L'elfe et le Bones. (V2) (PV) (TERMINÉ)

Santo entra dans le palais royal, accompagné de 3 de ses hommes, son expression restant neutre devant l'air médusé des crétins gardant la porte de ce château. Ils semblaient étonnés et pas réellement en confiance devant les hommes Bones qui continuaient de monter la garde devant la porte. En plus des 3 accompagnant le patriarche de la famille Bones. Pour la défense des gardes royaux, la milice Bones avait une réputation en ville d'être très difficile à battre. Ils n'étaient pas les meilleurs, mais il était dur à battre en solo. Bon, leur nombre plutôt faible agaçait quelque peu le patriarche, mais pour l'instant il devait faire avec. Drake et ses idées stupides de le limiter à 20 soldats. Ridicule! Enfin, pour l'instant il possédait une force de frappe bien moins impressionnante que prévu. Bien sûr, il pouvait faire appel à des mercenaires. Mais les mercenaires étaient peu fiables de par leur nature. Il préférait chercher des soldats de valeur. Chose étrangement rare en cette époque.

Enfin, tout cela n'avait que peu d'importance au final. Il entra dans le palais et traversa le large couloir tapissé pour se retrouver dans la salle du trône. Luthien était posé là, comme une reine. Accompagner d'une quinzaine de soldats toute la main sur la garde de leur épée. Ridicule. Il jeta un vague coup d'oeil à son capitaine qui comprit le message. En cas de problème, l'évacuer en urgence. Liadrin portant un collier empêchant les pénétrations mental, aucune chance que l'un d'entre eux puisse percer son esprit. Drake en aurait bien été capable, mais il n'était plus de ce monde. Les autres soldats derrière Santo étaient humains, sauf l'un d'eux qui avaient les oreilles pointues, mais une peau noire comme l’ébène et des cheveux entièrement blancs. Cependant, la couleur de sa peau était plus claire que celle d'une drow ordinaire et ses cheveux étaient strié de noire. Un hybride? À vue d'oeil il semblerait que ce soit le cas. Comment Santo avait-il mis la main sur cette femme restait un mystère. Disons simplement qu'il savait s'entourer d'un personnel de qualité. Quoi qu'il en soit, elle semblait gênée de se retrouver devant autant d'elfes et évitait scrupuleusement leur regard.

Majesté, comme vous me l'avez demandé je suis présent devant vous. J'ai aussi les documents qui explique certaines choses sur le déroulé des actions en Targatt en ce qui me concerne. Tous ses documents ont été signés par Drake et approuvés par le maître des sceaux. Ils sont donc véridiques et peuvent difficilement être réfutés, vous en conviendrez. De plus, j'ai avec moi les dossiers concernant l'état financier du royaume de Targatt.

Il s'agissait de la première phase du plan, jouer avec elle. Il n'avait pas les forces nécessaires pour jouer contre la reine et encore moins contre l'artefact le plus puissant du royaume. De plus, il serait suicidaire de chercher à écarter la nouvelle reine ou encore de diviser le pouvoir en place. La cité avait besoin de discipline et de rigueur. Les sentiments n'avaient plus leur place en temps de guerre et Santo le savait parfaitement. Aussi, il ne cherchait pas à se mettre la reine à dos. Simplement à se rendre utile et à s'attirer ses bonnes grâces. Certes, il avait insisté pour qu'une partie de ses gardes le suivent dans le palais, mais c'était principalement pour les présenter à la reine. Après tout, il était probable que ses hommes doivent travailler avec les protecteurs dans les prochaines semaines. Aussi bien qu'elle en connaissent les têtes dirigeantes.

Il déposa l'une de ses mains gantées sur sa joue en souriant de façon très légère à Luthien. Il aimait bien cette elfette, sa façon de penser était certes primitive, mais avait le mérite d'être réfléchi. Enfin, ses pensées restaient mensongères. Seulement, tous ne pouvaient pas comprendre la beauté mathématique du monde qui les entourait. Rien n'est accident. Tout est en mouvement. Si Santo était devant cette femme, elle-même devenue reine, c'était, car la logique du monde les avait guidés là. Certains appelaient cela destin, fatalité ou encore destinée. Santo, lui, parlait plutôt de la causalité du monde ainsi que de ses composants. Encore une fois, il était fort possible de calculer ce que le monde était ainsi que ses variantes. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que les démons leur étaient de loin supérieurs. Ils devront se tenir ensemble pour avoir l'ombre d'une chance de déjouer les pronostiques macabres du Bones.

J'ai ouï dire que tous les membres du gouvernement passaient par un cercle de vérité. Bien sûr, j'accepte volontiers de me soumettre à cela. Cependant, les finances du royaume ne concernent que vous, majesté. Aussi, je vous demande humblement la permission de vous parler en privé, sans aucun garde. Je puis me soumettre à une fouille, en guise de ma bonne foi.

