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Entre deux mondes (solo - terminé)

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Cain Leckard

Feuille de personnage
Puissance Personnelle Brute (potentiel):
Entre deux mondes (solo - terminé) 48fs165/500Entre deux mondes (solo - terminé) Empty_bar_bleue  (165/500)
Type d'énergie canalisée: Négatives (profane + divine)
Cain Leckard
Cain Leckard
Fugitif - Mage 2e ordre
Ven 11 Déc - 11:46
Age du personnage : 21
Race : Semi-démon
Pouvoirs : Pyrokinésie, Aura de terreur, Drains, Canalisation infernale, Asservissement de zone, Seconde peau, Soleil, Laser.
Puissance moyenne : 165


Entre deux mondes





L’une après l’autre, il remontait lentement les marches qui se dressaient, seules, au milieu d'une cavité rocheuse d'une profondeur impressionnante. L'escalier était si haut que l'on ne voyait qu'à peine l’autel noir qui se tenait en leur sommet. En contrebas, la lave bouillonnante diffusait une chaleur étouffante qui aurait suffit à tuer n'importe quelle créature mortelle et les gazs qui s'en échappaient parfois laissaient planer une forte odeur de souffre non sans rappeler certaines strates des enfers eux-mêmes. Le jeune homme qui montait les marches semblait ne souffrir ni de la température ni du gaz, se contentant de mettre un pieds devant l'autre sans une once d'hésitation et sans que son regard ne trahisse le moindre sentiment.

L'échéance approchait. Il ne lui restait plus énormément de temps pour accomplir le rituel avant que le temple ne s'effondre sur lui-même et ne disparaisse dans les profondeurs pour encore quelques siècles. Malgré cela, Cain ne se sentait ni pressé ni stressé par le chemin qui lui restait à parcourir. Dans son esprit, il était évident qu’il était là où il devait être. Là où commençait réellement son incroyable destinée. Autrement dit, puisqu’il était là où il devait être, le Temps l’attendrait si nécessaire pour que la réalisation du futur qui lui était dévolu puisse se faire. En aucun cas il ne pourrait en être autrement.

Il avait affronté tant d’épreuves qu’il paraissait normal et même légitime d’être enfin arrivé là. C’était une sorte de consécration. Plus encore… Une forme de retour sur investissement pour tous les efforts qu'il avait du déployer depuis sa naissance pour ne pas finir en pantin ou en esclave. Il avait passé le plus clair de son temps à résister, à se rebeller, toujours pour tenter de gagner en libre arbitre et autonomie, autant que pour gagner en puissance et pouvoir écraser ses ennemis quels qu'ils soient.

Targatt était loin dans son esprit. Il faut dire que là-bas comme ailleurs, il s’était toujours senti étranger dans tous les lieux où il avait résidé, étranger à toutes les personnes qu'il avait rencontré, comme si un gouffre l’avait toujours séparé des autres. Malgré ses élans vers certains visages amicaux, et même lorsqu'il avait cru ressentir des émotions plus profondes, peut-être même des sentiments, la sensation de distance et de vide demeurait quoi qu'il arrive. C’était comme percevoir les autres au travers d’une brume. Ils étaient là, présents, on le savait, on les entre-apercevait, mais rien de plus. Et les liens que Cain avait tenté d’établir avec ces personnes par le passé le laissaient aujourd'hui, au mieux, presque indifférent, et au pire lui laissaient un arrière-goût amer et décevant. Yseult, Garreth, Wilhelmine Falenrith et même Adelaïde étaient de ceux-là. Évidemment il y avait bien ceux qui, par leurs sévisses, leur manque de confiance, ou leur désespérante humanité, pouvaient faire renaître chez le jeune homme un semblant de colère. Mais dans le fond, n'étaient-ils pas eux aussi de vulgaires insectes ? Même ceux qu'il avait haït un jour si profondément, paraissaient aujourd'hui n'être rien de plus que des sacs de chair et de sang hypocrites et dénués de la moindre valeur. Aucun d'entre eux ne méritaient qu'il s'y attache, ni aucune créature au sens large. Ils n'étaient rien de moins qu'une fourmilière que Cain foulerait du pieds avant de calciner le reste du monde et quiconque se mettrait en travers de sa route.

Sans même un regard vers le passé qu'il se décidait à abandonner totalement, il montait ces marches, l'une après l'autre sans s'interrompre, à un rythme régulier.

Désespérément calme et mué par une détermination sans failles, il allait vers la concrétisation de ses aspirations et, ce faisant, vers le Destin qu'il s'était forgé.

Actuellement, ce qu’il ressentait tranchait drastiquement avec ce dont il avait l’habitude. Il se sentait bien. Serein et calme, il lui semblait y voir clair pour la première fois… Alors qu’il atteignait le sommet et prenait place devant l’autel, son regard avait trahi un brin d'excitation. Il sentait qu'il était où il devait être et que bientôt, il aurait de quoi prendre la place qui lui revenait.

L'autel était des plus sobres. Une simple chape de granit reposant sur deux blocs grossièrement taillés. Un linceul violacé, visiblement d'un certain âge, recouvrait la majeure partie du plan de travail. Les ingrédients et différents composants matériels s’étalaient devant lui. D’autres que lui seraient restés sans voix devant eux sans savoir quoi en faire, dans quel ordre et comment les ajouter pour les les lier les uns aux autres. Cain n’avait pas besoin de se poser toutes ces questions. Il avait déjà la connaissance requise, enfouie au plus profond de sa mémoire dans des souvenirs qui ne lui appartenaient pas entièrement. Chaque geste serait parfaitement millimétré, chaque parole qui serait prononcée serait parfaitement maîtrisée, au risque de voir disparaître l'autel et sa chance.

Yeux à demi-clos, concentré sur le souvenir requis, les mains du jeune homme se mirent à se mouvoir. Il traça à même la poussière et le souffre recouvrant l'autel, le symbole qui dirigerait l'énergie du rituel, à savoir, la représentation de la conjonction et la résolution des oppositions universelles.

Il était alors certain que son rituel se répercuterait en tout lieu et au travers des plans pour lui apporter ce dont il avait besoin, bien que ce soit justement cette trop grande ouverture qui pourrait tout à la fois signer son arrêt de mort en cas d'erreur. Mais à ce stade, il se moquait pas mal de ce qui pouvait lui arriver. Seule la réussite comptait. Il n'y avait pas de place pour l'échec dans le futur qu'il était en train de se tailler.

Cain plaça au sommet des deux angles principaux du symbole, deux bougies de couleur noire. Et au sommet des quatre angles restant, une bougie de couleur différente. Une dorée, une violette, une rouge carmine et enfin une d'un vert sombre.

Pour signifier le début de son rituel, il prit une longue inspiration et déploya son aura de sorte à ce qu'elle englobe tout l'autel. A peine son aura avait-elle submerger les chandelles que celles-ci s'enflammèrent.

Parfait, il était donc temps de commencer. Son attention se reporta sur les autres composants, prenant tantôt une gerbe de plantes qu’il broyait afin d'en extraire chaque goutte de sève, tantôt des racines qu’il réduisait en poudre et mettaient les uns après les autres dans le chaudron qui trônait au centre de l'autel, parfois sans un mot, d'autres fois en y insufflant un brin de magie, soit par la parole, un mot de commande ou un geste rituel.

Le jeune homme se saisit d'une longue corne d'un blanc immaculé et irradiant de Lumière et de Bien. Malgré la brûlure évidente que son contact avec lui provoquait, le visage du jeune homme ne trahit aucune douleur.
C'est qu'il s'agissait du début des opérations les plus délicates.
Il s’agirait d'extraire l’essence magique d'une des créatures les plus pures : une licorne en provenance directe des Paradis. La corne de la créature servant de catalyseur, Cain se mit à en extraire un élixir de pureté qu'il emprisonna dans une petite fiole. Celle-ci ne serait pas mélangée immédiatement avec le reste des ingrédients. La mettant à part, il reporta son attention sur une serpe d’or suintant de Mal qu’il plaça devant lui.

Le jeune homme ferma finalement les yeux alors qu’il se concentrait pour faire ressurgir sa véritable nature. Il avait passé tant d’années à la camoufler, à la préserver qu’encore aujourd’hui il ne lui paraissait pas totalement naturel de se métamorphoser. Étant encore au stade de l'enfance pour un démon, il n'était pas encore capable de prendre sa forme de démon adulte et devait se contenter d'une paire de cornes, d'ailes, d'une queue et quelques autres attributs mineurs. Une fois sa transformation achevée, il lui paraissait pourtant à chaque fois évident que c’était là la forme qu’il était censé garder et non pas son enveloppe humaine. Toutefois, en tant qu’hybride, il était plutôt légitime qu'il conserve les deux. D'autres avant lui l'avaient fait. Pourtant, il considérait cela comme une faille béante et préférait donc, dans la mesure du possible, n'avoir plus rien d'humain, quand bien même il pourrait en prendre les traits par une métamorphose.

Quoi qu’il en soit, sans se poser la moindre question, il saisit à deux mains une de ses cornes fraîchement sorties de son crâne, et se mit à tirer dessus de toutes ses forces. Au prix d’un gros effort et d’une profonde souffrance, il parvint à l’arracher dans un râle de douleur.

Le souffle un peu court à cause de l'effort fourni et de la douleur, Cain saisit la serpe et trancha en deux la corne qu'il venait de s'ôter. L'objet magique avait tranché sa corne aussi facilement que l’on avait coupé une motte de beurre. Malheureusement, sa souffrance et son acceptation à céder une corne pour le rituel étaient des ingrédients constitutifs importants, raison pour laquelle il n'avait pas pris la peine de s'épargner une telle souffrance en se servant de l'objet tranchant.

Poursuivant le rituel, Cain reprit l’essence de licorne préparée plus tôt et versa le liquide pur et luminescent dans la fine cavité osseuse que constituait l'intérieur de la corne démoniaque coupée. Une fois l’intégralité de l’essence disséminée dans la corne, il replaça le second morceau, refermant la corne telle qu’elle était initialement et plaça le tout au-dessus du chaudron plein des autres ingrédients.

Lentement, il se mit à psalmodier quelques formules non pas en démonique mais dans un langage antique, connu seulement des pires créatures du multivers, ou de celles qui avaient le potentiel pour en devenir une : le sombre verbe.

Sous le coup d’une telle noirceur, d’un tel Mal, l’autel entier s’était mis à trembler, comme prêt à se disloquer au moindre mot de trop, ou au moindre commandement, comme si ces paroles suffisaient à fragiliser la structure même de toute chose. Pourtant, ses propos n’étaient pas directement tournés vers la destruction, mais, au contraire, vers une toute nouvelle création : son futur.
Tendit que le jeune démon se laissait emporter par le flot de paroles et par les effets du sombre verbe, ses yeux se fermèrent à demi et son aura se métamorphosa. Gagnant non pas en puissance mais en intensité, sa pression s’accentuant aussi sûrement que le charbon suffisamment pressuré se durcissait pour devenir du diamant. L’aura gagna en magnitude et en force tant qu’elle finit par former une masse presque compacte que l’on aurait aisément pu croire tangible.

La corne en lévitation se mit à chauffer et rougir comme si elle était au centre d'un brasier ardent. Les deux essences étaient entrées en conflit et chacune luttait pour la domination de l’autre, et plus encore, pour sa corruption. Car après tout, qu’il s’agisse de lumière ou de ténèbres, de bien ou de mal, toutes les énergies si puissamment ancrées d'un côté ou de l'autre étaient et demeuraient d’infinis corrupteurs. L'essence de pureté se manifesta sous la forme de fins filaments qui transpercèrent la corne de part et d'autre.

En écho, et reproduisant la scène qui se jouait devant ses yeux, Cain se raidit soudainement alors qu’il avait l'impression que des vers de lumière avaient pris forme en lui. Ce qui était précisément le cas. Les filaments en lui rassemblaient tout le Bien dont avait été capable Cain dans sa vie, avant d'être extirpé de force de son âme autant que de son corps. Il tenta de retenir ses cris le plus longtemps possible mais la douleur était si insupportable qu'il lâcha finalement un long hurlement.

Les filaments de la licorne s'étaient mis en entourer la corne dans laquelle ils avaient été placés et s'étaient mis à forcer dessus comme un étaux d'acier qui aurait chercher à la briser, comme en témoignait la fissure qui était apparue sous la pression. Les filaments entourant la corne tentaient de la briser, à défaut de pouvoir la « contaminer ».

Conformément à ce qui se déroulait sous ses yeux, les vers argentés qui s’étaient formés en s’extrayant du corps de Cain, quant à eux, s'étaient élevés dans les airs jusqu'à former un étau au niveau de sa gorge, l’empêchant progressivement de respirer et de psalmodier à haute voix.
Il plaqua machinalement ses mains sur son cou, comme pour tenter d’en supprimer les effets, en vain. A mesure que l’étau d’argent se resserrait, Cain se sentait être soulevé du sol et il dut mobiliser toutes ses forces et toute sa volonté pour poursuivre le rituel en sombre verbe sans tenir compte ni de sa vision qui se troublait, ni de sa voix qui se faisait plus rauque et inaudible à mesure que les secondes passaient, ni même porter attention à l’ombre de la mort qui avait commencé à se former dans son esprit et peut-être même à ses côtés.

Se forçant à poursuivre coûte que coûte, il murmurait plus qu’il ne parlait, ses pieds ne touchant plus du tout le sol. Sa figure était, quant à elle, passée du rouge au violacé sous le coup de l'étranglement. Pour ne rien arranger, les vers argentés étant faits de Lumière, bien que Cain était loin d'être celui qui en portait le plus, ça restait suffisant pour lui infliger une cuisante brûlure à l'endroit où ils s'enroulaient. Et le Bien avaient entamé, à défaut de pouvoir convertir un être comme Cain, une destruction progressive. Les bouts des filaments s'enfonçant de nouveau dans le corps du jeune homme, non pas pour le réintégrer mais bien pour le détruire, comme en témoignaient les stries brûlantes qui s'étaient mises à apparaître un peu partout su son corps. Cain parvint à prononcer le dernier mot de commande de cette partie du rituel.

La corne devant lui se fendilla et finit par exploser, rejetant quelques morceaux acérés part et d’autre de l’autel en pulvérisant au passage les filaments argentés qui, tels des mirages, disparurent. Alors que la corne démonique explosait, l’étau sur la gorge du jeune homme s’estompa, de même que la force qui le surélevait su sol jusque-là. Retombant lourdement au sol, Cain s’interrompit, reprenant goulûment de longues bouffées d’air avant de se masser la gorge où de profondes brûlures avaient marqué sa chair.                          

La vue encore un peu trouble, il se releva en s'appuyant sur l'autel. A l'endroit où la corne se trouvait quelques instants plus tôt, lévitait maintenant une forme rougeoyante au cœur sombre qui pulsait au rythme du cœur de Cain. Il étendit son emprise autour de l'étrange substance ainsi générée et l'amena jusque dans le chaudron devant lui où reposaient le reste des ingrédients.

Enfin, il prit une outre qui pendait à sa ceinture et la détacha pour en verser le contenu dans le chaudron. Le sang de la vierge qu'il avait massacré se mit à bouillonner en entrant en contact avec le reste des ingrédients et notamment de la masse d'énergie rouge.

Cain tendit finalement son bras au-dessus du chaudron et, toujours avec la serpe, se trancha profondément les veines du poignet. Il serra le poing et compta quelques secondes, ne le retirant qu'une fois que sa tête recommençait à lui tourner légèrement.

