Nom du RP : Traque
Temporalité : +2 après évènement
Joueurs : Luthien - Cain
Lieu : Les rues dans le cercle

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Cain était parvenu à s'échapper du plan dans lequel Luthien l'avais enfermé avec Kyukon. Au prix d'une de ses pattes, Cain avait obtenu l'aide de Johanne pour fuir, ce qu'il s'était empressé de faire sans chercher à aider la drow qui avait du se retrouver aux prises avec la Reine et sa garde que Cain avait tout juste eu le temps de voir apparaitre avant de disparaitre à son tour. Loin de rester sur place pour demander son reste, il s'était empressé de troquer ses vêtements plein du sang du renard contre d'autres nettement plus passe partout. d'abord parce qu'ils étaient propres, ensuite parce qu'ils étaient nettement plus communs que les atours de noble qu'il portait habituellement. Enfin, il avait choisi une apparence et une aura quelconques pour passer inaperçu... Les seules chose capable de le trahir restaient son odeur qu'il n'avait pas su pleinement camoufler, et la chevalière de Drake qu'il portait depuis la mort de ce dernier bien que sans réellement savoir pour quelle raison considérant le peu d'affection qu'il avait pour l'homme.

Cain avait ensuite pénétré dans le cercle où il avait tenté de se noyer dans la foule. Ca lui avait au moins servi à connaitre le dénouement de la guerre et à apprendre que sa seule amie restante avait d'une part survécu, et d'autre part qu'elle jouissait a priori d'une bonne position dans une cité qui n'était pas Targatt. Une cité idéale en fin de compte. Peut-être devrait-il la rejoindre ? Ou se débarrasser d'abord de Brann à tout le moins et récupérer le collier qu'il avait prêté à Alecto.. Si il allait voir Wilhelmine sans le collier il y avait de fortes chances qu'elle s'en offusque, à raison, vu les efforts qu'elle avait sans doute du déployer pour le lui fournir.

Actuellement, il déambulait dans les rues du cercle le temps de finir de prendre sa décision.

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Lulu

Kuzunoha avait suivi l'odeur du garçon. Par chance elle avait du flair. Elle avait retrouvé les vêtements souillés du sang de Kyukon et sa rage s'en était trouvée redoublée. Elle avait remonté la piste, le vent était en sa faveur. Kuzunoha avait pris l'apparence d'une jeune et modeste jolie fille portant un panier de pommes. Elle ne comptait pas se jeter directement sur sa proie, elle contourna sa position et s'arrangea pour se fondre dans le flot des passants qui arrivaient face au Leckard. Le garçon avait l'air perdu dans ses pensées, Kuzunoha en profita et s'arrangea pour qu'il la bouscule.  Les pommes roulèrent au sol et Kuzunoha se précipita pour les ramasser. La jeune fille était jolie, elle avait modifié son apparence en fonction des intérêts qu'elle avait pressenti chez le mage. Cela devait suffire à réveiller la galanterie du jeune nobliau. Et au cas où cela ne l'était pas, Kuzunoha y avait ajouté un soupçon de charme spirituelle auquel le garçon semblait particulièrement sensible.

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C²A²

Il croisait régulièrement des personnes et les évaluait du regard machinalement sans même y penser. Et son esprit n’avait tiqué sur personne qui puisse lui nuire. Certes les apparences étaient trompeuses, particulièrement à Targatt, mais il faisait surtout attention aux patrouilles de protecteurs et aux brutes potentielles. Non qu’il en ait peur mais conserver cette apparence lui demandait déjà de rester concentré et il ne pouvait pas tout faire à la fois, pas tant qu’il n’avait pas au moins fixé quel serait son objectif prioritaire. Frapper vite et fort sa famille avant qu’ils aient vent de son retour en ville était tentant. Mais il fallait d’abord qu’il se débarrasse du sceau de domination de Brann avant. Or, il ne voyait personne d’autre que Luna pour l’y aider. Mais étant réapparu devant sa maison de passe, c’était suicidaire et stupide d’y aller. Il faudrait donc qu’il trouve quelqu’un qui puisse le lui faire « autrement ». Autrement dit… aller vers le marché noir.

C’est en prenant sa direction qu’il bouscula une jeune femme. Plusieurs pommes roulèrent au sol. Sa première réaction fut évidemment la colère. Poings serrés, il foudroya la jeune femme du regard avant de… Il ne savait pas trop pourquoi, mais il se radoucit un peu. Sans doute parce qu’elle était des plus jolies et qu’elle n’avait pas l’air de représenter une menace. Sans s’excuser pour autant, il ramassa une pomme et lui tendit. Si elle était du cercle peut-être qu’elle pourrait l’aider… ?

« Je ne vous ai pas fait mal ? »

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Lulu

Ah, euh, ça va... Merci. Répondit la jeune fille en prenant la pomme qu'il lui tendait. Elle ramassa rapidement le reste des fruits puis soupira en regardant son lourd panier avant de se retourner vers Caïn.

- Dites... Vous avez l'air costaud... Vous voudriez pas m'aider à porter ça jusqu'au marché ? Je vous en donnerais quelques unes en échange.

La flatterie était toujours un outil de manipulation efficace. Qui refuserait d'aider lorsqu'on vente sa force ? Et puis un fugitif sans le sou pouvait vite se retrouver affamé. Kuzunoha comptait là dessus pour amener Caïn à ses côtés.

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C²A²

La jeune fille récupéra sa pomme qu'elle remit dans on panier avant de lui demander de l'aide en échange de quelques pommes. A cette idée son ventre se mit à grogner et il avait déjà l'impression de sentir le gout... Il avait faim. Ceci dit ce n'était pas encore la mort et il savait qu'il pourrait voler quelque chose assez facilement. Aller jusqu’au marché ? Certainement pas. Il faudrait passer sous les arches qui le forcerait à reprendre sa vraie forme, sans parler des protecteurs qui pullulaient toujours dans les environs de ces places bondées. Ce serait prendre trop de risques simplement pour un joli minois.

"Non désolé, je n'ai pas le temps je suis attendu."

Un mensonge. Oui et alors ? Il fallait bien qu'il trouve une excuse sans passer pour un faible. Puisqu'il ne lui avait pas donné l'aide qu'elle voulait, Cain présumait qu'elle allait repartir et lui de son côté devrait vraiment faire plus attention. Il prit une mine vraiment déçue de ne pas pouvoir l'aider davantage.

"Je suis sur que si tu demandes à un autre il se fera un plaisir de t'aider. Tout le monde le ferait pour un seul sourire de ta part je suppose. Encore désolé."

Un petit compliment glissé là juste comme ça. Mais pourquoi diable s'intéressait-il à elle et essayait-il de lui plaire d'une certaine manière. Ce n'était certainement pas le bon moment. Se fustigeant mentalement, il lui adressa un signe de tête pur prendre congé et tourner les talons.

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Lulu

- Oh... dommage  répondit-elle en prenant un air déçu elle aussi.

Puis elle se reprit en offrant son plus beau sourire. Peut-être une autre fois ? Je serais sur la placette au bout de la rue ce soir. Elle lui adressa un dernier regard en croquant dans l'une de ses pommes d'un air mutin et légèrement sensuel. Il se souviendrait de ce regard. Il irait sur la place le soir venu, la suggestion allait faire son chemin dans son esprit. Il trouverait une bonne raison pour y être. La chasseuse était patiente. Une fois l'humain reparti, elle changea de forme et continua à le suivre.

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C²A²

Depuis quand est ce qu'il ne se moquait plus de l'avis des autres ? Surtout des inconnues qui n'avaient rien à lui offrir... si ce n'était leur corps peut-être. Il avait assez subi de manipulations mentales pour se poser quelques questions. Mais sa conclusion fut que "tout allait bien". Il ne se sentait pas obligé de la suivre et en fait il passa même une partie de la journée sans même que la suggestion ne vienne l'effleurer. Il faut dire qu'il était occupé à faire le tour des succursales du marché noir pour tenter de trouver quelqu'un qui serait à même de l'aider à supprimer le sceau de domination. Il en avait bien trouvé une. Mais son prix était exorbitant et sans en savoir plus sur cette personne il était hors de question de le menacer. Ca aurait été contre productif. Il lui fallait d'abord des leviers. Il aurait aussi pu lui dire qui il était mais ça aurait été stupidement risqué.

Il passa le reste de la journée à suivre discrètement celui qui aurait pu l'aider. Une fois l'homme rentré chez lui Cain observa la famille qu'il avait. C'était toujours le moyen le plus simple après tout. Prendre un otage.

