Après l'attente interminable pour les membres du gouvernement du retour de la Reine Luthièn au sein du Palais d'Opale pour traiter des affaires d'état et surtout, qu'elle réponde à leurs inquiétudes, questions et presque demandes d'intervention, les principaux acteurs du gouvernement décidèrent qu'il était nécessaire que la Reine les rencontre tous en même temps.
Si l'intervention du souverain de la nature avait offert à Targatt une nouvelle solution, une nouvelle voie pour se rétablir elle-même et se prémunir du concert des royaumes dans lequel elle avait été jetée par le Roi Drake Leckard, elle n'allait malheureusement pas le protéger des autres maux qui peuvent mener un royaume qui s'assume vers sa propre chute. Car, parfois, les royaumes, même les plus puissants, n'ont pas besoin d'une aide extérieure pour s'effondrer.
Le
momentum offert par la victoire sur les démons et la libération d'Arakis et Melghir par la Grande Armée était déjà terminé. Les rapaces et les vautours de l'Ouest du Monde Connu ne se tournaient plus vers Targatt. Ils avaient déjà commencé à s'agripper à n'importe quelle faiblesse du royaume et à s'y installer pour en tirer les plus grands avantages. La nécessité pour la Reine, selon les membres du gouvernement, de connaître la réalité des difficultés dans lesquelles se trouvaient la monarchie et le royaume de façon générale était non plus de bon alois. Elle était devenue impérative.
Ainsi, après quelques jours pour que les membres du Conseil s'accordent, il fut décidé en haut lieu, de tenir un conseil restreint en la présence de Sa Majesté, de son Excellence De Nogaret, son Excellence le Conseiller aux Affaires Etrangères, le Grand Argentier et enfin, à titre exceptionnelle, le directeur des douanes de Targatt -bien que ses fonctions soient rattachées au Grand Argentier, sa connaissance plus précise des problèmes aux frontières du royaume en général et de la Vallée d'Helmancourt rendait sa présence presqu'obligatoire-.
Mais une personne d'une bien plus haute importance que celle des membres du gouvernement qui honora de sa présence le Salle du Conseil. Une personne invitée par le Reine elle-même à discuter de la suite à donner aux relations internationales du royaume de Targatt. Une personne qui s'arrangea pour qu'elle soit invitée à ce conseil restreint. Arrivée plus tôt dans la journée et après avoir supervisée la réfection de son ancienne demeure dans le Cercle, où elle s'était entretenue en personne avec son héritière d'autres sujets, Son Altesse Sérénissime Wilhelmine von Schlacht avait rejoint discrètement la Salle du Conseil, parée de son armure de bataille, la même avec laquelle elle avait vaincu les démons un an plus tôt et son front toujours libre de cette Couronne qui mettait beaucoup de temps à arriver.
Arrivèrent ensuite dans la Salle du Conseil le Grand Argentier et sa secrétaire. Le premier était très mince, vieilli par de longues années au services de ses différents investissements, opérations marchandes et en tant qu'ancien membre du Grand Conseil de la Guilde Bancaire et des Orfèvres. La noblesse de cette fonction se ressentait encore dans ce visage sérieux et fier, portant à la fois les stigmates du temps et ceux d'une vie de rigueur, de simplicité et de certitude. Aujourd'hui, il faisait parti de ce cercle d'aristocrates de Targatt qui détiennent cette position grâce à la puissance magique passée ou actuelle de leur famille et dont la fortune personnelle lui assurait une fin de vie confortable. Et comme tous ses semblables et ancêtres, malgré tous ces avantages, Aristide de Fontainebleau, né Fontenelli dans la République Marchande de Taren en 1219, avait cette décence de ne pas en faire étalage.
Néanmoins, quand sa vieille connaissance Edouard de Nogaret le recommanda à la Reine Luthièn pour assurer la fonction de Grand Argentier et que la Reine le convoqua pour assurer cette fonction, le vieil administrateur de la Guilde Bancaire et des Orfèvres à la retraite accepta de reprendre la plume et le boulier, notamment pour rendre un peu à Targatt ce qu'elle avait offert comme opacité et sécurité aux opérations les plus risquées de la Guilde. Après tout, qui pouvait réellement voler l'or d'une guilde aussi puissante que celle-ci si cet or était caché dans une cité qui devait ne pas exister ? Mais c'était le genre de détail que seul un ancien membre du Grand Conseil de la Guilde connaissait et qu'il n'avait pas l'intention de révéler, même en tant que Grand Argentier.
A sa suite se trouvait une jeune femme au genre de traits qui ne laissaient pas indifférents : cheveux noir de jais, yeux rouges vifs et surtout, une imposante paires de cornes noires, une longue queue reptilienne aux écailles noires, les mêmes parsemant ça et là la peau de l'individu. Il s'agissait bien-sûr d'une princesse-dragon.
La plupart des habitants de mages, même érudits, restaient intrigués par cette personne qui accompagnait toujours le vieil administrateur. Pour tous, il s'agissait évidemment à cause des cornes noires, une descendante de Mala Auris.
A la discrétion du joueur (Intelligence, histoire) :
Mais les plus érudits et les plus informés sur la généalogie de ces princes et princesses de sang presque divins savaient que l'ensemble cornes noires, cheveux noires, écailles noires et yeux reptiliens rouges n'étaient la marque d'une naissance primordiale. Ils étaient la marque d'une généalogie cardinale, une généalogie remontant à Barod le Noir lui-même.
