Après son monologue acide dont elle me fit la faveur, Mera est allé visiter mon logement de fonction. Je n'avais pas encore sa pièce à elle, mais cela ne serait tardé, puisque Drake était aussi à la vente aux enchères. Même si j'étais le seul Directeur de Maison et donc la plus haute autorité de l'académie, je n'avais que quelques privilèges. Le vrai pouvoir de l'académie était dans les mains du Roi. Je me devais de lui dire que j'avais embauché un professeur de combat au corps-à-corps, qu'elle était mon esclave et qu'il fallait soit déménager de mon logement – ce qui me gênerait dans toutes mes expériences...- soit le modifier, auquel cas, je pouvais le faire moi-même. Mais je ne pouvais pas modifier sans autorisation, même si c'était un tout petit logement de fonction... Seulement trois quatre pièces. Ce n'est pas énorme.
Elle inspecta minutieusement chaque pièce. Mera regardait bizarrement la carte ainsi que les points que j'avais faits avec des aiguilles reliées à de la ficelle pour retracer plus facilement ma fille.
Un vampire pouvant marcher au grand jour en étant renforcé n'était pas facile. Son sang de dryade la renforçait le jour et celui de vampire le faisait la nuit. Elle était donc deux fois plus rapide pour voyager que d'autres personnes.
Pendant sa visite, j'avais fait semblant de ne pas entendre ses paroles critiques. Cependant, je remis le cadre en place pour qu'elle comprenne. Ce n'était pas fait méchamment, ni gentiment, non plus. Il fallait juste lui imposer les règles.
Qui est-ce qui payerait pour ses bêtises ?
Aux yeux de royaume, elle était mon esclave, donc si elle faisait quelque chose, soit j'étais responsable et je prenais la punition, soit je laissais qu'on lui donne.
Au vu des capacités de la femme-bête dont j'avais eu connaissance, même si on lui coupait la tête, elle n'en mourrait pas. Alors que moi.... Disons juste que la mienne continuera de rouler.
Elle répondit à mes questions, toujours avec ce ton hautain. Fière... Elle avait un peu trop de fierté pour quelqu'un qui était devenue une esclave.
Trois seigneurs démons n'avaient pas réussi à la mettre sous son joug et selon elle, je n'allais pas non plus réussir.
Comment ces personnes du marché des esclaves avaient réussi à l'entraver ?
Elle me répondit qu'elle ferait ce qu'elle avait envie, mais qu'elle trouvait drôle mon histoire qu'elle devienne professeur, elle ajouta que l'on devrait renforcer l'infirmerie.
J'avais un peu peur que ces cours deviennent encore moins populaires que les miens...
Concernant la mission du sanctuaire, elle voulait juste voir s'il y avait une bonne arme dedans.
C'était possible.
Elle finit par dire qu'elle n'en avait que faire des pièges et des obstacles sur son chemin. Que le premier qu'elle surprendrait à le faire, je cite : « ne verra pas la prochaine journée »
J'avais quand même remarqué qu'elle n'avait rejeté les propositions ouvertement, même si elle avait répondu avec fierté. Si cela était son petit caractère, je crois que je pourrais m'en accommoder.
« Je te suggère de faire quand même attention.
Aldaril-dono est le bras droit d'un membre du Conseil Blanc.
Je suppose que tu connais son existence ?
Au vu de ta longue expérience...
Il n'y a rien de mal à quelques précautions.
Pour le futur, j'entends. »
Je laissais ma phrase planée pour lui faire comprendre que vu l'importance du Conseil blanc pour le Petit Peuple, il fallait faire les choses comme il faut. Sinon, toutes les espèces du Petit Peuple se verraient obligé et contraint d'être notre ennemi.
Je fixais du regard longuement la pièce avec les photos de ma fille ainsi que la carte. Puis je repris la parole.
« Je vais bientôt partir pour finir ma transformation.
Et revenir ensuite, si je devais mourir avant cela
De quelques manières qui soient
Tu le sentiras par quelques signes.
Et, tu seras légué à ma fille
J'aimerais également que tu lui offres ta protection.
Elle n'est pas ici.
De plus, quand elle sera dans la cité
Elle se trouvera au nid.
Puisque c'est un hybride vampire né.
S'il lui arrive quoique ce soit.
Qui ne soit pas de ton fait.
Je t'ordonne d'agir sur le coupable et que tu la vengeras.
Que ce soit pour une pichenette ou qu'importe le méfait»
C'était le vrai premier ordre que je lui donnais.
S'il arrivait quelque chose à ma fille, elle serait obligée de punir la personne qui a osé porter atteinte à ma précieuse fille !
Qu'importait si elle anéantissait le nid entier, tant que ma fille était en sécurité.
« Est-ce que nous nous comprenons ?
As-tu d'autres questions ? »
Si elle n'en avait pas, je la laisserais libre pour la journée. Je n'avais pas besoin d'elle, aujourd'hui. Le temps de faire la paperasse à remplir et tout le reste, cela me prendrait au moins cela.