En premier venait Drake, la seconde est pire!

Je fais partie de la très grande, estimée et noble famille des Leckard. Encore qu’ils ne soient ni nobles d’esprit, ni très estimée non plus, sinon par la peur…  

Ma famille n’a pas vraiment de spécialité. La preuve, un de mes cousins fut roi, un autre est médecin, un autre membre de ma famille est paria et un autre était espion. Même s’ils sont légèrement accros au despotisme et à la torture, entre autres choses…  

Enfin ça, c’est pour ceux de la famille principale, moi, je suis né dans une branche secondaire. La différence réside dans le fait que nous sommes beaucoup moins au-devant de la scène, c’est bien plus pratique pour faire des sévices quand on n’est pas à la première phrase du crieur publique lorsque l’aube se lève.  

Mon frère aîné, Harold, est un comploteur, il a d’ailleurs tué notre père avec mes trois autres frères cadets. Cela ne l’a pas dérangé non plus de m’expédier au loin avec une bague à l’annulaire en prime. Vive mon cher frère ! Dans la famille à laquelle je tiens, hormis mon cousin Alecto, le plus ‘respectable’ de la famille principale… En fait, le plus respectable de tout le clan, hormis les quelques macchabées qu’il a dans son placard sinon, il est relativement ‘doux’.  

Petite anecdote. Je hais les fleurs, je hais les plantes et tout ce qui est végétal pour une raison très précise. Un de mes frères a essayé de m’intoxiquer en me proposant des baies et en enjolivant ma chambre avec des fleurs. Je crois que j’avais cramé toute ma chambre pour échapper la cause de la maladie que j’avais attrapé. Depuis cet incident, je brûle tout végétal se trouvant à un certain périmètre. Les seuls que je laisse intact, ce sont les matières premières nécessaire à la fabrication de potion, mais là, je suis très, très, très précautionneuse.  

Il y a bien sûr mes trois enfants. Ils ont respectivement dix-neuf, seize et quatorze ans.  

Le premier a une anecdote plutôt sympathique à son sujet puisqu'il a été conçu lors d’un banquet pour fêter mon futur mariage arrangé avec un noble roumélite d'Epirea. Mon futur mari étant absent, il a bien fallu m’occuper pour la nuit alors je pris un des hommes de la soirée et l’ai ‘invité’ dans ma couche. Neuf mois plus tard, mon fils naquit. Tout se déroulait plutôt bien, sauf que je m’aperçus que ledit enfant était né avec des pouvoirs plutôt puissant et ils m’étaient familiers puisqu'ils appartenaient au clan rival du mien : les De Rayem... Il est actuellement paladin dans un autre pays, j’espère qu’il se porte bien et qu’il accomplit sa mission, même s’il serait la honte du clan Leckard…  

Ma fille aînée est, je crois, bien de mon mari. Enfin, je n’en suis pas sûr. Elle est très érudite pour son âge, mais plutôt réservée, en tout cas avec moi. Elle connaît beaucoup la théorie, ce qui manque un peu de pratique. Pour cela, je n’ai jamais été très proche d’elle préférant aller aux fronts afin que les Maggyars ne nous envahissent pas. Je ne suis pas très versé à la fidélité en amour, puisque j’ignore ce que c’est, si l’on omet l’amour maternel. Oui, je n’ai pas battu mes enfants comme le veut la tradition familiale ! Il me semble que ma fille est douée en invocation, mais comme je l'ai dit, elle m'évite. Peut-être ais je activé ma capacité contre elle ou mis un collier à une de ses bestioles pour la vendre ensuite… Qui sait ?

La petite dernière est à cent pour-cent de mon mari. Comment je le sais ? C’est la seule qui tient vraiment de son papa puisque mon mari descend d’une ancienne lignée et lorsqu'elle a découvert son premier pouvoir, mon mari a pleuré de joie. Le faible.  

Malheureusement, mon mari m’a répudié, mes enfants et moi et nous sommes revenus dans Targatt, il y a.… Cinq ans, je dirais. Mon mari m’a ordonné de garder la petite dernière. C’est à ce moment que je lui ai juste “demandé” que de m’envoyer tous mes enfants lorsque la petite aura quatorze ans afin de les former en magie, sinon je provoquerais un coup d’état avec l’armée. Ce qui est difficile à dire non, surtout lorsqu’il est couché à terre suite à une ‘négociation musclée’. Afin d’assurer leur apprentissage de la magie, j’ai bien évidemment embauché des mages qualifiés pour leur faire leurs leçons, même si le niveau ne serait pas celui de Targatt.  