La jeune femme aida la Grand Argentier à s'asseoir puis se mis en retrait, dans l'ombre de celui dont elle était manifestement le garde du corps. Naturellement, le spectacle ne manqua pas d'attirer le regarde la Vice-Reine et qui après un instant de courtoisie, délaissa sa contemplation de Targatt depuis les fenêtres de la Salle du Conseil pour s'entretenir avec le Grand Argentier.
La discussion dura un moment avant que Son Excellence le Conseiller aux Affaires Etrangères n'entre, les bras chargés de nombreux documents.
Il était accompagné du directeur des douanes, bien moins chargé.
Le premier coupa savamment la conversation en cours entre la Vice-Reine et le Grand-Argentier pour les saluer et mettre un terme à toute discussion n'attrayant pas à la bonne administration de Targatt avant de prendre place dans son siège habituel -reconnaissable aux déformations subies par la bois à cause du volume de l'exécutant de la diplomatie de la Reine-. Le directeur des douanes fut invité par le Grand-Argentier à prendre le siège habituellement occupé par le chef du Paladinat. Celui-ci n'était malheureusement pas disponible pour cette réunion.
Information qui ne manqua pas de faire sourire la Vice-Reine. Cette dernière, à cause d'une vieille habitude, pris place sur le siège dédié au Capitaine de la Garde Royale. Personne ne fit de remarque, car trop absorbé par la préparation de la réunion à venir. Ou plutôt, personne n'osa faire de remarque à la Vice-Reine, seule la Reine avait une position lui permettant de critiquer le siège choisit et, de surcroît, aucun siège n'avait été prévu pour le cas d'une présence de la Vice-Reine dans la Salle du Conseil. Après tout, les accords entre le Trône et la Couronne impliquaient que Son Altesse Sérénissime ne devait pas s'impliquer dans les affaires du domaine royale. Sa présence n'était donc pas normale au vu des accords. Mais nécessaire compte tenu de la situation actuelle.
Et même si quelqu'un souhaitait faire une remarque avant Sa Majesté, celle-ci entra dans la Salle du Conseil, coupant cours aux conversations et aux éventuelles intentions de toutes les personnes présentes. Celles-ci se levèrent toutes à l'arrivée de la Reine, même le vieux Aristide qui le fit avec une aisance impressionnante compte tenu de son âge. Naturellement, l'assemblée s'attendait à ce que le Chancelier de Nogaret gratifie de conseil restreint et extraordinaire, compte tenu de la présence de la Vice-Reine, de sa présence. Toutefois, il n'avait pas été formellement invité. Après tout, il était au courant et s'il jouait de l'absence d'invitation pour ne pas se présenter de s'attaquer à son propre gouvernement, plus rien n'allait.
Quand la Reine et les personnes l'accompagnant eurent pris place, les membres du gouvernement et de la noblesse targattienne prirent place et attendirent que la séance soit ouverte par Sa Majesté. Rapidement, la parole fut offerte au Grand Argentier qui, par tradition, se leva pour faire part de son exposé.
ARISTIDE DE FONTAINEBLEAU : "Votre Grâce, suite à votre missive et après avoir été informé du projet de plan de relance du royaume, il m'a été nécessaire de me pencher sur l'état réel des comptes de notre monarchie, sur l'état de notre production agricole, industrielle et magique, sur l'état de notre commerce extérieur et..." le vieil administrateur râcla sa gorge avant de laisser échapper un court soupire
"Et je me suis rapprocher de nos créanciers pour obtenir leur avis et un commencement d'intention quant à leur décision d'acheter une partie de notre dette auprès de la Guilde Bancaire et des Orfèvres." Aristide croisa les bras derrière son dos et prit un instant, manifestement en train de réfléchir à la suite de sa prise de parole, avant de la reprendre.
ARISTIDE DE FONTAINEBLEAU : "Que nous le voulions ou non, la puissance économique de Targatt repose exclusivement sur son commerce. Avant que Drake Leckard n'ouvre les yeux de l'Ouest du Monde Connu sur notre existence, l'économie de Targatt stagnait car nous n'avions plus de moyens simples d'écouler notre production artisanale de produits magiques. L'Ouest du Monde Connu est friand de tous les bibelots que nos artisans produises. Car si pour nous, une lampe runique ou un crystale de téléportation est une évidence, pour les non-mages, il s'agit d'une curiosité qui vaut parfois des fortunes." Déliant les mains de son dos, le vieil administrateur semblait être enfin lancé dans un exercice qu'il n'avait pas pratiqué depuis très longtemps.
ARISTIDE DE FONTAINEBLEAU : "L'âge d'or de Targatt reposait sur un assemblage savant et surtout, le défaut d'individus souhaitant travailler la terre. Les Nains de Negranor et Negrasur fournissaient à Targatt les gemmes d'excellentes qualités et d'autres matériaux de faibles valeurs et nécessaires à la création de produits de grandes valeur dans l'Ouest du Monde Connu. Targatt étant cachée du reste du continent, elle profita la complaisance et l'opacité du fonctionnement des richissimes cités état d'Arakis et de Melghir, dont la fortune s'est en grande partie construite grâce au commerce de produits magiques que leurs marchands parvenaient à écouler avec une facilité déconcertante dans tout le continent. Evidemment, les marchands de Melghir et d'Arakis pouvaient vendre à des valeurs extraordinaire les produits en provenance de Targatt.
