Au nom de la lumière. (ABANDONNÉ)

Vous n'avez qu'un mot à dire.... Oui. Oui, je suis un pécheur, oui! Oui, je veux trouver le salut. Je peux trouver la rédemption...Oui! Porter vos péchés à même la peau! Gravez-les en vous, et arrachez-les! Laisser la lumière vous emplir entièrement!  

L'homme qui venait de prononcer ses paroles n'était autre que Victor Pachenko, un inquisiteur ayant la confiance du grand et de l'unique, Lucius Bruthor. Grand, portant de longs vêtements de cuirs maculés de sang ainsi que plusieurs chaines accrochées à divers endroits sur son corps. Son regard sombre regardait les hommes qui l'accompagnaient, au nombre de 4 pour être exacte. À genoux devant eux, une dizaine de civils se tenait la tête basse en silence, n'osant pas regarder ce grand homme au regard fou. Celui du fanatique prêt à tout pour accomplir sa mission divine. Il tendit la main vers son auditoire, ses mains brillantes de mille feux et propageant une vague de murmure dans les rangs.

La lumière vous dicte, mes enfants! Ni Istumia, ni Ether, ni les faux dieux de l'Haylie ne peuvent vous offrir le salut, non! La lumière est la seule détentrice du salut de nos âmes! Les démons ne pourront pas nous atteindre, car nous sommes les envoyés de la lumière!

Il tourna sur lui même alors que les civils s'agenouillèrent, posant leur front sale contre le sol. Leurs regards apeurés fixaient les autres inquisiteurs, l'arme à la main qui leur jetait des regards mauvais. Victor se retourna vivement et pointa du doigt 3 personnes, tout attachés à de larges croix plantées dans le sol, entièrement dénudé. Ils étaient tous les trois bâillonnés et sur leur ventre, à même la chaire, un mot avait été gravé. L'inquisiteur pointa tour à tour les individus, commençant par les deux hommes.

Voyez devant vous, des hérétiques de la pire espèce! Tous portent en eux un péché si grand, qu'ils doivent l'expier dans la douleur de la lumière! Cet homme a été reconnu coupable par la lumière du péché de l'avarice! En effet, il a refusé de donner son grain à notre cause, prétextant ne pas avoir assez de récolte pour se nourrir convenablement! Honte sur celui qui refuse de servir la cause de la lumière, honte sur lui!

La foule répéta en chœur cette dernière phrase, bien malgré eux. Cependant, il était possible de voir que certaines personnes semblaient apprécier le spectacle. Mieux, ils semblaient l'approuver. Était-ce dû à cet homme qui semblait exercer un étrange pouvoir sur ses ouailles? Bonne question. Souriant cruellement, il pointa ensuite le deuxième homme, sous le regard horrifié de la foule. L'homme était mince, presque cadavérique et il était impossible de ne pas remarquer qu'il lui manquait une jambe...

Cet homme quant à lui, incarne la paresse qui menace ceux refusant de servir la lumière des lumières! Il a refusé de se trouver un travail, préférant mendier sa croûte comme un charognard! Honte sur lui! Mais la lumière ne l'abandonnera pas, oh non! Ta paresse sera chassée et tu deviendras l'un des nôtres. L'hérétique deviendra lumière!  

La foule hurla une nouvelle fois la dernière phrase. Mais cette fois avec plus d'entrain et de motivation. Certains se mirent même à lâcher de bref "Mort à l'hérétique" ou encore "Gloire à la lumière". Nul doute que l'inquisiteur exerçait un pouvoir étrange sur ses personnes. Mage particulièrement doué ou simplement, excellent orateur? Seule la lumière détenait la réponse. Finalement, il s'arrêta devant la femme du trio, dénudé et visiblement battu, de nombreuses marques de fouet marquant encore sa chaire.

La luxure! souvenez-vous, mes enfants. Les femmes ne sont que mensonge! Elles useront de leur charme pour vous appâter, exactement comme cette hérétique! Honte sur celle qui a fait payer d'honnête homme pour partager sa couche! Honte sur celle qui gagne sa croûte en vendant ce que la lumière lui a offert de plus précieux! Honte sur celle qui purge volontairement ses entrailles dans le simple but de continuer de jouir de ses plaisirs malsains!

La foule se mit à hurler en agitant le poing en direction de cette jeune femme en pleurant sur la croix. Alors qu'elle se débattait, le baillons finit par tomber, libérant ses lèvres. Elle en profita pour reprendre son souffle avant de hurler en direction de la foule.

