Une chevaleresse pour la Mère et le Lion - SOLO + PRÊTRES PJ

Voilà quelques jours que le Conseil de Famille de la Branche Targattienne des Schlachts avait été convoqué et qu'avec lui, avait inauguré une nouvelle ère dans ce qui était déjà en marche depuis des années. Mais une nouvelle venue s'était vue impliquée dans ce grand plan pour l'avenir. Un plan grandiose, imaginé par celle qui remplissait à la perfection le rôle de sauveuse et de traître, se délectant du premier sans pour autant nier l'autre.

Cependant, la nouvelle venue, elle, ne prenait conscience qu'à présent de l'ampleur des ambitions de celle qu'elle appelait Mère depuis seulement quelques jours, maintenant que son rang d'héritière désignée de la Vice-Royauté d'Arakis et de Melghir était confirmé et alors même que la Couronne tant attendue de Wilhelmine ne ceignait pas encore la tête de cette dernière.

Le poids d'une jeune lignée dans laquelle elle était une pièce rapporté s'était fait, soudainement, bien plus lourd. Elle qui mentait depuis des années sur la nature du sang qui coulait dans ses veines, un sang partiellement germanik, ses cheveux d'or étant ceux de l'Est et ses yeux dorés ceux des favoris de Lehadin. Et à cela s'ajoutait la lourde vérité sur sa condition physique. Estropiée et imposteur, voilà les deux termes qui la désignait, elle, Constantza, alors qu'elle était dans le temple Hayili de Targatt, cherchant le calme du lieu et la solitude de la chapelle de Lehadin, le dieu auquel depuis maintenant des années, elle avait confié son temps, comme ce père adoptif qui l'avait sauvée de la mort et l'avait aimée comme sa propre fille.  

Silencieuse et en armure, comme le voulait la tradition, Constantza avait posé ses génoux au sol de la chapelle de Lehadin, priant en silence pour méditer sur sa situation et trouver, peut-être, conseil auprès du seigneur de la Guerre. Lui qui n'était pas étrangé aux multiples conflits aussi physique que spirituel devait, peut-être, avoir une réponse à cette tourmente qu'elle ressentait. Que faire ? Continuer à jurer fidélité à celle qui l'avait adopté après la mort de ses parents adoptifs ? Continuer à le faire alors qu'une vague de changement risquait de provoquer une entrée en conflit avec cette cité de Targatt à laquelle elle s'était attachée ? Ou tout simplement abandonné cette folie de l'ambition et s'adonner à des choses plus simples en révélant la vérité et ainsi s'écarter des risques d'une anormalement tumultueuse.

Et puis il y avait Delphine... la jeune elfe restait quelqu'un d'important pour Constantza. Son coeur la pointait elle. Mais sa loyauté la retenait auprès de Wilhelmine. Et quel en serait le prix ? Cette relation pourrait servir les intérêts de la Sérénissime et peut-être Constantza sera-t-elle forcée de trahir cette jeune femme pour permettre l'ascension des Schlacht ?

PRÊTRESSE : "Je te sens perturbée mon enfant... Quelque chose ne va pas ?" demanda une voix douce derrière Constantza.

La jeune femme se leva brusquement pour voire la femme qui se tenait derrière elle, bienveillante, souriante et de laquelle émanait une aura apaisante, une aura quasi-maternelle qui rendait les tourments de la jeune fille moins lourds.


CONSTANTZA : "Demoiselle... désolée. Je réfléchissais simplement à quelques évolution dans mon entourage. Mais il semblerait que Lehadin n'ait malheureusement de temps pour me conseiller." La fille adoptive de Wilhelmine passa alors la prêtresse et rejoignait la nef du Temple Hayili quand lla prêtresse l'interrompit par une simple réponse.

PRÊTRESSE : "La loyauté envers son seigneur est toujours difficile à concilier avec celles de son cœur jeune soldat des Schlacht. Léhadin est un maître du conflit, aussi bien sur le champ de la guerre que dans l'esprit des hommes. Je crains malheureusement qu'il ne soit, ni lui, ni Hextor, ni Korda, de bons conseils." se permit la prêtresse en marchant jusqu'au niveau de Constantza qui s'était arrêtée et retournée pour faire face à son interlocutrice.

CONSTANTZA : "Et en quoi une Demoiselle de Velaniel aurait une connaissance de cela ? Je ne pense pas qu'il appartient à la déesse de la famille de trouver une solution à un conflit tel que celui que vous décrivez."

DEMOISELLE DE VELANIEL : "Pourtant Vélaniel est la déesse tutélaire de toutes les familles de ce monde. Et toutes les familles de notre bonne terre sont déchirées par la loyauté de leur membre envers elle et celle qu'ils ont envers les tiers." la Prêtresse se rapprocha un peu plus de la jeune fille en lui faisant un sourire apaisant dont l'image vint détendre Constantza. "Peut-être pourrais-je, en tant que sa voix auprès des Hommes, vous aider Soldat des Schlacht ?"

Constantza hésita un instant, puis décida d'accepter de suivre la Demoiselle de Velaniel dans sa chapelle. Là, Constantza fut quelque peu confuse. Il n'y avait pas que des attributs de Velianiel dans cette chapelle. Il y avait aussi ceux d'Alieri, le dieux de la justice et de la pureté des intentions et des actes. Ceci fit tiquer la jeune fille. Il n'y avait qu'en une seule partie de l'Ouest du Monde Connu que les deux dieux étaient associés.

CONSTANTZA : "Vous n'êtes pas de Targatt Demoiselle de Velaniel ?"