Mais nos marchands, notamment ceux résidant à Bellum, généraient déjà une marge colossale. C'est cette marge qui permettait à nos marchands d'acheter à Arakis ou à Melghir, des denrées agricoles d'Hésandre ou venant du reste du Monde Connu et a des prix négligeables pour les produits les plus communs comme le blé ou l'orge. Ainsi, sur les marchés targattiens, les produits étaient certes plus chers qu'en Hésandre ou en Germanika, mais sans aucune mesure avec les prix aujourd'hui pratiqués pour deux simples livres de farine de blé."le Grand Argentier se râcla une nouvelle fois la gorge avant de se faire servir un verre d'eau par la princesse-dragon qui était derrière lui et le boire d'une traite. Ceci fait, il poursuivie son exposé.
ARISTIDE DE FONTAINEBLEAU : "Ce n'est donc pas par hasard que l'âge d'or de Targatt a pris fin peu de temps après la disparition de la Porte de Negrasur, et donc l'accès aux richesses et aux ingénieurs du royaume nain des Montagnes Noires.
En seulement trente ans, Targatt a perdu l'entretien de ses infrastructures monumentales que sont les Gorges du Dragons au sud et la Passe des Rois à l'ouest, les deux principales voies d'accès vers Arakis et Melghir. Elle a perdu son approvisionnement simple et constant en gemmes d'excellentes qualités, réduisant la valeur des produits vendu et ainsi réduisant d'autant l'entré d'or dans nos coffres.
Enfin, la défaillance de nos dirigeants successifs et leurs supplétifs ont provoquer une désorganisation critique de notre fonctionnement administratif ce qui a rendu la perception des impôts difficiles et la seule solution apportée fut d'augmenter ledit impôt. Sans grand succès puisque Targatt a dû s'addoner, pour la première fois en sept siècle d'existence, à l'emprunt. Sans oublié la subjugation d'Arakis et de Melghir aux démons, ce qui a conduit à la situation économique actuelle."Aristide resta un court instant silencieux avant de poursuivre son exposé, laissant déjà entrevoir son accord avec le Chancelier sur la nécessité de promouvoir l'artisanat.
ARISTIDE DE FONTAINEBLEAU : "Je ne peux donc qu'être d'accord avec Son Excellence le Chancelier sur la nécessité de promouvoir l'artisanat à Targatt de toutes les façons possibles. La trésorerie actuelle du royaume est confortable, notamment grâce aux efforts de la Vice-Royauté dans le développement d'un réseau commercial stable vers les républiques et conclaves marchands du Latinéa et surtout, vers les très bons payeurs que sont les seigneurs germaniks." A cette remarque, la Vice-Reine resta silencieuse et de l'extérieure nullement touchée par cette flatterie et constatation de toute évidence sincère de la part du Grand-Argentier.
ARISTIDE DE FONTAINEBLEAU : "Toutefois, la qualité exécrables de notre production de produits du quotidien et de moins bonne qualité que les cités mages d'Evernham et d'Occléomen pour ce qui est des produits magiques fait que nos marchands ne parviennent pas à rentabiliser suffisamment leur vente pour acheter suffisamment de denrée à l'extérieure.
Il est donc nécessaire de trouver une solution pour s'assurer de l'approvisionnement de matière première magique de très bonne qualité a des prix raisonnables, notamment avec la Principauté de Lobming toute proche et sur laquelle donne la cité naine de Negranor.
Quant à la production agricole en elle-même..." Le vieil administrateur, cette fois, décida de se rassoir, soit épuisé par son élan, soit simplement parce que la matière ne lui semblait pas valoir autant d'énergie que la précédente.
ARISTIDE DE FONTAINEBLEAU : "Le problème concerne davantage nos créanciers que les paysans que vous autorisez à travailler sur le domaine royal Votre Majesté. Je ne doute pas que vos liens avec les elfes de Laïcanan sauront profiter à notre équilibre alimentaire. Mais nos créanciers latinéens sont bien moins certains de cela. Ils ne connaissent pas le micro-climat de la Vallée d'Helmancourt et encore moins des prouesses des elfes. Ainsi ils demandent que ces terres soient mises en gage. Si nous manquons le paiement de notre dette à leur égard, ils deviendront alors légalement propriétaire.
Naturellement, et par l'intermédiaire de la Guilde Bancaire et des Orfèvres, je leur ai fait savoir qu'une telle position serait difficile à soutenir, et eux-mêmes le savent. Toutefois, si nous ne concédons pas, même pour parti, ce gage, ils risqueront d'entraver toutes nos tentatives d'expansion commerciales futures du fait du quasi-monopole des républiques et conclaves marchands du Latinéa sur le commerce de l'Ouest du Monde Connu..." A la fin de cette phrase, le Grand-Argentier se racla une dernière fois la gorge avant de boire le verre que lui avait de nouveau servi la princesse-dragon.
CONSEILLER AUX AFFAIRES ETRANGÈRES : "Votre Excellence le Grand-Argentier, vous me permettez d'introduire à Sa Majesté la principale de nos avancées au niveau de nos relations commerciales. Comme il l'a si bien été exposé, le Royaume de Targatt, donc la Domaine Royal et la Vice-Royauté, est tributaire de deux choses : une bonne entente avec les républiques et conclaves marchands du Latinéa et l'or des principautés et royaumes de Germanika. Or, suite à des discussions informelles avec des représentants de deux ensembles dans leurs ambassades pirates respectives, tous deux sont d'accord sur un point : Targatt peut facilement retrouver un monopole presqu'absolu sur la production de produits artisanaux magiques de très bonne qualité.