Je me suis arrangé pour ne pas repartir sans rien. Mon mari m’ayant mis dehors, je lui ai ‘repris’ ma dot et quelques menues affaires. Cela m’a aidé pour ouvrir ma boutique, “L’Antre du Dragon” où j’y vends de tout : armes, potions, ingrédients, objets enchantés, mais ce qui fonctionne le mieux, ce sont les esclaves. L’établissement se nomme ainsi par nostalgie de l’époque où j’ai combattu dans l’armée d’Epirea pour endiguer la volonté d’expansion des Empires Maggyars, les soldats m’avaient surnommé le dragon doré en référence au dragon primordial Mala Auris. Enfin, je retourne de temps en temps en Epirea pour rendre visite à ma fille ainsi que pour gérer la succursale là-bas.  

Quand je suis revenue à Targatt, cela m’a rappelé mon propre parcours. J’avais eu un cursus plutôt spécial, puisque je m’étais inscrite aux enseignements du Temple en plus de prendre des cours à l’Académie. Rien d’extraordinaire, j’ai fini dans la Maison Talmar comme toute ma famille. Ma décision, d’aller au Temple ne vient pas du tout du fait que j’avais développé une foi soudaine envers les dieux, mais m’éloigner le plus possible d’un mariage arrangé. Comme je l’ai dit, cela ne manqua pas de se faire une fois mon paternel assassiné par mes frères. Harold a bien entendu magouillé tout afin de servir ses intérêts… Quand je vous disais qu’ils étaient des comploteurs…  

Entre temps, j’avais développé mes propres pouvoirs et ma force. À tel point qu’avec mon second pouvoir, les membres du clergé pensaient à moi comme la future haute prêtresse d’Hextor. Bien que je ne puisse rassembler aucunement de l’énergie divine, mon pouvoir personnel ressemble à s’y méprendre avec le sort divin mineur d’Hextor “Supplice”, ça et mon caractère légèrement dominateur ont fait que j’étais plutôt appréciée. Puisque je ressemblais à ce dieu, j’ai décidé de me comporter comme tel.  

La vie que je menais dans le sanctuaire fut interrompue à mes dix-huit ans lorsque mon frère Harold a décidé de me marier à un noble d’Epirea. À cause de cela, je n’ai jamais eu mon diplôme, ni ma prêtrise, même si pour cette dernière, ce n’était pas important. J’ai eu mon premier enfant. Je suis passé dans l’armée. J’ai participé à une guerre. J’ai eu mon deuxième enfant. J’ai défendu l’Epirea, j’ai eu le surnom de Dragon. Les années ont passé, mon mari m’a jeté dehors, car il a découvert mes adultères. Je lui ai fait cracher ma dot. Je suis revenu dans mon pays où j’ai découvert que mon cousin détesté faisait des choses pas très nettes avec la famille principale… Il n’y a que mon cousin adoré qui a l’air d’aller bien. Il est médecin. Grâce à lui, j’ai eu l’idée d’ouvrir ma boutique. J’ai profité d’un voyage pour voir mes enfants pour ouvrir une succursale.  

Après la mort de ce connard de Drake, l’héritier du clan aurait dû être Cain, Harold était vraiment friand pour cela d’ailleurs. Un pantin s’est mieux qu’un tyran. Enfin… Il a vite été tué. J’aurais même lancer des fleurs au petit, si les autres conseillers n’étaient pas terrifiés. Pour ma part, je souriais, car la mort de mon frère avait été trop douce. Cain avait prouvé qu’il avait assez d’étoffe. Brann est revenu de sa mission espionnage et a dû faire quelque chose pour ‘convaincre’ le petit pour renoncer au statut. Brann aurait apparemment donné le siège à Alecto. Cool ! Le seul homme ‘bien’ de la famille est à la tête de ce tyrannique clan ; le pauvre, il allait bientôt mourir à ce rythme, dommage…  

Je n’ai pas pu être là pendant la guerre. Je suis allé reprendre ma plus petite fille, corriger les deux autres, l’un parce qu’il me trouvait trop ‘méchante’ et l’autre parce que c’est une idiote refusant d’obéir à ma ‘tyrannie’. Peu importait que mes enfants viennent de leur plein gré, je les prendrais avec moi de force, s’il le fallait. Malheureusement, mes mômes ne connaissent pas la véritable famille des Leckards ...  

Je suis revenu, il y a peu. Je continue de tourner mon commerce. Heureusement, puisque j’ai pu réapprovisionner à temps pour le tournoi qui aura lieu sous peu.

Comment me décrirais-je ? Je suis une femme, il n’y a pas de doute, quoique vu mes habitudes vestimentaires un peu masculine et mes larges épaules, on pourrait considérer de dos que je suis un homme, considérer également que je fais un mètre soixante-seize pour seulement cinquante-cinq kilos. Il suffit de me retourner pour s’apercevoir qu’il n’en est rien. Le fait que ma poitrine ne soit pas très développée détrompe également ma féminité.  

