Targatt - La cité profaneConnexion

Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

UNE MÈRE POUR LE MONDE - RP UNIQUE

 ::  :: Vallée Helmancourt Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Maitre du Jeu

Feuille de personnage
Puissance Personnelle Brute (potentiel):
UNE MÈRE POUR LE MONDE - RP UNIQUE 48fs500/500UNE MÈRE POUR LE MONDE - RP UNIQUE Empty_bar_bleue  (500/500)
Type d'énergie canalisée: Toutes confondues (divines et/ou profanes)
Maitre du Jeu
Maitre du Jeu
Personnages non joueurs récurrents
Lun 21 Juin - 4:26


UNE MÈRE POUR LE MONDE



[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Le soleil se levait à peine quand, à la lisière de la forêt, une imposante figure se dessina. Dressée au dessus de la fine prairie séparant la Forêt de Kelsha des murailles nord, l'imposante silhouette avançait calmement vers la Porte Nord de la cité mage de Targatt.

Aussitôt fut elle repérée par les Protecteurs montant la garde sur la Porte Nord et particulièrement vigilant depuis les évènements de l'attaque des morts vivant, ils sonnèrent l'alerte. Toutes les tours de la cité furent immédiatement alertées et rapidement, une Aewiel essoufflée, son armure mal harnachée et ses cheveux en bataille, vint  réveiller brusquement la Reine Luthièn.

L'amante de la Reine avait écartée toutes les servantes et tenants du protocole pour raison d'état et avertis qu'un géant était en train de marcher sur la Porte Nord de la cité et qu'il venait de la Forêt de Kelsha. Un géant ? Pouvait se demander la Reine. Ils étaient rares dans les Montagnes Noires et peuplaient surtout les Monts de Cuivre à la frontière entre Hésandre et Imperii ou les steppes à l'est des Monts Enneigés. Mais rare ne voulait pas dire impossible. Alors ne voulant craindre de mettre en péril sa civilisation ou la créature elle-même, peut-être perdue, la Reine quitta son lit, s'habilla et rejoint sur son griffon la Porte Nord.

Sous-elle, le feuillage des bosquets du quartier des elfes de Targatt couvrait l'évacuation  de la population elfique de Targatt vers Tamarang. Toutes les précautions devaient être prises depuis l'incident avec la prêtresse de Bjor.

Cependant, la Reine Luthièn comprit qu'il n'y aurait aucune goutte de sang versée dès que son griffon atterris au sommet d'un des bastions de la Porte Nord. Non aucune, car, même si elle n'en croyait pas ses yeux, qu'elle frotta à plusieurs reprise, le "géant", qui attendait patiemment devant la Porte Nord n'avait rien à voir avec les géants de l'ouest. Il s'agissait en réalité de quelque chose qui berçait toutes les histoires des enfants Elvarions et Elfes Sylvains : un Ent en elfique, ou Eer en commun châtié, ou homme-arbre pour les moins savant.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Ces êtres vénérables sont souvent, dans les histoires pour leurs jeunes elfes, ceux qui guident le héro ou l'héroïne dans sa quête, ou la recueille dans les moments les plus difficiles. Ils sont à l'image de Nanrak et, même si aucune histoire qu'aurait pu lire Luthièn ne lui avait appris d'où venait vraiment les Ent, elle connaissait la tragique théorie que les Hauts-Elfes et les Elvarions les plus anciens ont établis. Pour beaucoup, les Ent sont des âmes de Hauts-Elfes qui, par la force des choses, ont dû demander à Bjor de les priver de leur vie éternelle. Nanrak, constatant l'arrivée de ces âmes meurtries, leur aurait offert la possibilité de persister sur Terraë et poursuivre, libéré de leur ancien corps incapable de poursuivre son œuvre. Il aurait ainsi transféré l'âme dans un vieil arbre et lui aurait offert la garde d'une des forêts de Terraë. Cette théorie est alimentée par la vénération qu'on les Elfes Sylvains envers les Ents qui peuplent leur forêt et qui parfois persiste pendant des générations alors même que l'Ent ne s'est pas présenté à eux depuis des siècles.

