Biographie

L'inquisiteur du Chaos / Le pourfendeur de crâne / Le défenseur de la justice, ect...

Tout a un début et une fin, je pourrais parler de ma conception, la rencontre de mes parents, mais je n’en ferais rien, car cela ne m’apporte rien. Née avec une âme brisée, ou plutôt corrompue, j’ai vécu avec ma famille en tant que hors-la-loi dans les rues.
Je ne m’en plains pas, nous n’étions ainsi pas exposés à expériences qui entraveraient potentiellement ma liberté.
J’étais souvent crasseuse, mais j’arrivais à voler les marchands pour me nourrir donc le reste n’avait aucune importance dans ma vie…
J’ai toujours été persécutée enfant, trop soft pour un Yamilo sûrement, je n’avais pas le cœur à tuer.
Mes parents déçus me laissèrent donc me débrouiller seule vers l’âge de 12 ans. C’est plus tard que j’ai appris leur capture et exécution pour avoir tenté d’assassiner un noble haut gradé.
Je ne sais pas pourquoi et n’ai jamais cherché à comprendre, je n’ai pas besoin de bourrer mon crâne d’information inutile, dans la vie, il faut être pragmatique.

Les persécutions envers ma personne continuaient d’aller de bon train et un jour, je me suis sentie en danger. Je ne saurais l’expliquer, c’était une intuition animale. Leur démarche, leur posture et tout ce qu’ils dissimulaient dans les ombres. Malgré le fait de ne jamais avoir pu aller à l’école au vu de mes conditions de vie et donc le peu d’expérience en magie que j’avais obtenu était donc limité. Pourtant, je n’étais pas stupide. Je savais ressentir le danger.

Quand j’y repense, je suis encore ébranlée par ce souvenir, mais il faut savoir une chose, j’arrive à mieux communiquer avec la magie par le biais de la danse. J’étais pourtant à ce moment tellement tétanisée, sentiment que je pensais inconnu pour notre espèce que je n’ai pas pris le temps de bien me concentrer. J’ai bafouillé et après avoir hurlé mon incantation pour faire apparaître un magnifique loup prêt à bondir pour me défendre… Ce sont en fait des miaulements plaintifs et craintifs qui se sont fait entendre.
Mes yeux cherchèrent la voix pour trouver, à la place de mon loup, un pauvre petit lionceau en pleure.

- PUTAIN DE MERDE ! FAIS CHIER !

Je ne saurais dire ce qu’il s’est passé ce jour-là. Je n’ai jamais cherché à protéger quelqu’un de la mort, mais là, je n’ai pas pu me résigner à laisser tomber cette invocation ratée. Je me suis précipitée sur lui, l’embarquant avec moi, courant jusqu’à en perdre haleine.

Finalement, je réussis à trouver une vieille maison où m’abriter. Le bébé c’était endormi contre mon torse. Répugnée, je le laissais tomber par terre en le maudissant.

- Dégage de là le raté, rentre chez toi !

Je me suis éloignée, j’ai toujours eu l’habitude, sous la précipitation d’avoir des soucis d’incantation, faisant plutôt apparaître le chat des voisins qu’un animal majestueux… Et toujours des félins lors de mes moments de panique. Ils repartaient immédiatement, me laissant seule me faire frapper.

Je le savais, cet animal hors norme à cette société que j’avais invoqué allait repartir de là où il venait… Car cette misère, cette cité, n’était pas sa place.
Je suis retournée chez « moi », d’un pas nonchalant. Ce n’était rien d’extraordinaire, un squat, je dirais ?
Tout ce que je sais, c’est qu’à peine ais-je voulu poser un pied à l’intérieur, que la sensation d’une douce fourrure caressant ma jambe m’arrêta. J’osais poser un regard vers l’élément perturbateur de ma course, quand je le vis… Ce lionceau, seul, torturé par la peur de ce nouvel endroit et l’horreur à l’idée de repartir chez lui.
Je ne saurais ce qu’il s’est passé à ce moment en moi, mais j’ai ressenti la décharge d’une haine incommensurable s’abattre sur moi. Qu’avait-il fait ?!