Cette position a reconstruire nous place dans les bonnes grâces des princes marchands et de quelques seigneurs de guerre germaniks qui sont près, les uns comme les autres, à nous offrir des facilités d'accès à certaines ressources. Naturellement, cela aurait un prix qui serait la vente exclusive d'une partie de notre production à certains d'entre eux. Compte tenu de l'engagement que la poursuite des discussions pouvait avoir, le ministère des affaires étrangères de Sa Majesté a suspendu les négociations afin de prendre en compte votre avis, Votre Majesté."Le conseiller aux affaires étrangères se leva pour se rapprocher, une grande baguette à la main, de l'imposante tapisserie murale représentant l'Ouest du Monde Connu pour poursuivre ses explications.
CONSEILLER AUX AFFAIRES ETRANGÈRES : "Si Sa Majesté me le permet, afin de répondre aux questions qu'elle soulevait dans sa dernière missive, il me faut détailler la situation qu'est celle de Targatt sur le plan géopolitique.
Comme nous le savons tous, les couronnes, républiques et conclaves qui ne sont pas opposés à la magie au point d'avoir des membres de leur intelligenstia mages ont déjà ou sont en voie de nous imposer leur ambassade. Suite à la lettre de Sa Majesté, nous sommes en train de régulariser leur situation afin de faire répondre leur présence aux lois targattiennes, notamment concernant leur personnel non mage. D'ailleurs, les ambassadeurs souhaiteraient pouvoir les faire entrer le plus vite possible entre les murs de Targatt et ceci pour leur permettre un fonctionnement normal.
A cet égard, et ceci me permettant d'évacuer la question des ambassadeurs non-mages, les services du ministère se sont rapprochés de Son Altesse Sérénissime pour savoir comment son conseil, composé d'une minorité de non-mage, dont le directeur des douanes de la Vice-Royauté avec qui notre directeur à eu la chance d'échanger, avait pu envisager la question. Malheureusement, la loi sur les non-mages est sévèrement appliquée par la Vice-Royauté, je parle sous le contrôle de Son Altesse Sérénissime. Toutefois, la Couronne serait prête à partager les frais d'entretien du Réseau Arachnée avec le Trône, notamment aux fins de permettre l'installation des ambassades non-magiques sur le territoire de la Vice-Royauté."C'est avec un léger embarras que le Conseiller aux affaires étrangères poursuivait, non sans jouer machinalement dans le haut col qui lui serait le cou.
CONSEILLER AUX AFFAIRES ETRANGÈRES : "Toutefois, et comme je l'ai indiqué à la Vice-Reine qui le comprend parfaitement, l'installation d'ambassades, même non-mages, sur le territoire de la Vice-Royauté qui ne dispose d'aucun pouvoir diplomatique engageant le Royaume, pose un problème de légitimité. C'est pourquoi le ministère compte prochainement se rapprocher de l'Académie afin de développer un artefact permettant de protéger les émissaires et personnels non-mages.
Les premières études en internes penchent sur un inversement des rada'an. En effet, ceux-ci permettant de stopper l'afflux magique depuis le Magickaë, il devrait être possible de faussement l'exacerber via un artefact, donnant ainsi aux individus le portant une aura magique semblable à celle des mages, mais sans pour autant développer de pouvoir. Toutefois, il convient de laisser cela à des personnes plus érudits. Même si la désignation de la désignation d'une personne comme Kulibay Habsbourg à la tête de ceux-ci est un problème qui risque de changer la nature des rapports qu'un pays comme Anaïgueurs souhaite établir..."Le sujet du message de l'Anaïgueurs était l'un des points abordé par le Conseiller aux Affaires Etrangères et sur lequel la Reine était revenu. Il convenait donc de l'aborder et la question de la nomination de la Maggyar comme directrice de l'Académie allait avoir un impact important sur les positions prises par la personne à l'origine de cette lettre écrite en draconnique antique.
CONSEILLER AUX AFFAIRES ETRANGÈRES : "Grâce à l'aide de Son Altesse Sväär ici présente, nous sommes parvenus à traduire la lettre en provenance de l'Anaïgueurs. Elle est signée de Sa Majesté le roi de l'Anaïgueurs lui-même Votre Majesté..."Sauf à ce que la Reine demande au conseiller de faire la lecture de cette lettre, celui-ci la remis simplement à Luthièn, elle et et sa traduction.
Lettre traduite du Roi d'Anaïgueurs :
Votre Vénérable Majesté,
Fille des Enfants de Nanrak,
Descendante des dieux,
Ma Cousine,
Bien que ma Cour et moi-même ne puissions tolérer l'existence de terre et et de cités qui se prétendent magique, dans les enseignements les plus anciens et sage de nos aïeux dont l'une des plus terrible se trouve aujourd'hui être votre tutelle, le monde n'est plus le même.
Le monde ne donne plus la préséance aux Cardinaux, aux Primordiaux et à leurs enfants. Votre résistance et votre victoire face aux forces démoniaque que mon peuple à lui aussi jadis vaincu vous rend digne, malgré la nature de vos sujets, de cette amitié. Votre courage à régner en des terres encerclées par des ennemis, comme les miennes aujourd'hui, nous rend proche. Notre descendance divine nous appareille.