La présence de cet Ent à l'entrée Nord de Targatt ne pouvait cependant pas donner de réponse à Luthièn sur les origines de cette race vénérable. Elle était, toutefois, une évidence quant à sa raison : un Ent ne quittait le cœur de sa forêt que s'il le fallait et si un elfe avait besoin de son aide.

Or, depuis l'intervention de Nanrak pour redonner vie aux terres corrompues d'une partie de la Vallée d'Helmancourt, il s'était presque passer un an. Les quelques paysans de Targatt et des villages agricoles alentours avaient bien commencé à travailler la terre, mais ils étaient trop peu nombreux. De surcroît, les Elfes de Laïcanan, sortant plus que d'accoutumé de la Forêt de Kelsha, multipliaient les altercations avec la population paysanne qui avait bien compris que les terres les plus fertiles se trouvaient au plus proche de l'Arbre-Monde et de la colline sur laquelle il trônait. Après tout, malgré l'hiver de l'an 1298 2A3E, la prairie était restée en fleure et ni le froid, ni le gèle n'avait eu d'effet sur la terre. Luthièn était donc en grand besoin de l'aide que lui avait promis le roi de Laïcanan pour protéger l'Arbre-Monde et enfin nourrir correctement sa population.

C'est donc au moment où les altercations se firent les plus dures et les tensions commerciales terribles que l'Ent était apparu. Il ne faisait ainsi aucun doute quant à la qualité de haut-prêtre de Nanrak du vénérable hêtre. Celui-ci, quand la Porte Nord fut ouverte sur demande de la Reine, lança une longue et douce clameur, incompréhensible, à peine audible comme une brise secouant les branches de la forêt, avant de se courber pour passer l'embrasure de la muraille. Il s'inclina légèrement, autant que lui permettaient les longues lianes glissant des nœuds de son écorce et lui dessinant un visage vieilli, amical.

L'Ent n'attendit pas que la Reine l'invite à poursuivre. De lui-même, il s'avança sur la route principale du quartier des elfes. Ceux-ci, impressionnés par la présence d'un Ent dans la cité, se mirent à genoux et posèrent le front sur le pavé en signe de dévotion. L'Ent, sur son passage, faisait refleurir les fleurs, purifiait l'eau et soignait les maladies des arbres contraints dans la cité de pierre, de métal et de magie. Il s'avança jusqu'à la Porte des Fées qui lui fut ouverte sur ordre de la Reine. Là, il s'avança jusqu'à la Porte Septentrionale, celle qui donnait sur la cour séparant le Palais d'Opale de l'Académie. Cette dernière n'intéressa pas le vénérable homme-arbre dont la présence parmi les humains ne fit pas le même effet que sur les elfes. En effet, les humains, plus méfiant, restaient immobiles de peurs et d'incompréhension, voyant leur Reine a côté de pareil monstre. Quant aux autres, ils détalaient à toute vitesse.

L'Ent finit enfin son chemin dans le Jardin du Palais d'Opale où il rejoint le bosquet de fleures de cristal. En un an, elles n'avaient jamais fanée et les rares qui furent volées ou utilisées pour décoration furent en quelques heures remplacées par des nouvelles.

Là, il s'assit et dans un elfique antique très lent, rendis difficile à comprendre presque tout ce qu'il disait, il demanda à la Reine Luthièn ce qu'elle voulait savoir sur l'enfant que lui avait offert Nanrak. Il l'écouta longuement, fronçant les sourcils à mesure que le débit des paroles de la Reine lui remplissait les oreilles et quand il lui devint insoutenable, il saisit l'Elvarion et lui posa une de ses feuilles sur la bouche. Ceci en lui disant qu'elle était trop anxieuse pour pouvoir s'occuper d'un Arbre-Monde.

Le Eer, après un long moment de réflexion, décida d'inviter Luthièn à profiter de ce qui l'entourait. Le grand homme-arbre avança un de ses grands doigts crochus vers un tout petit papillon proche de Luthièn. L'insecte monta sur la branche et avec une curiosité et un intérêt propres aux enfants, l'Ent le regarda, longtemps, très longtemps, forçant l'Elvarion à retrouver sa patience, comme ses aïeux la lui avaient enseignée loin dans le Nord. Il la força aussi à la contemplation, comme les Hauts-Elfes s'entraînent des siècles durant à le faire.

