Du mauvais coté du paradis et du bon coté de l'enfer (FINI)

Les ténèbres. Les ténèbres de l'être humain. Qu'on soit humain, elfe, nain, où que sais-je. Qu'on soit un homme du bien ou du mal. Les ténèbres sont toujours là, tapies dans l'ombre de notre coeur. Les ténèbres naissent de la lumière et la lumière naît pour s'opposer aux ténèbres. Seulement, il arrive parfois que l'une de ses forces soit plus puissante que l'autre. Lorsque cela arrive, l'être humain est lui-même plongé dans un océan aussi noir que l'encre. Une eau glaciale qui aspire notre volonté de vivre et tous les sentiments qui nous habitent, ne laissant alors qu'un vide habiter par la peur et la tristesse. Ce lieu maudit avait un nom qui résonnait dans le cœur de tout les humains de ce monde comme une peur viscérale. Le lieu de toutes les transgressions. Le lieu ou les ténèbres reprennent le dessus. Le néant.

Lorsque Yearius ferma les yeux, il se sentit tomber dans ce lieu maudit. Il entra en contact avec une masse d'un liquide trop épais pour être de l'eau. Il ne sentait plus rien, sinon une colère sourde qui lui oppressait le coeur. Colère qui fut remplacée bien rapidement par un sentiment encore plus destructeur. La tristesse. Le demi-ange fondit en larme dans les abîmes sans fin, maudissants jusqu'à sa naissance. Il maudissait tous ceux qui avaient confiance en lui. Il maudissait Saeline qui avait préféré le garder en vie plutôt que le laisser partir. Il maudissait Astoria pour ne pas avoir réussi la première fois. Il maudissait Raguel pour avoir mis un poids si lourd sur ses épaules. Lui, qui n'était qu'un enfant, devait porter une responsabilité dont bien des adultes ne voulaient pas.

Alors que ses pensées dérivaient ainsi à la force du courant, il vit une lumière s'avancer vers lui. Mauve. Palpitante comme un coeur humain. Il se força à regarder autour de lui et remarqua que ses ailes étaient déployées, mais dans un piteux état. Plus la lumière se rapprochait, plus ses ailes prenaient une teinte noire, la même teinte que les profondeurs actuelles. Il entendit alors une voix. Une voix qu'il n'avait encore jamais entendue. Une voix caverneuse qui semblait provenir de partout à la fois.

"Tu n'en as pas assez de perdre.... Je peux t'offrir la puissance que tu recherches... Abandonne-toi à moi et ensemble, faisons payer à ce monde tes souffrances..."

Perdu dans une brume entre rêve et réalité, le demi-ange ne vit pas le sourire maléfique qu'arborait l'être cornu qui se tenait près de lui. Tout ce qu'il voyait, c'était cette lumière qui lui promettait la puissance d'enfin avoir ses objectifs. Il pourrait être libéré de ce fardeau... Ne plus jamais souffrir de voir tant de morts... Sans penser aux conséquences de son acte, il se força pour tendre les doigts vers la lumière. En silence, un silence qui présageait de la suite. Derrière lui, l'être cornu souriait de plus belle. Un demi-ange qui serait bientôt à son service. Que de plaisir en perspective. Seulement, alors que Yearius allait toucher la lumière, une onde de choc se produisit.

Une lumière cinglante emplit le lieu et un cri inhumain emplit l'endroit alors que Yearius était emporté dans un tourbillon qui le recracha violemment sur ce qui semblait être une berge. Il leva les yeux et vit un être de lumière se tenir devant lui. Il fronça les sourcils et se força à se relever pour le regarder de plus près. L'être de lumière était grand et avait l’apparence d'un homme. Deux majestueuses paires d'ailes sortaient de son dos. Il fixait Yearius avec sévérité. L'homme de lumière s'avança vers le paladin et dit d'une voix forte qui semblait se répercuter sur la caverne.

"Qu'es-tu en train de devenir, mon fils."

Mon fils? Yearius compris enfin et un rire s’élevèrent dans la caverne. Le rire d'un fou. Le rire de l'homme qui avait vu l'enfer et en était revenu. Le rire de l'homme qui ne voulait plus vivre. Yearius se releva lentement, gardant la tête basse avec son regard de fou, prêt à tout détruire devant lui.

Ce que moi je suis devenue? Je suis devenue ce que tu as fait de moi, père. J'ai vu la sauvagerie des hommes, j'ai vu l'injustice gangrener cette cité que tu m’as demandé de défendre. Moi, j'arrête. J'abandonne! TU ENTENDS, RAGUEL!? J'ABANDONNE! SI LES ANGES VEULENT TELLEMENT DÉFENDRE SES MORTELS QU'IL LE FASSE EUX MÊME! JE NE SERAIS PLUS CELUI QU'ON PROTÈGE, CAR IL EST TROP FAIBLE POUR SE PROTÉGER SOIT MÊME!

Yearius éclata de rire alors que l'être de lumière s'avançait vers lui. Le demi-ange pouvait sentir sa puissance dévastatrice, mais ça ne le fit que sourire. Tu veux me tuer? Vas-y. Je veux mourir. Je n'ai plus aucune envie de vivre. Saeline a fait une erreur en me sauvant, elle aurait dû me laisser crever. Seulement, alors que son père posa une main sur son épaule, ce que sentit le demi-ange ce n'était pas de la douleur, mais de la paix. Les ténèbres furent chassées de la caverne, remplacer par un flamboyant soleil. L'archange dit de sa voix profonde.

"Libre aux hommes de faire leur choix, mais tu n'es pas l'un deux. Je me vois contraint de chasser les ténèbres en toi. Tu as une mission à accomplir. Rétablir la paix et la justice. Dorénavant, je resterais près de toi. Chasse ses démons, je compte sur toi."

Puis, la lumière engloba tout l'endroit. Yearius pus voir sur son bras gauche, de nombreux symboles se graver à même sa peau. Des symboles angéliques. Les symboles de son père. Il était le bras droit de la justice et devait le reste. Il voulait tuer tant de gens, chassés tellement d'innocent... Il avait plongé à ce point? Il était donc imbu de vengeance à ce point? Il ferma les yeux et replongea. Cette fois dans les lumières, bercée par la voix de son père. Il resterait près de lui... Alors que la lumière l'aspirait, aussi sûrement qu'un tourbillon divin, il entendit une dernière fois la voix de son père.

"Loin de Targatt, ce trouve un sanctuaire que les hommes ont dresser en mon nom il y a fort longtemps. Va y. La bas ce trouve un objet qui te permettra de chasser les ténèbres une bonne fois pour toutes."

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Yearius se réveilla en sursaut. Il regarda partout autour de lui, cherchant une arme à sa ceinture avant de se détendre soudainement, se rappelant où il était. Dans les ruines qui abritaient désormais les paladins. Il avait donc rêvé? Non... Pas le massacre. Il s'en souvenait clairement. Seulement... quelques choses avaient changé. Il ne ressentait plus de colère ou de haine. Il y repensa très fort, ne portant rien. Il leva les yeux sur son bras et sursauta en voyant les symboles angéliques. Il... Il n'avait pas rêvé? Donc Raguel avait fait de lui un parfait petit soldat sans émotion?

Il essaya de repenser au visage d'Allayne et sourit légèrement en sentant les émotions faire s'emballer son coeur. Ainsi donc, seule la colère avait disparu. Était-ce une mauvaise chose? Seul l'avenir le dirait. Il sortit rapidement du lit et fit quelques étirements pour juger les dommages. Son corps était en parfait état, les guérisseurs avaient fait un miracle. Il sourit légèrement et enfila un pantalon propre qu'on avait laissé sur un banc près de lui, mais pas la chemise.