C'est donc en ces temps hérétiques que j'accepte de m'abaisser au niveau de votre mortalité et de vous offrir, en tant que proche voisin et moi-même porteur du sang des dieux, mon amitié et celle de tous les princes et princesses dragons de l'Epirea.
Je souhaiterai donc traverser les Monts d'Epires et les Montagnes Noires pour vous rencontrer vous et la terre que vous diriger sous la tutelle de la dernière de nos mères en vie.
Face aux nombreuses menaces qui pèsent sur votre royaume, je suis certain que la médiation d'un des enfants de son frère Slonomokaj pourrait préserver vos terres de sa soif de richesse et de pouvoir. Egalement, les royaumes d'Epiréa, confrontés à la barbarie des Empires Maggyars et à la réticence des mortels nés de la volonté et de la soif d'or de votre tutelle, sauraient trouver en vous une médiation avec les Latinéens.
Dans l'espoir que nos sangs puissent échanger de vive voix sur ces sujets et que nos royaumes puissent de reconnaître sous le regard de nos pères et mères,
Krakovaär, Monarque d'Anaïgueur, Prêtre-Dragon, fils de Sa Grandeur Slonomokaj le Roux.
Tandis que la Reine lisait ou qu'il en faisait la lecture, le Conseiller aux Affaires étrangères était plus que mal à l'aise. Les termes de la lettre étaient aussi élogieux qu'insultant et dès que la Reine ou lui ait finit, le Conseiller s'empressa de venir apporter quelques précisions.
CONSEILLER AUX AFFAIRES ETRANGÈRES : "Votre Majesté, vous n'êtes pas sans savoir que les Princes-Dragons ont une approche très personnelle de la magie car ils la considèrent comme leur cachasse gardée. Et de la part d'un Roi-Dragon comme le Seigneur de Krakovaär âgés de 1 200 ans...SVÄÄR : "1 578... Il a participé à la chute de l'archange Raguel lors de la dernière guerre céleste et-" lança de façon cinglante la princesse-dragon derrière le Grand-Argentier qui lui fit un signe de la main pour qu'elle s'arrête dans son élan avant de créer un incident de séance.
Naturellement, le Conseiller était intimidé par une telle créature et ne manqua pas de rester un instant silencieux, pesant le pour et le compte de ses futurs propos avant de reprendre la parole.
CONSEILLER AUX AFFAIRES ETRANGÈRES : "1 578 ans, ce qui fait de lui le pus ancien des princes-dragons. Ce qui fait aussi de lui le seul à être parvenu à prendre la forme de ses parents..."Le conseiller sorti ainsi de sa pile de documents plusieurs représentation du monarque d'Anaïgueurs.
L'image n'allait pas en rassurant les personnes présentes à ce conseil restreint. Un dragon, primordial qui plus est, était déjà bien assez de difficulté. Maintenant en invité un directement issu de la lignée de Slonomokaj, ancien tyran des terres de l'Ouest, donc Hésandre, Imperii et Zarid, n'était peut-être pas la meilleur des choses.
Mais l'offre semblait intéressante à plusieurs égards. D'abord, un dragon majeur comme Krakovaär pourrait bien avoir l'oreille de Mala Auris et ainsi servir d'intermédiaire logique. Ensuite, Les royaumes d'Epiréa, soit l'Anaïgueurs, l'Epiréa et l'Isolba sont tous cernés par les Monts d'Epires à l'Est et les Monts Sauvages à l'Ouest.
Les Montagnes Sauvages, indiquait le Conseiller aux Affaires Etrangères, sont le sièges de nombreux prospecteurs nains en provenance de Negranor. Un accord avec les royaumes des Princesses et Princes dragons offrirait un apport constant de gemmes et de métaux de qualité naine à Targatt. De surcroit, l'Anaïgueurs borde l'un des rares cols des Monts Sauvages praticables toute l'année et liant les républiques et conclaves marchands du Latinéa au territoire des Princesses et Princes dragon. Cette situation permettrait donc d'effectivement donner aux Latinéens une partie du monopole des imports de gemme et de métaux tout en favorisant la mise en relations desdits latinéens avec leurs voisins draconnique.
Toutefois, il était possible de limiter la dépendance de Targatt aux imports venant d'Anaïgueurs par l'intermédiaire des Latinéens. En effet et comme le Conseiller aux affaires étrangères le pointa de sa baguette que la tapisserie de l'Ouest du Monde Connu, les provinces Germaniks et le Royaume d'Osna bénéficent elles aussi de leurs nains.
Les principaux étaient bien évidemment ceux de Négranor, dont les grilles de leur cité sépare le reste du monde de la source du
Rheinen. Même si se rapprocher de ces nains afin de négocier la réouverture de Négrasur était une éventualité, il était aussi tout à fait envisageable de ne traiter qu'avec Negranor et dégager les Montagnes Noires pour installer une route commerciale des cols, utilisable au moins l'été et l'hiver. Les marchandises seraient acheminée au cours de l'hiver par péniche via le
Rheinen, puis le
Traître jusqu'à Badengratz. Là, elles finiraient leur traversé par voie de terre jusqu'à Arakis puis Targatt par la Passe-des-Rois. La difficulté avec cette option est la présence constante de Longères et de bastion Orc pillant les caravanes quittant Negranor et rejoignant sans une bonne escorte les villes de Lobming. La Principauté est bien au fait de cette situation et forme d'excellent chasseur d'orc. Mais elle n'avait pas à gérer, en plus de son commerce actuel, un flot important de gemmes de pouvoir en provenance de Négranor.
La mention des orcs du Lobming fit réagir le Vice-Reine qui indiqua qu'il était nécessaire aussi de traiter de cette difficulté au niveau de Targatt elle-même. Les Orcs ont également commencé à migré vers la Vallée d'Helmancourt à la recherche de nouvelles richesses ce qui rend la nécessité de nettoyer les Montagnes Noires Orientales impérative en cas d'ouverture d'une voie de communication estivale entre Lobming et la Vallée d'Helmancourt.
L'exposé du Conseiller aux Affaires Etrangères se poursuivit avec les nains d'Osna.Les Prospecteurs des Monts-d'Argent ont l'avantage, comme l'explique Son Excellence, de pouvoir faire porter leurs marchandises jusqu'à Arakis par les voies fluviales en passant par les cités hésandrines de Champagne, Cave, Fiers et Charme, anciens bastions, il y a quelques siècles maintenant, de nobles pro-mages et dont l'assassinat fut à l'origine des Yamilos. Malheureusement, le fleuve
Tourment qui relit Cave à Arakis est très souvent emprunté par des pillards Norz et les garnisons Hésandrines en dehors des villes majeures sont insuffisantes pour préserver l'intégrité des cargaisons.
La dernière voie commerciale simple et sûr de son départ à son arrivée était celle reliant la cité naine de Domurak-Azar en Alvonburg, également siège de la Forêt Noire -la plus grande forêt non magique de Germanika et résidence d'une importante population d'elfes sylvains et bleus-, et les Prospecteurs Nains des Monts de la Guerre à l'Aéltique via le royaume d'Hochseegrad. Cette voie de navigation profiterait très certainement de la flotte de commerce des princes-marchands de Razengratz, aussi appelés les "Latinéens de la Mer de L'Effroi" et de la flotte de guerre d'Hochseegrad qui a fait de l'Aeltique le près carré du Kaiser. Ainsi, à la différence des eaux de la Mer d'Azur, l'Aéltique et la Mer de L'Effroi ne sont pas infestées par les pirates d'Arhabie et de Zarid et ne souffrirait donc d'aucun autre désagrément que le temps du voyage.
Sur le plan commercial, il reste enfin les Nains de la cité de Domuélardon, dans une vallée isolée des Monts Pourpre à la frontière entre Hésandre et Zarid et Impérii. Mais cette option ne doit être qu'un dernier recours. Non seulement les routes d'Hésandre ne sont pas les plus praticables et rejoindre Melghir depuis Domuélardon implique de faire de nombreux transfert route-fleuve qui sont chronophage. En plus de cela, les routes les plus rapides passent toutes par le Duché de l'Epine, connu pour la prolifération d'Orc au point qu'ironiquement, la capitale du duché s'appelle Orquerois.
Les trois routes disponibles sont toute équivalente en durée de voyage et par le Conseiller indiqua être opposé à l'idée de faire de Domuélardon un partenaire privilégier.
CONSEILLER AUX AFFAIRES ETRANGÈRES : "Mais, Votre Majesté, toutes ces possibilité présentent, à l'exception de la route estivale directe avec Négranor, une difficulté : elles traversent toutes Hésandre. Le Grand Royaume qui jusqu'à présent ne nous a fait parvenir ni lettre officielle, ni ambassadeur et dont l'Inquisition autoproclamée, l'Ordalie, ne manque pas de tenter des intrusions. Trouver un point d'entente avec Hésandre, au moins pour sécuriser les marchandises venant des provinces Germaniks, semble donc impératif en même temps que nous mettons en oeuvre une diplomatie commerciale semblable à celle des Conclave et Républiques Marchande du Latinéa. Par ailleurs, la découverte par ces mêmes Conclaves et République de l'existence d'un Sénat les a enchantés. Les ambassadeurs que j'ai pu rencontré ici, à Targatt se sont même demandés si notre cité n'était pas une citée marchande déguisée..."Gloussant à cette remarque des Latinéens, le Conseiller finit simplement son exposé sur des généralités, notamment sur la question des discussions avec les Albionnais déjà connus et qui espéraient mettre en lien les druides de Targatt avec ceux de Brocéliande. Puis, il se rassit, laissant la parole à qui voudrait bien la prendre.
Il y a eut une hésitation. La question d'une négociation avec Hésandre était le sujet de la Vice-Reine. Mais celle des instrusions de l'Ordalie avait pour réponse les mots du Directeur des Douanes. En grand seigneur, ou sachant que le rapport du Directeur des Douanes serait nécessaire pour mieux comprendre les difficultés d'une négociation avec Hésandre, la Vice-Reine laissa le Directeur prendre la parole.
La voix très grave de ce dernier, comparé à celle très en variation du Conseiller aux Affaires Etrangères, emplit la pièce et imposa le silence qui s'était effrité le temps de l'échange de civilité entre la Vice-Reine et le Directeur.