Ce n'est que là, quand les énergies de Luthièn furent apaisées et libérées de tous les tourments que le monde des mortels apportaient avec eux que l'Ent accepta de répondre à ses questions. Cependant, la réponse fut d'une simplicité déconcertante :

"En ces temps où les Ombres grandissent sous les sables ardents et la Lumière étend son purgatoire à l'est des remparts de ce monde, comme en des temps précédents où il fallut toute la force de père de l'arbre dont tu es la mère pour repeupler cette vallée de forêt, de prairie et d'eau pure, seul l'amour d'une mère doit te guider dans la survie de ton enfant.

Tu as perdu les vies que tu as aimé et enfanté. Depuis, tu n'as plus donné la vie. La peine dans ton cœur est encore aujourd'hui immense et cette peur, la forêt la comprend, comme toutes tes aïeux, tes frères, tes sœurs et les héritiers de ta race.

Cependant, petite fleure, cette peur cache ce que tu as de plus précieux pour ceux de ta race : l'amour que tu as eu pour ceux que tu as perdu.

Nanrak t'as offert un nouvel enfant. Il ne demande que l'amour d'une mère pour vivre heureux et offrir à cette vallée et cette cité toute la protection qu'il peut donner. Il ne demande que l'attention d'une mère à son enfant pour donner à ton peuple les fruits de leur labeur. Il ne demande que le respect que l'on doit à toutes les choses vivantes. Il demande l'intimité qu'un être aussi imposant que lui nécessité.

Mais plus que tout, il te demande toi. Ton sang anime sa sève et à toi il est lié. Il ressentira les jours où tu seras triste. Il sentira les jours où tu seras heureuse. Il sentira les jours où tu seras en extase. Il sentira aussi les jours où ton esprit sera sombre. Il sentira aussi la maladie. Il sentira enfin la détresse. Et comme lui voudra l'attention de sa mère, il voudra pouvoir la consoler.

Comme un enfant, il fera des bêtises, grandira de travers, fera des racines en surface gênant les agriculteurs et fera des farces. Comme un être puissant, il fera déferler toute sa terreur sur ceux qui lui feront du mal. C'est à toi qu'il appartient d'éduquer cet vie dont tu es la mère.

Tu te dis déjà que c'est beaucoup pour un arbre. Cependant, recevoir pareil cadeau de Nanrak, c'est recevoir de lui sa pleine confiance et celle-ci demande une attention de tous les instants. Ce que les enseignements de tes aînés ton offert. Néanmoins, le trouble dans ton esprit ne te permettra jamais de te consacrer pleinement à lui.

Cela ne fera pas de toi une mauvaise mère. Toutes les mères ont leur propre préoccupation. Ce que la plupart des mères n'ont pas, c'est l'aide de tous ceux qui prient Nanrak chaque jour. Fait d'eux la nourrisse de cet enfant qui est maintenant le tient. Alors ton esprit sera soulagé.

Toutefois, ne le délaisse pas. Car c'est un enfant et la solitude pourrait le faire dépérir.

Maintenant, petite fleure, je me dois de m'en retourner dans le cœur de ma forêt, là où le temps est long, les choses vives et les racines d'une partie de ce monde se rejoignent. Si ta quête maternelle venait à te confronter à de nouveaux obstacles, dit au seigneur des bois sur lesquels je veille mon nom, Noalas.

Avant cela, je vais me reposer. Cette cité a ses racines si faible qu'il me faut un peu de repos avant de pouvoir retrouver ma demeure. Bonne nuit petite fleure, et puisses-tu veillé sur ton nouvel enfant."


Finit l'Ent avant de s'endormir au milieu des fleurs de cristal. Il ne repartit que trois jours plus tard, sans rien faire d'autre que chanter une incompréhensible et lente mélodie.


Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1
Sauter vers: