Titre : Rencontre au palais.
Protagoniste : Luthien + Marinñ
Contexte : Marinñ est convoqué par la reine.
Temporalité : ~ 3 semaines après victoire sur les démons, directement après le rdv de Wilhelmine avec la reine.
Marinn 04/05/2020
Une semaine plus tôt, Marinñ avait reçu une convocation de la reine.
Au jour dit, Marinñ se présenta au palais. On le fit attendre puisque sa majesté n'avait terminé son premier rendez-vous.
Il s'assit donc et attendit songeur sur un siège du couloir. Après quelques longues minutes, il entendit le cliquetis de la porte du bureau.
Il se leva et se dirigea vers la reine en la saluant chaleureusement et avec le salut qui sied à son statut. Cela faisait un moment qu'il ne l'avait pas vu et encore plus qu'il n'avait pas eu l'occasion de discuter. Bien qu'il appréhendait quelques peu cet entretien, une partie de lui avait hâte de cette conversation. Après tout, il éprouve un profond respect pour Luthien, si elle n'avait pas été nommé reine, il lui aurait d'ailleurs céder son rôle de direction de l'académie.
Il serait maintenant égoïste de lui proposer. C'est ce double rôle qui avait en partie value à Astoria son triste sort. En plus du fait qu'elle n'avait jamais voulu de ce rôle.
Enfin maintenant, il était là. Astoria, assassinée. Luthien, reine. Lui, directeur de l'académie. C'est ainsi. Tant qu'il ne jugerait pas une autre personne digne et compétent pour ce poste qui était sien, il continuerait d'endosser cette tâche à laquelle, finalement, il se plait assez. Pour autant, il restait vrai qu'il manquait fortement d'expérience et comprenait parfaitement qu'on veuille voir quelqu'un d'autre à ce poste de renom.
Majestée. Je me réjouis de vous voir en si bonne forme après cette guerre. J'ai su que vous aviez fait face, en personne, à l'un des démon. Ce n'est pas rien d'en avoir réchapper. Vous pouvez être fière. lui dit-il sur un ton ravi mais contenu après l'avoir saluer.
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Lùthien 05/05/2020
Marinn semblait admiratif de sa victoire contre les infernaux, et la Reine songea qu’il était bien le premier à la féliciter de la sorte.
- Merci Marinn.
Elle s’efforça de sourire, cette attention lui faisait plaisir, mais de son point de vue cette victoire avait bien peu d’éclat. Elle aurait voulu lui confier que les démons étaient trois en vérité, et que l’un d’eux s’était échappé. Mais cette information ne pouvait pas quitter les murs du palais. Il valait mieux que cela ne se sache pas. Lùthien savait que le démon Asuar – dont elle ignorait en réalité le nom – courait encore, et qu’il reviendrait un jour s’il avait l’occasion de prendre sa revanche, tout comme la succube qu’elle avait renvoyé aux enfers. Et sans doute recroiserait-elle aussi cette elfe noire qui avait détruit une partie du quartier des temples, aidé Caïn Leckard à s’évader et envoyé l’âme de son familier Kyukon se perdre dans le plan des limbes onirique.
Une ombre de colère passa sur le visage de la Reine lorsqu’elle songea au sacrifice qu’elle avait dû faire pour sauver l’âme de ce renard auquel elle tenait tant. Elle avait vendu la quiétude de ses nuits à un dévoreur de rêves. Marinn la trouvait en bonne forme, et c’était tant mieux. Elle ne pouvait pas montrer ses faiblesses, même à lui. Elle ne pouvait pas montrer à quel point ses nuits la tourmentait. La reine chassa rapidement ces sombres pensées pour revenir à son invité.
- Je suis surtout soulagée que le palais et l’académie soient indemnes… Nous devons réparer les dommages mais nous avons sauvé l’essentiel. J’espère que la charge qui est la tienne n’est pas trop lourde… Je suppose que si tu es encore à ce poste c’est que tu n’as trouvé personne pour te remplacer, je me trompe ?
C’était une question rhétorique, elle connaissait déjà la réponse. La reine surveillait toutes les personnes d’importance à Targatt, et Marinn en faisait partie. Elle prit place en face de lui et ouvrit la discussion sans faire durer les formalités.
