Réunion militaire pour la défense de Targatt (TERMINÉ)

Lieu : salle du conseil (les armes ne sont pas autorisées)
Objet : préparation de la défense de la cité

Officiers invités, par ordre de préséance :
- Edouard de Nogaret, Chancelier
- Wilhelmine Schlacht, Maréchal de la grande armée
- Elecia Asariah, Capitaine du protectorat
- David de Nogaret, Premier Lieutenant de la garde royale
- Officier ou représentant de Wilhelmine Schlacht

Membres observateurs :
- Aewiel de Brocéliande, Capitaine des gardes du corps de la Reine
- Yearius Clipeum, Généralissime du Paladinat et Premier Lieutenant des gardes du corps de la reine.
- Marinn De Rayem, Directeur de l'Académie
- Hithfaeron, Barde de la Reine

Selon le respect du protocole, et par soucis d'efficacité devant l'imminence de l'attaque, la réunion se déroulera de la manière suivante :
- Chaque officier invité présentera, par ordre de préséance, ses propositions pour : la gestion des civils (protection, évacuation, gestion des blessés...), la défense de la cité,  et l'organisation à mettre en place pour une mise en œuvre efficace du plan de défense (système de communications, localisation de l'Etat major, surveillance...)
- La reine proposera une première version du plan de défense
- Chaque officier proposera des amendements, par ordre de préséance
- La reine arrêtera les grandes lignes du plan de défense
- Les membres observateurs ne sont autorisés à prendre la parole que si une question leur est posée par un officier invité.

Note sur la confidentialité :
L'ensemble des contenus de la réunion sont confidentiels, leur divulgation à des tiers non autorisés sera considéré comme trahison. L'ensemble des documents y faisant référence sont soumis au secret et devront être conservés sous scellés. Les participants à la réunion devront se prémunir autant que possible de toute lecture spirituelle ou autre extorsion d'informations à leur encontre et signaler toute tentative de ce type à la couronne.

Rapidement après sa rencontre avec la reine, le Chancelier l'avait suivit dans la salle de réunion finale avant la très probable attaque des démons. Beaucoup de chose se jouerait ici et on peut dire qu'actuellement toute les forces en vie du Royaume était présente. Certaines étaient ennemis, d'autres alliés, lui même ne faisait pas exception à cela mais en professionnel, ils taisaient ce qu'il pensait pour agir de manière purement rationnelle.

Après que les officiers et les invités soient en place pour ce premier conseil de la Reine. Le Chancelier comme convenu entama la discussion.

Je remercie tout ceux qui aujourd'hui sont venus pour ce qui est sans doute l'ultime réunion générale avant la guerre qui nous opposera aux infernaux.

Devant l'urgence, nous n'allons pas aujourd'hui nous attarder sur la forme, mais uniquement sur le fond. Ainsi, normalement, vous avez tous eu les principes d'organisation de cette réunion dans les missives qui vous étaient destinés.

Sans plus tarder...

Voici le rapport actuel de la Chancellerie pour cette réunion.

De manière introductive, la fusion des corps administratif s’est bien déroulée est sera fonctionnelle pour la guerre.

En ce qui concerne nos priorités, elles sont comme telles :

Organisation de l’évacuation des civils pour limiter les pertes ainsi que leur retour

Organisation de soutien envers les forces armées

Renforcement des chaines administratives de l’armée, surtout ce qui concerne la communication. Je ne suis pas au courant de la situation et des demandes de chaque groupe, nous aurons l'occasion d'un discuter aujourd'hui, mais il serait à mon sens dangereux de ne pas établir de communication. Il se peut que le protectorat puisse avoir besoin de renfort en cas d’une attaque surprise par exemple

Enfin la dernière partie, les pièges dans le cadre de la défense que nous avons commencé à construire.

Concernant l’évacuation des civils, nous avons fait il y a peu un recensement de la population pour savoir qui serait en état potentiellement de se battre et qui serait en état dans l’incapacité de se défendre.

Afin d’enclencher le processus, nous attendons de savoir si nous devrions mobiliser la population en état de se battre ou bien si la plupart des personnes devraient être évacuée afin de ne pas servir de chair à canon aux magies sacrificielles et à la nécromancie et tout autre forme nauséabonde de magie noire.

Toutefois nous requérons dès aujourd’hui d’évacuer une partie de la population vers les territoires d’Hésandre. Nous avons des relations avec les seigneuries voisines et nous pouvons temporairement obtenir le droit de faire des campements sur leurs terres tant que nous ne nous melons pas aux villes le temps de la guerre. Bien sur contre une compensation financière que devra être payé. Pour cela, il faudra signer une reconnaissance de dette qui se trouve dans le rapport et sera transmit aux concernés une fois le sceau royal apposé.

Cela nous permettra d’éloigner préventivement les personnes les plus en danger et notamment celle qui ont une mobilité réduite. Pour le reste, nous avons proposés de cacher cette population dans les souterrains.

