Alexia avait envoyé des lettres de convocation à tous les élèves ainsi qu'aux différents membres des personnelles de l'académie. Tous avaient reçu différent rendez-vous à des heures et date différente. Elle se concentrait pour l'instant à trois rendez-vous par jour avec des patients différents, en priorisant les élèves de l'académie, ensuite venaient les directeurs, puis les professeurs, pour finir les autres membres du personnel en tout genre. Au final, elle s'était plutôt bien débrouillée en ce qui concernait les élèves. Bon, il y avait bien lui quelques récalcitrants, mais elle s'en était plutôt bien tiré pour la plupart. La seule exception étant cette Anna qu'elle avait presque chassée de l'infirmerie après quelques minutes. Pour la défense de la jeune renarde, cette petite dégageait une telle aura de mort autour d'elle... Elle n'avait jamais vraiment eu la nausée devant les personnes possédant une énergie négative, mais cette fois cette gamine l'avait prise aux tripes. Enfin, elle devrait quand même s'armer de courage et lui redonner rendez-vous. Peut-être demandera-t-elle à un professeur d'être présent, par sécurité...
Aujourd'hui, elle devait recevoir Marinn pour la même raison. Malgré son poste dans l'académie et le fait qu'il soit un peu plus âgé qu'elle, elle comptait bien rester professionnelle avec lui. Il était quand même le grand directeur de l'académie de magie la plus respectée du continent, il méritait tout de même ça. Ainsi, elle avait finalisé les préparatifs de son mieux pour que tout soit impeccable lors de son arrivée. Elle prit même quelques gorgées d'une potion spéciale pour calmer ses nerfs et le stress qu'elle vivait actuellement. Après tout, elle n'oubliait pas que sans Marinn, elle serait à la rue aujourd'hui. S'il décidait de la renvoyer pour manquement professionnel, elle n'aurait plus qu'à mendier sa pitance jusqu'à ce qu'une âme généreuse lui donne un travail dans le domaine médical. Autant dire qu'elle pouvait attendre longtemps...
Elle calma finalement le léger tremblement de ses mains et se retourna vivement à l'arrivée de Marinn. Elle lui sourit largement en allant à sa rencontre. Elle s'inclina légèrement devant lui, lissant au passage sa longue robe bleue. Encore une fois, elle lui démontrait le respect qui était dû à quelqu'un de son rang et de sa statue. Nouveau patriarche de la famille Rayem et grand directeur de l'académie. Elle se releva finalement, gardant son sourire au visage.
Bonjour, monsieur le directeur. Si vous voulez bien me suivre, nous allons commencer.
Elle se retourna et l'accompagna jusqu'au bureau en rougissant légèrement lorsqu'il lui indiqua préférer qu'elle le tutoie et l'appelle Marinn. Aie. Elle venait de faire une connerie. Son stress augmenta légèrement et elle dut faire un effort pour se contrôler avant de prendre place dans le bureau. Elle pointa un fauteuil en souriant à Marinn, même si son sourire était maintenant crispé. Il songea l'espace d'un instant à commencer immédiatement, mais elle manquerait ainsi à ses bonnes manières! Mettre le patient en confiance... Elle se répéta quelques fois cette phrase et se retourna en souriant à Marinn.
Puis-je vo... Enfin... Qu'aimerais-tu boire, Marinn? J'ai du thé, du café, du lait, du jus, de l'eau... Bref un peu de tout, sauf de l'alcool.
Une fois, son breuvage choisit, elle le prépara silencieusement en lui tournant le dos. Elle se servit elle-même un simple verre d'eau et prit place devant Marinn. Elle fit apparaître un parchemin et une plume comme à son habitude avant de reporter son attention sur Marinn. Elle connaissait bien ce jeune homme avec qui elle avait étudié du temps de l'académie. Aussi, elle avait déjà préparé quelques questions un peu plus personnelles dans le but de tâter un peu le terrain. Rien de trop grave.
Alors, dis-moi Marinn. Tu te plais à ton nouveau poste? Tout ce passe comme tu le voudrais? Je me doute que tout n'est pas tout blanc et je suis là si tu as besoin de parler.
Alors qu'elle terminait sa phrase, elle se rappela d'un détail de leur premier rendez-vous. Même s'il ne cachait plus son titre, peut-être n'était-il pas très à l'aise à l’idée de se livrer. Elle ajouta précipitamment.
Si tu préfères, nous pouvons conclure un nouveau pacte de silence. Pour s'assurer que ce que tu me confierais ne quittera pas cette pièce.