Je ne suis pas une prostituer! Je suis ici, car j'ai refusé de coucher avec cet homme horrible! Je...

D'un mouvement vif, la main de l'inquisiteur abattis sur la jeune femme qui lâcha un Cri de douleur, sanglotant silencieusement sur son sort. L'homme dégaina avec lenteur sa dague et sourit cruellement à la jeune femme. Il lui murmura quelques choses à l'oreille et se retourna une dernière fois vers la foule.

Que la rédemption soit sur elle! Par la souffrance, la lumière nous apportera la foi! Par la souffrance, nous expions nos péchés! Par la souffrance, tu verras la voie de la lumière!

La foule se mit à scander un étrange chant alors que la lame de l'inquisiteur se planta dans la peau de la jeune femme. Les hurlements se mêlèrent rapidement au chant de la foule alors que d'un mouvement précis, l'inquisiteur découpa le morceau de peau ou le mot luxure avait été gravé. Alors qu'il termina son mouvement, il glissa ses doigts sous la peau et d'un mouvement sec, arracha le rectangle de peau qui s'arracha dans un horrible bruit de succion. Il agita le morceau de peau sanguinolent devant la foule en hurlant à son tour.

Par la souffrance, nous voyons la lumière!

Il attrapa un marteau et cloua le bout de peau sur une quatrième croix vide, humant l'odeur du sang coulant sur le bois sec. Il était tellement absorbé par cette tâche, qu'il ne remarqua pas les silhouettes se dessinant au loin et semblant s'approcher dangereusement...

Quelques jours après le réveil de Yearius et le septième ciel ou l’avait emmené Alleyne, les deux jumeaux avaient pris quelques distances. Sans regretter leur acte, il n’en ressentait pas moins une certaine honte. On ne devait pas avoir ce genre de rapport avec la famille. C’était interdit et malsain. Peut importe leur amour, il devait rester celui de frère et sœur aimant. Pas plus, pas moins. Aussi se voyaient-ils maintenant avec une certaine distance. Ils évitaient de croiser les yeux de l’autre, pourtant, Marinñ ne pouvait s’empêcher de la regarder souvent. Aujourd’hui, malgré tout, ils avaient décidé de se promener dans la vallée. Ayant suivi un chemin emprunter relativement souvent par les promeneurs, ils avaient croisé quelques promeneurs. La plupart sur une section du chemin qui longeait les rives du lac quelques centaines de mètres durant avant de s’écarter pour se diriger vers un petit hameau de la vallée.

Marinñ connaissait cette bourgade mais n’y était pas allé depuis longtemps. En arrivant sur place, il remarqua un étrange attroupement. Les jumeaux s’entendirent à aller voir ce qu’il se passait. Il y avait une vingtaine, peut être une trentaine de personne qui écoutait un homme qu’on ne pouvait pas encore voir. Mais bien qu’ils n’étaient pas encore assez proche pour comprendre les mots, l’homme parlait avec vergue une aura de peur planait sur le lieu. On entendait clamer le petit groupe au sujet de lumière et l’harangueur parler de rédemption de péchés, de souffrance. Pour finir d’inquiéter les jumeaux, on commençait à voir que de pauvres gens avaient été mis à nu et attacher à de lourdes croix. Il n’en fallu pas plus à Marinñ ! Il accéléra le pas. Les quelques badauds sur son chemin s’écartèrent presque instinctivement de devant. Laissant la voie libre. Il fut assez proche pour entendre la réclamation interrompue d’une des trois victimes.

Dans sa course, Marinñ envoyait l’image et la demande que quelques paladins les rejoignent au cas où. Après tout, il ignorait la puissance de cet homme et de ceux qui l’accompagnait.

Quand le blondinet arriva le pala…non… Cet homme n’avait de paladin que l’armure. Son essence ne dégageait rien de bon. Marinñ se souvenait l’avoir vu dans les rangs des paladins au côté de Lucius. DU moins, il lui sembla. Au moment où il arriva devant lui, une femme en piteux état cria de souffrance tandis que l’inquisiteur exécutait une chose étrange avec sa peau là où on lisait clairement le mot « luxure ». Sans attendre plus longtemps, Marinñ activa son pouvoir, la lame de l’inquisiteur perdu de sa consistance pour devenir une poignée de plume s’envola vers le responsable de ce subterfuge.

Fixant le bourreau d’un regard emprunt de colère, Marinñ se tenait prêt à riposter au cas où lui et les siens tentait quelque chose.