Bones avait plus de culot que les autres, il entrait avec sa propre escorte, dont une demi-drow. Celle-ci avait l’air pour l’instant d’un chien parmi les loups, et les loups vétérans semblaient avoir envie de grogner. Lùthien la regarda avec indifférence, elle ne pouvait de toute façon pas être reine de Targatt sans accepter la présence de toutes les races. Elle adressa par contre un signe de tête à Liadrin qu’elle avait déjà vu. L’escorte avait l’air farouche, mais en ayant la fesse posée sur l’un des deux artefacts les plus puissants de Targatt, la reine ne s’en inquiétait pas trop. Si elle l’avait voulu, elle aurait pu les empêcher de rentrer en utilisant le bouclier du trône, mais elle ne voulait pas braquer Bones, elle avait besoin de lui.

La reine parcourut rapidement les documents qui venaient de lui être remis. Ce n’était pas les compte-rendu qu’elle avait demandés mais un ensemble de contrats qui attestaient de la puissance commerciale des Bones, et de leur mainmise sur les finances de la couronne. Elle releva ses yeux bleus vers l’argentier qui souriait. Il jouait le serviteur humble et soumis tout en lui agitant sous le nez les contrats qui démontraient sa puissance. Lùthien se demanda à quoi il jouait. Nogaret l’avait mise en garde contre la vénalité de Bones… voulait-il négocier encore plus que ce qu’il avait déjà ?

Le Grand Argentier voulait s’entretenir en privéa reine lui répondit en suivant le jeu de cordialité légèrement hypocrite qu’il avait lui-même lancé.



-          Je ne pensais pas vous revoir en des circonstances aussi différentes, Grand Argentier… Il va de soi que les discussions avec les membres du gouvernement se déroulent en privé. L’ensemble des entretiens ont eu lieu dans mon bureau en présence de ma garde du corps, de mon barde et de mon secrétaire uniquement. Etant donné la… sensibilité des affaires financières, je suis prête à faire sortir ma garde et le secrétaire, lorsque vous aurez été fouillé.

Alors que Lùthien allait se lever, un accord de harpe retentit. Le bras d’Hithfaeron décrivit un lent demi-cercle devant lui alors qu’il parlait d’une voix étonnamment profonde et forte étant donné sa corpulence.

-          La maison de la reine Lùthien Nylaathria accueille Liadrin Ewenstan !

Quelques gardes ne purent s’empêcher de tourner la tête, avant de redevenir droits comme de piques. La reine resta assise et esquissa un sourire, s’il avait choisi une elfe comme capitaine, Bones apprécierait peut-être le cérémonial de salutation entre nobles haut-elfes. Elle indiqua cependant au barde de faire la version courte, ils n’avaient guère le temps d’entendre l’ensemble de la généalogie des deux elfes. Le musicien commença à chanter, accompagné de sa harpe. Il commença par présenter les ancêtres fondateurs des maisons Nylaathria et Ewenstan ainsi que leurs exploits marquants, avant d’énoncer la filiation des deux femmes, se contentant de remonter à deux générations. La poésie intraduisible du langage haut-elfique pourrait se comprendre ainsi :

-          Lùthien, Fille des Fleurs est née de Midhien, Fille de la Rosée, et d’Alaron, Celui Qui Est De Marbre. Le père de Midhien est celui que l’on appelait autrefois Lemya, Celui Qui Reste. La mère de Midhien est de Laniel, Fille Du Fil. La mère d’Alaron est Ráciel, Fille du Loup, et son père était Cestano, Celui Qui Cherche. Liadrin est née d’Ithrin et Sylria. Ithrin est né de Lorion et Hadoran. Les parents de Sylria sont Erinar et Auzara. Ensemble, Lùthien et Liadrin combattirent sous les ordres d’Aldaril Elessar. Maintenant, la Fille Des Fleurs règne sur Targatt et Liadrin marche derrière un homme, aux côtés d’une elfe du peuple que nous voyons en regardant dans le miroir de l’ombre.

Hithfaeron ne montrait pas d’animosité envers la demi-drow. Il était un de ceux qui pensent que les haut-elfes peuvent exister dans la pureté de la lumière uniquement parce que les elfes noirs portent pour eux leur part de ténèbres. La reine fit apparaître quelques pièces d’or. Elle les remit à Hithfaeron qui les accepta humblement. Le geste était purement symbolique, le vieil elfe n’avait que faire de l’or, mais la tradition voulait que le barde soit remercié ainsi. Lùthien se retourna vers l’Argentier.

- Allons-y.

Elle fit signe à Bones de venir dans son bureau, suivie du barde et de l’elfe au cheveux roux, Aewiel. Une fois dans le lieu de travail, Aewiel fouilla Bones avant de sortir. Hithfaeron était resté, jusqu’à preuve du contraire, il n’était pas un garde mais un simple barde. Le cercle de vérité toujours à sa place, Lùthien tendit à l’Argentier la liste de questions qu’elle avait posées aux autres.

-          Le chancelier, la capitaine du protectorat et le capitaine de la garde royale ont répondu sans hésiter à ces questions. Je vous prie d’y répondre le plus clairement possible.