Il était temps de passer à la dernière partie. Il était censé avoir passer la plupart des points délicats notamment le sombre verbe, bien qu'il doive encore en faire usage. Mais il était parvenu à extirper de son âme les derniers relents de « Bien » sans en mourir, ce qui était un exploit en soi. Maintenant qu'il était « purifié », il ne restait plus qu'à activer le sort préparé.

Son utilité était duale. D'une part ça éveillerait et stabiliserait la majeure partie de son potentiel démoniaque. Son développement était beaucoup trop lent pour Cain. Il ne pouvait pas se permettre d'attendre 400 ans d’accroître ses pouvoirs démoniaques et d'acquérir une forme proche de celle qu'il aurait une fois devenu un démon « adulte » puisque pour l'instant il n'était qu'un enfant pour ces derniers. C'était plus ou moins ce que le démon qui avait pris possession de lui avait fait en préparant son corps à pouvoir accueillir une masse d'énergie supérieure à l'époque. A ceci près qu'ici il s'agissait cette fois-ci de forcer sa nature profonde à s'éveiller réellement et non pas à 7 % comme c'était le cas actuellement. Plus encore, le rituel, si il réussissait pleinement, lui permettrait le déploiement de son plein potentiel démoniaque, optimisant chacun de ses attributs, décuplant ainsi la puissance qu'il était censé avoir une fois adulte au point de pouvoir, théoriquement, rivaliser, au moins en terme de dégâts bruts, avec certains des Princes démons actuels.

Toutefois, comme pour tout rituel démoniaque qui se respectait, il y avait des risques : ne pas tenir sous la pression et imploser, se laisser consumer par le sombre verbe, ne pas parvenir à contrôler les failles interplanaires générées ou encore succomber face aux créatures qui risquaient de sortir de ces failles, attirées par son aura et « l'appel » du rituel qui résonnerait de fait au travers de toutes. C'était le gros inconvénient du rituel, sa résonance qui annoncerait à toutes les créatures un tant soit peu à l'écoute des énergies qu'une nouvelle puissance venait de voir le jour. Certains tenteraient assurément d'intervenir le plus tôt possible pour éviter qu'il n'achève le rituel. Les risques étaient donc nombreux, y compris au niveau du sombre verbe.

Il avait beau pouvoir le parler, il n'était pas un fin connaisseur des mots de commandes et de leurs effets. Il avait d'ailleurs perdu le contrôle lors du tournoi qui s'était déroulé quelques années plus tôt à Targatt.

D'autant plus que le rituel aurait pour effet subsidiaire d'attirer à lui un certain nombre d'entité soucieuses de mettre fin prématurément à ses jours, le temps qu'il stabilise son aura et parvienne à garder le contrôle.
En d'autres termes, il devrait résister au sortilège et à des assauts potentiels en même temps puisque le sort agirait comme un pulsar y compris au travers des plans… si il en croyait les souvenirs qu'il avait sur la question.

Rien n'était donc joué.

Prenant une longue inspiration et son poignet saignant encore, il ferma les yeux et prononça les premiers mots, commandant à son essence démoniaque de s'éveiller et de se répandre en lui.  

L’aura fluctuante et informe s'intensifia encore, se mettant à suinter et dégouliner littéralement de Mal et de ténèbres, tâchant d’un rouge plus foncé que le sang les abords directs du jeune homme. Progressivement, des vagues de dévitalisation se mirent à pulser à la manière d’un cœur battant, et, répandant leur souffle toxique jusqu’au cœur de tout ce qui est, ôtaient un peu plus de vie à chaque afflux si bien que les rares herbes folles qui avaient poussé de-ci de-là sur l’escalier se décrépirent putréfièrent en une seule vague. Les insectes, qui avaient commencé à fuir leur refuge souterrain dès les premiers mots de sombre verbe, tombaient à peine l’aura les eut effleuré.