- Puisque tu es Directeur de l’Académie jusqu’à preuve du contraire, j’ai quelques demandes à t’adresser, comme tu l’imagines. Cependant, j’imagines que tu as peut-être également des doléances ou des sujets dont tu souhaites m’informer avant tout. En ce cas sois libre de parler.
La Reine voulais laisser au directeur une opportunité de faire valoir son point de vue. Il était stratégique pour elle de le faire parler en premier. D’une part pour savoir quels étaient les besoins de l’Académie qu’elle pourrait satisfaire en échange de ce qu’elle demandait, d’autre part parce qu’elle ne voulait pas se montrer trop intimidante d’entrée de jeu.
Elle ne se sentait pas totalement à l’aise dans sa relation avec Marinn. Avec tous les autres elle devait déployer toute sa force et toute son intelligence pour convaincre, tenir tête, et négocier, pour protéger au mieux les intérêts de la cité. A force, elle sentait que l’exercice du pouvoir rendait son cœur plus froid, qu’elle cédait aux calculs qui mettaient même les sentiments dans la balance de l’intérêt de l’état. Mais peut-être était-ce nécessaire. Astoria était morte d’avoir voulu être trop honnête, trop aimable avec tout le monde… Lùthien ne pouvait pas refaire les mêmes erreurs. Elle laissait la gentillesse à Saéline et se concentrait sur ce qu’elle avait à faire.
Mais Marinn était jeune, trop jeune. Comme Yearius. Concernant le demi-ange, Lùthien craignait encore que son neveu se laisse dépasser par sa colère et ne finisse par nuire… à lui-même, à l’ordre qu’il dirigeait, à la cité… Elle devait jongler désagréablement entre son affection pour lui et la nécessité de le considérer comme une force en présence parmi d’autres. S’il avait eu la maturité nécessaire, elle en aurait fait un de ses conseillers, plutôt qu’un de ses « pions » comme il le disait rageusement. Mais pour l’instant elle n’arrivait pas à trouver comment le guider sans qu’il ne se braque.
Marinn était différent, beaucoup plus calme et doux… un peu trop peut-être… Montrant une attitude presque opposée à celle de Yearius. Il avait sans bronché nommé Brann Leckard comme professeur. Signe qu’il acceptait une paix nouvelle entre les factions. Lùthien avait en quelque sorte fait de même en laissant à ce même Leckard la présidence du Sénat. De son côté, elle savait exactement ce qu’elle faisait, mais Marinn pouvait se retrouver dépassé par des professeurs de ce genre… En tout cas c’était ce que Saéline pensait, et elle avait l’oreille de la reine en ce qui concernait l’Académie. Concernant Marinn donc, la Reine craignait surtout qu’il ne se laisse marcher sur les pieds, y compris par elle…
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Marinn 05/05/2020
Marinñ perçu une certaine retenue dans le merci de la reine à son compliment. Il ne fit aucun commentaire dessus. Ignorant le fuyard, il se dit surtout que les pertes restaient importante et faisait de cette victoire une réussite bien amère. Il en était conscient et approuvait mais avait toujours été de nature plutôt optimiste.
Il afficha un sourire timide à la mention que l'académie étaient indemne. Ils avaient manqué de perdre énormément ce jour là. Grâce à la présence d'allié dans les sous-terrains, le sort du druide ne parvint qu'à détruire un pan de mur peu conséquent sur la stabilité globale de la structure. Ainsi, quand le sol retrouva sa fermeté, la structure du bâtiment n'étaient plus en danger.
Il fit un bref non de la tête à la question rhétorique de la reine avant d'ajouter.
"Je suis peut être trop exigent, mais je ne veux pas offrir le poste à quelqu'un qui ne me semble pas digne de l'obtenir. Je suis conscient de mon inexpérience mais je ne compte pas céder le poste à quelqu'un qui a l'expérience mais pas la bienveillance. Une qualité qui me semble indispensable dans un secteur éducatif. Aulendil m'aide beaucoup dans cette tâche."
Marinn 05/05/2020
Le jeune directeur pensait sincèrement le moindre de ces mots. Il écouta ensuite les propos de la reine. Les formalités passées, aussi importantes, soient-elles ne pouvaient pas s'éternisée. Elle lui demanda s'il avait des réclamations à faire avant qu'elles ne fasse part de ses propres demandes.