DIRECTEUR DES DOUANES : "Votre Majesté, mon intervention ne sera pas très longue. Elle rassemble simplement ce que mes hommes, ceux de Gustav De Haume, le directeur des douanes de Melghir et Arakis et les patrouilles de Targatt et de la Vice-Royauté ont constaté.
Depuis quelques temps, il y a une augmentation du trafic de marchandises avec Hésandre. Cela n'a rien d'anormal compte tenu notre ouverture au monde et à la nécessité pour le Trône, plus que la Couronne, d'importer des denrées étrangères. Mais ce qui a attiré notre attention, c'est que les tentatives de passage d'individus non mage vers la Vallée d'Helmancourt augmente.
D'abord, Monseigneur De Haume a cru à une simple immigration illégale de personnes cherchant à être là où se trouve la richesse du Royaume, la Vallée d'Helmancourt elle-même. Et quand mes services ont attrapé quelques uns de ces non-mages dans la Gorge du Dragon ou dans Targatt même, ils correspondaient parfaitement. Mais ensuite..."Le directeur fouilla alors dans sa sacoche et sorti plusieurs bibelots, parfois usés, parfois très bien ouvragés. Tous avaient la particularité d'avoir une forte aura magique intrinsèque et des pouvoirs propres.
DIRECTEUR DES DOUANES : "Mes hommes, ceux de De Haume et moi-même avons commencé à mettre la mains sur des personnes trop bien équipées pour être de simples non-mages cherchant une meilleur vie à Targatt même. Certains étaient organisés, connaissaient même les horaires de passage de mes hommes ou de ceux de De Haume, leur permettant de monter sur les péniches ou les carrioles où ils étaient sûr de ne pas être pris. Connaissant l'existence réelle de Targatt, je soupçonne que l'Ordalie soit derrière tout cela !
Dès lors, Votre Majesté, j'ai pris l'initiative de vous alerter ainsi que Son Excellence le Grand-Argentier et Monseigneur De Haume en a fait de même auprès de Son Altesse Sérénissime. Même si ce ne sont que des soupçons et que ni moi, ni Monseigneur De Haume n'avons de preuves qu'il s'agisse bien de l'Ordalie ou simplement d'un réseau de passeurs comme il en existe partout..."Le directeur des douanes, à ces propos, se rassis. Comme il l'avait dis, son intervention ne serait pas longue et c'était surtout par nécessité d'alerter plus que jamais les plus hautes autorités du royaumes qu'il avait accepté de délaisser son poste le temps de ce Conseil Restreint.
Naturellement, son exposé intriguait toutes les parties présentes. Le Grand-Argentier se saisie d'un collier marqué d'une puissante rune de feu et l'examina de prêt. Sa connaissance indiqua qu'il s'agissait d'un objet de fabrication targattienne. Mais il était ancien car la rune était ça et là endommagée, d'où le fait que l'assemblée puissent sentir l'aura magique de l'objet plus qu'à la normale.
A ces propos, la Vice-Reine se leva, pensive, et alla se poster devant une des fenêtres de la Salle du Conseil. Les mains croisées dans le dos et tripotant son pendentif, elle finit par aller à la tapisserie représentant l'Ouest du Monde Connu et la regarder intensément.
A la discrétion du joueur (perception) :
Les Protecteurs et les gardes royaux de la Reine qui s'étaient rendu à Melghir pour interpeler le jeune Cain Leckard avait indiqué qu'avant d'entrer dans la grande salle du palais de Son Altesse Sérénissime, ils avaient pu sentir un pic de magie, certainement lié à un pendentif de téléportation. Le portail qui se referma au moment de leur entrée dans la grande salle semblait confirmer cette hypothèse, ne laissant que peut de doute sur la nature du collier de la Vice-Reine.
WILHELMINE VON SCHLACHT : "Vous n'êtes pas sans savoir Votre Majesté que plusieurs royaumes et principauté de Germanika se sont présentés à ma cours afin de préparer leur entré dans la votre : le Grossenburg et l'Alvonburg. Malheureusement, certains n'ont pas eut cette délicatesse, notamment les Princes-Marchands de Razengratz, qui sont à l'origine de l'ambassade germanik pirate qui se trouve à Vodrel. L'installation des Latinéens juste à côté était la suite logique puisque Razengratz et les Latinéens sont en concurrence permanente.
Pour les autres, la liste de nos voisins est la suivante. A l'ouest et au sud, Hésandre borde toute notre frontière du Comté de Alte jusqu'au Duché de Ravenne, puis du duché de Félicité jusqu'au comté de Strada, une ancienne république marchande latinéenne.
A l'est, nous sommes les voisins du royaume du Wurtemburg et de la Principauté de Lobming.
Dans une plus large mesure, les pays les plus proches et avec lesquels le Royaume de Targatt a déjà des relation, via la Trône ou la Couronne, sont au nord de royaume chevalier d'Osna, la Principauté-Marchande de Razengratz et le royaume du Rheinenburgen. Au nord-est il y a le Grossenburg et l'Alvonburg et l'Est Mittelereba. Au sud se trouvent le Conclave Marchand de Pisol et la République Marchande de Pula. Au sud-est se trouve l'Anaïgueurs des Princes-Dragons et les barbares des Empires Maggyars d'Orient et d'Occident.
