la même personne tienne la Couronne et le Trône. Un tel souverain n'aurait qu'à nommer l'un des siens pour la vice-royauté. Mais peu importe, si cela se produit, ni vous ni moi se seront là pour donner notre avis. Et ce n'est probablement pas un lien entre deux artefacts qui pourra régir les liens futurs entre nos cités. Nous pouvons toujours essayer, mais jamais je n'ai jamais vu un artefact, aussi puissant soit-il, empêcher quelqu'un de déclarer une guerre ou d'accumuler du pouvoir...

Encore une fois, Drake Leckard avait bien montré qu'un mage assez puissant pouvait se faire maître de n'importe quel objet magique. Lùthien trouvait naïf de vouloir placer en des objets des garanties politiques. Pour prévenir une guerre, il fallait surtout construire l'unité des peuples par une culture commune, une entreprise que les deux souveraines avaient initié via leurs plans pour l'académie. Mais aussi de l'interdépendance commerciale qui ruinerait mutuellement ceux qui auraient l'idée de s'attaquer, ce qui restait encore à construire. Etrangement, la reine peu une guerre entre Targatt et la Vice-Royauté. A ses yeux, il était plus probable que le royaume soit à nouveau victime d'une guerre civile entre factions, voire avec les non-mages si la vice-royauté géraient mal la cohabitation de ses populations. L'autre futur possible était une guerre avec l'une des puissances étrangères voisine qui avaient maintenant clairement connaissance de l'existence de la cité. Contrairement au premier type, ce genre de guerre renforçait plutôt l'unité nationale. Comme l'attaque des démons l'avait montré, le "nous contre eux" constituait la base de la grégarité humaine. Lùthien accordait cependant beaucoup trop de valeur à la paix pour laisser un tel conflit se produire, et elle était rassurée de savoir que l'établissement de la vice-royauté et le mariage de Wilhelmine n'avait pas indirectement entrainé Targatt dans de complexes mécanismes d'alliances.

 - Bien, je dois donc vous féliciter pour votre union avec Rudolph. Je me souviens de lui, en effet. Peut-être auront nous l'occasion de faire plus ample connaissance à l'avenir en des circonstances moins martiales.

Lùthien se souvenait bien des noms de chacun des 15 généraux de Wilhelmine parmi lesquels se trouvait celui de son fiancé, elle avait pris soin de les apprendre. Ses souvenirs les plus mémorables du fort d'Helmancourt concernait cependant le cousin de Wilhelmine, Theodore, qui l'avait escortée à son arrivée, l'exposé de la stratégie de la Grande Armée par le général Villier et les commentaires hardi du général Leroy... Elle aurait sans doute d'autres occasion de rencontrer cet homme... peut-être lors du couronnement de la vice-reine, ou bien lors de la cérémonie où Wilhelmine prêterait publiquement allégeance à Targatt. Les modalités de ces cérémonies publiques, hautement symboliques seraient évidemment à discuter avec la Vice-Reine, mais pour l'heure, les souveraines construisaient loin des regards les modalités de leur alliance.
Les négociations duraient déjà depuis un moment. La reine s'autorisa donc une courte pause pour se servir à boire, proposant également un rafraichissement à son invitée. Puis elle reprit place dans un fauteuil avant de poursuivre.

 - Je pense que nous avons vu les grandes lignes, il me reste cependant quelques questions. La première porte sur le statut de la garnison d'Helmancourt. Elle est sur les terres de Targatt et il serait logique que le commandement m'en revienne. Ainsi, soit vous me la céder directement, ce qui a évidemment ma préférence puisque ces soldats connaissent le terrain et les habitants mieux que personne à l'heure actuelle. Soit je les remplace progressivement et nous procédons comme avec les troupes qui viendront en appui du protectorat et de la garde royale...  Et pour finir, si vous n'avez d'autres points à aborder, j'aimerais vous donner l'opportunité de m'expliquer pourquoi vous protégez Caïn Leckard.

Sous les pieds de la vice-reine, le discret cercle de vérité était toujours actif.


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Wilhelmine Schlacht

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Dim 24 Mai - 1:25
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LE TRÔNE ET LA COURONNE




"Si je suis certaine de ma position quant au cumul de la Couronne et du Trône ?"