Finalement, la reine accepta sans trop broncher de donner cette rencontre en privé. Heureusement d'ailleurs, car sinon le patriarche aurait sans doute dû être un peu plus persuasif dans ses propos. Bien sûr, ça ne l'inquiétait pas outre mesure. Il se savait intouchable, notamment grâce au poids commercial des Bones. De plus, s'en prendre ouvertement à un patriarche, c'était s'attirer de gros ennuis. Après tout, les Bones encore en place dans la structure familiaux l'étaient pour une raison. Ils étaient fidèles à Santo. Certains avaient tenté de le repousser et de mettre sa place en doute, mais ceux-là n'étaient plus vivants pour en parler. Santo n'était pas un homme de politique, mais le rôle de patriarche était beaucoup trop important pour ses propres recherches. Il avait accès à l'entière richesse des Bones et n'avait plus à justifier ses dépenses à qui que ce soit. Le rêve pour un scientifique comme lui.

Enfin, il suivit la reine en jetant un regard glacial au soldat elfique qui continuait de le fixer sans gêne. Après tout ce qu'il avait fait pour le peuple elfique dans la cité, maintenant il se faisait regarder comme un moins que rien. Ils payeront un jour... Il n'écoutait même pas le récital stupide que ce barde avait fait à son capitaine de la garde. À vrai dire il n'en avait rien à faire. Il continua donc son chemin avec la reine et entra finalement dans le petit salon, en tête à tête avec celle qui était maintenant la femme la plus importante de Targatt. Sans plus de façon, il entra dans le cercle de vérité.

Je resterais fidèle à la couronne tant que nos intérêts seront communs. Mais vous le savez, c'est le cas de tout. Je suis simplement le seul qui ose se montrer tel qu'il est. Il est d'ailleurs curieux que vous ayez nommé un homme aussi perfide que le juge comme chancelier. À croire que vous ne savez pas vraiment ce que vous faites... Je fais partie du gouvernement, car j'aime bien ce poste. Au final, il vaut mieux surveiller ses investissements. Surtout vue l'or que je donne à ce royaume. Je n'ai jamais tué d'Etheriste de ma vie et j'ai tué, mais jamais pour des raisons personnelles. Comme vous, il me semble. Finalement, oui je suis en contact avec d'autres royaumes. Normal vous allez me dire, pour un marchant de mon envergure.

Il s'assoit lentement sur l'un des sofas en fixant la reine qui devait encaisser cela. Il aurait pu la menacer, mais pour l'instant il aimait bien jouer avec elle. Il pencha légèrement la tête.

Bien sûr, je suis disposé à continuer d'aider ce royaume. Je pourrais armer vos hommes, acheter des mercenaires et aider la fortification des points stratégiques... Mais tout à un prix, n'est-ce pas?

Le barde Hithfaeron s'était installé sur son divan derrière Bones et s'était remis à jouer de la harpe. Ce n'était pas un divertissement, le sortilège musical avait pour but de protéger l'esprit de la reine de toute intrusion et manipulation, en attendant qu'elle se procure une protection plus durable. Le vieil elfe avait vite remarqué que l'argentier avait un esprit bardé d'acier, un signe qu'ils avaient potentiellement affaire à un mage spirituel. Lùthien échangea un regard avec l'elfe qui l'informait de ce fait par télépathie. Elle frissonna imperceptiblement en se demandant si Bones pouvait lire dans ses pensées en ce moment même, malgré ses propres barrières mentales et la protection sur laquelle Hithfaeron concentrait maintenant toute son attention.


Elle hésitait sur l'attitude à adopter face à la désinvolture de Bones. Elle aurait pu répondre qu'elle pouvait s'assurer de sa fidélité à coup d'épée puisqu'elle contrôlait le protectorat. D'un autre côté, elle n'était pas dupe, elle savait bien que l'argentier avait en partie raison, même si la forme de ses propos était déplaisante. Et puis, il savait frapper aux points sensibles : son inexpérience en tant que reine, le fait qu'elle avait elle aussi tué par le passé... Il en arrivait presque à la faire douter de sa légitimité alors qu'il venait tranquillement avouer qu'il était là pour servir ses propres intérêts. D'ailleurs, quelles raisons « non-personnelles » Bones pouvait avoir pour justifier la mort d'autrui ?


Lùthien resta silencieuse un instant, analysant quel pouvait être réellement le pouvoir des Bones. Elle avait beau vivre parmi les mages humains depuis longtemps, elle avait toujours du mal à saisir pourquoi accumuler de l'argent leur importait autant alors que la magie pouvait régler la plupart des problèmes matériels. En tant qu'elfe, la finance était le dernier de ses centres d'intérêt. Elle n'était toutefois pas une totale néophyte, son expérience au gouvernement d'un duché d'Hésandre lui avait enseigné quelques bases. Ses connaissances s'appliquaient plutôt à une économie agricole qu'un nœud commercial comme Targatt, mais elle avait vécu dans l'armée assez longtemps pour connaître également les points critiques de l'économie de guerre. Le territoire de la cité étant étroit, la majorité des denrées et matières brutes devaient être importées. Pour la guerre, Targatt avait besoin d'or pour payer ses troupes, de voies de ravitaillement et de matériel militaire. Les Bones maîtrisaient la plupart de ces ressources... Cependant, pour un gouvernement, la dette ou autres négociations n'était pas le seul moyen d'obtenir des ressources clés, l'impôt et l'expropriation étaient aussi efficaces, quoique nettement moins populaires auprès des contribuables. La reine avait en théorie le pouvoir de prendre de force ce que l'Argentier voulait négocier. Sauf s'il disposait du soutien d'une des puissance étrangère avec qui il était en relation, mais il s'agirait alors d'une trahison pure et simple et la réponse serait simple elle aussi. Lùthien doutait que Bones ait l'intention d'aller jusque là dans l'immédiat, et pour l'instant elle était disposée à négocier avec lui, si ses demandes restaient raisonnables.


