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CONSEIL RESTREINT - Lúthien Nylaathria

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Jeu 13 Mai - 23:24


LE CONSEIL DE LA REINE - Lúthien Nylaathria
"Le conseil restreint"



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REMARQUE : Le joueur est invité à choisir une des directions pour sa réponse avant d’en lire l’explicatif. Ceci, évidemment, pour rendre plus « vivant » la quête.

REMARQUE 2 : Les onglets « A la discrétion du joueur » ont vocation à donner des éléments supplémentaire à l'intrigue. Leur ouverture est donc à la discrétion des joueurs selon qu'ils considèrent disposer, ou non, du niveau suffisant pour les caractéristiques et compétence invoquées dans le titre de l'onglet.




Après l'attente interminable pour les membres du gouvernement du retour de la Reine Luthièn au sein du Palais d'Opale pour traiter des affaires d'état et surtout, qu'elle réponde à leurs inquiétudes, questions et presque demandes d'intervention, les principaux acteurs du gouvernement décidèrent qu'il était nécessaire que la Reine les rencontre tous en même temps.

Si l'intervention du souverain de la nature avait offert à Targatt une nouvelle solution, une nouvelle voie pour se rétablir elle-même et se prémunir du concert des royaumes dans lequel elle avait été jetée par le Roi Drake Leckard, elle n'allait malheureusement pas le protéger des autres maux qui peuvent mener un royaume qui s'assume vers sa propre chute. Car, parfois, les royaumes, même les plus puissants, n'ont pas besoin d'une aide extérieure pour s'effondrer.

Le momentum offert par la victoire sur les démons et la libération d'Arakis et Melghir par la Grande Armée était déjà terminé. Les rapaces et les vautours de l'Ouest du Monde Connu ne se tournaient plus vers Targatt. Ils avaient déjà commencé à s'agripper à n'importe quelle faiblesse du royaume et à s'y installer pour en tirer les plus grands avantages. La nécessité pour la Reine, selon les membres du gouvernement, de connaître la réalité des difficultés dans lesquelles se trouvaient la monarchie et le royaume de façon générale était non plus de bon alois. Elle était devenue impérative.

Ainsi, après quelques jours pour que les membres du Conseil s'accordent, il fut décidé en haut lieu, de tenir un conseil restreint en la présence de Sa Majesté, de son Excellence De Nogaret, son Excellence le Conseiller aux Affaires Etrangères, le Grand Argentier et enfin, à titre exceptionnelle, le directeur des douanes de Targatt -bien que ses fonctions soient rattachées au Grand Argentier, sa connaissance plus précise des problèmes aux frontières du royaume en général et de la Vallée d'Helmancourt rendait sa présence presqu'obligatoire-.

Mais une personne d'une bien plus haute importance que celle des membres du gouvernement qui honora de sa présence le Salle du Conseil. Une personne invitée par le Reine elle-même à discuter de la suite à donner aux relations internationales du royaume de Targatt. Une personne qui s'arrangea pour qu'elle soit invitée à ce conseil restreint. Arrivée plus tôt dans la journée et après avoir supervisée la réfection de son ancienne demeure dans le Cercle, où elle s'était entretenue en personne avec son héritière d'autres sujets, Son Altesse Sérénissime Wilhelmine von Schlacht avait rejoint discrètement la Salle du Conseil, parée de son armure de bataille, la même avec laquelle elle avait vaincu les démons un an plus tôt et son front toujours libre de cette Couronne qui mettait beaucoup de temps à arriver.

Arrivèrent ensuite dans la Salle du Conseil le Grand Argentier et sa secrétaire. Le premier était très mince, vieilli par de longues années au services de ses différents investissements, opérations marchandes et en tant qu'ancien membre du Grand Conseil de la Guilde Bancaire et des Orfèvres. La noblesse de cette fonction se ressentait encore dans ce visage sérieux et fier, portant à la fois les stigmates du temps et ceux d'une vie de rigueur, de simplicité et de certitude. Aujourd'hui, il faisait parti de ce cercle d'aristocrates de Targatt qui détiennent cette position grâce à la puissance magique passée ou actuelle de leur famille et dont la fortune personnelle lui assurait une fin de vie confortable. Et comme tous ses semblables et ancêtres, malgré tous ces avantages, Aristide de Fontainebleau, né Fontenelli dans la République Marchande de Taren en 1219, avait cette décence de ne pas en faire étalage.

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Néanmoins, quand sa vieille connaissance Edouard de Nogaret le recommanda à la Reine Luthièn pour assurer la fonction de Grand Argentier et que la Reine le convoqua pour assurer cette fonction, le vieil administrateur de la Guilde Bancaire et des Orfèvres à la retraite accepta de reprendre la plume et le boulier, notamment pour rendre un peu à Targatt ce qu'elle avait offert comme opacité et sécurité aux opérations les plus risquées de la Guilde. Après tout, qui pouvait réellement voler l'or d'une guilde aussi puissante que celle-ci si cet or était caché dans une cité qui devait ne pas exister ? Mais c'était le genre de détail que seul un ancien membre du Grand Conseil de la Guilde connaissait et qu'il n'avait pas l'intention de révéler, même en tant que Grand Argentier.

A sa suite se trouvait une jeune femme au genre de traits qui ne laissaient pas indifférents : cheveux noir de jais, yeux rouges vifs et surtout, une imposante paires de cornes noires, une longue queue reptilienne aux écailles noires, les mêmes parsemant ça et là la peau de l'individu. Il s'agissait bien-sûr d'une princesse-dragon.

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La plupart des habitants de mages, même érudits, restaient intrigués par cette personne qui accompagnait toujours le vieil administrateur. Pour tous, il s'agissait évidemment à cause des cornes noires, une descendante de Mala Auris.

A la discrétion du joueur (Intelligence, histoire) :


La jeune femme aida la Grand Argentier à s'asseoir puis se mis en retrait, dans l'ombre de celui dont elle était manifestement le garde du corps. Naturellement, le spectacle ne manqua pas d'attirer le regarde la Vice-Reine et qui après un instant de courtoisie, délaissa sa contemplation de Targatt depuis les fenêtres de la Salle du Conseil pour s'entretenir avec le Grand Argentier.

La discussion dura un moment avant que Son Excellence le Conseiller aux Affaires Etrangères n'entre, les bras chargés de nombreux documents.

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Il était accompagné du directeur des douanes, bien moins chargé.

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Le premier coupa savamment la conversation en cours entre la Vice-Reine et le Grand-Argentier pour les saluer et mettre un terme à toute discussion n'attrayant pas à la bonne administration de Targatt avant de prendre place dans son siège habituel -reconnaissable aux déformations subies par la bois à cause du volume de l'exécutant de la diplomatie de la Reine-. Le directeur des douanes fut invité par le Grand-Argentier à prendre le siège habituellement occupé par le chef du Paladinat. Celui-ci n'était malheureusement pas disponible pour cette réunion.

Information qui ne manqua pas de faire sourire la Vice-Reine. Cette dernière, à cause d'une vieille habitude, pris place sur le siège dédié au Capitaine de la Garde Royale. Personne ne fit de remarque, car trop absorbé par la préparation de la réunion à venir. Ou plutôt, personne n'osa faire de remarque à la Vice-Reine, seule la Reine avait une position lui permettant de critiquer le siège choisit et, de surcroît, aucun siège n'avait été prévu pour le cas d'une présence de la Vice-Reine dans la Salle du Conseil. Après tout, les accords entre le Trône et la Couronne impliquaient que Son Altesse Sérénissime ne devait pas s'impliquer dans les affaires du domaine royale. Sa présence n'était donc pas normale au vu des accords. Mais nécessaire compte tenu de la situation actuelle.

Et même si quelqu'un souhaitait faire une remarque avant Sa Majesté, celle-ci entra dans la Salle du Conseil, coupant cours aux conversations et aux éventuelles intentions de toutes les personnes présentes. Celles-ci se levèrent toutes à l'arrivée de la Reine, même le vieux Aristide qui le fit avec une aisance impressionnante compte tenu de son âge. Naturellement, l'assemblée s'attendait à ce que le Chancelier de Nogaret gratifie de conseil restreint et extraordinaire, compte tenu de la présence de la Vice-Reine, de sa présence. Toutefois, il n'avait pas été formellement invité. Après tout, il était au courant et s'il jouait de l'absence d'invitation pour ne pas se présenter de s'attaquer à son propre gouvernement, plus rien n'allait.

Quand la Reine et les personnes l'accompagnant eurent pris place, les membres du gouvernement et de la noblesse targattienne prirent place et attendirent que la séance soit ouverte par Sa Majesté. Rapidement, la parole fut offerte au Grand Argentier qui, par tradition, se leva pour faire part de son exposé.