Marinñ avait déjà beaucoup réfléchi à cette rencontre et ce avant même que sa Majesté ne le convoque. Il n'avait pas réfléchit seul mais avec les autres membres survivants de sa famille et notamment avec Alleyne. Tous s'accordaient sur un point qui dominaient tous les autres : Ils ne voulaient pas être responsable de l'extinction de leur lignées. Cela pouvait paraitre idiot à certain. Après tout, ils seraient mort et n'en vivrait pas avec la culpabilité. Seulement se pointait les mystères métaphysique de l'âme et son parcours mystérieux mais aussi et surtout l'honneur. Hors la situation actuelle de leur famille ne leur permettait pas de subir la moindre perte de vie humaine. Ils n'étaient plus que cinq adultes et trois enfants dont une fille. Ce n'était rien. Ils étaient actuellement aussi fragile qu'un château de carte et ils en étaient conscient.
De là s'étaient enchaîner plusieurs questions toute tournée vers la survie de la famille et ce qu'il convenait de faire pour la maintenir. Le conseil politique des grandes familles auxquels ils faisaient partie avant le règne de Leckard avait dissous par ce dernier. Mais leur était-il vital de faire partie de la vie politique ? Non. En faisant parti de ces sphères les Rayem équilibraient un certain nombre de décisions et malgré qu'ils considéraient cela comme naturel, ils en tiraient néanmoins une certaine fierté. Ils avaient une excellente réputation auprès du peuple de manière générale pour leur bonté d'âme. Mais aujourd'hui et au vu des nouveaux outils politiques mis en place, ils n'avaient plus d'emprise. Aucun des Rayem présent n'avait d'ailleurs les capacité ou même l'envie d'aller jouer dans cette cour. A leurs yeux, ce nouvel outil n'était que le regroupement de fervent complotiste indigne de confiance. Ils doutaient même que l'intérêt du peuple soit important pour ces gens, ou même qu'ils soient considérés. Autant ils avaient envie d'en faire partie afin d'éclairer, d'adoucir ce milieu obscur, autant ils savaient qu'il n'avait pas la force nécessaire. Qu'on leur propose un duel, un combat armé de faction ! Là ils iraient ! Ils sauraient quoi et comment combattre et le feraient malgré les risques. Mais dans ce qu'ils ont nommé le sénat ? Non...Ils n'étaient pas taillés pour être au milieu des rapaces manipulateurs et sans vergogne prêt à faire assassiner des opposants pour des idées.
Était ensuite venu le sujet de poste Marinñ. C'était inévitable. Le poste de Grand directeur avait toujours été inclus dans les conseiller du roi. Ce qui allait donc en contradiction avec les décisions de ne pas chercher à se rapprocher du gouvernement ni même des prédateurs du sénat. Le sujet avait été tout aussi animé que le précédent.
Marinn soutint le regard de la reine en se remémorant ces conversations.
"Majesté. Depuis le début de son existence, Targatt a eu une importante place dans la région. D'abord orphelinat puis école à destination des jeunes réfugiés mages, elle a vu un village s'installé à ses coté. Grandissant toujours en renom comme en taille, le village devint une ville florissante. Historiquement, le grand directeur de l'académie est appelé a être le conseillé du roi ou de la reine choisie par le trône et fait donc parti de la vie politique."
Le jeune homme s'arrêta un instant. Il avait préparé son texte longuement avec l'aide des siens et l'avait encore peaufiné avec Aulendil qui le rejoignait globalement sur sa décision. Mais il avait beau bien savoir ce qu'il avait à dire et plus ou moins comment, il ressentait tout de même une certaine pression. Il connaissait Luthien depuis longtemps temps, elle était reine aujourd'hui. Un statut noble qui la plaçait bien au-dessus de lui. Pour autant, sans être pédant d'aucune manière, il ne baissa pas la tête. Il avait une idée assez ferme de sa demande. A dire vrai, il ignorait ce qu'il ferait si ce n'était pas accepté. Il avait commencé par ses rappels historiques pour signifier qu'il avait conscience que sa demande mettrait fin à une longue tradition et qu'il ne demandait pas la chose sur un simple coup de tête. Sa demande n'était pas issue de la seule décision de sa famille à se retiré de la politique. Il avait toujours plus ou moins considéré que l'académie n'était pas le gouvernement et devait d'être en quelques sortes détachées. Elle l'avait d'ailleurs toujours plus ou moins été si ce n'est ce lien de conseiller qui était donner au directeur de l'académie.