Contrairement à Drake, Lùthien n'avait pas suffisamment d’ailiers pour se permettre de gouverner seule. Elle savait pertinemment que la plupart de ceux qui l'entouraient étaient des intrigants. Mais dans l'immédiat elle comptait en jouer plutôt que d'essayer de les écarter du pouvoir. Elle ne pouvait pas se permettre de se créer des ennemis supplémentaires. La reine reprit la parole, en jouant de la naïveté que Bones semblait lui prêter.

- Je vous remercie de votre mise en garde contre Nogaret... son serment de fidélité m'avait paru si sincère pourtant... heureusement que j'ai autour de moi des hommes de confiance comme vous pour me mettre en garde, n'est-ce pas ? Pourriez-vous m'en dire plus sur les formes que prennent la perfidie de l'ancien juge ? Et peut-être auriez-vous d'autres candidats à me suggérer ? Concernant l'effort de guerre, la couronne et le peuple de Targatt vous seraient très reconnaissants pour votre contribution. Je sais fort bien les coûts que cela représente, mais vous savez mieux que moi que les caisses du palais sont moins pleines que les vôtres... qu'ais-je à vous offrir que vous n'ayez déjà ?
- Eclairez-moi, sieur Bones, quel est cet intérêt que nous avons en commun et quel donc le prix que vous demandez ? Je ne sais toujours pas si vous vous montrez tel que vous êtes. Êtes-vous l'homme de science avec qui j'ai un jour discuté à l'académie ? Ou bien le marchand avide que d'autres m'ont décrit ? Ou bien autre chose encore ? Un maître de l'esprit ? Elle scrutait le visage de Bones comme si elle espérait y lire une réponse. Elle ne put retenir la question qui la taraudait.  ...Argentier, avez-vous déjà lu mes pensées, oui ou non ?

Santo observa quelques secondes le barde qui se mit à jouer un air plutôt agréable à l'oreille, mais ne put s'empêcher de dire qu'il n'était pas simplement là pour la décoration. De plus, il croyait avoir été clair. Il voulait rencontrer la reine seule. Enfin, ce n'était pas très important au final. Il se contenta donc de détourner le regard, laissant l'elfe au visage indescriptible continuer sa chanson. Il se concentra donc sur la reine, qui avait pris place à son bureau. Maintenant qu'il avait répondu à ses questions, il ne craignait plus rien. Pas qu'il avait craint la reine à un instant ou l'autre, bien au contraire. Peu importe ce qu'elle croyait, les Bones n'avaient pas l'intention de se laisser marcher sur les pieds. Il était important que la reine le comprenne rapidement pour éviter des problèmes futurs avec le trône.

Cependant, son commentaire ne lui arracha pas un sourire. Lui donner des conseils? Santo ne la croyait pas assez naïve pour sincèrement croire ses paroles. Elle avait peut-être effectivement proposé le poste de chancelier au juge un peu trop tôt et sans le connaître, mais ce n'était pas une raison pour demander à un homme comme Santo son propre avis. D'ailleurs, il n'avait aucun avis sur la question. Pour être honnête, il se fichait éperdument de ce genre de poste. Contrôler l'état et la justice ne sert à rien, si l'or et les artefacts étaient de votre côté. Aussi il se contenta de hausser les épaules.

C'est à vous de faire ce genre de choix, majesté. Je vous avertis simplement de la réalité. Prenez cela comme un cadeau, pour vous remercier de votre temps lors de notre conversation des plus intéressantes dans l'académie.

Maintenant, elle semblait plus sérieuse. Quel intérêt commun avait-il? Bonne question, pour celui qui ne connaissait Santo que de loin. On ne pouvait pas dire que le patriarche était quelqu'un de profondément mauvais, bien au contraire. Il était un homme de science, vouant sa vie à l'avancer de cette dernière. Le bien et le mal étaient des notions abstraites qu'il était stupide selon lui de suivre. Oui, abstraite, car ne possédant pas de limite fixe. Est-ce mal de se venger en tuant un meurtrier par exemple? Certains vous diraient que oui. D'autres que non. En bref, rien n'était réellement clair et Santo se considérait comme éloigné de ce genre de problème. Il ajusta ses gants et s'éloigna un peu, marchant devant le bureau en faisant des aller-retour. Une façon pour lui de se concentrer.

Je suis avant tout un homme de science, majesté. Et ce que je vois en Targatt, c'est une cité ou les citoyens sont privés de l'éducation. Ou la totalité ne sait presque pas écrire et compter. Ou les seules personnes possédant une éducation sont les riches pouvant payer leur inscription à cette académie élitiste. C'est dommage. Une cité de la grandeur de Targatt devrait pouvoir éduquer ses citoyens.