A la recherche d'un abri pour la nuit, la suggestion lui revint en mémoire. Et les pommes. Il avait beau avoir grignoté une chose ou deux ce n'était pas suffisant. Sans même s'en rendre compte, il rejoignit le point de rendez-vous donné par la jeune femme. Ses habitudes ayant la vie dure, il ne put s'empêcher de lancer "sombre éclat", un sort de magie noire qui permettait de révéler les "choses vivantes" aux alentours.

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Lulu

Le sombre éclat révéla la silhouette de la jeune fille, assise sur la margelle du puis au centre de la placette. Kuzunoha avait devancé Caïn pour être là avant lui. Quand elle l'aperçu, elle sauta de son perchoir et vint à sa rencontre. Salut... Je ne pensais pas que tu viendrais. confia-t-elle avec un sourire. Moi c'est Aurore. Elle lui tendit la main en signe d'amitié. Tu as eu le temps de faire ce que tu voulais ?
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C²A²

Le jeune homme avança vers la demoiselle au centre de la petite place qui sembla contente de le voir à en juger par son sourire. Ce qui en arracha un à Cain dans la foulée. Il lui serra la main en retour. Aurore ? Joli prénom. Et qui lui allait comme un gant il fallait l'admettre.

"Enchanté. Moi c'est Jonas."

C'était le premier prénom qui lui était venu. Celui du fils de l'homme qu'il avait pris pour cible et qui devrait lui rendre service.

"J'ai bien avancé. Je devrais avoir fini demain."

Il se permit un sourire presque enthousiaste tendis qu'il pensait à ses options pour contraindre l'homme à lui obéir et à lui venir en aide.

"Tu as trouvé quelqu'un pour t'aider finalement ?"

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Lulu

La jeune fille haussa les épaules. Je me suis débrouillée... mais cela aurait été plus agréable avec de la compagnie... Ajouta-elle en faisant les yeux doux à "Jonas". Tiens, j'en ai quand même gardé une pour toi. ajouta-t-elle en lui tendant une pomme.

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C²A²

Cain ne put s'empêcher de sourire à sa réplique, flatté bien qu'il soit sous une apparence qu'il jugeait véritablement banale. Lorsqu'elle sortit la pomme, il se contraignit à ne pas sauter dessus et la remercia avant de la prendre et de croquer dedans à peine dents.

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Lulu

"Aurore" afficha un sourire bienveillant devant l'appétit enthousiaste du jeune homme. Les temps sont dûrs, il faut bien s'entraider un peu ! Elle reprit une mine plus triste. Beaucoup de gens ont tout perdu pendant cette guerre, des quartiers entiers se sont effondrés... mais on garde le moral, au moins nous avons gagné !

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C²A²

La mange de bon coeur tout en jetant un coup d’œil tendis qu'elle fait un bref état des lieux. Oui... peut-être que c'était normal pour des personnes de basses extraction de parler de ce genre de choses ouvertement. Il n'en savait rien. Il n'étais même pas sur de savoir ce qu'il était censé feindre comme émotion. Répond tout de même entre deux bouchées.

"Les démons ne sont pas les pires. Il y a un tas de personnes qui essayent de profiter de.... ces horreurs..." ok ce n'était pas des plus convaincants mais il ne ferait pas mieux pour l'instant et continua en espérant qu'elle ne remarquerait pas. ".. pour s'enrichir ou prendre l'ascendant sur ceux qui n'ont plus rien. Et ceux-là, contrairement aux démons, ils sont censés être des... nôtres."

Il avait fini sa pomme en un rien de temps et soupira de satisfaction.

"Ce n'est pas grave de perdre tout ce qui est... remplaçable, tant que tu as encore ta liberté d'agir et de penser."

Il ne savait pas trop pourquoi il lui disait ça. Ni à quoi devait mener cette conversation. Il finit par tenter de changer de sujet.

"Pourquoi voulais-tu me revoir ? Il y a énormément de garçons plus... forts, beaux et intéressants."

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Lulu

Les deux jeunes gens parlaient tout deux, sous de fausses apparences, d'une réalité qu'ils n'avaient jamais vécue. Kuzunoha avait cependant lu l'esprit de quelques habitants du quartier et offrait donc des banalités tout à fait crédibles à répondre aux remarques de Caïn. Le jeune mage finit par lui demander pourquoi elle s'intéressait à lui.

Heu, je ne sais pas trop... "Aurore" joua un peu la timide avant de répondre réellement. J'imagine qu'on ne choisit pas toujours celui qui nous... attire. N'est-ce pas ? Elle afficha un sourire un peu plus affirmé en cherchant le regard de "Jonas". Puis elle effleura son bras avant d'ajouter. Je n'habite pas très loin si tu veux...

Alors qu'elle parlait, des cliquetis d'armures se firent entendre dans une rue adjacente. Des protecteurs ou des miliciens. Il étaient encore loin mais ils ne tarderaient pas à déboucher sur la place. Kuzunoha savait que Caïn n'avait nulle part où aller. Si il ne la suivait pas parce qu'il avait cédé à son charme, il le ferait pour échapper à la patrouille.
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C²A²

Contre toute attente, les joues du jeune homme s'empourprèrent légèrement alors qu'elle affirmait qu'il l'attirait. Si il n'était effectivement pas pudique pour un sou lorsqu'il s'agissait de son corps, de nudité etc, tout ce qui avait attrait aux sentiments était pour lui de l'ordre de l'inconnu. Yseult lui avait après tout été imposée, Garreth était... disons... aimé comme on aime une possession qui nous rassure, ou comme un dragon aime son or et refuse de le partager avec quiconque. Ce n'était donc pas de l'amour. Ca ne l'avait jamais été avec quiconque, ni avec Wil et encore moins avec Luna bien que les deux femmes aient clairement des atouts capables de faire rougir n'importe quel mâle.
En fait Cain ne comprenait même pas ce qui l'avait fait rosir. Peut-être qu'on puisse s'intéresser à lui justement sans savoir qui, ou ce qu'il était ?

Elle soutenait son regard devenu noisette et lui proposa d'aller chez elle. Son premier réflexe fut de vouloir refuser. Elle était seule ? Avait de la famille ? Non. Et puis... si il finissait par dormir là-bas, il retrouverait son apparence d'origine vu qu'il n'avait pas encore assez d'expérience pour la maintenir autrement que consciemment. Une chose dont il se passerait... Mais les cliquetis d'armure le firent rapidement changer d'avis et il reprit un peu précipitamment.

"D'accord allons-y."

Déclara-t-il en se redressant un peu brusquement, prêt à la suivre. Il reprit tout de même en essayant de paraitre détendu.

"Ca ne dérangera pas ta famille que je vienne ? Je veux dire... à l'improviste ?"

Il ne put s'empêcher de jeter un coup vers la ruelle d'où semblaient venir les gardes, soucieux de les éviter.

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Lulu

La jeune fille saisit le bras de Caïn en riant, ne prêtant aucune attention aux gardes, et se dirigea vers une autre rue.

- Ne t'inquiètes pas, je vis seule. Confia-t-elle.

Ils s'aventurèrent dans les ruelles vers les habitations. A cet endroit, les rues n'étaient plus que des chemins de terre battue et les habitations étaient faites avec ce qui tombait sous la main des habitants. "Aurore" entraîna "Jonas" jusqu'à une petite cour, un papy assis sur un tabouret fumait une pipe dans son coin, un chien attaché lâcha quelques aboiements. Kuzunoha avait eu le temps de repérer une habitation vide et comptait y attirer sa proie. Elle aurait pu se contenter d'attaquer Caïn dans une ruelle isolée, mais il aurait pu avoir des soupçons... et puis elle voulait qu'il se sente en sécurité, jusqu'au dernier moment.

- Par ici.

Elle montra un escalier extérieur qui courait le long d'un gros baraquement. Elle grimpa sur la structure un peu branlante, montrant à Caïn les planches à éviter . Puis elle poussa la porte de son petit logis blotti sous les toits. Ce n'est pas grand chose, mais il ne fait pas trop froid, et le toit ne fuit pas. C'était une petite masure très simple. Il y avait un poêle dans un coin, une étagère garnie de quelques ustensiles, de vieux tapis au sol, une seule chaise, et un matelas garni de paille légèrement surélevée qui faisait office de lit.

"Aurore" rajouta quelques vieilles planches dans le poêle et tenta de raviver le feu pour réchauffer la marmite de soupe qui se trouvait dessus. Elle pesta, alors que le feu refusait de prendre.

