Sous la pluie d'automne (ABANDONNÉ)

J+12 Couronnement.
Si Diane avait été humaine, elle serait en sueur, agitée comme une puce et gémissant dans son sommeil. Pourtant, c'est d'une rigidité semblable à celle des cadavres que la Vampire dort, malgré le cauchemar qui se dessine sous ses paupières. Attachée par des chaines de faire à un bloc de pierre, elle était immobile. Un homme au visage dissimulé dans l'obscurité venait lui presser contre la gorge un fer chauffé à blanc contre sa gorge. Ouvrant la bouche pour hurler sa douleur, aucun son ne sortait. Autour d'elle, une foule de spectateur applaudissait. Regardez le monstre se faire torturer alors qu'elle n'a rien demander.
Puis enfin, le réveil salvateur survient. Ouvrant deux grands yeux rouges dans l'obscurité, la Brune se redresse dans son lit, les poings fermés sur les draps. Cherchant à ancrer sa présence dans la pièce, elle s'assure que tout lui est familier.
Diane lisse ses cheveux en arrière, calmant sa respiration erratique. Posant les pieds sur le carrelage frais, elle se dresse debout. La sensation de brûlure dans sa gorge ne semblait pas se calmer. La sensation de soif, bien connue de la Vampire, continuait de la torturer, même après le réveil.

La Brune n'avait pas le choix. Elle allait devoir chasser. Pas le temps d'attendre la tombé de la nuit, ni de contacter un marchand d'esclave. Ce devrait se faire dans l'illégalité la plus totale, ce qui tordait l'estomac de la Belle. Elle avait perdu l'habitude de chasser. Serait-elle trop rouillée ? S'arrêtant devant la miroir, elle souffla un rire nasal. Bien sûr que non. Personne ne saurait lui refuser quoi que ce soit, encore moins si elle s'en prenait à un sans-magie. Il allait cependant savoir choisir un lieu discret. Avec la guerre qui se préparait, semblait-il, les Paladins allaient être très présents dans les rues. Si ce n'est les Paladins, les soldats.
Ouvrant sa nouvelle garde robe remplie de tenue plus ravissante les unes que les autres, pour la plupart généreusement "offerte" par quelques boutiques. Après un long moment d'intense réflexion, la Brune opte pour une robe victorienne dont le buste est recouverte de dentelle noire, un col carré pas trop plongeant. Les manches longues sont rehaussées par une frange de dentelle sur l'extrémité. Quelques rubans viennent habiller sa chevelure alors qu'elle attrape une ombrelle noire, assortie aux fioritures de sa robe.  

Fermant l'humble maisonnette qu'elle empruntait depuis son réveil, la Brune se dirigea vers l'endroit qu'elle savait discret ; le parc du Quartier Vodrel. Réputé pour être l'endroit où les filles de joies emmènent leur client et où les couples non-officiels se rencontrait en secret, une belle femme comme elle passerait presque inaperçue.
Arrivée là bas, marchant sous son ombrelle qui la protégeait à la fois de la pluie et des quelques rayons de soleils qui perçaient les nuages, la Vampire fouille la zone du regard. Suivant son odorat, elle repère une odeur distincte. Celle du sang. Ses pupilles se teintent de rouge et, d'un pas pressé, elle se hâte vers la zone.
Derrière un buisson de rose, un homme entre deux-âges se tient le doigt, où une épine est plantée. Passant le bout de sa langue sur sa lèvre supérieure, Diane agrippe l'homme par le col pour le plaquer contre un arbre. Couvrant la bouche du mâle d'une main implacable, la Belle plante ses crocs dans le cou de sa proie qui commence déjà à tourner de l’œil.
Le souffle court, le cœur battant et une sensation de chaleur emplissant son corps, la Vampire ne parvient pas à sa contrôler. L'odeur des roses, celle du sang ainsi que son goût, enivrent tout ses sens jusqu'à embrumer son esprit. Plus. Il lui fallait plus. Pressant ses mains sur la bouche et le bras de l'homme, elle se blottie contre lui comme le ferait une amante. C'est probablement pour ça qu'on les prendrait si elle n'était pas en train de le vider de ses derniers gouttes de sang. Relâchant le corps froid du nouveau cadavre, elle le laisse choir par terre.
Peu à peu, sa réflexion reprend le dessus. Elle prend conscience du monde qui l'entoure. C'est presque trop tard que Diane remarque les bruis de feuilles et de pas qui se rapprochent, prudent.