ARISTIDE DE FONTAINEBLEAU : "Votre Grâce, suite à votre missive et après avoir été informé du projet de plan de relance du royaume, il m'a été nécessaire de me pencher sur l'état réel des comptes de notre monarchie, sur l'état de notre production agricole, industrielle et magique, sur l'état de notre commerce extérieur et..." le vieil administrateur râcla sa gorge avant de laisser échapper un court soupire "Et je me suis rapprocher de nos créanciers pour obtenir leur avis et un commencement d'intention quant à leur décision d'acheter une partie de notre dette auprès de la Guilde Bancaire et des Orfèvres."

Aristide croisa les bras derrière son dos et prit un instant, manifestement en train de réfléchir à la suite de sa prise de parole, avant de la reprendre.

ARISTIDE DE FONTAINEBLEAU : "Que nous le voulions ou non, la puissance économique de Targatt repose exclusivement sur son commerce. Avant que Drake Leckard n'ouvre les yeux de l'Ouest du Monde Connu sur notre existence, l'économie de Targatt stagnait car nous n'avions plus de moyens simples d'écouler notre production artisanale de produits magiques. L'Ouest du Monde Connu est friand de tous les bibelots que nos artisans produises. Car si pour nous, une lampe runique ou un crystale de téléportation est une évidence, pour les non-mages, il s'agit d'une curiosité qui vaut parfois des fortunes."

Déliant les mains de son dos, le vieil administrateur semblait être enfin lancé dans un exercice qu'il n'avait pas pratiqué depuis très longtemps.

ARISTIDE DE FONTAINEBLEAU : "L'âge d'or de Targatt  reposait sur un assemblage savant et surtout, le défaut d'individus souhaitant travailler la terre. Les Nains de Negranor et Negrasur fournissaient à Targatt les gemmes d'excellentes qualités et d'autres matériaux de faibles valeurs et nécessaires à la création de produits de grandes valeur dans l'Ouest du Monde Connu. Targatt étant cachée du reste du continent, elle profita la complaisance et l'opacité du fonctionnement des richissimes cités état d'Arakis et de Melghir, dont la fortune s'est en grande partie construite grâce au commerce de produits magiques que leurs marchands parvenaient à écouler avec une facilité déconcertante dans tout le continent. Evidemment, les marchands de Melghir et d'Arakis pouvaient vendre à des valeurs extraordinaire les produits en provenance de Targatt.

Mais nos marchands, notamment ceux résidant à Bellum, généraient déjà une marge colossale. C'est cette marge qui permettait à nos marchands d'acheter à Arakis ou à Melghir, des denrées agricoles d'Hésandre ou venant du reste du Monde Connu et a des prix négligeables pour les produits les plus communs comme le blé ou l'orge. Ainsi, sur les marchés targattiens, les produits étaient certes plus chers qu'en Hésandre ou en Germanika, mais sans aucune mesure avec les prix aujourd'hui pratiqués pour deux simples livres de farine de blé."


le Grand Argentier se râcla une nouvelle fois la gorge avant de se faire servir un verre d'eau par la princesse-dragon qui était derrière lui et le boire d'une traite. Ceci fait, il poursuivie son exposé.

ARISTIDE DE FONTAINEBLEAU : "Ce n'est donc pas par hasard que l'âge d'or de Targatt a pris fin peu de temps après la disparition de la Porte de Negrasur, et donc l'accès aux richesses et aux ingénieurs du royaume nain des Montagnes Noires.

En seulement trente ans, Targatt a perdu l'entretien de ses infrastructures monumentales que sont les Gorges du Dragons au sud et la Passe des Rois à l'ouest, les deux principales voies d'accès vers Arakis et Melghir. Elle a perdu son approvisionnement simple et constant en gemmes d'excellentes qualités, réduisant la valeur des produits vendu et ainsi réduisant d'autant l'entré d'or dans nos coffres.

Enfin, la défaillance de nos dirigeants successifs et leurs supplétifs ont provoquer une désorganisation critique de notre fonctionnement administratif ce qui a rendu la perception des impôts difficiles et la seule solution apportée fut d'augmenter ledit impôt. Sans grand succès puisque Targatt a dû s'addoner, pour la première fois en sept siècle d'existence, à l'emprunt. Sans oublié la subjugation d'Arakis et de Melghir aux démons, ce qui a conduit à la situation économique actuelle."


Aristide resta un court instant silencieux avant de poursuivre son exposé, laissant déjà entrevoir son accord avec le Chancelier sur la nécessité de promouvoir l'artisanat.

ARISTIDE DE FONTAINEBLEAU : "Je ne peux donc qu'être d'accord avec Son Excellence le Chancelier sur la nécessité de promouvoir l'artisanat à Targatt de toutes les façons possibles. La trésorerie actuelle du royaume est confortable, notamment grâce aux efforts de la Vice-Royauté dans le développement d'un réseau commercial stable vers les républiques et conclaves marchands du Latinéa et surtout, vers les très bons payeurs que sont les seigneurs germaniks."

A cette remarque, la Vice-Reine resta silencieuse et de l'extérieure nullement touchée par cette flatterie et constatation de toute évidence sincère de la part du Grand-Argentier.

ARISTIDE DE FONTAINEBLEAU : "Toutefois, la qualité exécrables de notre production de produits du quotidien et de moins bonne qualité que les cités mages d'Evernham et d'Occléomen pour ce qui est des produits magiques fait que nos marchands ne parviennent pas à rentabiliser suffisamment leur vente pour acheter suffisamment de denrée à l'extérieure.

Il est donc nécessaire de trouver une solution pour s'assurer de l'approvisionnement de matière première magique de très bonne qualité a des prix raisonnables, notamment avec la Principauté de Lobming toute proche et sur laquelle donne la cité naine de Negranor.

Quant à la production agricole en elle-même..."


Le vieil administrateur, cette fois, décida de se rassoir, soit épuisé par son élan, soit simplement parce que la matière ne lui semblait pas valoir autant d'énergie que la précédente.

ARISTIDE DE FONTAINEBLEAU : "Le problème concerne davantage nos créanciers que les paysans que vous autorisez à travailler sur le domaine royal Votre Majesté. Je ne doute pas que vos liens avec les elfes de Laïcanan sauront profiter à notre équilibre alimentaire. Mais nos créanciers latinéens sont bien moins certains de cela. Ils ne connaissent pas le micro-climat de la Vallée d'Helmancourt et encore moins des prouesses des elfes. Ainsi ils demandent que ces terres soient mises en gage. Si nous manquons le paiement de notre dette à leur égard, ils deviendront alors légalement propriétaire.

Naturellement, et par l'intermédiaire de la Guilde Bancaire et des Orfèvres, je leur ai fait savoir qu'une telle position serait difficile à soutenir, et eux-mêmes le savent. Toutefois, si nous ne concédons pas, même pour parti, ce gage, ils risqueront d'entraver toutes nos tentatives d'expansion commerciales futures du fait du quasi-monopole des républiques et conclaves marchands du Latinéa sur le commerce de l'Ouest du Monde Connu..."


A la fin de cette phrase, le Grand-Argentier se racla une dernière fois la gorge avant de boire le verre que lui avait de nouveau servi la princesse-dragon.

CONSEILLER AUX AFFAIRES ETRANGÈRES : "Votre Excellence le Grand-Argentier, vous me permettez d'introduire à Sa Majesté la principale de nos avancées au niveau de nos relations commerciales. Comme il l'a si bien été exposé, le Royaume de Targatt, donc la Domaine Royal et la Vice-Royauté, est tributaire de deux choses : une bonne entente avec les républiques et conclaves marchands du Latinéa et l'or des principautés et royaumes de Germanika. Or, suite à des discussions informelles avec des représentants de deux ensembles dans leurs ambassades pirates respectives, tous deux sont d'accord sur un point : Targatt peut facilement retrouver un monopole presqu'absolu sur la production de produits artisanaux magiques de très bonne qualité.

Cette position a reconstruire nous place dans les bonnes grâces des princes marchands et de quelques seigneurs de guerre germaniks qui sont près, les uns comme les autres, à nous offrir des facilités d'accès à certaines ressources. Naturellement, cela aurait un prix qui serait la vente exclusive d'une partie de notre production à certains d'entre eux. Compte tenu de l'engagement que la poursuite des discussions pouvait avoir, le ministère des affaires étrangères de Sa Majesté a suspendu les négociations afin de prendre en compte votre avis, Votre Majesté."


Le conseiller aux affaires étrangères se leva pour se rapprocher, une grande baguette à la main, de l'imposante tapisserie murale représentant l'Ouest du Monde Connu pour poursuivre ses explications.