Je ne sais pas si c’est parce que je suis belle ou bien si c’est parce que cela est dû à une belle peau naturelle Targatienne ou tout simplement si c’est génétique, mais je parais beaucoup plus jeune que je ne suis. Oui, vous me donneriez à peine dix ans de moins. Vous ne devinez pas mon âge ? J’ai trente-huit ans, pourtant comme je l’ai dit, je n’en fais que trente.  

Pour compléter ce portrait déjà fort plaisant, rajouter des cheveux gris légèrement argentés à la limite du blanc et des iris de la couleur caractéristique de ma famille : dorés. Cette couleur de cheveux particulière avec ma peau un peu pâle me donne une ressemblance avec une poupée de porcelaine. Enfin, quand je dis mes yeux, je parle surtout d’un œil, puisque l’autre est recouvert d’un cache-œil qui est assez remarquable.  

Que faut-il dire d’autres ? Si, de nombreuses cicatrices de fouet dans le dos, plus ou moins profondes ; le système pédagogique de la famille étant ce qu’il est, cela est presque une tradition. Ah oui ! J’ai aussi une grosse cicatrice sur mon ventre puisque mon deuxième enfant ne voulait pas sortir par la voie ‘normale’, alors on m’a ouvert le ventre pour sortir cette idiote….

Vous voulez à présent que je vous raconte qui je suis et quel est mon caractère ? Soit.  

Je ne sais que vous dire, moi ! J’apprécie les gens honnêtes, pas forcément gentille ou douce, juste qui ont un minimum d’honneur, les gens qui viennent et qui ont les couilles de dire clairement : ‘Je ne t’aime pas et je veux te réduire en cendres’. Au moins c’est clair, net, limpide, pas besoin de chercher des entourloupes là où il n’y en a pas ! J’apprécie les gens forts et puissants qui peuvent se moquer comme d’une guigne ce qu’on leur dit parce que justement, ils sont forts. Bien que je le sois physiquement, ma magie laisse à désirer comparer à la branche principale et à ceux de ma génération : Drake, Alecto ; ils m’ont tous dépassé, même si je pourrais les écraser dans un combat loyal et juste. Comme mes cousins mentionnés plus haut, j’aime les gens intelligents. Pour moi, la cervelle grise est un muscle comme un autre, je suppose que malgré que je sois une femme, je dois avoir une intelligence moyenne. À contrario, je déteste les gens retors ou sournois, comme mon cousin Drake, qui sont toujours en train de préparer un mauvais coup. Cela ne veut pas dire que je n’en prépare pas moi-même, mais les gens sont au moins avertis que je les déteste et/ou que je veux les tuer et/ou voir morts.  

Je suis quelqu’un, à la différence de ma famille, plutôt loyale. Je ne dis pas que je ne suis pas orgueilleuse ou que légèrement égocentrique voir caractérielle, c’est vrai, mais j’ai confiance dans mes capacités et je suis plutôt forte physiquement, alors avec la confiance vient l’orgueil, c’est normal.  

Je voue un culte aux dragons, malgré mon apprentissage ecclésiastique, je les adore. Enfin, pas en tant que monstre ou animal à dorloter, mais plutôt comme arme de puissance. Mais mon rêve serait de devenir un dragon vu que ces êtres sont forts, puissants, ils régnaient sur le monde connu. J’aime aussi les belles armes et je suis toujours friande de voir du bel ouvrage à l’œuvre. J’aime évidemment l’argent, le nerf de la guerre et des vies qui suent pour quelques pièces d’or, cela est d’autant plus vrai pour moi qui est gérante d’une boutique. Mais surtout, surtout, ce que je préfère, c’est la nourriture ! Je tuerais mon frère - ce n‘est pas compliqué, je le hais alors… - pour une simple bouchée d’un plat délicieux.  
Ce que je n’aime pas… Ma famille. Comme vous l’avez sans doute aperçu, j’exècre ma propre famille. Je les vendrais aux diables si ces crétins ne s’arrangeaient pas pour passer un pacte avec ses créatures immondes. En général, je n’affectionne pas tout ce qui est vivant, les animaux, uniquement, sont bons à obéir ou à être en viande ou encore leurs têtes accrochées aux murs ! Je suis raciste également parce que je considère les autres humanoïdes comme des esclaves en devenir, bien que je puisse les tolérer s’ils sont assez puissants pour avoir de l’autorité. Mais surtout ! Surtout, je déteste, je hais et j’ai une phobie énorme des… Fleurs… Et de tout ce qui est végétal, mais surtout des fleurs ; à cause d’un incident qu’un de mes frères m’a fait.