De tous ces voisins proches ou lointains, seuls Hésandre est fermement opposée à nous. Malheureusement Votre Majesté, tous le sud du royaume de Targatt longe le coeur historique d'Hésandre, le plus fermement opposé à l'emploi de la Magie, aux Mages et terrain de chasse favoris de l'Ordalie.La Vice-Reine tapota ensuite avec une baguette, jusqu'alors entre les mains du Conseiller aux Affaires Etrangères, sur la partie orientale du Duché de Ravenne.
WILHELMINE VON SCHLACHT : "Et nos relations en plus de notre prédisposition à la magie ne sont pas arrangées par ce territoire. Quand les Princes-Marchands de Melghir ont commencé à perdre de leur superbe à cause des machinations des démons et leurs improbables offres, le Duché de Ravenne à progressivement asservi la partie occidentale du Cap d'Orient. Ce n'est que la promptitude de la conquête de Melghir et son territoire par la Grande Armée qui ont permis de récupérer le territoire actuellement sous ma gouvernance.
Or, le Duc de Ravenne a déjà fait savoir qu'il considère Melghir être sa propriété, en tant que souverain de la partie occidentale du Cap d'Orient. Et naturellement, le fait qu'il occupe ce territoire donne à la Vice-Royauté et au Royaume en général un casus belli pour récupérer un territoire de jure le nôtre." La Vice-Reine tapota ensuite la tapisserie au niveau d'Arakis, expliquant que le problème était différent à ce niveau-ci. Le duché de Mouix et le comté de Charme avaient certes des prétentions sur le territoire d'Arakis et ce bien avant la corruption des démons. Mais ils ne les ont jamais mis en oeuvre. La Grande Armée et la mise en place de la Vice-Royauté ont coupé court à ces ambitions d'expansion. La taille de la Grande Armée, 2.300 hommes et femmes en touts, tous mages, à finit de les convaincre que l'occupation d'Arakis n'est plus une option.
Le Grand-Argentier, bien informé, compléta l'information de la Vice-Reine en lui indiquant qu'elle omettait le millier de soldats non-mage que la Sérénissime avait accepté de faire entraîner pour servir d'infanterie de première ligne et protéger ses effectifs magiques. Un nombre qui augmentait avec l'afflux d'individus cherchants de meilleurs conditions de vie et de traitement dans le Royaume de Targatt que dans les royaumes, principautés et républiques voisines.
La Vice-Reine, qui aurait de toute évidence préféré éviter que les effectifs, même en grande masse, de son armée soient connus, resta un instant les sourcils froncés avant de concéder.
WILHELMINE VON SCHLACHT : "La Grande Armée s'est confrontée à une armée démoniaque comprenant plusieurs démons intermédiaires. Ce qui lui offre un avantage certain contre une armée classique comme celle d'Hésandre, indisciplinée, étéroclite, nullement familiarisée aux techniques de guerre moderne, aux technologies les plus récentes et aux stratégies les plus avancées développées à l'Est du Rheinen. Compte tenu de notre nombre important de mages de bataille, et sur la base des luttes entres les provinces germaniks et Hésandre lors de leur dernière guerre il y a trente ans, la Grande Armée, appuyée par des troupes auxiliaires du domaine royal, pourrait facilement mettre en déroute les troupes de nos voisins directes. Mais nous serions incapables de partir à l'offensive ou mener une guerre d'atrition seuls contre une armée qui compte 40.000 à 45.000 hommes, soit l'effectif de l'Ost Royal d'Hésandre. Et ceci, les nobles réactionnaires d'Hésandre le savent."Les chiffres avaient un écart si important qu'ils jetèrent un silence profond sur le conseil restreint. Wilhelmine von Schlacht avait beau ne plus être officiellement la chef des armées de Targatt, elle continuait à agir comme tel et avait une bonne connaissance du milieu militaire en général, faisant que les membres du conseil présent lui faisaient confiance sur son analyse.
WILHELMINE VON SCHLACHT : "In fine, nous pourrions en effet jouer sur la puissance de Targatt elle-même, encore confinée et inconnue des nobles d'Hésandre. Un coup d'esbrouffe qui peut soit nous assurer une paix précaire pour un temps suffisant pour assurer la construction d'un trésor suffisant pour financer des mercenaires et permettre au domaine royal de former ses propres troupes via le Collège de Guerre qui a récemment été ouvert à l'Académie. Soit précipiter la guerre avec Hésandre. Si celle-ci venait à se produire. Nous devrions nous rapprocher aussi bien des royaumes et principautés de Germanika et des Latinéens. Ces derniers, en échange de la libération de Strada, seraient certainement enclin à s'allier ou à nous financer. Les premiers, quant à eux, seront plus que certainement intéressé à l'idée de mener une guerre par procuration contre Hésandre. Si vous parveniez à vous rapprocher du Roi d'Hochseegrad, vous assureriez à Targatt un apport de troupes, de mages de bataille déjà formés et de fonds conséquents et là, nous pourrions tenir tête à Hésandre et lui causé une défaite décisive qui la forcerait à s'assoir à la table des négociations.
Reste enfin la médiation des Druides de Borcéliance, encore écouté à la cour de Courage ou celle du roi-chevalier d'Osna, dont la noblesse et la bénédiction de Vélaniel et d'Alieri fait un parfait intermédiaire et hôte pour la discussion d'un traité pour l'avenir."A ces propos, la Vice-Reine se rassit, laissant finalement le temps à la Reine de réfléchir à tout ce qui venait de lui être dit et de prendre des décisions cruciales pour l'avenir de Targatt.