"J'ai beaucoup réfléchi à ce sujet et je voudrais confirmer avec vous la conversation que nous avons eu lorsque vous étiez enseignante d'invocation. Vous aviez dit être pour la neutralité de l'académie. Une position que je partage mais qui ne peut être possible pleinement si nous conservons cette tradition. J'ai un profond respect pour vous, mais ne souhaite pas être votre conseiller. J'estime sincèrement que ce n'est pas le rôle d'un directeur académique qui a bien d'autres tâches beaucoup plus importantes pour la structure qu'il gère. A plus forte raison maintenant que la politique s'est offerte un..." Il fit une mine des plus embarrassé. Il avait oublié le nom de cette structure de politiciens qui s'était mise en place. Ah ! Il s'excusa et repris.
"Un sénat. lâcha-t-il avec une certaine marque de mépris. On sentait clairement qu'il n'avait aucune confiance envers cette structure en contraste avec la confiance qu'il éprouvait sincèrement envers la reine. Il ne comprenait d'ailleurs pas tellement la fonction d'une telle organisation. A ces yeux c'était une perte de temps et d'argent.
"C'est là ma seule demande Majesté. Assuré légalement que le sénat ne puisse avoir aucune emprise sur l'académie et retiré la place politique du grand directeur qui non seulement ne fait pas sens à mes yeux mais une place à laquelle, je ne serais en plus d'aucune aide puisque je n'ai aucune compétence politique"
Pour le coup, la dernière partie était improvisée en quelques sortes. il s'était dit que résumé la demande serait bienvenue mais avait accidentellement placé une dévalorisation dans le lot.
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Lùthien 05/05/2020
Lùthien hocha la tête quand Marinn expliqua pourquoi il n’avait trouvé personne pour lui succéder. C’était logique en un sens, et la reine savait qu’elle n’avait pas besoin d’un cercle de vérité pour savoir qu’il pensait ce qu’il disait. Pour la suite, la Reine resta neutre, écoutant avec attention ce qu’il avait à dire. Il semblait un peu nerveux mais néanmoins déterminé.
- Ma position n’a pas changé depuis cette fameuse réunion, Marinn, et je suis satisfaite que tu la partage. Evidemment il serait tentant pour moi de changer d’avis maintenant, mais ce n’est pas le cas. Je pense toujours que l’académie en tant qu’institution ne doit prendre parti pour aucun parti politique et ne soutenir aucune faction dans son accession au pouvoir. Inversement que le gouvernement n’interviendra pas de manière autoritaire dans la manière dont est dirigée l’académie. Tu resteras libre de nommer ton successeur et les membres du personnel sans que je fasse une quelconque ingérence. Nous devrons négocier les budgets alloués par le gouvernement mais cela ne devrait pas poser de problèmes. Pour ce qui est du conseil, il n’existe plus tel qu’il était de toute manière, et tu remarqueras que je ne t’ai impliqué dans aucune réunion avec mes ministres, à l’exception de la préparation de la défense, qui était une circonstance exceptionnelle. En ce qui concerne le Sénat, pour t’expliquer plus précisément son rôle, il sera chargé de rédiger les lois. Et les lois qu’il votera s’appliquerons à l’Académie comme ailleurs, mais cela ne remet pas en cause son autonomie. Si cela t’inquiètes malgré tout, sache que mes partisans sont pour l’heure majoritaires.
Marinn serait sans doute soulagé de savoir que les manigances politiques lui seraient épargnées. Mais pour Lùthien la politique ne se résumait pas à cela, et elle comptait bien le faire comprendre au jeune Directeur. Il ne pourrait pas pour autant échapper à ses responsabilités. La reine se pencha un peu vers lui pour être sûre d’avoir son attention.
- Cependant Marinn… Il y a deux sortes d’action politique : celle qui consiste à lutter pour obtenir le pouvoir ou le garder, et celle qui consiste à s’en servir pour faire advenir le monde que l’on souhaite. Je comprends qu’après ce qui s’est passé tu souhaites rester loin de la première. Cependant, ton poste te plonge directement dans la seconde. En réalité, en tant que Directeur, tu disposes déjà d’une des forces politiques les plus puissante de Targatt, mais qui reste invisible aux yeux des autres parce qu’ils pensent que le pouvoir se résume à l’or et aux armes. Sans même compter l’Aronade, il s’agit de la maîtrise de la connaissance, et de la possibilité de forger l’esprit des générations de mages qui seront les puissants de demain. Que tu le veuilles ou non, tu as entre tes mains une partie de l’avenir de cette cité. Tu l’as dit, l’Académie a toujours été le cœur de Targatt, et elle doit le rester. En réalité, j’aimerais même lui donner une place plus grande encore à l’avenir, mais cela ne sera possible que si nous travaillons ensemble.
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Marinn 06/05/2020
Le jeune blond fit quelques hochements de tête en guise de compréhension ou d'acquiescement sur la première partie de la réponse. Cette réponse dans son ensemble le satisfaisait. C'était ce qui comptait le plus. Ne pas avoir à être impliqué dans ces querelles et ces complots au milieu d'individus en quête de toujours plus de pouvoir.
Au sujet du sénat, il fut en parti rassuré. Mais c'était égoïste puisqu'il était rassuré que son rôle législatif ne lui permettrait pas d'impliquer l'académie et donc lui-même dans leur manigances. Toutefois, une partie dominante de son être restait inquiet de ce Sénat, il n'éprouvait aucune confiance à ces gens imbus de pouvoir. Malgré sa nature optimiste, il lui était difficile de croire que ces gens souhaitaient le bien du peuple. La majorité voulait seulement gonfler leur bourse et augmenter le pouvoir de leur réseau pour se hisser au-dessus. Et dire que Harmony allait se jeter dans cette fausse au lion...
Son attention n'avait pas quitté la reine qui semblait ne pas avoir terminé son discours. Il écouta d'une oreille des plus attentive.
A vrai dire, il n'avait jamais considéré la politique de la sorte. Il savait que les gens de la politique n'étaient pas tous véreux. Sa famille n'avait jamais baigné dans les complots douteux, ils avaient pourtant un rôle important au sein du conseil. Et Harmony n'était pas non plus ce genre de personne. La seconde partie…S'en servir pour faire advenir le monde que l'on souhaite. Oui, il était en plein dedans. Se servir du pouvoir pour donner une direction vers le monde que l'on souhaite. Bien sûr, Marinn avait conscience que son rôle à l'académie lui permettait cela. Mais, il n'avait pas considéré la chose comme étant de la politique. L'explication de Luthien lui permit ainsi de...faire le lien et comprendre qu'il s'était mal exprimé en demandant un retrait de la politique.
Il se sentait un peu bête de cette faute de langage, ce qu'elle lui proposait correspondait assez à la manière dont il voyait la chose. En tant que directeur académique, il faisait donc de la politique. Il songea qu'il ne l'aurait sans doute pas aussi bien accepté d'un humain. A bien y réfléchir, il avait déjà entendu, dans un tout autre contexte que celui de la politique, qu'avoir le rôle de grand directeur de l'académie est un des pouvoirs les plus puissants que la cité ait entre les mains. A ce moment, bien qu'il en eût saisi l'importance, il n'en avait pas saisi pleinement la portée. C'était venu avec le temps. Cette fois-ci, il apprenait en plus que ce rôle le plongeait au cœur de la politique. Une politique de terrain mais de la politique. Toutefois, il lui sembla que ça ne rentrait pas en contradiction avec les échanges familiaux qu'ils avaient eu.
"Je vois. Je n'avais jamais considéré cette facette de la politique et n'estimait donc pas en faire en tant que directeur. Veuillez pardonnez mon ignorance" s'excusa-t-il simplement d'un abaissement de la tête significatif avant de relever la tête et de reprendre.
"Vous avez ma confiance majesté. Je serais ravi de travailler avec vous.. " finit-il en souriant d'un air aimable et plus détendue
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Lùthien 08/05/2020
- Il n'y a rien à pardonner Marinn, le sens des mots change avec le temps. Je trouve juste dommage qu'on ait oublié le sens premier de "politique", " "qui est relatif au gouvernement de la cité", pour y voir uniquement de basses manoeuvres... Enfin, peut importe les mots tant que nous nous accordons sur le sens qu'on leur donne. Je suis heureuse d'avoir encore ta confiance. Je sais que certaines des décisions que j'ai dû prendre peuvent être difficile à accepter pour les partisans de la lumière...
Lùthien songa tristement à Yearius pendant un instant mais revint rapidement au sujet.
- Le palais et l'académie sont les deux piliers de Targatt. J'aime à croire que si nous travaillons ensemble, la cité pourrait rayonner à nouveau sur le continent. C'est ce que j'aimerais voir. Cela prendra du temps, mais s'il y a un avantage à ton âge, c'est que tu peux sans mal réfléchir à ce que nous feront pour la prochaine décennie.
Elle marqua une pause.
- Tu es le directeur, mais je vais tout de même ce que j'aimerais voir à l'académie à l'avenir. Cette école est le cœur de Targatt, à certaine période les meilleurs mages de battaient pour avoir l'honneur d'y enseigner aux jeunes les plus prometteurs, les recherches les plus avancées y étaient menées... certes pour le meilleur et pour le pire... mais repousser les limites de la connaissance restait une activité centrale de la vie Targattienne. Recruter des professeurs est devenu aujourd'hui difficile et les besoins de la cité poussent les jeunes mages à se mettre au travail sans prendre le temps de perfectionner leur art... Si tout ce passe bien l'amélioration de la situation globale de la cité devrait naturellement remédier à cela, mais il faudra y rester attentif... Il y a un autre sujet qui me préoccupe. Tous les membres des grandes familles passent par l'académie... beaucoup ont grandit ensemble et pourtant ils n'ont pas hésité à s'entretuer... L'académie a formé de très bon mages... mais n'avons nous pas échoué à former de bon citoyens ? Je n'ai pas de solutions à cela... mais peut être devrions-nous réfléchir à comment l'académie peut encourager plus de solidarité indépendamment de l'origine des élèves. Qui sait... Peut-être que cela nous éviterait une nouvelle guerre civile à l'avenir. A ce sujet... nous allons avoir besoin de recruter beaucoup pour l'armée, et de remplacer toute une génération d'officiers qui a quitté Targatt pour la Grande Armée. Mais à plus long terme, il serait également intéressant de créer cette même solidarité entre les différents corps d'armée de Targatt qui ont une fâcheuse tendance à se mépriser mututellement... Pour en venir à la demande concrète que j'ai à te faire, je souhaiterais que l'Académie ouvre un parcours spécifique pour la formation des officiers militaires, qu'ils se destinent au protectorat, à la garde royale ou à la grande armée.
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Marinn 08/05/2020
"Honnêtement, je me garderais bien de juger. Surtout que je ne pense pas être bien informé de tous les changements récents qui ont été apportés. J'ai énormément de travail à l'académie pour combler mon manque d'expérience et calmer les mauvaise langues."
Il s'était exprimer sur un ton relativement neutres. C'était un fait. Il aurait bien porter un peu plus d'attention sur ces choses, mais il n'en avait pas le temps.
Marinn 08/05/2020
il l'écouta ensuite expliquer sa vision de l'avenir pour l'académie. Luthien avait toute l'attention du jeune homme qui appréciait la vision qu'il entendait. Il est clair que les tensions entre famille étaient un problème. Sa nature optimiste tendait à croire qu'il était possible que tous s'entendent parfaitement. Une partie de lui savait que c'était impossible, mais s'il y avait un moyen pour ne serait-ce que diminuer ces tensions, ce serait merveilleux.
Il tiqua tout de même sur l'idée de mettre en place une section militaire dans l'académie. Ce n'était pas qu'il désapprouvait mais il ne s'attendait pas vraiment pas à la demande. Ce qui plongea Marinñ dans une plus profonde réflexion.
""J'apprécie votre vision et vous rejoint largement sur la réflexion que nous devons porter pour favoriser une plus grande solidarité entre les familles de Targatt. Que ce soit les grandes familles ou les autres..." Il prolongea un instant sa reflexion au sujet de l'armée.
"Pour ce qui d'introduire une section militaire à l'académie. Je pense en effet que ça pourrait avoir un impact positif sur le prestige de l'académie et plus généralement de la cité. Il est difficile d'agrandir la structure sans frais conséquent, mais en fonction du nombre d'élèves attendue, nous pourrions avoir l'espace nécessaire. Il faudrait que je vous prépare une estimation de notre capacité d'acceuil pour ce projet. Vous auriez une idée du nombre d'enseignant et de l'espace requis?"