Le grand argentier se tourna finalement devant la reine pour lui faire face. Ses bras étaient croisés dans son dos et il la fixait de son regard glacial habituel, même si l'étincelle du plaisir brillait dans ses yeux. Pas celle du plaisir sadique, non. Au final, peu de chose pouvait faire sourire le grand argentier, mais son projet était l'une de ses choses. Un mince sourire apparut sur ses lèvres et il tendit le bras en ajoutant.

Lorsque cette guerre sera finie, j'aimerais vous proposer de placer la science et l'éducation au cours de votre politique. Des citoyens éduqués pourraient nous permettre de former des intellectuels, des chercheurs, des hommes de lois, de chiffre et j'en passe. Nous sommes une citée magique, mais la magie n'est pas la seule chose importante dans ce monde. Nous pourrions consacrer une partie de l'or de la couronne à la création d'écoles publiques dans le but de permettre au moins fortuné d'apprendre au moins à lire et écrire. De plus, nous pourrions créer un fond qui permettrait à un nombre donné d'élèves dans la misère d’intégré l'académie de Targatt en échange de leur service au gouvernement pendant un temps donné.

Il s'agissait de son idée première. Permettre au plus grand nombre d'avoir accès à une éducation pour le bien de la cité. Il détestait se dire que la cité était peuplée d'incapable et d'idiot ne pouvait lire un simple avis de recherche. Il ajouta finalement sa dernière idée.

Je pourrais aussi vous proposer de créer pour la couronne un laboratoire de recherche scientifique et magique. Je pourrais continuer mes recherches avec une équipe et vous rapportez le résultat de mes recherches. Faire ainsi avancer la culture et la science de la cité pourrait faire de nous un joyeux de la culture dans le monde. De plus, je pourrais sans doute créé une université en partie au frais de ma famille, pour éduqué les intellectuels. Melghir serait une cité parfaite pour l’accueillir... Qu'en dites-vous, majesté?

Santo éluda simplement la question sur la lecture spirituelle, la reine considéra ce silence comme un aveu et n'insista pas. Elle nota simplement que son Argentier risquait d'en savoir un peu plus sur elle que les autres. Peu importe, il y avait peu de choses que la reine comptaient faire en secret.

Lùthien aurait pu apprécier Santo s'il n'était pas aussi froid, arrogant et provocateur. Ses allées et venues devant son bureau étaient légèrement agaçantes, mais Lùthien devait avouer qu'elle était d'accord avec la plupart de ses propositions. Elle était agréablement surprise que ses demandes soient de nature plus politique qu'autre chose.


-  Depuis notre discussion à l'Académie, je me suis renseignée sur l'alchimie et la science. Je dois avouer que j'y ai découvert quelques éléments qui pourraient inspirer ma propre pratique, par exemple pour créer d'un système de classification des créatures magiques. La magie sera toujours importante à Targatt, mais rien n'empêche d'enrichir notre cité d'autres formes de connaissances... Contrairement à feu le Roi, je ne crois pas que Targatt puisse jamais devenir une puissance militaire. Nous pourrions nous entendre Bones, car comme vous j'aimerais que le prestige magique, culturel et intellectuel de cette cité soit la source de son rayonnement. Donc l'orientation politique que vous proposez m'intéresse... Pour l'instant notre peuple a peur et faim, mais je ne peux qu'approuver l'idée de le rendre éduqué et prospère.



L'elfe se dit un instant que la population se porterait peut-être mieux si les nobles n'écrasaient pas leurs intérêts et que les monopoles commerciaux comme celui de Bones n'étaient pas là pour leur imposer leurs prix...

- Seuls certains élèves talentueux parrainés par un professeur peuvent être exonérés des droits d'inscriptions... L'académie se prive sans aucun doutes de nombreux talents cachés qui pourraient contribuer au bien de la cité. Votre proposition de mécénat concernant Melghir vous honore également, Argentier... Melghir reste cependant une question délicate. Il s'agit avant tout d'une cité non-mage. Outre le fait qu'il faudra en premier la délivrer des infernaux, rien n'a été décidé concernant le gouvernement futur de cette ville. Sur le fond, une université pourrait être un moyen intéressant de faire grandir ensemble mages et non-mages... mais nous devront reparler de cela après la guerre. Je ne vois pas non plus d'objection à la création d'un laboratoire de recherche. Cependant, vous savez sûrement mieux que moi que le financement de cette politique sera compliqué, surtout à court terme. Nous devront attendre que l'économie des cités se relèvent de la guerre et que ce qui doit être reconstruit le soit. Ecraser l'impôts des villes en reconstruction serait probablement une erreur non ?

La question de la reine était sincère, ses connaissances économiques étaient limitées, elle voulait bien offrir tout cela à la population mais se disait tout de même que l'argent devrait bien être trouvé quelque part. En tout cas, même si ces questions seraient politiquement crucial dans quelques années, l'urgence était ailleurs.

- Comme vous le notez, toutes ces politiques ne pourront être mises en place qu'après la guerre... que nous sommes encore loin d'avoir gagné... Chaque perte humaine ou matérielle que nous pourrons éviter seront des moyens en plus pour la politique future de la cité... Permettez moi donc de revenir à l'urgence militaire qui nous occupe... Pourriez-vous me donner plus de précisions sur l'aide que vous pourriez apporter ?