CONSEILLER AUX AFFAIRES ETRANGÈRES : "Si Sa Majesté me le permet, afin de répondre aux questions qu'elle soulevait dans sa dernière missive, il me faut détailler la situation qu'est celle de Targatt sur le plan géopolitique.

Comme nous le savons tous, les couronnes, républiques et conclaves qui ne sont pas opposés à la magie au point d'avoir des membres de leur intelligenstia mages ont déjà ou sont en voie de nous imposer leur ambassade. Suite à la lettre de Sa Majesté, nous sommes en train de régulariser leur situation afin de faire répondre leur présence aux lois targattiennes, notamment concernant leur personnel non mage. D'ailleurs, les ambassadeurs souhaiteraient pouvoir les faire entrer le plus vite possible entre les murs de Targatt et ceci pour leur permettre un fonctionnement normal.

A cet égard, et ceci me permettant d'évacuer la question des ambassadeurs non-mages, les services du ministère se sont rapprochés de Son Altesse Sérénissime pour savoir comment son conseil, composé d'une minorité de non-mage, dont le directeur des douanes de la Vice-Royauté avec qui notre directeur à eu la chance d'échanger, avait pu envisager la question. Malheureusement, la loi sur les non-mages est sévèrement appliquée par la Vice-Royauté, je parle sous le contrôle de Son Altesse Sérénissime. Toutefois, la Couronne serait prête à partager les frais d'entretien du Réseau Arachnée avec le Trône, notamment aux fins de permettre l'installation des ambassades non-magiques sur le territoire de la Vice-Royauté."


C'est avec un léger embarras que le Conseiller aux affaires étrangères poursuivait, non sans jouer machinalement dans le haut col qui lui serait le cou.

CONSEILLER AUX AFFAIRES ETRANGÈRES : "Toutefois, et comme je l'ai indiqué à la Vice-Reine qui le comprend parfaitement, l'installation d'ambassades, même non-mages, sur le territoire de la Vice-Royauté qui ne dispose d'aucun pouvoir diplomatique engageant le Royaume, pose un problème de légitimité. C'est pourquoi le ministère compte prochainement se rapprocher de l'Académie afin de développer un artefact permettant de protéger les émissaires et personnels non-mages.

Les premières études en internes penchent sur un inversement des rada'an. En effet, ceux-ci permettant de stopper l'afflux magique depuis le Magickaë, il devrait être possible de faussement l'exacerber via un artefact, donnant ainsi aux individus le portant une aura magique semblable à celle des mages, mais sans pour autant développer de pouvoir. Toutefois, il convient de laisser cela à des personnes plus érudits. Même si la désignation de la  désignation d'une personne comme Kulibay Habsbourg à la tête de ceux-ci est un problème qui risque de changer la nature des rapports qu'un pays comme Anaïgueurs souhaite établir..."


Le sujet du message de l'Anaïgueurs était l'un des points abordé par le Conseiller aux Affaires Etrangères et sur lequel la Reine était revenu. Il convenait donc de l'aborder et la question de la nomination de la Maggyar comme directrice de l'Académie allait avoir un impact important sur les positions prises par la personne à l'origine de cette lettre écrite en draconnique antique.

CONSEILLER AUX AFFAIRES ETRANGÈRES : "Grâce à l'aide de Son Altesse Sväär ici présente, nous sommes parvenus à traduire la lettre en provenance de l'Anaïgueurs. Elle est signée de Sa Majesté le roi de l'Anaïgueurs lui-même Votre Majesté..."

Sauf à ce que la Reine demande au conseiller de faire la lecture de cette lettre, celui-ci la remis simplement à Luthièn, elle et et sa traduction.

Lettre traduite du Roi d'Anaïgueurs :


Tandis que la Reine lisait ou qu'il en faisait la lecture, le Conseiller aux Affaires étrangères était plus que mal à l'aise. Les termes de la lettre étaient aussi élogieux qu'insultant et dès que la Reine ou lui ait finit, le Conseiller s'empressa de venir apporter quelques précisions.

CONSEILLER AUX AFFAIRES ETRANGÈRES : "Votre Majesté, vous n'êtes pas sans savoir que les Princes-Dragons ont une approche très personnelle de la magie car ils la considèrent comme leur cachasse gardée. Et de la part d'un Roi-Dragon comme le Seigneur de Krakovaär âgés de 1 200 ans...

SVÄÄR : "1 578... Il a participé à la chute de l'archange Raguel lors de la dernière guerre céleste et-" lança de façon cinglante la princesse-dragon derrière le Grand-Argentier qui lui fit un signe de la main pour qu'elle s'arrête dans son élan avant de créer un incident de séance.

Naturellement, le Conseiller était intimidé par une telle créature et ne manqua pas de rester un instant silencieux, pesant le pour et le compte de ses futurs propos avant de reprendre la parole.

CONSEILLER AUX AFFAIRES ETRANGÈRES : "1 578 ans, ce qui fait de lui le pus ancien des princes-dragons. Ce qui fait aussi de lui le seul à être parvenu à prendre la forme de ses parents..."

Le conseiller sorti ainsi de sa pile de documents plusieurs représentation du monarque d'Anaïgueurs.

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L'image n'allait pas en rassurant les personnes présentes à ce conseil restreint. Un dragon, primordial qui plus est, était déjà bien assez de difficulté. Maintenant en invité un directement issu de la lignée de Slonomokaj, ancien tyran des terres de l'Ouest, donc Hésandre, Imperii et Zarid, n'était peut-être pas la meilleur des choses.

Mais l'offre semblait intéressante à plusieurs égards. D'abord, un dragon majeur comme Krakovaär pourrait bien avoir l'oreille de Mala Auris et ainsi servir d'intermédiaire logique. Ensuite, Les royaumes d'Epiréa, soit l'Anaïgueurs, l'Epiréa et l'Isolba  sont tous cernés par les Monts d'Epires à l'Est et les Monts Sauvages à l'Ouest.

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Les Montagnes Sauvages, indiquait le Conseiller aux Affaires Etrangères, sont le sièges de nombreux prospecteurs nains en provenance de Negranor. Un accord avec les royaumes des Princesses et Princes dragons offrirait un apport constant de gemmes et de métaux de qualité naine à Targatt. De surcroit, l'Anaïgueurs borde l'un des rares cols des Monts Sauvages praticables toute l'année et liant les républiques et conclaves marchands du Latinéa au territoire des Princesses et Princes dragon. Cette situation permettrait donc d'effectivement donner aux Latinéens une partie du monopole des imports de gemme et de métaux tout en favorisant la mise en relations desdits latinéens avec leurs voisins draconnique.

Toutefois, il était possible de limiter la dépendance de Targatt aux imports venant d'Anaïgueurs par l'intermédiaire des Latinéens. En effet et comme le Conseiller aux affaires étrangères le pointa de sa baguette que la tapisserie de l'Ouest du Monde Connu, les provinces Germaniks et le Royaume d'Osna bénéficent elles aussi de leurs nains.

Les principaux étaient bien évidemment ceux de Négranor, dont les grilles de leur cité sépare le reste du monde de la source du Rheinen. Même si se rapprocher de ces nains afin de négocier la réouverture de Négrasur était une éventualité, il était aussi tout à fait envisageable de ne traiter qu'avec Negranor et dégager les Montagnes Noires pour installer une route commerciale des cols, utilisable au moins l'été et l'hiver. Les marchandises seraient acheminée au cours de l'hiver par péniche via le Rheinen, puis le Traître jusqu'à Badengratz. Là, elles finiraient leur traversé par voie de terre jusqu'à Arakis puis Targatt par la Passe-des-Rois. La difficulté avec cette option est la présence constante de Longères et de bastion Orc pillant les caravanes quittant Negranor et rejoignant sans une bonne escorte les villes de Lobming. La Principauté est bien au fait de cette situation et forme d'excellent chasseur d'orc. Mais elle n'avait pas à gérer, en plus de son commerce actuel, un flot important de gemmes de pouvoir en provenance de Négranor.

La mention des orcs du Lobming fit réagir le Vice-Reine qui indiqua qu'il était nécessaire aussi de traiter de cette difficulté au niveau de Targatt elle-même. Les Orcs ont également commencé à migré vers la Vallée d'Helmancourt à la recherche de nouvelles richesses ce qui rend la nécessité de nettoyer les Montagnes Noires Orientales impérative en cas d'ouverture d'une voie de communication estivale entre Lobming et la Vallée d'Helmancourt.

