La vérité. (PV)

Depuis l'attaque des démons environ un mois auparavant, les choses s'étaient progressivement réorganisée dans l'esprit de Saéline. Avant cela, elle n'avait pas vraiment eu le temps de prendre du temps pour elle. La menace de l'ennemi démoniaque l'avait poussée à proposer sa candidature au trône, pour protéger cette cité qu'elle aimait, ainsi que son fils Yearius et l'avenir de son enfant à naître. Chad avait pourtant fini par la dissuader, la faisant renoncer au dernier moment. En voyant que le trône rejetait les candidats un à un, elle avait bien failli le regretter. Mais, comme mue par la volonté du destin, Lùthien s'était avancée et avait été choisie. Cela sonna comme une évidence pour Saéline et elle s'en voulut presque de ne pas avoir pensé à suggérer Lùthien plus tôt pour cette fonction. Elle était persuadée que son amie ferait une très bonne reine, et elle n'avait pour l'instant pas été déçue.  

Elle avait accepté sans hésiter longtemps le poste de Chambellan pour l'aider dans sa tâche. Mais quand la situation avait fini par se calmer, après la bataille contre les infernaux, Saéline avait soudainement réalisé à quel point elle avait eu peur de perdre l'enfant qu'elle portait. Elle s'en voulut de s'être jeté dans la bataille aux côtés de Yearius, et elle s'inquiétait d'autant plus qu'elle ressentait à nouveau des douleurs. Alexia avait été d'un grand secours pour la rassurer : l'enfant n'était pas en danger, mais elle devait rester au repos. Cette fois, Saéline n'avait aucune intention de discuter et suivit à la lettre les recommandations de l'infirmière. Elle avait quitté son poste à l'académie, remplacée par Alleyne, et restait tranquillement au palais.

Son caractère naturel était cependant revenu rapidement au galop. Même alitée, elle était bien incapable de passer ses journées à ne rien faire. Elle avait donc commencer à prendre ses fonctions de chambellante depuis ses appartements dans un discret ballet de dossiers et de secrétaires. Elle se permît même une petite excursion dans les appartements de la reine pour faire le tri dans la garde robe royale. Lùthien avait bien des qualités, mais elle avait tendance à négliger l'élégance au profit de la fonctionnalité. C'était bien dommage selon Saéline, car une fois parée des bons atours, la reine les portait avec une prestance naturelle et une grâce incomparable.

Ces travaux laissaient tout de même à la chambellante de belles période d'oisiveté, et ne rien faire l'obligeait à se confronter à ses souvenirs retrouvés et à y mettre de l'ordre. Elle n'avait aucune envie de se torturer en se questionnant sur qui elle avait pu être ou ce qu'elle aurait pu devenir si elle n'avait pas perdu la mémoire. Certes, elle avait redécouvert une partie d'elle même, mais elle n'avait pas l'impression d'être devenue quelqu'un d'autre pour autant et préférait aller de l'avant. Pourtant, elle savait que son passé soulevait beaucoup de questions pour ses proches. Elle avait donc prit le temps de rédiger deux lettres à l'attention des deux personnes que tout cela affectait le plus : Delphine et Chad.
La veille, Saéline avait remis la sienne à Chad, et elle ne l'avait pas vu depuis. L'ancien assassin était un oiseau de nuit et il n'était pas rare que l'elfe s'endorme bien avant qu'il la rejoigne. Mais ce matin là elle se réveilla avec une légère inquiétude en réalisant que son homme n'était pas rentré de la nuit. Il était tôt mais elle ne parvenait pas à retrouver le sommeil. Pour tromper son attente, elle se replongea dans la lecture de la biographie d'un de ses prédécesseurs qu'elle avait dénichée dans la bibliothèque du palais. L'ouvrage aurait été somnifère pour la plupart des gens mais l'elfe le trouvait très instructif. Elle l'abandonna cependant immédiatement quand elle entendit enfin le pas de Chad derrière la porte. Quand il entra, elle failli lui demander où il avait passé la nuit mais elle se tut en voyant qu'il avait l'air soucieux et fatigué... Il voulait parler de la lettre.

- Ah ? C'est que...

Saéline était un peu confuse, elle avait un programme pour les deux jours à venir avec divers rendez-vous : le maître d'hôtel voulait s'entretenir de l'intendance, l'archiviste s'inquiétait de la reconstitution des documents qui avaient brûlées pendant le premier coup d'état, et puis elle devait voir Lùthien le lendemain... Elle n'avait pas prévu de prendre des jours de congés, et surtout elle n'avait pas prévu que son fiancé allait réagir de cette manière. L'elfe avait naïvement cru que ses quelques mots sur le papier suffiraient à tout expliquer et qu'elle pourrait poursuivre son quotidien avec son bien-aimé comme si rien ne s'était passé. Mais elle voyait bien qu'il était perturbé. Elle réalisa alors que peut-être, au fond, elle redoutait la conversation qui allait suivre. Peut-être étais-ce même pour cela qu'elle s'était arrangée pour être aussi occupée ces derniers temps... Elle baissa la tête et se perdit un instant dans la contemplation des broderies sur ses draps.

- ... d'accord.

La chambellante se redressa, le dos bien droit contre ses oreillers, et sonna une petite cloche. Un secrétaire en livrée apparût dans la pièce quelques secondes plus tard. Saéline avait reprit un air digne et s'adressa à son serviteur d'un ton aimable mais ferme.

-Bonjour Anselm, je prends deux jours de repos, reportez mes rendez-vous et le reste jusqu'à après-demain.

- Ce sera fait, Madame... mais... même votre déjeuner avec la reine ?

- Oui, oui, elle est au courant. Merci Anselm.

- A votre service, Madame, répondit le secrétaire qui sembla soulagé de ne pas avoir à congédier la reine de la part de la chambellante. Quand il se fut eclipsé, Saéline prit la main de Chad et soupira avec un sourire qu'elle voulait rassurant.

- Voilà. Je suis toute à toi.

Chad avoua finalement qu'il avait peur. La gorge de l'elfe se noua à mesure qu'il parlait. Elle aussi avait peur, peur qu'il cesse de l'aimer parce qu'elle n'était pas uniquement la femme sensible et douce qu'il connaissait, ou qu'il parte en prétextant que tout n'avait toujours été qu'un mensonge. Mais ce n'était pas cela, elle le comprit avec sa dernière phrase. Il avait peur qu'une elfe ayant été une combattante de la lumière se refuse à aimer un sorcier. Paradoxalement, elle était soulagée de réaliser qu'il s'agissait de cela. Mais ses yeux mauves s'agrandirent de pitié en voyant son homme être aussi misérable. Il n'osait même plus la regarder. Elle posa la main contre la joue de Chad pour l'amener doucement à tourner de nouveau son visage vers elle.

- Je t'ai choisi, et je n'ai rien appris qui me donne envie de changer d'avis. Je ne sais pas ce que je peux dire de plus pour t'en convaincre, sinon qu'à côté de ceux que j'ai combattu par le passé, tu es un enfant de chœur. Et malgré ça, dès que c'était possible, j'ai toujours donné à chacun d'entre eux la chance de se repentir. Je n'ai jamais eu besoin de haïr les ténèbres pour défendre la lumière avec ferveur. Et toi.. Je sais qui tu as été. Mais je sais aussi qui tu es aujourd'hui, je sais que je t'aime, et sais que je ne veux pas cesser de t'aimer. Elle l'embrassa doucement. Tu finiras bien par te rendre compte que tu le mérites.

La discussion aurait pu s'arrêter là pour Saéline, ils s'aimaient, pourquoi rendre les choses plus compliquées ? Mais Chad lui demanda quels étaient ces fameux deuils dont elle parlait, et à son tour elle baissa tristement la tête.

- Je ne sais pas... murmura l'elfe en abandonnant doucement les bras de Chad.

Ses doigts se mirent à triturer nerveusement les couvertures et son regard se fit fuyant. Ce n'était pas vrai, elle savait précisément de quoi il s'agissait, et quelles étaient les pensées qui la faisait encore souffrir.  Elle avait aimé Cernunnos intensément mais qu'elle le veuille ou non cet amour n'existait plus, et c'était plus le temps que la mort de l'elfe qui en avait eu raison. Ce n'était pas vraiment son ancien amant qu'elle avait envie de pleurer. C'était cette vie qu'ils auraient pu avoir, ces sentiments qui n'existaient plus. Elle voulait pleurer pour Héliodore, la femme qu'elle avait été et qui avait tant souffert par la faute de parents indignes.

- Je... dois faire le deuil de l'histoire d'Héliodore et Cernnunos...

Saéline se crispa en prononçant le nom de ce fantôme qui flottait entre elle et Chad depuis qu'elle avait retrouvé la mémoire. Elle savait qu'il était capable d'être jaloux même d'un mort, aussi futile que ce soit.

- Mais... j'ai perdu aussi la confiance que je pensais pouvoir avoir envers mes parents... et... et toute l'enfance de Delphine ! Sa voix s'étrangla dans sa gorge. J'ai été si égoïste ! J'ai préféré mon amant à ma fille et je les ai perdus tous les deux !  

Sentant la culpabilité l'envahir, l'elfe ne put retenir ses pleurs plus longtemps et cacha son visage dans ses mains en gémissant. Toujours tremblante d'émotion, elle s'allongea sur le côté, tournant le dos à Chad. Les secousses de ses sanglots commençaient à déclencher des crampes dans son abdomen qu'elle agrippa en grimaçant légèrement. Elle se força à vider son esprit et à se calmer en soufflant lentement. Spontanément, sa main chercha la présence rassurante de Chad dans son dos.

Saéline senti avec soulagement Chad se blottir contre elle, elle avait peur qu'il ne sache pas comment réagir au point de s'enfuir devant sa faiblesse. Mais il était bien là, elle soupira et ferma les yeux en sentant sa peau nue contre elle, ses mains qui venait doucement soulager ses douleurs de son ventre et ses lèvres qui effleuraient ses oreilles avec affection. Ce furent cependant ses mots qui étaient les plus doux, il s'excusait, il lui disait qu'il l'aimait, qu'il était là pour elle... il l'aimait encore, c'était le plus important pour Saéline.

Elle se retourna vers lui, elle le laissa essuyer ses larmes et l'embrasser. Elle regarda Chad avec de grands yeux humides emplis de reconnaissance, puis elle se blottit en enfouissant son visage contre lui, gardant sa main dans la sienne. Elle continua de sangloter doucement pendant un moment, ce qui allait sûrement désarçonner quelque peu son compagnon. Mais cette fois des pleurs de soulagement se mêlaient aux larmes de tristesse. Elle était heureuse que Chad soit parvenu à lui dire tout cela, et d'avoir enfin quelqu'un avec qui partager sa peine. Au bout d'un long moment elle murmura simplement.

- C'est bien... J'avais besoin d'entendre tout ça... et j'avais besoin d'en parler...

Elle resta encore un peu contre lui en reniflant mais finit par essuyer ses dernières larmes et releva enfin la tête. Ses yeux étaient rougis mais avaient retrouvé de leur éclat et elle souriait un peu. Saéline regarda son ventre.

- Hum... je crois que tout ça m'a donné faim. Se plaignit-elle en riant légèrement.

Le moment le plus dur de leurs retrouvailles était passé, maintenant elle voulait recommencer à profiter de la vie avec Chad. Après tout, ils venaient de s'accorder deux jours de congé, et elle comptait bien les mettre à profit.

- Je rêve de déjeuner sur la terrasse depuis que nous nous sommes installés ici ! Tu nous fais apporter quelque chose ?

Pouvoir se confier à l'homme qu'elle aimait avait grandement soulagé l'elfe. Elle laissa Chad se charger de commander aux serviteurs en songeant qu'il pourrait apprendre à être tout de même un peu plus aimable avec le personnel. Mais elle aimait Chad même avec ses défauts et ses yeux mauves n'étaient pas moins tendre que les siens quand il l'embrassa à nouveau.

Après avoir enfilé une robe de chambre par dessus sa chemise de nuit, elle laissa Chad l'accompagner dehors. La vue était aussi jolie qu'elle l'espérait et elle soupira de satisfaction. Au milieu de l'aurore, on voyait même la tour de l'Académie. Elle remarqua la vigilance soudaine de Chad qui s'excusa de cette vieille habitude. Saéline ne lui en voulait pas, en réalité, elle trouvait cela plutôt agréable. Elle était maintenant quelqu'un d'assez important et peut-être une cible utile pour atteindre Lùthien, elle n'avait pas envie qu'un incident se produise. Elle avait beau savoir se défendre, elle se sentait vulnérable à cause de sa grossesse difficile et surtout elle ne voulait plus prendre aucun risque pour Gwen. Elle serra la main de Chad dans la sienne en souriant avec douceur.

- Je suis contente que tu veilles sur moi... et sur elle.

La discussion se dirigea naturellement leurs projets d'avenir, à commencer par la maison où Chad voulait emménager. Quand il lui demanda si c'était toujours ce qu'elle voulait, elle prit un air gêné et baissa un peu les yeux. Oui, elle avait voulu un petit havre de paix rien qu'à eux. Mais à ce moment là la situation de la ville était instable, même à l'académie l'atmosphère était pesante, et elle pouvait sans peine se prendre à rêver de vivre hors de tout ça avec pour seule compagnie ceux qu'elle aimait.
Mais la situation avait changé, les choses commençaient à rentrer dans l'ordre, et si les choses dans les bas quartiers était toujours compliquée, la vie au palais était paisible. Les gardes royaux qui s'occupaient des appartements du palais étaient fiable, elle se sentait en sécurité, et dans sa condition, avoir des serviteurs était vraiment appréciable.

- Et bien... c'est que... je suis bien ici... Enfin pour l'instant ! Ajouta-t-elle avec hâte.

Elle savait que Chad tenait à ce projet et elle n'avait pas envie qu'il soit déçu.

- Disons qu'avec nos nouvelles responsabilités, c'est pratique de vivre au palais non ? Il y a tout ce qu'il faut, les membres du personnel sont très aimable et ils peuvent s'occuper de moi quand tu n'es pas là, et puis comme ça nous auront des gens pour nous aider avec Gwen quand elle sera là...

Saéline savait que ces arguments étaient un peu des excuses. Il n'y avait au fond rien qu'elle ne pourrait pas avoir également dans une maison privée, et les distances n'étaient pas vraiment un problème pour une invocatrice comme elle capable de se téléporter, du moins quand elle aurait à nouveau la forme physique nécessaire.

-Je sais que c'est important pour toi, cette maison mais... Moi mon demi-plan m'a toujours suffi quand j'avais besoin d'un endroit privé. Et j'ai toujours vécu avec beaucoup de gens autour de moi, ma famille, mes frères et sœurs d'armes, mes collègues de l'académie...

Le regard de Saéline resta un moment sur les bâtiments de l'académie où elle avait passé tant d'années de sa vie. L'elfe soupira et se rapprocha un peu de Chad.

- Cela fait... très longtemps que je n'ai pas habité comme ça en couple. Et, j'ai envie d'être avec toi, vraiment.

Elle prit sa main entre les siennes.

- Je crois que j'ai juste un peu peur en fait... Pas qu'on ne s'entende pas mais c'est juste que... je dois rester alitée en ce moment et je n'ai pas envie de me retrouver toute seule dès que tu n'es pas là. Ici au moins je peux voir du monde... Peut-être... peut-être qu'on pourrait en reparler après la naissance de notre fille ? Comme ça on peut prendre le temps. Me connaissant, je vais probablement avoir envie de faire refaire toute la décoration avant d'emménager. Ajouta-t-elle avec un sourire.

- Et je ne peux pas faire ça maintenant. Tu veux bien juste... attendre un peu ?

L'elfe fronça le nez d'un air charmant en regardant encore son ventre arrondi.

Saéline profita de l'étreinte de Chad et des doux baisers dans son cou. Elle était soulagée qu'il n'y ait enfin plus de secrets entre eux. Il était vrai qu'elle s'inquiétait, et c'était aussi pour ne pas trop penser à ce que faisait son fiancé lors de ses absences qu'elle s'était autant investie dans son nouveau rôle de Cambellante : elle tenait son esprit occupé à autre chose. Mais maintenant les choses allaient s'arranger. Comme Lùthien, elle savait que la couronne aurait toujours des ennemis, mais elle préférait ne pas y penser pour l'instant.

L'elfe afficha un sourire rayonnant à l'idée d'accueillir bientôt sa petite fille. Elle fut surprise d'entendre Chad parler d'abandonner son poste à l'académie, elle savait qu'il ne détestait pas enseigner... mais peut être qu'il préférait faire passer sa famille d'abord, et Saéline ne pouvait pas s'empêcher de s'en réjouir.

Elle serra douloureusement la main de Chad lorsqu'il évoqua avec euphémisme sa possible mort. Rien que d'y penser la faisait souffrir. Mais après tout, elle aussi avait risqué sa vie pour Lùthien et cette cité lors de l'attaque des démons. Elle était mal placée pour lui demander de ne pas faire de même, elle comprenait son choix, et s'était résignée à vivre avec cette légère inquiétude. Elle et Chad avaient tout deux accepté de soutenir Lùthien dans son règne, ils devaient en assumer les conséquences et les risques.

- Je sais que quelqu'un au palais doit faire ce que tu fais... et tant que tu es prudent, je préfère peut-être au fond que ce soit toi. Et puis... tu ne supporterais pas que je sois espionnée par quelqu'un d'autre, n'est-ce pas ? Ajouta-t-elle en souriant pour le taquiner et dédramatiser un peu la situation.

Se rendant compte qu'elle n'avait pas encore touché à son assiette, l'elfe arrêta de parler et commença à manger. Après avoir dévoré le tout avec appétit, elle se laissa retomber dans sa chaise et ferma légèrement les yeux, laissant le soleil jouer dans ses cheveux dorés. Elle se demanda ce que Chad voudrait faire du reste de la journée, puis se rappela qu'il voulait aussi parler de leur mariage. Elle était toute excitée par cette perspective. Après tout, elle n'avais jamais pu vraiment se marier, et elle adorait les fêtes. Elle se rapprocha un peu de Chad, les yeux pétillants.

- Tu voulais parler du mariage aussi ? Je sais que tu n'aimes pas trop être sur le devant de la scène mais... j'aimerais bien faire quelque chose de grand, et festif ! Mais j'ai peur de ne pas être en état pour organiser tout ça... et surtout d'en profiter... Dit-elle avec une légère déception.

Saéline suivit tranquillement son aimé dans le petit salon de leur appartement et s'installa sur le sofa. Elle fut ravie quand il lui proposa de repousser le mariage à après la naissance de leur fille. Elle pensait qu'en tant qu'Hésandrin d'origine il préfère ne pas faire naître cette enfant hors mariage. Mais à Targatt ces choses là étaient plus souples et Saéline n'en était pas mécontente. Elle hocha la tête, radieuse.

- - Oui, d'accord, quand elle sera née... on fera le plus beau mariage qui soit. Et une belle nuit de noces.  Dit-elle d'un air taquin.

Elle voyait bien qu'il se languissait d'elle. Elle en avait envie aussi parfois, mais la plupart du temps les douleurs l'en dissuadaient. L'elfe ne se priva pas cependant du baiser que lui offrait son amant. Elle se laissa aller contre lui, du moins autant que le lui permettait son ventre. Sa main glissa sous la chemise de Chad pour aller trouver le contact de sa peau qui avait finit par lui manquer.
Ils avait tout deux eu beaucoup à faire, et Chad avait beau essayer d'être discret quand il disparaissait pendant de longues nuits, Saéline finissait toujours par remarquer son absence et ses nuits avaient prit un léger goût solitaire. Avec de la chance, cela était derrière eux et la paix voulue par Lùthien leur donnerait un avenir un peu plus tranquille. En tout cas Saéline l'espérait.