[Quête de trame] Le mystère des Rois Nécromants

Les espions alliés ont confirmé qu'une délégation d'Imperii avait quitté en secret l'empire et qu'ils se dirigeaient vers les les anciens territoires des Nécromants. Un fait suffisamment étrange pour être noté. Par ailleurs, il est de notoriété publique, du moins d'après les légendes, que les rois d'antan auraient encore aujourd'hui des trésors insoupçonnés de richesses mais également d'objets magiques aux pouvoirs phénoménaux, enfouis dans leurs anciennes forteresses. Sans être parvenu à obtenir davantage d'informations, il semble logique de penser qu'ils veulent s'emparer d'un des trésors cachés. Le fait qu'un érudit spécialisé dans cette période fasse parti de la délégation semble corroborer l'hypothèse.

Il serait tout aussi logique pour eux de tenter de renforcer leur pouvoir interne. Selon la tournure des événements et la guerre menaçante, toutes les fins ne seraient pas à leur avantage. Qu'Hésandre en sorte vainqueur serait, en un sens, aussi problématique que si Targatt l'emportait. Sur des plans différents.

Malgré tout, il était étonnant qu'Imperii se dirige vers cette option, à moins qu'il s'agisse de piller une des forteresses, emportant à la fois les richesses que l'on disait « capable de financer un Empire pendant des années » sans parler des objets magiques qu'ils ne seraient pas forcément en mesure d'utiliser mais dont la simple possession ferait d'eux une force à ne pas se mettre à dos.

La mission était des plus simples : les empêcher d'atteindre leur but et les doubler en récupérant ce qu'ils avaient prévu à leur place afin de renforcer Targatt.

Une fois le groupe de volontaires rassemblés, le guide leur confia à tous une vieille pièce percée où un lien de cuir était passé de sorte à en faire un collier.


« Ca permettra à chacun de connaître la position des autres. » expliqua-t-il brièvement avant d'activer le portail qu'il avait tracé au sol en mêlant plusieurs techniques, de toute évidence, puisqu'il y avait autant de symboles runiques que l'emploi de plusieurs herbes, mêlées à une bonne quantité de sang, humain pour qui avait l'odorat assez fin pour le reconnaître.

« Nous arriverons directement sur la côte. Nous ferons le reste avec des montures adaptées à l'environnement. Et... »

Il jeta un coup d’œil vers les tenues des personnes qui l'accompagneraient.

« Il va falloir vous changer. L'idée, si j'ai suivi, c'est de se fondre dans le décor jusqu'au bon moment nan ? »

Il fouilla dans son sac et en sortit des gravures représentant un groupe typique de la région où ils allaient.

« Je vous présente la mode en Arijaa. » Il frappa dans ses mains et métamorphosa ses propres vêtements pur correspondre aux standards : adaptés aux fortes températures et aux basses des nuits les plus froides, aux tempêtes de sable. Le guide au teint buriné par les voyages sourit à Luna.

« Je vous conseille de vous faire passer pour un homme, même si ça va sans doute être difficile. » finit-il pour lui-même en la dévorant une seconde des yeux.

Non pas qu'ils attaquent les femmes mais les règles de vie de ces dernières tranchaient avec celles des hommes. Pour faciliter leur voyage, autant ne pas trop attirer l'attention. D'autant que le guide ignorait si ces « compagnons de route » connaissaient les us et coutumes de la région. Mais il était là pour pallier à ces désagrément justement. Il était grassement payé pour.

« C'est parti ! » lança-t-il presque joyeusement en leur faisant signe d'avancer dans le cercle de téléportation tendis qu'il le faisait lui-même, disparaissant aux yeux de ses compagnons de fortune.

Mission dangereuse

Depuis qu'Aélith avait imposé à son ancienne maîtresse sa liberté, elle multipliait les petits travaux et préservait ses aptitudes tout en évitant soigneusement les troupes de la cité de Targatt et les tentatives de réquisitions.

Tout ceci avait jusqu'alors fonctionné. D'autant qu'elle remplissait quelques travails pour des personnes cherchant à régler quelques comptes en silence et s'il le fallait, avec autant de violence que nécessaire. Deux choses que la drow, dévouée à la finesse, la violence et la cruauté de Lloth savait faire.

Cependant, sa bourse restait presque vide et quand elle croisa l'offre de mission, elle finit, après avoir demandé conseil à la Reine de l'Outreterre -cette dernière ne prit pas le temps de répondre à une vermine comme elle, mais le temps passer à attendre la réponse convainc Aélith-, par indiqué son nom et rejoindre les rangs de l'expédition.