" Viktor ! Je ne crois pas que quiconque mérite tel traitement. Pour qui te prends tu au juste ? " ordonnait-il tandis que son aura positive se densifiait autour de lui.

L'inquisiteur Victor Pachenko n'était pas réellement surpris de voir les paladins tenter de s’interposer. Ses faibles avaient toujours été une véritable honte pour la seule véritable lumière. Le grand inquisiteur avait donc choisi docilement d'arrêter d'aider l'ordre des paladins ainsi que leur généralissime de pacotille pour quitter les lieux avec les quelques paladins préférant rester du côté de la vengeance. Ils étaient peu nombreux, mais ils étaient tout de même des soldats préférant suivre le grand inquisiteur dans sa lumière, que restez avec cet ordre défaillant, commandé par un enfant. Oui, un enfant. Ce gamin était le fils d'un ange, mais ses créatures n'inspiraient que le dégoût aux inquisiteurs de par leur croyance. Il ne croyait pas aux anges, au bien ou en quoi que ce soit d'autre. Il croyait en la lumière. Celle qui détruit ses ennemies et balaye les faibles. La seule lumière qui méritait d'être priée.

La foule se retourna lentement, braquant leur regard vide sur les deux nouveaux arrivants. Aucune émotion ne traversait leur visage et il ressemblait à des coquilles vides. Comme si leur âme n'était plus, qu'ils n'étaient que des corps sans vie, cherchant une raison d'être. Les 6 inquisiteurs, dont l'ancienne recrue du paladinat, dégainèrent leur arme à l'unisson en prenant une formation en éventail devant l'autel de l'inquisiteur. Ce dernier sourit en lâchant la femme qui continua de pleurer en silence, jetant des regards reconnaissants à ses sauveurs. Victor ignora les reproches de Marinn et se contenta de lui sourire.

Marinn... De Rayem. Et sa soeur, la charmante et magnifique Allayne... Quel plaisir de vous voir, mes amis. Oui quel plaisir. Vous avez aujourd'hui, l'immense honneur d'observer de vos yeux, la seule véritable lumière, en action... Ses pêcheurs sont des traîtres de la pire espèce. Un voleur, une catin et un mendiant... Ils méritent leur sort et nous devons les apporter dans... le droit chemin.

Il éclata d'un rire tonitruant en ce tournant vers la femme. Il murmura quelques choses à son oreille et cette dernière devint blême. On pouvait presque voir ses tremblements de terreur alors que l'inquisiteur recula de quelques pas, l'observant toujours. Au même moment, l'idole qui représentait sans doute leur religion se mit à briller d'une lueur proche du sublime, alors que la dague de l'inquisiteur reprenait sa forme originelle. Ce dernier sourit cruellement à Marinn avant de lui demander d'une voix suave.

Pensiez-vous réellement que de... petits paladins comme vous pourraient arrêter la lumière dans sa course? Rester bien sagement à votre place... Après tout, elle désire être sauvée... N'est-ce pas que tu le veux?

La femme hocha faiblement la tête en les fixant de son regard rougi par les larmes. On pouvait voir la détresse qui se dégageait d'elle, mais l'inquisiteur semblait exercer une force qui la poussait à accepter. De même, les civils sur place agissaient toujours comme s'il était dépossédé de leur âme, fixant de leurs yeux vides de vie les deux paladins et ne réagissant à aucun stimulus.

Oui... Je... Je le veux...

L'inquisiteur pencha la tête et d'un mouvement sec du poignet, arracha la peau ou se trouvait écrit le mot "luxure". Marinn n'avait pas été assez rapide ou précautionneux. Les inquisiteurs n'étaient pas de vulgaire brebis sans défense et le premier mage venu ne pouvait espérer lancer un simple sort de bouclier et transformer leur arme en plume. Il souriait toujours aussi cruellement et huma le morceau de peau, alors que la femme sanglotait en se tortillant de douleur sur la croix.

Je suis sûr... Que vous avez des choses à vous reprochez vous aussi... Mes fidèles... Attraper les impies! Que leur sang coule pour leur pêcher!

Les inquisiteurs restaient maintenant en retrait, laissant la foule avancer lentement en traînant la patte. Un oeil averti pourrait sans doute remarquer qu'un symbole étrange avait été gravé dans leur peau. Le même symbole pour chaque paysan. Était-ce la lumière ou une machination de l'inquisition? Quoi qu'il en soit, les paladins n'étaient pas près d'arriver pour l'instant. Il leur faudrait bien plusieurs minutes même avec un mage pouvant se téléporter, pour se préparer à venir assister les De Rayem dans leur mission.