Il marcha vers la fenêtre de l'abri et soupira en voyant le soleil ce coucher à l'horizon. Combien de temps c'était écoulé? Bof, qu'importe. Il le saurait bien assez tôt. Il regarda encore une fois les symboles qui couvraient tout son bras avant de sursauter en entendant quelqu'un cogner. Il prit une gorgée d'eau d'un pichet près de son lit et finit par dire d'une voix claire.

Entré!

Je n'avait pas été présent lors du massacre. Alleyne et moi n'approuvions pas de se présenter à cette manifestation. Aussi avions-nous décider avec quelques autres de rester en retrait. Ce qui , entre autre, permettait un soutien aux blessé en cas de dérapage. Ce qui ne manqua pas. Ma jumelle et moi avions eu le temps de parler de projet entre nous pour réunir les survivants de la famille mais peu de temps après, un cercle de téléportation s'activa dans la salle principale de leur quartier de fortune. Au sein de ce cercle apparurent soudain de nombreux blessé; des paladins pour la plupart mais pas seulement.

On avait alors assisté à la guérison de chacun. Parmi eux Yearius était arrivé inconscient. Alleyne en avait été très affectée et avait veillé de nombreuse heures à ses cotés. Le peu que je connaissait de ce demi-ange, je ne l'appréciait pas beaucoup. Je ne savais pourquoi. Il semblait pourtant être quelqu'un doté d'une certaine bonté et avoir des idéaux respectable. Mais c'était plus fort que moi. Pourtant,  par considération envers ma tendre sœur, quand j'entendis des cris provenant de sa chambre, je me précipitais pour voir ce qu'il se passait. Une pièce de repos dans laquelle j'étais ne se trouvait pas vraiment à coté et je ne comprenait pas les mots, trop déformé par les mur épais et la résonance qui les transportait.

Arrivé à sa porte, je frappais puis à sa réponse, j'entrais.

Rassuré de voir que tout allait bien alors qu'il observait le couché de soleil de sa fenêtre.

"Bonjour Yearius" le saluai'je en faisant un signe habituel entre deux personne de statut plus ou moins identique.

"Ravi de voir que tu te sois enfin réveillé. Je t'ai entendu hurler. Tout vas bien?"

Yearius se tenait devant la fenêtre, savourant le contact du soleil sur sa peau après une absence si longue. Il ne pouvait dire depuis combien de temps il était dans les vapes. En revanche, il se doutait que ça avait été long. Peut-être est-ce aussi l'endroit qu'il avait visité qui lui donnait cette étrange impression. Le néant était un endroit horrible. Il pouvait encore sentir le froid sur ses membres, la sensation horrible qui lui avait enserré le coeur. Il s'agissait d'une sensation... De vide. Il n'y avait pas d'autre mot. Le vide, tout simplement. Comme s'il n'avait plus aucune envie de vivre. En repensant à cette voix dans les ténèbres, il frissonna. Il avait presque accepté... Il avait presque abandonné tous ceux qui croyaient en lui.

Il dut s'appuyer sur le rebord de la fenêtre, en sentant la faiblesse qui s'était accaparée de ses membres. Étrangement, il ne ressentait ni la faim ni la soif. Probablement Saeline qui avait veillé sur lui. Seulement, alors qu'il flottait dans les ténèbres il avait entendu plusieurs voix. Celle de Saeline, de son mentor, mais une voix avait raisonné plus que les autres. Celle d'Allayne. Il regarda au loin en songeant à elle. Elle avait veillé sur lui... Elle devait s'être horriblement inquiétée... Le paladin s'en voulait terriblement. Alors qu'il pensait à la jeune femme, quelqu'un avait cogné à la porte. Alors qu'il avait invité la personne à entrée, un immense sourire s'était dessiné sur son visage en sentant l'énergie d'Allayne. Elle était donc venue le voir. Cependant, il fut déçu de voir Marinn du coin de l'oeil. Cependant, il se retourna vers la fenêtre pour ne pas montrer sa déception. Il ne souhaitait pas se mettre le jeune De Rayem à dos.

Bonjour, Marinn.

Il lui rendit finalement son signe de tête, se retournant lentement vers lui, restant appuyer sur la fenêtre pour éviter de s'effondrer au sol. Les symboles angéliques sur son bras luisaient encore, d'une légère lumière, mais ils semblaient s'être apaisés. À vrai dire, le tatouage semblait s'effacer petit à petit, comme si le seau angélique se fondait lentement en lui. Peut-être était-ce la raison de sa faiblesse. Il s'agissait d'une magie puissance, bien au deva de sa propre puissance. Heureusement, il ne sentait pas sa magie être contrainte d'une façon ou d'une autre. Au contraire, il sentait l'énergie positive en lui s'être décuplée en lui.

Cependant, il n'avait pas le temps de penser à cela plus longtemps. Marinn était devant lui. Marinn... Il n'avait rien contre le jeune homme. Il avait à peu près son âge, le même qu'Allayne, puisqu'ils étaient jumeaux. Il n'avait rien contre lui, mais avait toujours senti une certaine hostilité lorsqu'il était dans les parages. Yearius ne savait pas ce qu'il avait fait pour être aussi antipathique. Sa conscience lui murmura qu'il devait être au courant pour ses sentiments envers sa soeur, mais il la fit rapidement taire. Ça ne pouvait pas être ça. Il ne l'avait pas maltraité, il ne l'avait même pas embrassé! Ce n'était pas l'envie qui lui manquait, mais il la respectait trop pour tenter de la brusquer de la sorte. Il avait aussi peur de sa réaction... Il préférait y aller doucement. Très doucement.

Oui. Tout va bien. Enfin... Aussi bien que je puisse aller après ce qui s'est passé...

Voilà un autre sentiment que le seau ne bloquait pas. La honte. Il n'avait pas su protéger tous ses gens. Il était un paladin, non pire, il en était devenu le chef, bien malgré lui. Il n'avait jamais voulu de ce poste, mais étant la seule personne à les avoir rassemblés il n'avait pas eu le choix. Le maître de Yearius ne se sentait pas digne de ce poste et se contentait de diriger militairement l'ordre. Alors qu'il y songeait vaguement, le paladin s'avança lentement et attrapa sa chemise, l'enfilant rapidement sans quitter son frère de la lumière des yeux.

Le roi à ordonner à ses protecteurs de tuer tous les civils sur place. La prêtresse Zahel s'est fait tuer et tous sont morts. Les seuls survivants sont les paladins ainsi que les civils que nous avons ramenés. Nous... n'avons eu aucune chance.

Il fallait être aveugle pour ne pas voir la culpabilité dans les yeux du demi-ange. Oui, il regrettait sincèrement ce qui s'était passé. Il n'aurait jamais dû demander au paladin de se mêler de tout ça. Il soupira légèrement et s'assit lourdement sur le lit en regardant Marinn. Aucun sourire n'éclairait le visage de Yearius. Il ne méritait pas de sourire. Il avait échoué. Heureusement que le seau canalisait la plupart de ses sentiments négatifs, sinon il aurait fondu en larme.

Tu avais raison de désapprouver mes actions. Ç’a été une vraie boucherie. Nous n'aurions jamais dû nous retrouver là-bas. Je crois que le rôle de chef t'irait mieux qu'à moi.

Il sourit de façon amère en songeant que les hommes suivraient bien plus facilement un De Rayem qu'un demi-ange sortit de nulle part. Surtout après ce qui venait de se passer. Yearius leva lentement son regard bleuté sur Marinn, disant doucement.

Merci de rester avec nous et désoler de t’embêter avec mes problèmes. Tu ne dois pas en avoir grand-chose à faire. Ne t'inquiète pas, lorsque j'irais mieux je verrais ce qu'il nous reste et comme je l'ai promis à Allayne je partirais à la recherche des membres de votre famille disparue. Si on peut vous rassembler, ça serait une bonne nouvelle pour vous. Après ce que vous avez vécu, je souhaite que vous puissiez vous revoir. D'ailleurs si on pouvait trouver le chef de votre famille, ça nous aiderait grandement.

Le saluant, je surpris du coin de l'oeil des symboles luisant se fondant en lui. Je n'était pas sûr de moi, mais il me semblait qu'il s'agissait d'Enocchien. La langue sacré des célestiaux. Si c'était le cas, quelque chose venait de se passer avec l'un d'eux. A moins que ça ne se soit simplement activé? Je ne pouvais le savoir et gardait la question pour plus tard. 

Je regardais l'hybride d'un air désolé.Je ne souriais pas mais j'affichais une mine pleine de compassion. Je comprenais le sentiment de Yearius. Tout ne pouvait pas aller à merveille vu les circonstances. Au moins fut-je rassuré que rien d'autre de grave n'était arrivé. Puis la honte empli le visage du jeune homme. Oui...ça avait été une erreur d'intervenir dans les plans d'une religion douteuse et qui plus est dans une manifestation d'ampleur colossale qui exprimait un désaccord avec ce roi illégitime. Toutefois, je n'avais aucune surprise. Pas seulement parce que j'avais refusé de participer en redoutant ce genre de chose, mais aussi et surtout parce que j'avais déjà été mis au parfum. Après tout, il m'avait désigné pour dirigé en son absence. C'est donc ce que j'avais fait. Du mieux qu'il m'était possible de faire. 

Pendant qu'il parlait de sa peine, je m'étais appproché de lui en le regardant avec une certaine compassion. Ce jeune homme avait vraiment un bon fond. C'était un homme bien. Je ne sais pas pourquoi j'avais du mal à l'encadrer. Mais peu importait. On ne peut pas apprécier tout le monde et il tout aussi difficile de savoir le pourquoi du comment on apprécie les uns et pas les autres qui ont parfois plus ou moins les mêmes qualités. Ainsi, je me fatiguais pas avec de telle question. Je n'appréciais pas Yearius. POint. Ce n'était pas une raison pour l'insulter ou le mettre de coté. Il méritait le respect comme chacun d'entre nous. 

J'arrivait à une distance confortable pour converser. Je devais être à deux bons pas. Ni trop près, ni à l'autre bout de la pièce comme c'était le cas deux seconde auparavant. 
Il finissait par dire que le rôle de chef m'irait mieux qu'à lui. Je n'étais pas certain de cela. J'avais, contre le conseil pourtant avisé de Charles, insisté pour me rendre à l'académie puis en ville si nécessaire pour y quérir la situation en ville. J'avais pour cela omis une information capitale et me sentais mal à cet égard. De plus, se faisant, j'avais laissé un trou béant dans la chaîne de commandement. Cela n'avait durer qu'une nuit et quelques heures de la matinée. Mais c'était suffisant pour une apporter une défaite cuisante si une attaque arrivait à ce moment précis. J'en étais conscient. 

Bref...j'eu un moment de doute quelques secondes à ces pensées avant de me reprendre et finis par lui sourire en repensant à une autre phrase d'un de mes mentors.

"L'important c'est de peser chaque décision et de choisir du mieux que nous pouvons avec les informations à notre disposition." 

Je pétillais des yeux en disant cela. Petit, j'adorais l'entendre dire ça. Alleyne avait l'air de mieux comprendre que moi ce que ça voulait dire exactement à l'époque. Bon...même si maintenant, je comprends la teneur du message, je ne saisissait pas nécessairement toute la sagesse qui se trouvait derrière. Peut être que lui comprendrait. Mais même s'il ne comprenait pas intégralement le message, la surface était facile à comprendre et ne devrait pas poser de problème.

Finalement, Yearius réaffirma sa promesse faîte à Alleyne. Il était naturel que je sois au courant. Alleyne m'en avait parlé. Mais je n'aimait guère l'idée de compter sur lui pour retrouver notre famille. Encore une fois, je n'étais pas capable d’émettre une raison logique à cette légère aversion. Pourtant, son intention était louable et il était évident que ça me touchait du fond du coeur. Mais je ne sais pas...Bon...si ça lui faisait plaisir,  il pouvait bien le faire si ça le chante.

"Je ne t'ai pas attendu pour commencer. ça fait des mois que je cherche leur trace"

Ah...ce n'était pas vraiment ce que je voulais lui dire au départ. Et en plus j'avais été un peu sec..J'avais rougit de gène aussitôt que je le réalisais. 

"Désolé. Je suis vraiment touché que tu souhaite nous aider. " tentais-je de rattraper à l'instant où entrait Alleyne dans la pièce. 

Elle avait du entendre le cri de Yearius également. J'avais vu alleyne à peine une heure ou deux plus tôt. Aussi ne la saluais-je que d'un regard profond et chaleureux alors que je lui souriait. 

Elle eu l'air de se fondre en excuse et gênée. Je n'étais pas étonnée qu'elle soit en tenue de combat. De fait, bien qu'elle essaye de me le cacher, je me doutais...savais qu'elle s'entraînait de temps en temps au combat. Il m'arrivait parfois de saisir quelques idées ou pensée en réminiscence des gens. Surtout de ceux dont je me sens proche. Autant dire qu'il n'y en avait plus beaucoup en ce moment. J'espérait encore en retrouver un certain nombre d'ailleurs. Mais bon...nous verrons bien. J'étais déjà heureux d'avoir retrouvé ma sœur. Je posais à nouveau mon regard sur elle. Et jonglait légèrement entre les deux. 

C'est vrai que Yearius devait avoir faim. Je ne m'en étais vraiment préoccuper. Je souris devant la bienveillance de Alleyne et la regarda d'un air radieux. 

"J'allais informer Yearius de la situation. Tu peux rester si tu le souhaites"

Puis plus sérieux, je me tournais à nouveau vers l'hybride. 

"Zahel semble être morte mais quelques rumeurs circulent, racontant, que ce serait une mise en scène. On n'en sait pas plus à ce sujet. Quelques heures après le massacre, Drake a été tué par Alrost et un prêtre alors que le second était mené en prison. Le prêtre était, semble t-il, aux coté des protecteurs durant le massacre. Nous devrons donc tiré ça au clair. Les éthéristes ont quasiment tous été éliminer que ce soit ceux sur la place de la manifestation ou ceux qui était rester travailler dans leur quartiers. Leur familles n'ont pas été épargner. Du moins, c'est les rapports que nous avons eu. Dans les faits, nous ignorons à quel point ces ordres ont pu être respecté puisque les soldats chargé de ce second massacre ont été interrompu pour tenter de défendre le roi...Voilà...Je crois que je t'ai dis l'essentiel. Sur ce, je te remercie de l'honneur que tu m'a fait en me désignant. Je te rends dès maintenant le commandement" J'avais fait en sorte d'être clair et le plus concis possible dans mes informations. Sur les derniers mots, je faisait le salut révérenciel dû à un supérieur militaire

Yearius restait appuyé contre le mur en usant de ses forces restantes pour ne pas s'écrouler. Il était fatigué, affamé et honteux de ce qui s'était passé. Mais il était vivant et c'était le plus important. Les paladins existaient encore et seul quelque un avait été tué par Drake. Heureusement, Marinn semblait agi pour le mieux en le remplaçant. C'était une bonne chose, mais il se doutait qu'il devrait éventuellement trouver quelqu'un d'autre. Cependant, il n'avait pas le choix et croyait sincèrement que de nommer un de Rayem à la tête des paladins était une bonne idée. Il songea quelques secondes à Allayne, mais elle n'était pas une combattante. De plus, il ne voulait pas la mettre en danger en la nommant chef des paladins à sa place. Ainsi Marinn restait actuellement son meilleur choix.

Le paladin sourit légèrement devant la remarque de Marinn. Oui, l'important c'était d'essayer. Il avait fait de son mieux, même si clairement il n'aurait pas dû accorder autant de confiance en Zahel. Pourtant elle semblait si sûre d'elle... Yearius savait qu'elle avait un plan caché, mais l'avait ignoré simplement par naïveté. En se disant qu'elle était peut-être vraiment du côté du peuple et... De son côté. Enfin, il s'était trompé et l'avait chèrement payé. Il devrait faire beaucoup plus attention à ses prochaines actions.

Oui. Tu as sans doute raison.

Alors qu'il avait répété sa promesse faite à Allayne, le jeune homme lui avait répondu de manière glaciale qu'il avait déjà commencée. La réponse eut l'effet d'une gifle sur le demi-ange qui fronça les sourcils en le fixant durement, mais il se reprit rapidement en rougissant. C'était peut-être simplement le stress qui lui avait fait prononcer ses mots... Après tout, ils étaient tous sous pression actuellement. Il n'en fit donc pas un cas.

Juste après, elle entra. Allayne. Elle était en sueur et portait des vêtements d'entrainement moulant sa silhouette ainsi qu'une épée longue. Elle était entrée dans la pièce comme si Drake lui-même était à ses trousses et le demi-ange dut avouer que ça avait quelque chose de très drôle. Elle rougit vivement et chercha à cacher son épée dans son dos. Le demi-ange se contenta de lui sourire tendrement, sans la lâcher du regard. Il avait complètement oublié Marinn, il aurait aussi bien pu ne pas être présent que ça aurait été pareil.

Allayne...

Il avait murmuré ses paroles comme une supplique. Il était vraiment heureux de la voir en bonne santé. Il avait cru l'espace d'un instant que peut-être quelques choses de grave étaient arrivées. Heureusement, ce n'était pas le cas. Il hocha légèrement la tête pour lui indiquer qu'il avait effectivement faim et ajouta précipitamment.

,Mais si tu veux, tu peux rester! D'autres personnes pourront bien m'apporter quelques choses...

Il aurait voulu ajouter qu'il voulait la voir rester, mais préféra garder le silence. Avec son frère près d'elle, ce n'était ni le temps ni l'endroit pour lui faire ce genre de déclaration. Ainsi, il se contenta silencieusement d’espérer qu'elle reste en écoutant le reste du rapport de Marinn. Il était insipide, jusqu'à la dernière partie. Drake était mort, tuer par Alrost. Il ferma les yeux et laissa une larme s'échapper silencieusement en coulant sur sa joue. Après une nuit aussi longue, il voyait enfin la lumière. Il sourit légèrement.

Reposons-nous et préparons-nous. Nous irons bientôt en ville pour nous assurer qu'une deuxième Drake ne prenne pas le pouvoir. Plusieurs familles nobles appuient les De Rayem et étaient contre la prise de pouvoir par les Leckard. Nous allons nous assurer que retrouver la place qui nous revient de droit dans cette ville. Plus jamais la lumière ne faiblira.

Il leva la tête vers les deux De Rayem et s'assis lourdement sur son lit en regardant ses mains. Il devait frapper vite et fort. Seulement, il ne devait pas confondre vitesse et précipitation.

Au besoin, nous irons nous retrancher dans l'académie. Deux des trois directeurs de l’académie sont de notre côté et l'académie de magie a été penser comme une véritable forteresse. Qui plus est, Astoria est encore la directrice générale de l'académie. Nous pourrons user des défenses du bâtiment ainsi que des artefacts potentiellement cachés entre ses murs.

La jeune femme avait été heureuse de voir que Yearius se rétablissait. Et une fois sa gène passée, elle remarqua que le demi céleste avait eut l'air ravi de la voir. Elle lui rendit un sourire tendre avant de demander si elle pouvait faire quelque chose. Lui amener à manger peut-être ? Ce à quoi il répondit par la positive. Alors qu'elle tournait les talons pour essayer de lui trouver quelque chose, il l'interpella, lui proposant de rester. Elle jeta un bref coup d'oeil à Marin avant d'acquiescer en espérant que ça ne gênerait pas son frère qu'elle assiste à la suite. Après tout, elle n'avait rien d'un commandant, contrairement aux deux hommes.

Elle écouta donc la suite du rapport concernant la mort de Drake entre autre, et la suite des choses. Du moins, il était certain qu'il ne faudrait pas laisser n'importe qui remporter le Trône. Ils avaient vu ce que ça donnait de laisser un sorcier à la tête de la cité. Du point de vue de la jeune femme, il faudrait un positif... ou un neutre à la rigueur. Pour la stabilité de Targatt en tout cas, il ne faudrait pas que le prochain Roi, ou Reine, soit un négatif. Et encore moins un Leckard... C'était hors de question. Ce serait une catastrophe !

En tout cas elle était satisfaite de voir que Yearius continuait à suivre sa ligne de conduite en voulant réhabiliter les De Rayem et en restaurant la Lumière. Alleyne hocha la tête comme pour valider la décision de Yearius, ou lui donner du courage. Un peu des deux. Le demi-céleste parlait aussi de se retrancher au besoin dans l'académie. Oui, c'était une bonne idée. Les protecteurs n'y seraient pas tolérés à moins d'être inscrits sur le registre... Et Alleyne croyait se souvenir que seuls 4 y figuraient... Ils ne risqueraient donc rien tant que la direction, ou les directeurs de maison, leur étaient acquis. Lorsqu'il mentionna Astoria en guise de directrice, Alleyne jeta un regard à Marinn. Ce 'n’était pas à elle de révéler l'honneur que l'ancienne Régente avait fait à Marinn mais à ce dernier d'avertir Yearius qu'ils avaient encore plus de latitude que prévu... de ce côté là en tout cas. Elle baissa légèrement la tête, laissant le soin à Marinn de faire son choix. Elle se rangerait de son côté quoi qu'il arrive. Elle pensa à la suite... ce n'était pas le tout d'empêcher n'importe qui de s'asseoir dessus mais il fallait penser à l'avenir aussi.

"C'est... sans doute trop tôt. Mais si la succession se déroule dans les règles, il faudra que vous choisissiez un ou plusieurs candidats potentiels. Si nous voulons vraiment que la Lumière soit restaurée et que la Justice suive, placer l'un des nôtres sur le Trône est la meilleure chose à faire."

Alleyne leur sourit. Elle ne comptait nullement s'impliquer davantage mais elle les voyait bien sur le Trône. L'un comme l'autre en fait.

Enfin, il était réveillé. Ce n'était pas trop tôt. Plusieurs jours à dormir et finalement le généralissime daignaient enfin ouvrir les yeux. L'inquisiteur aurait bien été le réveiller lui-même. Cependant, ce cher Charle lui avait toujours défendu. Ses paladins... Enfin, heureusement ce jeune homme semblait avoir la tête sur les épaules lui. En effet, l'inquisition aussi a été appelée. Bien sûr, le jeune demi-ange leur avait fait miroiter mont et merveille, mais il n'en avait cure. Tout ce qui importait, c'était d'apporter la lumière à ses âmes tourmentées plongées dans les ténèbres. La cohabitation se passait bien pour l'instant et il avait même réussi à convertir trois jeunes apprentis. Ainsi, l’inquisition comprenait maintenant 3 nouveaux inquisiteurs, si bien qu'ils étaient maintenant plus nombreux que les paladins. C'était logique, ils avaient tellement souffert... Beaucoup cherchaient la vengeance. Heureusement, la lumière dicte leur destin et leur donnera la force de purger les ténèbres.

Le vieil homme d'une cinquantaine d'années s'avançait dans les couloirs du trou à rat qui leur servait de planque. Les lourdes chaines accrochent à sa robe cliquetante entre elles et il tenait contre sa poitrine un livre qui semblait avoir une grande valeur à ses yeux. Les commandements de la lumière. Celui qui ne respecte pas l'un de ses principes devra payer dans le sang et la souffrance son crime, voir être mis au bûcher pour les plus hérétiques. Heureusement, aucun paladin ne semblait pour l'instant avoir commis de crime pareil. La seule personne qu'il avait dû punir était ce jeune paladin qui s'était approché un peu trop près d'une paysanne. Il s'était fait donner 20 coups de fouet et s'était fait briser 2 doigts. Un châtiment juste. Maintenant, il ne recommencerait plus. Il aurait bien aimé le castrer, mais le général des paladins était intervenu pour l'en empêcher. Bordel....

Alors qui entrait dans la zone réserver aux chambres, le grand inquisiteur caressa pensivement le fouet accroché à sa ceinture. Il sentait l'énergie de ce paladin. Ce demi-ange. Il dégageait une telle lumière... S'il pouvait en faire un inquisiteur, plus personne ne pourrait les remettre en doute. Jamais. Sans demander son reste, il entra dans la pièce au moment ou Allayne semblait terminer de dire quelques choses au sujet du couronnement. Sans leur accorder plus d'attention qu'à des cafards, il s'avança vers Yearius en s'appuyant sur son bâton ferrer, souriant de toutes ses dents.

-Généralissime... Quel plaisir de vous voir éveiller. Je dois dire que j'ai été peu satisfait de la performance de ce jeune homme nommé à votre place. Si j'étais vous, je m'assurais de trouver quelqu'un de plus compétent si jamais vous deviez rejoindre la lumière plus tôt que prévu...

Il continua de s'avancer et s'arrêta au pied du lit, fixant toujours le jeune homme qui semblait lui rendre son regard. Oui... C'est bien. Depuis maintenant plusieurs semaines il convertissait petit à petit ce jeune homme à la lumière vindicte. Bientôt, il abandonnerait ses paladins et deviendrait l'un des leurs. Il en était sûr. Lucius se retourna finalement en direction des De Rayem, faisant mine de finalement remarquer leur présence. Il leur adressa un sourire hypocrite avant d'enchaîner.

-Oh, pardonnez-moi! Je n'avais point remarqué votre présence. Vous comprenez, j'étais si inquiet pour notre généralissime. Puis-je savoir de quoi vous parliez?

Avant que l'un des De Rayem puisse répondre, Yearius répondit platement qu'ils parlaient de la possibilité de revenir en ville et peut-être de nommer quelqu'un pour le trône. L'inquisiteur hocha lentement la tête et ricana légèrement.

-Il me semble évident que c'est vous qui devez représenter la lumière, généralissime. Continuez de nous montrer la voie et nous, humble serviteur de la lumière, nous continuerons de vous soutenir contre vent et marée. L'inquisition vous soutiendra comme elle là toujours fait. Je suis sûr que les paladins aussi vont vous appuyer. Après tout, vous êtes leur sauveur. Celui qui a refondé l'ordre. Celui qui a réuni l'inquisition et la paladinade. Vous êtes notre lumière. Je suis sûr que les personnes ici présentes pensent comme moi... n'est-ce pas?

Il se retourna lentement et plongea son regard dans celui de Marinn et Allayne. Un regard parfaitement calme, presque joyeux, mais qui cachait quelques choses. On pouvait voir l'ombre de la folie dans ses yeux. Une folie douce qui commandait de tuer tous ceux qui ne pensaient pas comme lui. Oui. Cet homme était sans l'ombre d'un doute un fanatique, mais l'inquisition avait su montrer son efficacité depuis que Yearius avait repris les rênes de la lumière. S'assurant que les règles soient suivies et châtiant leurs ennemies ainsi que les déviants. Tout ça dans le but d'éviter entre autres l'apparition de chevalier noire. Ainsi les paladins continuaient d'être ce qu'ils sont et les éléments plus agressifs étaient accueillis à bras ouverts dans l'inquisition.

-Qu'en pensez-vous, généralissime Clipeum? Dois-je ordonner à mes hommes de se préparer à investir Targatt?

Je n'avais pas tout dit à Yearius. Je ne comptais rien lui cacher pour autant, mais il n'était pas utile de tout rapporter d'un coup. Aussi, parmi les chose que je n'avais pas encore dites, je ne lui avait pas dit ce que nous avions fait ni ma prise de contact avec le garde des sceaux et sa proposition que je comptais prendre en considération.

Comme il prenait la parole et annonçait de réinvestir la cité, chose que j'avais déjà à moitié ordonner, je lui souris. Ravi de voir que nous étions sur la même longueur d'ondes. Enfin...sur ce coup, il s'agissait d'un choix évident. Je doute que quiconque de censé aurait choisit autrement. Puis c'est Alleyne qui enchaîna. De manière mesurée, elle invitait à se montrer doucement dans la cité. Et non pas arrivé en masse d'un seul corps. C'est exactement ce que j'avais fait. J'en avais d'ailleurs parlé avec elle et nous étions tombé d'accord sur cette démarche.

J'allais ouvrir la bouche afin de compléter le rapport mais je n'en fit rien. Lucius entrait dans la pièce. Il ignora complètement se faisant. Enfin. Quand je dis nous je parle de ma soeur et moi. Evidement, il salua Yea en grande pompe. Je n'appréciais pas cet homme. Il dégageait une aura malsaine et ses actes allait parfaitement en ce sens. Souvent hypocrite, il brutalisais et torturait des soldats qui se détournait de la voie juste. Je ne suis pas d'accord pour laisser ses écarts impunis mais je ne le suis pas plus des méthodes basses et violentes de cet homme. De fait, Charles m'avait raconté qu'il l'avait surpris à donner vingt coup de fouet après avoir brisé deux de ses phalanges. Visiblement, il aurait été plus loin et aurait sanctionné le malheureux d'une torture indicible et répugnante. De manière générale,depuis que j'avais été nommé en remplacement, j'ignorais cet homme, je l'écartais des prises de décisions et demandais à Charles de ne pas le mettre dans la confidence des actions que l'on entreprenait ces jours.

Puisque je ne l'ai pas solicité une seule fois après l'avoir rencontré pour les présentations, je comprends parfaitement qu'il estime que je ne sois pas à la hauteur. En soit, je ne prétends pas avoir excellé ou quoi que ce soit. Toutefois, je constate que mes choix n'ont coûté aucune vie à l'heure actuelle. Et les seuls des nôtres ayant souffert durant mes jours de commandement sont certaines des blessés grave du massacre et ce soldat soit disant paladin qui s'est détourné de la voix juste et du respect des autres qu'il avait juré de protéger.

Lucius...Je n'avais pas d'animosité à son égard. Enfin...pas de forte animosité. Il m'était tout de même difficile de cacher mon appréhension face à lui. Je ne l'aimais pas et ne comptais pas le cacher. Puls que cela, je me refusais à poursuivre mon rapport d'action et divulguer des informations tant que cet homme était présent. Aussi quand il daigna enfin faire mine de nous voir en nous adressa la parole avec son hypocrisie malsaine,presque ostensible, je lui répondis sans détour et sans appréciation feinte et pourtant sans malveillance.

"Je v..." commençais-je en même temps que Yearius. Je lui laissait la parole et fut légèrement déçu de ne pas pouvoir répondre avant mais je constatais que Yearius ne semblait complètement en accord avec cet homme. Ce qui me rassurait grandement. On ne pouvait pas laissé cet homme prendre plus de pouvoir dans la contrée.

A l'inverse, Targatt gagnait à voir augmenter la popularité de Yearius et son pouvoir d'influence. Lucius semblait être en accord puisqu'il proposait que Yearius doivent se présenter à la cérémonie du trône. Je n'aimais pas son rire. C'était un peu comme ci ce rire transpirait la malveillance de l'inquisiteur.