L'exposé du Conseiller aux Affaires Etrangères se poursuivit avec les nains d'Osna.Les Prospecteurs des Monts-d'Argent ont l'avantage, comme l'explique Son Excellence, de pouvoir faire porter leurs marchandises jusqu'à Arakis par les voies fluviales en passant par les cités hésandrines de Champagne, Cave, Fiers et Charme, anciens bastions, il y a quelques siècles maintenant, de nobles pro-mages et dont l'assassinat fut à l'origine des Yamilos. Malheureusement, le fleuve Tourment qui relit Cave à Arakis est très souvent emprunté par des pillards Norz et les garnisons Hésandrines en dehors des villes majeures sont insuffisantes pour préserver l'intégrité des cargaisons.

La dernière voie commerciale simple et sûr de son départ à son arrivée était celle reliant la cité naine de Domurak-Azar en Alvonburg, également siège de la Forêt Noire -la plus grande forêt non magique de Germanika et résidence d'une importante population d'elfes sylvains et bleus-, et les Prospecteurs Nains des Monts de la Guerre à l'Aéltique via le royaume d'Hochseegrad. Cette voie de navigation profiterait très certainement de la flotte de commerce des princes-marchands de Razengratz, aussi appelés les "Latinéens de la Mer de L'Effroi" et de la flotte de guerre d'Hochseegrad qui a fait de l'Aeltique le près carré du Kaiser. Ainsi, à la différence des eaux de la Mer d'Azur, l'Aéltique et la Mer de L'Effroi ne sont pas infestées par les pirates d'Arhabie et de Zarid et ne souffrirait donc d'aucun autre désagrément que le temps du voyage.

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Sur le plan commercial, il reste enfin les Nains de la cité de Domuélardon, dans une vallée isolée des Monts Pourpre à la frontière entre Hésandre et Zarid et Impérii. Mais cette option ne doit être qu'un dernier recours. Non seulement les routes d'Hésandre ne sont pas les plus praticables et rejoindre Melghir depuis Domuélardon implique de faire de nombreux transfert route-fleuve qui sont chronophage. En plus de cela, les routes les plus rapides passent toutes par le Duché de l'Epine, connu pour la prolifération d'Orc au point qu'ironiquement, la capitale du duché s'appelle Orquerois.

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Les trois routes disponibles sont toute équivalente en durée de voyage et par le Conseiller indiqua être opposé à l'idée de faire de Domuélardon un partenaire privilégier.

CONSEILLER AUX AFFAIRES ETRANGÈRES : "Mais, Votre Majesté, toutes ces possibilité présentent, à l'exception de la route estivale directe avec Négranor, une difficulté : elles traversent toutes Hésandre. Le Grand Royaume qui jusqu'à présent ne nous a fait parvenir ni lettre officielle, ni ambassadeur et dont l'Inquisition autoproclamée, l'Ordalie, ne manque pas de tenter des intrusions. Trouver un point d'entente avec Hésandre, au moins pour sécuriser les marchandises venant des provinces Germaniks, semble donc impératif en même temps que nous mettons en oeuvre une diplomatie commerciale semblable à celle des Conclave et Républiques Marchande du Latinéa. Par ailleurs, la découverte par ces mêmes Conclaves et République de l'existence d'un Sénat les a enchantés. Les ambassadeurs que j'ai pu rencontré ici, à Targatt se sont même demandés si notre cité n'était pas une citée marchande déguisée..."

Gloussant à cette remarque des Latinéens, le Conseiller finit simplement son exposé sur des généralités, notamment sur la question des discussions avec les Albionnais déjà connus et qui espéraient mettre en lien les druides de Targatt avec ceux de Brocéliande. Puis, il se rassit, laissant la parole à qui voudrait bien la prendre.

Il y a eut une hésitation. La question d'une négociation avec Hésandre était le sujet de la Vice-Reine. Mais celle des instrusions de l'Ordalie avait pour réponse les mots du Directeur des Douanes. En grand seigneur, ou sachant que le rapport du Directeur des Douanes serait nécessaire pour mieux comprendre les difficultés d'une négociation avec Hésandre, la Vice-Reine laissa le Directeur prendre la parole.

La voix très grave de ce dernier, comparé à celle très en variation du Conseiller aux Affaires Etrangères, emplit la pièce et imposa le silence qui s'était effrité le temps de l'échange de civilité entre la Vice-Reine et le Directeur.

DIRECTEUR DES DOUANES : "Votre Majesté, mon intervention ne sera pas très longue. Elle rassemble simplement ce que mes hommes, ceux de Gustav De Haume, le directeur des douanes de Melghir et Arakis et les patrouilles de Targatt et de la Vice-Royauté ont constaté.

Depuis quelques temps, il y a une augmentation du trafic de marchandises avec Hésandre. Cela n'a rien d'anormal compte tenu notre ouverture au monde et à la nécessité pour le Trône, plus que la Couronne, d'importer des denrées étrangères. Mais ce qui a attiré notre attention, c'est que les tentatives de passage d'individus non mage vers la Vallée d'Helmancourt augmente.

D'abord, Monseigneur De Haume a cru à une simple immigration illégale de personnes cherchant à être là où se trouve la richesse du Royaume, la Vallée d'Helmancourt elle-même. Et quand mes services ont attrapé quelques uns de ces non-mages dans la Gorge du Dragon ou dans Targatt même, ils correspondaient parfaitement. Mais ensuite..."


Le directeur fouilla alors dans sa sacoche et sorti plusieurs bibelots, parfois usés, parfois très bien ouvragés. Tous avaient la particularité d'avoir une forte aura magique intrinsèque et des pouvoirs propres.

DIRECTEUR DES DOUANES : "Mes hommes, ceux de De Haume et moi-même avons commencé à mettre la mains sur des personnes trop bien équipées pour être de simples non-mages cherchant une meilleur vie à Targatt même. Certains étaient organisés, connaissaient même les horaires de passage de mes hommes ou de ceux de De Haume, leur permettant de monter sur les péniches ou les carrioles où ils étaient sûr de ne pas être pris. Connaissant l'existence réelle de Targatt, je soupçonne que l'Ordalie soit derrière tout cela !

Dès lors, Votre Majesté, j'ai pris l'initiative de vous alerter ainsi que Son Excellence le Grand-Argentier et Monseigneur De Haume en a fait de même auprès de Son Altesse Sérénissime. Même si ce ne sont que des soupçons et que ni moi, ni Monseigneur De Haume n'avons de preuves qu'il s'agisse bien de l'Ordalie ou simplement d'un réseau de passeurs comme il en existe partout..."


Le directeur des douanes, à ces propos, se rassis. Comme il l'avait dis, son intervention ne serait pas longue et c'était surtout par nécessité d'alerter plus que jamais les plus hautes autorités du royaumes qu'il avait accepté de délaisser son poste le temps de ce Conseil Restreint.

Naturellement, son exposé intriguait toutes les parties présentes. Le Grand-Argentier se saisie d'un collier marqué d'une puissante rune de feu et l'examina de prêt. Sa connaissance indiqua qu'il s'agissait d'un objet de fabrication targattienne. Mais il était ancien car la rune était ça et là endommagée, d'où le fait que l'assemblée puissent sentir l'aura magique de l'objet plus qu'à la normale.

A ces propos, la Vice-Reine se leva, pensive, et alla se poster devant une des fenêtres de la Salle du Conseil. Les mains croisées dans le dos et tripotant son pendentif, elle finit par aller à la tapisserie représentant l'Ouest du Monde Connu et la regarder intensément.

A la discrétion du joueur (perception) :


CONSEIL RESTREINT - Lúthien Nylaathria Voisin10

WILHELMINE VON SCHLACHT : "Vous n'êtes pas sans savoir Votre Majesté que plusieurs royaumes et principauté de Germanika se sont présentés à ma cours afin de préparer leur entré dans la votre : le Grossenburg et l'Alvonburg. Malheureusement, certains n'ont pas eut cette délicatesse, notamment les Princes-Marchands de Razengratz, qui sont à l'origine de l'ambassade germanik pirate qui se trouve à Vodrel. L'installation des Latinéens juste à côté était la suite logique puisque Razengratz et les Latinéens sont en concurrence permanente.

Pour les autres, la liste de nos voisins est la suivante. A l'ouest et au sud, Hésandre borde toute notre frontière du Comté de Alte jusqu'au Duché de Ravenne, puis du duché de Félicité jusqu'au comté de Strada, une ancienne république marchande latinéenne.

A l'est, nous sommes les voisins du royaume du Wurtemburg et de la Principauté de Lobming.