Mon regard doré et aiguisé se planta comme une lame Norz dans celui de la Reine. Ce n'était plus de la détermination qu'il y avait dans mon regard, mais de l'ambition à son état le plus pur. Celui qui permettait aux hommes depuis des siècles de rivaliser avec les créatures et les races plus fortes qu'eux et de ridiculiser les races qui se croyaient plus intelligente qu'eux. Cette même ambition qui m'avait permise d'être là où j'étais aujourd'hui.

"Vous dites vrai Votre Majesté quant à l'utilité de lier le Trône et la Couronne pour prévenir une guerre civile de grande ampleur entre Targatt et la Vice-Royauté. A long terme, les forces finiront par se rééquilibrer car naturellement, Targatt va rebâtir sa puissance magique et la Vice-Royauté va perdre l'avantage militaire pur dont elle dispose aujourd'hui. Mais si demain, il advenait, par exemple, que le Sénat vienne à irriter la Vice-Royauté et qu'une éventuelle de ses ingérences viennent menacer mon pouvoir, Targatt et la Vice-Royauté ne pourraient éviter la guerre et alors...."

Mon regard devint encore plus perçant. Je comptais bien faire comprendre à la Reine que je ne plaisantais pas sur le sujet du Sénat et encore moins sur celui de ma dynastie. Même si je profitais de ma petite explication quant au fait que je sois certaine que nous ne devrions pas empêcher le cumul de la Couronne et du Trône par une personne de ma dynastie pour le faire. Je cherchais aussi à bien mettre en évidence un déséquilibre des forces qui était celui qui avait initialement amené à cette rencontre. Je n'avais pas usé de mon avantage jusqu'à maintenant car la discussion ne l'avait pas nécessitée. Mais maintenant que nous touchions à la liberté du pouvoir que je pouvais conférer à ma descendance et, sans que je le sache, pour un autre sujet encore plus épineux, je devais bien forcer les choses par l'avantage qui était le mien.

... la guerre civile serait inévitable. Targatt n'a a sa disposition que le bouclier du Trône et il nécessite une quantité immense de magie pour fonctionner en plus de ne protéger que ce qui se trouve à l'intérieur des murailles. Targatt n'a aucun allié et ses coffres sont presque vides. A l'inverse la Vice-Royauté dispose d'une armée de mages, ses coffres se remplissent rapidement avec la réouverture du commerce, sa Vice-Reine fait partie d'une famille à la tête d'une des troupes de mercenaires les plus redoutées du continent et enfin, elle pourrait facilement faire valoir des prétentions sur le Trône avec l'aide de quelques monarques Germains intéressés par l'idée de menacer un peu plus la frontière orientale d'Hésandre."

Je fronçais mes sourcils en direction de Luthièn et, toujours avec le regard perçant fixant celui de Luthièn, poursuivait. La balance de la discussion, jusque là à l'équilibre, venait définitivement de basculer et clairement de mettre Targatt en position de faiblesse dans cette affaire. Je ne sous-estimais pas Targatt et savais qu'une guerre, même maintenant, serait très coûteuse pour ma toute nouvelle Vice-Royauté et s'il advenait que je demande de l'aide aux provinces germaines, je serais forcée de me plier à la soumission tacite de ces provinces au royaume d'Hochseegrad, le plus grand et le plus puissant de toutes les royaumes germains. De surcroît, même si Targatt était affaiblie, cela ne l'empêchait pas d'avoir dans ses bibliothèques quelques moyens de faire pleuvoir l'enfer sur ses ennemis. Une guerre pouvait être terrible. Cependant, Luthièn comme moi savait que pour l'heure, la Vice-Royauté avait un immense avantage.

"Dans ces conditions, je pense qu'un Schlacht portant déjà la Couronne ou étant appeler à la porter ne devrait pas se voir priver du Trône s'il a l'opportunité de s'y asseoir. C'est un bien maigre prix que Targatt devrait payer je trouve par rapport aux richesses dont je me sépare en vous offrant mon allégeance Votre Majesté et aux cadeaux que je fais à cette magnifique cité. Quant à la question des non-mages, le problème que j'ai précédemment soulevé ne saurait se présenter si le Schlacht prétendant au Trône porte déjà la Couronne ou était déjà promis à la porter. Du fait de votre longévité et des lois des Targatt, le moment où cette situation se présenterait, ma dynastie aura régné depuis un certain temps sur le Vice-Royauté et le peuple aura appris à faire confiance à ma lignée. Je ne me fais pas vraiment de soucis là dessus. Dès lors, mes descendants n'auront pas à craindre une instrumentalisation des mages. Même si votre longue vie doit regorger d'exemples pouvant me prouver le contraire."

La tension inexistante dans la pièce était devenue palpable. De la mélancolie et de la philosophie de la vie, la pièce toute entière avait été plongée dans la froideur de la politique et des arrangements entre puissants. J'étais la responsable de cela et je n'allais pas m'en excuser. La Reine demandait beaucoup et de plus en plus pour alimenter ses ambitions de paix et d'harmonie. Cependant, il était impensable que je puisse sacrifier mon héritage sur l'autel d'une paix qui ne saurait être éternelle. La guerre était dans le sang des Hommes et la discorde aussi. Toutes deux étaient les enfants de la colère et les Hommes furent créés par l'ardeur et la violence de Korda, déchirés entre eux par la discorde d'Hextor et les luttes de Lehadín, tous deux fils de Korda lui-même. Pour survivre à ce naturel, il fallait s'octroyer les moyens de sa puissance, mais aussi la contrôler. C'est ce que j'offrais maintenant à la Reine, une puissance contrôlée, jugulée par Targatt. Toutefois, jugulée ne voulait pas dire limitée. Car plafonner la puissance c'était risquer l'éruption et alors, la lave si longuement contenue se déverserait sur tout sans contrôle jusqu'à s'imposer comme seule maîtresse.

Il valait donc mieux pour la Reine que sa Vice-Reine puisse, par sa puissance, permettre à Targatt de grandir plutôt que de la contenir et risquer la guerre ouverte après deux ou trois générations et ainsi constater l'échec d'une politique de paix morte-née.

A la suite de ce passage en force, j'avais complètement éludé les félicitations de la Reine pour mon union avec Rudolph. C'était secondaire à mon sens. Même s'il restait un individu agréable, il n'était qu'un pion que le doyen de ma famille avait placé là pour garder un oeil sur mon ascension et la branche de la famille Schlacht que j'avais fondé. Quant à moi, j'avais accepté cet homme dans ma couche pour avoir des informations de première main sur ce qui se passait au Bastion. Que Rudolph me permette de porter un enfant ou non m'importait peu. Il y avait assez de candidats dans ma famille pour prendre ma suite. Mais je plaçais énormément d'espoir en Constantza. Elle avait la trempe suffisante pour me succéder. C'était une fille forte et intelligente et déjà bien plus diplomate que je ne pouvais l'être. Elle serait bien plus à même de régner sur la Vice-Royauté en temps de paix que moi. Pour ce qui s'agissait des temps de guerre, sa formation au Bastion lui avait donné les connaissances suffisantes pour remplir ses fonctions de commandant en chef des armées de Targatt. Il y avait aussi Théodore, un autre prétendant à ma main que j'avais écarté car il était dangereux pour ma place. Théodore était par le sang le plus légitime à prendre la place du Doyen de ma famille, mais le Doyen avait décidé depuis longtemps d'adopter un autre Schlacht pour prendre sa place. Un choix que Théodore n'avait jamais accepté et il cherchait, depuis longtemps, à rassembler des moyens et les faits d'arme pour imposer au Doyen de le choisir lui pour sa succession. C'était pour cela qu'il était personnellement venu participer aux hostilités contre les démons, pour ajouter à ses nombreux exploits une victoire sur les démons. Le prendre comme époux aurait fait prendre de le risque, si je perdais le duel nuptial, d'impliquer la Vice-Royauté dans un conflit familial et là, Targatt aurait pu se retrouver dans un problème grave en raison des connexions entre le Doyen et les différents monarques germains.

Encore une fleure que j'avais fais à Targatt même si j'aurai préféré partager ma couche avec Theodore. La Reine pourrait croire ce qu'elle voulait au terme de cet discussion, moi, je serai certaine que ma fidélité à Targatt était sans faille et que j'étais prête à oeuvrer pour la paix que la Reine souhaitait. Mais tout a un prix.