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C²A²

Il la suivit de bonne grâce, rassuré de voir qu'ils distançaient rapidement les pas des soldats et n'allaient pas dans leur sens. Elle l'entrainait vers les masures les plus pauvres du cercle. Ou celles qui avaient été les moins bien rafistolées au fil du temps. Tut dépendait comment on voyait les choses. Il suivit ses instructions et évita les planches branlantes et arriva finalement dans la frêle bâtisse, si on pouvait appeler ça ainsi.
Cain en fit le tour d'un coup d'oeil avant de lui sourire.

C'est beaucoup mieux que rien de ne pas être ni dans le froid, ni dans l'humidité.

Voyant qu'elle peinait à allumer le feu, il le fit à sa place d'une pensée. Le feu prit immédiatement et une grande flamme s'en éleva un instant, avant de redevenir à une taille plus raisonnable car n'étant plus alimentée par la magie. Il n'y avait pas vraiment pensé. C'était venu tout seul. Sa pyrokinésie était naturelle chez lui, elle faisait partie de lui au même titre qu'une autre paires d'yeux ou des écailles. Il l'utilisait sans même y penser tant qu'il n'y avait pas d'effets particulier à donner, tant qu'il n'avait pas à la modeler.

je peux t'aider avec autre chose ? fit-il d'un air amusé compte tenu que leur rencontre avait fait suite à une refus initial de l'aider.

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Lulu

Kuzunoha savait  pertinemment qu'elle avait affaire à un pyromancien, elle avait fait en sorte qu'il se sente plus puissant qu'elle en jouant les ménagères impuissantes devant un feu de bois à allumer. Lorsque les flammes surgirent, elle poussa un petit cri de surprise des plus convaincants. Ouah ! C'est toi qui a fait ça ? Tu pourrais aller à l'académie dis-donc !

Caïn commençait à se montrer serviable, c'était bon signe, il commençait à baisser sa garde. Non, non, ça va, il faut juste attendre que ça chauffe... Quand la soupe fût prête, elle en tendit un bol à "Jonas" et se servit également avant se s'assoir sur le lit. Kuzunoha sentait qu'elle ne tiendrait plus très longtemps ce rôle de potiche innocente, même si berner cet humain avait quelque chose d'amusant. De toute façon, le sort de sommeil allait commencer à faire effet. Caïn n'allait pas s'effondrer d'un coup, il serait progressivement prit d'une légère torpeur qu'il expliquerait probablement par sa fatigue et la douce chaleur qui remplissait progressivement la petite pièce.

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C²A²

Cain fut surpris au petit cri qu'elle poussa et dut faire un effort pour se rappeler que tous les citoyens n'allaient pas à l'académie, et de la même manière, tous n'avaient pas le même rapport à la magie.

"Je préfèrerai que ça reste entre nous. Je ne veux pas... enfin... je ne contrôle pas bien et j'ai déjà causé un accident donc je préfère ne pas l'utiliser d'habitude tu vois..."

Maugréa-t-il comme excuse pour éviter de devoir faire étalage de sa magie et qu'on continue sur ce terrain. Si elle allait clamer qu'un pyrokiénésiste était dans le coin il y avait fort à parier que ça reviendrait à des oreilles que Cain voulaient éviter.

Il la remercia pour la soupe et la but d'aussi bon coeur qu'il avait mangé la pomme. Peu à peu, il sentit ses sens s'engourdir et se mit à bailler.

Non...il avait subi mille fois pire que cette journée. Il n'était pas épuisé. Pas au point de manquer de s'endormir devant une inconnue qu'il avait davantage envie de connaitre. Machinalement, il fit monter drastiquement la température de son corps au point où le sang d'autrui se mettrait presque à bouillir. Pour lui cependant, il s'agissait d'une technique relativement simple mais efficace pour purger toute substance éventuellement ingérée à son insu, ou qu'on lui avait inoculée et qui pourrait être la cause de son état. Il ne voulait pas croire qu'une telle chose ait pu se produire.

Si l'effet demeurait, il n'y aurait plus que deux choix : 1) un sort était à l’œuvre. 2) il était plus épuisé qu'il ne le soupçonnait.

L'autre souci c'est que si il s'endormait il reprendrait sa forme, or, jamais il ne prendrait ce risque. Il tenta de se relever pour forcer son corps à combattre les effets et écouta enfin son instinct. Ou plutôt, l'expérience. Merci à Drake de lui avoir transmis sa paranoïa.

"Qu'est ce que tu m'as fait ?"

En temps normal il l'aurait déjà attaqué mais que voulez-vous... Il l'aimait bien...

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Lulu

L'humain avait flairé quelque chose, il était plus méfiant qu'il n'en avait l'air. Kuzunoha songea qu'elle en avait peut être fait un peu trop. Il fallait qu'elle trouve un stratagème... C'était un sort de magie spirituelle, mais Caïn avait l'air de penser qu'il pouvait s'en débarrasser en augmentant sa température.  Kuzunoha le laissa penser qu'il avait raison et elle allégea le sort progressivement, les effets du "poison" qu'il avait bu s'atténuèrent mais il resterait légèrement engourdi.

Alors que Caïn l'accusait, "Aurore" avait l'air de ne sincèrement rien comprendre et semblait même effrayée par la réaction du jeune homme. Quoi ? Rien je, je... Elle passa la main sur son front où perlaient quelques gouttes de transpiration. Son regard se fit errant et légèrement vitreux. Elle tenta se lever mais elle s'effondra sur la paillasse, la respiration légèrement haletante.

- Non... J'ai... j'ai dû me tromper dans les herbes que j'ai ramassées... je suis désolée.Dit-elle d'un ton plaintif en fermant les yeux.

Elle admettait ainsi que c'était bien sa faute, mais qu'elle était également touchée par le poison et qu'il n'y avait donc aucune mauvaise intention. Et puis, se montrer vulnérable était toujours un bon moyen pour attirer la sympathie.

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C²A²

La jeune fille recula effrayée tendis que la substance semblait, comme d'habitude, ne pas résister être dissoute dans son système qui cramait littéralement la chose de l'intérieur.  Les yeux toujours rivés sur Aurore, il remarqua finalement la sueur et son air pataud. Elle semblait subir la même chose que lui si ce n'est qu'elle s'effondrait sur place en évoquant s'être peut-être trompée dans les herbes mise dans le potage. Mais quelle crétine ! Il était tenté de la croire et n'avait d'ailleurs pas du tout détecter le sort spirituel, se bornant à sa première idée. Toutefois elle éveillait chez lui un doute raisonnable. Il la regarda un instant tendis qu'elle s'était évanouie et fit apparaitre une dague enflammée. La stupidité était une chose qui rendait laide n'importe quelle femme, du moins eux yeux de Cain. Il approcha la lame de son cou de sorte que si elle n'était pas vraiment évanouie elle puisse sentir la chaleur de l'arme.
Toujours engourdi, il secoua la tête comme pour se remettre les idées en place et frappa ! Du moins il fit le mouvement adéquat pour lui transpercer la gorge en un coup mais stoppa son geste à quelques centimètres de sa peau. Il n'allait pas tuer une personne inconsciente tout de même ! Il voulait juste vérifier qu'elle était bien endormie. Si elle était restée sans bouger, il accorderait son crédit à son histoire d'herbes. Si elle s'était ne serait-ce que crispée légèrement plus et qu'il l'avait détecté, il aurait mis le feu à la personne sans sourciller.

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Lulu

Kuzunoha n’avait pas envie de risquer sa gorge pour continuer à faire la belle au bois dormant. Et puis de toute façon, leur petit jeu de dupes avait assez duré. L’esprit de Caïn n’était pas difficile à lire, et Kuzunoha avait anticipé le coup de dague à venir. Elle choisit cette opportunité pour contre-attaquer directement. Alors que Caïn frappait, elle lui renvoya un choc mental. Profitant de sa désorientation, elle dévia le coup de dague et saisit son poignet. De son autre main, elle donna un puissant coup au niveau de l’articulation de son coude qui se brisa, pliant dans un sens improbable. La force de la jeune fille était démesurée, beaucoup plus importante que son gabarit ne le laissait présumer. Malgré le choc, Caïn parvint à utiliser sa pyrokinésie, par réflexe probablement. Les vêtements de la jeune fille prirent feu, mais au lieu d’un cri, ce fut un ricanement qui retentit. Puis le ricanement se changea en grognement. Malheureusement pour Caïn, Kuzunoha ne craignait pas plus le feu que lui, et elle venait de reprendre sa vraie forme. Ce fut un énorme renard blanc à trois queue qui plaqua Caïn au sol, pesant de tout son poids et enfonçant ses griffes entre ses omoplates. La bête faisait bien la taille d’un ours. Ses puissantes mâchoires se refermèrent sur le coude brisé du Leckard. Kuzunoha mordit de toutes ses forces et arracha l’avant-bras. Dans la tête de Caïn retentit la voix maintenant inhumaine de la jeune fille qui s’était jouée de lui : Œil pour Œil, dent pour dent ! Vermine !

Puis la renarde disparût, comme si elle n’avait jamais été là. L’illusion était brisée. En réalité, Caïn ne se trouvait pas dans une petite masure confortable. Le feu qu’il avait allumé brûlait consumait un tas de planches à même le sol, la soupe qu’il avait bue n’avait laissé que cendre et poussière dans sa bouche, le vent courait entre les murs et faisaient voler des morceaux de toile déchirés. Au plafond, les trous dans le toit laissait voir les étoiles glacées.

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C²A²

Tout s'était passé très vite. Alors qu'il ne s'attendait pas vraiment à ce que sa paranoïa aie vue juste et le choc mental le désorienta complètement. Ca n'avait pas duré longtemps, à peine 2 secondes mais ça avait été suffisant il sentit un étau se refermer sur son poignet. Il sentait aussi que ses flammes n'avaient aucun effet comme le lui confirma le ricanement.

Elle le tenait trop fort pour qu'il puisse se soustraire à sa poigne, qui n'était clairement pas humaine. Une hoquet de douleur franchit ses lèvres alors que son bras était brisé par l'assaillante. La respiration plus rapide, il tenta d'apercevoir celle qui était responsable de ce fiasco et vit du coin de l’œil qu'il s'agissait d'un autre renard et pesta mentalement. C'était donc bien la Reine qui l'envoyait... Ou Kyukon lui-même ? Si tel était le cas il ne lui en voulait même pas compte tenu de la culpabilité qu'il ressentait. Pour autant il n'était pas encore masochiste. Il tenta de se dématérialiser dans les ombres mais alors qu'il commençait à perdre de sa consistance elle le plaqua au sol avec force et une nouvelle douleur lui indiqua qu'elle enfonçait sa patte entre ses omoplates.

Puis les mâchoires se refermèrent sur son bras. Un hurlement déchira le lieu isolé alors qu'il lui était arraché. La voix retentit dans sa tête, confirmant sa théorie, pour autant il se pensait condamné ou prêt à être capturé et fut étonné de constater l'instant suivant qu'elle avait disparu, le laissant seul dans ce qui avait été, dans son imaginaire, une masure presque correcte. Maintenant le voilà qui recrachait la cendre qu'il avait dans la bouche dans un des pires taudis. Mais le plus inquiétant n'était pas qu'il se soit fait avoir aussi "facilement" mais plutôt la quantité de sang qu'il perdait. Car contrairement au renard, il lui impossible de cautériser sa plaie puisqu'il était immunisé au feu.

Il retira comme il pouvait ce qui lui restait du pull qu'il portait pour enrouler son demi-bras dedans. Sa vue se troublait par instant et son esprit luttait pour ne pas perdre conscience. Il tenta de redescendre du taudis et tomba. Il ne savait pas combien de temps il avait passé étendu sur le sol mais il ne put se relever qu'une fois le tournis à peu près stabilisé, ce qui mit un certain temps.
Il devait trouver un guérisseur... dans le cercle il n'en connaissait aucun et le seule mage assez balèze était doué en abjuration, mais pas en soins. Et si possible quelqu'un qui ne le livrerait pas... peut-être qu'il en demandait trop...
Il prit la rue empruntée avec "Aurore" en sens inverse. Cette pétasse l'avait eu avec de la magie spirituelle... encore une fois. Si il avait encore au cou son collier... ! Jusqu'à présent il s'était refusé à faire savoir à quiconque qu'il était revenu en ville. Y compris à Alecto qu'il n'était plus certain de considérer comme un "allié". Mais trop d'indicateurs pointaient vers lui et au moins il serait certain des soins qu'il recevrait.

Il fit une pause courte au niveau du puis où elle s'était elle-même assise précédemment et une flaque lui révéla qu'il avait retrouvé son apparence. Visiblement, il était incapable de la maintenir tout en gérant une douleur aussi forte et un affaiblissement qui allait en s'accentuant. Il avait pensé rejoindre Alecto en marchant pour s'économiser mais en fin de compte il doutait de pouvoir atteindre l'endroit où il recevait ses patients avant de perdre conscience.

Cain se concentra et tenta de gagner en vitesse en passant par les ombres qui avaient le mérite de lui faire aussi esquiver certains détecteurs.
Il parvint finalement sur le pas de la porte de son grand-oncle contre laquelle il s'écroula à demi si bien qu'il ne put frapper qu'en donnant un coup de pied dans la porte. Sa vue s'obscurcissait rapidement et ça faisait quelques instants qu'il avait des sortes de mouches devant les yeux et qu'il n'entendait plus rien exception faite d'un bruit sourd qui semblait provenir de lui.

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Alecto

Quand l'agitation de la bataille contre les démons s'était  calmée, j'avais eu le temps de repenser à mon neveu. Je m'inquiétais un peu pour lui, étant donnée sa tendance à... compliquer sa propre situation. J'avais utilisé le sort Jouet pour créer une poupée à son effigie dans laquelle j'avais mis une goutte de son sang. Je gardais des échantillons sanguins de la plupart des membres de la famille, c'était toujours utile... pour diverses raisons. J'avais gardé la figurine sur moi, j'espérais qu'elle me permettrait de sentir lorsque la reine ferait revenir Caïn dans notre plan.

C'était le soir, environ deux jours après l'attaque. La journée avait été chargée, les blessés les plus graves avaient été stabilisés mais il y avait encore beaucoup de cas moins urgents à traiter et des convalescents à surveiller. Ce n'est que lors du dîner que je remarquais que la poupée chauffait dans ma poche. Je m'éclipsais en prétendant un appel d'un patient et sortit l'effigie de Caïn... il lui manquait un bras. Je jurais et refermais la déchirure sur la petite poupée. Le sort "Jouet" permettait habituellement de blesser à distance, mais je l'utilisait pour soigner selon le même mécanisme. Cela éviterait à Caïn de se vider totalement de son sang avant que je le trouve. Puis je me concentrais pour essayer de le localiser, il était loin... plutôt en direction du cercle. Ce qui voulait probablement dire qu'il était parvenu à s'enfuir, autrement il aurait été au palais ou dans les geôles du protectorat. Je m'apprêtais à partir à sa recherche mais je perdis sa localisation... Cependant je sentis sa présence réapparaître rapidement... devant ma porte. J'ouvrais et le rattrapais alors qu'il s'effondrait. Mon sort l'avait sans doute aidé à tenir le coup mais il était dans un sale état. Je le portais rapidement dans la chambre la plus proche en marmonnant.

- Tu as un don  pour t'attirer des ennuis, mon garçon.

Il n'était pas loin de sombrer dans l'inconscience lorsque je le posais sur le lit. Je commençais à stabiliser son état, mais les choses seraient plus simples s'il restait conscient.
Garde les yeux ouverts, reste avec moi Caïn.

Je l'aidais à boire une potion pour reconstituer le sang qu'il avait perdu, puis je bloquais les sensations de son bras amputé pour soulager la douleur et achevais de stopper l'hémorragie. Mais pour décider de la suite du traitement, je devais savoir s'il était poursuivi...

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

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C²A²

La porte s'ouvrit à la volée et Alecto le rattrapa alors qu'il allait s'effondrer. Au moins le guérisseur était là, donc il était sauvé. Théoriquement du moins. Dans l'esprit de Cain, son grand-oncle était capable de tout guérir, tout soigner. Son bras ne ferait pas exception. En tout cas il l'espérait.
Les premières paroles de son oncle furent de noter qu'il s'attirait facilement des ennuis. Ce à quoi Cain ne répondit qu'en lui adressant un regard agacé. Est ce que c'était vraiment le moment le mieux choisi pour lui faire la morale ?

Finalement Alecto l'aida à rejoindre un lit en lui demandant de rester conscient ce qui lui demandait un effort de tous les instants. Il but la potion qu'on lui tendait sans se faire prier. Comme quoi, il avait beau se monter la tête contre lui, dans le fond il lui faisait toujours confiance plus que ce qu'il aurait préféré. Au moins la douleur avait diminuée.

Ce qu'il s'était passé ? Peut-être était-il préférable dene parler que de l'attaque de ce soir... mais il n'en comprendrai pas les tenants vu que ce sale renard aurait tout aussi bien pu l'achever et ne l'avait pas fait. Un fait étrange si on ne connaissait pas la raison de cette vengeance. Il soupira avant de
camper son regard dans celui de son oncle.

"J'ai trouvé un moyen de fuir le plan de la Reine, mais pour ça j'ai du mutiler son familier. Elle sait que je me suis échappé vu qu'elle est arrivée quand je partais. Elle ne devrait pas tarder à envoyer quelqu'un pour moi je pense..."

Oui, après tout, le gouvernement n'avait pas annoncé sa mort et le Trône non plus, donc elle avait bien du survivre à la drow... Avec de la chance, la drow avait survécu aussi d'ailleurs. Peut-$etre devrait il vérifier en faisant appel au sceau une dernière fois ? Non... C'était trop risqué.
Il reprit sur le même ton parfaitement neutre et, aussi étrange que ça soit pour lui, dénué d'émotions. sans doute était-ce du à sa faiblesse.

"Un autre renard m'a piégé et m'a rendu la monnaie de ma pièce. Il m'a abandonné à mon sort pour une raison qui m'échappe ce qui est pour moi le signe qu'il agissait de son propre chef et pas sur instruction de la Reine."

Son regard tomba vers le cou d'Alecto où se trouvait peut-être le collier qu'il lui avait prêté.

"Je déteste la magie spirituelle..." maugréa-t-il alors que ses yeux recommençaient à se fermer.

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Alecto

Je continuais de cicatriser le moignon en écoutant les explications. Caïn était donc bien en fuite. J'aurais préféré réussir à régler l'affaire à l'amiable avec la reine, mais vu ce que mon neveu venait de faire, ce n'était plus envisageable. Je grognais en entendant le passage sur le familier.
Ils détestent qu'on s'en prenne à leurs bestioles...

Je ne comprenais pas totalement ces histoires de renard, mais j'en savais assez pour savoir quelle devait être les actions à prendre. Je posais la main sur le front de mon neveu qui recommençait à sombrer.
Je te laisse un peu de répit mais on ne peut pas rester ici. Après le manoir, c'est certainement le premier endroit où ils viendront te chercher

J'abandonnais Caïn quelques minutes pour aller chercher deux manteaux et fourrais dans un sac quelques objets utiles, dont le collier qu'il m'avait confié. Je le réveillais et l'aidais à s'asseoir. La potion avait dû commencer à faire effet et la douleur de son membre coupé devait être supportable, mais il restait faible.

Aller, un dernier effort, je sais que tu as connu pire.

Je jetais une cape sur ses épaules et l'aidais à marcher en passant son bras valide autour de mes épaules. Si il ne pouvait vraiment pas marcher, je pouvais toujours le porter. Avec un peu de magie ce n'était pas si compliqué. Au lieu d'aller vers la porte, je nous fit traverser le mur au fond de la pièce pour déboucher directement dans l'écurie. Je mis Caïn en selle et montais en croupe.
Je nous rendit intangibles et invisibles, c'était la solution la plus simple. J'avais passé du temps à dresser ma jument, Nuha, pour qu'elle s'habitue à cette magie. Traverser les murs n'est pas une tendance naturelle des chevaux. Sur mon ordre, elle s'élança à travers la porte de l'écurie et déboucha dans la rue, ses sabots intangibles ne faisant aucun bruit. J'emmenais Caïn à nouveau vers le cercle, mais à l'opposée de là où j'avais senti sa présence. Nuha galopait un ligne droite, se fiant totalement à mes indications. Contrairement à elle, je pouvais voir à travers les murs. Nous passâmes tels des spectres au milieu de maisons endormies et à travers les remparts qui séparaient les quartiers bourgeois du cercle.
quartiers bourgeois du cercle.

Je nous fit reprendre corps dans une ruelle et métamorphosait nos deux apparences pour nous rendre anonymes. Puis j'emmenais Caïn dans une auberge où il pourrait enfin se reposer, et l'installais dans le lit de la petite chambre miteuse.

Ca devrait aller pour cette nuit. Tu peux dormir maintenant. Je vais m'occuper de ton bras... Pour la suite...

Je songeais au sceau de Brann. Je ne savais pas ce qu'il avait en tête, mais s'il retrouvait Caïn avant la reine, ce ne serait certainement pas bon.

- J'imagine que ce serait bien de te débarrasser de ce sceau... j'irais chercher Luna.

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C²A²

Cain leva les yeux brièvement vers son oncle lorsqu'il mentionna qu"'ils" détestaient qu'on s'en prenne à leurs familiers. Il avait agi en connaissance de cause puisqu'il avait déjà manqué de peu un renvoi de l'académie lors de sa première année puisqu'il avait torturé et tué le familier d'une élève, elfe elle aussi. Il n'avait du son sursis que grâce à l'intervention de Drake... Dans le fond, il se demandait qui il avait du menacer à l'époque pour réussir. Mais c'était du passé et Cain n'avait au final pas répliqué à sa remarque, préférant le laisser se concentrer sur son bras. Pourtant ça n'avait pas l'air d'être dans son optique puisqu'il mentionna qu'ils devaient bouger. Oui... ça aussi il le savait... Il se sentait trop fatigué pour contester, répliquer, ou montrer qu'il avait conscience de tout cela. Et puis dans le fond ça aurait peut-être encore plus compliqué les choses, aussi préféra-t-il accueillir avec plaisir les quelques minutes de repos qu'Alecto lui accorda.

Finalement, il se fit réveiller de nouveau peu après. Au prix d'un effort, il se redressa et esquissa un sourire qui se voulait sardonique à son oncle. Ouais, il avait subi bien pire en fin de compte. Il s'appuya contre lui pour avancer mais n'eut heureusement pas besoin de se faire porter. Il avait perdu un demi bras, pas ses jambes, et la potion d'Alecto lui épargnait une bonne dose de souffrance ce qui rendait le reste bien plus facile.
Toutefois, il ne s'attendait pas à partir à cheval avec un cheval intangible. Cain avait beau connaitre le sort de passe muraille et l'avoir utilisé une fois, il avait spontanément fermé les yeux en les voyant foncer dans le mur et s'était crispé comme si il s'était attendu à se prendre la surface dure. Ce qui heureusement n'arriva pas.

Ils s'arrêtèrent enfin dans le cercle, à l'opposé d'où il était deux heures plus tôt, et plus particulièrement dans une auberge un peu miteuse. Cain se laissa tomber sur le lit. A peine allongé, il se rendit compte que le sommeil ne tarderait pas à le rattraper. Il se sentit soulagé de l'entendre dire qu'il s'occuperait de son bras mais bien moins en entendant le prénom de Luna. De son bras valide, il saisit la tunique de son grand-oncle mais il mit quelques instants à expliquer.

"J'avais fait en sorte de revenir à Targatt pile devant sa maison close... elle devait m'aider. Mais si la Reine n'est pas stupide elle aura tilté que la coïncidence est grande...Un élève qui débarque devant la porte d'un des professeurs... Il y a de fortes chances qu'elle soit sous surveillance. Ou ça ne tardera pas."

Il comptait bien faire ce qu'il faudrait pour garder sa liberté et ne pas se faire choper si facilement. Même si ça signifiait garder un peu plus longtemps ce sort d'asservissement. D'ailleurs... Il n'avait pas le souvenir de lui en avoir parlé pour la simple raison que le sort l'en empêchait... C'était donc soit qu'il l'avait repéré et compris seul, soit que la Reine lui en avait parlé. Puis, il jugea qu'un autre risque était presque aussi grand. Si jamais Luthien mettait la main sur Johanne et qu'elle faisait remonter sa magie, il y avait une petite chance qu'elle puisse remonter le sceau que la drow lui avait placé. Ca aussi, mieux valait l'effacer.
Cain lâcha Alecto.

"Il y a un autre sceau à effacer dans l'absolu... je me débrouillerai. La seule chose que je ne puisse pas c'est me soigner. Pour le reste, je trouverai... ne t'en fais pas."

Bien que sa phrase mettait en lumière sa volonté et sa motivation à ne dépendre de plus personne, et à ne plus se laisser manipuler, la faiblesse de son état aurait sans doute fait rire n'importe qui tant c'était presque contradictoire.

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Alecto

J'avais remarqué le sceau de Brann quand j'avais examiné Cain à l'Académie, et la reine avait en effet confirmé mes soupçons au sujet de Brann. J'en avait profité pour plaider la cause de Cain en expliquant sa situation dans la famille. Ce n'était pas vraiment à l'avantage de Brann dans l'immédiat, mais c'était le dernier de mes soucis.

A peine eus-je prononcé le nom de Luna que Cain s'agrippa à moi en m'expliquant que sa porte nous était fermée. Oui c'était trop risqué. Mais si Cain portait en plus un deuxième sceau comme je j'apprenais, c'était d'autant plus important de s'en occuper maintenant.