Dans une plus large mesure, les pays les plus proches et avec lesquels le Royaume de Targatt a déjà des relation, via la Trône ou la Couronne, sont au nord de royaume chevalier d'Osna, la Principauté-Marchande de Razengratz et le royaume du Rheinenburgen. Au nord-est il y a le Grossenburg et l'Alvonburg et l'Est Mittelereba. Au sud se trouvent le Conclave Marchand de Pisol et la République Marchande de Pula. Au sud-est se trouve l'Anaïgueurs des Princes-Dragons et les barbares des Empires Maggyars d'Orient et d'Occident.

De tous ces voisins proches ou lointains, seuls Hésandre est fermement opposée à nous. Malheureusement Votre Majesté, tous le sud du royaume de Targatt longe le coeur historique d'Hésandre, le plus fermement opposé à l'emploi de la Magie, aux Mages et terrain de chasse favoris de l'Ordalie.


La Vice-Reine tapota ensuite avec une baguette, jusqu'alors entre les mains du Conseiller aux Affaires Etrangères, sur la partie orientale du Duché de Ravenne.

WILHELMINE VON SCHLACHT : "Et nos relations en plus de notre prédisposition à la magie ne sont pas arrangées par ce territoire. Quand les Princes-Marchands de Melghir ont commencé à perdre de leur superbe à cause des machinations des démons et leurs improbables offres, le Duché de Ravenne à progressivement asservi la partie occidentale du Cap d'Orient. Ce n'est que la promptitude de la conquête de Melghir et son territoire par la Grande Armée qui ont permis de récupérer le territoire actuellement sous ma gouvernance.

Or, le Duc de Ravenne a déjà fait savoir qu'il considère Melghir être sa propriété, en tant que souverain de la partie occidentale du Cap d'Orient. Et naturellement, le fait qu'il occupe ce territoire donne à la Vice-Royauté et au Royaume en général un casus belli pour récupérer un territoire de jure le nôtre."


La Vice-Reine tapota ensuite la tapisserie au niveau d'Arakis, expliquant que le problème était différent à ce niveau-ci. Le duché de Mouix et le comté de Charme avaient certes des prétentions sur le territoire d'Arakis et ce bien avant la corruption des démons. Mais ils ne les ont jamais mis en oeuvre. La Grande Armée et la mise en place de la Vice-Royauté ont coupé court à ces ambitions d'expansion. La taille de la Grande Armée, 2.300 hommes et femmes en touts, tous mages, à finit de les convaincre que l'occupation d'Arakis n'est plus une option.

Le Grand-Argentier, bien informé, compléta l'information de la Vice-Reine en lui indiquant qu'elle omettait le millier de soldats non-mage que la Sérénissime avait accepté de faire entraîner pour servir d'infanterie de première ligne et protéger ses effectifs magiques. Un nombre qui augmentait avec l'afflux d'individus cherchants de meilleurs conditions de vie et de traitement dans le Royaume de Targatt que dans les royaumes, principautés et républiques voisines.

La Vice-Reine, qui aurait de toute évidence préféré éviter que les effectifs, même en grande masse, de son armée soient connus, resta un instant les sourcils froncés avant de concéder.

WILHELMINE VON SCHLACHT : "La Grande Armée s'est confrontée à une armée démoniaque comprenant plusieurs démons intermédiaires. Ce qui lui offre un avantage certain contre une armée classique comme celle d'Hésandre, indisciplinée, étéroclite, nullement familiarisée aux techniques de guerre moderne, aux technologies les plus récentes et aux stratégies les plus avancées développées à l'Est du Rheinen. Compte tenu de notre nombre important de mages de bataille, et sur la base des luttes entres les provinces germaniks et Hésandre lors de leur dernière guerre il y a trente ans, la Grande Armée, appuyée par des troupes auxiliaires du domaine royal, pourrait facilement mettre en déroute les troupes de nos voisins directes. Mais nous serions incapables de partir à l'offensive ou mener une guerre d'atrition seuls contre une armée qui compte 40.000 à 45.000 hommes, soit l'effectif de l'Ost Royal d'Hésandre. Et ceci, les nobles réactionnaires d'Hésandre le savent."

Les chiffres avaient un écart si important qu'ils jetèrent un silence profond sur le conseil restreint. Wilhelmine von Schlacht avait beau ne plus être officiellement la chef des armées de Targatt, elle continuait à agir comme tel et avait une bonne connaissance du milieu militaire en général, faisant que les membres du conseil présent lui faisaient confiance sur son analyse.

WILHELMINE VON SCHLACHT : "In fine, nous pourrions en effet jouer sur la puissance de Targatt elle-même, encore confinée et inconnue des nobles d'Hésandre. Un coup d'esbrouffe qui peut soit nous assurer une paix précaire pour un temps suffisant pour assurer la construction d'un trésor suffisant pour financer des mercenaires et permettre au domaine royal de former ses propres troupes via le Collège de Guerre qui a récemment été ouvert à l'Académie. Soit précipiter la guerre avec Hésandre. Si celle-ci venait à se produire. Nous devrions nous rapprocher aussi bien des royaumes et principautés de Germanika et des Latinéens. Ces derniers, en échange de la libération de Strada, seraient certainement enclin à s'allier ou à nous financer. Les premiers, quant à eux, seront plus que certainement intéressé à l'idée de mener une guerre par procuration contre Hésandre. Si vous parveniez à vous rapprocher du Roi d'Hochseegrad, vous assureriez à Targatt un apport de troupes, de mages de bataille déjà formés et de fonds conséquents et là, nous pourrions tenir tête à Hésandre et lui causé une défaite décisive qui la forcerait à s'assoir à la table des négociations.

Reste enfin la médiation des Druides de Borcéliance, encore écouté à la cour de Courage ou celle du roi-chevalier d'Osna, dont la noblesse et la bénédiction de Vélaniel et d'Alieri fait un parfait intermédiaire et hôte pour la discussion d'un traité pour l'avenir."


A ces propos, la Vice-Reine se rassit, laissant finalement le temps à la Reine de réfléchir à tout ce qui venait de lui être dit et de prendre des décisions cruciales pour l'avenir de Targatt.


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Edouard de Nogaret

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Edouard de Nogaret
Edouard de Nogaret
Chancelier - Mage de 3e ordre
Ven 14 Mai - 3:58
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Conseil Royal

 
feat. Aelith

 



Ainsi se tenait le Conseil visant à savoir ce qu’il fallait faire de toutes ses histoires de nouveau monde. A son visage durant les derniers mois, le Chancelier avait paru extrêmement mécontent de la situation. Dieu sait que même avant la guerre, il avait été un fervent opposant de l’immigration libre dans la cité magique qui se devait d’avoir sa propre identité nationale avant d’être une bouillasse cosmopolite comme certain voulait qu’elle soit. Autant dire qu’il devait sans doute être un des plus fachés vis-à-vis des nouveaux arrivants et surtout vis-à-vis des entrées organisés qui selon lui ne ferait que former des quartiers ethniques, chose qu’il voulait éviter, fallait il forcer le déplacement des populations pauvres du cercle pour les mélanger. Il avait moins de peine toutefois avec les élites migrantes, qui sachant ce qu’elle devait faire pour leur propre survie, ne commettraient jamais la bêtise de ne pas se mélanger avec les élites Targattiennes.

Etant le maître du gouvernement au vu de ton tempérament, il fut le premier à arriver. Regardant d’un regard assez surpris et réprobateur, l’arrivée dans la salle du conseil de Wilhelmine en tenue militaire. Décidemment, celle là, il ne savait pas si le fait de s’habiller comme cela tout le temps était purement germanique, arrogant ou bien signe d’une quelconque menace. Cela ne l’empêcha pas d’aller la saluer, après tout ils se connaissaient depuis plus de 15 ans. Il en fit de même avec les autres membres du conseil, qu’il connaissait également. Après tout les bourgeois copinait tous ensemble. Surtout ceux des guildes et des autres, à qui le système politique Edouardien était très favorable. C’est sans doute à cause de cela, qu’il avait permit l’entrée de la princesse dragon, qu’il connaissait depuis qu’il était gosse bien que maintenant il paraisse plus vieux qu’elle.

Puis lorsque la reine entra tout commença.

En premier lieu, ce fut le Grand Argentier qui parla.

Globalement le Chancelier était d’accord avec ce que disait fontainbleau, bien qu’il pensait qu’il était ironique que ce soit lui qui se plaigne de la défaillance des souverains alors qu’il faisait parti de ceux qui s’était le plus gavé durant cette période qui n’était peut être pas terminée.

Finalement après la fin du discours, il se permit d’intervenir sur la dernière problématique commerciale.