Quand le moment fut venu, elle suivit les indications donné et se présenta devant l'humain qui devait leur servir de guide. Sans rien dire, elle observa les tablettes présentées à elle et après quelques arrangements, réapparue devant eux avec ce qu'elle considérait comme des ajustements suffisants.


Certes cela n'allait pas la faire passer pour un mâle humain. Mais au moins, elle ressemblerait assez aux locaux pour parvenir à ses fins.

Quand les autres furent prêts, elle attendit qu'ils franchissent tous le portail pour fermer la marche, son arc dégainé et une main sur une flèche, au cas où...

osef

Leur traversée avait été quelque peu mouvementée bien qu’elle fut pourtant presque instantanée. Tous avaient pu sentir une forte perturbation et ressentit une fluctuation, peu rassurante, du flux qui les entraînait sur un territoire aussi lointain.
Ils arrivèrent toutefois entiers bien qu’avec une vive nausée.

La première chose qu’ils entendirent avant que leurs yeux ne s’habituent à la brusque obscurité, quasi-totale de l’espèce de cave dans laquelle ils avaient atterris, fut un juron de la part de leur guide, le bruit de poteries brisées, et probablement le bruit du contenu de l’estomac de Mera qui se vidait par sa bouche.

Une porte s’ouvrit à la volée et trois autochtones en armes entrèrent précipitamment, suivi d’un personnage bedonnant et richement vêtu.

« Ne faites rien. » commanda leur guide tendis qu’un des gardes approchait une torche du visage de chacun d’eux pour les observer. Lorsque la lumière de la flamme éclaira celui du guide, le gros monsieur se mit à rire de manière tonitruante avant de l’empoigner par les épaules, ce qui ne semblait guère plaire au guide qui ne se débattit pas pour autant.

Il s’exprima en langue locale pour introduire ses compagnons de voyage mais sans donner leurs noms. Ce à quoi le marchant demanda si la femme-chat était à vendre. Le guide secoua la tête. « Aucun. » Il finit par reprendre en commun.

« Tu as bien failli nous tuer d’ailleurs. »

Le marchand haussa un sourcil interrogatif.

« Quand on change le site, le minimum c’est quand même de vérifier que tout a été parfaitement reproduit. Le sort a failli lâché en chemin ! » s’indigna-t-il vivement ce qui ne fit que rire l’autre de nouveau. Il lui asséna une grande tape dans le dos.

« Vous m’avez l’air en pleine forme ! Allons ! Venez ! » Le guide soupira et fit signe aux autres de suivre.

Le marchand leur fit traverser sa demeure, vaste, tendis que les servants et esclaves s’activaient de toute part.
Il les invita à entrer dans une autre aile destinée aux invités tendis qu’un serviteur, plus guindé que les autres, rejoignait son maître. Il portait autour du cou une sorte de tablette sur lequel reposait de l’encre et un morceau de parchemin. Le guide s’arrêta cependant avant d’avoir pénétré dans la suite qu’on leur avait réservé.

« Je te remercie mais nous ne restons pas. Nous devons atteindre notre prochain point le plus rapidement possible. »

Le marchand fit une moue mais acquiesça, visiblement déçu de ne pas avoir de compagnie digne d’intérêt pour la journée au moins.
Le guide sortit de son escarcelle une bourse et sortit quelques pièces d’or qu’il tendit au marchand qui s’en saisit en lui adressant de nouveau un sourire, plus amical encore.

« Tu vois, c’est aussi pour ça que je t’adore ! » ricana-t-il avant de s’enquérir de ce dont ils avaient besoin.
La liste était plus longue qu’il n’y paraissait au premier abord mais le marchand claqua dans ses mains. Le servant avait tout pris en note et il annonça au maître des lieux.

« Trois heures. Et Jawad Nafri est arrivé lui aussi. »

Le marchand claqua dans ses mains d’un air ravi.

« Parfait ! Je vous laisse profiter des jardins en attendant. Un serviteur viendra vous chercher quand nous aurons tout rassemblé. »

Les jardins étaient incroyablement verdoyants considérant la chaleur qui régnait dans la région. Les arbres étaient plutôt jeunes mas bien portant comme certains, fleuris, l’indiquaient. Plus loin, une gigantesque volière prenait une place presque aussi importante que la demeure elle-même. Les oiseaux étaient exotiques, munis de mille couleurs. La plupart n’étaient pas de la région.

Plus loin encore s’élevaient de petits murs d’enceinte qui protégeaient la demeure du monde extérieur mais en approchant de la petite muraille de pierres blanches, on pouvait commencer à entendre les bruits du souc qui était installé à quelques pas. L’animation parvenait sous la forme d’un brouhaha constant.

Deux heures plus tard, un esclave fit le tour de la propriété pour retrouver chacun des invités afin de les rassembler pour la suite de leur voyage.
Le groupe fut mené dans un recoin du jardin qui abritait des écuries. Les bêtes ne s’y entassaient pas puisqu’en fin de compte il n’y avait que les montures qui leur étaient destinées, des dromadaires /chameaux, équipés de vivre, principalement de l’eau, des fruits et de la viande séchés, mais également quelques composants sous forme de poudres, et d’une carte du désert plus précise que la leur. Enfin, l’esclave les laissa partir.

Ils traversèrent la petite ville cosmopolite et des plus animées. Ils n’eurent pas énormément de chemin à parcourir en dehors de ces murs pour trouver le désert qui, sans eux, aurait eu tôt fait de l’engloutir.

Les trois jours qui suivirent furent entièrement pris par le désert qui s’étalait à perte de vue. Les journées étaient brûlantes, les nuits glaciales.

Enfin, ils commencèrent à distinguer la silhouette de montagnes au loin.

Trois jours de plus, et une halte auprès d’un puits vers lequel les animaux les avaient naturellement menés, furent nécessaire pour qu’ils parviennent à un village perdu entre deux montagnes. Le climat s’était encore refroidi, rendant les nuits difficiles. Le paysage avait également changé, troquant le sable pour de la roche, rendant l’espace qu’ils foulaient plus aride et inhospitalier que le précédent alors que le vent frappait durement leur visage.

Le village en question ne comportait que quatre maisonnettes à peine, le reste paraissait en ruines mais c’était surtout du aux vents qui venaient continuellement frapper les murs des petites demeures.

Le guide leur fit signe de stopper là leur course mais, au lieu de désigner le village, son bras se tendit vers la pente escarpée de la montagne qui prenait forme à un petit kilomètre de là. Si on y regardait de plus près, on pouvait voir que les parois étaient criblées de cavités et grottes.

« Avant de s’aventurer dans le seul village du coin, il faudrait s’assurer que vos amis sont bien passés par-là eux aussi, et combien de temps plus tôt… Je ne pense pas que nous les aurons devancé. Une fois que nous aurons ces informations, mon rôle s’arrêtera là, ce sera à vous de choisir ce que vous ferez ensuite. Pour information, je resterai dans le village cinq jours. Passé ce délai, je repartirai avec ou sans vous. »

Il leur adressa un large sourire et ils se remirent en route vers une cavité. Il distribua les rations de viande séchée en précisant.

« J’irai seul au village demain matin. Je vous tiendrai informé de ce que j’aurai trouvé via le livre de voyage. »

Il retourna à son sac et en sortit deux petits grimoires fins, reliés et parfaitement identiques en tout points. Il en tendit un à Derek.
Le guide songeait au prix investit dans cette mission et au bénéfice possible si il ramenait tout le monde et qu’en plus il parvenait à se faire un petit pécule, selon les choses qu’ils ramèneraient de là-bas. Il brûlait d’envie de les accompagner en un sens, mais il préférait savoir qu’il resterait en vie à la place.

Les livres seraient utile pour savoir ce qu’il se passait sans avoir besoin de maintenir un lien mental complexe. Mais ils avaient le défaut de ne pas permettre l’identification réelle de l’interlocuteur. Du moins autrement qu’avec sa seule écriture, qu’il était possible de contrefaire. Au-delà de ça, ils pouvaient fonctionner sur des distances autrement plus considérable que les meilleurs liens télépathiques. Autre bémol, ils n’utilisaient qu’un seul type d’encre : du sang.
Raison pour laquelle deux petites fioles de sang de poulet y avaient été attachés à la demande du guide. Ca évitait de perdre le sien… après tout, se faire la moindre plaie dans le territoire nécromants était un risque en plus.

Le lendemain le guide partit vers le village avec son livre.

La prise de renseignement fut rapide puisqu’il n’y avait pas vraiment d’auberge digne de ce nom. C’était une habitante qui ouvrait gracieusement sa porte aux voyageurs « égarés » d’après elle. Elle confirma au guide avoir bien vu un groupe de 5 personnes passer par le village mais sans s’y arrêter. Plus précisément, de passer « au-dessus » du village à dos de griffon. Ils s’étaient dirigés vers l’est, vers le Mont Ellil, un des monts maudits qui cernaient le village, seulement 2 jours plus tôt. Ils n’étaient, a priori, pas redescendus.

Le guide finit son récit dans le livre en voyage en indiquant que, comme convenu, il resterait au village quelques jours. Il reviendrait s’occuper des « bestioles » plus tard, probablement pour les nourrir et les soigner, leur laisser le temps de se reposer.

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