Santo avait donc réussi à convaincre la reine. En partie du moins. Dans la pratique, il devrait sans doute continuer de lui rappeler ses engagements après la guerre, mais il était vrai que la situation dans la cité était critique. Attention, il n'en avait rien à faire que des gueux meurent de faim. Ce n'était pas à lui de nourrir tout le petit peuple. Mais il était d'avis qu'il fallait tout de même éduquer les masses pour la prospérité de la cité. Il y aurait toujours des pauvres et des personnes sans éducation. C'était dans l'ordre des choses. Mais si la majorité de Targatt apprenait au moins à lire et à écrire, ça serait déjà un grand progrès. Un pas de plus vers l'un de ses objectifs. Quant à l'université qu'il voulait fonder dans l'une des cités non-mage, elle aussi avait été demandée dans un but. Créé une élite ainsi qu'un pont entre les mages et les non-mages. Ce n'est pas en se cachant que la magie serait acceptée, mais en créant ainsi des liens.

Enfin, la reine semblait être en accord avec la plupart de ses demandes, ce qui était une très bonne nouvelle. Il ne regrettait pas d'avoir fait pression sur elle. Après tout, elle n'en restait pas moins la reine de Targatt. Il était impossible de prévoir ses réactions face à certaines suggestions et le grand argentier ne voulait prendre aucun risque. Il était parfois important de rappeler à ceux qui vous entoures, qui dirige réellement. En effet, la reine est une personne importante et sur papier elle a tous les droits. Mais les Bones dirigent l'économie. Sans l'or cette puissante famille, la guerre était déjà perdue. Et si elle tentait de prendre de force l'or des Bones, elle comprendrait bien vite pourquoi les marchants étaient respectés de par le monde. Sans eux, une ville n'est rien. Il fut légèrement surpris de sa question, mais ne le démontra pas. Il se contenta de répondre.

Je ferais en sorte que les taxes soient juste envers ceux que nous aurons sous notre contrôle. Cependant, il est évident que les cités prises seront des vassaux de Targatt et devront payer un tribut. C'est dans la logique des choses et c'est toujours mieux que de rester envahie de démon.

Santo finit par hocher légèrement la tête. Il avait eu ce qu'il souhaitait. Maintenant, il devait cependant concrétiser cela. Il arrêta de faire les cent pas devant le bureau de la reine pour reprendre place sur le fauteuil qu'elle lui avait désigné. Elle voulait des détails? Il serait compliqué de lui en donner vu la situation, mais il pouvait bien sûr faire des approximations. Rien n'était joué comme on dit.

Vous pouvez compter sur notre aide financière pour la reconstruction des cités non-mages ainsi que pour la cité de Targatt. Nous ferons aussi ce qu'il faut pour que les ressources vitales continuent d'affluer. Bien sûr, n'oubliez pas notre conversation. Je serais... Profondément déçu que vous m'ayez menti. Et j'ai tendance à être détestable lorsqu'on me ment.  

Il ne la menaçait pas. Simplement, si Santo avait survécu aussi longtemps dans l'arène du commerce et du pouvoir, ce n'était pas pour rien. Dans ce milieu, les amis n'existaient pas. Seuls les intérêts comptaient. Cette reine était un elfe plein de lumière, comme diraient certains. Mais elle n'en restait pas moins une reine avec ses propres intérêts. Avec délicatesse, il sortit un rouleau de parchemin et une plume avant de s'approcher de la reine.

Nous pouvons écrire un contrat tout de suite, si vous le souhaitez, majesté. Une simple formalité pour nous rappeler à chacun nos engagement.

Bones s'y connaissait en économie mais peut être moins en conquête militaire, Lùthien songeait que la gestion d'Arakis et Melghir allait être plus complexe que ce que l'argentier suggérait.
- La vassalité des cités non-mage n'est pas une solution évidente, je n'ai encore rien décidé à ce sujet. Il serait mesquin de faire payer un tribut à des cités ayant déjà beaucoup souffert de la guerre, sans compter que malgré notre rôle de libérateurs, une domination trop évidente de Targatt pourrait nourrir un sentiment de rancœur des non-mages envers nous. Et ce n'est pas ce que je souhaite.
L'arrogance de Santo continuait d'agacer la reine. Il agissait comme si c'était à elle de montrer qu'elle était digne de confiance ! Pourtant, la politique proposée par Santo ne déplaisait pas à la reine et elle tenait à avoir l'Argentier de son côté.  Elle soupira légèrement et d'un geste, elle étendit le cercle de vérité pour s'y retrouver également.
- Et moi je n'aime pas que l'on mette ma parole en doute. Je ne vous ai pas menti Bones, j'aime bien vos idées. Seulement, je ne veux pas faire des promesses que je serais incapable de tenir. Vous n'êtes pas le seul grand de Targatt dont je doive ménager les intérêts, et une telle politique ne se construira pas en un jour...