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Lùthien 20/05/2020
Lùthien laissa le temps au directeur de l'académie de réfléchir à sa demande. Heureusement, il y répondit plutôt favorablement, s'inquiétant surtout des considérations logistiques.
- L'Académie ne forme que l'élite, cette section ne s'adresserait donc uniquement qu'aux futurs officiers. Le plus urgent est comme tu t'en doutes de reformer le protectorat et la garde royale. Il s'agira de renforcer les capacités des officiers actuels et de former les nouveaux à mesure que nous recrutons. Une soixantaine en tout pour l'instant : une vingtaine de lieutenant et une quarantaine de sergents. Pour les enseignants, des officiers expérimentés peuvent être détachés de la grande armée... si cela ne pose pas de problèmes... Il pourront assurer des enseignements propres aux manœuvres militaires mais des cours de magie classiques orientée vers des applications de combat et de maintien de l'ordre pourraient aussi être donnés par les professeurs habituels si c'est possible. A long terme, cette section militaire pourrait simplement être des cours supplémentaires pour les étudiants de l'académie qui souhaitent poursuivre dans cette voie. Ce qui ne devrait qu'augmenter légèrement vos effectifs au final.
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Marinn 24/05/2020
Le jeune directeur pris un peu de recul en s'adossant sur le dossier de sa chaise sans toutefois manquer de respect en se montrant avachis dessus. Sans surprise, l'idée de recevoir des sbires du général schlacht ne lui serait pas agréable. Il ne comptait pas mener de revanche à son encontre ni même se montrer discourtois mais il ne fallait pas trop lui en demander. Contrairement à Brann qui bien que Leckard, avait été absent pendant la mise en place du massacre et son éxécution. Et contrairement à Alecto qui avait toujours sembler avoir une certaine distance vis à vis des opinions de Drake et qui de plus tenait une clinique; un gage de différence notable pour Marinñ. Wilhelmine avait activement participé aux cotés de Drake. Elle avait été l'élément sans lequel, les siens n'aurait pas été massacré. Astoria, malgré son désir de passer le trône à quelqu'un d'autre, elle n'aurait jamais fui le combat devant Drake et ce plan foireux avait été la cause de bien des maux. La générale l'avait trahit et avec elle son devoir. Oui... Marinn était certain, comme beaucoup d'autre, qu'elle aurait pu consacrer son énergie à préparer la défense plutôt que la fuite. Et les actions qu'elle prit ensuite ne faisaient que confirmer les allégations d'une alliance entre elle et le défunt Tyran. Rien n'était prouvé bien évidement. Mais cela n'empêchait pas les rumeurs d'être fondées.
Avoir des enseignants fidèle à une traitre, au mieux une girouette telle que Wil ne l'intéressait pas. Pas seulement cela mais il faudrait des arguments solides pour qu'ils les acceptent. Il y avait d'autres possibilités tout aussi intéressantes que ces gens là pour venir occuper ce poste d'enseignement militaire. Et elle n'avait pas l'inconvénient d'amener des fidèle de celle que la ville surnomait souvent "sorcière".
Marinn 24/05/2020
"Nous aurons la place d'organiser un espace pour ce nombre d'élèves officier et je pense que les enseignants, du moins une partie d'entre eux seront intéressés de donner des leçons orientés guerre et maintien de l'ordre. "
il laissa planer un instant de vide pour formuler la suite sans offusqué sa majesté.