La tension dans la pièce ne diminua pas avec le fils de la discussion. Car même si la Reine prenait ses aises, elle abordait un sujet sans intérêt vrai avant d'enchaîner sur un autre sujet épineux et pour lequel, j'étais bien heureuse d'avoir jouer juste avant la carte du déséquilibre des puissances : le cas Cain Leckard. A la question des gardes, je ne fis que presque répéter ce que j'avais dis plus tôt. Les cinq-cent soldats de la Grande Armée envoyés dans la Vallée d'Helmancourt n'avaient aucune raison d'être mélangé à la Garde Royale ou au Protectorat. Ils étaient des soldats de la Grande Armée, pas des agents de sécurité, même cette sécurité pourrait être aussi prestigieuse que la Reine pour laquelle elle est mise en oeuvre. Les cinq-cent soldats de la Garnison d'Helmancourt resteront donc des soldats de la Grande Armée. Mais leur commandant sera sous les ordres de Sa Majesté aussi longtemps que nécessaire et en temps de guerre, pour des raisons de coordination militaire, le commandement reviendra à ma personne.

Quant à la situation de Cain Leckard...

"Cain Leckard, je vois que vos hommes vous ont rapporté la façon dont il leur ont échappé. Même si je n'y suis pas pour rien. La raison est assez simple : je le protège depuis la guerre civile qui a permis au royaume de sortir de l'immobilisme. Ô je ne vous cache pas qu'à certaines occasions nous avons été plus proches que de nécessaire, je porte encore les stigmates de cette proximité. Cependant, il m'a permis d'avoir une certaine liberté sous le règne de Sa Majesté Drake. Je lui rends donc, en amie, la pareille. Qu'est ce que vous voulez savoir d'autre ? Si je trompe mon époux avec lui ? Je n'étais pas mariée à cette époque. Quant à savoir si je me sers de lui, oui et non. Disons que j'avais besoin de quelqu'un que je rangeais parmi mes amis pour régler une question de taille."
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Lúthien Nylaathria

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Lúthien Nylaathria
Lúthien Nylaathria
Reine - Mage 2e ordre
Lun 1 Juin - 21:05
Age du personnage : 325
Race : Elfe
Pouvoirs : Décalage temporel, Ancrage
Puissance moyenne : 144


LE TRÔNE ET LA COURONNE






Lùthien soutint sans mal le regard aiguisé de Wilhelmine, ne pouvant qu'observer d'un air presque curieux cette ambition dont elle était elle même totalement dénuée. Alors que la Vice-reine rappelait avec vergue qu'elle avait l'ascendant militaire, la reine n'exprima ni crainte, ni colère car Wilhelmine ne lui apprenait pas grand chose. L'elvarion était peut-être juste un peu déçue que la discussion perde sa subtilité diplomatique pour en revenir à un simple rapport de force. La germaine disait vrai, Targatt était exsangue: plus encore que l'or qui manquait dans les coffres, l'approvisionnement en denrées de base était encore compliqué et les bras qui manquaient pour tenir les épées.

La reine savait fort bien que Wilhelmine pouvait prendre le Trône. Mais elle savait aussi que si elle ne l'avait pas encore fait, alors que l'interrègne était une parfaite opportunité, c'était qu'elle devait aussi avoir des raisons. La Vice-reine devait savoir d'expérience que le Trône n'était pas aussi confortable qu'il en avait l'air. Les destins des rois et reine précédents en témoignait : le Trône ne cédait pas à n'importe qui et Targatt n'était pas facile à gouverner, même lorsque l'on disposait d'une force considérable. Maintenant que la cérémonie était passée, si la Vice-reine tentait de prendre le Trône par la force, elle risquait de finir comme Drake Leckard, ou encore moins glorieusement, comme Cernnunnos Oneiros. Ainsi, la Vice-royauté aboyait mais ne mordait pas... pour l'instant.

Concernant la puissance du Trône, la Vice-reine se fourvoyait peut-être aussi en partie, mais Lùthien se garda bien de le lui dire. Elle avait fini par comprendre la nature des modifications apportées au Trône par Drake Leckard, et surtout avait maintenant une idée des raisons ayant pu les motiver. le roi précédent avait probablement voulu pallier la pire des conséquences qui pouvait découler de ses manœuvres avec les infernaux : une riposte angélique. C'était un scénario tout à fait possible étant donné l'avertissement que les célestes avaient envoyé aux cités mages. Lùthien était maintenant convaincue que si son prédécesseur avait modifié l'artefact pour que le bouclier puisse être alimenté par l'ensemble des mages de la cité, c'était en espérant que Targatt pourrait ainsi survivre à un conflit entre extra-planaires. En ayant des réserves suffisantes - ce qui n'était pas le cas actuellement - la cité pourrait tenir longtemps face à une attaque. Lùthien savait également que le Trône détruirait quiconque tenterait de soumettre la cité à une puissance étrangère, et si Wilhelmine était tentée de soumettre Targatt aux puissances germaniques, elle finirait peut-être par en faire les frais.

