Avant l'arrivée de luna
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Mélusine se faisait une obligation de rester droite et de ne pas abuser de la situation. Ces gens n'étaient pas des clients, Giulia les avait faits entrée sans autorisation et elle ne pouvait pas laisser cette fille du sud aller trop loin. Pour autant, elle ne pouvait pas paraître impolie en face des gens, surtout qu'en fonction de sa bourse, l’aîné pourrait être un client. Il disait ne pas être du coin mais il n'allait sans doute pas repartir tout de suite après un aussi long voyage. Un client passager reste un client après tout. Pour l'heure, elle se serait bien contenter d'observer mais après avoir fait ses remarques et laissé Maria aller avertir la maîtresse des lieux, elle fut peinée de voir Jace ainsi laissé de côté.
Elle comprenait qu'il puisse être gênée, elle n'avait jamais eu de sœur à proprement parlé mais avait déjà ressenti ce genre de gêne aux cotés des aînés de la maison avec qui elle a grandi. Il venait ici pour étudier visiblement, en plus de la gêne de son frère, il devait s'inquiéter d'un tel lieu pour son apprentissage.
Giulia, quant à elle, appréciait la compagnie de ce jeune homme qui avait visiblement appris à plaire aux femmes. Sans surprise venant d'une fille de joie, Giulia connaissait autant les ficelles de drague des hommes que des femmes. Une connaissance essentielle pour maîtriser la cour sans que le chaland ne s'en doute. Ô bien sûr, une partie conséquente des gens éduquéele savait parfaitement mais une fois entre nos mains, ils se laissaient aller au plaisir de notre compagnie. C'est après tout pour cela qu'il venait. Pour ça…et les bonus cela va de soi.
Quand le jeune prit sa main avec délicatesse pour la baiser, elle se fit rougir en regardant Eslan comme s'il était celui qu'elle attendait pour l'emmener sur son grand cheval blanc. Elle ramena son autre main devant sa bouche pour pouffer légèrement de rire à la manière d'une fille qui rit de nervosité devant ce genre situation "romantique".
Quand soudain, Jace réagit à une réponse de son frère à Giulia, Mélusine se permit un petit rire mignon avec une main devant sa bouche. Giulia fut prise de surprise. Bien qu'elle ne fût pas aveugle aux techniques de l’aîné, elle se prenait complètement au jeu et n'avait guère prêter attention à l'agacement du plus jeune. Emballée par la situation, elle se pencha sur son aîné, pressant ostensiblement sa poitrine opulente contre lui tout en offrant une vue plongeante à Jace. Elle posait son coude sur une jambe d'Eslan et appuya sa tête sur ce bras en fixant Jace d'un air amusé des plus charmeur.
"Et à ton avis, beau brun, est-ce ton frère qui contrôle la cour qu'il me fait ou est-il dirigée parce que je m'amuse de ses manières ?" lui avait-elle dit avec un regard des plus coquin tandis qu'elle faisait glisser sa main sur sa cuisse telle une invitation. Au début, elle avait posé sa main sur son genou et à mesure que la phrase avançait, sa main remontait le long de la cuisse jusqu'à…être arrêter par Mélusine.
Des fils était venu se coller à la main de la femme aux cheveux de jais et l'avait vivement retiré de la cuisse de Jace.
"Giulia ! Calme-toi enfin ! C'est l'apprenti de Dame Langevin. Tu ne peux pas le traiter comme tu en as envie." S'exclamait Mélusine un brin courroucée. Elle jeta un œil sur Jace, sur l'ainé, puis sur Giulia. La belle rousse semblait désespérée de cette dernière. De toute évidence, elle devait avoir l'habitude de la froisser.
Après cette injonction, d'autres femmes, curieuses, étaient venues au balcon d'intérieur donnant sur cette pièce. Certaines riait que Giulia se fasse encore réprimandée, d'autres faisaient les yeux doux aux deux jeunes hommes ou leur faisaient des regards félins ne laissant que peu de doute sur ce qu'elle s'imaginait avec eux. Quelques autres venus plus tardivement semblait plutôt partager la position de mélusine mais ne firent pas encore de commentaires supplémentaires.
Giulia eut le visage clairement marqué par la surprise devant le geste de Mélusine. Il fallait toujours qu'elle se mêle de ce qui ne la regarde pas. Elle se leva, oubliant quelques instants les beaux jeunes hommes. Une main replaça sa chevelure qui gênait son visage et regarda frustrer Mélusine, elle s'apprêta à lui passer un savon mais, elle se rappela ma dernière punition.
Une de celle que je préférais c'est envoyer les filles désobligeantes envers mes règles pendant 1 mois complet vers les clients aux vices plus tordues et les plus éloignée des préférences de la vilaine qui subit la sanction.
Finalement, elle se contenta de retourner dans le canapé et se blottit contre l’aîné. Ça pouvait avoir de l'air d'une provocation vu comme ça, mais elle doutait que Mélusine ait le cran de poursuivre pour l’aîné qui n'avait jusqu'à maintenant pas engendré de réaction de sa part. Et en effet, Mélusine se contenta de passer une main sur le visage en se demandant bien ce qu'il fallait faire pour gérer celle-là…
L'animation à l'étage s'était un peu poursuivie mais s'était amoindries car dispersées par les jeunes femmes qui semblait avoir la même position que Mélusine. Jace essaya de détendre un peu l'ambiance en changeant de sujet mais fut tout de même coupé par son frère qui conclus en disant qu'ils étaient soulagés d'être arrivés. C'est à ce moment-là que j'entrais dans la pièce. Les courtisanes de l'étages avait déguerpies aussi vites à part une ou deux qui observait mais se faisaient toute petites. Giulia s'était senti gênée et coupable tout de suite et s'était levée droite comme un i.
Arrivée de Luna
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Interpellée par le brouhaha, je m'étais levée et avait rencontrée Maria à la porte qui venait justement me quérir. En arrivant dans la pièce principale, le silence se fit aussitôt. Je ne prêtai guère d'attention aux filles à l'étage et me concentrais sur la situation du rez-de-chaussée. Je compris rapidement la situation. L’aîné avait fait l'erreur volontaire ou presque d'entrer ici. Il avait vu des filles par la fenêtre et avait frappé. Je le savais. Pourtant le petit malin prétexta en marmonnant que les rues étaient mal indiquées. Peut-être…Mais il se jouait de moi malgré tout. Suite à ses marronnages, je m'approchais de lui et me baissait pour lui offrir ostensiblement la vue sur ma poitrine gourmande. Histoire de tester sa réaction.
"Jeune homme. Je vous prie de ne pas défier mon sens de la déduction. Mais si vous insistez, soyez assurer je saurais vous faire avouer et confirmer ce que je sais déjà. N'est-ce pas mon mignon ? J'avais exprimé cette "menace" de manière tout à fait mielleuse. J'avais aussi posé ma main sur sa joue avec une douceur ambiguë. Un peu pour appuyer le coté " t'es gentille mais ne me défie pas". Ainsi, je lui faisais comprendre que je n'étais pas dupe. Ce qui est su ne pouvant être ignorer, il ferait surement plus attention à ces propos en ma présence. Quoi que ce garçon ne profiterait pas de ma compagnie très longtemps. Il allait surement partir dans quelques jours.
Bien…Au moins mon apprenti avait un peu plus de tenue. Je lui sourie et me montra un brin amusé par le pic qu'il lançait à son frère. Est-ce que je comprenais ? Je dois dire qu'en tant que fille unique, je ne savais pas trop. Mais si tous ses frères étaient des amuseurs du genre de son aîné, ça ne devait certes pas être facile d'étudier.
Je lui répondis d'un clin d'œil amical tandis que son aîné se présenta à son tour. Je levais un sourcil amusé à la réflexion de ce jeune homme. "Pour vous servir" qu'il disait. Il avait peut-être un peu trop poussé la chansonnette. J'allais lui…Non… Je souris de ma bêtise et oubliait cette idée. Je ne devais pas entacher les relations avec cette famille. Faute de quoi ce tutorat ne rimerait pas à grand-chose. Quoi que j'espérait embrigader le gamin dans mon giron. Il n'est pas facile d'avoir une personne trop intelligente à son service mais en les prenant jeune, il était tout à fait envisageable d'en faire de loyaux…amis.
"Et bien ce cas messieurs. Suivez-moi."Je me dirigeais vers la porte par laquelle eux étaient rentrés.
"Si vous le permettez. Nous allons commencer par l'entrée que vous auriez du prendre." Avais-je dit aimablement en lançant un coup d'œil amusé à l'aîné.
En sortant, je tourne à gauche, poursuis quelques mètres puis tourne encore à gauche à une petite intersection. De là, quelques mètres plus loin, nous passons sous une voute de pierre sur la gauche et entrons dans une petite cour intérieure d'une vingtaine de mètre carré.