"Malheureusement, je suis au regret de vous dire que je m'oppose à confier cet enseignement à des gens fidèles et dévoués à une femme en qui je n'ai aucune confiance. Qu'elle ait prévu sa traitrise de longue date ou qu'elle soit une opportuniste de talents m'importe peu le sens où, dans les deux cas, il n'est pas possible de faire confiance à une telle personne. Dans l'un, elle a montré une inquiétante capacité à manipuler pour s'élever dans les sphères du pouvoir. Dans l'autre, elle peut changer de direction comme on dispose d'une buche pour le feu. Qui sait ce qu'elle décidera demain? Considérant cela, j'aimerais ne pas prendre le risque qu'elle ou ses fidèles usent d'une propagande embelissant la laide histoire qui la mena à se couvrir de laurier. Ne vous méprenez pas. Je ne veux pas non plus l'enterrer dans la disgrâce. Je suis las des conflits et le monde se portera sans doute mieux si nous faisons en sorte d'enterrer la hache de guerre. Pour autant, Se taire ne revient pas à pardonner. Et pardonner ne revient pas à oublier. Vous avez sans doute déjà entendu cet adage. Je l'ai entendu dans les quartiers elfiques de la bouche de l'un des guérrisseurs qui s'est occupés de moi. Bien que ma formulation ne soit pas exacte. Je ne veux pas oublier le mal qu'elle a apporté. Et sans vouloir condamner une tête qui n'est pas assez sombre pour mériter la mort et à qui nous devons beaucoup dans la guerre que nous venons de vivre, je ne veux pas non plus lui donner les clés pour recommencer une telle traitrise au sein de notre cité. Je ne peux certes pas décider des arrangements que vous prendrez avec elle et je n'en ai aucune intention, mais pour ce qui est de l'académie, je préfère qu'elle s'en tienne loin. Bien sûr, je n'irais pas jusqu'à refuser l'éducation de ces fidèles, mais je ne souhaite pas les voir enseigner à la jeunesse....j'espère que vous le comprendrez. "
Marinn 24/05/2020
Une fois de plus, il laissa à la reine un petit de temps pour assimiler ces propos avant d'ajouter.
" Je pense que l'académie a encore assez d'influence et de renom pour donner envie à des étrangers, militaire de métiers, de venir enseigner chez nous. Je pensais notament à améliorer la relation entre les académies Occléomen et Evernham afin d'avoir des échanges d'informations plus réguliers et éviter que des choses comme celles que nous venons de vivre se reproduisent. Je suis certain que nous aurions pu mieux nous défendre si nous avions été allié plutôt que rivaux. Avec une bonne communication, peut être pourrions nous parvenir à recruter chez eux, ou ailleurs, pour votre classe? Qu'en pensez-vous?"
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Lùthien /05/2020
Le refus ferme de Marinn plongea la reine dans une profonde réflexion. Le directeur pourrait la croire contrarié. Elle l'était, mais c'était contre elle même. Dans sa précipitation pour reformer au plus vite la garde royale et le protectorat, elle avait sans cillé repris les idées que lui avaient glissé la Vice-reine et n'avait pas cherché à imaginer les autres solutions qui s'offraient à elle. Le jeune De Rayem venait de lui rappeler de façon fort à propos ce qu'elle risquait à agir de cette manière et lui offrait une solution bien plus pertinente. Lùthien médita un instant sur son erreur en songeant que parfois, être sage c'était simplement écouter la bonne personne, et concernant l'académie, ce n'était pas Wilhelmine. Un doigt posé sous son menton, elle sourit légèrement et finit par répondre.
- Tu vois Marinn... malgré toi, tu es un bon conseiller.
La reine se redressa légèrement dans son siège.
- J'avais bien par ailleurs pensé à Saéline comme professeur, mais elle a d'autres responsabilités et préoccupations. Il y a aussi d'autres elfes de ma connaissance, notamment Aldaril Eressar sous les ordres de qui nous avons toute deux servi. Mais à mettre trop d'elfes parmi les professeurs, je finirais moi aussi par être accusée de propagande, et... que Nanrak me préserve des affres pouvoir, ce n'est pas mon intention mais mon peuple a une manière de voir le monde qui lui est propre. En résumé... ton idée est bien meilleure. J'imagine que pour l'instant les autres cités mages doivent comme nous avoir besoin de reconstituer leurs forces, mais nous pensons ici à long terme. Si cela te convient, je peux même te laisser libre du recrutement de ces professeurs. Après tout c'est toi le directeur et si je viens de te rassurer au sujet de l'autonomie de l'académie, ce n'est pas pour t'imposer mes propres choix. Je ne demande qu'une chose : que ces enseignants soient compétents.
- Je suis évidemment favorable aux échanges avec les autres académies... à conditions que celle de Targatt reste la meilleure. Ajouta-t-elle avec un petit sourire. Lùthien était évidemment pour des relations pacifiques, mais trouvait qu'un peu de compétition intellectuelle ne nuisait pas forcément. Et si elle voulait que Targatt devienne la capitale culturelle qu'elle imaginait, il fallait que ses professeurs soient les meilleurs.
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