Fort de ma désaprobation totale pour que cet homme soit impliqué dans nos affaires, je me permettais de répondre à Lucius avant que Yea ne lui réponde .Après tout, je n'avais pas terminé le rapport et il était hors de question que cet homme y participe.

"Messire Lucius, rassurez vous, je ne compte pas laisser un seul choix de lumière au trône. Plus nous en proposons plus nous avons de chance d'influer positivement sur l'avenir. Cependant, bien que je regrette d'avoir à vous le demander, je n'ai pas terminer mon rapport au généralissime. Aussi, je vous demanderais de quitter les lieux. " J'avais été relativement sec mais respectueux.

Yearius fit signe à l'homme de les laisser. Une fois que ce fut fait je pouvais enfin reprendre.

"Excuse moi, je n'accorde aucune confiance à cet homme. Ne ressens-tu pas la malveillance qu'il transpire?" lui demandais-je légèrement inquiet de sa réponse.

Finalement, je poursuivis le rapport.

"J'ai des petites choses supplémentaire à te dire. Du fait de la mort de Drake, j'ai choisi d'envoyer quelques groupes de paladins en villes. Autant pour montrer que l'on est là que pour prendre la température. Autre fait important, j'ai rencontré le garde des sceaux que j'avais contacté pour des raisons personnelles, il m'a demandé lui même si moi ou l'un d'entre nous parmi les paladins souhaitait se présenté à la cérémonie du trône. Je lui ai dit être intéressé mais que je le recontacterait en temps et en heure." J'avais parlé calmement et sans omettre de respirer mais je laissais un instant à Yea le temps d'intégré ces informations avant de poursuivre.

"Tu parlais tout à l'heure de retrouver les gens de notre famille. Grâce à Cain, j'ai su qu'il était inutile de chercher dans les environs. D'ailleurs, là où ils étaient, nous n'aurions pas eu les moyens de payer leur recherche. J'ai la certitude que deux des nôtres ont survécu. Le benjamin de feu Arthur De Rayem ( le doyen de la famille) ainsi qu'un de ses cousin germain se trouve à proximité de Melghir. Je leur ai envoyé un message leur annonçant les nouvelles et les invitant à revenir." En disant cela, je ne cachait pas ma joie et mes yeux brillait sans doute de mille éclats. J'avais aussi regardé Alleyne une bonne partie de l'annonce. Elle était déjà au courant mais ça ne nous empêchait pas de nous réjouir. Même si au final, quatre survivants sur la totalité n'était qu'un bien maigre résultat.

Yearius était toujours assis sur son lit, écoutant les commentaires des deux paladins devant lui. Marinn et Allayne De Rayem. Le deux seul survivant probable de leur famille. Pourtant, ils n'avaient jamais trahi l'ordre et étaient ici, aujourd'hui, alors qu'ils avaient bien des raisons de partir pour leur propre quête. Peut-être était-ce la promesse du demi-ange de les aider qui les gardait dans l'ordre. C'était peu probable puisque Marinn lui avait fait remarquer qu'il ne l'avait pas attendu pour commencer ses recherches pour retrouver sa famille. Oui, c'était logique au final. Ils n'avaient pas besoin de l'aide d'un gamin et d'une bande de paladins pour trouver les leurs. Enfin... Ce n'était pas très grave pour lui. Au final, qu'importe leur raison. Malgré l'animosité qu'il avait sentie de la part de Marinn, il était heureux des avoirs près de lui. Surtout Allayne à vrai dire. Cependant, son frère la complétait en quelque sorte. S'il était mauvaise langue, il pourrait dire qu'Allayne était le cerveau et Marinn les muscles. Cependant, il n'avait pas l'habitude de juger les siens.

Cependant, la suite promettait. Allayne fit remarquer que les paladins devaient sans doute trouver l'un des leurs pour le placer devant le trône. Peut-être même plusieurs d'entre eux. Bien que l'idée d'entrer dans la danse politique ne l'enchantait guère, il devait avouer que l'idée d'Allayne avait du bon. La jeune femme avait mis dans le mille. Ça ne servait à rien d'avoir combattu aussi longtemps si c'était pour voir un deuxième Drake diriger la cité. Il doutait même du trône cela dit. Après tout, il avait nommé Drake comme régent malgré toutes ses horreurs. Cela voulait dire que l’alignement d'une personne n'avait que peu d'importance dans la balance du pouvoir. Seules les intentions comptaient. Après tout, peut-être que Drake voulait réellement aider la cité... Non! Drake était un tyran et méritait sa mort. Il ne ressentait plus de rage, mais devait quand même dire que le roi était un homme monstrueux. Exterminer autant de civils... Il était mort et c'était pour le mieux. Pour le bien de la cité et de ses habitants.

Cependant, alors que Marinn semblait prêt à ajouter quelques choses, Lucius Bruthor fit irruption dans la salle. Son sourire malhonnête fit frissonner le paladin alors qu'il se mit à lui cirer les bottes. L’appelant par son titre et lui faisant remarquer que Marinn avait été incompétent à son poste. Il fronça les sourcils, mais il se promit d'en parler à Charle en qui il avait bien plus confiance. Il le laissa continuer de déblatérer, sans chercher à l’interrompre. Ce qui serait bien inutile au final. De plus, il avait ses raisons de le garder parmi eux pour l'instant. Cependant, il lui était profondément antipathique. Enfin... Marinn finit par lui indiquer de partir et alors que l'inquisiteur allait probablement protester, Yearius prit enfin la parole.

Grand inquisiteur. J'aimerais continuer cette réunion seul à seul. Ne vous inquiétez pas, je serais à vous dès que j'aurais fini.

Lucius planta son regard glacial dans celui de Marinn, mais finit par quitter les lieux en souriant de façon mauvaise. Finalement, il était parti. Il devrait s'en occuper très bientôt. La question du jeune homme était des plus légitime. Yearius ferma les yeux et soupira légèrement.

Ne t'excuse pas, je suis dans le même cas que toi. Cependant, malgré son côté foncièrement mauvais, il nous a énormément aidés depuis son arrivée. Crois-moi, j'aimerais pouvoir me passer de lui, cependant actuellement c'est impossible. Mais heureusement, avec notre retour en ville et la mort de Drake, je devrais pouvoir lui dire de partir. Enfin... Nous verrons. Malheureusement dans certains cas, un leader doit être capable de prendre des décisions qui ne lui plaisent pas.

Finalement, une des jeunes paysannes entra pour déposer une assiette de nourriture ainsi qu'une nouvelle cruche d'eau devant lui avant de quitter la pièce aussi rapidement. Yearius en profita pour attraper le pain sec et croquer lentement dedans en continuant d'écouter son rapport. Donc le garde des Sceaux était de leur côté. Pourtant il faisait partie du gouvernement de Drake. Il se promit d'aller lui rendre une petite visite dans le futur. Après tout, il était le généralissime des paladins. Il se devait de discuter avec lui. Ne serait-ce que pour remettre les pendules à l'heure. Cependant, le jeune paladin dut admettre que les paroles de l'inquisiteur avaient du sens. Il était le chef des paladins. Qui serait mieux que lui pour se présenter.

C'est une très bonne idée. Cependant, te présenter comme paladin serait mauvais pour toi. C'est comme digne représentant des Rayem que tu devrais aller devant ce trône. Maintenant que les paladins sont revenus, nous allons pouvoir envoyer un message à tous les habitants de Targatt. Je vais donc tenter de me présenter aussi. Pour être honnête, ça ne me plait pas, mais plus nous serons de représentant de la lumière, mieux ça sera.

Finalement, il prit une longue gorgée d'eau et hocha la tête devant ses paroles. Il avait donc peut-être retrouvé des membres de sa famille. Il s'agissait d'une très bonne nouvelle. Il ne put s'empêcher de sourire légèrement. Ainsi, la lumière revenait lentement pour chacun d'eux.