La reine pris le temps de réfléchir aux différentes propositions de Santo. La création d'écoles publiques et d'une université étaient des mesures bien trop lourdes pour être décidées à la va-vite à la veille d'une guerre.
- L'éducation de la population et la construction d'une université sont des décisions ayant de fortes répercussions financières et politiques. Je ne peux rien vous promettre, même si j'y suis favorable. En revanche mettre en place une bourse spéciale pour les étudiants de l'académie et créer un laboratoire de recherche ne devrait pas poser de problèmes. De plus, l'un comme l'autre peuvent être financés de manière modeste au départ et gagner progressivement de l'ampleur.
Les changements brusques n'étaient jamais faciles à mettre en place, Santos était assez intelligent pour le savoir. Lùthien se doutait que la noblesse n'allait pas renoncer si facilement au privilège qu'était leur haute éducation. Il valait donc mieux commencer avec des mesures anodines.
- Pour ce qui est de ce contrat, nous pouvons en effet négocier les détails maintenant. Cependant, le droit n'est pas ma spécialité et j'aimerais autant éviter de rédiger quelque chose qui n'y serait pas conforme. Aussi je préfèrerais que mon chancelier se joigne à nous, il devra de toute façon signer ces documents. Nous gagnerons ainsi du temps.

Le Chancelier avait été convié, par la reine durant son entretien avec Santo Bones. Alors qu’il recevait la missive de sa majesté, Edouard fronça les sourcils. Si on l’appelait c’est qu’une chose complexe devait être en train de se jouer. Qu’est ce que préparait encore le Grand Argentier.

Rapidement, il se rendit dans la salle du Trone, saluant alors la reine de manière toujours protocolaire. Sans doute cela faisait un contraste avec le comportement de l’Argentier qui aimait se comporter comme au dessus de tout.

Vous m’avez appelez votre majesté ? En quoi puis je vous être utile ?

Le Chancelier tourna alors légèrement le regard vers Santo comme pour tenter de lire sur son visage ce qui se tramait.

Santo resta de marbre comme à son habitude, même lorsque la reine étendit le cercle de vérité à sa personne pour lui reprocher de ne penser qu'à lui. Il ne put s'empêcher de soulever un sourcil. Oui, beaucoup de nobles verraient d'un mauvais oeil qu'il veut éduquer les masses, mais c'était une question de logique et de bon sens. La connaissance devait s'étendre pour que la science se déploie dans toute sa grandeur. Il refusait d'être comme ses ancêtres, manipulant l'information pour son propre profit. Certains pourraient sans doute lui dire qu'il était noble et qu'agir ainsi lui ferait du mal, mais ils oubliaient une chose. Avec ou sans titre de noblesse, il n'en restait pas moins l'homme le plus riche de Targatt. Ses familles nobles pouvaient se cacher derrière leur titre imaginaire si ça leur faisait plaisir. Mais lui voyait le monde comme l'homme de science qu'il était. Rien n'est accident. Tout est en mouvement. Il fallait agir avec son temps et seuls ceux qui enclenche la propulsion du monde reste dans les mémoires.

Il est dommage que je vous parle de faire de Targatt un endroit de rayonnement culturel et que vous me répondiez par... De la politique. Mais je comprends. Les humains aiment se prendre la tête pour un oui ou pour un non. Vous devez encore vous y faire. Nous reprendrons donc cette conversation plus tard. Votre chancelier n'a pas besoin de venir mettre son nez dans mes projets... Pour le moment.

Il avait parlé des humains, comme s'il n'en était pas vraiment un. Ce qui à ses propres yeux n'était pas totalement faux. Après tout, il n'avait rien à voir avec ses humains qui ne cherchait qu'à prendre le pouvoir pour des raisons futiles. Il ne voulait pas s'opposer à la reine pour les mêmes raisons qui l'avaient poussé à ne pas s'opposer à Drake. Il se fichait éperdument des luttes de pouvoir entre nobles et des problèmes mineurs comme ceux que devait gérer la chancellerie. Au final, la seule chose qui comptait à ses yeux était ses recherches. Ça faisait sans doute de lui un être au-dessus des simples mortels.

Il resta silencieux, acceptant que la chancelière interfère pour aider la reine à rédiger le contrat. Il ne pouvait pas dire qu'il appréciait le chancelier, lui qui était si... humain. Il avait tenté de s’accaparer bien du pouvoir lors de la mort de Drake. Il aurait sans doute pu chercher à faire de même, mais à quoi bon. Aujourd'hui, beaucoup lui en voulaient encore de ses actions très hostiles. Mais, Santo ne pouvait pas lui en vouloir de chercher à faire valoir ses arguments. Il n'était qu'un homme dénué de bon sens. Son visage resta de marbre sous le regard inquisiteur de ce dernier alors qu'il hocha la tête en direction de la reine.