La reine préféra se taire, laissant Wilhelmine prendre l'ascendant et gardant ses derniers arguments pour la conclusion de leur entrevue, quand elle proposerait un accord. Pour l'instant il fallait régler la question de Caïn Leckard. Wilhelmine lui confirma avoir eu une liaison avec lui, chose donc la reine n'était pas certaine, mais dont elle n'avait cure en réalité.

 - Vous êtes libre de mettre qui vous voulez dans votre couche, cela m'importe peu... mais je crains de devoir reprendre l'affaire depuis le début pour que vous compreniez en quoi elle me chagrine...  

Lùthien posa sa coupe et se redressa vers la Vice-reine.

 - Avant l'attaque, Caïn Leckard est venu vous voir et vous a révélé certaines informations. Vous saviez ce qu'il était, vous saviez ce qu'il était en mesure de savoir... et vous n'avez pas jugé utile de me le dire. Les démons étaient déjà dans la cité au moment de l'attaque, et ce n'est que par un concours de circonstances que Caïn Leckard a été amené à m'en informer. Je ne jouerais pas à essayer de compter les morts que j'aurais pu éviter si j'avais débusqué plus tôt l'ennemi infiltré dans nos murs, mais j'espère qu'à l'avenir vous me ferez assez confiance pour partager de telles informations. Ensuite, Caïn Leckard a proférées de sérieuses menaces de mort à l'encontre de ma Chambellante alors qu'il essayait de maîtriser sa transformation avec un de ses professeurs. J'ai accepté de considérer cela comme le genre d'accident qui arrive régulièrement aux étudiants qui contrôlent mal leurs pouvoirs. Mais j'ai préféré éloigner Caïn de Targatt le temps de la guerre, car la proximité des infernaux ne le laissait pas indifférent. Je craignais qu'il ne se joigne à eux, de gré ou de force. Je pensais honnêtement lui rendre service, et je l'aurais sans doute libéré par la suite lorsqu'il aurait un peu mieux maîtrisé sa condition. Evidemment, il n'a rien trouvé de mieux pour exprimer sa gratitude que de s'enfuir avec la complicité d'une drow. Une drow qui a détruit qui a détruit une bonne partie du quartier des temples aux côtés des démons, et que j'ai dû affronter directement par sa faute... Vous comprenez que j'aie quelques raisons de me défier Caïn Leckard ?
La reine leva la main et un coffre en bois d'environ deux coudées apparu sur la table basse devant Wilhelmine.

 - Quant au fait qu'il se soit permis au passage de mutiler mon familier... je considère qu'il en a déjà payé le prix dans sa fuite.

L'elfe ouvrit le coffret sous les yeux de la Vice-reine, révélant le bras arraché à Caïn Leckard par l'une de ses invocations. Le membre était simplement posé sur des chiffons tachés de sang et conservé par un sortilège de givre. Les chairs déchirées et l'os broyé révélaient que l'amputation n'avait pas été des plus agréable. La reine laissa à Wilhelmine tout le loisir de regarder et puis referma la boite.

 - Si vous voulez le protéger, soit : qu'il ailles et vienne sur vos terres comme bon lui semble, sous votre responsabilité. Les conditions de son retour à Targatt, s'il a lieu, devront cependant être négociées. Puisque vous êtes son... amie, je vous propose d'être l'instigatrice de ces pourparlers. Mes conditions, que j'estime plus que raisonnables, sont les suivantes : premièrement, je veux la tête de cette drow et qu'il prouve par sa coopération sa loyauté à ce plan. Deuxièmement, les comptes qu'il a à régler au sein de sa famille devront l'être en suivant les règles et la loi. Ou pour être plus explicite, s'il veut sa revanche contre son cousin Brann, ce qui serait légitime, ce sera dans une arène et pas ailleurs. Targatt a déjà suffisamment souffert pour qu'on lui impose les dommages collatéraux d'un combat entre un semi-démon et un invocateur qu'on dit capable d'appeler un dragon... Quant à vos plans le concernant, ils ne me regardent guère, sauf si cela vous mène à vous mêler à travers lui de la politique Targattienne.