Il me semble que les Bones sont des latins ou tout du moins ou encore des liens puissants avec. Si nous ne pouvons pas négocier par nous même des accords commerciaux avec les latins, ou tout du moins des accords qui ne sont pas aussi dangereux pour la royaume, il faudrait convaincre cette famille de nous servir d’intermédiaire avec les moyens habituels. Autant profiter des spécialités de chacun des composants du Royaume. Tant que l’argent est là, il ne devrait pas trop faire de problème. Après tout, les Bones ne seront sans aucun doute que peu ouvert à permettre à d’autres latins de prendre trop de place dans la cité. Le fait qu’ils soient membre des guildes bancaires et commerciales est aussi idéal.

Après tout vis-à-vis des latins, les Bones devaient être le principal distributeur d’objet magique, il n’y avait aucune chance qu’ils acceptent de voir d’autres lignées latines concurrencer leurs propres monopoles régionaux. Du plus en tant que membre des guildes dont avait besoin la cité pour pleinement se relever, ils pourraient être un allié de poids autant financièrement que diplomatiquement.

Laissons donc les Bones s’occuper de ça pour nous, après tout c’est leur travail originellement.

Dans un deuxième temps, ce fut au tour du conseiller aux affaires étrangères de parler, une personne de la Chancellerie actuellement.

Alors que le conseiller parlait de créer des ambassades non mages dans la vice royauté, il y avait comme un regard cyan qui jetait la foudre sur ce dernier. Etait il fou ? C’était la dernière chose à faire sur terre. Mettre des ambassades dans une zone non contrôlée et puis quoi encore.

Il serait préférable de donner des autorisations spéciales ou des objets magiques comme nos amis de l’Ordalie savent si bien le faire aux ambassadeurs non mages pour résider dans la cité.

Ce n’était pas qu’il haïssait Wilhelmine, mais il y avait quand même des choses qu’il ne pouvait pas laisser passer pour le bien de la couronne. Ce genre de chose ne ferait que desservir le palais sur le long terme tout en renforçant inutilement la royauté. Toutes les ambassades devaient résider en Targatt sans exception.

Lorsque fut évoqué l’affaire des princes dragons et des Maggyars, le Chancelier lâcha un petit sourire, encore quelque chose de compliqué à résoudre.

Dans l’idéal, il faudrait réussir à trouver un moyen d’être neutre et de ne pas s’appliquer dans ses histoires. Si on se rapproche trop des Maggyars, les Princes Dragons deviendront nos ennemis. Et inversement, si on se rapproche trop des Princes Dragons, les Maggyars autant de l’académie, de la cité ou des terres extérieures deviendront nos ennemis.

Ce conflit ne nous regarde pas, restons en au dehors.

Son regard se tourna alors vers la princesse dragon qui suivait le grand père.

Si la lettre était lu, le Chancelier en serait pas le suite totalement outré et encore plus convaincu qu’il ne fallait pas se mêler avec les princes dragons. L’Etat devait se faire respecter, il était hors de question de s’incliner devant un pays qui nous marche dessus. C’est pour cette raison que le prêtre d’Istumia était mort et il en ferait de même avec tout ceux qui oseraient insulter autant le royaume.

Son mécontentement était extrêmement visible.

Il écouta à la fin les dires de la vice reine avec le sourire. Il n’était pas très heureux de devoir compter militaire sur les germains, mais il faudrait un certain temps pour que l’armée Targatienne soit opérationnel. Il y aurait aussi la possibilité de voir quel serait les autres puissances qui seraient prêtre à assister Targatt dans ses opérations, mais cela nécessitait de connaitre du monde et d’avoir des relations. Il était certain que les puissances de l’est, que ce soit les Maggyars ou les Epiréens, n’aideraient pas la cité magique sans contrepartie autre que le fait de combattre Hésandre. Bien que les premiers pourraient être contraints de le faire, si un danger menaçait leurs confrères religieux Etheristes Targattiens.

Enfin, dans tout les cas le Chancelier connaissait presque déjà la réponse de la reine, qui refuserait naturellement la guerre. Une chose pour laquelle étonnamment le Chancelier serait d’accord, pas par pacifisme mais parce qu’il voulait combattre Hésandre avec une armée Targattienne et non une assistance trop forte de la germanie. Combattre Hésandre était en effet risqué, la chute de ce royaume serait une porte ouvert pour les peuples barbares qu’étaient les germains, les norz et les Maggyars d’avancer leurs pions à l’ouest. Une chose qu’il fallait éviter. Hésandre devait capituler, mais pas tomber.




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Lúthien Nylaathria

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Conseil restreint



La reine entra d'un pas assuré suivie elle d'une de ses secrétaires elfe et de sa garde du corps. Elle posa la main sur le dossier du siège finement ouvragé qui était le sien et s'arrêta un instant pour observer les places que les uns et les autres s'étaient attribués en ces circonstances un peu exceptionnelles.
Yearius n'était pas présent, et à la vérité Lùthien avait fait en sorte qu'il en soit ainsi. Elle avait jugé préférable de représenter elle même les corps militaires Targattiens, d'une part parce qu'elle s'en était réservé le commandement, d'autre part parce que mettre à la même table que la Vice-reine ainsi que Yearius ou la capitaine actuelle du protectorat aurait considérablement augmenté la tension dans la salle. Et les enjeux extérieurs étaient trop important pour venir y superposer les problèmes entre la vice-reine et certains partis proches du gouvernement. Et puis Yearius était encore trop jeune pour la politique de haut niveau.

Son regard s'arrêta un instant sur la princesse-dragon. Sa présence parmi les proches de l'argentier et surtout ses motivations à le servir était pour elle intriguant, mais elle remit cette question à plus tard. Semblant satisfaite de la disposition, Lùthien prit place et commença la séance sans tarder.
La reine écouta attentivement les rapports des différents ministres. Elle ne fit pas de commentaires sur les problèmes de l'administration. C'était bien un problème dont l'argentier et la Chancellerie étaient censés s'être occupés ! C'était un comble de le voir s'en plaindre. Il n'était pas question de s'appesantir sur les défaillances de l'état Targattien en présence de la Vice-Reine. Mais Lùthien nota de rappeler plus tard à ses ministres quelles étaient leurs responsabilités. Et si l'argentier peinait à prélever un impôt équitable, elle ne manquerait pas de lui suggérer qu'au besoin la couronne pouvait toujours aller saisir les livres de comptes de la Guilde et demander des arriérés sur ces dernières années.

Durant les exposés suivants, la reine montra peu ses émotions, même si elles furent vives lorsqu'on parla de mettre en gage le domaine royal. En tant qu'elfe Lùthien considérait que la terre était le bien le plus précieux que la cité possédait. L'idée de mettre en gage lui paraissait donc une hérésie. Mais au-delà de son attachement à la terre qu'avait renforcé la naissance de l'arbre monde, il y avait aussi le fait que c'était finalement sur le domaine agricole qu'elle avait le plus de contrôle politique puisque le domaine était géré directement par la couronne et intéressait peu les grandes familles. Lùthien resta droite dans son fauteuil en s'adressant à l'Argentier.

- Si les latinéens doutent de nos capacités de remboursement, pourquoi tiennent-il tant à racheter notre dette ? Personne ne les y oblige. Et je ne vois pas à quel titre un rachat de créance pourrait créer pour l'état de nouvelles obligations. Quand à leur pouvoir de nuisance commercial... Je vois encore moins de raison d'accepter si vous les pensez capables de faire blocus. Certes ils pourraient nous mettre en difficulté de cette manière. Mais si nous acceptons le gage qu'ils demandent, ils pourraient faire exactement la même chose, et en plus réclamer nos terres parce que nos déficit commerciaux auront fini par causer notre défaut de paiement. Par ailleurs, s'ils pensent que nos terres ont si peu de valeur, pourquoi demander cela en gage ? Ce que je me demande donc, monsieur De Fontainebleau, c'est ce qu'ils veulent vraiment : des terres ou la certitude d'être remboursés ? Autrement dit j'aimerais en savoir plus sur leurs motivations pour pouvoir vous répondre. Mais je crois que nous avons bien d'autres perspectives à offrir aux Latinéens qui pourraient les rassurer. Nous pourrions faire bien d'autres choses ensemble, par exemple embarquer des mages sur leurs navires pour améliorer leur rapidité et leur sécurité face aux pirates du sud et pourquoi pas un jour rouvrir la route navale vers l'est.

Le chancelier proposa de laisser les Bones mener les négociations. C'était certes une option

- Quand à votre proposition Chancelier, les Bones ont longtemps été très compétents à l'Argenterie... Mais ils ne tiennent plus le ministère des finances et n'ont plus la légitimité à négocier pour l'état. La reine avait employé le passé volontairement. Après tout Santo Bones était mort en laissant beaucoup de documents importants introuvables, et sa négligence était un facteur de plus dans la désorganisation administrative actuelle. Je crois que notre Argentier ici présent peut continuer à faire son travail.

Par ailleurs, la reine songea plus tard que étant donné la récente alliance des Bones avec les Habsbourg, rapprocher encore les Bones et les latinéens empêcherait aussi une quelconque médiation en faveur des Anaïgueurs voir pourrait détériorer la situation. Et pour rester neutre dans le conflit Maggyaro-anaïgueurs, il était peut-être plus sage d'éviter de mêler les Bones à ces négociations. La reine se demanda cependant si la présence de la princesse-dragon aux côtés du Grand Argentier pouvait biaiser la relation avec les Anaïgueurs dans l'autre sens si elle laissait De Fontainebleau gérer la relation avec les Latinéens.

Laissant ce sujet de côté, la reine appuya la réaction d'Edouard sur la question des ambassades non-mages.

- Je partage l'avis du Chancelier, nous trouverons certainement les moyens d'assurer la sécurité de quelques émissaires entre les murs de Targatt. Laissons le reste des détails techniques aux personnes compétentes. Maintenant que notre existence est connue, nous n'avons aucune raison de refuser l'installation d'ambassades étrangères directement dans nos murs.

Le principal problème aux yeux de la reine était plutôt la manipulation des ambassadeurs par des mages spirituels qui pourraient bien s'amuser à semer le trouble dans les relations diplomatiques de cette manière. Mais là encore elle jugeait que ce genre de questions relevait de détails et clos le sujet pour passer à la question Anïgueurs.

Lùthien commença à parcourir la lettre qu'on lui avait remise puis s'arrêta en jetant un bref regard au ministre des affaires étrangères. Etant donné les péripéties de traduction, plusieurs personnes à la table devaient déjà connaître plus ou moins le contenu de la lettre. L'elfe préférait voir en face les réactions de ses ministres plutôt qu'ils échangent leurs opinions dans son dos par la suite. De plus, elle voulait éviter qu'ils s'imaginent qu'une reine non-humaine comme elle soit au fond aussi condescendante que Krakovaär qui la mettait dans sa lettre sur le même piédestal que lui. Elle préféra donc jouer de la carte de la transparence et rendit la lettre au ministre.

- Ce sera plus clair si vous la lisez pour tout le monde.

Lùthien écouta attentivement. A vrai dire le ton de la lettre ne la surprenait pas vraiment. Les dragons avaient régné en dieux vivants pendant une ère entière, il n'était pas étonnant que ceux qui restaient gardent des attitudes dignes de cette époque révolue. Puis elle observa calmement les réactions de ses ministres et de la princesse dragon en particulier. Gêne et indignation était déjà visible de part et d'autre. Rien qu'à la tension dans la pièce, l'elfe pouvait déjà voir que traiter avec Krakovaär serait probablement compliqué.
Elle regarda un instant la représentation du monarque d'Anaïgueurs, légèrement surprise en se rappelant que les princes dragons assez âgés prenaient effectivement la forme de vrais dragons. La reine réfléchit un instant en observant l'indignation de son chancelier.
Ayant été élevée dans la culture elfe, Lùthien avait des sentiments mitigés envers les dragons. Son peuple portait encore les cicatrices du règne de Barod et de ses enfants. D'un autre côté ils avaient combattu et remporté la dernière guerre céleste. Krakovaär en personne y avait pris part et était peut-être prêt à affronter à nouveau anges et démons. A l'inverse, les maggyar et particulièrement les éthéristes, étaient assez fous pour prendre le parti des anges... Dans le cas d'une guerre céleste, les princes-dragons seraient donc de meilleurs parti.

Mais l'union formée par les Bones et l'influence éthériste faisait pencher le jeu d'alliance vers le souverain radiant. Une alliance officielle avec les Anaïgueurs serait impossible à cause du conflit avec les Maggyar. En revanche, il était peut-être possible à terme d'établir une diplomatie parallèle via les services secrets. Mais pour cela il faudrait que ces derniers changent de niveau et de rôle pour être capable d'évoluer dans les hautes sphères. On en était loin.
Il y avait un autre élément qui pouvait poser problème dans la relation avec les Anaïgueurs en la personne de Yearius. Il était le fils de Raguel après tout... Allez savoir ce que ce dernier pensait de Krakovaär après leur dernier affrontement des siècles plus tôt, et inversement comment le roi-dragon réagirait à la présence d'un demi-ange à la cour... Mais peut-être n'étais-ce là qu'un détail.

Lùthien finit par se tourner vers le Chancelier et le ministre des affaires étrangères.

- Je pense également qu'il est préférable de ne pas se rapprocher excessivement des Anaïgueurs... Sans toutefois offenser Sa Majesté Krakovaär... Il propose de parler en notre faveur à Mala Auris, mais il pourrait aussi faire l'inverse. Et il est question d'une dragonne primordiale qui à elle seule vaut peut-être bien l'armée d'Hésandre toute entière.
Lùthien n'était pas convaincue qu'une rencontre entre les deux dragons serait bénéfique pour Targatt. Certes, Krakovaär pouvait influencer Mala Auris, mais l'inverse serait tout aussi vrai et la duplicité de la dragonne dorée était bien connue... Qui pouvait savoir sur quelle entreprise s'accorderaient ces deux là... Quant à la visite proposée par Krakovaär, accueillir un monarque étranger à Targatt directement serait compliqué, surtout s'il avait la forme d'un dragon...

- Qu'on les apprécie ou non, il faut connaître ses voisins. Et il faut se faire connaître d'eux. Peut-être que les Anaïgueurs finiront par comprendre qu'à Targatt on ne juge pas la dignité en fonction de la race et du sang. Dit Lùthien pour signifier clairement qu'elle ne partageait pas le mépris du roi-dragon pour les mortels. Nous pouvons pour le moment nous contenter de recevoir un ambassadeur Anaïgueur afin d'en savoir un peu plus.

Le regard bleu de la reine se posa sur la princesse dragon. On la disait descendante de Mala Auris. Mais l'elvarion avait été instruite au sujet des lignées descendant de Felyiann et il lui semblait se souvenir que cette apparence pouvait être le signe de la lignée de Barod. Enfin dans tous les cas elle était apparentée à Mala Auris puisque celle-ci était la fille de Barod.

- Altesse Sväär,  puisque vous semblez connaître le sujet, peut-être pouvez-vous nous en dire plus sur le tempérament de votre illustre cousin Krakovaär ? Il descend si je me souviens bien à la fois des lignées de Barod et Xia, qui ont des réputations pour le moins... différentes. Et peut-être Son Altesse a-t-elle aussi une opinion sur la manière dont nous devrions traiter avec Mala Auris qu'on dit votre parente ?

La princesse Dragonne s'était permis de prendre la parole au sujet du roi Anaïgueur et semblait assez susceptible sur le respect qui lui était dû. Elle pourrait difficilement prétendre ne rien savoir sur lui. La présence de Sväär alors que l'on parlait du royaume des princes-dragons était pour la reine comme l'éléphant dans la pièce. Lùthien ne pouvait pas directement questionner l'allégeance des subordonnés de ses ministres, mais elle voulait en savoir plus sur les liens que cette princesse dragon entretenait avec ses semblables. Et la reine espérait déceler quelques indice dans les réponses qu'elle fournirait.
Puis revint le sujet du commerce et de l'approvisionnement en gemmes et de la gestion des frontières face aux passages illégaux et à la contrebande, potentiellement liés à l'Ordalie. Puis la situation militaire. Pour Lùthien les questions commerciales et militaires étaient intimement liées. La reine examina à son tour les objets rapportés par le chef de la douane. Certains pouvaient visiblement utilisés de manière offensive...

- Une question cruciale se pose tout de même concernant la nature de nos exportations magiques, qui rejoint celle de la contrebande que nous avons sous les yeux. Fait-on commerce de lampes et autres "bibelots", ou bien de runes offensives et boucliers, autrement dit des armes magiques... ? Dans le deuxième cas, réserver la vente de notre production exclusivement aux seigneurs de guerre germanik prend un sens tout à fait différent. De même pour les marchandises qui circulent vers Hésandre, légalement ou non... Et en ce cas je serais pour réguler  strictement la circulation de ce genre d'objets.

Lùthien n'aimait  pas l'idée d'exporter des armes qui pourraient visiblement un jour se retrouver entre les mains de ses adversaires, ou nourrir des conflits dans lesquels Targatt risquait d'être entraînée. Il y avait probablement des solutions pour contrôler la chose, en prenant le problème à la source, par exemple en obligeant les façonneurs à marquer les pièces produites d'un poinçon personnel. L'elvarion se leva pour observer à son tour la carte de l'ouest du monde connu.