Je vois. C'est une très bonne nouvelle. Vous serez donc possiblement quatre. Nous continuerons de chercher au cas où. Mais ainsi vous pouvez sans l'ombre d'un doute perpétrer le sang de votre famille. Ainsi donc... La traversée du désert est peut-être enfin terminée. Pour nous tous.

Yearius se releva lentement malgré la faiblesse apparente qui l'habitait. Son regard passa d'un De Rayem à l'autre avant de se figer dans celui de Marinn. Il fronça légèrement les sourcils, réfléchissant rapidement à la suite des événements. Que pourrait-il faire de plus? Pas grand-chose à vrai dire... Sinon peut-être, trouvez une nouvelle planque. Non... Pas une planque. Une nouvelle base.

Donc nous allons garder le même plan. Continuer de revenir en ville et trouver un endroit pour se reposer et continuer de manœuvrer. Comme je l'ai dit, je parlerais à Saeline. Nous allons investir l'académie en attendant. Nous allons en profiter pour chercher un nouvel endroit. Un véritable quartier général en Targatt. De plus, j'ai parlé à certaines personnes qui pourraient sans doute nous créer une place forte hors de Targatt pour éviter de voir l'ordre sombrer une nouvelle fois. À terme, nous devrons être entièrement indépendants, autant de Targatt que de son gouvernement ou de sa noblesse. Plus jamais, nous ne nous cacherons comme des rats. Vous avez autre chose à ajouter? Ou des commentaires avant de préparer le départ?

La jeune femme s'était légèrement crispée en voyant entrer l'inquisiteur, ses sourcils s'étaient froncés de désapprobation et elle avait une seconde serré ses poings dans une attitude plus agressive que d'ordinaire. Toutefois, elle se força au calme. sa réaction n'était pas seulement du au fait que l'homme ne dégageait pas grand chose de bon,bien au contraire il semblait des plus retors que bon nombre de "négatifs" mais c'était aussi et surtout parce qu'il châtiait avec une extrême... cruauté. A ce point ce n'était plus de la sévérité mais bel et bien de la cruauté et Alleyne détestait cela.

Même son attitude générale ne laissait aucune place à la sympathie et même une personne aussi douce que la jeune De Rayem lui aurait volontiers donné une leçon. Bien qu'elle n'ait aucune idée de la manière dont elle aurait pu faire une tel prodige. Trop agacée, elle ne répondit pas à l'inquisiteur et laissa Marinn faire. Si d'habitude elle était la voix de la raison, cette fois-ci, sa conscience lui disait d'aller le plus loin possible de cet homme, et si possible qu'il disparaisse définitivement. Mais fort heureusement, ou malheureusement tout dépendait du point de vue, elle n'avait pas un passif guerrier et n'appréciait pas le sang, même celui de personnes aussi malsaines.

Marinn et Yearius demandèrent à l'inquisiteur de sortir, ce qu'il ne fit qu'au commandement du second. Son frère poursuivit en l'informant qu'il ne portait pas l'homme dans son cœur et contre toute attente, le demi céleste répondit en écho à ses propos. Alleyne lâcha un soupire de soulagement.

"Je pense que vous faites bien de vous présenter tous les deux... Nos concitoyens doivent voir que nous sommes loin d'avoir été éradiqués par Drake, que nous ne sommes pas affaiblis et que l'ordre a déjà refait surface grâce aux nouvelles générations."

Le terme "nouvelles générations" n'était pas anodin, puisque ça excluait d'office le "vieil" inquisiteur.

Finalement, elle secoua la tête à la question de Yearius, n'ayant rien de plus à dire. D'ailleurs en fait elle n'avait rien eu de particulier à dire et s'était retrouvée là un peu par un concours de circonstances donc.... elle aurait déjà du partir. Elle déposa un baiser sur le front de Yearius avant de sortir de la pièce.

Avant de partir comme le lui demandait Yearius, l'inquisiteur me fixa d'un air malsain, menaçant. J'aurais voulu dire que ça n'avait pas 'effet sur moi. Mais ce n'était pas le cas. Pour autant, je ne prévois pas de m'écraser devant la peur, pas plus que devant ceux qui me l'inspire. Je soutint donc son regard quit à ce qu'il lève son terrifiant marteau pour me l'enfoncer dans le crâne. Enfin...avec une telle arme, on est plutôt lent.

Pour cette fois, il importait peu puisqu'il repartait. Yea m'expliqua finalement que Lucius les avait beaucoup aidé malgré sa malveillance. Il était sérieux? Je refuse de m'allier à des gens qui transpire le mal comme cet homme. Même sans cette scène, j'aurais parler de Lucius à Yea afin qu'il le vire. Dans d'autres contexte, les garder à proximité pour les surveiller est sans doute plus juste. Mais je refusais de lié le paladinat à cette brute épaisse qui souillait nos valeurs par sa simple présence. Sans parler de l'horreur qu'il a commis.

Je fixais Yearius un instant.

"Yearius...Cet homme ne peut rester avec nous. Il souille les valeurs du paladinat. Il corrompt les âmes des paladins. Je sais que certains l'ont déjà rejoint dans sa folie. En le laissant avec nous, ce n'est pas une lumière que nous deviendront pour les gens. Mais une ombre menaçante."

Je m'étais exprimé de manière la plus claire et simple possible. Sans allez jusqu'à l'exprimer, je ne m'imagine sincèrement pas rester dans le paladinat si cet homme y restait. A moins d'en prendre la tête pour le dégager moi même. Mais là encore, je ne m'imaginais pas faire une telle chose à Yearius. Après autant d'absence de ma part quelque soit la raison, je ne peux pas prétendre à un rôle qui a été pris entre temps. Pas si facilement et encore moins éthiquement si l'homme qui l'a repris s'est démené pour réunir des paladins, leur redonner foi afin de reformer le paladinat dans une certaine mesure. Non vraiment...Yea en était maintenant le chef. Le généralissime comme il se faisait appeler. Je trouvais personnellement ce titre aussi ridicule que présomptueux. A plus forte raison pour un nombre si maigre de paladins. Enfin...peu importait. Il peut bien se faire appeler comme il l'entend.

Après quoi, il fit la remarque que c'était une bonne idée de se présenter tous les deux. Mais que je ne devrais pas le faire en tant que paladin. Mais? Il est con ou quoi? Ah..pardon...Je ne sais guère pourquoi ce Yearius malgré toute ses bonnes intentions me tape parfois sur le système. Mais sérieusement, je n'avais aucune intention de me présenter comme tel. Je suis bel et bien paladin. Mais, la cité avait besoin d'une tête pour la diriger et vaincre les plans infernaux, pas d'un camp qui divise la cité. Et je ne veux pas d'un autre sombre tyran, je ne veux pas non plus son strict opposé. Hors en s'affichant paladin d'entrée, c'est ce que l'on risque d'envoyer comme message à ceux qui méprise cet ordre. Du moins, c'est la manière dont je l'imagine. De plus, il était inutile et même contre productif de se présenter tous les deux comme paladin alors que mon simple nom, aussi ridicule et injuste que cela puisse sembler, suffit à autorisé ma candidature.

Alleyne appuya évidement l'idée que nous nus présentions tous les deux. Ensuite, Yea parla d'investir l'académie avec les paladins. Chose que je n'approuverais pas.

"Laissons l'académie en dehors de ça. C'est un lieu d'études. Pas de base militaire ou autre parti pris pour la cité; elle doit rester politiquement neutre. Je pense que Saéline approuverait. Cela dit...en tant que directeur de l'académie, désigné en toute discrétion par Astoria , je peux te dire que je ne suis pas prêt à négocier sur ce point là. "

Yearius soupira en jetant un regard noir à l'inquisiteur qui lui souriait de façon toujours aussi mielleuse. Franchement... Il n'aimait pas du tout ce type, mais il devait le tolérer. Enfin, selon lui. Il avait effectivement aidé pendant la réforme des paladins et surtout, il préférait le garder à l'oeil. Cependant, Marinn avait aussi raison. Il ne pouvait pas tolérer bien longtemps cet homme qui semblait mépriser les paladins. Cependant, Yearius ne put s'empêcher de jeter un regard en coin à Marinn. Il lui semblait bien strict et presque autoritaire avec lui. Dans un coin de son esprit, il ne put s'empêcher de songer qu'il était le chef des paladins et devait être écouté sans discuter. Cependant, cette pensée lointaine s'effaça bien rapidement. Pourquoi pensait-il de la sorte? Que lui arrivait-il? Il ne songea pas vraiment à son attitude et finit par se retourner vers Marinn.

Oui, tu as sans doute raison. Cependant, j'ai dû accepter son aide, car nous manquons cruellement d'allier. Enfin... Je te promets de m'en débarrasser à la première occasion. Il parle sans arrêt d'aller sauver ses pauvres âmes prises au démon, donc avec un peu de chance il partira bien rapidement. Sinon... J'aviserais en temps et lieu.

Il lui avait donné raison en quelque sorte, mais venait de lui rappeler qu'ici, le seul chef à bord c'était lui. Pour l'instant du moins. Il comptait bien recréer une chaîne de commandement stable et efficace pour l'ordre des paladins. Enfin... Il ne comprenait pas pourquoi il se sentait obligé de confirmer sa position de la sorte. Sans doute le stress. Il ne dormait presque plus depuis qu'il avait repris le commandement de l'ordre paladin et avec sa défaite cuisante face à Drake...

Cependant quelque chose ne lui plaisait pas dans l'attitude de Marinn. Comme si, il priorisait l'académie avant tout. Il était un paladin, il se devait d'être du côté de la lumière! Cependant, la mort de Drake changeait beaucoup de chose. Il n'avait peut-être pas besoin de l'académie pour se défendre. Enfin, pour l'instant. Il regarda quelques secondes Allayne et ne put s'empêcher de sourire très légèrement avant de hocher la tête devant Marinn une nouvelle fois.

Je ne te mentirais pas, Marinn, je trouve dommage que tu prônes une neutralité alors que les Leckard et leur allier nous ont chassés comme des rats. Mais je ne m'opposerais pas à ta décision. Si tu souhaites que l'académie reste neutre, je ne m'en mêlerais pas. Enfin... Je crois que nous en avons terminé. J'aimerais me reposer... Et préparer la revenue des paladins. De nombreuses choses seront à prévoir.

Il leur indiqua mollement la sortie et jeta un dernier regard tendre à Allayne avant de se retourner pour reprendre place près de la fenêtre. Il laissa les deux jumeaux quitter sa chambre et il en profita pour réfléchir à la suite. Cependant... pas tout de suite. Il devait se reposer un peu avant... Juste un peu...

Ma remarque sur lucius n’avait rien d’autoritaire. Il s’agissait d’un conseil, d’une opinion. Je n’avais pas exprimé le fait que je quitterais l’ordre s’il gardait avec lui, jugeant que le conseil sonnerait alors comme une menace. Ce qui n’était pas du tout mon intention. Il gérait l’ordre comme il voulait maintenant qu’il en était aux commandes. Pour ma part, j’avais l’académie à gérer. D’ailleurs, bien que je n’y crois guère, je devais trouver un potentiel remplaçant dans le cas ou je serais choisis par le trône. Deux postes aussi importants n’était de toute évidence pas cumulable.

Promettant qu’il se débarrasserais de cet inquisiteur à la première occasion, je sentis un élan d’apaisement parcourir mon être. J’étais soulagé d’entendre cette réponse. S’il m’avait dit le contraire, j’aurais quitté l’ordre mais pas sans difficulté. J’étais fortement attachés aux valeurs du paladinat. Mais je n’aurais pas pu rester dans un ordre souillé par des âmes aussi néfaste. La suite de son message me découragea quelques peu. Il insinuait qu’il ne garderait encore parmi eux. Un élan de vigueur en moi me demandait de lui dire que je quittais l’ordre si cet homme n’était pas radié de l’ordre rapidement. En opposition égale à cet élan, je ne pouvais décemment pas faire du chantage. Quelque soit sa réponse, cela aurait pu entacher notre relation ; ce qui n’était pas désirable. Je désirais garder un œil sur le renouveau de cet ordre. Si les symboles apparut sur son bras semblait avoir changer quelques choses en lui, je n’oubliais pas sa vigueur vindicative qui m’avait presque fait peur par moment. Je ne voulais pas voir l’ordre paladin de targatt se corrompre sous son commandement ou celui de n’importe qui d’autres d’ailleurs.

Suite à cela, je lui révélais mon poste à l’académie et la position que j’avais par rapport son envie d’investir les lieux des paladins. Il trouvait ça dommage ? Je crois qu’il confond neutralité de l’individu et neutralité d’une structure.  Je n’avais pas encore conscience de l’étendue des protections de l’académie mais peu importait. Afficher l’académie dans un camp ou dans l’autre risquait d’amener des tensions voir des conflits armés en son sein. Les études seraient gênées et cela n’apporteraient rien de bon. Il indiquait également ne pas s’opposer à ma décision. Ce n’est pas comme si je lui laissais le choix. Il est peut-être mon commandant en ce qui concerne l’ordre, mais il ne peut me forcer à impliquer l’académie dont je suis le directeur. Toutefois, j’aimerais qu’il comprenne…

"Yearius…,je ne prône pas la neutralité. Pas Vraiment...Je veux voir les mécréants punis pour leur méfaits. Mais l’académie doit rester neutre politiquement. C’est une nécessité. Pour le bien être des étudiants, elle doit rester un havre de paix où les élèves peuvent étudier en paix sans se sentir oppresser. Que tu le veuilles ou non une présence militaire, même paladin, dans un lieu confiné n’est pas profitable à la quiétude des gens qui parcourt ce même lieu. Si les élèves se sentiraient réellement en danger entre les murs de l’académie, je pourrais concéder à votre présence mais ce n’est pas le cas; c'est même l'inverse. De plus, Drake n’étant plus, il n’y a pas de raison que vous ne puissiez pas retourner en ville serein. "

Au cours de ces mots, j’avais été calme. Je m’étais efforcé d’être clair afin qu’il comprenne au mieux l’importance de séparé les deux notions. Au fil de ce discours, je réalisais que moi aussi je devrais sans doute quitter le paladinat pour être en complète adéquation avec la neutralité de l’académie. Pour l’heure, mon affiliation au nouvel ordre des paladins n’était pas vraiment connue. Après tout, j’étais déclaré mort depuis longtemps et ces paladins avaient repris des activités depuis pas mal de temps. Mon arrivée ici était donc des plus récentes. Nous verrons cela plus tard.

Aussi n'étais-je dupe. Si les démons nous attaquaient comme cela semblait être parti pour, la quiétude des élèves ne serait pas optimale. J'avais d'ailleurs pour projet d'élaborer un cours pratique pour qu'ils apprennent à se défendre concrètement. Ce qui en un sens pourrait suffire à mettre une certaine pression. Je refusais d'en mettre plus que ce qu'ils supportaient déjà.

Il disait aussi en avoir terminé. Prétextant qu’il était fatigué. Je voulais bien le croire. Après tout, il se réveillait tout juste d’un petit coma. Le miens avait été particulièrement long et j’avais été lymphatique quelques jours, semaines, après mon réveil. Il faudrait quelques heures, peut être un jour pour au moins retrouver une certaine énergie. Enfin, on était tous différent et certes pas égal face à ce genre de chose. Je croisais le regard d’Alleyne et, en saluant Yearius, lui souhaitant par la même un bon repos, nous quittions la pièce.