Pourtant, Cain insistait pour se débrouiller seul. Sa détermination m'arracha un sourire, même si sa situation était en réalité des plus critique. Ce n'était pas de la moquerie, peut être même avais-je de l'admiration pour sa ténacité, mais refuser mon aide restait stupide.

-Je vais te trouver quelqu'un.

J'avais des relations dans le cercle. Avant d'être reconnu comme un des meilleurs guérisseurs de la ville, j'étais surtout le médecin des geux et des hors la loi. Et de fait, je l'étais encore en partie. C'était un bon moyen de garder un oeil sur les évolutions des trafics en tout genre et d'obtenir de temps à autres quelques objets magiques rares - et illégaux. Je n'étais pas trop regardant sur les paiement de mes clients réguliers, ce qui me permettait de temps à autre de demander quelques services en contrepartie.

Malheureusement, je n'avais pas souvenir d'un mage spirituel assez puissant parmi mes habitués. J'allais devoir passer par quelques intermédiaires.

Pour l'heure, je commençais par faire repousser le bras de mon neveu, comme je l'avais fait avec Corvus.

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C²A²

Cain avait tenté de dissuader son oncle de faire appel à Luna bien qu'elle soit certainement la plus apte à pouvoir briser les sceaux sans danger, le plus simple restait encore de trouver un spécialiste en abjuration, ainsi peu importerait le type de magie à effacer, il y parviendrait sans avoir besoin d'être un expert dans le domaine de la magie employé. Les abjurateurs étaient peu nombreux et le plus souvent cachaient leurs dons. Drake en était un de son vivant, capable d'utiliser la magie dont il privait les autres, il n'avait presque eu qu'à faire usage de ce seul pouvoir pour mettre à genou le palais entier en une nuit.

Il en avait d'ailleurs trouvé un par la marché noir. C'était l'homme qu'il avait longuement observé avant de rejoindre la renard qui l'avait attaqué. Le jeune ignorait si il était assez... doué, ou expérimenté pour briser des sceaux complexes, ou du moins, des sceaux mis par des mages de la stature de Brann et Johanne mais c'était mieux que rien.

Alors que son oncle le rassurait en lui disant qu'il allait lui trouver quelqu'un, Cain se permit de sourire faiblement, satisfait de pouvoir prouver en quelque sorte à son oncle qu'en cas de besoin il aurait effectivement pu se débrouiller tout seul.

"Il y a un homme dans le cercle qui a des compétences en abjuration. Il habite à quelques rues de l'endroit où j'ai été attaqué. Sa maison donne sur le vieux tanneur gnome.. Il se fait appeler Griseur par ses contacts au marché noir mais sa femme l'appelle simplement Henri. Il a un fils de 5 ou 6 ans..."

Le simple fait qu'il donne autant de détails tendait à prouver qu'il était soit très méticuleux, soit qu'il était prêt à aller très loin pour obtenir ce qu'il voulait. Et pour une fois les deux hypothèses auraient été fondées.

Mais tendis que son bras était en train de repousser, Cain finit par sombrer dans l'inconscience.

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Alecto

Je veillais un moment sur Caïn le temps que son bras fonctionne à nouveau. Quand son état fut stable, je me mis à nouveau en selle pour rejoindre l’autre côté du cercle. J’avais scellé préalablement la porte de la chambre au cas où quelqu’un retrouve la trace de CaÏn. Cela lui donnerait le temps de filer ou de préparer ses défenses.

Je me retrouvais donc au milieu de la nuit devant la porte du fameux Griseur… ou plutôt du brave Henri. Je savais grâce à Caïn qu’il trempait déjà dans le marché noir, ce qui réduisait la possibilité qu’il en appelle à la garde si la situation devenait compliquée. Ce n’était pas plus mal. Je pris l’apparence d’un vieil homme, avoir l’air faible et inoffensif avait parfois son avantage. Je dus frapper plusieurs fois avant de voir apparaître un Griseur mécontent.

Comme l’avait fait Caïn plus tôt dans la journée, je lui expliquais ma demande et me vit proposer la même réponse : un tarif conséquent, sans doute majoré par l’urgence de la situation, l’heure tardive et l’humeur du praticien. Mes caisses personnelles n’étaient pas vide, mais je ne roulais pas sur l’or non plus, je tentais donc de négocier… dans un premier temps.

-Hum, je suis navré monsieur, mais je ne dispose pas d’une telle somme. Voyez-vous je ne suis qu’un humble médecin. Peut-être puis-je vous rendre service en échange d’un tarif plus raisonnable ? Par exemple, si vous avez quelqu’un de souffrant dans votre entourage…

***

C²A²

L'homme jeta un bref coup d'oeil à sa femme, puis à son fils assis par terre en train de jouer dans devant l'âtre. Il fit signe eu vieil homme d'entrer et referma derrière lui.

Si vous êtes capable de soigner un asthme de naissance. Non... de supprimer définitivement cette pathologie sans rien réclamer d'autre que ce service. Je serai enclin à accepter de vous suivre.

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Alecto

La réponse de l'homme m'apporta un certain soulagement. J'aurais eu quelques scrupules à rendre un de ses proches malade dans le seul but de le soigner ensuite. Mais je l'aurais probablement fait, je voulais à tout prix sortir Caïn de ce mauvais pas. J'entrais et saluais la maîtresse des lieux avant de m'agenouiller devant le petit garçon.

- Bonsoir, je suis un docteur, je vais essayer de t'aider à mieux respirer. Comment tu t'appelles ?

- Jonas. Répondit-il entre deux respirations sifflantes.

- Bien Jonas, est-ce que tu peux inspirer très fort et souffler de toutes tes forces sur cette flamme ?
Le garçon prit son inspiration et souffla sur la petite flamme allumée au creux de ma main. Le feu vacilla à peine et le petit termina en quinte de toux.

- Très bien Jonas.

Le cas était sévère, mais rien d'insurmontable. J'examinais ses poumons et tentait le traitement habituel, seulement les bronches se rebouchèrent d'elles-mêmes en quelques secondes. Je me retournais vers le père, l'air interrogatif, il n'avait pas l'air surpris.

- Vous avez déjà vu d'autres guérisseurs, n'est-ce pas ?

La question était rhétorique, évidemment qu'il l'avait déjà fait. Le cas était plus complexe que je ne le pensais. Si le traitement ne fonctionnais pas, c'est que la cause était magique, ce n'était pas une maladie normale. Une malédiction était une explication possible, mais ils y avaient probablement déjà pensé.

- Vous avez aussi consulté des briseurs de sorts, j'imagine ?

L'homme acquiesça, comme je le pensais. Je me creusais la tête en observant fonctionner les poumons de l'enfant qui s'était remis à jouer. Grattant ma barde, je cherchais dans ma mémoire des cas similaires. Une possibilité finit par germer dans mon esprit, je n'avais jamais vu de tels cas chez un enfant aussi jeunes, mais ce n'était pas impossible en théorie.

- Est-ce qu'il a déjà manifesté des capacités magiques.

Le père répondit par la négative, mais la mère avait l'air de douter. Je l'encourageais à parler.

- Et bien... il y a eu une fois, il ne parlais même pas encore, je l'ai retrouvé terrifié dans sa chambre avec toutes les bougies éteintes et la fenêtre ouverte... Mais c'était la tempête dehors, je me suis dit que c'était le vent, et puis il était bien trop jeune...

Elle secouait la tête comme si ce qu'elle disait n'avais aucun sens. Cela en avait pourtant, ou en tout cas c'était compatible avec mon idée.

- Dis-moi, Jonas, est-ce que tu as parfois peur de toute casser ?

Les parents me regardèrent d'un drôle d'air, ne voyant pas le rapport. Mais le petit hocha timidement la tête. Après avoir demandé leur consentement aux parents, je tentais quelque chose.

- Viens Jonas, nous allons jouer à faire de la magie ? Tu veux bien ? Viens avec moi près du feu, voilà. Maintenant tu vas faire ce geste, dire "Spiro caeli. Aera per me. Spiro caeli." Et puis souffler sur le feu. D'accord ? Comme c'est difficile, je vais le faire avec toi.

J'accompagnais les gestes de l'enfant et corrigeait sa prononciation. Le sort n'avais rien d'évident pour un enfant de 5 ou 6 ans. Il faillit se décourager mais la cinquième fois son souffle se transforma en véritable tempête de vent qui éteignit presque le feu dans l'âtre. Et comme je m'y attendais, la tempête ne cessa pas, et un léger tourbillon commença à se former autour de l'enfant qui commençait à paniquer. Je lançais un contre sort pour stopper le phénomène.