Lùthien jugea inutile de rappeler à la Vice-reine qu'elle venait juste un peu plus tôt d'accepter de ne pas faire ce genre de manœuvre. Caïn Leckard était un des héritiers de la famille Leckard et pouvait très bien parvenir à reprendre plus tard la tête de la famille. Les Leckard avaient perdu beaucoup de leur influence, mais à moyen terme il pouvaient très bien se relever. La reine n'y voyait pas de mal tant qu'ils restaient à leur place. Mais si la vice royauté avait la mauvaise idée de soutenir les Leckard pour servir ses intérêts, tout cela pouvait mal se terminer.



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Wilhelmine Schlacht

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Wilhelmine Schlacht
Wilhelmine Schlacht
Vice-reine d'Arakis et de Melghir - Mage 1e ordre
Lun 15 Juin - 14:10
Age du personnage : 30 ans
Race : HUMAIN
Pouvoirs : Leichtigkeit (Aisance) - Régénération - Passe-Miroir
Puissance moyenne : 149


LE TRÔNE ET LA COURONNE




Les accusations de la Reine quant à mon silence envers les démons étaient, décevantes. M’avait-on révélé des informations ? Non. Cain Leckard était comme un trou de verre. Il pouvait voir ce que les démons faisaient. Mais rien ne l’empêchait, avec la fragilité de son esprit, de servir de porte d’entrée aux yeux malsains de nos anciens ennemis. Alors que la Reine se redressait devant moi, je prenais une posture encore plus droite que d’habitude. De toute évidence, la question de Cain Leckard était plus épineuse que je ne l’avais imaginée car Sa Majesté procédait à quelques, raccourcis.

Ainsi, il m’appartenait de rétablir une partie de la liberté pour éviter de me faire passer pour plus traîtresse que je ne pouvais l’être. La nécessité de venir à bout de ce malentendu apparu avec le membre mutilé de Cain Leckard qu’elle conservait dans un coffre. Presque par réflexe, cette vision me fit sourire. Que tentait-elle maintenant ? Me menacer en montrant à quel point, sous la carapace des ans, elle restait une âme dangereuse ? Ou était-ce un avertissement de sa détermination quant à Cain Leckard ?

« Vous débutez un cabinet de curiosité Votre Majesté ? »

Lançais-je en regardant le contenu sanglant du coffre. Avant de la laisser poursuivre jusqu’à ce qu’elle finisse.

« Puisque vous semblez accorder de l’importance aux intentions et aux origines des choses, permettez-moi de vous dire que vous semblez mettre de côté un détail non-négligeable : Cain Leckard est un arc de verre. Il pouvait offrir énormément de chose avec le risque de se retourner contre nous. Au moment de la guerre contre les démons, lui demander des informations sur notre ennemi était donc très dangereux justement car cela favorisait une connexion avec l’ennemi. Un ennemi qui ne lui était, comme vous l’avez dis, pas indifférent en raison de la nature de son aïeul. Les quelques informations que j’ai pu obtenir ne revêtaient aucune importance autre que sur le plan stratégique et je n’ai pas souhaité poursuivre mes questions en raison de l’état du jeune Cain. Comprenez, Votre Majesté, que même si je n’ai pas de lien avec les démons, le seul que j’ai eu m’a bien fait comprendre que ces êtres sont dangereux et tout peut se retourner contre celui qui emploie trop leurs produits. J’ai donc pris ce qui m’intéressait, en l’occurrence des informations militaires et je me suis abstenue d’aller plus loin. S’il m’avait été possible d’avoir des informations sur la situation au sein de la cité, je n’aurai pas manqué de vous les dires. Alors Votre Majesté, n’allez pas ajouter à la liste oubliée de mes actes passés quelque chose pour laquelle je ne suis pas responsable. »

Et je me portais à hauteur de la Reine ensuite avec un visage froid et sans émotions.