Je propose à Sa Majesté, d'établir un contrat avec la cité. La guerre sera coûteuse, autant pour l'entretien des troupes que la reconstruction des citées et des dégâts en Targatt. Aussi je proposais à Sa Majesté l'établissement d'un contrat et d'une dette contracter auprès de ma famille. Avec la guerre en cours, je vous propose un contrat sans intérêt sur une période de remboursement de 5 ans, soit 1825 jours à compter d'aujourd'hui. Passé ce temps, des frais allant jusqu'à 5% de la dette totale seront ajoutés à votre dette et ainsi de suite, chaque année de plus allongeant cettedite dette. Ainsi, je vous laisse plus de temps qu'il n'en faut pour vous remettre de cette guerre avant de devoir rembourser les miens. Bien sûr, il faudrait établir les besoins précis des prochaines semaines ainsi qu'une approximation des coûts occasionnés. De plus, ce contrat inclut aussi des mesures d'après guerre qui, je le crois, sera bénéfique pour le gouvernement. Nous parlions notamment de l'ouverture le plus tôt possible d'un secteur scientifique penché sur la recherche et le développement magique ou non au sein de la cité, le tout sous supervision en ma qualité d'homme de science. Enfin, je vous épargne une longue discussion que vous trouverez sans doute ennuyeuse, chancelier. Ce sont les points qui, je le crois, seront à retenir.

Le grand argentier jeta un coup d'oeil à la reine pour juger de sa réaction. S'il était très malchanceux, cette pauvre femme n'aurait rien compris de ce qu'il venait de déblatérer. Enfin, il avait fait l'effort de ne pas entrer dans les termes savants et trop compliqués reliés au monde de la finance. Ça serait un plan pour perdre celle avec laquelle il voulait conclure ce contrat. Enfin... Vouloir était un bien grand mot. La plus grande partie des richesses étant hors de la cité, il se fichait bien qu'elle accepte ou refuse. Dans tous les cas, il pourrait rebondir.

Je crois avoir tout dit. Ai-je oublié quelques choses, majesté?

Après avoir été convié, Le Chancelier après avoir demandé ce qu’il devait faire écouta d’une manière très scrupuleuse l’Argentier. Il parlait de contrat, qu’est ce qu’était encore que cette histoire.

Un endettement à taux 0 pendant 5 ans avec ensuite des intérêts en cas de non respects de payement après la date butoir… Hum….

Le Chancelier semblait réfléchir un instant.

Pour être honnête sur la question… Je ne suis pas favorable à engager par un contrat de suite, quoi que ce soit qui toucherait à l’après guerre ou à la reconstruction probable…

C’est se baser sur des données tellement incertaine que ce serait une mauvaise chose, donc Messire Bones, je vous propose d’attendre la fin des hostilités afin que l’Etat puisse évaluer ce qui doit être fait ou non.

Cela concerne aussi la création possible d’un…. Secteur scientifique et magique en dehors de l’école.

Un gouffre financier à son humble avis.

De manière objective l’Etat n’est pas en mesure à mon sens de commencer à peser et sous peser des coups à l’avance. La priorité est la guerre, et il serait préférable pour l’instant que de parler de la 1e partie du contrat.

Je comprends le principe de votre dette, mais l’Etat vient à peine de se relever économiquement des intérêts précédant. C’est pourquoi, je vous propose à la place d’échanger l’endettement contre le déductibilité fiscale. Qu’en dites vous ?

Santo écoutait patiemment les commentaires du chancelier sans exprimer, ne serait-ce que l'ombre d'un avis sur la question. Au final, il se fichait bien de la façon dont il était remboursé. Sa famille ne manquait pas d'or et dans les temps difficiles, il était bien connu que les marchants étaient les plus avantagés. Il n'avait pas réellement pour but de couler la cité de Targatt, mais pour ses futurs projets il aurait besoin des richesses des siens. Il ne pouvait pas se permettre de tout leur donner par simple bonté d'âme. Aussi, il hocha lentement la tête pour réfléchir à son offre. La déduction fiscale lui offrait un principal problème, c'était qu'ils n'avaient pas parlé du montant de la déduction ni de la façon dont elle pourrait se présenter. Le chancelier était une vipère et Santo ne comptait pas le laisser remporter ce petit jeu stupide avec lui. Il jeta un regard blasé à la reine. Le genre de regard qui indiquait clairement qu'elle avait fait une connerie en le faisant venir. Enfin, il reporta son attention sur le juge avant de hocher la tête.

Ça me semble effectivement être un bon compromis. Cependant, laissez-moi vous faire une offre. En échange des richesses nécessaires à l'effort de guerre, ma famille et ses commerces ne seront pas sujets à l’impôt. Ainsi, l'effort de guerre est couvert et vous n'avez aucune dette. De plus...

Il se tourna cette fois vers la reine, attendant un avis clair de sa part sur la suite de la question avant de continuer d'un ton calme.

De plus, les projets dont j'ai parlé seront en partie financés des poches de la famille Bones. Je crois qu'il serait judicieux de me laisser le champ libre. Après tout, en participant à la reconstruction de la cité et en permettant à cette dernière de se relever je participe à son essor, non seulement économique, mais aussi un avenir culturel certain. Bien sûr, ce n'est que mon avis. Vous connaissez déjà mes projets, ma reine. Donc je n'ai pas besoin de vous expliquer sur quoi je travaille ainsi que les retombés positive sur Targatt lorsque cette guerre sera terminée.

Il se retourna vers le chancelier et inclina poliment la tête dans sa direction pour lui indiquer qu'il avait terminé et était prêt à entendre son verdict. Il voulait aussi l'avis de la reine, car c'était avec elle qu'il négociait au final.