Attrapant son ombrelle, elle se hisse dans les branches de l'arbre avec une agilité surnaturelle. Mordillant doucement sa lèvre inférieur, elle voit l'homme se rapprocher de son dernier repas. Fouillant les lieux du regard, elle sentait qu'il ne tarderait pas à la déceler. Autant essayer d'avoir l'avantage, se glissant le long de la branche, se laissant atterrir derrière lui dans un bruissement de feuille. Ajustant une mèche de cheveux derrière son oreille, puis lissant le devant de sa robe, la Brune s'avança un peu. Son regard, maintenant émeraude, glissait vers la main de l'homme qui se rapprochait de la garde de son poignard. Un léger sourire étira ses lèvres.
" - Il me semble que certains aiment l'odeur de la pluie. Ainsi que la discrétion qu'elle apporte. Moins de gens... moins de chances de faire des rencontres désagréable, tant qu'on sait tenir sa langue. N'est-ce pas ?"
Menace à peine voilée, la Belle sortit de l'ombre des feuillages pour faire face à l'inconnu. Ses yeux parcoururent le visage durcit par les années, et probablement le combat, de son interlocuteur. Détaillant la silhouette musclée de celui-ci, un léger sourire en coin étira la commissure de ses lèvres. Il était de ces hommes qui dégageait un charme mature, sans pour autant passer pour une brute.
Diane se rapprocha un peu plus de lui, tournant autour pour le détailler. Impossible d'évaluer correctement son grade, mais il ne devait pas être plus évolué que celui de la Vampire. Ses yeux émeraudes gardaient une surveillance sur la dague dans son fourreau.
" - Que faites-vous dans le coin Monsieur... ? Qui êtes-vous d'ailleurs ? "

Le buste droit, le menton levé haut, une aura de dignité se dégageant d'elle, il était clair que la Vampire ne faisait rien pour cacher sa nature et même, qu'elle l'affichait avec une grande fierté. Ses crocs n'étaient pas limés et contrairement au reste de sa peau visible, à savoir son cou, ses mains étaient entièrement dépourvu d'atours. Elle ne laissait pas la place au doute. Diane était une vampire et très fière de l'être. Elle prônait un idéologie vampirique libre, qui n'a pas à vivre dans la peur du regard des humains. Pour être tout à fait honneur, rares étaient les humains qu'elle estimait être son égal.
Le ton courtois de l'inconnu ravirent les oreilles de la Belle. Satisfaite d'avoir trouver un homme raisonnable et doté de quelques neurones qui pouvaient faire la connexion, elle laissa un sourire plus franc, moins menaçant, étirer ses lèvres. Dévoilant ses canines au passage. Tapotant le coin de ses lèvres avec un index, effaçant les dernières effluves de sang sur elle, Diane laissa à nouveau sa voix cristalline s'élever.
" - Il n'a pas réussit à me satisfaire, malheureusement. Le pauvre a payé le prix de sa médiocrité. " Après avoir jeté un dernier regard vers le cadavre, elle redressa les yeux vers le juge. " Vous avez l'air d'être intelligent. Ou du moins, malin. Sachez que c'est une qualité que j'apprécie grandement. "

Observant avec attention ses mouvements, la Vampire s'arrêta enfin de lui tourner autour quand elle vit sa révérence. Simple courtoisie, ou réflexe qu'elle avait adopté pendant sa vie mortelle, Diane s'inclina dans une parfaite révérence en retour, mettant en valeur son décolleté, sans pour autant décliner son identité. Après tout, il ne l'avait pas demandé.

Diane dissimula un rire derrière une main délicate, regardant l'homme à travers ses cils. Délicieusement adorable, et dangereuse, la Vampire rentrait instinctivement dans un jeu de séduction. L'homme lui avait plu, ainsi que son élocution. Dans le meilleur des cas, elle s'en ferait un compagnon de jeu. Dans le pire... il ne valait mieux pas l'envisager. Pour lui, ou pour elle, qui sait ?
" - Ravie d'avoir pu vous aider à rendre la ville plus sûre. Je suis sûre que vos supérieurs en seront satisfait également. Enfin s'ils daignent y jeter un œil un peu plus approfondie. "

Quand il lui demanda enfin son nom, la Belle s'inclina à nouveau, comme il convient. Puis sa voix s'éleva une fois de plus.
" - Diane Biela. Anciennement directrice de Méridius et professeur à l'Académie. J'ai pris... mh... un peu de repos, d'où mon absence des hautes sphères. "
Pour la première fois, une légère gène teintant son regard. Bien sûr elle était honteuse de s'être endormie aussi longtemps de la sorte. Surtout que les choses auraient été bien différente si elle avait été présente. Ajustant la dentelle sur sa manche, la Belle soupira un coup avant de reprendre son sourire habituel. Elle ne se laisserait pas ronger par le remord.

Glissant sa main délicate et froide dans celle de l'homme, plus rugueuse probablement, la Vampire enjamba les obstacles avec une grâce surnaturelle. Chacun de ses pas étaient guidées par des sens plus aiguisées, lui évitant un quelconque trébuchement embarrassant.
La Brune vient ensuite glisser son bras sur celui de l'homme, comme une femme noble le ferait. Le menton toujours haut, elle ajuste son ombrelle au dessus de la tête, restant prudemment cachée dans son ombre. Une fois bien positionnée, la Vampire initia la marche, bras dessus dessous avec l'homme à ses côtés. Feindre une balade n'était pas des plus difficiles au vu du peu de monde qu'il y avait.
" - Alors. Juge des duels judiciaires ? En quoi ça consiste ? Je ne pense pas en avoir déjà entendu parler. "
Diane redressa la tête vers lui, un charmant sourire aux lèvres. Elle ne feignait pas sa curiosité, la poussant à vouloir tout savoir sur tout les sujets.