- Bravo Jonas...

Je tentais de rassurer le gamin mais il courut se réfugier dans les jupes de sa mère, le souffle à nouveau court. Je soupirais en me relevant.

- Désolé, c'était le seul moyen d'être sûr... Votre enfant n'est pas exactement malade, c'est un mage refoulé... Quand un mage freine l'expression de ses pouvoirs, il peut développer des symptômes similaires à certaines maladies. Cela se produit la plupart du temps chez les mages vivant parmi des non-mages, mais aussi chez certains enfants qui n'arrivent pas à contrôler leurs capacités. Jonas est visiblement un mage du vent particulièrement précoce. Il a probablement eu peur lorsque ses pouvoirs se sont exprimés pour la première fois sans qu'il puisse les contrôler. Son corps a alors travaillé à limiter ce pouvoir en freinant son souffle. La seule chose que je puisse vous conseiller c'est de lui trouver un maître compétent qui l'aidera à apprivoiser sa force. Utiliser un Rada'an pour brider ses pouvoirs pendant un temps pourrait aussi l'aider dans ce processus. Mais je ne peux rien faire d'autre pour l'instant.

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C²A²

Une fois passée la surprise et quelques regards entendus et propos en aparté entre les parents, Henri finit par prendre son manteau alors que la mère s'affairait à faire repartir le feu dans l'âtre en gardant précieusement près d'elle son enfant qu'elle couvait d'un sourire rassuré et bienveillant.

- Je vous suis. Espérons que je puisse être aussi utile que vous l'avez été...

Tendis qu'ils marchaient, l'homme finit par reprendre la parole, trahissant ses toutes nouvelles craintes.

- Est ce que le rada'an suffira à lui permettre de respirer normalement ? Vous pensez qu'il pourrait intégrer l'académie avec ses.. son... talent ?

Il avait beau arrondir ses fins de mois en travaillant avec le marché noir, il n'en demeurait pas moins qu'ils ne faisaient pas parti des plus aisés de la population. Ils n'avaient pas les moyens de payer les frais pour entrer à l'académie. Le seul moyen serait que leur enfant réussisse les tests et ne prouve ses aptitudes afin que sa scolarité soit intégralement prise en charge par le gouvernement. Du moins, ainsi en était-il il y avait quelques années. Et, persuadé que leur enfant n'avait pas le moindre pouvoir, ils ne s'étaient pas davantage renseignés sur la question. Henri devait bien admettre son ignorance en la matière. Quelles options avait-il ? Il n'en avait aucune idée.

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Alecto

Nos chevaux allaient encore au pas pour rejoindre l'autre côté du cercle, et le brave Henri ne tarissait plus de questions. C'était le cas typique du parent inquiet et je répondais avec calme.

- Le rada'an empêchera au minimum sa situation d'empirer et on peut espérer une amélioration progressive. Pour l'académie... je ne sais pas quelle sera la politique d'admission dans une dizaine d'année, ni si votre fils atteindra le niveau requis. Comme je vous l'ai expliqué, le mieux serait de lui trouver un bon mentor, idéalement un mage proche de l'académie, voir un des professeur. Cela jouerait en sa faveur pour l'admission. Je vous donnerais des noms... quand vous aurez examiné la personne pour qui je sollicite vos services, si vous le voulez bien.

Mes pensées étaient déjà retournées vers Caïn. Je n'avais rien contre le fait d'aider un homme et son fils à naviguer dans les procédures de l'académie, mais j'avais pour l'heure d'autres préoccupations. Je poussais nos monture au trot, suspendant la conversation. Nous arrivâmes bientôt à l'auberge. Je demandais à l'abjurateur d'attendre un moment devant la porte, le temps de voir comment se portait Caïn, et surtout de modifier son apparence pour qu'il ne puisse pas être reconnu.

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C²A²

Oui... Oui évidemment.

Henri finit par se taire pour se concentrer sur sa prochaine tâche. Se calant sur l'allure de l'inconnu qu'il avait accepté d'aider, ils parvinrent quelques minutes plus tard devant le lieu où devait se trouver son "patient" en quelque sorte. Henri patienta devant l'auberge en attendant le retour d'Alecto, attendant son autorisation pour entrer et pour évaluer les choses.

Une fois que ce fut chose faite, l'abjurateur pénétra dans la pièce et s'approcha de la personne, passant au crible les sorts actifs ou en dormance. Si il détecta sans mal un changement d'apparence, il n'était pas assez stupide pour en parler. A force d'évoluer avec les pontes du marché noir, il avait appris à reconnaitre quand parler et surtout quand il était judicieux de se taire. Ce qui semblait être le cas actuellement. En revanche... il fut impressionné par le nombre très important de résidus de sceaux et autres sorts de confinements et de manipulation. Il ne put s'empêcher de jeter un coup d’œil à Alecto, soudainement presque inquiet.

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Alecto

L'abjurateur me regardait d'un air interrogatif mais semblait avoir perdu sa langue. Je savais bien que Caïn avait été l'objet de pas mal de sorts, mais j'ignorais les détails, à part pour les deux sceaux qu'il m'avait indiqués.

- Ce garçon est assez doué pour s’attirer des ennuis… Les principaux problèmes pour l’heure sont les sceaux de sa nuque et de sa gorge. Est-ce que vous pouvez les briser ?

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C²A²

L'homme acquiesça sans commenter. Soit il se focaliserait donc sur ces deux sceaux.
Le sceau dans sa gorge serait le plus simple à retirer. Sa forme était complexe mais ce serait surtout long plus que difficile. Il lui faudrait le déconstruire morceau par morceau. L'autre en revanche avait été fait par un expert dans son domaine, ou presque. Sa forme au contraire était simple mais sa magie était très bien implantée dans l'hôte. En comparaison ce serait comme si un parasite y avait profondément enfoncé ses griffes de sorte que tout retirer serait dangereux et malaisé. Pour un mage tel qu'Henri l'était du moins.

Ca prendra du temps. Annonça-t-il simplement avant de se mettre à l'ouvrage.

Cinq heures plus tard, et après plusieurs petites pauses pour récupérer un minimum d'énergie, il se laissa tomber en arrière, se collant au mur pour ne pas tomber. Son front était couvert de sueur.

Le sceau dans sa gorge a été supprimé. Pour celui de sa nuque... le plus gros a été enlevé mais je ne puis vous assurer qu'il ne reste aucun résidus de la magie à l’œuvre. Votre fils en est infesté... Mais plonger à ce point pour les retirer réclamerait un abjurateur bien plus fin et plus expert que je le suis pour ne pas l'endommager davantage dans l'opération.

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Alecto

Je patientais sur une chaise dans un coin de la chambre pendant que l'abjurateur accomplissait ses laborieux rituels. Malgré la fatigue, je ne fermais pas l'oeil, je m'inquiétais encore pour Caïn... et peut être aussi pour sa réaction si jamais il se réveillait au milieu du processus. Nerveux comme il était, mon petit neveu était bien capable de se réveiller en sursaut et d'attaquer celui-là même qui était venu le soigner. Heureusement, cela ne se produisit pas. A la fin, Henri avait l'air épuisé et je lui tendis une petite potion de mana. J'avais pris un petit stock de remèdes divers que je comptais laisser à Caïn.

-Tenez, ça vous aidera à récupérer…

Je m’asseyais sur le bord du lit et essuyait avec un linge le front de mon neveu sur lequel un voile humide c’était aussi posé. Il avait beau dormir, son corps avait été aussi fatigué par l’abjuration. Il resterait donc des résidus du sceau de Brann. Ce n’était pas étonnant, Brann avait bien hérité d’un peu du talent de Drake.

-Vous avez fait de votre mieux, j’imagine que ça suffira pour l’instant.

Depuis avant sa naissance même, Caïn avait été l’objet de toute sortes de sortilèges, je ne m’attendais pas à ce qu’il en soit purgé en un instant. Il avait appris à vivre avec. Au moins Brann ne l’aurait plus sous son contrôle total. Je soupirais brièvement avant de me retourner vers Griseur.

-Merci… Pour revenir à Jonas, l’actuelle professeure de magie élémentaire à l’académie est Luna Langevin. Elle est aussi la propriétaire de la maison close de la rue du lac. Il peut être intéressant de la rencontrer mais je ne lui confierais pas un enfant. Elle est très talentueuse en magie spirituelle et si jamais l’envie lui prenait, il lui serait facile de manipuler de votre fils.