A mesure que l'afflux d'énergie se faisait, forçant son corps comme on esprit à s'adapter brutalement aux métamorphoses qui s'opéraient, Cain vit un œil flottant apparaître à une vingtaine de mètre au-dessus de lui. L’œil à l'iris vert était focalisé sur lui. Les premiers spectateurs étaient arrivés, pensa-t-il alors que diverses techniques de scrutation étaient employées si bien qu'un insecte n'aurait pu se cacher dans nul recoin de la grotte pour se soustraire à leurs regards.

Cain aurait pu les détruire. D'ailleurs, les plus faibles se dissipèrent sous la pression de son aura. Toutefois, le jeune homme voulait qu'on le voit. Il annonçait sa venue prochaine. Il lançait un défis ouvert à ceux qui souhaitaient le défier, ici et maintenant, comme plus tard.
Tendis que la pression s'accroissait encore, il libéra sa puissance en court de croissance sous la forme d'une vague d'énergie négative de si forte intensité que la grande majorité des sorts de scrutation cédèrent et s'effacèrent.

Le flot d'énergie ne s'interrompait pas. Pourtant, lorsque la poussière  soulevée par sa vague d'énergie retomba, ce fut pour dévoiler six failles en train de s'ouvrir. Bien, comme prévu, il allait avoir des visiteurs. Si les trois premières semblaient avoir leur point de départ dans l'une des strates des enfers, une autre semblait émaner du camp des diables. Une autre d'un plan positif et la dernière du plan matériel.  

Le premier qui s'extirpa de sa faille fut un démon ressemblant vaguement à une sorte de mante religieuse, en plus redoutable sans nul doute. Chaque bras était armé différemment. Une épée, un fouet, une lance, et un bouclier. Un autre démon commençait à s'extirper de sa faille, révélant un bras aux muscles impressionnants et une aura que Cain fut à même de percevoir avant même qu'il n'en soit sorti totalement. Lui, devant être un Prince.

La faille des abysses et celle du plan positif s'effacèrent. Visiblement, ils n'avaient pas envie de se retrouver face à tant de beau monde.

Alors que Cain faisait apparaître une arme de feu noir, ployant sous la pression de son aura qui continuait de croître, le démon insecte s'élança sur lui.

Le jeune démon était persuadé de s'être préparé à l'impact mais il fut violemment projeté en arrière à la fois par coup physique puissant mais invisible, que par un violent choc mental. La voix d'une femme résonna puissamment dans son esprit.

« Pas encore. »

---

Secouant la tête pour se remettre les idées en place, il rouvrit les yeux pour constater qu'il était allongé sur un lit dans une chambre qui lui était familière.

Une gerbe de flammes apparut devant lui tendis qu'il se redressait. Les flammes éclairèrent sa couche, tâchée de ce qui lui sembla être du sang bien qu'il soit plus noir que d'ordinaire. Il écarta les draps de son bras gauche mais interrompit le geste en grimaçant de douleur. Écartant un pan de son col, il découvrit, non sans stupeur, l'emprunte d'une main à l'endroit même où il avait été frappé dans… ce qui n'était pas totalement un rêve.

Se relevant, il sortit de sa chambre. Située dans les ruines des bas fonds de Hochsengraad, Cain y avait élu domicile depuis près d'un an, suite à leur prise de pouvoir sur l'ancien orc et son ami porcin qui régnaient alors sur tous les bandits.

En traversant le long couloir menant aux pièces de leur « demeure » souterraine, à Falenrith, lui-même et quelques autres, il buta contre une chose molle. Cain baissa les yeux pour découvrir le cadavre d'un rat.
Il poursuivit son chemin et fut rassuré d'entendre des voix dans la pièce à vivre. Visiblement, quoi qu'il se soit passé dans sa chambre, ça n'était pas arrivé jusque là.

Les regards de ses « compagnons » se posèrent sur lui un instant en souriant avant de reprendre leurs discussions. Cain se joignit à eux, silencieux, un  léger sourire aux lèvres. Ce n'était qu'un rêve.


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