Il tourna un instant le regard vers Marinn

Nous pouvons certes obtenir le soutien tactique de l'académie ce qui serait fort souhaitable mais ce sera insuffisant pour encadrer les fuites en cas de guerre urbaine dans la cité.

Les Soutterains offrent donc une solution, contestable et peu désireuse je le sais, mais qui est la moins pire vis ) vis de l'attentisme. Pour être honnête ce serait parfait. D’une part parce que la scrutation est quasi-totale à cet endroit et ensuite parce que nous serions en avantage tactique et de terrain à cet endroit. Mais cela n’aura pas d’incidence sur le retrait de population dans les souterrains que nous connaissons et qui sont plus ou moins déjà aménagé, notamment sous le palais ou encore sous l’académie.

Une assistance de l’académie est aussi possible qui même si elle ne veut ouvrir ses portes pourrait assurer la protection des civils dans les souterrains. L’académie possède des protections magiques qui pourraient être exceptionnellement partagé pour cela. Sans aller jusqu’au golem, les gargouilles et les boucliers.

Le deuxième point est la mise en place d’une « économie de guerre » pour soutenir les armées. Nous disposons de peu de temps devant nous, mais il est clair que nous devons faire travailler les forges et les façonneurs à plein régime. L’objectif étant que chaque personne valide puis avoir une arme pour se défendre aussi simple soit elle mais c’est ce genre de détail qui peut faire la différence. Naturellement, les armes sont recensés et seront récupérer ensuite.

Cela nécessitera volontairement d’offrir par la suite des compensations aux artisans et bourgeois concernés en reconnaissance des pertes qu’ils auraient à travailler gracieusement pour l’armée. Afin d’éviter l’endettement du royaume nous pourrions accorder des cadeaux fiscaux à ces derniers, enfin nous verrons avec Sire Bone après la guerre. Durant nos derniers jours de toutes nos productions doivent être adaptées au modèle militaire.

En plus de nos équipements, il nous semble qu'il faut réaménagé la ville de manière a pouvoir anticipé de manière optimale une guerre urbaine, mais il s'agit de votre rôle, militaire.

Concernant le 3e point concernant l’administration dans l’armée, vous savez que cela fait longtemps qu’il n’existait plus de connétable mais aujourd’hui vous endossez ce rôle. Il doit donc y avoir un Etat major et des cellules nerveuses disséminées sur tous les fronts.

On minimise trop souvent la guerre à la simple force et à la simple tactique pour autant l’information est une chose tout aussi centrale.

Il doit y avoir des cerveaux qui permettent à toutes les parts de connaître la situation dans les autres zones de guerre. Et c’est à l’administration de jouer ce rôle.

Cela permet notamment de rendre les armées plus souples en s’adaptant aux nouvelles. Mais aussi d’être un facteur d’optimisation militaire pour connaître les zones ayant besoin le plus rapidement de soutien ou les zones dangereuses devant être contourné ou sujet à une embuscade dont les cibles pourraient être validé et localisé par d’autres.

Ce sont des exemples non exhaustifs du pouvoir de l’information.

Le dernier point concerne les sorts que nos avons à notre disposition.

En premier le scellement de l’espace qui bloque la téléportation. Pour l’instant il n’existe que de manière partielle sur des zones géographiques précises A l’académie, au palais aux dans les manoirs des 3 grandes Familles nobles notamment.

Avec le soutien du Trone et de sa capacité de canalisation et de l’académie, nous pourrions surement étendre ce dernier histoire d’éviter trop de renforts aux démons. Ou tout du moins de contrôler les libertés des magies spatiales.

Le deuxième point est encore en cours. Durant le dernier coup d’état avorté de l’actuel régicide Alrost, ce dernier avait mis au point sous le palais un cercle de rune d’antimagie géant. Nous avons récupéré les fondamentaux de son travail.

Nous pourrions ainsi créer sous certaines zones stratégiques des cercles d’antimagies afin de piéger des troupes à l’intérieur.

Elecia avait été convoqué pour une réunion stratégique par la reine en personne. Seront présent, le chancelier, le général des armés de Targatt, elle même comme capitaine du protectorat et finalement le lieutenant de la garde royal. En clair, tous ceux qui avaient une importance dans l'état major et la guerre à venir. Elle ne fut pas surprise cependant de constater que Whilhelmine n'était pas présente. Elle avait une fâcheuse tendance à se voir bien meilleure que ce qu'elle était réellement et surtout à se ficher éperdument de l'avis des autres. Cependant, le capitaine Asariah avait prévu en quelque sorte ce retournement de situation. Après tout, sa courte rencontre avec elle lui avait très rapidement fait découvrir le personnage. Une femme arrogante qui se pavanait avec une armée de mercenaires comme si Targatt et ses alentours lui appartenaient déjà. Cependant, elle ne fit aucun commentaire sur son absence et elle se contenta de noter mentalement cette réaction puérile et enfantine de sa part. Une façon de démontrer au reste de l'état-major qu'elle considérait ne rien avoir à faire avec eux et ne prendre ses ordres de personne.

Quoi qu'il en soit, Elecia était venu seul et portant comme à son habitude son armure et ses couleurs du protectorat. Elle avait été désarmée à l'entrée, mais n'avait pas rechigné, comprenant le besoin pour la reine de savoir que les militaires de la cité coopéraient sans tirer leur arme au clair. De toute façon, de militaire, il n'y avait vraiment qu'elle ainsi que le lieutenant de Nogaret, connu dans tout le service pour avoir laissé l'ancien roi mourir. Lorsqu'elle entra, elle s'inclina légèrement devant la reine et contre toute attente saluer aussi le chancelier d'un vague signe de tête. Elle n'était pas rancunière et avec du recul avait compris que le trône ne l'aurait sans doute pas choisi. Elle était trop jeune et trop proche du secteur militaire. Sa place était sur le front, pas dans un palais. Elle écouta les différentes nouvelles apportées par Edouard et attendit qu'il ait fini avant de prendre le relai.

-En ce qui concerne le protectorat, plusieurs modifications ont été apportées dans le but de combler certaines lacunes des anciennes stratégies mises au point. La chaine de commandement a été renforcée. Mettant en place des officiers et sous-officier à plusieurs niveaux, tous représentés par un signe distinctif, permettant même à un soldat nouvellement recruté ou à l'esprit embrumer par le stress et les combats, de reconnaître rapidement son supérieur. Le tout a été mis en place sur les uniformes du protectorat qui est maintenant obligatoire pour permettre une intégration plus forte et une meilleure représentation. Les soldats sont encore libres de porter leur armure et arme personnelle, mais il serait judicieux de mettre en place un équipement minimal à donner à certaines recrues qui n'ont pas les moyens de posséder leur propre équipement. Le tout pourrait être en dotation en échange d'un prélèvement sur la solde sur la durée si le soldat en question souhaite garder son équipement après la guerre en restant dans le protectorat ou pour des raisons personnelles.

Il posa son regard sur la carte de Targatt posé sur la grande table ou elle était installée et commença lentement à pointer chaque quartier, agrémenter d'explication sur la disposition des protecteurs.

-Vingt divisions ont été créées dans le protectorat. Tous sont dirigés par un lieutenant ou par le capitaine en second. Je possède moi-même une division. Nous possédons 400 lames, sans compter les officiers et sous-officiers. Tous ont été repartis dans l'une des vingt divisions du protectorat qui vont se relayer nuit et jour pour assurer une présence constante dans la cité. Les scrutateurs ont été renforcés de plusieurs éléments prometteurs et un service de communication a été mis sur place. Chaque scrutateur travaille en duo avec un mage pouvant envoyer des messages télépathiques et chaque unité possède 2 mages capables de recevoir ses messages et de répondre. Ça permet aux différentes divisions de garder un contact constant avec le quartier général ainsi qu'entre elle. Chaque unité possède aussi des mages pouvant créer des zones d'anti-magie et j'ai placé dans chacune des divisions des mages couvrant le plus de spécialités magiques possible. À terme, ses divisions devront pouvoir affronter chaque situation qui se présente à elle en misant sur une qualité d'adaptation.

Elle finit de pointer les différents parcours du protectorat ainsi que les emplacements des unités sur la carte en laissant quelques secondes au membre présent pour bien comprendre tout ce qui venait de se dire.

-La chaine de commandement a été changée pour s'adapter à une situation de combat plus pratique. Chaque unité est dirigée par mon capitaine en second ou par un lieutenant. Chaque unité compte deux sergents qui dirigent 10 hommes, permettant aux divisions de se séparer au besoin. Et chaque sergent possède le grade de première ou deuxième classe. Permettant ainsi de savoir qui doit prendre le commandement si par malheur le chef de la division devait tomber ou être inapte au combat. Les soldats guérisseurs et les soldats affectés aux communications portent le grade de caporal et doivent rester avec la sous-division qui leur est affectée. En cas de retraite forcée, tout a ordre de se replier vers le centre de la ville en formation pour éviter de laisser l'ennemie les surpasser.

Son regard se tourna vers le chancelier l'espace d'une seconde et elle ajouta.

-Les barricades et les pièges sont une bonne idée pour stopper un ennemi et le ralentir pour tendre une embuscade. Je peux sans problème libérer les divisions 9, 12 et 18 pour cela. Elles sont composées d'hommes d'expérience qui n'ont pas besoin d'autant d'entrainement et de mise au point que les nouvelles recrues fraîchement débarquées. Je peux vous proposer, ma reine, de laisser le caporal Lajoie des communications à vos côtés. Ainsi, vous pourrez avoir un aperçu constant des protecteurs et du champ de bataille en ville. Finalement, je crois qu'il serait plus judicieux de permettre au civil de se sauver. Faire grossir les rangs du protectorat artificiellement avec des civils non formés et qui ne serait pas près à se soumettre à la rigueur militaire pourrait posé problème dans les combats à venir ou le moindre moment d'indécision peut conduire à la mort de toutes la division.

Il s'arrêta et inclina une nouvelle fois la tête devant la reine pour indiquer qu'elle avait terminé son rapport. Elle n'avait aucune demande spéciale à formuler. Le protectorat se contenterait de ce que la reine et le gouvernement voudraient bien leur donner. Durant son rapport, Elecia avait gardé un ton neutre et parfaitement professionnel durant la rencontre. Il ne restait maintenant plus qu'à connaître les réactions de la reine et la suite des choses.

Les deux personnages que le maréchal Wilhelmine Von Schlacht avait envoyé auprès de Sa Majesté étaient là pour montrer la coopération du commandant de la Grande Armée, mais aussi son souhait de garder une oreille dans la place le temps de la crise.

Ainsi le major Grégoire Kirill prit la place qui lui fut offerte en tant que nouveau commandant de la Garde Royale tandis que le lieutenant Constantza Von Schlacht, la nièce du maréchal, prit un fauteuil à côté de lui. Techniquement, la jeune fille qui approchait de sa seizième année était là pour servir d'officier de liaison entre la Couronne et l'Etat-Major de la Grande Armée. Dans les faits, elle comme tous ceux qui apprirent son nom savaient qu'elle n'était là que pour rassurer la Reine sur la coopération de Wilhelmine Von Schlacht et que cette dernière avait surtout cherché à l'écarter de le bataille d'Helmancourt.

Ainsi le jeune fille savait qu'elle n'avait aucune raison d'intervenir. Seul le major Kirill avait des raisons de le faire. Elle ne le ferait qu'à la demande de Sa Majesté, même si elle avait clairement envie d'indiquer à celle-ci qu'elle ne souhaitait pas être tenue à l'écart des combats comme sa tante l'avait fait. Cette manœuvre relevait de la préservation dynastique à laquelle les Schlacht ne s'était jamais adonné depuis des siècles. Ils étaient une famille de guerrier, de suivants du Dieu de la Guerre et leur ancêtre avait fait vœu de voir son sang, qui coulait maintenant dans ses veines de le servir. C'était donc une forme d'humiliation d'être ainsi tenu à l'écart depuis le décès de sa famille dans une guerre en Germanie qui l'avait propulsé sous la protection de son oncle Rudolphe Von Schlacht et maintenant de sa tante Wilhelmine Von Schlacht. Mais elle ne savait jusqu'où cette tante aux allures de soeur aînée pourrait aller pour lui éviter de payer le prix du sang.

Quand il lui fut offert la possibilité d'intervenir en tant que commandant de la Garde Royale, le major Kirill se leva et s'inclina légèrement face à la Reine avant de parler.

"Votre Majesté, Votre Excellence monsieur le Chancelier, Madame, je ne parlerai qu'en ce qui s’agit de la Garde Royale de Sa Majesté. Le lieutenant pourra se charger de vous communiquer les informations que vous jugerez utile concernant la Grande Armée. En tant qu'officier de liaison temporaire de la Grande Armée, il s'agit là de son rôle.

Concernant la Garde Royale, Votre Majesté, je crains que le constat qui avait pu être envisagé par le maréchal Von Schlacht lors de votre venue dans le sud de la Vallée d'Helmancourt ne se soit confirmé. La Garde Royale a drastiquement perdue en qualité sous le règne de Drake Leckard et une part non négligeable de ses effectifs sont issus des récompenses de l'ancien souverain de d'avancement que l'on pourrait qualifier de suspicieux. Autrement dit, l'institution a perdu le caractère élitiste instauré sous le précédent commandement et l'honneur historique que son intégration représentait. Ceci prive malheureusement ses rangs d'individus soucieux de vouloir rayonner par leurs talents, mais aussi de tous ceux cherchant en la Garde Royale un moyen de s'élever. Dans ces conditions, une partie des membres de la Garde Royale pourraient bien être plus dangereux pour leurs camarades que pour l'ennemi.

Cependant, comme vous ne m'autoriserez pas à verser dans le Protectorat ces éléments, j'ai été contraint de les assigner à des tâches de défense moins risqué pour eux comme pour vous. Ainsi, la Garde Royale peut compter entre soixante et cinquante lames vaillantes qui n'ont rien à voir avec le professionnalisme, la tradition et la discipline dont la Grande Armée est désormais l'unique héritière.

Néanmoins, les lames qui me restent sont désireuses de vous servir Votre Majesté. A défaut de faire d'elle en quelques jours ce que le maréchal Von Schlacht à fait de l'ancienne Garde Royale en plusieurs années, je puis vous assurer que chacun des hommes et des femmes au sein de la Garde Royale m'obéiront et que ma loyauté est vôtre maintenant et à jusqu'à ce que mort s'en suive.

En ce qui concerne les défenses, je ne suis arrivé que très récemment et même si j'ai pu bénéficier de l'expérience du maréchal Von Schlacht, je pense que la Garde Royale se doit de rester au plus prêt de vous Votre Majesté, quoi qu'il puisse advenir du reste. Mais je reste à vos ordres et les exécuterai dans la limite de ce votre sécurité exige."

Le major Kirill e pencha de nouveau à la fin de son intervention et laissa le lieutenant Von Schlacht prendre la suite. Elle se leva, se pencha légèrement en direction de la Reine et du Chancelier, ignorant le commandant du protectorat et commença.

"Votre Majesté, Votre Excellence, je n'ai aucun autre rôle ici que me faire la voix du maréchal Von Schlacht et de répondre dans la mesure des informations que je dispose à vos interrogations. Tout d'abord, si le maréchal avait bien l'intention de venir à cette réunion, des mouvements chez l'ennemi l'a obligé à ne pas se déplacer. J'espère que je pourrais efficacement transmettre ses observations.

Celles-ci sont, à dire vrai, très simple : la Grande Armée est bonne de guerre et prête à mener bataille dans la vallée d'Helmancourt. Le réseau de communication de la Grande Armée dans la vallée est opérationnel aussi bien par son réseau principal de téléphate que par le réseau Arachnée. Enfin, la Grande Armée peut agir de façon autonome par rapport à la cité du fait qu'elle dispose de son ravitaillement propre, d'une place forte et d'un corps d'officier qui est centralisé autours du Fort Schlacht et non de la cité. Ainsi, le maréchal Von Schlacht s'est montrée formelle sur le fait qu'il lui est aujourd'hui impossible d'envisager un déplacement de son centre de commandement dans la cité. Il est trop tard selon ses propres termes.

En ce qui s'agit de la coordination entre la cité et la Grande Armée, il conviendra, selon le maréchal, de permettre l'installation de plusieurs cristaux d'Arachnée dans Targatt pour permettre de faire une jonction de la communication avec Fort Schlacht, les cristaux portatifs de ce type n'ayant pas l'énergie suffisante pour porter jusqu'aux balises les plus proches qui sont aux pieds de chaque porte.

Enfin, Votre Excellence, je vous indique que le maréchal Von Schlacht vous rappelle que votre compétence ne s'étend en aucun cas jusqu'à l'administration militaire qui est en dehors de votre juridiction. La tenue d'une bataille ou d'une campagne ne relève en aucun cas de l'administration, mais de l'armée elle-même. Or cette armée est actuellement sous le commandement du maréchal Von Schlacht qui elle seule est en mesure de définir les objectifs de guerre et disposer de l'information avec Sa Majesté. L'administration de la Chancellerie, et je parle au nom et pour le compte du maréchal, n'a pas sa place dans les affaires militaires. Ainsi la Grande Armée dispose déjà de son administration propre et de branches dédiées à la recherche, au traitement et à la communication des informations.

La jeune fille se pencha légèrement avant de se rassoir.

Yearius avait été convié comme beaucoup d'autres à participer à la réunion d'état-major. Ce qui était normal à ses yeux, les paladins n'étaient plus très nombreux, mais ils n'en restaient pas moins une force militaire à part. Yearius avait accepté de participer à l'effort de guerre en protégeant le palais de ses paladins et acceptant de se soumettre aux ordres de celle qu'elle avait nommée capitaine de ses troupes personnelles. Elle n'avait rien à voir avec l'ordre paladin et malgré sa bonne foi, Yearius était resté légèrement crisper lorsqu'elle lui avait expliqué ce qu'il devait faire dans le palais. En bref, assurer la sécurité de la reine et de son entourage proche. Il aimait sa tante, mais il avait tout de même fait remarquer à son capitaine une nouvelle fois que malgré sa bonne volonté, il la considérait comme son égale et ne servirait pas stupidement n'importe quel ordre. Il savait très bien que les armées avaient tendance à sacrifier leurs soldats comme s'ils n'étaient que des pions sur un échiquier. Sans parler de certaines actions peu reluisantes que certaines armées perpétraient pour gagner la guerre. Non, l'ordre paladin restait uni et surtout, elle n'agirait pas contre son gré et ses principes.

Malgré tout, il avait agi avec respect et surtout avec professionnalisme durant les derniers jours. Ses hommes n'en restaient pas moins des paladins. Une élite chevaleresque et donc des soldats d'exceptions. Depuis leur arrivée, il était toujours tiré à quatre épingles et parfait dans leur rôle. Si bien que même la garde royale ressemblait à une bande de gueux à côté de la prestance et du professionnalisme des paladins. D'ailleurs, l'ordre de la lumière avait parfaitement rempli son rôle jusqu'à maintenant, accompagnant la reine et les personnes de sa cour en permanence sauf s'ils souhaitent rester seuls. Certains paladins étaient heureux de revenir au palais, d'autres prétendaient que leur place était sur le champ de bataille. Mais ses derniers comprenaient la situation. Après tout, comment l'ordre pourrait-il appuyer celle qui avait tué l'une des leurs de sang-froid et permit l'ascension du tyran.

Yearius partageait l'avis de ses hommes et malgré sa promesse, notamment à Allayne, de ne pas chercher la vengeance, il était tendu à l'idée que cette traîtresse soit présente lors de la réunion. La reine sentit sans doute cela et demanda à Yearius de rester calme et de comprendre tout ce qui devait se jouer pendant cette réunion. Malgré ses crimes, Wilhelmine n'en restait pas moins à la tête de la plus puissante armée de Targatt. C'était elle qui devait affronter les démons et tous les sauver. Aussi, malgré la rancune qu'il ressentait, il promit à sa tante, la reine, de rester tranquille. Il accepta même de venir désarmer à cette réunion. Ce qui ne l'empêcha cependant pas de venir dans son armure intégrale de généralissime de l'ordre paladin. Comme convenu, il assisterait à cette rencontre comme membre observateur. En gros, il écoutait, mais ne disait rien. De toute façon, vu son inexpérience, il n'avait rien à dire aux grosses têtes des armées de Targatt. Il portait comme sa mère et la reine lui avait fortement suggéré, un collier bloquant ses pensées au mage spirituelles. Vu les informations qui allaient se dire ici, on était jamais trop prudent.

Il prit place dans un coin de la salle sur la droite de la reine de façon à pouvoir être dans son champ de vision. Il n'avait pas le droit de parler, mais pouvait lui faire comprendre son point de vue au besoin. La réunion commençait et Yearius fut légèrement surpris de ne pas voir le maréchal de la grande armée sur place. Elle avait envoyé deux personnes à sa place. Un homme d'armes d'un certain âge et... Une gamine. Non, sans blague, une vraie gamine. Elle devait à peine avoir 16 ans! C'était quoi, cette blague? Nommé une gamine de cet âge dans une réunion de cette importance? Elle ne connaissait sans doute rien à l'art de la guerre! Et dire que certaines personnes prétendait qu'il était trop jeune pour commander, mais lui au moins n'était plus une enfant!

Enfin, il resta calme durant toute la réunion, notant mentalement tout ce qu'il entendait dans le but de pouvoir en parler plus tard avec Charle. Finalement, il écouta le plan du chancelier et du capitaine des protecteurs en constatant que ça pouvait aller. C'était sans doute un peu brouillant, mais c'était déjà bien. Finalement vinrent les deux représentants du maréchal. Devant ses commentaires sur la garde royale, il ne put s'empêcher de songer qu'il était facile de se sauver avec les meilleurs éléments de la garde royale pour ensuite la pointer du doigt. Finalement, la jeune femme reprit la parole et ajouta à l’intention du chancelier qu'il allait au-delà de ses prérogatives et n'avait rien à dire dans une réunion militaire. Le paladin profita de quelques secondes pour jeter un regard lourd de sens à sa tante. Peut-être qu'elle finirait par comprendre que cet homme était presque aussi nocif que Wilehlmine pour la citer et pour elle même.

La reine avait finit par être convaincue par le chancelier et la capitaine du protectorat en ce qui concernait les civils, il valait mieux les garder éloignés des forces ennemies. Par ailleurs, elle ne regrettait pas d'avoir obtenu la présence d'un officier de Schlacht. Elle se contenta d'approuver son rapport d'un signe de tête, satisfaite d'avoir un vrai militaire à la table. Le rapport de la jeune Schlacht était nettement moins plaisant, les membres de cette famille partageaient visiblement un tempérament provocateur. La reine la prit cependant au sérieux malgré son jeune âge puisque le maréchal avait fait d'elle sa représentante.
Lùthien prit le temps d'arranger en silence les notes qu'elle venait de prendre avant de reprendre.
- Je retiens les arguments du protectorat et de la chancellerie concernant les civils. Armer des civils inexpérimentés pourraient se retourner contre nous, surtout si l'ennemi a la puissance magique pour les manipuler. Le repli des civils dans des zones refuges sera donc la solution privilégiée. Ces zones seront :

1. Les souterrains du palais (les protections du palais seront étendues aux souterrains), ainsi que les autres zones souterraines aménagées
   
2. L'académie et les souterrains de l'académie  (les défenses de l'académie seront étendues aux souterrains), qui accueillera également les blessés civils, et militaires si jamais les guérisseurs du protectorat sont surchargés.
   
3. J'aimerais également que le protectorat étudie la possibilité d'utiliser l'Arène comme lieu de repli de la population est du cercle. Les boucliers et les invocations de l'arène pourraient être reprogrammées pour protéger les civils qui s'y réfugieraient des attaques extérieures.
   

- Chaque zone de repli devra comprendre un sas et des procédures pour éviter toute infiltration par l'ennemi ou par des citoyens soumis à des sorts de corruption, domination, etc... Les civils devront être répartis dans différentes zones pour garder l'ennemi sous contrôle si l'une des zones est infiltrée, cela est aussi valable pour l'académie. La chancellerie est chargée de mettre au point un plan d'évacuation ordonné par quartier. J'approuve également les mesures proposées par la chancellerie et le protectorat concernant l'équipement. Pour pourrez régler ensemble les détails.
- Pour ce qui est des communications, La grande armée et le protectorat disposant de leurs propres systèmes, le support de l'administration civile pour les transmissions purement militaires ne sera pas nécessaire. Major Kiril, vous superviserez l'extension du réseau Arachnée à l'intérieur de la cité, avec l'aide du protectorat.
Ayant noté que les Schlacht avait un mépris visible pour la capitaine du protectorat, la reine préférait envoyer le major travailler avec eux. Elle n'avait par ailleurs aucune envie de laisser la nièce du maréchal se promener dans les rues alors que Wilhelmine s'y était probablement fait beaucoup d'ennemis.
- Pour centraliser les informations et coordonner les actions des troupes, un deuxième Etat-Major sera mis en place dans la salle du trône et un officier supérieur de chaque corps devra y être présent pour superviser les mouvement de troupes, ainsi que le lieutenant Schlacht pour assurer le lien avec la Grande Armée.

- Le support de l'administration reste cependant crucial pour la gestion des mouvements civils. Sous la supervision du chancelier, l'administration assurera la transmission des informations à la population civile et à l'académie afin de coordonner le repli des civils et la gestion des blessés.
Concernant nos dispositifs de défense, je ne suis pas vraiment convaincue par l'idée des barricades. Elles pourraient gêner l'évacuation des civils et nos murs devraient constituer un obstacle suffisant pour les troupes montées. Les pièges sous forme de cercles d'anti-magie, ou peut-être aussi d'emprisonnement du mal seront cependant utiles placés sur les lieux de passage clés et autour des zones de refuges et du palais. Les divisions du protectorat mentionnées pourront s'en charger.
La reine avait également confié à Aewiel la tâche de placer des cercles d'entrave dans certains endroits clés, mais elle comptait garder cette information secrète même pour son état-major.
- Pour ce qui est de la protection du palais, la protection de ma personne est sans doute importante. Mais la surveillance du trône l'est également, peut être plus. La prise de l'artefact par l'ennemi serait un coup terrible. La garde royale sera donc particulièrement responsable de la protection de la salle du trône qui sera un lieu hautement stratégique. Les troupes du capitaine Aewiel et les paladins seront pour leur part chargés de ma protection rapprochée.

- Pour finir je propose plusieurs niveaux d'alerte :

• Niveau d'alerte zéro : Libre circulation des citoyens la journée, portes de la ville fermées la nuit mais entrée possible sur autorisation par le sergent en charge.
  
• Niveau d'alerte 1 : Couvre feu la nuit, portes de la ville fermées jour et nuit et passage soumis à autorisation administrative. Réquisition des milices privées. Evacuation préventive des civils vulnérables.
  
• Niveau d'alerte 2 : Verrouillage magique des portes. Déclanchement du plan de défense. Repli des civils vers les zones refuge.
  
• Niveau d'alerte 3 : Mobilisation générale et armement de la population.
  

- Je propose de passer dès à présent au niveau d'alerte 1 et de déclencher l'alerte 2 dès que les démons manifesterons une activité dans la cité ou aux abords proches. Des ajouts ou objections à ce plan officiers ?

Après avoir posé les bases, du rapport de la Chancellerie, Edouard prenait ensuite des notes en écoutant précisément ce que les autres officies avaient à proposer. Le pouvoir royal était censé en faire la synthèse après tout.

Il note alors ce que Elecia avait à dire. Ses projets étaient intéressants, et en soit assez similaire à ce qu’avait proposé le Chancelier. Fut alors au tour des hommes de Wilhelmine, le major qui avait plus ou moins prit à sa charge la garde royale puis à une représentante de l’armée directe.

Edouard ne pu qu’afficher un léger sourire en coin qu’il tentait de retenir en écoutant le major, on pouvait aisément voir que ce dernier avait échangé l’objectivité avec une fidélité obsessionnelle pour son supérieure de l’armée. Commençant alors à raconter des faits qui n’existaient pourtant que dans sa tête.

Dans un premier temps, Edouard le laissa parler, attendait son tour pour éclaircir cette situation qui semblait fort brumeuse dans la tête du Major.

Ce fut alors au tour de la représente de l’armée qui elle aussi visiblement l’envie de tacler la Chancellerie bien que cela relevant plus d’une incompréhension que d’un véritable problème. La Reine vint ensuite à son tour présenter le plan de bataille, Edouard n’avait rien à ajouter étant satisfait de ce dernier.

Je n’ai rien a ajouter. Toutefois afin d’éviter préventivement des problèmes causés par des incompréhensions, il convient de préciser certaines choses.

Il regarda alors le Major Kirill.

Je tiens monsieur le Major a défendre la Garde Royale sur certains de vos propos. Je tiens ainsi à vous assurez que même si par la fuite du cadre, la garde royale a mit et mettra du temps à pleinement se reconstruire, elle n’a jamais été victime d’un système de récompense contraire aux méthodes politiques du précédant souverain.

Chacun des lames sous votre juridiction a été jugé suffisamment forte ou compétente pour être accepté dans sa garde par un souverain jugé impitoyable. Et cela tout le monde pourra vous le confirmer, il serait ainsi dommage alors qu’une menace extrême nous attaque, se priver de l’utilité de lame qui nous serait utile par simple jugement de valeur ou vision de la discipline militaire.

Son regard se tourna alors vers la Schlacht.

De même, je tiens à vous assurer Dame Schlacht qu’il n’a jamais été question de se substituer à l’administration de votre armée dont la compétence est pleinement reconnue. Il ne s’agit en aucun cas d’une substitution mais de boucher les failles.

Votre administration si je me souviens ne s’étend qu’à votre armée et la politique de l’ancien roi qui visait à vous éloigner a empêché à cette dernière de former tout lien de cette dernière avec l’intérieur de la cité. Et c’est de ce problème précis que je parlais. Il n’a jamais été ainsi prévu de générer une administration militaire qui n’est pas dans mes compétences mais simplement d’effectuer le lien avec les parties civiles tandis que le protectorat fera de même.

Elecia avait donné son rapport sur le protectorat. Elle n'avait plus rien à ajouter et écouta le reste de la rencontre sans bouger ni prononcer un mot. Elle remarqua bien sûr le jeu de force entre les représentants de Wilehlmine et le chancelier. Cependant, elle n'accorda aucune attention à ses derniers, préférant regarder par la fenêtre d'un oeil distrait alors qu'ils se chamaillaient comme des enfants. Elle n'appréciait pas non plus Edouard, principalement à cause de son action visant à l'évincer du protectorat malgré ses années de loyal service envers la cité. Cependant, si la reine avait choisi de le laisser en place et d'en faire le chancelier, il devait avoir une utilité. Aussi, elle ne cherchait plus à s'opposer à lui et avait balayé sans rancune pour agir avec le prestige qu’exigeait un poste comme celui qu'elle occupait. Elle n'avait aucune prétention politique et son seul but était de servir le trône et le royaume de Targatt. Sa maison, sa patrie.

Elle se retourna finalement lorsque la reine reprit la parole, écoutant ses propos et ses consignes. Elle n'aimait pas l'idée de devoir rester près du trône pour donner ses consignes. Elle savait que beaucoup de généraux agissaient de la sorte, mais ce n'était pas son cas. Elecia était une femme d'action avant tout qui voulait être sur le terrain. Elle était encore jeune et vigoureuse et ne souhaitait pas pourrir dans un bureau miteux alors que ses hommes se faisaient trucider par des démons en ville. Aussi, elle attendit poliment que la reine et le chancelier aient terminé avant de dire.

-Je commanderais mes hommes sur le front comme je l'ai toujours fait, majesté. Le caporal Lajoie restera avec vous et vous permettra de communiquer en permanence avec les protecteurs. Il me permettra aussi de garder le contact avec vous. Sans parler de la section de la division de scrutation qui me gardera au courant des avancées de l'ennemie et me permettra de prendre rapidement les décisions.

Elle avait parlé calmement à la reine, restant digne et professionnelle sans faire valoir son avis personnel. Voir le chef d'une armée avec ses hommes était excellent pour le moral des troupes et beaucoup de protecteurs pourraient voir sa fuite dans le palais comme un signe de couardise de sa part, alors que Corvus avait toujours combattu avec ses hommes. L'ancien capitaine était rempli de défaut, mais au moins c'était un homme fier qui combattait toujours avec ses hommes. Elecia en ferait de même. Même si cet acte devait signer son arrêt de mort dans les combats. Mieux valait mourir dans la gloire que de tomber dans l'oubli.

-Je suis d'accord avec le reste de vos décisions respectives et je répartirais le protectorat en conséquence. Major Kirill, vous viendrez me voir pour que nous puissions établir l'extension du réseau. Je compte sur votre coopération dans les manœuvres du protectorat et vous serez traité par mes hommes comme un invité de marque.

En clair, elle lui faisait comprendre qu'elle était heureuse de travailler avec lui, mais qu'il n'avait aucun droit sur les protecteurs. Aux yeux des protecteurs, il était tout au mieux, un civil venu installer un réseau de communication. S'il refusait de se plier à cette consigne, la jeune capitaine n'aurait d'autre choix que de le chasser du protectorat. En temps de guerre, il était important de ne pas faire la fine bouche, mais il y avait certaines limites. Elle n'avait pas l'intention de laisser les lèche-bottes de Wilehlmine venir lui mettre des bâtons dans les roues ou démoraliser ses troupes.