Je lui donnais donc deux ou trois noms de mage élémentaires de ma connaissance. Ils n’étaient pas forcément les plus talentueux ou les plus puissants mais ils auraient peut-être la bienveillance et la patience suffisante pour prendre sous leur aile un apprenti aussi jeune. Le dernier de ces noms, c’était le mien. Je n’avais jamais pris d’apprenti pour autre chose que pour la médecine, mais j’avais dit à ce Griseur que je soignerais son fils… et le cas était suffisamment intéressant pour que j’accepte d’y passer un peu de temps.

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C²A²

l'homme accepta la potion non sans d'abord la regarder d'un drôle d'air avant d'en boire le contenu. Quelques instants plus tard, il sentit ses forces revenir progressivement. Son interlocuteur revint à son fils en lui donnant des pistes concernant le professeur de l'académie en charge de la magie élémentaire. Luna Langevin. Oui, Henri connaissait la réputation de son bordel mais il n'avait pas réalisé qu'elle était également professeur... Deux professions normalement inconciliables. Mais pas à Targatt vraisemblablement.
Malgré les recommandations de l'homme aux yeux ocres, Henri se redressa, une lueur résolue brillant dans ses yeux marron.

Je vous remercie. Je tenterai au moins de prendre contact avec elle pour exposer le... problème et aviserai ensuite.

Il retint tout de même les autres noms donnés mais se permit un léger haussement de sourcils lorsqu'il mentionna un certain Alecto Leckard. Un Leckard... Non. Quand bien même ce guérisseur serait réellement bienveillant comme le disaient les légendes urbaines, il n'était pas assez fou pour que son fils aille en côtoyer un. Enfin... il aviserait après qu'il les ai tous rencontré...
Il remercia une fois de plus l'inconnu et demanda si il pouvait s'en aller.

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Alecto

J'appréciais l'ironie de la situation quand je vis les réactions de l'abjurateur. Le nom des Leckard faisait toujours son effet et le regard dans ses yeux s'il avait sû qui j'étais aurait probablement valu le détour. Mais mieux valait garder l'anonymat pour l'instant. Je remerciais Griseur en lui souhaitant bon courage et verrouillait la porte derrière lui.

Le temps avait filé et l'aube commençait déjà à poindre. Caïn avait encore besoin de repos, mais il valait mieux qu'il file au plus vite avant que sa trace soit retrouvée. Assis sur le bord du lit, je le réveillait doucement.

- Caïn... Il est temps.

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C²A²

Difficilement, Cain rouvrit les yeux pour découvrir son oncle à ses cotés. Encore vaseux, il se redressa tout de même sans faire grand cas de son état. Il avait de toute façon connu pire et ces quelques heures de sommeil lui avaient été bénéfiques.

Tu as pu trouver l'abjurateur ? Il a réussi ?

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Alecto

Je hochais la tête.

-Celui de ta gorge a été défait. Pour celui de Bran… il doit en rester des traces, la tâche était un peu au-dessus de ses compétences.

J’hésitais à demander à Caïn s’il avait besoin de parler de ce qui s’était passé entre lui et Brann. Je ne voulais pas raviver d’éventuelles blessures, mais il aurait sans doute peu d’occasions de dire ce qu’il avait sur le cœur.

-Est-ce que tu veux… parler de ce qui s’est passé ?
__

C²A²

Cain acquiesça. Les sceaux avaient été défaits... Mal mais au moins les sorts liés à cela étaient inactifs... Et il y avait peu de chances que Brann aille chercher plus loin... Du moins il l'espérait.
Le jeune homme se dirigea vers la porte et posait la main sur la poignée lorsque son oncle lui proposa de "parler" de ce qu'il s'était passé avec son cousin. Cain se raidit sur la poignée dont le métal se mit à chauffer subitement. Ses yeux ocres se mirent à luire autant de haine que de magie tendis qu'il contenait maladroitement les fluctuations de son aura. Il tourna la tête vers Alecto.

Il m'a torturé, tué, puis m'a ramené avant de vouloir me contraindre au silence et à devenir son obéissante petite chose via ce sceau. De quoi voudrais-tu donc que je parle mon oncle ?! De quelle partie ?! De ton absence ? De ton incompétence à faire ce qu'il faut pour éradiquer les vrais monstres ?

De simples pensées.

"Non."

fut le seul mot qui franchit ses lèvres, d'un ton glacial malgré la chaleur ambiante qui avait soudainement augmentée autour de Cain.
Sans un regard de plus, il ouvrit la porte et sortit, le métal constituant la poignée devenu presque liquide tombant de sa paume.

"On y va ?"

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Alecto

Je soutins le regard de Caïn malgré ma gorge qui se serrait. Il m'en voulait, comment aurait-il pu en être autrement ? Je savais ce que son cousin lui avait fait, la reine m'en avait touché quelques mots, mais je ne pouvais pas faire tomber Brann, pas encore. Un jour, justice serait rendue, mais pour le bien de la famille, il fallait pour l'instant que quelqu'un assume le rôle de patriarche et je n'étais pas encore prêt à le faire.

Je me contentais d'acquiescer et de suivre mon neveu, non sans avoir reconstitué d'un geste la poignée de la porte. J'arrêtais cependant Caïn avant qu'il commence à descendre l'escalier.

- Attends... je préfère te donner ça tout de suite par précaution, au cas où nous devrions nous séparer.

Je lui tendis un sac qui contenait quelques biens de première nécessité, des potions et un peu d'argent, puis une enveloppe. Celle-ci contenait le collier de protection spirituelle qu'il m'avait confié, ainsi que son attestation d'émancipation. Cette dernière n'avait pas été facile à obtenir, mais ironiquement, les agissements de Brann m' avaient aidé à convaincre la reine que Caïn était une victime qui se porterait mieux en étant un citoyen indépendant, hors de l'influence familiale. Sa faiblesse de lumineuse avait fait le reste. Elle devait probablement s'en mordre les doigts maintenant et pester contre sa propre naïveté, mais la chose était faite.

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C²A²

Cain s'arrêta et prit le sac dans lequel il se mit à farfouiller pour voir ce qu'il contenait. Il ne prendrait pas longtemps, juste voir ce qu'il y avait ne gros.Il ouvrit l'enveloppe et fut incroyablement soulagé de voir le collier de protection spirituelle dans celle-ci. Il s'empressa de la remettre à son cou comme si sa vie en avait dépendu. Il découvrit aussi une attestation d'émancipation et resta un instant bouche bée, un air interdit sur le visage avant que sa bouche ne se fende en un sourire sincère et étrangement radieux.
Ses yeux trahissaient sa joie et la reconnaissance qu'il portait à son oncle pour ce coup-là. Il fit un mouvement instinctif vers lui mais s'interrompit et se contenta de lui sourire un peu plus gêné. Il avait le don de passer d'une émotion à l'autre en une seconde. Ca ne faisait pas de lui quelqu'un de lunatique mais trahissait son instabilité chronique.

"Merci... Tu n'imagines pas ce qui ça signifie pas pour moi..."

En fait si, sans dote parvenait-il aisément à l'imaginer. Il était enfin libre de faire ses propres choix, en n'étant plus dépendant de sa famille. Il était libre de couper les ponts ou de gagner de l'argent. Son propre argent, qui ne serait pas reverser à ses tuteurs cette fois-ci. Il serait aussi jugé comme un adulte mais il avait été en jugement toute sa vie durant par presque tout le monde donc ça ne changerait pas grand chose sans doute.
Il aurait aimé pouvoir passer ses examens et avoir un diplôme officiel de l'académie mais... dans les conditions actuelles c'était mort. Tant pis. Il troquait volontiers le morceau de parchemin de son diplôme contre celui de sa liberté.
Légale au moins.

La Reine en tout cas devait être verte d'avoir signé un tel document. raison de plus pour le garder précieusement... au moins jusqu'à ce qu'il ait la majorité légale vu qu'il y avait peu de chances qu'elle accepte de lui en signer un autre.
Il se détourna finalement et sortit de la chambre et de l'auberge, attendant les directives de son oncle.

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Alecto

J'étais heureux d'avoir pu enfin faire quelque chose pour Caïn. Il était libre maintenant. Il fallait qu'il quitte la ville, mais c'était peut être pour le mieux. Il serait enfin hors de l'influence de la Famille. Je lui trouvait un cheval et nous quittâmes la ville en jouant à nouveau les passe-muraille. J'accompagnais Cain jusqu'au croisement des routes principales. Il pouvait choisir son chemin maintenant, et il valait mieux que je ne sache pas lequel pour l'instant... Je serais probablement interrogé à ce sujet. Je pris donc une dernière fois mon neveu dans mes bras en lui souhaitant bonne chance puis je m'en allais sans me retourner.

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