Sans me retourner, j'indiquais qu'il s'agissait de l'entrée qu'il devra utiliser mais aussi que les filles passaient souvent du temps dans cette cour au beau jour.
A gauche comme à droite, le long du mur accueillant la voûte se trouvait deux escaliers rejoignant un couloir extérieur qui se rejoignait en face. Je les invitais à me suivre sur celui de gauche. De l'autre côté, Une belle blonde aux cheveux long et bouclé, en petite tenue, brossait les cheveux roses d'une fille plus jeune qui observa timidement les deux étrangers. Machinalement, elle recouvra sa poitrine des plus généreuse qui était pourtant couverte d'une robe légère aux pourtours de dentelle.
Je posais ma main sur une petite tête de lion qui ornait ma porte d'entrée. Une petite fluctuation magique émergea et j'ouvrit la porte.
Il s'agissait de mes appartements personnels. J'avais d'autres chambres mais ce petit était là pour étudier, ce ne serait pas sérieux que je le mette trop près des filles.
La décoration était surtout portée sur des tons rouges. Pour l'occasion, j'avais agrandi un peu mon appartement. Créant une porte sur une chambre dont j'avais fait condamner l'ancienne porte donnant sur la cour intérieure. Une fenêtre de toit de taille raisonnable se chargeait d'apporter la lumière du jour.
Je m'arrêtais au milieu de la pièce entre la table basse et le grand canapé dessiné initialement pour faire d'autres choses que simplement s'assoir et boire un thé. Toutefois, ce genre de concept n'était populaire à a connaissance pas très populaire et ça ne devrait pas avoir d'autre effet que de le trouver étrange.
Je me retournais et observa mes deux visiteurs.
"Bienvenue dans mes appartements jeune hommes. Ici c'est le hall d'entrée, le salon et la cuisine dans le coin là-bas. Tu es libre d'y passer du temps et de te préparer des repas comme tu l'entends.
En face, c'est ma chambre, si d'aventure ce n'était pas une évidence, je vais le préciser, je t'interdis scrupuleusement d'y accéder… La porte sur ta droite est pour toi. C'est ta chambre et ton bureau." Tout du long, j'avais employé un ton très aimable et montrait d'un mouvement élégant du bras les lieux à mesures que je les désignais. En terminant, je me dirigeais vers la chambre de l'apprenant et l'invitait d'un geste à ouvrir lui-même la porte.
La porte était faîte dans un bois d'ébène. Assez lourde et son ornement assez classique était finement travaillés, à l'image d'à peu près tout ce qui se trouvait dans cette pièce en fin de compte. La poignée avait une couleur dorée mais au touché, peut être même à vue d'œil, il verrait que c'est du chiqué. En ouvrant la porte, il verra en face de lui un lit, ni petit ni grand. Pas fait pour dormir à deux mais assez grand pour que ce soit le cas tant qu'on accordait un peu de son confort à la personne qui partageait son lit. Un bureau se trouvait contre le mur gauche. Pour un étudiant, la taille de ce bureau était plus que raisonnable et lui permettrait ainsi de travailler très confortablement. La pièce baignait dans une douce lumière tamisée grâce à un petit enchantement des plus anodin. Il répondait à ma seule voix pour l'instant, mais je le ferais bien sûr paramétrer pour Jace dans la journée.
Quand il entra dans la pièce, je le suivis et me dirigea vers la table de nuit. Sur celle-ci, on voyait un petit objet gravé de quelques symboles. Je pris l'objet et frappa trois la paume de ma main avec son plat. Une fluctuation magique plus ou moins visible inonda la pièce quelques fractions de secondes. Puis plus rien. Le bruit ambiant qui venait l'extérieur n'existait plus. Oh on entendait encore des choses, mais plus seulement des sons ambiants de mes appartements. Le son que nous faisions.
Je lui donnais l'objet en souriant d'un air qui se voulait presque maternel.
"Je me suis dit que ça te plairait de ne pouvoir t'isoler du tumulte de la cité pour mieux travailler. Ça ne sert à rien de l'emmener ailleurs par contre, elle ne fonctionne qu'ici. Mais si tu le désire, on devrait pouvoir travailler sur un concept différent pour l'adapter à tes besoins…. Alors. Ta chambre te plait ?" lui demandais-je radieuse.