- L'approvisionnement en gemmes la plus simple reste de traiter avec Negranor et Principauté de Lobming. Puisqu'il faudra de toutes façon s'occuper de ces orcs... Dit-elle avec un bref regard vers la Vice-Reine. Il faudrait pour cela que Targatt retrouve une certaine autonomie militaire et forme suffisamment de nouvelles troupes pour pouvoir gérer seule la défense de la vallée d'Helmancourt. La reine observa la carte.

- Si nous parvenons à les repousser vers le sud, les orcs pourraient à la place aller ennuyer nos voisins de la Strada...
Cela pouvait être intéressant de loger les orcs dans les marches de la Strada pour affaiblir quelque peu le Comté et rendre plus difficile les éventuelles intrusions hésandrines par les cols du sud. Et cela sans faire davantage d'effort militaire ni se montrer ouvertement hostile envers Hésandre.

- Concernant les autres options, ma préférence irait à court terme vers Osna qui pourra probablement plus facilement obtenir l'ouverture d'un dialogue avec Hésandre et le droit de passage commercial. Traiter avec les germains serait également intéressant mais l'exclusivité qu'ils demandent semble un prix élevé s'ils ne peuvent garantir la sécurité des convois passant par Hésandre.

Le conflit latent entre germains et Hésandrins ne faciliteraient certainement pas ce type de relation commerciale. Passer par Osna semblait plus réaliste. La reine se retourna vers le conseil.

- Par ailleurs, si les gemmes magiques de qualité restent difficiles à obtenir, il pourra s'avérer nécessaire de les réserver en priorité aux besoins intérieurs. Notamment pour équiper l'armée Targattienne, songea-t-elle. Si nous importons de trop loin, après le prix du transport et des mercenaires pour en assurer la sécurité, la revente des objets magique risque de toutes façons de générer une marge moins importante que par le passé.

- Je ne pense pas non plus que concurrencer les autres cités mages en recherchant un monopole soit dans notre intérêt, au contraire... Evernham et d'Occléomen ont souffert aussi des attaques démoniaques et ont également besoin de rétablir leurs activités commerciales. Maintenant que l'existence d'une cité mage est avérée, l'existence des autres finira bien par être connue. Nous devons travailler de concert. Dans le prolongement des rapprochements entamés par l'académie, j'entends proposer une alliance militaire avec les autres cités mages. Contre le risque de nouvelles attaques extraplanaires dans un premier temps, mais cela pourrait être plus. De même, sur le plan commercial, la formation d'un cartel nous garantirait un contrôle total sur les prix et la distribution des objets magiques sur le continent. De tels accords seraient aussi le seul moyen de contrôler effectivement la vente d'objets magiques offensifs à des puissances étrangères. Et j'imagine que notre Guilde saura y trouver son intérêt. Dit Lùthien en direction de l'argentier.

- Je pense cependant que nos exportations devraient plutôt reposer sur des ressources propres à notre territoires afin de ne pas dépendre des aléas d'un approvisionnement étranger... S'il se déclare une guerre ouverte avec les hésandrins, les routes commerciales passant par leur territoire dont nous venons de parler ne seront certainement plus praticables.
La reine songea cependant qu'en cas de victoire, Targatt pourrait sécuriser ses routes commerciales en étendant un peu son territoire au nord et en laissant les germains prendre l'ouest du Rheinen.

-  De plus nous dépendons encore en partie de l'agriculture hésandrine, ce qui serait aussi un problème. Les démons nous ont bien montré que nous sommes vulnérables aux blocus commerciaux... La route vers Lobmig semble aussi intéressante pour cette raison.

Melghir et Arrakis avaient servi d'intermédiaires commerciaux jusqu'ici, mais maintenant que ces villes étaient ouvertement rattachées à Targatt, étaient trop exposées à de potentiels blocages d'Hésandre. Là encore, en cas de guerre, s'emparer d'une partie du duché de Ravenne garantirait à Melghir un accès sûr à la mer.

-  Il est vain d'essayer de faire revivre un âge d'or révolu. Nous ne pouvons plus nous cacher derrière Melghir et Arrakis et se contenter d'exporter des produits magiques à haut prix... nous devons aussi développer notre économie intérieure.

La reine revint devant le conseil, posant tranquillement les mains sur la table.
-  Les terres de Targatt sont largement sous-exploitées et je pense que notre agriculture, nos mines et nos moulins seront clés pour notre prospérité... Peut-être que les Latinéens ne voient là que la fantaisie d'une elfe ? Et sans doute devrais-je d'abord convaincre ce conseil avant d'espérer convaincre nos créanciers...

- Pourtant, toute richesse vient de la terre : les pierres, le minerai et les gemmes arrachées aux montagnes, le blé du pain que vous mangez et le bois sur lequel vous êtes assis... Même le façonneur le plus talentueux ne pourrait pas produire grand chose sans ceux qui le nourrissent. Cet âge d'or que vous semblez regretter a fait oublier à certains que la majorité des habitants de ce monde compte encore sa richesse en onces de blé et en têtes de bétail. Nous somme simplement à nouveau face à cette vérité...
La terre.. et le travail. Personne ne souhaitait travailler la terre auparavant, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Nous pouvons encore étendre les zones cultivées, planter des châtaigneraies pour les fruits et le bois, moudre le grain dans nos propres moulins, installer troupeaux et ruchers dans les alpages que nous aurons libérés des orcs...


Un an et demi s'était écoulé depuis la purification des terres, les récoltes progressaient mais il y avait encore beaucoup de travail à faire avant que Targatt atteigne une certaine autonomie alimentaire.

- Je le concède, tout cela prendra du temps. Mais nous pouvons aussi tirer de nos terres des matières premières qui permettraient d'exporter des produits magiques à plus court terme. Les nains ont les gemmes, les elfes ont les plantes. Laïcanan pourrait probablement fournir nos herboristes et alchimistes.
Les potions ont un usage plus temporaires que les pierres de pouvoir qui se rechargent d'elles-mêmes. C'est plutôt un avantage sur le plan commercial... Les objets à base de gemmes se vendent cher, mais ceux qui les achètes peuvent en bénéficier longtemps de façon autonome. Et en réalité, les non-mages sont très certainement intrigués par nos "babioles" magiques. Mais il pourraient aussi être prêt à mettre le prix pour quelques potions qui pourrait sauver leur vie ou celle de leurs proches.


Anticipant les craintes concernant la position de la guilde marchande qui était actuellement plutôt sous l'influence des façonneurs, Lùthien ajouta.

- Je ne pense pas que cela ne nuira pas pour autant à l'activité de nos façonneurs. Les potions se vendent moins cher et seront probablement destinés à un public différent.

Restait la question purement militaire. En dehors des autres cités mages, l'alliance avec les germaniques semblait la plus logique et la plus sûre. En terme de culture, leur modèle représentait aux yeux de la reine le mode de cohabitation le plus sain entre mages et non-mages qui existait sur cette partie du continent. Contrairement à la vision puritaine d'Hésandre, ou même la rigueur Maggyar qui poussait plutôt à penser le sang mage comme des lignées d'élevage à faire fructifier. L'inconvénient, qui était aussi un avantage par ailleurs, était leur proximité avec la Vice-royauté. Si Wilhelmine jouait encore double jeu et s'alliait ultérieurement avec les germaniques contre la Reine, Targatt ne ferait pas long feu. De manière générale, Hoschseegrad en particulier était une puissance militaire trop importante pour que Targatt se permette de devenir leur débiteur pour quelque raison que ce soit.
Concernant Hésandre, le rêve de Lùthien était sans doute de parvenir à convaincre les hésandrais que la magie n'était pas forcément mauvaise... Que si Targatt n'avait pas stoppé les démons, ils seraient peut-être maintenant sous leur joug. Mais c'était peut-être là un rêve naïf. Lùthien savait que l'analyse de Wilhelmine était exacte et elle voyait bien que Targat ne pourrait pas rester éternellement entourée de frontières hésandrines sans qu'il y ait des conséquences.

- Concernant notre situation militaire vis-à-vis d'Hésandre. Il faudra renforcer le contrôle de nos frontières. Mais à court terme, je ne souhaite pas être celle à déclarer la guerre en premier. Nous somme la première cité mage à se révéler sur cette partie du continent et tous les regards sont tournés vers nous. Si un jour une autre cité venait à faire de même, le précédent Targattien  viendra à l'esprit. Je ne veux pas nourrir les discours qui font des mages des suprématistes avides de domination sur les non-mages en lançant des attaques sans juste raison. Je préfère essayer d'ouvrir le dialogue via Osna et les Druides. Cela dit, nous devons nous préparer si jamais Hésandre décide de frapper en premier... Nous devons pouvoir répliquer, et nous ne sommes pas encore prêtes pour cela.
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