DEMOISELLE DE VELANIEL : "Non. J'ai été envoyée ici à la demande du Haut-Prêtre d'Aliéri et de la Grande-Demoiselle de Vélaniel, tous deux siégeant à Justice..."

CONSTANTZA : "...La capitale du Royaume d'Osna" indiqua Constantza en finissant la phrase de son interlocutrice, nullement surprise, car dès que la jeune germanik d'apparence questionna ses origines, elle se doutait que Constantza savait.

DEMOISELLE DE VELANIEL : "Les tourments de la famille sont bien souvent apaisé par la vérité de nos intentions. Peut-être que ma modeste personne qui connaît les dogmes de la Mère et du Lion pourrait vous apporté conseils."

Constantza, faisant face à la grande statue de Velaniel au pied de laquelle il avait été déposé un large bouclier en bronze gravé de la tête d'un lion au dessus de laquelle les balances de la justice étaient tenue par une jeune femme, hésitait. Elle ne pouvait naturellement pas parler librement à la prêtresse. Mais se retenir était d'une certaine façon mentir, ce que la prêtresse ne pouvait tolérer en raison de sa fidélité à Aliéri.  

Un long silence s'installa alors que Constantza réfléchissait à comment discuter avec cette femme. Cette dernière restait silencieuse à côté de Constantza, regardant elle aussi le bouclier représentant les divinités tutélaires du royaume d'Osna.

Pendant toute cette attente, plusieurs personnes vinrent dans la chapelle et la Demoiselle de Velaniel, après avoir traité leurs souhaits, revint toujours silencieuse à Constantza, sans jamais, pourtant, la bousculer par un "Prenez votre temps". Le simple fait que la jeune fille cherche les bons mots pour s'exprimer était déjà une façon, pour la Demoiselle de Velaniel, de l'amener à penser sa situation de la façon le plus simple : Qui cherchait-elle à protéger ? Qui elle blessait par son silence ? A qui profitait ses tourments ? Ces questions étaient celles auxquelles la réflexion de Constantza allait inévitablement répondre.

Puis Constantza finit par reprendre la parole, plus douce, moins angoissée.

CONSTANTZA : "J'aime ma famille. Elle m'a arrachée à la douleur d'une vie privée d'issue. Elle m'a permis de grandir, de combattre mes démons et de devenir la jeune fille que je suis. Mais, depuis que je suis ici, je me rends compte que cet amour, je souhaite le partager avec d'autres. Avec la cité, avec une personne en particulier et aujourd'hui, ce désir est contrarié par l'amour que je porte à cette famille. Car cette famille veut naturellement s'élevée et par là, elle risque de me forcer à me faire agir de façon contraire à mes intentions..."

DEMOISELLE DE VELANIEL : "La loyauté envers son seigneur familiale est la chose la plus louable qui existe. Cependant, il est tout aussi louable de vouloir agir par soi-même. D'être libre. De pouvoir agir comme ses intentions le demandent. Nombreux sont les hommes et les femmes en Osna qui sont tiraillés par les mêmes problèmes que vous Soldat des Schlacht. Ils souhaitent protéger leur pays, ses habitants et ceux qu'ils aiment. Mais ne souhaitent pas que la tenue naturelle de la politique, qui revient à leur seigneur, les empêche à agir comme ils le souhaitent. C'est pour cela que beaucoup décident d'entrer dans les Ordres de Chevalerie d'Osna."

CONSTANTZA : "En quoi entrer dans un ordre de chevalerie les protégerait de leurs obligations envers leurs seigneurs ? Même s'ils sont chevaliers dans un ordre ou chevalier errant, ils appartiennent toujours à leur famille."

DEMOISELLE DE VELANIEL : "Oui, c'est vrai. Cependant, en œuvrant pour le bien de tous, ils montrent à leur seigneur que leur amour pour la terre sur laquelle leur seigneur règne est immense. Que le bien qu'ils propagent par leurs actions au cours de leur errance, de leur quête ou de leur garde est toute aussi valable que le dogme d'une vie rythmée par les aléas de la politique."

CONSTANTZA : "Cela n'empêcherait pas le seigneur d'utiliser cette noble dédication à son avantage."

DEMOISELLE DE VELANIEL : "Non. Mais elle reste noble et bénéfique mon enfant. Elle sert le plus grand bien et part leurs actes, ceux qui prennent l'armure et l'épée montrent leur dévotion à leur famille et peuvent protéger ceux qu'ils aiment. Car là est bien ce qui vous contrarie. Concilier les ambitions de votre famille et vos aspirations. Car vous ne voulez pas le mal et je sens que sous ce maëlström qui protège votre esprit, vous êtes animée davantage par votre passée que par les aspirations de votre famille."

Une fois de plus, Constantza resta silencieuse. Elle voulait continuer à servir Wilhelmine et en même temps, ne voulait pas risquer de trahir ceux qu'elle aimaient. Sa famille, sa cité, ceux qui ont été choisit par son cœur.

CONSTANTZA : "Malheureusement, il n'y a pas d'ordre de chevalerie ici, à Targatt. Seulement, l'ordre des Paladins qui n'obéissent qu'à la Lumière et certainement pas aux dogmes de la Mère et du Lion."

DEMOISELLE DE VELANIEL : "Il suffit d'une première chevaleresse ayant montré son courage et la pureté de ses actes pour qu'un ordre soit fondé et béni. Songez-y Demoiselle de Guerre. Songez-y et revenez me voir quand vous aurez pris votre décision."

Alors la Demoiselle de Vélaniel s'écarta, laissa Constantza dans la chapelle de Vélaniel et d'Aliéri, contempler ce futur qui lui permettrait d'être elle-même tout en conciliant sa famille, sa cité et ses amours.