Comme libérée d’une entrave invisible, je ressentis toute cette magie que je peinais à prendre possession correctement. Ce familier, sans savoir pourquoi j’avais l’impression qu’il n’était pas un simple animal… Sûrement une divagation, mais malgré cette forme des plus « banale » je sentais quelque chose de plus bouillonner en lui… Une illusion ? Je n’eus pas envie de chercher et mes seuls mots furent :

- Dégage de là boule de poil si tu ne veux pas crever.

Ces mots… Ils étaient vrais, j’avais soif de sang, soif de vengeance. L’animal me fixa, laissant mon corps se figer, comme glacé. J’avais l’impression que mon cœur avait cessé de battre… Je compris direct, je ne pourrais pas me séparer de lui si facilement.

L’animal se remit à pleurer, comme si toute cette dangerosité, c’était dissipée. Je vins donc m’occuper de la bestiole.

D’ailleurs… Quelques jours plus tard, tous mes persécuteurs avaient péri… Étonnant non ? Ou pas.

J’avais soif, soif de meurtre et finalement le temps passa.

***
Oisive par ces années passées, exilée, je pris le temps d’examiner mon nouveau chez moi, bien plus luxueux… Le cadeau d’un amant avant un fâcheux accident… Pauvre petit. Un grognement rauque se fait entendre, mon lion a faim. Je lui souris et viens poser une main délicate sur son nez, me dirigeant vers les sentiers battu. D’un claquement de doigt, je l’appelle. Il s’étire, las de cette routine et s’avance vers moi, me présentant son dos.
Il me faut faire un bon pour me mettre finalement en selle. Tout est calme et silencieux, nous attendons… Et finalement voyons le petit groupe arriver. Je bondis, plongeant mes griffes dans le dos de mes opposants, sautillant d’ombre en ombre. Seuls mes yeux verts illuminent ce sanglant spectacle.

Alors que je laisse l’animal lécher mon visage rouge d’hémoglobine, je viens siffler entre mes dents. Autant, on m’avait laissé la vie sauve… Autant en contrepartie, je n’avais pas le droit de toucher à certaines familles.

L’écusson gravé sur leur blason m’était que trop familier. Je n’ai tendance à me plier à aucune règle… Mais torturer tout en étant tranquille était un compromis qui m’était des plus favorables. Le royaume n’était pas des enfants de cœurs, je le savais…

Une missive m’étant adressée ne tarda pas à arriver. Ma présence était requise au sein du gouvernement. Je ne vins pas me déplacer.
Ni eux, ni moi ne voulions se voir.
Une autre lettre arriva, me demandant de dégager… Mais pas simplement pour une exile en campagne ou à l’orée des forêts. Non, on me demandait formellement de rejoindre Targatt, infiltrer une famille pour mieux la scinder.

Tout était parfait, je n’avais qu’à tromper comme j’étais habituée à faire… Et pourtant…

***
Mes ongles viennent à caresser le métal de mes barreaux. Je soupire d’ennui alors que j’examine de plus prêt ma cage. Jamais une mission ne m’a fait défaut, alors comment ont-ils eu vent de mes actions quelque peu douteuses ?!

Je ne sais, ma main s’emmêlant nerveusement dans la crinière de mon lion. Pour je ne sais quelle raison, nous n’avons été séparés. Le sang tambourine mes tempes, la soif de sang est grande, il me faut torturer. Le craquèlement des os et le hurlement de douleur sont trop absents en prison.

Pourtant… Je ne démoralise pas. Je suis toujours en vie, c’est qu’ils attendent forcément quelque chose de moi ?
On dit que la haine rend aveugle, mais je pense que c’est la confiance qui nous aveugle le plus. Tout comme ils m’ont désarçonnée de mon trône… Viendras leur tour où cela sera toute leur génération qui sera rayée de l’histoire…