« Et ne pensez pas avoir le monopole des morts Votre Majesté. Car si tel est votre intention, je serai forcée de considérer avoir le monopole de toutes les vies que j’ai pu sauver grâce à l’armée et la destruction des forces ennemies au pied des murailles de Targatt. »

Voilà que la discussion entre la reine et moi devenait plus musclée. Sans aucun doute que cela avait débuté avec la mise en avant de déséquilibre de forces entre Targatt et la Vice-Royauté. Maintenant, il s’agissait de rétablir l’équilibre doucement sans pour autant montrer une faiblesse. L’accord final dépendrait de ceci et même si je devais bien admettre que me jeter à la figure la responsabilité du manque de sécurité au sein des murs de Targatt, celui-là même qui permis à des ennemis de s’infiltrer, pouvait m’irriter, je devais rester calme et rétablir les torts de chacun.

« Pour revenir à Cain Leckard lui-même, je peux comprendre que vous ayez eu des différents avec lui, que vous vouliez le jeter devant les juges ou que vous ayez chercher à le protéger de lui-même. Mais... »

Je m’écartais de la Reine et me laissais tomber sur un fauteuil tout proche.

« L’enfermer entre quatre murs, aussi ésotériques soient-ils, ne semblent pas être la solution. Je n’ai pas beaucoup de connaissances sur lui mais je crains que vous ayez fait exactement ce qu’il ne supporte pas : être en cage. C’est un adolescent propulsé dans le corps d’un adulte. La seule figure éducatrice qu’il ait eue est Drake Leckard et sa conception de la suprématie des forts. Je ne suis pas opposée à cette logique, mais cela a fait de Cain un animal sauvage. Sa liberté de mouvement est plus importante que comprendre les enjeux de sa nature. Il n’a aucune connaissance de la façon de vivre correctement parmi les Hommes. Dès qu’il se sent en danger, il devient dangereux pour les autres et pour lui. »

Je soupirai en me demandant commet il se débrouillait en terre étrangère. Une terre plus à la mesure de son manque de civilisme, une terre plus brutale et moins encline à chercher les compromis, comme lui.

« Je ne cherche pas à le disculper pour ce qu’il a pu vous faire ou faire à votre cerclé privé. Mais je pense qu’il peut apprendre à devenir plus, civilisé avec le temps. Pour sur, cela est difficile à concevoir quand on a été une de ses victimes. Pourtant, il a été un élève attentif et assidu quand je l’ai pris sous mon aile à Melghir. Sans pour autant en faire un outil politique comme vous me prêtez l’intention, je pense pouvoir lui permettre de rentrer dans les clous d’un monde où il ne trouve pas sa place… le reste de vos conditions ne sont que des détails évident à mon sens. Un duel entre Brann Leckard et Cain Leckard va affaiblir encore plus cette famille qui reste le contre poids naturel des De Rayem. Ces derniers retrouvent de la puissance grâce à l’œuvre de cet écervelé de Yearius Clippeum. Si le conflit entre Brann et Cain se faisait en dehors d’un cadre précis, cela finirait de réduire en poussière la famille Leckard et par conséquent, rendrait le jeu de pouvoir au sein de Targatt très dangereux. Même si cela ne me concerne pas évidemment en tant que Vice-reine. Enfin, la vassalité m’oblige à vous offrir conseil et soutient. Je crois ainsi remplir mes obligations.

Tout ceci pour vous dire qu’à son retour, je garderai Cain à Melghir le temps de régler les détails de son retour à Targatt et pour lui transmettre vos conditions premières. »
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Lúthien Nylaathria

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Lúthien Nylaathria
Lúthien Nylaathria
Reine - Mage 2e ordre
Sam 5 Déc - 18:55
Age du personnage : 325
Race : Elfe
Pouvoirs : Décalage temporel, Ancrage
Puissance moyenne : 144


LE TRÔNE ET LA COURONNE




Devant le membre sectionné de Caïn, Lùthien était loin de partager le sourire de la Vice-Reine, l'affaire ne l'amusait aucunement. Elle avait failli perdre son familier, avait risqué sa propre vie et s'en était tirée avec un pacte d'invocation mal emmanché qui allait nuire à sa santé mentale pendant toute l'année à venir.
 - Je comptais rendre cette boîte à son propriétaire, mais j'en déduis à votre réaction qu'il s'en soucie peu ?

Lùthien fit disparaître la boite comme elle était apparue. Elle écouta les justifications de la Vice-Reine concernant Caïn, elle devait bien admettre que pour ce qui était de l'attaque démoniaque, les décisions de Wilhelmine pouvaient être justifiées. Elle soupira légèrement.

 - Soit. Vous avez raison, il est inutile de compter les points sur le déroulement de le bataille... J'aurais simplement apprécié de savoir qu'il était un semi-démon. Je comprends très bien pourquoi il agit comme il le fait, je sais ce qu'il a traversé jusqu'ici. Mais comme vous le dites, cela ne le disculpe pas, et vous devriez comprendre que lorsqu'on dirige un état, rien n'est jamais strictement privé.

Aux yeux de Lùthien, Caïn avait pactisé avec l'ennemi et l'avait amené jusqu'à elle, c'était bien plus qu'une simple altercation. Qu'il ait agit par négligence ou réelle intention de nuire, elle n'en savait rien, mais elle refusait d'y voir une anecdote. Peut-être que la Vice-Reine ne parvenait pas à comprendre pourquoi tout cela affectait autant la Reine, qu'elle ne concevait pas la force du lien entre une elfe et son familier. Wilhelmine ne voyait peut-être qu'un animal de compagnie là où Lùthien voyait un frère avec qui elle partageait sa vie.

La Reine écouta la suite. Si la Vice-Reine parvenait à canaliser la présence de Caïn, c'était sans doute une bonne chose. Sanctionner Caïn par de la prison serait de toute façon voué à la catastrophe étant donné ses réactions à ce genre de traitements. Lùthien ne savaient pas si Caïn allait un jour réussir à trouver un équilibre mais Wilhelmine était sans doute la mieux placée pour l'y aider. La Reine accepta de croire ce que lui disait la Vice-Reine, même si elle dût se retenir de répliquer que Caïn était au moins aussi écervelé que Yearius. Ce genre de remarques n'avait rien d'utile.

 - J'entends vos conseils, Vice-Reine... Nous ferons donc ainsi. Mais sachez que j'ai aussi accepté d'émanciper Caïn à sa demande, donc la prochaine fois je ne le traiterais plus comme un enfant.

Lùthien n'avait pas d'autres choses à aborder. La discussion avait duré un certain temps et il fallait songer à résumé les termes de l'accord entre Targatt et la Vice-Royauté. L'affaire Caïn Leckard avait quelque peu tendu l'atmosphère. Il s'agissait d'un sujet sensible pour la Reine, même si elle savait que Caïn ne méritait peut-être pas autant de place dans les négociations. Elle tâcha donc de mettre l'affaire de côté.

 - Cette affaire étant réglée pour l'instant. J'aimerais, si vous le voulez bien, reprendre les termes de notre accord jusqu'ici : Le passé fera l'objet d'un silencieux statut quo. La Vice-Royauté constituera les marches de Targatt et lui sera inféodée. Targatt vous laissera gouverner vos terres selon vos propres règles, et vous n'interviendrez pas dans la politique Targattienne sans mon consentement. Le gouvernement de la Vice-Royauté sera héréditairement transmis via la Couronne qui sera si possible liée au Trône afin que les deux artefact ne puissent être utilisés l'un contre l'autre. Votre héritière Constanza résidera à Targatt sous ma protection. Sur le plan militaire, La Vice Royauté détachera 500 soldats pour la sécurité intérieure du territoire Targattien qui seront sous mes ordres mais resteront rattachés à la Grande Armée et supporteront le Protectorat et la Garde Royale le temps que ces corps soient reformés. Je discuterais avec le directeur de l'académie d'une section militaire pour la formation des officiers de l'ensemble de nos troupes. Est-ce que j'oublie quelque chose ?

Après avoir laissé Wilhelmine faire des ajouts éventuels, Lùthien aborda une dernière question, et non des moindres.

 - Il reste une chose... J'ai bien compris que vous étiez loyale au Trône... Mais la vassalité unit des personnes et non des royaumes et j'aimerais savoir jusqu'où vous me serez fidèle. Beaucoup diraient que ce n'est pas la première de vos qualités. Cependant, si ce à quoi vous aspirez vraiment est la longévité de votre œuvre et de votre une dynastie, j'ai peut-être assez à vous offrir pour que notre accord perdure. Si vous enviez le temps qui m'a été donné par Nanrak, je m'en servirait pour  protéger votre lignée et sa mémoire aussi longtemps que la Vice-royauté soutiendra mon règne. Mais autrement... je m'assurerais que votre nom disparaisse de l'Histoire.

Damnatio memoriae, la condamnation à l'oubli.
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